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SFPS Monthly Mailing: April 2024

26th April 2024

Table of Contents

  1. Calls for Papers/Contributions

1.1 Avenirs transnationaux. Congrès annuel de l’ASMCF 2024 (Southampton, Royaume Uni)

1.2 Bessora : auteur lunatique à géographie variable ?

1.3 Regards comparatistes sur les imaginaires non-dominants en Afrique et dans les Amériques (Montréal)

1.4 L’épopée est morte, vive l’épique? Adaptations, circulations transgénériques et transmédiatiques, réécritures (Xe congrès international du REARE, Rouen)

1.5 Fatema Mernissi et le sujet transfrontalier. Vers une transculturalité critique (MSH Clermont-Ferrand)

1.6 Poétiques diasporiques au miroir de la performance (Amiens)

1.7 Territoire, tension et tabou : le Canada en crise (Brême, Allemagne)

1.8 Food and Drink in Migrant Narratives (PAMLA 2024, Palm Springs, Californie)

1.9 Une histoire à reconstruire : livres et imprimés autochtones au Québec (Mémoires du livre/Studies in Book Culture)

1.10 Ouvrage consacré à l’autrice franco-ontarienne Andrée Lacelle

1.11 Le collectionnisme dada et surréaliste des “arts extra-européens”. Héritage et nouvelles perspectives (Grenoble)

1.12 Créations et arts au prisme de la redéfinition de l’engagement (Nancy)

1.13 WESTERN SOCIETY FOR FRENCH HISTORY 50th Annual Conference: “Pasts, Presents, and Publics.”

1.14 Call for Papers for the Edited Book: (Post)Colonial Archives: Commemoration, Preservation, and Erasure

1.15 Call for Papers for Special Issue and Workshop: Same-Sex Marriage and Migration.

1.16 APPEL À COMMUNICATION – LE GENRE ET LA MORT. APPROCHE CROISÉE : ARCHÉOLOGIE, HISTOIRE ET ANTHROPOLOGIE SOCIALE

1.17 La voix des mots. Fenêtres de l’évolution au sein des communautés francophones (Colloque CEFCO 2024, Vancouver)

1.18 Francophone Perspectives on Empathy and Care Today (Belfast)

1.19 Circulation et métissages dans les border cities, ville-frontières de la Méditerranée (Cagliari, Italie)

1.20 Perspectives plurielles : art, langue et patrimoine dans le Maroc contemporain (Littérature, Art et Langue, n° 6)

1.21 Réceptions contemporaines des littératures arabes et turques en France (Saint-Étienne)

1.22 Le silence dans les lettres françaises et francophones (revue Intercâmbio)

1.23 Congrès 2024 de la Société Française d’Esthétique : “Esthétique comparée. Le beau, l’art et l’esthétique au-delà de l’Occident”

  1. Job and Scholarship Announcements.

2.1 Full-Time Lecturer in French, University of Pennsylvania.

2.2 Visiting Assistant Professor in French, University of Pittsburgh.

2.3 Visiting Full-Time Instructor of French, Occidental College.

2.4 Teaching Associate in Film and Screen Studies and French [Temporary Cover]

2.5 Teaching Fellow in French, QUEENS UNIVERSITY BELFAST.

2.6 Lecturer in Comparative Literature.

  1. Announcements.

3.1 French Graduate Seminars Trinity Term 2024 – Seminar 2

3.2 Submit to Africa Migration Report: An Anthology of Poems | Deadline: May 25.

3.3 Transnational Perspectives on Language Education and Cultural Studies

  1. New Publications

4.1 La Révolution tranquille entre l’ici et l’ailleurs.

4.2 Agencies in Feminist Translator Studies: Barbara Godard and the Crossroads of Literature in Canada

4.3 À deux pas de l’enfer, Abdellatif Laâbi

1. Calls for Papers/Contributions

1.1 Avenirs transnationaux. Congrès annuel de l’ASMCF 2024 (Southampton, Royaume Uni)

  • Date de tombée (deadline) : 28 Avril 2024
  • À : Université de Southampton, Royaume Uni

Appel à communications

Congrès annuel de l’ASMCF 2024

Avenirs Transnationaux 

5-6 Septembre 2024

Université de Southampton, Royaume Uni

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Conférences plénières :

Le congrès annuel 2024 de l’ASMCF cherchera à explorer le thème du transnationalisme et des échanges transnationaux. Le concept de transnationalisme englobe un réseau complexe de rapports, d’influences et de dialogues qui s’étendent au-delà des frontières nationales, créant une tapisserie de destins interconnectés. Ce paysage dynamique substitue aux notions traditionnelles d’isolationnisme des échanges dynamiques d’idées, de cultures et d’histoires. Les avenirs transnationaux nous invitent à revisiter le passé avec ses histoires de rencontres culturelles, économiques, politiques et linguistiques, et à explorer la fluidité de l’identité, l’impact des récits partagés, ainsi que les possibilités qui émergent lorsque des groupes, des régions et des nations s’engagent dans des rencontres et des échanges.

Le congrès 2024 aura lieu à l’université de Southampton, dont nous nous sommes inspirés de la tradition interdisciplinaire. Cette université accueille le Centre d’études transnationales qui rassemble chercheurs, enseignants, médiateurs et producteurs culturels, étudiants de troisième cycle ainsi que  travailleurs du secteur associatif désireux d’explorer des phénomènes qui exigent une réflexion sur les idées reçues sur la ‘nation’ et la ‘nationalité’, telles que le colonialisme, la migration, les rencontres culturelles, la mondialisation, les conflits et les inégalité, à partir de multiples perspectives (anthropologie, histoire, droit, linguistique, études littéraires et culturelles, sciences politique et sociologie).

‘Comment la mise en réseau des différentes parties du monde, par le biais de voyages et d’échanges, crée-t-elle des sociétés, des objets, des connaissances qui transcendent les frontières, c’est-à-dire de nouveaux espaces géographiques et cognitifs pour interagir ?’ Telle est la question abordée par Agathe Couderc, Alice de Lyrot, Romain Lebailly et Pascal Bonacorsi dans leur article ‘Parcours transnationaux à l’époque contemporaine’ paru en 2020, et c’est aussi celle qui oriente notre congrès. Dans un contexte d’interactions transnationales et de mondialisation croissantes, diverses disciplines se joignent aux discussions sur les significations et les conséquences de ces frontières en évolution. Le contexte socio-économique et politique actuel dans tous les pays francophones place au premier plan la question des régions frontalières et des influences transnationales.

Ce congrès interdisciplinaire a pour objectif de favoriser un dialogue riche sur les influences réciproques entre les pays francophones et les autres nations, explorant ainsi l’influence d’une culture sur une autre et les liens entre passé, présent et avenir.

Nous invitons donc toute propositions de contribution sur les thèmes suivants, sans que cette liste soit exhaustive :

  •       Études en traduction :

Les défis et opportunités présentés par la traduction/interprétation entre langues, cultures et contextes, y compris les outils de traduction automatique et l’intelligence artificielle.

Le rôle de la traduction et de l’interprétation dans la médiation de la compréhension culturelle et la promotion du dialogue interculturel.

  •     Postcolonialisme et histoire transnationale :

L’impact des histoires coloniales sur les relations transnationales contemporaines.

Les dynamiques de pouvoir, résistance et possibilités décoloniales dans le monde francophone.

Fluidité et hybridité des identités dans les contextes postcoloniaux.

La mémoire collective dans les récits transnationaux, mémoires contestées et leur impact sur les échanges diplomatiques, culturels et sociopolitiques.

  •       Études culturelles et numériques :

Perspectives transnationales dans l’art, le cinéma, la littérature, l’architecture, les médias, etc.

Le rôle des cultures de langue française dans la formation des récits transnationaux et des échanges culturels.

  •       Études sur le genre et la sexualité

Réponses transnationales à la violence fondée sur le genre et/ou le sexe.

Réseaux transnationaux pour la promotion des droits sexuels et reproductifs.

Féminismes transnationaux.

Activisme transnational pour les droits des LGBTQ+.

Efforts diplomatiques et droit international pour la protection des femmes et des populations LGBTQIA+.

  •       Études sur les migrations :

Dimensions transnationales des schémas migratoires.

Impact de la migration sur les paysages culturels et les identités.

Récits d’appartenance et de déplacement dans le contexte de la migration.

  •       Ethnographie :

Le monde français et francophone à la rencontre et à la construction des ‘autres’.

Exploration des aspects de la transnationalité dans la recherche ethnographique.

L’intersection entre culture, identité et mondialisation dans les études ethnographiques.

  •       Humanités environnementales, sanitaires et médicales :

La place de la recherche, de la culture et de l’activisme francophones dans l’élaboration de perspectives et d’avenirs transnationaux.

Relations entre les petites îles francophones et la mondialisation.

  •       Histoire des sciences et épistémologie

Histoire des sciences.

Cartographies et géographies changeantes.

Transferts/échanges transnationaux des connaissances.

Langues et sciences.

  •       Relations internationales et droit

Le ‘tournant’ transnational et son impact sur le monde français et francophone.

La montée du populisme et de l’extrême droite en France, en Europe et au-delà.

Histoire diplomatique et militaire.

L’histoire des discours juridiques et ses impacts sur la formation des idéologies.

Nous vous invitons à soumettre vos propositions de communications s’inscrivant dans cette thématique et portant sur à la France et la Francophonie post-1789 (dans les domaines de l’histoire, les études littéraires, culturelles et postcoloniales, de l’architecture, du cinéma et des médias, ainsi que des sciences politiques et sociales).

Les contributions peuvent être rédigées en français ou en anglais. Les contributions des étudiants de troisième cycle sont particulièrement bienvenues. L’Association encourage les propositions de panels complets (de trois ou quatre intervenants). Ces propositions doivent inclure le nom, l’affiliation et l’adresse électronique de tou.te.s les intervenant.e.s ainsi que de la personne responsable du panel qui sera explicitement identifiée. Les propositions seront également accompagnées des résumés de chaque intervention (250-300 mots par communication), et d’un paragraphe (300 mots) résumant les objectifs du panel proposé.

Veuillez soumettre vos propositions de panel ou vos propositions de communications individuelles (250-300 mots env.) avant le 28 avril 2024 par e-mail aux responsables du soutien à la conférence, Sara Mechkarini et Julia Ribeiro Thomaz, à l’adresse transnational2024asmcf@gmail.com

L’ASMCF a le plaisir d’offrir le Postgraduate Essay Prize pour la meilleure communication donnée lors de son congrès annuel. Les étudiants de master ou de doctorat sont invités à rédiger leur communication sous forme d’article et de le soumettre dans un délai de huit semaines après la clôture du congrès. Le.la lauréat.e reçoit 100GBP ainsi qu’une invitation à publier l’article dans la revue de l’association Modern and Contemporary France où l’article passe par une évaluation à l’aveugle par les pairs. Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter Jamie Steele, le responsable des prix de l’Association : j.steele@bathspa.ac.uk

Veuillez noter que le congrès de cette année se tiendra en personne, mais que nous explorons également des options hybrides pour permettre aux membres associés qui ne peuvent pas se déplacer de faire une présentation en ligne.

1.2 Bessora : auteur lunatique à géographie variable ?

  • Date de tombée (deadline) : 29 Avril 2024
  • À : France

APPEL À CONTRIBUTIONS (Prolongation de la deadline) 

Bessora : « Auteur lunatique à géographie variable »? 

Quand on pense aux autrices africaines d’expression française, le nom de Bessora n’est jamais bien loin. Née sous le nom de Nguema Nan Sandrine Bessora en 1968 d’un père gabonais et d’une mère suisse, une double ascendance — qu’elle revendique d’ailleurs elle-même — fait qu’on la classe parmi les auteur∙trice∙s métis∙ses. Bessora, qui se définit comme un « auteur lunatique à géographie variable » sur son blog, a grandi entre le Gabon et la Suisse, puis suivi une partie de ses études en France et aux États-Unis. Son parcours que nous qualifierons d’éclectique porte les marques de cette circulation eu égard à la diversité de ses œuvres. Elle a principalement publié dans des maisons d’éditions européennes, notamment chez Le Serpent à Plumes, Gallimard ou plus récemment chez J-C Lattès pour ne citer que celles-là. Elle est marquée par une hétérogénéité et un multiculturalisme que l’on retrouve dans ses œuvres. C’est le cas de ses personnages, à l’exemple de Johann (La dynastie des boiteux. Zoomania) ; de Zara (53cm) ; ou de Yéno et Waura (Deux bébés et l’addition…) qui se présentent comme des êtres insaisissables aux identités complexes. La thématique du dédoublement et du traumatisme se retrouve ainsi insérée dans des récits de filiation enchevêtrée dans lesquels des personnages, psychologiquement torturés, se refusent à tout déterminisme et semblent être en quête de leurs histoires personnelles.

Mais Bessora est aussi considérée comme une autrice afropolitaine (De Meyer, 2009 ; Garnier, 2017). Même si l’Afrique reste centrale dans ses œuvres, elle s’inscrit dans la différence et le refus de tout déterminisme. Qui côtoie ses créations aura vite remarqué sa tendance à remettre en question et à déconstruire les assignations et les catégorisations. Son écriture explore souvent les complexités de l’identité, de la culture et des relations humaines. Bessora se décrit comme allergique « aux essentialismes, mythes aryens, féminins, négro-africains et compagnie » (Bessora, 2018). Autrement dit, elle refuse les assignations d’où qu’elles viennent et combat toutes les idées préconçues. Elle préfère aborder ces sujets avec une perspective nuancée qui fait croire qu’elle est en quête d’une ouverture que l’on ne peut trouver que dans l’étrangeté et la dissidence. Elle s’inscrirait alors dans cette façon d’être au monde que décrit Mbembe :

Au demeurant, notre manière d’être au monde, notre façon « d’être-monde », d’habiter le monde – tout cela s’est toujours effectué sous le signe sinon du métissage culturel, du moins de l’imbrication des mondes, dans une lente et parfois incohérente danse avec des signes que nous n’avons guère eu le loisir de choisir librement, mais que nous sommes parvenus, tant bien que mal, à domestiquer et à mettre à notre service. La conscience de cette imbrication de l’ici et de l’ailleurs, la présence de l’ailleurs dans l’ici et vice-versa, cette relativisation des racines et des appartenances primaires et cette manière d’embrasser, en toute connaissance de cause, l’étrange, l’étranger et le lointain, cette capacité de reconnaître sa face dans le visage de l’étranger et de valoriser les traces du lointain dans le proche, de domestiquer l’in-familier, de travailler avec ce qui a tout l’air des contraires – c’est cette sensibilité culturelle, historique et esthétique qu’indique bien le terme « afropolitanisme. » (2005)

Aussi est-il étonnant que malgré sa volonté de ne pas être réduite à une seule identité, les thématiques abordées dans ses œuvres font de façon à peine voilée allusion à l’Afrique, à son passé ou à son Histoire. Chez elle, l’espace textuel est aussi « le lieu de cohabitation de discours souvent antagonistes » (Mbondobari, 2012, p. 100). L’omniprésence du passé dans ses œuvres s’explique par sa formation d’anthropologue qui s’est achevée avec une thèse sur les mémoires pétrolières du Gabon. Ses romans, qui sont très documentés, s’appuient sur des sources historiques pour déconstruire certaines approches qu’on dirait simplistes pour souligner la complexité de ces expériences du passé. Le caractère iconoclaste de sa production littéraire repose beaucoup sur un style décalé, un fréquent recours à l’ironie et à l’humour. Son style raffiné, empreint de sensibilité, marque son lectorat. Elle engrange alors quelques prix, quoique dits « de second rang » (Bush et Ducournau 2015, p. 537), dont le Prix Fénéon en 2001 pour son roman Les taches d’encre et le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire en 2007, pour Cueillez-moi jolis Messieurs…et en 2022, elle sera nommée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Le capital symbolique de Bessora demeure cependant insuffisant pour qu’elle soit considérée parmi les classiques littéraires africains ou qu’elle jouisse d’une « patrimonialisation littéraire » (Ducournau, 2017, 12) : ces consécrations littéraires et son parcours éditorial contrastent avec sa visibilité sur la scène internationale.

Si de nombreux articles et travaux universitaires se consacrent à l’étude de ses œuvres, aucune monographie n’a encore été dédiée à l’autrice et à ses œuvres. Pourtant, cette dernière est très prolifique. Depuis la publication de son premier roman en 1999, l’autrice a publié onze romans et de nombreuses nouvelles et une bande dessinée. Elle bénéficie d’un capital symbolique important sur la scène littéraire et reste très visible dans l’univers médiatique grâce à son blog et ses autres réseaux sociaux qu’elle alimente régulièrement. Son rayonnement va au-delà de l’espace francophone, car elle jouit d’une reconnaissance internationale, comme en atteste la traduction de certaines de ses fictions (Les orphelins a par exemple été traduit en portugais et en allemand). Ses œuvres traitent de préoccupations plurielles tout en convoquant des disciplines variées. Comme le souligne Sylvère Mbondobari, les œuvres de « Bessora sont en somme le lieu de renégociation de la parole, le terrain d’expérimentation d’une identité incertaine, multiple, et toujours en construction, et enfin l’espace d’élaboration d’une Histoire des savoirs jamais figée, mais en train de s’écrire » (p. 101). C’est cet aspect qui nous conduit à nous intéresser à la réception de ses œuvres dans le champ littéraire et à proposer un volume qui permettra une meilleure connaissance de l’autrice et de ses créations.

Ce projet vise à rendre hommage à l’autrice en réfléchissant aux préoccupations éthiques et esthétiques présentes dans son écriture. À titre indicatif, les propositions pourraient s’inscrire dans la liste, non exhaustive, des axes ci-après :

–          La réception de ses œuvres dans le monde

–          Identité et genre

–          Mémoires et Histoire

–          Positionnement dans le champ littéraire (Écriture et engagement)

–          Poétiques de Bessora

–          Temps et espace

–          Représentations spatiales

–          Intermédialité et intergénéricité

–          Enquête généalogique, filiation, hérédité

–          Migration et migritude

Modalités de soumission

Les propositions de contribution, sous forme d’un résumé et d’une brève notice biobibliographique de 300 mots au maximum, sont attendues au plus tard le 30 mars 2024 (date prolongée au 29 avril) à l’adresse bessoracontributions@gmail.com.

Les réponses seront données au plus tard le 15 mai 2024. Les textes définitifs sont attendus pour le 30 juin. La publication du volume est prévue pour l’année 2025 dans la revue Convergences Francophones (revue recensée dans le DOAJ et le CNU).

Coordinatrices du dossier

  1. Stevellia Moussavou Nyama, Aix-Marseille Université

Fabiola Obame, Université Omar Bongo

Comité scientifique

Bernard De Meyer, Université du KwaZulu-Natal

Claire Ducournau, Université Paul-Valérie Montpellier 3

Etienne-Marie Lassi, Université du Manitoba

Christine Le Quellec Cottier, Université de Lausanne

Catherine Mazauric, Aix-Marseille Université

Sylvère Mbondobari, Université Bordeaux Montaigne

Peter Ndembi Manfoumbi, Université Omar Bongo

Steeve Renombo, Université Omar Bongo

Cheryl Toman, Université de l’Alabama

Bibliographie indicative

AMBOURHOUËT-BIGMANN, Magloire, « Bessora, une écrivaine ‘Totale’ », Les Grands auteurs gabonais, Libreville, Éd. Amaya, n°2 (Bessora, numéro coordonné par Didier Taba Odounga et Noël-Bertrand Boundzanga), janvier 2016, 150 p. ; p.°117-149.

BUSH, Ruth et DUCOURNAU, Claire, « La littérature africaine de langue française, à quel(s) prix ? », Cahiers d’études africaines [En ligne] 219 | 2015, mis en ligne le 01 janvier 2015, consulté le 05 février 2024. URL : http://journals.openedition.org/etudesafricaines/18218.

BOULE, Viviane, « Une étude psychanalytique du personnage en tant qu’effet-prétexte dans Et Si Dieu me demande, dites-lui que je dors et Cueillez-moi jolis Messieurs de Bessora », Les Grands auteurs gabonais, Libreville, Éd. Amaya, n°2 (Bessora, numéro coordonné par Didier Taba Odounga et Noël-Bertrand Boundzanga), janvier 2016, 150 p. ; p. 71-88.

CARRIERE, Marie, « Médée postcoloniale : Bessora et Marie-Célie Agnant », Médée Protéiforme, Ottawa : Presses de l’Université d’Ottawa, 2012, 210 p. ; p.°43-176.

CHAVOZ, Ninon, « Généalogie d’une exception. Les romans de génération chez Bessora et Namwali Serpell », Rencontres, n°2, 2022, pp. 117-129.

COSTE, Marion, « Parade et disparition du personnage postcolonial chez Kossi Efoui, Sandrine Bessora et Koffi Kwahulé », Revue critique de fixxion française contemporaine [En ligne], 23 | 2021, mis en ligne le 15 décembre 2021, consulté le 05 février 2024. URL : Parade et disparition du personnage postcolonial chez Kossi Efoui, Sandrine Bessora et Koffi Kwahulé (openedition.org).

COULIBALY, Djéké, « The “chez-soi” in Sandrine Bessora and Léonora Miano’s Novels », La Revue des lettres modernes, 2023, pp. 157-174.

DE MEYER, Bernard, « L’afropolitanisme en littérature : Le cas de Bessora », in De Meyer, Bernard, Neil ten Kortenaar (éds), The Changing Face of African Literature / Les nouveaux visages de la littérature africaine, Amsterdam/New York, Cross/Cultures n° 104, 2009, pp. 153-166.

DUCOURNAU, Claire, La fabrique des classiques africains. Écrivains d’Afrique subsaharienne francophone, Paris, CNRS, 2017.

ELLA ONDO, Serge, « La représentation du Gabon dans l’œuvre romanesque de Bessora », Les Grands auteurs gabonais, Libreville, Éd. Amaya, n°2 (Bessora, numéro coordonné par Didier Taba Odounga et Noël-Bertrand Boundzanga), janvier 2016, 150 p. ; p. 39-54.

ENGONGA ELLA, Rostand Mickael, Les identités postcoloniales dans le roman francophone : essai d’une poétique de la relation dans l’œuvre romanesque de Bessora. Thèse, Université d’Aix-Marseille, 2015.

EYA’A OBAME, Daisy Fabiola, Pour une réflexion écocritique postcoloniale : lecture de Petroleum de Bessora, Les neuf consciences du Malfini de Patrick Chamoiseau, The Conservationist de Nadine Gordimer et la trilogie postcoloniale de Kate Grenville (The Secret River, The Lieutenant, Sarah Thornhill). Thèse, Université de Bretagne occidentale, 2021.

GARNIER, Xavier, « Jeune, belle, cultivée et… métisse. Les séductions afropolitaines de Bessora », in Anne Castaing et Elodie Gaden (dir.), Ecrire et penser le genre en contexte postcolonial, Bruxelles, Peter Lang, pp. 141-152.

HACHETTE, Pauline, « Petroleum de Bessora : de la fossile-fiction à l’herméneutique des profonds », Études littéraires africaines, n° 55, 2023, pp. 15-26.

JENSEN, Laura Bea, Writing Race and Universalism in Contemporary France : Marie Ndiaye and Bessora, New Heaven, Yale University, 2017.

LEBLANC, Marilou, Les traces de la mémoire dans Texaco de Patrick Chamoiseau et Petroleum de Bessora. Thèse, Université Laval, 2009.

MBEMBE, Achille, « Afropolitanisme », Africultures, 26 décembre 2005. URL : Afropolitanisme | Africultures.

MBONDOBARI, Sylvère, « Prose postcoloniale et enjeux mémoriels. Discours, mythes, et mémoire coloniale dans 53 cm et Petroleum de Sandrine Bessora », in Anthony Mangeon (dir.), Postures postcoloniales. Domaines africains et antillais, Paris, Karthala, 2012, pp. 95-127.

MOUSSAVOU NYAMA, A. Stevellia, « Vous, les ancêtres by Sandrine Bessora », Women in French Studies, 2023, vol. 31, no1, pp. 170-171.

PANAÏTE, Oana, et al., « Féminitude et Filiations », Nouvelles Études Francophones, vol. 33, no 2, 2018, pp.  1-16.

PANAÏTE, Oana, « L’œuvre de la littérature-monde et les laboratoires fictionnels d’Alice Zeniter et Bessora », Études culturelles françaises, vol.3, n 2, 2020, pp. 136-146.

STEWART, Alexandra et DE MEYER, Bernard, « La carte d’identification : Saartjie Baartman et le langage de classification dans 53 cm de Bessora », French Studies in Southern Africa, n° 48, 2018, pp. 189-210.

VITALI, Ilaria, « L’Occident est oxydant!. Prouesses stylistiques contre les clichés ethnologiques : le cas de Bessora », Palabres, vol. 7, 2007, pp. 243-252.

1.3 Regards comparatistes sur les imaginaires non-dominants en Afrique et dans les Amériques (Montréal)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2024
  • À : UQAM – Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada

Dire la fêlure. La vulnérabilité dans la littérature et les arts contemporains.

3-4 JUIN 2024 

Qui est vulnérable dans nos sociétés de la « course à la performance » (Gilbert Larochelle et Françoise Courville) et des rapports de luttes nourris de la rationalité scientifique et la technologie ?  Que dit la vulnérabilité sur le corps biologique et social ? Que nous dit l’expérience vécue de la vulnérabilité sur notre rapport à soi et aux autres ? Au centre des débats sur l’éthique du soin, la bioéthique, la justice sociale en passant par la recherche environnementale, la vulnérabilité est aussi au cœur des questions littéraires contemporaines. Qu’elle soit vécue/perçue comme injustice sociale ou culturelle, ou comme l’incarnation de la fragilité et la maladie :  les handicaps, l’exclusion, la précarité, la stigmatisation, auxquelles de nombreuses personnes sont aujourd’hui confrontées, comment la littérature prend-elle en charge la fragilité ? Comment la littérature et les arts accueillent-ils ceux qui incarnent l’imperfection, les laissé(e)s pour compte et les sans voix ? Quels enjeux soulèvent la narration de la vulnérabilité, et de quelle manière la littérature et les arts contemporains ont-ils traité les pathologies, le vieillissement et la maladie ?

Ce webinaire cherche à interroger les représentations de la vulnérabilité dans la littérature et dans les arts contemporains, en accordant une attention particulière à :

1)     LA VIEILLESSE : 

–        Représentations du corps vieillissant dans la littérature et les arts.

–        Stigmatisation des personnes âgées.

–        Solitude, souci de soi, dépendance.

–        Altération de la mémoire (maladie d’Alzheimer).

2)     LA QUESTION DE L’EUTHANASIE / LE DROIT DE MOURIR DANS LA DIGNITE…

3)     ÉTHIQUE DU CARE / ÉTHIQUE  DE LA RELATION. 

4)     TRAUMA ET VULNÉRABILITÉ  : 

–   Filiation qui prédispose à l’exclusion et la vulnérabilité. (Épigénétique, trauma…)

5)     VULNÉRABILITÉ CULTURELLE OU ENVIRONNEMENTALE. 

6)     LE CORPS SOUFFRANT : 

–        Narration de la vulnérabilité du corps malade(santé mentale, douleurs physiques, altération de l’esprit.)

Bien que le webinaire se concentre principalement sur la littérature et les arts contemporains, nous sommes ouverts à la réception de propositions provenant d’autres disciplines et traitant de ces thématiques.

Propositions de communication (3000 signes, format word), accompagnées d’une brève notice biographique.

Chaque communication durera 20 minutes, suivie d’une discussion, et donnera suite à une publication.

Propositions à envoyer à : m.wizemann@carnet-critique.com avant le 30 avril 2024.

Langues : Français, anglais, allemand.

Bibliographie indicative : 

Erving Goffman, Stigmate, Les usages sociaux des handicaps, Paris, Les Éditions de Minuit, 1975.

Jean-Marie Pelt, La raison du plus faible, Paris, Le livre de poche, 2011.

  1. Fassin, R. Rechtman, L’empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion, 2007.

Henri-Jacques Stiker (1982), Corps infirmes et sociétés: essai d’anthropologie historique, Paris, Dunod, 2005.

Joan Tronto, Un monde vulnérable : pour une politique du care, Paris, La Découverte, 2009.

Frédéric Worms, Le Moment du soin. Paris, PUF, 2010.

David Doat et Laura Rizzerio (éd.), Accueillir la vulnérabilité. Approches pratiques et questions philosophiques, Toulouse, Éditions Érès, 2020.

Martha Nussbaum, Capabilités, Comment créer les conditions d’un monde plus juste ? Paris, Flammarion, 2012.

1.4 L’épopée est morte, vive l’épique? Adaptations, circulations transgénériques et transmédiatiques, réécritures (Xe congrès international du REARE, Rouen)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2024
  • À : Rouen

Appel à communication ─ Propositions à envoyer avant le 30 avril 2024.

Xe Congrès international du Réseau Euro-Africain de Recherches sur l’Épopée

Rouen, 19-21 septembre 2024

L’épopée est morte, vive l’épique ?

Adaptations, circulations transgénériques et transmédiatiques, réécritures

La formule du titre est certes une boutade. Le constat de la mouvance et de l’adaptabilité épiques bat cependant en brèche depuis longtemps l’idée de l’extinction du genre, et nombre de chercheurs aujourd’hui notent l’adaptation constante du public et des modes de récitation ou de réception des épopées : Monire Akbarpouran pour les bardes turcs, Yann Borjon Privé pour les récitants dolganes, Roberte Hamayon pour les épopées bouriates1. Ce qui est neuf, c’est l’appréciation positive qui est désormais proposée de cette évolution. François Suard invite ainsi à poser un nouveau regard sur la mort du genre poétique de la chanson de geste à la fin du Moyen Âge: le «passage à la prose» ouvre l’épique «à l’universalité du temps et de l’espace. Pourquoi ne pas s’en réjouir?»2 De la même manière, le deuil d’une épopée orale traditionnelle en voie d’extinction peut devenir paradoxalement, grâce au passage vers l’écrit, une «chance», «dépouillant la tradition de ses attaches communautaires» pour «l’ouvrir au monde»3: sous l’impulsion de Tsira Ndong Ndoutoume, le Mvett, sortant de «la bulle de l’oralité», est devenu une «tradition d’écriture, de réécriture, de relecture» ancrée dans la réalité poétique contemporaine, «en quête d’un sens différé, dé-multiplié, dés-horizonné»4.

L’épopée se meurt car les contextes de récitation et de réception évoluent : les goûts du public changent. L’épopée n’a pourtant pas dit son dernier mot. L’image figée que l’épopée cherche parfois à donner d’elle-même masque une évolution formelle continue et constitutive. L’impulsion créatrice à l’origine de l’épopée n’est-elle pas souvent donnée par d’importantes mutations sociales ? Les sociétés et les textes changent, et les bouleversements qui rendent une épopée caduque n’empêchent pas qu’elle se prolonge sous d’autres formes, laissant survivre quelque chose d’épique.

Plusieurs termes ont été proposés pour penser cette évanescente survivance de l’épique dans de multiples textes et dans des multitudes de supports : Delphine Rumeau et Inès Cazalas parlent de l’«étoffe» épique d’un héros5, Florence Goyet d’«épopée dispersée»6, Jean Derive d’épopée «en mosaïque»7. Tandis que Daniel Madelénat pouvait encore interpréter la «dérive de la chanson de geste» comme une «décadence»8, les médiévistes lisent aujourd’hui dans «l’automne de l’épopée médiévale» une «promesse de renouveau»9. Susanne Friede et Dorothea Kullmann proposent de nommer «potentiel épique»10 le caractère d’«adaptabilité» propre à la chanson de geste, qui a été mis en évidence par François Suard11.

L’épique passe de la récitation orale à la mise par écrit; d’une langue à une autre, ce qui implique parfois de très profonds ajustements culturels et génériques; de la poésie à la prose, se rapprochant de la chronique ou du roman; du roman au feuilleton; du livre au cinéma ou à la radio. Bandes dessinées, productions hollywoodiennes, bollywoodiennes ou nollywoodiennes font la part belle aux épopées et saturent le box office.

Comment se structurent les adaptations et pour quels publics? Comment penser ces circulations transgénériques et transmédiatiques, et ce dès les premières épopées, comme trait constitutif de l’épopée? Comment la réécriture pense-t-elle le contemporain et sous quelles formes? Que reste-t-il alors d’épique, au juste?

Variation, réécriture, adaptation: le texte pense son contexte contemporain. Eric Jolly l’a montré pour le cas de Soundiata à partir de deux exemples en Guinée et au Mali12. Florence Goyet l’a décrit pour L’IliadeLa chanson de Roland et Hôgen et Heiji monogatari13. Cette pensée du contemporain, aujourd’hui, déborde massivement le cadre strict de l’épopée pour intégrer des circulations transgénériques, voire transmédiatiques. Ce congrès du REARE se placera sous le signe de l’étude des réécritures, de leurs motivations, et des modes de passage d’un genre à un autre, d’un média à l’autre14.

Les communications pourront porter sur des œuvres «dérivées» qui ne sont plus des épopées car elles appartiennent à d’autres genres littéraires ou relèvent d’autres médias, mais dont on interrogera le caractère épique éventuellement résiduel ou renouvelé.

Elles pourront également prendre pour objet des épopées, car les questions de l’hybridation transgénérique et de l’adaptation transmédiatique ne sont postérieures à l’épopée qu’en apparence, et se posent en fait souvent dès l’origine, ce qui explique la réjouissante faculté d’adaptation de l’épique.

Les participants pourraient également étudier les discours produits à partir de l’épopée par ses usages scolaires, religieux, politiques, touristiques (récits de voyage ou guides), ou encore pseudo-savants (prenant la fiction épique pour un fait historique)…: relèvent-ils de la réécriture transgénérique, et que révèlent-ils du «potentiel épique»?

Les propositions de communication (une page maximum) avec une courte notice bio-bibliographique en format Word ou RTF doivent être envoyées avant le 30 avril 2024 à: reare@univ-rouen.fr

Comité scientifique du congrès :

Elara Bertho, CNRS
Ariane Ferry, Université de Rouen-Normandie
Florence Fix, Université de Rouen-Normandie
Florence Goyet, Université Grenoble-Alpes
Hubert Heckmann, Université de Rouen-Normandie
Abdoulaye Keita, Université Cheikh-Anta-Diop (Dakar)
Beate Langenbruch, ENS Lyon
Claudine Le Blanc, Université Sorbonne-Nouvelle (Paris)
Jean-Pierre Martin, Université d’Artois
Hélène Tétrel, Université de Rouen-Normandie
Ibrahima Wane, Université Cheikh-Anta-Diop (Dakar)

Notes

  1. Voir les trois journées d’études organisées par Florence Goyet et Jean Luc Lambert, et notamment : Fl. Goyet et J.- L. Lambert, «Introduction. L’épopée, un outil pour penser les transformations de la société», Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, n°45, 2014, [https://doi.org/10.4000/emscat.2268]; Fl. Goyet et J.-L. Lambert, «“Auralité”: changer d’auditoire, changer d’épopée», Le Recueil Ouvert, n°3 2017, [https://web.archive.org/web/20230326121736/http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee/259–auralite-changer-d-auditoire-changer-d-epopee].
  2. François Suard, «Le passage à la prose», dans Raconter, célébrer au Moyen Âge. Le lai, la nouvelle, le roman et l’épopée, Paris, Champion, 2021, p. 154.
  3. Grégoire Biyogo, préface à Steeve Elvis Ella, Mvett Ékang et le projet Bikalik. Essai sur la condition humaine, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 16.
  4. Ibid.
  5. Inès Cazalas et Delphine Rumeau, «Introduction. L’épopée dans les littératures postcoloniales et dans les espaces transatlantiques», dans I. Cazalas et D. Rumeau, Épopées postcoloniales, poétiques transatlantiques, Paris, Garnier, 2020, p. 7-43; I. Cazalas, Contre-épopées généalogiques: fictions nationales et familiales dans les romans de Thomas Bernhard, Claude Simon, Juan Benet et António Lobo Antunes, thèse de doctorat, sous la dir. de Pascal Dethurens, Université de Strasbourg, 2011; D. Rumeau, Chants du Nouveau Monde épopée et modernité, Whitman, Neruda, Glissant, Paris, Garnier, 2009.
  6. Fl. Goyet, «De l’épopée canonique à l’épopée “dispersée”: à partir de l’Iliadeou des Hōgenet Heiji monogatari, quelques pistes de réflexion pour les textes épiques notés», Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, n°45, 2014, [https://doi.org/10.4000/emscat.2366]; Fl. Goyet, Penser sans concepts: fonction de
    l’épopée guerrière, Paris, Champion, 2006.
  7. Jean Derive, L’épopée: unité et diversité d’un genre, Paris, Karthala, 2002; Ursula Baumgardt et Jean Derive, Littératures orales africaines: perspectives théoriques et méthodologiques, Paris, Karthala, 2008.
  8. Daniel Madelénat précise que «Le processus résulte du lent dépérissement d’une fonction.» (D. Madelénat, L’Épopée, Paris, PUF, 1986, p. 204).
  9. Claude Roussel, «L’automne de la chanson de geste», Cahiers de recherches médiévales, 12, 2005, p. 28, [https://doi.org/10.4000/crm.2172].
  10. Susanne Friede et Dorothea Kullmann (éd), Das Potenzial des Epos. Die altfranzösische Chanson de geste im europäischen Kontext, Heidelberg, Winter, 2012.
  11. Fr. Suard, «La chanson de geste: raisons d’un succès», dans Susanne Friede et Dorothea Kullmann (éd.), op. cit., p. 21-42.
  12. Éric Jolly, «L’épopée en contexte. Variantes et usages politiques de deux récits épiques (Mali/Guinée)», Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2010/4, p. 885-912.
  13. Fl. Goyet, op. cit.
  14. Dans le prolongement du colloque du CIMEEP de Poitiers en 2022 intitulé «Épopée et intermédialité» [https://forellis.labo.univ-poitiers.fr/wp-content/uploads/sites/271/2022/02/Epopee-Intermedialite-Prog20220214.pdf].

1.5 Fatema Mernissi et le sujet transfrontalier. Vers une transculturalité critique (MSH Clermont-Ferrand)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2024
  • À : MSH de Clermont-Ferrand (4, rue Ledru)

Jeudi 10 et vendredi 11 octobre 2024 

MSH de Clermont-Ferrand

Sous la direction d’Assia Mohssine et de Rédouane Abouddahab 

L’empreinte de Fatema Mernissi (essayiste, sociologue et féministe) sur la scène académique, sociologique et littéraire est indéniable. Sa pensée a nourri, infusé et transformé la recherche en sociologie au Maroc, dans le monde africain et arabo-musulman, voire international, par la promotion du dialogue constructif entre hommes et femmes, qu’elle considérait la clef de l’émancipation socio-culturelle et politique. La notion de frontière, que ce soit au sens de démarcation territoriale ou de limite symbolique, est une figure ramifiée dans ses écrits, renvoyant à différents niveaux de sens, de contraintes mais aussi de possibilités. Son récit Rêves de femmes. Une enfance au harem fait d’emblée appel à cette notion dans son premier chapitre intitulé justement « Les frontières de mon harem », où hudud, soit « frontières », n’est pas le signifiant d’une limite irréductible mais plutôt d’un seuil qui invite au franchissement et à la transgression. Les femmes ne sont pas passives, confinées dans un coin, mais restent actives de par leurs activités quotidiennes et mentales telles que le traduisent, entre autres, les stratégies transgressives qu’elles mettent en place pour contourner l’interdit arbitraire des hommes. Ainsi, si la frontière dit une limitation d’ordre sociopolitique, elle renvoie en même temps à un ensemble de possibilités qui ont forgé un féminin complexe qui doit être exploré sans précipitation ni préjugé idéologique. La figure réflexive de Shéhérazade est certainement la meilleure illustration de cette notion de frontière et son déploiement simultanément centrifuge et centripète.

Notons en outre, que Mernissi a historisé les mécanismes d’oppression des femmes sous l’effet du patriarcat et de la colonisation, en démontrant le degré de similitude entre les discours dominants, qu’il soit masculin, féministe, ou colonial/orientaliste. À travers une œuvre émancipée, dans laquelle la liberté créatrice côtoie l’engagement, l’essai sociologique perd parfois son centre en devenant prose poétique et même fiction de la vie, navigant entre autobiographie et recherche de terrain. Ces langages divers qu’elle a fait siens constituent des points de fuite et autant de tentatives de déborder le centre. Mernissi décentre les discours sur les femmes dès 1970, à l’heure, charnière, où après s’être installée aux États-Unis pour mener ses recherches de doctorat, elle ébauche les fondations de sa pensée en interaction avec le courant dit « postcolonial ». Au cœur de son dispositif de recherche, les catégories femmes, islam, Occident et modernité sont historicisées et débarrassées du joug des théologiens et des structures de pouvoir. Dans ce sillage, elle propose de substituer la connaissance normative par les savoirs alternatifs et subalternisés. Selon elle, le nouveau locus devra puiser sa source dans le matrimoine (généalogies féminines) en réhabilitant la voix du sujet subalterne féminin. Après avoir critiqué la catégorie sociopolitique du harem comme étant une « fantaisie de l’Occident », elle précise que le harem est une ligne imaginaire polysémique qui représente à la fois l’enfermement et la résistance qu’il génère.

Nous nous attacherons donc à analyser les différents décentrements que l’œuvre de Mernissi opère :

—Décentrement du sujet et du regard

—Décentrement de la sociologie vers la fiction

—Décentrement de la théorie vers la praxis : des recherches de terrain aux « caravanes civiques »

Ce colloque international (en collaboration avec l’Université du Mans) se situe dans le prolongement des JEI qui ont eu lieu au CELIS les 6 et 7 octobre 2002 et celles des 17 et 18 août 2023 au CEPHCIS à Mérida, Yucatán, au Mexique (direction scientifique : Assia Mohssine). Il a pour objectif de continuer à explorer l’œuvre sociologique et fictionnelle de Fatema Mernissi au prisme du genre et de la pensée frontalière, telle qu’elle a été théorisée par Mernissi et par l’intellectuelle chicana Gloria Anzaldúa en Borderland la frontera. La nueva mestiza (1987). À partir d’un cadre interprétatif qui resignifie la frontière/hudud comme nouveau locus d’énonciation, Mernissi a élevé la voix pour nommer la différence en valorisant de manière significative la subjectivité transfrontalière non plus sous le seul angle de la dynamique des discriminations mais au contraire, en tant qu’agentivité et résistance.

Comité scientifique : 

—Rédouane Abouddahab (Université du Mans, France)

—Assia Mohssine (CELIS, Université Clermont Auvergne, France)

—Touriya Fili-Tullon (Université de Lyon, France)

—Raja Rhouni (Université Chouaib Doukkali, El Jadida, Maroc)

Communication

La durée prévue pour chaque communication est de 25 minutes. La langue du colloque est le français. Les propositions retenues, après évaluation, feront l’objet d’une publication. Les normes de présentation seront communiquées ultérieurement.

Prière d’adresser le titre de votre proposition de communication avec un bref résumé (10 à 15 lignes), accompagné de 5 mots-clés et d’une brève notice bio-bibliographique à :

assia.mohssine@uca.fr et mohammed_redouane.aboueddhab@univ-lemans.fr avant le 30 avril 2024.

Œuvres de Fatema Mernissi 

Beyond the Veil: Male-Female Dynamics in Modern Muslim Society, Cambridge, Schenkman Publishing Company, 1975; Indiana University Press, 1987; Saqi Books, 2011.

Sexe, idéologie, islam, Casablanca, Éditions Maghrébines, 1985.

Al Jins Ka Handasa Ijtima’iya, Casablanca, Éditions Le Fennec, 1987.

Le monde n’est pas un harem, édition révisée, Paris, Albin Michel, 1991.

Sultanes oubliées : femmes chefs d’État en Islam, Paris, Albin Michel / Éditions Le Fennec, 1990.

Le harem politique : le Prophète et les femmes, Paris, Albin Michel, 1987, Paperback 1992.

La Peur-Modernité : conflit islam démocratie, Paris, Albin Michel / Éditions Le Fennec, 1992.

Nissa’ ‘Ala Ajnihati al-Hulmt, Casablanca, Éditions Le Fennec, 1998.

Rêves de femmes : une enfance au harem, traduction Claudine Richetin, Casablanca, Éditions Le Fennec, 1997 – Paris, Éd. Albin Michel, 1998. Version originale anglaise Dreams of Trespass: tales of a harem Girlhood, Perseus Books, 1994.

Les Aït-Débrouille, Casablanca, Éditions Le Fennec, 1997 (2e édition, Rabat, Marsam, 2003).

Êtes-vous vacciné contre le harem? Texte-Test pour les messieurs qui adorent les dames, Casablanca, Éditions Le Fennec, 1998.

Le Harem et l’Occident, Paris, Albin Michel, 2001.

Les Sindbads marocains. Voyage dans le Maroc civique, Rabat, Éditions Marsam, 2004.

1.6 Poétiques diasporiques au miroir de la performance (Amiens)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2024
  • À : Université de Picardie Jules Verne (Amiens)

Atelier scientifique “Poétiques diasporiques au miroir de la performance”

Amiens, 12-13 décembre 2024

Atelier organisé par le Centre d’Études des Relations Linguistiques et Littéraires (CERCLL – UR 4283) avec le soutien de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), du Centre for Literary and Intermedial Crossings (CLIC), de la Research Foundation Flanders (FWO) et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE). Projet adossé au dispositif PHC Tournesol – Flandres 2023-2024 « Discours, mémoires et représentations de l’exil ».

Cette manifestation entend contribuer à une meilleure connaissance des stratégies discursives, narratives et pragmatiques mises en œuvre dans la création contemporaine autour de l’exil et des diasporas. Pour ce faire, on questionnera, d’une part, les procédés performanciels hybrides mobilisés dans le corpus littéraire en devenir des littératures de l’exil et des diasporas (inscription de l’oralité, du son, de l’image et du numérique dans le texte) et, de l’autre, la part de narrativité inhérente à nombre de pratiques communicationnelles et de dispositifs médiaux non textuels mis en place autour l’expérience diasporique ou de la « condition exilique » (A. Nouss).

Il s’agira donc d’appréhender la relation entre narrativité et performance selon deux paradigmes inverses et complémentaires, à la croisée de l’expression artistique et de la pratique militante :

1) Performativité de la narration, ou mise en place dans les œuvres, voire autour de celles-ci (au moyen de pratiques para-poétiques par exemple) d’une narrativité élargie, performative et transmédiale : le régime du « quand dire, c’est faire » de John L. Austin.

2) Narrativité de la performance, ou élaboration dans l’espace scénique de formes de narration non textuelles, spectaculaires et incarnées : un régime qu’on pourrait décrire en paraphrasant Austin par la formule « quand faire, c’est raconter ».

En croisant ces deux approches, nous avons pour ambition de replacer l’étude des dynamiques textuelles et non textuelles de « remédiation » (Bolter & Grusin 1999 ; Rigney & Erll 2009), entendue comme transformation de l’expérience exilique et diasporique en récit, dans le contexte plus large de la réflexion sur l’extension des concepts narratologiques « classiques » au-delà du périmètre des textes littéraires. On adoptera pour ce faire une approche relationnelle et transnationale, non circonscrite à une aire linguistique donnée. En effet, la capacité de nombre de créations visuelles, plastiques, sonores ou pantomimiques contemporaines à « raconter des histoires » a partie liée avec la dimension transnationale des poétiques diasporiques qui, en traversant les frontières territoriales et politiques, ont aussi tendance à s’affranchir des frontières de la langue, et donc du texte. La multiplication des performances multimodales conçues pour inscrire l’histoire (et le corps) des « sans voix » dans la sphère publique incite ainsi à repenser la circulation des objets et des formes à l’ère de la transnationalisation de la vie intellectuelle et des pratiques culturelles. En cela, l’investigation proposée s’entend également comme une contribution à l’étude en cours des rapports entre récit et mémoire, dans la mesure où elle se donne pour objet de cerner la construction d’une mémoire à la fois transnationale et transmédiale de l’exil et des diasporas.

Les langues de communication sont le français et l’anglais.

Date de tombée : 30 avril 2024.

Les propositions sont à adresser à : christine.meyer@u-picardie.fr“>christine.meyer@u-picardie.fr ; bastien.goursaud@u-picardie.fr“>bastien.goursaud@u-picardie.fr

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Contact christine.meyer@u-picardie.fr ; bastien.goursaud@u-picardie.fr

Organisation 

Solange Arber (CERCLL, Université de Picardie Jules Verne)

Bastien Goursaud (CERCLL, Université de Picardie Jules Verne)

Alice Lacoue-Labarthe (CERCLL, Université de Picardie Jules Verne)

Mathias Meert (Centre for Literary and Intermedial Crossings, Vrije Universiteit Brussel, Belgique)

Christine Meyer (CERCLL, Université de Picardie Jules Verne)

Arvi Sepp (Centre for Literary and Intermedial Crossings, Vrije Universiteit Brussel, Belgique)

Comité scientifique

Sylvie Arlaud (Sorbonne Université)

Charles Forsdick (University of Cambridge)

Paula Prescod (Université de Picardie Jules Verne)

Kerry Jane Wallart (Université d’Orléans)

1.7 Territoire, tension et tabou : le Canada en crise (Brême, Allemagne)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2024
  • À : Brême, Allemagne

Appel à contribution pour la 21ème conférence du Forum de la relève de l’Association d’études canadiennes dans les pays germanophones

Territoire, tension et tabou : le Canada en crise

Université de Brême, 10 et 11 octobre 2024

Le territoire en tant que concept historique, juridique, géographique ou culturel est devenu un lien interdisciplinaire essentiel dans le champ des études canadiennes. Selon le contexte, le territoire a été dépeint comme vaste, vide, conquis, annexé, inexploré, construit, revendiqué ou imaginé, pour ne citer que quelques adjectifs. Cette conférence vise à explorer différents aspects du territoire à travers le prisme de la tension et du tabou. Cela comprend les tensions territoriales qui ont éclaté en conflits publics qui dominent le discours populaire canadien (par exemple la crise d’Oka, le convoi de la liberté en 2022, etc.), ou les confrontations territoriales traitées comme taboues, dissimulées ou autrement occultées par la réputation internationale du Canada en tant que nation accueillante et multiculturelle (par exemple la taxe d’entrée chinoise, l’histoire de l’esclavage au Canada, etc.). La conférence proposera des panels thématiques pour les projets plus avancés ainsi qu’un forum ouvert pour les projets de recherche en élaboration. Nous invitons donc les chercheurs et chercheuses émergent.e.s de tous niveaux à partager leurs travaux sur les crises territoriales complexes qui se produisent à l’intérieur et entre les nombreux territoires qui se chevauchent et sont contestés, et qui constituent l’espace connu aujourd’hui comme le Canada.

Les terres situées à l’intérieur des frontières géopolitiques actuelles du Canada portent les traces de nombreux conflits. Les frontières géographiques ont été (re)tracées à la suite de différents traités et de l’adoption de la loi sur les Indiens, qui a créé des réserves et a déplacé et exclu les Premières nations, les Métis et les Inuits de leurs terres ancestrales. De nombreuses communautés autochtones, de l’Atlantique à l’Arctique en passant par le Pacifique, continuent de résister et de s’opposer à l’État-nation canadien. L’héritage de l’expansion coloniale violente vers l’ouest et le nord, les politiques d’immigration racistes et la suprématie blanche omniprésente viennent dès lors contredire la tolérance et le multiculturalisme réputés du Canada. De nombreuses injustices historiques et actuelles restent occultées et taboues au sein de la société euro-canadienne dominante. À titre d’exemple, les participant.e.s potentiel.les pourraient s’engager dans toutes les intersections possibles de la race, du genre, de la classe, de (l’in)capacité, de l’orientation sexuelle et au-delà, en examinant comment les territoires qui constituent le Canada ont été et continuent d’être contestés, (ré)imaginés et (re)définis sur le plan géographique, écologique, politique, juridique ou culturel.

Comme l’illustre la devise du Canada, “le vrai Nord, fort et libre”, le territoire est une composante fondamentale de l’identité nationale canadienne, étroitement liée au colonialisme et au capitalisme. En effet, l’expansion territoriale euro-canadienne a été facilitée en grande partie par l’extraction et l’exportation des ressources naturelles du Nord, qui se poursuivent encore aujourd’hui. Historiquement lié à ces structures de pouvoir, le réchauffement climatique exacerbe les inégalités socio-écologiques au Canada, tout en menaçant l’identité nordique de l’État-nation. Le “vrai Nord” n’est qu’un des nombreux imaginaires territoriaux qui servent de champs de négociation de l’identité canadienne. D’autres configurations construites du territoire au Canada (par exemple, urbain-suburbain-rural-réserve, civilisation-espaces sauvages, Québec-Reste du Canada (RdC), etc.) représentent des espaces dans lesquels les crises sont abordées et/ou dissimulées. En se concentrant sur ces différents contextes, les participant.e.s pourraient discuter de la manière dont les injustices et les inégalités sont rendues taboues ou autrement ignorées dans les discours culturels et politiques populaires, compte tenu de leur potentiel de déstabilisation des territoires physiques et idéologiques de l’État-nation canadien.

Nous nous intéressons à toutes les articulations possibles du territoire et invitons les étudiants de licence, de maîtrise et de doctorat à soumettre des propositions dans toutes les disciplines liées aux études canadiennes (par exemple, les études linguistiques, littéraires et culturelles francophones et anglophones, les études autochtones, l’histoire, les sciences politiques, la sociologie, la géographie, l’économie, les études queer, les études de genre, les études sur la diversité, les études environnementales, etc.)

Parmi les thèmes proposés, on peut citer, sans s’y limiter, les suivants :

  • Le territoire dans les productions littéraires et culturelles
  • Les revendications territoriales et les conflits territoriaux dans une perspective diachronique ou synchronique
  • Souveraineté et juridictions des Premières nations, des Métis et des Inuits
  • Souverainetés et juridictions provinciales
  • Frontières entre le Canada et les Premières nations
  • Frontières Canada-États-Unis, Canada-Danemark/Groenland, Canada-France ; frontières provinciales
  • L’Anthropocène ; impacts de la crise climatique sur les territoires
  • Les droits queer/LGBTQIA+ au Canada et dans les différentes provinces
  • Formes de nationalisme au Canada : Nationalismes autochtones ; nationalisme canadien (blanc) ; nationalisme québécois
  • Politiques linguistiques du Canada et frontières linguistiques
  • Histoire de l’esclavage au Canada et ses conséquences
  • Migration (forcée ou volontaire) à l’intérieur/à destination/en provenance du Canada

La conférence se déroulera en personne à l’Université de Brême en Allemagne. Veuillez soumettre des résumés de max. 300 mots et une courte note biographique de max. 150 mots à l’adresse courriel suivante : esfconference2024@gmail.com. Les soumissions doivent être reçues avant le 30 avril 2024 et peuvent être rédigées en anglais ou en français.

Les confirmations d’acceptation seront envoyées au plus tard le 31 mai 2024.

Veuillez noter que nous offrirons également un forum ouvert pour la discussion des projets de recherche en cours liés au thème de la conférence. Nous encourageons tout particulièrement les étudiants de niveau licence à soumettre leurs projets, car il s’agit d’un espace ouvert et non compétitif. Les participant.e.s qui souhaitent prendre part au forum ouvert peuvent envoyer un résumé de 300 mots (15-20 minutes) pour les projets plus avancés, ou un résumé de 250 mots (7- 12 minutes) pour les projets nouvellement commencés.

Nous nous engageons à créer un environnement sûr et inclusif pour tous et toutes. Veuillez nous faire savoir à l’avance si vous avez des besoins en matière d’accessibilité, et nous essaierons de les satisfaire au mieux. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse esfconference2024@gmail.com.

1.8 Food and Drink in Migrant Narratives (PAMLA 2024, Palm Springs, Californie)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2024
  • À : Palm Springs (Californie)

Food and Drink in Migrant Narratives 

Convention of the Pacific Ancient and Modern Language Association (PAMLA) 

Palm Springs, CA from November 6 to 10, 2024 

The intersection of food, drink, and migrant experiences is a rich and nuanced terrain for literary exploration. This panel invites papers (in English or French) that investigate the multifaceted role of food and drink in migrant literature, and that examine how objects, ingredients, and traditions surrounding the act of eating and drinking may function as symbolic markers of identity, agents of cultural transmission, and sites of negotiation between tradition and adaptation. We would particularly welcome papers related to the conference theme, “Translation in Action”, although that is not a requirement.

We welcome papers that engage with the theme of food and drink in migrant narratives from diverse perspectives such as (non-exhaustive list):

  • Translation and adaptation
  • Linguistics/Translations of names of food and drink items
  • Cravings, longing, memory and nostalgia
  • Integration and/or assimilation
  • Belonging
  • Symbolism surrounding food and drink
  • Culinary practices and gender roles
  • Food insecurity and precarity
  • Cross-cultural exchanges through food and drink
  • Hospitality
  • Resistance
  • Exploitation of resources/Food, drink and environmental perspectives
  • Etc.

Please submit your abstract directly on the PAMLA platform by April 30, 2024. 

Use the following link: https://pamla.ballastacademic.com/Home/S/19196

1.9 Une histoire à reconstruire : livres et imprimés autochtones au Québec (Mémoires du livre/Studies in Book Culture)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2024
  • À : Université de Sherbrooke

Appel de textes 
 
Mémoires du livre/Studies in Book Culture, volume 16, numéro 1, printemps 2025 

« Une histoire à reconstruire : livres et imprimés autochtones au Québec »  

Sous la direction de

Marie-Hélène Jeannotte (Université de Sherbrooke), de Marie-Pier Luneau (Université de Sherbrooke),

de Louis-Karl Picard-Sioui (Université Laval) et d’Isabelle St-Amand (Université Queen’s) 

Depuis le tournant du millénaire, et particulièrement dans la dernière décennie, les études littéraires autochtones au Québec se sont beaucoup enrichies. La question de la définition des littératures autochtones est encore à ce jour parmi les plus discutées dans les études récentes. Un consensus semble se dégager sur la nécessité, pour mieux comprendre l’histoire des littératures autochtones, d’élargir la définition de la littérature au-delà des limites linguistiques, géographiques, génériques, formelles et sociales associées aux conceptions dominantes de la littérature. Cette perspective, qu’on pourrait par ailleurs inscrire dans la tradition de l’histoire culturelle, s’étend aussi aux supports, aux modes et aux lieux de production, de diffusion et de réception des textes. Au Québec, l’écriture fait partie de l’expérience autochtone depuis plusieurs siècles. Aussi, éclairer les enjeux de l’imprimé et du livre autochtones sous l’angle de l’histoire du livre permet de saisir les dynamiques coloniales à l’œuvre dans le milieu littéraire, tout en mettant en lumière les mouvements de décolonisation qui s’y opèrent.

En dépit du déploiement important des structures et des événements dédiés au livre et à l’imprimé autochtones, peu de travaux universitaires ont porté jusqu’à maintenant sur les dynamiques historiques et contemporaines dans le domaine du livre autochtone au Québec. C’est sur ces dynamiques que souhaite se pencher le présent numéro de Mémoires du livre / Studies in Book Culture.

Les propositions d’articles devront porter sur le livre et l’imprimé au Québec, qu’il soit produit en langues autochtones, en français ou en anglais, et pourront adopter une perspective historique ou contemporaine. Les articles pourront s’inscrire dans l’un des trois axes suivants, sans s’y limiter :

Axe production :  
Les acteurs et les actrices de l’édition autochtone au Québec, incluant les maisons d’édition, les organismes communautaires, les associations, les regroupements
L’autoédition autochtone
Le discours éditorial (paratexte, communiqués de presse, etc.)
Les enjeux de la relation éditoriale en contexte colonial (direction littéraire, révision)
Les enjeux linguistiques, sémiotiques et éthiques de la traduction des littératures autochtones
Les supports numériques des textes autochtones

Axe diffusion :  
Les périodiques (autochtones et allochtones) et la diffusion de la littérature autochtone
Les stratégies et les lieux de visibilité : événements, spectacles, soirées de lectures, salons du livre, promotion
Les enjeux de découvrabilité des œuvres littéraires autochtones en ligne
La circulation des œuvres littéraires au sein des communautés autochtones et au-delà, hors des frontières du Québec et du Canada, notamment par l’entremise de la traduction
La place (sélection, organisation, valorisation) des livres autochtones en librairie

Axe réception :  
La place du livre autochtone dans les bibliothèques, dans l’enseignement en milieu autochtone et allochtone
L’analyse diachronique, synchronique ou comparative de la réception critique d’œuvres littéraires autochtones et de leurs traductions
Les prix littéraires reçus par des auteurs et des autrices autochtones
Le développement d’anthologies et de « classiques » de la littérature autochtone

Les propositions d’articles en français ou en anglais, comprenant un résumé d’environ 250 mots ainsi qu’une courte notice biographique, devront parvenir d’ici le 30 avril 2024 à Marie-Pier Luneau (Marie-Pier.Luneau@USherbrooke.ca). Après évaluation par le comité de rédaction, une réponse sera donnée en mai 2024. Les textes complets des articles dont la proposition aura été acceptée devront être envoyés au plus tard le 1er septembre. Ils seront soumis, à l’aveugle, à l’évaluation par les pairs. Le numéro paraîtra au printemps 2025. Pour toute question, veuillez vous adresser à la direction du numéro.

Mémoires du livre / Studies in Book Culture est une revue numérique en libre accès qui ne perçoit pas de frais de traitement des articles (FTA). Les auteurs et autrices conservent la propriété intellectuelle de ceux-ci sous licence CC-BY-NC-ND. Avant de soumettre votre article, veuillez consulter le protocole de rédaction de la revue : https://www.erudit.org/fr/revues/memoires/#journal-info-editorial_policy

1.10 Ouvrage consacré à l’autrice franco-ontarienne Andrée Lacelle

  • Date de tombée (deadline) : 01 Mai 2024
  • À : Canada

Ouvrage consacré à l’œuvre d’Andrée Lacelle

Dirigé par Émir Delic et Jimmy Thibeault (Université Sainte-Anne)

Un appel à articles est lancé pour un ouvrage collectif consacré à l’œuvre de l’autrice franco-ontarienne Andrée Lacelle. 

Depuis la parution de son premier recueil de poésie Au soleil du souffle, en 1979, Andrée Lacelle s’est imposée comme « une écrivaine majeure du Canada francophone » (F. Paré, 2010) par la profondeur et la force de son écriture. En plus d’avoir dirigé de nombreux collectifs, dont l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs. Anthologie poétique francophone des voix féminines contemporaines (2012), elle a signé dix recueils de poésie, un ouvrage de dialogue et deux livres de jeunesse. S’étendant sur plus de quatre décennies et maintes fois salué par la critique, son œuvre lui a valu de nombreux prix, y compris le prix Trillium 1995 pour Tant de vie s’égare. Pourtant, rappelait Élise Lepage en 2016, « il faut signaler que, hormis quelques comptes rendus ponctuels dans des revues culturelles ou littéraires, rares sont les articles qui démontrent cette richesse de l’œuvre. Dans le meilleur des cas, une seule de ses œuvres est analysée dans une perspective comparatiste avec d’autres auteurs ». Cette absence d’études tient probablement à ce que la poésie d’Andrée Lacelle, quoique coïncidant avec un pan important de l’histoire littéraire de l’Ontario français depuis la prise de parole collective du début des années 1970, ne répond pas aux grilles de lecture fondées sur l’affirmation identitaire qui dominent encore la critique littéraire en contexte minoritaire canadien. Comment inscrire une œuvre profondément intimiste, aussi majeure soit-elle, dans une parole collective qui revendique la reconnaissance de sa présence dans l’espace social, de ses particularités identitaires, voire de son existence? C’est en quelque sorte à cette question que renvoie Lucie Hotte lorsqu’elle constate que les œuvres littéraires des femmes en Ontario français, dont celle d’Andrée Lacelle, « comptent pour une grande part de la production occultée » (2016). C’est aussi à cette question que renvoyait Jules Tessier lorsqu’il affirmait, dès 2001, que « les critiques n’auront d’autre choix que de mettre au rancart la grille d’analyse réservée aux textes engagés ou à la fonction identitaire obvie, fréquemment associés aux “petites littératures”, et d’évaluer la poésie d’Andrée Lacelle pour ses qualités esthétiques, sous l’angle formel ».

Le projet d’ouvrage collectif pour lequel nous lançons cet appel a comme objectif principal d’entrer de plein pied dans l’œuvre littéraire d’Andrée Lacelle, là où toujours et « encore frissonne / un petit air / sur la route propice » (Tant de vie s’égare). Ce faisant, l’ouvrage permettra tant de palier la carence critique actuelle à l’endroit de l’œuvre que d’en faire ressortir toute la richesse et de lui redonner la place qui lui revient au sein de la littérature franco-ontarienne et franco-canadienne.

Nous invitons les collaboratrices et les collaborateurs à proposer des articles qui abordent l’œuvre d’Andrée Lacelle, en partie ou en totalité, par des approches qui peuvent être esthétique, comparatiste, sociologique, historique, etc.

Vous pouvez envoyer une proposition d’article de 300 mots à Jimmy Thibeault (jimmy.thibeault@usainteanne.ca) et Émir Delic (emir.delic@usainteanne.ca) avant le 1er mai 2024.

Les articles (d’une vingtaine de pages) dont les propositions seront retenues devront être soumis avant le 1er décembre 2024.

Nous visons une publication aux Éditions David en 2025-2026.

1.11 Le collectionnisme dada et surréaliste des “arts extra-européens”. Héritage et nouvelles perspectives (Grenoble)

  • Date de tombée (deadline) : 01 Mai 2024
  • À : Auditorium, Musée de Grenoble

Musée de Grenoble

Université Grenoble Alpes – Université Saint-Etienne 

Le collectionnisme dada et surréaliste des « arts extra-européens »

Héritage et nouvelles perspectives

24-25-26 octobre 2024

Le musée de Grenoble peut s’enorgueillir d’être le premier musée en France à avoir accepté dans les années 1920 une donation de deux objets en provenance d’Afrique (un masque Toma en 1923 et un masque Dan en 1929) grâce à l’action de son conservateur Pierre-André Farcy, dit Andry-Farcy (1882-1950), et de ses liens d’amitié avec le jeune collectionneur et marchand d’art Paul Guillaume (1891-1934). Farcy expose ces deux objets conjointement à des œuvres de Louis Marcoussis, Jean Lurçat et Marie Vassilieff dès le début des années 1930. Ainsi la marque de Paul Guillaume et des artistes d’avant-garde qu’il défendait s’imposait pour la première fois sur les cimaises d’un musée français et consacrait une vision qu’au même moment les surréalistes pratiquaient activement sur les murs de leurs appartements privés. Près de cent ans après ce geste autant symbolique que prescripteur, l’université de Grenoble-Alpes et l’université de Saint-Etienne ont souhaité que s’organise dans les murs du musée de Grenoble un grand colloque international pour questionner l’objet de collection à l’aune des enjeux d’aujourd’hui.

Alors que 2024 marque le centenaire du Manifeste du surréalisme, ce colloque s’inscrit dans les différentes manifestations prévues cette année pour célébrer l’histoire du mouvement et faire un bilan sur son héritage. Collectionneurs passionnés et avisés, les surréalistes furent fascinés, à l’instar d’autres mouvements d’avant-garde du début du XXe siècle, par les arts « non-occidentaux », qui prennent une place centrale dans l’imaginaire du mouvement et dans les collections de ses membres. Intégrer Dada à cette étude s’impose d’emblée, tant le surréalisme hérite du décentrement conceptuel déjà opéré par ce mouvement dont il est en partie issu, tout en l’infléchissant sensiblement. Dada, en effet, s’intéresse dès ses débuts aux arts « extra-européens ». Dès 1917 et la première exposition “Dada. Cubistes. Art nègre” à la Galerie Corray de Zurich, Dada dépasse un intérêt purement formel en proposant non plus seulement un contrepoint plastique à ses expérimentations formelles mais en se constituant comme “la négation du “sens” européen habituel de la vie”. Dans les créations plastiques, les pratiques performatives et la poésie bruitiste, l’altérité que les artistes dada perçoivent dans des formes artistiques venues d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique du Nord stimule la destruction des modèles occidentaux conventionnels et permet de repousser les limites expressives, qu’elles soient physiques ou spirituelles. Le surréalisme se développe sur un même terreau critique, dans lequel ces objets porteurs d’altérité sont des armes pour critiquer et contrer le rationalisme européen. Il systématisera les références à ces artefacts, ainsi que leur utilisation dans des manifestations collectives.

Si les traits les plus saillants de ce primitivisme dadaïste-surréaliste sont désormais bien connus, il semble important, à cent ans de la naissance du surréalisme, de le reconsidérer à partir des objets eux-mêmes, en étudiant leur circulation et le collectionnisme qu’ils purent susciter et nourrir. Plus en aval et plus tardivement, il est également essentiel de réfléchir à comment ce collectionnisme au sein du milieu dada-surréaliste a pu avoir une incidence sur le goût, le marché de l’art, et, au bout de la chaîne de reconnaissance, sur les musées. En effet, l’intérêt de ces mouvements pour les objets africains, océaniens et amérindiens est consubstantiel du formidable enrichissement, à l’heure de la consolidation des empires coloniaux, des collections ethnographiques occidentales. Tout comme ce développement marqua profondément l’imaginaire dada et surréaliste, ces poètes et artistes devinrent à leur tour acteurs du marché, prescripteurs de goût, et leur progressive inscription dans l’histoire de l’art et de la littérature fit et fait encore de leurs collections des pièces de premier choix pour les musées ou les collectionneurs.

Ainsi ces artistes apparaissent-ils comme des acteurs du processus qui permit aux souhaits de Guillaume Apollinaire et Félix Fénéon de se matérialiser : débordant du musée ethnographique, l’art « extra-occidental », ces « arts lointains » sont entrés au Louvre et trouvent un espace dédié au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac.

À l’heure où les musées ethnographiques entreprennent une profonde et nécessaire mutation autour des questions de spoliation, de restitution et d’étude des provenances, ce colloque se propose de mettre en lumière ce mouvement de balancier. Il s’agit aussi, en prenant en compte les perspectives décoloniales et postcoloniales, de souligner avec une précision accrue les contradictions du primitivisme dada et surréaliste, qui promeut ces cultures, prône la fin de l’entreprise coloniale, tout en se nourrissant de ce même contexte. Dans ce cadre, les objets, admirés, commentés, achetés et échangés condensent en eux beaucoup de contradictions de ce discours avant-gardiste.

En réunissant des spécialistes internationaux de Dada, du surréalisme, de l’art océanien, africain et des Amériques, des conservateurs de musée, des universitaires et des anthropologues, ces deux journées aspirent à replacer ce primitivisme particulier dans le contexte colonial et marchand où il a émergé pour mieux en déterminer l’origine, mais aussi, sujet d’étude plus neuf, son incidence sur le milieu qui l’a favorisé.

Le sujet appelle à sortir des récits traditionnels sur l’histoire des collections, en privilégiant une approche pluridisciplinaire, nourrie des apports de l’histoire de l’art bien évidemment, mais aussi de l’histoire du patrimoine, de l’anthropologie et de l’histoire de l’anthropologie, des études post-coloniales et décoloniales. Un tel ancrage permettra d’embrasser dans toute sa complexité les enjeux historiques, artistiques, muséologiques et anthropologiques de l’histoire des collections, du marché de l’art, et du patrimoine passé et présent.

Lors des deux journées seront présentées des études de cas ou des recherches originales couvrant la période de la fin des années 1910 jusqu’à la fin des années 1960, traitant de collections européennes et nord-américaines.

Les axes thématiques ou les problématiques à privilégier seront les suivants :

  •       Des études inédites portant sur des collections dada et surréalistes particulièrement significatives, qualitativement, quantitativement et historiquement, afin de déterminer leur histoire, leurs spécificités, leurs différences et leur éventuelle destinée muséale. Aux côtés de celles d’André Breton, Paul Eluard ou Tristan Tzara, peuvent également être abordées celles de Paul Chadourne, Victor Brauner ou Roberto Matta. Ces études monographiques pourront être complétées par l’étude du rôle de certaines figures médiatrices, comme celle de Jacques Viot.
  •       Quel fut le rôle des dadaïstes et surréalistes au sein du marché de l’art ? Comment l’évolution du marché a-t-elle marqué celle de leur collection (rareté ou abondance de certaines pièces) ? Comment, de simples arpenteurs et acheteurs assidus, devinrent-ils formateurs d’un nouveau marché, et ainsi prescripteurs de goût ? Quels types de stratèges furent-ils en achetant et revendant des pièces, misant sur des plus-values ? Ce double rôle pourra être abordé en ce qui concerne les objets venus d’Amérique du Nord et du Sud, de Mésoamérique, d’Océanie et d’Afrique.
  •       De la même manière, en quoi les musées ethnographiques (comme le Musée d’ethnographie du Trocadéro) furent-ils un lieu de formation du goût dada et surréaliste en matière d’art extra-européen, qu’ils leur fournissent des connaissances ou au contraire qu’ils fassent figure de repoussoir dans son appréhension des objets ? Cette étude est à mener en parallèle de celle, mieux connue, de l’influence des collections privées, au premier chef celles de Guillaume Apollinaire ou d’André Level, sur les collections surréalistes à venir.
  •       Il importe, bien évidemment, de situer ce collectionnisme dans le contexte colonial dont il dépend et bénéficie directement. Quels réseaux coloniaux permettaient l’arrivée de ces objets jusqu’aux artistes ? Quelles contradictions cela soulève-t-il au regard de l’anticolonialisme des surréalistes ?
  •      À quelles connaissances ethnographiques ces artistes et poètes avaient-ils accès, et comment cela put-il influer sur leur collectionnisme et leur rapport à l’art extra-européen ? En quoi furent-ils influencés par la littérature ethnographique de leur temps (Marcel Mauss, Franz Boas, plus tard Claude Lévi-Strauss) ainsi que des ouvrages d’approche plus artistique (Carl Einstein, Album Paul Guillaume et Guillaume Apollinaire, livres d’Henri Clouzot et André Level, ou Primitive Negro Sculpture, de Paul Guillaume et Thomas Munro) ? Que révèle, au regard de ces sources, la partition faite par André Breton au début des années 1930 entre Afrique et Océanie ?
  •       Cet antagonisme du musée et de la collection privée soulève inévitablement la question de la présentation et de l’accrochage de ces pièces au sein des collections privées des dadaïstes et surréalistes, de leur intégration à un discours plus général sur l’expression humaine, voire d’une véritable épistémè. Qu’est-ce que le regard dada et surréaliste fait à ces objets une fois intégrés dans l’espace intime du collectionneur ?
  •       Quelle fut et quelle est encore, enfin, l’incidence de ces collections sur les collections muséales : peut-on comme Gérard Toffin affirmer que la vision surréaliste des objets est à l’origine de l’approche plus artistique qu’ethnographique du musée du Quai Branly ? Et si Apollinaire appelait de ses vœux à une partition entre musée ethnographique et musée d’art (“Sur les musées”), doit-on conclure que l’incidence de la vision surréaliste sur le musée serait uniquement de l’ordre d’une approche poético-esthétisante ? L’étude des acquisitions du musée (pièces venant des anciennes collections de Breton, Lebel, Tzara) incite à voir l’héritage surréaliste principalement dans l’inflation symbolique que leur nom apporte aux pièces. En adoptant une perspective inversée, la muséalisation de ces collections a-t-elle eu comme conséquence une vraie mise en valeur de ces ensembles, ou plutôt une dénaturalisation des collections d’origine, où les objets extra-occidentaux se trouvaient en dialogue avec d’autres objets et formes d’art ?
  •       La recherche de la provenance de ces objets étant au cœur des missions actuelles des musées et du débat scientifique et politique international, quelle est la posture des musées face aux objets provenant de collections historiques et prestigieuses comme celles des dadaïstes et des surréalistes ? Quelles sont les méthodologies et les approches pour retracer la provenance de ces objets avant leur arrivée dans ces collections ? En ce sens, est-il possible de retracer les réseaux d’acquisition de ces collectionneurs ?

Les communications seront de 30 minutes par participant.

Comité organisateur :

Alice Ensabella, Université Grenoble-Alpes

Fabrice Flahutez, Université Jean Monnet Saint-Etienne, Institut universitaire de France (IUF)

Anne Foucault, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne

Comité scientifique :

Sophie Bernard, Musée de Grenoble

Maia Nuku, Metropolitan Museum, New York

Marie Mauzé, CNRS, Collège de France

Magali Mélandri, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac

Philippe Peltier, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac

Joëlle Vaissière, Musée de Grenoble

Aurélie Verdier, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne

Laurick Zerbini, Université Lumière Lyon II

Date :  24-25-26 Octobre 2024

Auditorium, Musée de Grenoble

5 Place de Lavalette, 38000 Grenoble

Les abstracts de 500 mots + une courte bio-blio seront à envoyer à :

SurrealismeGrenoble2024@outlook.com

Avant le 1er mai 2024

Les participants retenus seront avertis début juillet 2024.

1.12 Créations et arts au prisme de la redéfinition de l’engagement (Nancy)

  • Date de tombée (deadline) : 01 Mai 2024
  • À : Université de Lorraine – Faculté d’Arts, Lettres et Langues-Nancy

Créations et arts au prisme de la redéfinition de l’engagement

Soumise depuis toujours à de multiples mutations, tant géopolitiques et économiques que sociales et artistiques, l’Europe d’aujourd’hui se construit désormais surtout dans son rapport aux « Autres » (Proche et Moyen-Orient, Maghreb, Afrique) et doit, pour échapper à un point de vue « internaliste » (E. Loyer) réducteur et simpliste, s’appréhender comme un espace de circulation des représentations et d’échanges de pratiques culturelles, marqué par des expériences mémorielles propres ou importées au gré des chassés-croisés multidirectionnels et protéiformes avec les peuples de ses marges, en particulier ceux du pourtour de la Méditerranée.

Issus tant de l’Europe que de ses marges, se produisant à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières de l’Europe, les artistes en tous genres ‒ documentaristes, scénaristes, romanciers, dramaturges, danseurs, chorégraphes, musiciens, comédiens, humoristes, professionnels des arts vivants, performeurs etc. ‒, imprégnés de multiples cultures, s’engagent désormais pour des causes à dimension bien plus large que simplement nationale : réinventant le concept d’engagement, ils se réinventent eux-mêmes et réinventent leur(s) art(s). Ces formes d’engagement s’inscrivent dans les redéfinitions de la culture européenne, elle aussi en pleine transformation. S’exprimant selon des modes variés et en des langues multiples, s’adressant désormais à des publics hétérogènes aux revendications changeantes et complexes, les artistes d’aujourd’hui se doivent, s’ils veulent retenir l’attention de leurs audiences potentielles, de délivrer des messages, non pas fondés uniquement sur du pathos, mais ayant différentes fonctions : communiquer, informer, critiquer, dénoncer, défendre, mobiliser et, par effet, s’engager et engager les autres, entendus non plus comme des membres issus de la même communauté qu’eux-mêmes, mais comme « leurs Autres », distincts par leur origine, leur langue, leur histoire, leurs motivations, leurs aspirations notamment…

Il s’agira, dans ce colloque, de mettre au jour les formes esthétiques, tant novatrices que simplement réadaptées, les modes contemporains et les nouveaux motifs d’engagement euro-méditerranéen, d’en analyser, dans le cadre théorique des Border studies, les effets, qu’ils soient notoires ou non, délibérés ou non, ainsi que les questions de la distanciation ou de la non-distanciation, de la mise en forme de ces œuvres artistiques et de leur adaptation aux publics pour « mieux vivre ensemble », concept à discuter également. Il s’agira enfin de comprendre comment sont transmis ces savoirs artistiques, parfois militants ou activistes, relatifs à des questions de société et, par conséquent, susceptibles d’intéresser plusieurs pans de la société et d’envisager quels sont les lieux et places qui peuvent remplir cette fonction, que le public soit initié ou non.

Les propositions pourront notamment s’inscrire dans l’un des axes suivants :

  •        (Dé)construction du concept de l’engagement
  •        (Dé)construction des genres artistiques et des formes esthétiques
  •        (Dé)construction du dialogue interculturel dans un contexte de déracinement/ré-enracinement, dé-/re-territorialisation
  •        (Dé)construction de l’identité (supra)nationale
  •        Transferts culturels et réinvention de l’engagement

Les objets d’étude ‒ qu’il s’agisse de productions culturelles et/ou artistiques (théâtre, cinéma, performance multilinguale, documentaire, presse, BD, réseaux sociaux, caricature, séries télévisées, musique, chansons populaires, danse, beaux-arts, iconographie, peinture, photo-collage,  publicité, réseaux sociaux, graffiti, street art, stand up, peinture urbaine, …) ‒ seront étudiés en tant que productions de la culture européenne en reconfiguration, produites à l’intérieur de l’Europe ou depuis ses marges méditerranéennes (Proche et Moyen-Orient, Maghreb, Afrique), issues des contacts entre les artistes européens et les artistes extra-communautaires méditerranéens, immigrés ou non. Les productions étudiées pourront provenir de toute région du monde, et plus particulièrement de toute l’Europe, du Proche et du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord ou de la Péninsule arabique.

Les approches pourront être théoriques ou analytiques, de même que les méthodologies pourront être diverses ‒ structurale, situationnelle, contextuelle, référentielle, sociolinguistique, stylistique, sémiotique, interactionnelle et intertextuelle. Les notions utilisées devront être clairement indiquées et définies.

Bibliographie sélective

Béja Alice, « Au-delà de l’engagement : la transfiguration du politique par la fiction », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 11 | 2006, mis en ligne le 11 février 2008, consulté le 10 juin 2020. URL : https://journals.openedition.org/traces/240 ; DOI : https://doi.org/10.4000/traces.240.

Denis Benoît, Littérature et engagement. De Pascal à Sartre, Paris, Seuil, 2000.

Dreyer Sylvain, « Rhétorique de l’engagement critique. Regards de cinéastes et d’écrivains français sur la révolution cubaine (années 1960 et 1970) », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 11 | 2006, mis en ligne le 11 février 2008, consulté le 11 juin 2020. URL : https://journals.openedition.org/traces/246 ; DOI : https://doi.org/10.4000/traces.246.

Jameson Frederic, The Political Unconscious. Narrative As a Socially Symbolic Act, Ithaca, Cornell University Press, 1981.

Spataro Marion, « L’engagement artistique est-il encore d’actualité ? », dans Deuxième temps. Revue numérique d’histoire de l’art, mise en ligne 20 décembre 2018, consulté le 11 juin 2020. URL : https://deuxieme-temps.com/2018/12/20/lengagement-artistique-est-il-encore-dactualite/.

Wagner Patrick, « La notion d’intellectuel engagé chez Sartre », Le Portique [En ligne], Archives des Cahiers de la recherche, Cahier 1 2003, mis en ligne le 17 mars 2005, consulté le 11 juin 2020. URL : https://journals.openedition.org/leportique/381

Comité scientifique :

  •        Christian Agbobli, PR, Université du Québec, Montréal – Canada
  •        Tania Al-Saadi, MCF, Stockholm University – Suède
  •        Tayeb Bouderbala, PR, Université Batna 1 – Algérie
  •        Martina Censi, MCF, Université de Bergame – Italie
  •        Jamil Dakhlia, PR, Université Sorbonne Nouvelle – France
  •        Laurence Denooz, PR, Université de Lorraine – France
  •        Sylvie Dollet-Thieblemont, PR, Université de Lorraine – France
  •        Adeline Florimond-Clerc, MCF, Université de Lorraine
  •        Didier Francfort, PR, Université de Lorraine – France
  •        Bernard Idelson, PR, Université de la Réunion, France
  •        Estrella Israël, PR, Université CEU Cardenal Herrera, Espagne
  •        Yassaman Khajehi, MCF, Université de Clermont-Ferrand– France
  •        Zohra Makach, PR, Université Ibn Zuhr d’Agadir – Maroc
  •        Aurélie Michel, MCF, Université de Lorraine – France
  •        Susanne Müller, MCF, Université de Lorraine – France
  •        Antoine Nivière, PR, Université de Lorraine – France
  •        Monica Ruocco, Università degli Studi di Napoli L’Orientale, Italie
  •        Lena Saade-Gebran, PR, Holy Spirit University of Kaslik (USEK) – Liban
  •        Maria Grazia Sciortino, PR, Università di Palermo, Italie
  •        Isabelle Thibaudeau-Boon, PR, Radboud Universiteit Nijmegen, Pays-Bas
  •        Ons Trabelsi, MCF, Université de Lorraine – France
  •        Élisabeth Vauthier, PR, Université Jean Moulin-Lyon 3 – France
  •        Jacques Walter, PR, Université de Lorraine – France

Modalités de soumission des propositions de communication

Langues de la communication

Français ou anglais. Les communications seront de 30 minutes, suivies de questions.

Frais d’inscription pour les intervenant.e.s : 35 €.

Les versements seront à effectuer sur place. Les frais de déplacement, d’hébergement et de séjour ne sont pas pris en charge par les organisateurs du colloque. Les déjeuners seront offerts aux intervenants.

Calendrier

  •      Date limite de réception des propositions : 1er mai 2024
  •      Notification d’acceptation aux auteurs après examen par le comité scientifique : 15 mai 2024
  •      Date du colloque : 26 et 27 septembre 2024
  •      Date limite de réception des articles pour publication : 15 janvier 2025
  •      Notification d’acceptation des articles après expertise en double aveugle : 1er mars 2025
  •      Publication : 2026.

Format des propositions 

  •     1 page isolée comportant le nom, l’appartenance institutionnelle, le grade, le titre de la communication et les coordonnées de l’auteur (adresse professionnelle, adresse personnelle, adresse électronique et téléphone)
  •     Sur 1 autre page : un résumé de 15 à 20 lignes en français ou en anglais (Word, Times 12, interligne 1,5) présentant le corpus étudié, les idées principales, le raisonnement et les conclusions générales, et précisant le cadre et les notions. 3 mots-clés devront également être mentionnés.

Les propositions de communication seront adressées conjointement à :

Laurence Denooz : laurence.denooz@univ-lorraine.fr

Sylvie Dollet-Thiéblemont : sylvie.thieblemont@univ-lorraine.fr

1.13 WESTERN SOCIETY FOR FRENCH HISTORY 50th Annual Conference: “Pasts, Presents, and Publics.”

CALL FOR PAPERS

50TH ANNUAL CONFERENCE

WESTERN SOCIETY FOR FRENCH HISTORY

SAN FRANCISCO, CALIFORNIA

NOVEMBER 14-17, 2024

The fiftieth annual conference of the Western Society for French History will be held from November 14-17, 2024 in San Francisco, where, legend has it, the idea for the Western was cooked up in 1973.  The theme for this year’s conference is “Pasts, Presents, and Publics.” The organizers hope to highlight the many ways that historians speak to issues of contemporary importance, as well as the relationship between the public sphere and the history of France and the Francophone world.

The chair of the Program Committee and President of the Society is Professor Emily Marker. Deadline for proposals: May 1, 2024. Please use this form to submit your proposals. Questions may be addressed to the program committee at WSFH50@wsfh.org.  Local arrangements co-chairs Naomi Andrews (nandrews@scu.edu) and JP Daughton (daughton@stanford.edu) can be consulted regarding site-specific questions.

The conference will be held at the Parc 55 Hotel in downtown San Francisco. Reservations are open and can be booked at this dedicated site.

In keeping with the conference theme, we are excited to announce the Newman Plenary Lunch on the politics of art restitution. It will feature Felicity Bodenstein, Lecturer at the Sorbonne University (Paris), Natasha Becker, the Inaugural Curator of African Art for the Fine Arts Museums of San Francisco, and John Monroe, Professor of History at Iowa State University. In lieu of a traditional evening plenary, we plan to celebrate the anniversary of the Society on Friday November 15, an event that will include awarding the Tyler Stovall Mission Prizes for 2023 and 2024 and a retrospective of the development of the society over its first 50 years, among other less serious activities! Members are encouraged to contribute to our collective memory project by filling out this form.

We welcome sessions that focus on France and the Francophone world from the Middle Ages to the contemporary era. The WSFH encourages proposals from colleagues in related disciplines and the participation of advanced graduate students. Graduate students who would like assistance in forming a panel should reach out to the program committee.

In honor of the anniversary of the Society, which helped pioneer the inclusive format of panel that we know and (sometimes) love today, the organizers especially seek alternative formats for scholarly engagement.  In that spirit, we offer some guidelines and some ideas:

  • Traditional panels should include three papers and a chair. Comments are welcome if they constructively engage with the scholarly dialogue within and among the papers, but they are not required. If your panel prefers to have four papers, then a comment is unnecessary and should be avoided so there will be time for discussion and questions from the audience.
  • Round tables should have no more than four presenters, and we strongly encourage a set of discussion questions that a chair can pose rather than short papers that are never really short enough! Again, we want to privilege questions and discussion among our scholarly colleagues over prepared comments.
  • We are interested in pioneering a series of salons or affinity group sessions anchored by a pair or trio of scholars who are working and teaching in a common temporal, thematic, or methodological orientation.  We especially welcome volunteers to help organize such gatherings. If you are interested in (co-)hosting one of these sessions, please reach out to the program committee at WSFH50@wsfh.org ahead of the deadline.
  • We plan to reserve at least one session dedicated to discussion of late-breaking events. If you are interested in being part of the team who will work on pulling such a session together – again, in real time –please reach out to the program committee at WSFH50@wsfh.org ahead of the deadline.

With respect to access to conferences: The WSFH is committed to making the conference experience as accessible as possible for all, and thus we encourage members of the community who are attending and might need accommodations to be in touch with us in advance of the conference about anything we can do to help. With regards to virtual participation, please consult our virtual attendance policy here.

1.14 Call for Papers for the Edited Book: (Post)Colonial Archives: Commemoration, Preservation, and Erasure

Deadline for abstracts: 31 May 2024

Contact email: colonialarchives2024@gmail.com

Colonial archives, as repositories of historical records curated and shaped by powerful individuals and imperial states, stand as intricate sites of complex and contested meanings. Often reflecting the biases and interests of a select echelon, these archives craft narratives that spotlight the perspectives of the privileged few, determining what is documented, remembered, and forgotten. The preservation, organisation, cataloguing, and interpretation further shapes the historical discourse emanating from these archives. Despite being perceived as valuable repositories of public knowledge, accessing archives is a nuanced process marked by limitations on acquisition and availability. While some archives may be accessed with prior permission, a substantial corpus of ‘sensitive’ or highly confidential documents remain beyond reach, subject to restricted access or complete prohibition. Consequently, archives serve as fertile terrain for concealment, obfuscation, and suppression, both intentionally and unintentionally.

Discussions surrounding archive usage, accessibility, and declassification have always been fraught in France, but these debates intensified on 15 January 2020. Claire Landais, the secretary-general of Defence and National Security, implemented a policy stipulating that documents classified as ‘secret’ or ‘top secret’ from the period of 1940 to 1970, including those over 50 years old, must undergo formal declassification by their original agency prior to public dissemination. This decision significantly impacted access to archival materials related to various historical events, including military divisions operating during World War II (1940-1945), the First Indochina War (1940-1956), and the Algerian War of Independence (1940-1964). Widespread opposition ensued and the establishment of a new cumbersome system required researchers to secure advance reservations and permission from the Service Historique de la Défense (Defence Historical Service) to access historical documents. In March 2021, more than a year later, French President Emmanuel Macron announced an expedited declassification process for archives over 50 years old, aimed at addressing France’s colonial past. The full implications of this announcement remain uncertain, leaving the question of unrestricted archival access unresolved and in limbo.

Meanwhile, access to archives in the United Kingdom poses its own challenges. In 2022, the United Kingdom’s National Archives restricted public access to the ‘migrated archives’ collection, an act that critics have interpreted as strategic concealment by the Foreign and Commonwealth Office. This measure is widely regarded as an attempt to veil the UK’s historical colonial misconduct and to protect its reputation as a responsible state actor. The ‘migrated archives’ are documents from the Foreign and Commonwealth Office related to 37 former British colonies at the time of their independence. The existence of these records was denied for an extended period and remained undisclosed until they were deposited in the National Archives in 2012. Activists, particularly from Eastern and Southern Africa, have been advocating for the repatriation of records appropriated by the British government since 1969. Despite their efforts, they have been consistently met with responses ranging from non-engagement to outright denial.

This call for papers is an invitation to scholars to critically examine (post)colonial archives in Francophone and Anglophone contexts, with a focus on the themes of commemoration, preservation, and historical erasure. We encourage comparative analyses and welcome contributions that interrogate the challenges of archival access, the impact of declassification policies, and the broader implications for historical understanding.

Please submit a short biography and a 300-word abstract in English by 31 May 2024. Full drafts of approx. 7000 words will be due in December 2024. We are considering Routledge Studies in Archives Book Series for this edited volume. Interested participants may contact co-editors Dr Sara Mechkarini, Dr Dega Rutherford and Dr Antonia Wimbush at colonialarchives2024@gmail.com.

1.15 Call for Papers for Special Issue and Workshop: Same-Sex Marriage and Migration

Politics of Belonging, State Regulations, and New Ways of Doing Family across Borders

 

Special Issue editors and workshop conveners:
Apostolos Andrikopoulos (University of Amsterdam/ Harvard University) and Saskia Bonjour (University of Amsterdam)

In an era where the social significance of marriage is under scrutiny, marriage has emerged as a platform for migrants and LGBTI+ individuals to assert their rights. However, governmental responses to these assertions vary. While many countries have expanded their marriage laws to encompass same-sex couples and protect their families, they have also imposed restrictions on cross-border marriages, such as income thresholds, integration requirements, and age limits, aimed at curbing marriage migration. This dual development reflects a contradictory approach to marriage, ostensibly inclusive towards LGBTI+ individuals and their families but exclusionary towards migrants and their families. These represent two facets of the politics of belonging in which liberal democracies are increasingly invested, intersecting in the regulation of marriage migration for same-sex couples.

The legal recognition of same-sex marriage in numerous countries worldwide has not only redefined the legal concept of marriage, with significant implications for sexual citizenship, but has also reshaped the landscape of family migration, granting marriage migration rights to same-sex spouses. The traditional paradigm of a male breadwinner and a female dependent, which has implicitly informed the design of family reunification policies in Europe and elsewhere, is now being challenged by the migration of same-sex couples through formal family reunification routes.

Migration through same-sex marriage assumes global significance as marriage often serves as one of the few viable avenues for legal migration to the Global North, particularly for those from economically disadvantaged backgrounds who are excluded from other mobility categories. The legalization of same-sex unions has, therefore, not only extended marriage rights but also opened up a previously unavailable route for migration for same-sex couples.

In preparation for a Special Issue, we aim to address these tensions and explore the interconnections between same-sex marriage and migration. The goal of the Special Issue is to establish the groundwork for a new research agenda that promises to deepen our understanding of the intricate dynamics surrounding same-sex marriage and migration with broader relevance for the politics of belonging and sexual citizenship. We invite contributions from scholars who investigate the implications of the legal recognition of same-sex marriage on the state’s efforts to regulate migration through family regulation. We are also interested in papers examining how the legal recognition of same-sex unions has led to new mobility patterns and novel ways of doing family.

If you are engaged in topics related to same-sex marriage alongside migration and other forms of mobility, please submit an abstract of up to 300 words and a short bio by May 20, 2024, to a.andrikopoulos@uva.nl . Abstracts of selected papers will be included in a special issue proposal, which will be submitted for consideration to migration studies journals. Furthermore, authors of selected papers will be invited to a workshop in Amsterdam on September 19-20. The workshop aims to discuss the papers before the submission of the Special Issue for review. All workshop participants will be required to submit their drafts by September 1, 2024, and expected to read the other papers and serve as discussants for a few of them. We aim to assign at least three discussants per paper. There will be no paper presentations during the workshop. For participants with no or limited institutional travel funds, we have secured funding for their accommodation and potentially to partially cover their travel expenses.

1.16 APPEL À COMMUNICATION – LE GENRE ET LA MORT. APPROCHE CROISÉE : ARCHÉOLOGIE, HISTOIRE ET ANTHROPOLOGIE SOCIALE

Lieu : Strasbourg

Dates : 26-27 novembre 2024

Date limite pour candidater : 28 juin 2024

Ces rencontres jeunes chercheuses et chercheurs visent à rassembler des doctorant-e-s et des jeunes docteur-e-s en archéologie, en histoire et en anthropologie sociale afin de discuter de la problématique du genre en contexte funéraire, ainsi des méthodologies adoptées pour son appréhension par chacune de ces trois disciplines.

Plus d’information ici

1.17 La voix des mots. Fenêtres de l’évolution au sein des communautés francophones (Colloque CEFCO 2024, Vancouver)

  • Date de tombée (deadline) : 06 Mai 2024
  • À : Vancouver, Colombie-Britannique

COLLOQUE CEFCO 2024

La voix des mots: fenêtres de l’évolution au sein des communautés francophones, 

Vancouver, C.-B., 15-17 août 2024

« Je crois au pouvoir et à la force des mots » -Malala Mousafzai (Nations Unies, 2013

« Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté » -de Confusius

« […] Par tout un réseau de représentations codées et de signes qui sont autant de pare-chocs opposés à la dureté du monde, nous enveloppons, nous filtrons et du même coup nous maîtrisons le réel extérieur » -Daniel Bougnoux

En ces temps post-Covid où les débats se polarisent autour de questions sociales, culturelles, éducatives, idéologiques et politiques pour n’en nommer que quelques-unes, le pouvoir des mots reprend une vitalité en (re-)définissant, ou se (ré-)appropriant des concepts, marquant les nouvelles réalités et les tendances sociales ou introduisant de nouvelles perspectives sur le vécu. Les communautés francophones en contexte minoritaire n’échappent pas au pouvoir des mots, qui sont non seulement les témoins historiques privilégiés des changements et des vitalités linguistiques et culturelles, mais aussi des dynamiques et nouvelles tendances qui les influencent, les démarquent et les habitent au présent.

Les mots traversent les frontières des domaines de recherche : les mots de la mémoire (histoire), les mots du pouvoir et du changement (sciences politiques et sociales), les mots qui nomment, divisent, discriminent ou unissent (lexicologie, éducation, sociolinguistique) les mots qui créent, décrivent, influencent ou (ré-)inventent la voix (littérature, poésie, linguistique, communication, etc.) sans oublier les mots des idéologies et des causes qui (re-)façonnent notre pensée.

Ouvert aux chercheur.es, aux étudiant.es, ainsi qu’aux acteurs et actrices des communautés francophones, le 28e colloque du Centre d’études franco‑canadiennes de l’Ouest ( CEFCO Université de Boniface) invite des propositions de communication individuelle ou de groupe (table ronde) en séance thématique regroupant 3 ou 4 intervenants et qui s’inscrivent, sans toutefois s’y limiter, dans une thématique de la voix des mots.

Pour plus de d’informations sur les thématiques et la soumission de propositions de communications, veuillez consulter notre page APPEL À CONTRIBUTIONS.  (https://colloquecefco2024.ca)

1.18 Francophone Perspectives on Empathy and Care Today (Belfast)

  • Date de tombée (deadline) : 03 Mai 2024
  • À : Queen’s University Belfast

Francophone Perspectives on Empathy and Care Today

Friday 14th of June 2024, Queen’s University Belfast

Study Day

Call for Papers 

Keynote speakers:

Prof Natalie Edwards (Bristol) and Dr Jasmine Cooper (Cambridge) 

Recent global events have made extraordinary demands on our capacities for empathy and care at an individual and societal level. While current developments are often classed under the qualifying couplet ‘unprecedented times’, even the most cursory of glances at contemporary politics would reveal a near-constant accumulation of both small- and large-scale disasters which require a reorganisation of our structures of thought and feeling consonant with a present which does in fact set a precedent. Subjects previously occupying minority positions are therefore becoming increasingly visible, be it in the wake of #metoo, the ongoing refugee crisis, class warfare, the fight for LGBTQIA+ rights and bodily autonomy, and the climate crisis. Precipitated by these developments, our increased awareness of the range of subject positionalities has given rise to affective and political responses. Individuals are encouraged to develop their capacity for empathy by listening to the stories of others and attempting to imagine themselves in the shoes of those others and in doing so, to learn how to be attentive to and to care for others.

The proposed study day draws on a kaleidoscopic understanding of care refracted through the lenses provided by multiple thinkers, including Pascale Molinier’s definition of care as ‘ne peut pas ne pas’, Sandra Laugier’s understanding of care ‘as attention to ordinary life’, and Joan Tronto’s proposal that ‘we can recognize care when a practice is aimed at maintaining, continuing, or repairing the world’. We acknowledge a conceptual structure of empathy and care that moves through recognition, attention, action, and reflection. This study day proposes to bring into dialogue voices which question and expand the limits of a politics of empathy by asking a series of structuring questions:

  • Is our own engagement with empathy and care generative and is there any political need for it to be so?
  • Does empathy and the provision of care in the form of sustained attention hinder structural change?
  • In attending to the Other, how do we care for the self?

We invite proposals for papers which engage with the contemporary Francophone realm and pertain to the spheres of literature, visual art, film, philosophy, critical theory and beyond. We also welcome proposals from activists and practitioners. Below, we offer a series of themes which we wish to open out. The list could serve as a springboard, yet it proposes by no means to be exhaustive, and we invite proposals from themes outside the ones listed below. If your paper does engage directly with one or more of the themes listed, please feel free to indicate this in your abstracts.

  •  Affect/effect: The relationship between empathy, care, and their adhering feelings
  •  The ‘nanny state’ and government intervention
  •  Parenting, childlessness, and (self)-care
  •  Queer kinship and new, ‘radical’ forms of empathy and care
  •  Temporalities of empathy and care
  •  Ecologies of empathy and care
  •  Spaces of care and lieux de mémoire
  •  L’éthique du ‘care’ in France: translation and translatability
  •  Beyond politics: the limits and limitations of empathy and care

We welcome submissions from colleagues at all career stages. Please send a 250-300 word abstract in English or French for 20-minute papers as well as a short author bio (100-150 words) to the study day organiser, Dr Adina Stroia (a.stroia@qub.ac.uk) by Friday, the 3rd of May 2024.

We aim to inform you of the outcome shortly thereafter. The languages of the study day will be English and French.

This is an in-person event. We plan to produce a special issue based on themes emerging from the papers presented at the study day.

Organised by: Dr Adina Stroia (QUB).

1.19 Circulation et métissages dans les border cities, ville-frontières de la Méditerranée (Cagliari, Italie)

  • Date de tombée (deadline) : 07 Mai 2024
  • À : Université de Cagliari (Italie)

Nous invitons les chercheurs.euses intéressé.e.s à soumettre une proposition pour le panel

Circulation et métissages dans les border cities, ville-frontières de la Méditerranée (MENA),

qui aura lieu au sein du XVI colloque international SESAMO (https://www.sesamoitalia.it/xvi-convegno-sesamo/)

intitulé Crossings and contaminations. Practices, languages and politics in transit in the Middle East and North Africa.

Le colloque aura lieu le 3-5 octobre 2024 à l’Université de Cagliari (Italie).

Dans ce panel, nous proposons de réfléchir aux implications du phénomène de la migration dans un sens large (Nouss, 2015), en ce qui concerne les villes frontières, en explorant en particulier les dimensions linguistiques, artistiques et culturelles résultant de la circulation des personnes, des langues et des cultures.

Les villes prises en considération seront celles des routes migratoires en Méditerranée, entre l’Afrique du Nord et le sud de l’Italie, entre le XVIIIe siècle et l’époque contemporaine. En particulier, les villes de Tanger, Tunis et Palerme, liées par une histoire de migration et de circulation réciproques, avec des flux migratoires déterminés par différents facteurs sociopolitiques, historiques et économiques, selon les époques considérées. Certains aspects pourront être éclaircis grâce à la recherche historique sur l’émigration européenne en Afrique du Nord du XVIIIe au XXe siècle, et en particulier à l’analyse de l’identité et des statistiques des migrants (réfugiés politiques, exilés économiques) ainsi que des opportunités économiques, politiques et culturelles. Pourquoi Tanger et Tunis étaient-elles des destinations privilégiées à la fin du XIXe siècle pour les citoyens européens fuyant leur pays pour diverses raisons (politiques, économiques) ? Un autre aspect concerne le cadre institutionnel, le contexte dans lequel les migrants ont trouvé en Afrique du Nord de meilleures opportunités qu’en Europe. De quelle manière cette immigration a-t-elle créé un terrain propice au développement d’échanges culturels et linguistiques extrêmement riches et créatifs ? Pour Tunis et Tanger, une attention particulière sera portée à l’étude des relations avec la Sicile, d’un point de vue historique, ainsi que de la scène contemporaine. En plus de l’analyse des motivations qui ont poussé les Siciliens à émigrer vers la fin du XIXe siècle, l’impact de leur présence dans le tissu social du pays et des villes nord-africaines sera mis en évidence : langue, architecture, presse, art. En même temps, nous nous interrogerons sur les conséquences des flux migratoires en direction inverse sur la scène contemporaine sicilienne.

Nous considérons ces villes comme des entités géographiques, politiques et culturelles, où une série de pratiques artistiques coexistent, interagissent, se différencient et s’influencent mutuellement et où se manifestent les expressions liées à la migration (Straw 1991). Nous chercherons alors à explorer les différents aspects, notamment :

  • Le lien entre le caractère urbain d’une ville et la visibilité et la vitalité de ses scènes culturelles et artistiques.
  • Le lien entre les dynamiques cosmopolites, souvent alimentées par la migration et les cultures diasporiques, et les traditions culturelles locales.

De quelle manière la configuration de la ville et de ses espaces a-t-elle été déterminée par la circulation culturelle et linguistique ? Et d’autre part, selon quelles trajectoires cette circulation a-t-elle déterminé les représentations littéraires selon la notion d’autobiogéographie (Collot 2014) ? Quelles sont les implications de ce réseau inter-transculturel résultant de la condition d’exil (Nouss 2015) en ce qui concerne les productions littéraires et artistiques développées dans ces lieux ? Dans quelle mesure les mémoires stratifiées de ces villes ont-elles façonné des expressions culturelles et artistiques caractérisées par le “métissage” et l’hybridation (Laplantine & Nouss 2016) ?

Le multilinguisme est une caractéristique fondamentale des villes frontières. Quels facteurs influencent et favorisent ce multilinguisme et peuvent en même temps expliquer le phénomène du code-switching dans les textes considérés ? Nous tenterons de documenter les pratiques et les productions linguistiques hybrides qui se produisent dans les villes frontières à différents niveaux : la communication orale – y compris la lingua franca (Dakhlia 2008), l’haketía, l’expression orale quotidienne et le langage du marché -, la littérature – où les écrivains en exil dans les zones frontières utilisent souvent ce multilinguisme en passant d’une langue à l’autre ou en appliquant des formes linguistiques étrangères à leur langue maternelle, provoquant des interférences et des altérations au niveau de la syntaxe, par exemple – et le théâtre. De quelle manière ces pratiques linguistiques reflètent-elles une représentation particulière de la diversité, et en même temps une tentative de réfléchir aux modes et aux stratégies de coexistence et de dépassement des conflits ethniques, culturels et religieux.

Une attention particulière sera accordée à la dimension liée au genre. Quel rôle ont joué l’exil et la migration dans la production culturelle féminine dans les villes frontières (littérature, oralité, narration, chansons, cuisine, pratiques artistiques, etc.) ? De quelle manière la production féminine, déjà marginale et invisibilisée en soi, s’articule-t-elle et trouve-t-elle sa place dans ces lieux de frontière ? Peut-on identifier des caractéristiques et/ou des traits communs de la production des auteures dont l’expérience de vie est caractérisée par la condition d’exil, dans le contexte des villes frontières (hybridation des genres, rôle de l’oralité, des pratiques non formalisées) ?

Études de cas proposées (non exhaustives) :

  •       Tanger, ville frontière et zone internationale (1923) ;
  •       Tunis, ville de l’émigration italienne ;
  •       Palerme (Sicile), zone frontière, d’échange et de circulation.

Mots-clés : exil, femmes, ville frontière, mémoire, plurilinguisme, métissage, hybridation, traduction

Disciplines : littérature, histoire, linguistique, études de genre, sociologie, économie, géographie.

Modalités de soumission 

Les personnes intéressées sont invitées à soumettre d’ici le 7 mai aux adresses e-mail des organisatrices (camilla.cederna@univ-lille.fr et b.vallarano@unior.it) et en copie à l’adresse e-mail de la conférence (convegnosesamo@gmail.com), un résumé (maximum 300 mots) accompagné du nom, du prénom, de l’affiliation, du titre de la présentation, et d’une brève notice biobibliographique.

1.20 Perspectives plurielles : art, langue et patrimoine dans le Maroc contemporain (Littérature, Art et Langue, n° 6)

  • Date de tombée (deadline) : 15 Mai 2024
  • À : Maroc

Perspectives plurielles : art, langue et patrimoine dans le Maroc contemporain (Littérature, Art et Langue, n° 6)

Comme l’indique son titre, le sixième opus de la revue Littérature, Art et Langue est dédié à l’art, la langue et le patrimoine du Maroc contemporain, qui seront appréhendés dans des perspectives plurielles. Par ce choix thématique, nous escomptons orienter les recherches vers l’exploration aussi engageante que délicate des subtilités liées à l’étude de la culture marocaine contemporaine, à travers une investigation polyvalente, portant sur un large éventail de champs disciplinaires. À ce propos, deux questions cruciales surgissent : la diversité des domaines examinés conduit-elle à une compréhension holistique ou fragmentaire de la richesse culturelle marocaine ? Comment ces perspectives divergentes, parfois source de frictions au sein du débat académique, s’entremêlent-elles pour aboutir à une représentation globale du patrimoine marocain, dans ses volets linguistiques, artistiques et intellectuels ?

En examinant attentivement la connexion entre l’art, la langue et le patrimoine, l’observateur ne manque pas de relever une trame riche et captivante dans le contexte contemporain du Maroc. Or, l’examen des tensions potentielles issues de cette interaction complexe, peut conduire à une remise en question de l’apparente harmonie entre les éléments constitutifs de cette mosaïque.

De surcroît, à mesure que la littérature et la langue évoluent dans le Maroc contemporain, des tensions tangibles émergent entre la volonté de préserver le patrimoine linguistique et culturel et l’impératif d’innovation. Cette dualité mérite une étude approfondie, qui puisse mettre en lumière la façon dont ces formes d’antagonisme, latentes ou patentes, se manifestent au sein des expressions artistiques actuelles.

En conséquence, nous incitons les chercheurs à entreprendre une analyse pénétrante des liens entre l’art, la langue et le patrimoine dans le contexte actuel du Maroc. Ils sont vivement invités à examiner les nuances de cette interconnexion, à explorer les zones non encore éclaircies, offrant ainsi une chance significative d’approfondir la compréhension de cette culture marocaine protéiforme et multimillénaire. Les contributeurs sont également conviés à se pencher avec finesse sur les divergences potentielles entre les approches traditionnelles des études linguistiques et les analyses artistiques avant-gardistes, soulevant des questions décisives sur la légitimité et la validité des différentes formes d’expression.

Pour examiner les nombreux aspects de la problématique que soulève ce numéro, les participants peuvent explorer les axes de recherche suivants, suggérés à titre indicatif plutôt que prescriptif :

La dynamique intrinsèque du langage. La polymorphie inhérente aux manifestations artistiques. Les éventuels antagonismes entre les différentes disciplines. La validité intrinsèque des modalités d’expression. La mutation des formes artistiques : entre filiation, innovation et rupture.

La date limite de soumission est fixée au 15 mai 2024.

Lien pour soumettre un article : https://journals.imist.ma/index.php/RLAL/about/submissions

1.20 Des récits d’exploration aux écritures ethnographiques : perspectives traductologiques (Colloque TRACT & revue Palimpsestes)

Palimpsestes n° 40 / Colloque TRACT 17-18 octobre 2024

Appel à communication et/ou article

Des récits d’exploration aux écritures ethnographiques : 

perspectives traductologiques

(scroll down for English version)

CENTRE  DE  RECHERCHE  EN  TRADUCTION  ET  COMMUNICATION  TRANSCULTURELLE  ANGLAIS-FRANÇAIS / FRANÇAIS-ANGLAIS

(TRACT–PRISMES EA 4398 – Univ. Sorbonne Nouvelle ; CIRPALL – Univ. d’Angers)

« Je hais les voyages et les explorateurs. Et voici que je m’apprête à raconter mes expéditions. », le fameux incipit de Tristes tropiques, au-delà du cas personnel de Lévi-Strauss, souligne bien les rapports ambivalents et paradoxaux qu’entretiennent les anthropologues avec la tradition des récits de voyage[1], tels qu’ils n’ont cessé (jusqu’à aujourd’hui, sous d’autres formes) de séduire le public (européen d’abord !) depuis au moins la Description du monde de Marco Polo (1298) ; ce livre, « traduit dans toutes les langues européennes » et dont le « récit, écrit Florence Weber, hésitant entre le roman de chevalerie et la description géographique, fascina ses contemporains et fut maintes fois réédité ». (Weber 2015, 42-43). On voit ici, dès le départ, apparaître une caractéristique des récits de voyage, qui persiste tout au long de leurs métamorphoses au cours des siècles, et qui renvoie à l’oscillation entre faits et fiction, comme si la mise en récit du voyage entraînait nécessairement une forme de fictionnalisation.

Cependant, Florence Weber, ainsi que François Laplantine, dans son propre ouvrage d’introduction à l’anthropologie, s’accordent pour voir dans les premiers récits de voyageurs-explorateurs à la Renaissance « la préhistoire de l’anthropologie[2] ». Montaigne, dans son célèbre essai intitulé Des cannibales qui s’appuie sur le récit de Jean de Léry Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil « [reconnu] aujourd’hui comme un monument d’ethnographie » (Weber, 2015, p. 60), est un autre pionnier du regard ethnographique[3] et propose même une réflexion sur la place de la traduction « en distinguant soigneusement l’ethnographe et l’interprète […] ». Alors qu’il parle des Tupinamba, Montaigne raconte sa déconvenue avec l’interprète. « Je parlai à l’un d’eux fort longtemps ; mais j’avais un truchement qui me suivait si mal, et qui était si empêché à recevoir mes imaginations par sa bêtise, que je n’en pus tirer guère de plaisir’ ».  (Weber 2015, 62). Ou encore, c’est François Gruget, auteur en 1556 d’une nouvelle traduction en « vulgaire français » des voyages de Marco Polo, qui se plaint de la difficulté de la traduction :

Encore je souhaiterais que M. Paule [Polo] eût rencontré un meilleur interprète, ou que lui-même eût décrit son voyage en latin, vu qu’il entendait fort bien la langue latine (comme en quelque endroit il le déclare). Car on ne trouverait pas en son livre tant de termes étranges et barbares qui ne sont ni latins ni grecs mais innovés à plaisir, et m’ont quelquefois arrêté tout court en continuant la traduction présente.

(cité par Marie-Christine Gomez-Géraud in Histoire des traductions françaises XVe et XVIe siècles, 2015, 892)

On perçoit qu’il s’agit ici sans doute des néologismes que Marco Polo a dû forger afin de rendre compte des réalités nouvelles, inconnues des Européens, qu’il a rencontrées au cours de son périple.

Le lien entre voyage et traduction, comme dépaysement, comme rencontre avec l’étranger, avec l’Autre, est pratiquement devenu un cliché, ainsi que l’écrit Susan Bassnett : “both translators and travel writers inhabit a contact zone where cultures converge […] both travel writing and translation are target-oriented, since both are aimed at a domestic readership, and this may serve as the framework within which to consider both modes of writing. […] Travel writing is itself a form of translation, a point made also by Duncan and Gregory, who highlight the linguistic dimension: ‘In representing other cultures and other natures, then, travel writers « translate » one place into another, and in doing so constantly rub against the hubris that their own language-game contains the concepts necessary to represent another language-game.”

(“Translation and Travel Writing” in The Cambridge History of Travel Writing, 2019, 550/563.)

Bassnett opère un rapprochement entre littérature de voyage et traduction au travers de concepts directement issus de la traductologie (target-oriented) ; et c’est évidemment la métaphore du déplacement, de la « translation » qui s’impose pour opérer une telle analogie. De son côté, F. Laplantine envisage ce lien, entre la démarche traductologique et la démarche anthropologique, peut-être de manière encore plus radicale, quand il écrit : « […] un parcours traductologique est un parcours anthropologique. C’est un parcours nomade dans lequel aucun privilège n’est accordé au texte de départ ou au texte d’arrivée » [nous soulignons] (Lavieri et Londei 2018, 29.) Et, encore une fois, il convoque deux notions propres au champ traductologique.

Cependant, Antonio Lavieri et Danielle Londei, dans l’introduction à leur ouvrage, font la remarque suivante, faisant écho à une observation qui a souvent été la nôtre à la lecture d’ouvrages d’anthropologie :

“Souvent reléguée à une question de méthode, ou assimilée aux techniques relevant du protocole d’interview dans le travail sur le terrain (Simon 1988), la traduction n’a, de ce fait, que très rarement joué un rôle central dans la réflexion sur les pratiques discursives des anthropologues (Tedlock 1983 ; Hanks et Severi 2014).” (Lavieri et Londei 2018, 12)

Il y a bien sûr des exceptions. Ainsi, on trouve chez l’un des fondateurs de l’anthropologie “moderne”, Bronislaw Malinowski, une profonde réflexion sur le rôle de la traduction dans l’enquête ethnographique (plus généralement sur l’entrelacement entre culture et langage ou plutôt, « langues »). En effet, dans son livre Coral Gardens and Their Magic (1935), la partie IV est entièrement consacrée à ce qu’il appelle “an ethnographic theory of language and some practical corollaries”. On y trouve notamment une section intitulée “The translation of untranslatable words”, qui, bien avant l’avènement des Translation Studies ou de la traductologie, offre un regard critique sur les problèmes de traduction liés aux concepts “indigènes”, qui ne prennent sens qu’au sein des formes de vie que l’ethnologue a entrepris de décrire/traduire, ici, en l’occurrence pour son lectorat anglophone. Ainsi, nous dit Bronislaw Malinowski, chez les Trobriandais, il existe une série de mots pour désigner ce qu’en anglais on désignerait à chaque fois par le même terme : “garden[4]”. La méthode qu’il propose semble annoncer les principes de la “thick translation” développés par Kwame Anthony Appiah, d’après la “thick description” exposée quelques années plus tôt par l’anthropologue américain Clifford Geertz. Ce dernier qui est à l’origine d’une remise en question du regard ethnographique finit en effet par envisager “la culture comme assemblage de textes, l’écriture ethnographique comme fiction” (Costey 2003). La boucle semble bouclée, entre récits de voyage oscillant entre description de faits et reconstructions fictionnelles[5] et écritures ethnographiques[6].

La forme et les finalités des récits de voyage évoluent bien sûr avec le temps, à l’âge classique, avec la montée en puissance de la « volonté de savoir » et des savoirs scientifiques, l’art de voyager est codifié dans de nombreux manuels de voyage. C’est aussi la période où « la figure du missionnaire acquiert une nouvelle importance au sein de l’église catholique » :

L’intérêt des missionnaires pour les langues indigènes leur donnait un statut à part parmi les savants du XVIIe siècle […] Aussi leur séjour se caractérisait-il par une présence longue et des contacts fréquents avec les indigènes, le modèle même de l’ethnographie par familiarisation. » (Weber 2015, 84/86)

Au siècle des Lumières, le voyage scientifique « tenait enfin ses lettres de noblesse. Il était devenu une expédition coûteuse soutenue financièrement par les gouvernements et scientifiquement par les institutions savantes » (Weber 2015, 100). Au XIXe siècle, l’objectif scientifique perdure, mais le contexte de la colonisation et de la rivalité entre nations européennes vient changer la donne. En outre, on observe au milieu du siècle un intérêt accru du grand public pour les récits de voyage qui sont « dès lors très souvent abrégés pour faire ressortir les parties les plus spectaculaires comme la fameuse rencontre de Stanley avec Livingstone » (Hist. des traductions en langue française, XIXe siècle, 2012, 1113). C’est aussi le moment où de plus en plus de récits de voyageuses sont traduits (ibid., 1114). Enfin, au XXe siècle, il est clair que le développement de moyens de transports de plus en plus rapides, et le fait qu’il ne reste pratiquement plus de régions du globe à découvrir, va encore venir modifier les perspectives et les modalités des relations viatiques et encourager les auteur.e.s à réinventer les formes de la littérature de voyage, souvent dans le sens d’un brouillage encore plus marqué qu’auparavant de la frontière entre faits et fiction. Et bien sûr, c’est aussi le moment où l’anthropologie, l’écriture ethnographique, à prétention scientifique, se détache du récit de voyage, voire proclame sa rupture avec le voyage, comme nous l’avons vu avec Levi-Strauss au début de ce bref parcours.

Les communications et/ou articles s’intéresseront aux défis linguistiques posés par la traduction de l’inconnu, de l’inédit et de l’inouï dans les récits de voyage, en particulier en ce qui concerne l’écriture (proto)ethnographique.

Axes de recherche possibles : (les communications et/ou articles proposés pourront évidemment s’intéresser à d’autres langues que l’anglais et le français, mais il serait souhaitable que l’une de ces deux langues soit inclue) :

Spécificités du récit d’exploration et de l’écriture ethnographique et problèmes de traduction y attenant : notamment la représentation de l’altérité culturelle, la description des natures et des cultures, et la mise en récit des expériences vécues.
Représentation du traducteur ou de l’interprète au sein des récits d’exploration. Métadiscours sur les problèmes de traduction.
Perspective diachronique : analyse de la traduction des récits d’exploration et des écritures ethnographiques à travers différentes périodes historiques.
Étude des choix linguistiques et stylistiques effectués par les traducteurs lors de la traduction des textes de voyage dans différentes langues, ainsi que de l’impact de ces choix sur l’interprétation et la réception.
Récits de voyage et identité : représentation et construction de l’identité et de l’altérité dans les récits d’exploration traduits, ainsi que de l’influence potentielle de l’identité du traducteur ou de la traductrice sur l’interprétation du texte.
Réflexion sur les questions éthiques et politiques liées à la traduction des récits de voyage et de l’écriture ethnographique, notamment la représentation culturelle, l’appropriation culturelle, et la préservation des voix marginales et des minorités culturelles et les héritages coloniaux.
Approches traductologiques postcoloniales et décoloniales des récits de voyage et des écritures ethnographiques,
L’oral et l’écrit dans la traduction de récits figeant la parole de l’autre et l’échange du travail de terrain.
Réflexion sur la notion d’intraduisible dans le récit de voyage, en lien avec le poncif de l’incommunicabilité de l’expérience du voyage.
Étude de la traduction des procédés rhétoriques visant à prouver l’authenticité du récit. / Étude de la traduction des procédés d’auctorialité et de l’écriture de l’altérité.
Approche intermédiale de récits traduits : analyse de la sélection, de l’adaptation, et de la diffusion des illustrations et des cartes et de leur relation aux texte.

Les langues de travail pour le colloque et/ou les articles sont le français et l’anglais. 

[1] La première partie de Tristes tropiques s’intitule d’ailleurs « La fin des voyages ». Voir aussi le livre de Vincent Debaene, qui lui fait écho,  L’adieu au voyage – l’ethnologie française entre littérature et science, Gallimard, 2010.

[2] C’est le titre que donne F. Laplantine, au chapitre 1 de son livre L’anthropologie.

[3] Voir le livre récent d’Ali Benmakhlouf, L’humanité des autres, qu’on trouve sur les tables de libraire ceint d’un bandeau rouge avec la mention : « Montaigne décolonial ? »

[4] So that at once we are faced with a serious ‘gap in the vocabulary of our Melanesian friends. For they really have no word corresponding to our general term ‘garden’.Instead they have a series of words : bagula, buyagu, tapopu, kaymata, kqymugwa, baleko, each of which describes a certain type or kind, aspect or phase of ‘garden*. But to ‘translate’ any of these native terms by equating it to an English word would not merely be wrong, but impossible ; or rather it would be impossible to find an English word exactly corresponding to any one of the native ones. Furthermore, to label the native term by even a combination of English words is at least misleading.

[5] Le cas des Voyages de Jean de Mandeville au XIVe siècle, est exemplaire : l’ouvrage prétend relater les voyages de Jean de Mandeville à travers l’Orient, l’Afrique et d’autres régions du monde. Cependant, il est largement admis que le récit est en grande partie fictif et qu’il s’agit d’une compilation d’histoires et de récits de voyage antérieurs.

[6] Cette conception défendue par Geertz a été souvent critiquée, eu égard au relativisme qui la caractérise. Comme le dit Paul Costey dans son article sur le concept  de « thick description » : « La confrontation de fictions concurrentes traitant d’un même phénomène culturel enrichit notre regard, mais aucune d’entre elles ne peut prétendre avoir le dernier mot. » Vincent Descombes porte également un regard critique sur la position de Geertz.

[7] Tristes Tropiques, translated by John and Doreen Weightman, Picador Classics, London, 1973.

Les propositions de communication en français ou en anglais (300 mots environ) devront être envoyées d’ici le 15 mai 2024 à Bruno Poncharal (bruno.poncharal@sorbonne-nouvelle.fr) et Anne-Florence Quaireau (anne-florence.quaireau@univ-angers.fr) (Une réponse sera donnée mi-juin).

Si votre proposition est acceptée, nous attendons votre article pour le 25 novembre 2024 (les articles doivent être compris entre 30 000 et 40 000 signes et intersignes et se conformer aux normes des PSN ; voir conseils aux auteurs sur le site des PSN).

  • Date de tombée (deadline) : 15 Mai 2024
  • À : Maison de la recherche de la Sorbonne Nouvelle – 4 rue des Irlandais 75005 Paris

1.21 Réceptions contemporaines des littératures arabes et turques en France (Saint-Étienne)

  • Date de tombée (deadline) : 17 Mai 2024
  • À : Université Jean Monnet Saint-Étienne

« Réceptions contemporaines des littératures arabes et turques en France »-

Appel à communications – Colloque international

Colloque organisé les 26 et 27 septembre 2024

Université Jean Monnet, Saint-Étienne

Les littératures arabes et turques ont longtemps souffert, dans leur réception française, d’une très faible visibilité, à l’exception d’œuvres anciennes appartenant au patrimoine classique, tels les qasida préislamiques ou les diwan turcs. En effet, jusqu’aux années 1980, l’effort de traduction de la littérature arabe en France porte avant tout sur les œuvres du passé, ou dites « classiques » (contes, poèmes préislamiques), au détriment des textes contemporains [1]. Le même constat s’applique pour la littérature turque qui, durant la première moitié du XXe siècle, est perçue à l’aune de clichés littéraires (le plus tenace étant celui d’un « peuple de poètes »), au détriment de la prose contemporaine, délaissée par la critique et la traduction. Même après la fondation de la République turque, cette littérature reste une illustre inconnue en France : moins d’une dizaine d’œuvres de Turquie sont traduites vers le français jusqu’en 1950 [2]. Les traductions du poète internationaliste Nâzım Hikmet, puis des romanciers réalistes aux sensibilités socialistes comme Yachar Kemal et Mahmud Makal, cristallisent l’imaginaire d’une littérature turque engagée. Cette surpolitisation est commune à la réception des littératures arabes en France, notamment pendant les années 1970, au rythme d’évènements politiques comme le conflit israélo-palestinien ou la guerre du Liban, qui donnent une coloration politiquement engagée à cette première réception [3].

Ces deux littératures connaissent un regain d’intérêt dans le champ littéraire français au cours des années 1980. La remise du prix Nobel de littérature à Naguib Mafhouz, écrivain égyptien, en 1988, témoigne d’une reconnaissance (tardive) des productions arabophones contemporaines sur la scène littéraire internationale. Les traductions de l’arabe vers le français se diversifient et se tournent vers des œuvres plus actuelles, tout en maintenant une certaine conception passéiste des textes et des auteurs. De même, au début des années 2000, une révolution intervient dans la réception de la littérature turque en France, marquée par l’arrivée d’Orhan Pamuk sur la scène littéraire, qui s’affirme d’emblée comme un romancier à vocation internationale. Ce rayonnement est consacré par son obtention du prix Nobel en 2006, qui crée un engouement pour l’ensemble de la production turque, encouragé par des politiques volontaristes de promotion de la littérature turque à l’étranger par la Turquie [4].

Dès la première moitié des années 2000, de nouvelles voix littéraires turques se font ainsi connaître en France : émergence de voix féminines contestataires (Oya Baydar, Asli Erdogan, Elif Shafak, Sema Kaygusuz), d’une littérature de la migration (Emine Sevgi Özdamar, Mahir Güven), d’auteurs kurdes et LGBT (Murathan Mungan), disponibles en français et qui bénéficient aussi d’une reconnaissance internationale. Les littératures arabes, telles qu’elles sont diffusées aujourd’hui en France, présentent aussi une plus grande diversité de voix, tant francophones qu’arabophones (Salah al-Hamdani, Charif Majdalani, Yasmine Khlat, Omar Youssef Souleimane, Jadd Hilal, Samar Yazbek, Karim Kattan, Yasmine Chami, Maïssa Bey, Leïla Sebbar) et se révèlent davantage visibles et reconnues, moins soumises aux clichés qui pèsent sur leur réception depuis trois siècles. Toutefois, il serait intéressant de voir dans quelle mesure la diffusion de ces œuvres reste encore marquée par une forme d’orientalisme latent qui irait, soit du côté du conte, du merveilleux, du mystère, soit du côté du témoignage, de l’urgence, de l’engagement à travers la figure de « l’écrivain-journaliste » [5]. Il s’agira ainsi de poursuivre la piste ouverte par Richard Jacquemond au sujet de la littérature arabe, selon laquelle « la domination de la lecture ethnographique et/ou politique de cette littérature [est en] partage avec d’autres littératures dominées », en proposant une comparaison des réceptions des littératures turques et arabes en France.

Ce colloque s’inscrit à ce titre dans le champ des études littéraires de réception, définies par Yves Chevrel au seuil des années 1990 comme une « discipline en voie de constitution » [6]. En trente ans, ce champ d’étude s’est néanmoins imposé dans le paysage des études littéraires, et en particulier au sein des recherches comparatistes [7]. La vaste reconfiguration des approches disciplinaires et la diversification des supports et des cas d’étude ont permis de dépasser un certain « binarisme » (l’étude de la réception d’un·e auteur·ice dans un pays étranger) pour évoluer vers des « modèles triangulaires, voire multipolaires » [8]. Le projet de ce colloque est donc de s’inscrire dans cette dynamique afin de questionner dans une approche comparatiste les réceptions contrastées des littératures arabes et turques en France. Loin d’être homogènes et de suivre une chronologie similaire, les réceptions des littératures turques et des pays arabes en France sont néanmoins marquées du même sceau de l’exotisation. Ce sont des littératures sur lesquelles un regard orientaliste réducteur est facilement porté par les relais éditoriaux, médiatiques et critiques en France, quoique cette perception stéréotypée s’exprime de façon plus subtile et insidieuse aujourd’hui. L’objectif est ainsi de mettre en lumière les contrastes, mais aussi les similitudes dans la réception de ces littératures qui ont pour point commun d’être perçues comme venues d’« Orient » [9] dans le champ littéraire français.

Ce colloque a aussi pour but de renverser la perspective traditionnelle des études de réception sur ces aires culturelles du sud de la Méditerranée, alors que les études sur « l’influence » des lettres françaises sur les littératures turques et arabes constituent un domaine davantage exploré, symptomatique de l’échange littéraire inégal à l’œuvre [10]. La hiérarchie entre espace source et espace cible est ainsi renversée à la faveur d’un décentrement qui place la réception française en position d’objet face au sujet des littératures turques et arabes. Il s’agit ainsi de proposer un renouvellement de la réflexion sur les réceptions des littératures dites des « marges » de la Méditerranée en France. En effet, si les études de réception des littératures arabes ont une certaine épaisseur bibliographique, les mêmes ressources ne sont pas disponibles au sujet de la littérature turque, et encore moins dans le domaine de l’extrême contemporain, au sujet duquel une réactualisation est nécessaire. Ce colloque s’inscrit dans une logique résolument interdisciplinaire, en mobilisant à la fois différents champs des études littéraires (littérature comparée, littérature française et francophone), ainsi que différentes disciplines des sciences humaines et sociales (sociologie de la littérature, histoire de la littérature, sociocritique). Afin d’ancrer ce colloque dans une approche à la fois transdisciplinaire et transnationale, des chercheur·ses expert·es des champs littéraires et de la sociologie de la littérature des pays arabes et de la Turquie seront aussi spécialement invité·es à cette manifestation. Il s’agira de mettre en perspective de façon multidirectionnelle les effets de la réception française sur les espaces littéraires sources, afin d’étudier les politiques traductives, mais aussi les stratégies et les postures aussi bien auctoriales qu’éditoriales à l’œuvre.

Les propositions seront libres de s’inscrire dans ces perspectives ou dans les pistes énumérées ci-dessous :

–       Les stratégies et postures d’écrivain·es pour négocier leur réception et leur visibilité dans le champ littéraire français.

–       Les stratégies éditoriales : choix de collection, de présentation de l’œuvre et de l’auteur·e, paratexte.

–       Le rôle du public au sens large dans l’évolution ou le maintien d’un certain imaginaire lié à ces littératures : lecteurs-amateurs, la critique, les médias (émissions TV, radio, magazines littéraires, compte-rendu de lecture).

–       Le choix de la langue d’expression :

  • observer les différences entre auteur·ices francophones et arabophones ou turcophones dans la réception de leurs œuvres en France.
  • s’intéresser aux figures d’écrivain·e bilingues ou plurilingues : quelle partie de l’œuvre est éditée en France ?

–       Les choix de traduction :

  • s’intéresser aux politiques de traduction actuelles des littératures turques et arabes en France.
  • proposer une analyse quantitative : combien d’ouvrages traduits par an, quel·les sont les auteur·ices et/ou les nationalités privilégié·es [11].

–       Études de réception comparées :

  • des réceptions de littératures turques et arabes en France afin d’en évaluer les similitudes et les divergences.
  • des réceptions de littératures du Maghreb et du Machrek
  • des réceptions des littératures francophones et arabophones/turcophones

Les propositions de communication, d’environ 500 mots, assorties d’un titre et de quelques lignes de présentation bio-bibliographique, seront à envoyer par courriel au plus tard le vendredi 17 mai 2024 à l’adresse suivante : colloquereceptions@gmail.com

Le colloque se tiendra les 26 et 27 septembre 2024 à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Après évaluation des propositions par le comité scientifique, les notifications d’acceptation seront communiquées sous quatre semaines.

Comité d’organisation

Noémie Cadeau, ECLLA, Université Jean Monnet, Saint-Étienne.

Camille Lotz, RiRRa21, Université Paul-Valéry, Montpellier 3.

Comité scientifique

Yves Clavaron : PR spécialiste de littératures postcoloniales à l’UJM.

Maxime Del Fiol : PR spécialiste littératures francophones à l’UPV Montpellier 3.

Elise Duclos : Docteure en littérature comparée de l’Université Paris 10 – Nanterre.

Timour Muhidine : MCF en langue et littérature turques à l’INALCO.

Suggestions bibliographiques 

Aboul-Fotouh Anas, La Réception de la littérature arabe traduite en France après le prix Nobel 1988, thèse dirigée par Jean-Yves Tadié, Université Paris-Sorbonne, 2004.

Arnoux-Farnoux Lucile, Hermetet Anne-Rachel, Questions de réception, Poétiques comparatistes, Nîmes, Lucie Édition, 2009.

Banoun Bernard, Chevrel Yves, Poulin Isabelle (dir.), Histoire des traductions en langue française : XXe siècle, 1914-2000, Paris, Verdier, 2019.

Brouillette Sarah, Postcolonial Writers in the Global Literary Marketplace, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2007.

Casanova Pascale, La République mondiale des Lettres [1999], Paris, Points, coll. « Points Essais », 2008.

Duclos Élise, Orhan Pamuk et la littérature mondiale, Paris, Éditions Petra, 2017.

Hernando de Larramendi Miguel et Pérez Cañada Luis Miguel (dir.), La traducción de literatura árabe cotemporánea : antes y después de Naguib Mahfuz, Cuenca, Ediciones de la Universidad de Castilla-La Mancha, 2000.

Gauvin Lise, Écrire pour qui ? L’écrivain francophone et ses publics, Paris, Karthala, 2007.

Gürsel, Nedim, « Bibliographie : “La littérature turque en France” », Europe, vol. 61, n° 655, 1983, p. 140‑142.

Huggan Graham, The Postcolonial Exotic: Marketing the Margins, Londres/New York, Routledge, 2002.

Jacquemond Richard, « Les flux de traduction entre le français et l’arabe depuis les années 1980 : un reflet des relations culturelles », dans Gisèle Sapiro (dir.), Translatio : Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, coll. « Culture et société », 2016, p. 347‑369.

Leonhardt Santini Maud, Paris, Librairie arabe, Marseille, Éditions Parenthèses/MMSH, 2006.

Leperlier Tristan, Algérie, les écrivains dans la décennie noire, Paris, CNRS éditions, 2018.

Mardam Bey Farouk (dir.), France-Arabie. Bibliographie sélective des ouvrages français disponibles sur le monde arabe, Paris, ADPF-Ministère des Affaires étrangères, 2005.

Martini-Valat Colette, Ouali Alami Abdallah, La Francophonie arabe : pour une approche de la littérature arabe francophone, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2005.

Muhidine, Timour, Istanbul rive gauche, Paris, CNRS éditions, 2019.

Pinhas Luc, Éditer dans l’espace francophone : législation, diffusion, distribution et commercialisation du livre, Paris, Alliance des éditeurs indépendants, 2005.

Saïd Edward W., L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Paris, Seuil, 1980.

Notes 

[1] Isabelle Poulain, Bernard Banoun, « Fictions en prose » dans Bernard Banoun, Yves Chevrel, Isabelle Poulin (dir.), Histoire des traductions en langue française : XXe siècle, 1914-2000, Paris, Verdier, 2019, p. 805.

[2] Timour Muhidine, « La littérature turque en français : un mariage de raison », Bureau international de l’édition française, 2010. URL : https://www.bief.org/Publication-3116-Article/La-litterature-turque-en-francais-un-mariage-de-raison.html, page consultée le 08 août 2023.

[3] Richard Jacquemond, « Les flux de traduction entre le français et l’arabe depuis les années 1980 : un reflet des relations culturelles » dans Gisèle Sapiro (dir.), Translatio : Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, Paris, CNRS Éditions, coll. « Culture et société », 2016.

[4] Élise Duclos, Orhan Pamuk et la littérature mondiale, Paris, Éditions Petra, 2017, p. 117-121. Sur l’effet du Prix Nobel de Pamuk sur l’ensemble de la réception de la littérature turque en France, se référer aux pages 100-104.

[5] Maud Leonhardt Santini, Paris, Librairie arabe, Marseille, Éditions Parenthèses/MMSH, 2006, p. 57.

[6] Yves Chevrel, « Les études de réception », Précis de littérature comparée, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Hors collection », 1989, p. 177.

[7] Lucile Arnoux-Farnoux, Anne-Rachel Hermetet, Questions de réception, Poétiques comparatistes, Nîmes, Lucie Édition, 2009.

[8] Anne-Rachel Hermetet, « Note sur les études de réception à l’heure de la mondialisation », Fabula / Les colloques, « Accuser réception », URL : http://www.fabula.org/colloques/document6571.php, page consultée le 08 août 2023.

[9] Edward Saïd, L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Paris, Seuil, 1980.

[10] Gül Mete-Yuva, La Littérature turque et ses sources françaises, Paris, Éditions L’Harmattan, 2006.

[11] Une étude quantitative précise des traductions en langue française est livrée dans l’ouvrage Translatio : Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation dirigé par Gisèle Sapiro, ainsi que dans les chapitres IX à XII de L’Histoire des traductions en langue française : XXe siècle. Une actualisation pour constater les évolutions ou les formes d’inertie depuis le tournant des années 2020 pourrait cependant être apportée.

1.22 Le silence dans les lettres françaises et francophones (revue Intercâmbio)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Mai 2024
  • À : Faculté de Lettres de l’Université de Porto (Portugal)

Intercâmbio n°17 (2024)

Revue d’Études Françaises de la Faculté de Lettres de l’Université de Porto (Portugal)

https://ojs.letras.up.pt/index.php/int/issue/archive

Appel à contributions

Le silence dans les lettres françaises et francophones

Jadis, les bruits de la ville, symptômes de la modernité fracassante, cacophonie d’où fulgure le silence lumineux de la poésie, comme Baudelaire l’avait si bien illustré avec sa célèbre passante : « La rue assourdissante autour de moi hurlait ». Aujourd’hui, les rumeurs incessantes de la scène publique et privée, alertes, notifications, messages, réclames, bruits qui capturent le temps de cerveau humain disponible (Le Lay, 2004). L’écrivain américain Don DeLillo parlait, dans son roman éponyme White noise (2005), des « bruits blancs » en tant que symptômes de la postmodernité. À notre époque, le silence est devenu une denrée rare, un luxe, pour lequel on est prêt à délier sa bourse : retraites spirituelles ou non, vacances dans des lieux isolés, casque anti-bruit. Dans ce contexte, l’activité de lecture consiste en un retrait temporaire du monde puisqu’il est difficile de lire ailleurs que dans le silence, ainsi que le formule de manière humoristique Groucho Marx : « Je trouve que la télévision est très favorable à la culture. Chaque fois que quelqu’un l’allume chez moi, je vais dans la pièce à côté et je lis. » (Halliwell, 1965)

Du point de vue de la création, le silence intérieur de l’écrivain fait écho au silence de sa pratique scripturale, prenant parfois des accents spirituels. Au sein de l’œuvre, le silence peut devenir un moyen d’expression et de communication extrêmement puissant : « Écrire c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. » (Duras, 1993) Dans le contexte d’une vision du monde postmoderne, le silence recherché dans et par l’œuvre littéraire constitue aussi un refuge face au désastre en cours :

Comme Mahmoud, oui, plus je vieillis, plus ce que je trouve beau dans l’écriture, c’est ça, c’est le silence. J’en ai besoin. Un lieu qui ne crée ni bruit ni douleur, ni manque ni regret. C’est paradoxal, évidemment : écrire pour produire du silence… Mais c’est vrai. Quand Mahmoud plonge ou qu’il rame, il occupe la place de toute personne qui écrit (ou qui marche, ou qui rêve, qui peint, ou qui prie). Un lieu de silence, à la croisée des mondes. Dans le réel et hors de lui (Wauters, 2023).

On entend aussi le silence d’un point de vue socioculturel dans le sens où les textes littéraires contemporains s’attachent à donner la parole à ceux et à celles jusqu’à peu condamnés au silence – ou au rôle de figurants – dans le récit historique, social et politique mené par les classes dominantes : silence des femmes, des minorités ethniques et sexuelles, des migrants, des peuples anciennement colonisés, des classes populaires… L’exemple de Patricia de Geneviève Damas (2017) est éclairant à cet égard : le récit donne tour à tour la parole à un migrant sans-papiers du Centrafrique, à la Française avec laquelle il se met en couple, puis à sa fille, adolescente devenue mutique à la suite du naufrage en Méditerranée où le reste de la famille a péri.

Car le silence est aussi celui de ceux qui ne peuvent pas parler, les enfants (étymologiquement « ceux qui ne parlent pas »), autistes (Robinson de Laurent Demoulin), qui ont décidé de se taire pour faire entendre leur révolte (Les Cerfs de Veronika Mabardi, Chut de Charly Delwart) ou ceux et celles qui sont devenus aphasiques (Un élément perturbateur d’Olivier Chantraine ou Les gratitudes de Delphine de Vigan). Être privé du langage verbal ne revient pas à être privé de la capacité de communiquer, on en veut pour preuves les travaux scientifiques sur les modes de communication des animaux, qui ont trouvé un prolongement récent dans les textes littéraires (Vinciane Despret).

Enfin, le silence est aussi celui de l’indicible, de l’incommunicable, celui des victimes qui sont parfois doublement condamnées au silence : parce que leur traumatisme est impossible à exprimer et parce que, quand bien même elles réussissent à le dire, on ne les écoute pas, ou pire, on ne les croit pas. Le silence s’impose aussi par les protagonistes à eux-mêmes, parfois inconsciemment, au sein du mécanisme psychanalytique du refoulé, ce qui provoque alors des débordements en d’autres endroits.

D’un point de vue textuel, les phénomènes de silences narratifs (ellipses, découpages, interruptions, suspensions, implicites, non-dits, hors-champs etc.) encouragent une pratique interprétative intense dont il convient d’analyser les effets. Y font écho les effets dramatiques produits par l’aphasie partielle ou complète qui structure certains dialogues au théâtre, dans la lignée de Maeterlinck ou de Beckett ; ainsi que ceux produits par les personnages muets ou mutiques, pantomimes revisités au XXIe siècle, au croisement du théâtre et de la danse (Lafond, 2024).

Enfin, dans une perspective sociolittéraire, on sait que les institutions littéraires et les pratiques éditoriales ont un impact très fort sur le succès des œuvres littéraires (Dubois, 1978). Les littératures francophones, mais aussi les genres mineurs, souffrent ainsi encore de phénomènes de marginalisation qui peuvent les condamner à un certain silence critique et médiatique.

Le n°17 (2024) de la revue en ligne d’Études Françaises de l’Université de Porto – Intercâmbio – propose aux chercheurs et chercheuses d’illustrer, d’interroger, d’explorer et de faire parler le topos du silence dans les lettres française et francophones contemporaines, en prenant en compte la diversité des genres littéraires et dans une perspective volontiers transversale.

Les domaines de recherche suivants peuvent être envisagés et ne sont pas exhaustifs :

Dans les littératures contemporaines de langue française (à partir des années 2000) :

  • Silences de l’œuvre et œuvres du silence : le rôle du silence dans la création et la réception des textes littéraires ;
    – Représentations des personnages réduits au silence ou aphasiques, par choix ou par contrainte, dans un contexte socioculturel déterminé ;
    – Manifestations du silence dans les textes de prose, de poésie, de théâtre et de tout autre genre à la frontière du littéraire ;
    – Phénomènes d’invisibilisation, d’occultation et d’oubli d’œuvres faisant partie des francophonies littéraires ; ainsi que d’auteurs et d’autrices ou de genres littéraires au sein de l’espace littéraire franco-francophone ;
    – Dialogues entre la littérature et les autres disciplines interartistiques sur la question du silence et de sa représentation.

Langue de rédaction : le français

Calendrier :

30 mai 2024 : envoi des propositions (un résumé de 200 mots, 7 mots-clés, 5 références théoriques et une notice biographique de 150 mots) à l’adresse email intercambio@letras.up.pt ;

30 juin 2024 : notification d’acceptation des propositions et envoi du protocole de rédaction ;

15 septembre 2024 : envoi des articles, qui seront soumis à une évaluation par les pairs ;

15 novembre 2024 : notification de rejet ou d’acceptation des articles, avec ou sans modifications ;

31 décembre 2024 : envoi des articles en version définitive ;

31 janvier 2025 : publication en ligne de la revue.

Organisation :

  • Françoise Bacquelaine (Un. Porto)
  • Marie Giraud-Claude-Lafontaine (Un. Porto)

Adresse de contact : intercambio@letras.up.pt

1.23 Congrès 2024 de la Société Française d’Esthétique : “Esthétique comparée. Le beau, l’art et l’esthétique au-delà de l’Occident”

  • Date de tombée (deadline) : 21 Mai 2024
  • À : Paris

Congrès 2024 de la Société Française d’Esthétique 

Vendredi 14 et samedi 15 juin 2024

Paris, La Sorbonne, Amphis Quinet et Michelet 

APPEL A COMMUNICATIONS

Esthétique comparée

Le beau, l’art et l’esthétique au-delà de l’Occident
Si l’ethnologie est souvent mobilisée pour montrer la relativité des objets qualifiés de beaux et celle des choses classés sous le mot art ainsi que les fonctions et valeurs attachées à ces dernières, certains théoriciens ont développé une anthropologie renvoyant à des invariants transculturels et transhistoriques. Les sciences cognitives ont, elles aussi, réactivé la recherche d’universaux invitant à réfléchir sur l’éventualité de structures formelles sous-jacentes comme la symétrie, par exemple, dans la lignée des travaux de Gottfried Semper qui, marqué par le naturalisme de Cuvier, entendait dégager les formes et principes fondamentaux qui sont à l’origine de tous les arts, occidentaux et extra-occidentaux, ou encore des analyses de Aloïs Riegl dont la vaste étude comparée de l’architecture assyrienne, babylonienne, perse, indienne, chinoise et égyptienne, lui fit concevoir l’histoire comme la transformation dynamique d’un ensemble de motifs formels dotés de potentialités et de virtualités propres.

La tension entre culturalisme et universalisme concerne, on le voit, à la fois les propriétés esthétiques – et en tout premier lieu, le beau -, et la notion d’art. Le registre du beau ne recoupe pas celui du sundara du sanskrit, du kalon des grecs, du wabi sabi des japonais ; sans parler du fait qu’une même langue peut disposer de deux concepts du beau comme, en Chine par exemple, le Cuo Cai Lou Jin (错彩镂金) et le « Chu Shui Fu Rong (出水芙蓉). L’extension et la compréhension du concept d’art sont extrêmement variables : quels types d’objets ou d’activités recouvre-t-il ? quels genres artistiques subsume-t-il ? Quelles hiérarchies (arts majeurs/ mineurs) et quelles relations les lient ? Existe-t-il néanmoins des invariants poïétiques, une permanence des processus de création et d’attention ?

Le débat traverse les productions discursives et au-delà, les disciplines académiques qui traitent de ces objets, à commencer par l’esthétique. Celle-ci a été baptisée en Europe au milieu du XVIIIème siècle, mais, d’une part un acte de baptême n’est pas un acte de naissance, et d’autre part la question de savoir exactement ce qui est né reste posée. Quels rapports et quelles différences existe-t-il par exemple entre cette discipline et les traités de peinture et de calligraphie de la tradition chinoise qui font une large place aux qualités d’appréciation et à la culture du connaisseur, ou bien qui étudient la connivence énergétique avec l’ensemble de la réalité ? Que dit le fait que les considérations sur la beauté et la perfection dans les traités d’Al-Kindi, Al Fârâbî ou Avicenne ne soient pas isolées du reste de leur œuvre ? Quels parallèles peut-on faire entre des textes ayant joué un rôle séminal dans diverses aires culturelles comme La Poétique d’Aristote en Europe et la Sculpture du dragon en Chine ?

L’immense question des transferts culturels qui se sont produits au cours de l’histoire et continuent à se produire, se profile aussitôt. Comment des termes, des concepts, des thèses, des atmosphères sensibles et théoriques venus d’ailleurs se sont-elles implantées diversement dans d’autres sols ? Comment ont-ils modifié, enrichi ou appauvri la pensée sur l’art et le beau, en donnant naissance à des constructions conceptuelles inédites ou à des orientations nouvelles ? Qu’est-ce que ces dernières ont produit en retour ?

La question des difficultés et des enjeux, herméneutiques et métaphysique, de la traduction constitue l’ombre portée des différents aspects de l’esthétique comparée. Faut-il se résoudre à un relativisme linguistique et conceptuel ? La traduction ouvre-t-elle au contraire vers l’universel ? Les intraduisibles sont-ils des impensables ?

À l’âge de la mondialisation des échanges et du tourisme, de l’ouverture des nouveaux musées, comme celui d’Abu Dhabi, à un récit universel et décloisonné de l’histoire de l’art insistant sur les connivences entre artefacts issus d’aires géographiques et temporelles éloignées, l’esthétique comparée est bel et bien requise. Parce que l’esthétique, qui partage avec la philosophie dont elle est un domaine, une vocation architectonique, est seule à même de tenir ensemble les résultats des différentes approches de ces sujets (approches historiques, anthropologiques, ethnologiques, psychologiques, neurologiques, cognitives) ; et parce que l’esthétique, quand elle se fait comparative, prend du champ par rapport à son univers notionnel, ses questions usées, et parfois même ses ornières conceptuelles, en les considérant d’un œil neuf à partir de ces catégories exogènes, ouvrant un espace de réflexion renouvelé, enrichi et vivifié, et favorisant le dialogue interculturel.

Les axes du congrès 2024 de la SFE seront les suivants :

  •      Le beau, l’art et l’esthétique
  •      Culturalisme et universalisme
  •      Transferts culturels et réappropriations culturelles
  •      La traduction et ses enjeux

Comité scientifique :

Marc Cerisuelo, Pr. U. de Paris-Est Marne-la- Vallée

Alexandre Gefen, Directeur de recherche, CNRS – U. Paris 3

Maud Pouradier, Mcf, U. de Caen

Carole Talon-Hugon, Pr. Sorbonne Université

Modalités de soumission

Les propositions, rédigées en anglais ou en français, doivent comprendre :

  •       la thématique retenue
  •       le nom de l’auteur ou des auteurs
  •       une présentation succincte de l’auteur ou des auteurs (100 mots maximum)
  •       le titre
  •       un résumé de 300 mots maximum
  •       une liste de mots clés (5 maximum)
  •       une bibliographie essentielle
  •       l’engagement écrit et signé à s’acquitter des droits d’inscription de 50 euros au cas où la proposition serait retenue. Ils donnent droit à la participation au colloque et à la gratuité des déjeuners. NB : Les droits d’inscription des membres de la Société française d’esthétique à jour de leur cotisation sont de 25 euros.

Elles seront envoyées au format pdf à C. Talon-Hugon : c.talonhugon@gmail.com

Date limite d’envoi des propositions : 21 mai 2024

Les réponses seront communiquées le : 24 mai 2024

Les communications, d’une durée de 30 minutes, seront tenues en anglais ou en français. Aucun service d’interprétariat ou de traduction ne pourra être fourni. Les frais d’hébergement et de transport sont à la charge des participants.

2. Job and Scholarship Announcements

2.1 Full-Time Lecturer in French, University of Pennsylvania

The Department of Francophone, Italian, and Germanic Studies (FIGS) invites applications for a full-time, one-year appointment (non-tenure track) as a Lecturer to teach Elementary and Intermediate French in an undergraduate program committed to dynamic language instruction for academic year 2024-2025.  Possibility of annual renewal for up to an additional two years, contingent upon satisfactory performance and approval of the Dean. Teaching load is 6 courses per year.  Required qualifications:  Master’s degree required, PhD preferred.  Native or near-native linguistic ability in both French and English.   Excellent leadership and communication skills, and teaching credentials, with at least two years’ experience teaching language courses at the university level using up-to-date classroom technologies. Experience coordinating a multi-sectioned language/culture course at the university level is desirable.  Ability to teach medical or business French would be welcome.  Candidates with a demonstrated interest in promoting diversity, equity, and inclusion in the classroom are especially encouraged to apply.

Candidates should apply online at http://apply.interfolio.com/144524.  Please include a cover letter, curriculum vitae, a one-page statement of teaching philosophy, and three letters of recommendation that will be collected through Interfolio as part of your application.  We also encourage applicants to upload evidence of teaching excellence including 1) recent teaching evaluations, 2) a sample syllabus, and 3) a teaching portfolio if available.  We will begin reviewing applications on April 30, 2024 and continue until the position is filled.  Applicants selected for an interview will be contacted.

We seek candidates who share our strong commitment to research, teaching and mentoring, and to a scholarly community shaped by values of inclusive excellence.  The School of Arts and Sciences at the University of Pennsylvania is committed to cultivating and sustaining a community of students, scholars, researchers, and staff that reflects the diversity of our world. We nurture working and learning environments that are affirming, equitable, and inclusive. As a community, we are committed to thoughtful discussions and dynamic interactions as we strive for an environment where everyone is supported and valued. Please see our School’s Inclusion and Antiracism Initiatives to learn more about our active priorities: https://www.sas.upenn.edu/2020-inclusion-and-anti-racism-initiatives.

The FIGS Department is strongly committed to Penn’s Action Plan for Faculty Diversity and Excellence and to establishing a diverse faculty (for more information see: http://www.upenn.edu/almanac/volumes/v58/n02/diversityplan.html).
The University of Pennsylvania is an Equal Opportunity Employer. Minorities, women, individuals with disabilities and protected veterans are encouraged to apply.

2.2 Visiting Assistant Professor in French, University of Pittsburgh

The Department of French and Italian at the University of Pittsburgh (www.frit.pitt.edu) invites applications for a Visiting Assistant Professor of French with a specialization in Medieval or Renaissance Studies and one (or more) of our department’s four curricular and research networks: environment; film & media; gender & sexuality; nation/transnation (https://www.frenchanditalian.pitt.edu/research/research-networks). We especially welcome applications from candidates who engage with gender and sexuality studies in and beyond contexts of Medieval or Renaissance Studies, including candidates able to teach undergraduate courses in French and Francophone thought on gender and sexuality. The teaching load is four courses per year at the undergraduate and graduate level. Pending budgetary approval, the position will begin in fall 2024 and is outside the tenure-track, with a one-year contract.

Applicants must have an active research profile, demonstrated interest and proven proficiency in teaching, native or near-native fluency in French and English, the ability to mentor undergraduate and graduate students in curricular and experiential contexts, and PhD in hand at the time of appointment. PhD may be in any field.

The Department of French and Italian at the University of Pittsburgh is a vibrant community of students and scholars hosting a French major and minor, a PhD in French, and a PhD in Film and Media Studies with a Concentration in French offered in conjunction with the Film and Media Studies Program. Italian and French faculty collaborate on research, curriculum, and programming initiatives across the two programs. Beyond the department, Pitt offers a rich environment for engagement with the many interdisciplinary programs and centers that inform our work, such as Critical European Culture Studies; Cultural Studies; Gender, Sexuality, and Women’s Studies; Jewish Studies; Medieval and Renaissance Studies; the European Studies Center; Film and Media Studies; the Global Studies Center; the Center for African Studies; as well as a robust Humanities Center, an Early Modern Worlds group, a World History Center, and various Digital Humanities initiatives.

Please send complete dossier, including: curriculum vitae; a cover letter; article-length writing sample; graduate transcripts; teaching portfolio (containing a statement of teaching philosophy, two or more sample syllabi, two or three packets of student evaluations with student comments, sample assignments, and any other teaching materials applicants wish to include); contact information for three persons able to provide confidential professional letters of recommendation; and a diversity statement to Prof. John Walsh, Interim Chair, Department of French and Italian, on-line at https://cfopitt.taleo.net/careersection/pitt_faculty_external/jobdetail.ftl?job=24002967&tz=GMT-04%3A00&tzname=America%2FNew_York

The diversity statement should address your contributions to diversity through research, service and/or community engagement. Applicants should share how their past, planned, or potential contributions or experiences relating to diversity, equity, and inclusion will advance the University of Pittsburgh’s commitment to inclusive excellence.

Review of applications will begin immediately and will continue until the position is filled. Please direct position questions to Prof. John Walsh at jpw64@pitt.edu.

The University of Pittsburgh is an Affirmative Action/Equal Opportunity Employer and values equality of opportunity, human dignity and diversity. EEO/AA/M/F/Vets/Disabled.

2.3 Visiting Full-Time Instructor of French, Occidental College

Occidental College’s Department of Spanish & French Studies is seeking candidates for a non-tenure track faculty position. Optimal applicants will possess a strong pedagogical background with a desire to teach French language courses at beginning and intermediate levels. Experience or preparation for teaching upper-level content courses is favorable

SUMMARY OF DUTIES, RESPONSIBILITIES AND GOALS

All Occidental College language classes are held in-person on campus. In Fall 2024 (Aug 29-Dec 14) and Spring 2025 (Jan 22-May 10), the new instructor will teach three courses per semester (total 6) as a full-time non-tenure-track instructor. Courses will include Fren 101, 102, 201. Depending on departmental needs, student enrollment, and upon successful review, the contract may be renewed, with the possibility of teaching other levels including French literary and cultural studies courses.

QUALIFICATIONS

Prior teaching experience at the post-secondary level is expected. M.A. in French or related field required, ABD or Ph.D. preferred.

EXPECTED SALARY RANGE: $60,000-$65,000

If you are offered this position at Occidental College, your final base salary compensation will be determined based on factors such as skills, education, experience, and/or geographic location. In addition to those factors, Occidental complies with applicable pay equity laws and considers internal equity among current employees when developing the final offer. Please keep in mind that the range mentioned above is the base salary range for the role. Hiring at the maximum of the range would not be typical in order to allow for future and continued salary growth.

APPLICATION INSTRUCTIONS

If you are interested in applying, please submit:

(1) a cover letter that describes your teaching experience and includes a short description of your teaching philosophy, how you support a diverse student body, and your approach to French-language instruction

(2) a CV, including contact information for three references

Applications should be submitted through Interfolio (http://apply.interfolio.com/143808). Please direct inquiries to Michael Shelton, Chair, Spanish & French Studies, at mshelton@oxy.edu. Review of applications is on-going and will continue until the position is filled.

ADDITIONAL INFORMATION

This position is included in the Non-Tenure Track Bargaining Unit, and the successful applicant employee, subject to the terms of the College’s Collective Bargaining will be a bargaining unit Agreement with SEIU Local 721.

Occidental is an Equal Opportunity Employer and does not unlawfully discriminate against employees or applicants on the basis of race, color, religion, sex, sexual orientation, gender identity, gender expression, pregnancy, breastfeeding or related medical condition, national origin, ancestry, citizenship, age, marital status, physical disability, mental disability, medical condition, genetic characteristic or information, military and veteran status, or any other characteristic protected by state or federal law.

Occidental is strongly committed to increasing the diversity of the campus community and the curriculum, and to fostering an inclusive, equitable, and just environment within which students, staff, administrators, and faculty thrive. Candidates who can contribute to this goal through their work are encouraged to identify their strengths and experiences in this area. Individuals advancing the College’s strategic equity and justice goals and those from groups that are underrepresented in the field are particularly encouraged to apply.

Salary is commensurate with experience and qualifications. A comprehensive benefits package is available that includes: excellent health, dental, life, and retirement benefits; tuition benefits for the employee, spouse, domestic partner, and dependents; additional extras including use of gym facilities and the College Library. For a detailed description of benefits, please visit https: //www.oxy.edu/offices-services/humanresources/benefits-information.

All qualified applicants will be considered for employment, including those with criminal histories, in a manner consistent with the requirements of applicable state and local laws, including the City of Los Angeles & Fair Chance Initiative for HiringOrdinance.

Occidental College is committed to working with and providing reasonable accommodations to applicants with qualifying disabilities. If you need a reasonable accommodation because of a disability for any part of the application or employment process, please contact Human Resources (hr@oxy.edu).

As a condition of hire for a staff position and for appointment to a faculty position, Occidental College requires that all candidates who have received a conditional offer of employment complete an application form (if they have not already done so) and consent to a background check. Satisfactory completion of a background check, along with pre-employment verifications and references are required as a condition of employment, but only as permitted by federal, state, and local law, including the City of Los Angeles Fair Chance Initiative for Hiring Ordinance.

2.4 Teaching Associate in Film and Screen Studies and French [Temporary Cover]

University of Cambridge – Faculty of Modern and Medieval Languages and Linguistics

The Faculty of Modern and Medieval Languages and Linguistics at the University of Cambridge is seeking to appoint a temporary full time Teaching Associate in Film and Screen Studies and French. The post is fixed term for 12 months, with a start date of 1 September 2024. The Faculty commits to providing career development support and mentoring for the successful candidate.

The Teaching Associate (TA) will teach, supervise and examine at both undergraduate and postgraduate levels. At the undergraduate level, the TA would contribute to teaching (lectures and supervision) and undertaking examining in French and European film, and will make significant contributions to two comparative papers: CS6 (European Film) and CS7 (Cinema and the Political). At the postgraduate level (MPhil), the TA will make significant contributions to the delivery of the MPhil in Film and Screen Studies by: teaching on the Core Course in Michaelmas Term; convening and teaching on modules in the Lent Term; supervising essays in both Michaelmas and Lent; supervising dissertations in the Easter Term. The TA will undertake the examination of essays in the Lent and Michaelmas Terms, and the examination of dissertations in the Easter Term.  The TA will also contribute to some degree, and when appropriate, to the administration of the activities in Cambridge Film and Screen.

Strong preference will be given to candidates who, in addition to having a solid formation in French film and film theory, are also able to teach and supervise in one or more of the following areas: queer film and media; digital media and new technologies; gender and sexuality; race and intersectionality; environmental cinema and ecocriticism; comparative European cinema; documentary film and media.

Candidates will have relevant teaching experience, hold a PhD in a relevant field and be able to demonstrate active, collegial engagement in research and administration. A native or near-native command of English is essential, as is a high level of proficiency in French.

Further information about the Faculty is available at http://www.mmll.cam.ac.uk and information about our MPhil programme can be found at https://www.film.cam.ac.uk/mphil/.

For your application to be considered please submit:

  • a covering letter
  • a curriculum vitae (that includes a list of publications and the names and addresses of two referees who are familiar with your work)
  • one writing sample (of anywhere between 6,000-10,000 words) References will be collected prior to the interview of short-listed candidates

This post is fixed-term for 12 months or the return of the post holder, whichever is the earlier.

The closing date for applications is midnight (BST) on Friday 24 May 2024.

Candidates are welcome to seek more information beyond the Further Particulars by contacting Professor John David Rhodes at jdr42@cam.ac.uk. On questions of procedure, please contact the School’s HR team on MMLPersonnel@admin.cam.ac.uk.

To apply online for this vacancy and to view further information about the role, please click on the apply button above.

Please quote reference GP40957 on your application and in any correspondence about this vacancy.

The University of Cambridge, in its pursuit of academic excellence, is proactively committed to equality of opportunity and is inclusive in its practice and understanding of the same. The University values diversity and supports and encourages applications from under-represented groups.

The University has a responsibility to ensure that all employees are eligible to live and work in the UK.

2.5 Teaching Fellow in French, QUEENS UNIVERSITY BELFAST

Belfast, Northern Ireland

Salary

£37,841 – £45,148 per annum

Closing date

20 May 2024

Application closing date: 20/05/2024
Salary: £37,841 – £45,148 per annum
Job category/type: Professional Support

The School of Arts, English and Languages (AEL) at Queen’s University Belfast, is currently seeking to recruit 2 talented Teaching Fellows in French. 

You will contribute to the design and delivery of teaching and learning on core language modules in French on the BA undergraduate programmes with a particular focus on spoken language and specialist language strands such as Business and Legal French, and practical preparation for the Year Abroad. The successful applicant will be a native French speaker, with excellent communication skills in both English and French.

The postholder will be expected to participate in the design, delivery and administration of language-based activities to enhance the student experience, and support students’ language learning at all stages of the undergraduate degree.  The role will be concentrated during core teaching periods with expectations that leave entitlement will be taken predominantly outside of term time.

The successful candidate must have, and your application should clearly demonstrate that you meet the following criteria:

  • Native French speaker;
  • Near native proficiency in spoken and written English;
  • An honours-level undergraduate degree (B.A. or equivalent) in an area of the Arts, Humanities and Social Sciences, or equivalent;
  • Proven experience of effectively teaching French language at HE or FE level, including evidence of having undertaken a portfolio of activities relating to the teaching of French language;
  • Experience in delivering timely and constructive feedback to students, in line with established assessment criteria;
  • Experience using technologies such as virtual learning environments to provide an enhanced experience for language learners;.

Please note the above are not an exhaustive list. For further information about the role including the essential and desirable criteria, click on the ‘Candidate Information’ link below.

This post is available on a fixed term contract (0.7 FTE (2 posts)) for 2 years. Fixed term contract posts are available for the stated period in the first instance but in particular circumstances may be renewed or made permanent subject to availability of funding.

At Queen’s our people are at the heart of everything we do. As a staff member you will become part of a vibrant organisational culture, which will provide you with the opportunity to achieve your full potential and enhance your career through a continuous focus on learning and development.

We offer an excellent employment package that includes:

  • Great terms & conditions
  • Pension schemes
  • Flexible working by enabling you to design your working week in collaboration with your manager through a blend of remote and office working
  • Family-friendly initiatives
  • Career development opportunities
  • Support for health & mental wellbeing
  • Generous holiday entitlement of 8.4 weeks a year (made up of 23 days annual leave, 10 closure days and 9 bank holidays)

Queen’s University is committed to promoting equality of opportunity to all. We have created an inclusive culture by establishing staff networks such as iRise (Black, Asian, Minority Ethnic and International Staff Network) and PRISM (LGBTQ+) which help us progress equality.

We also subscribe to Equality Charter Marks such as the Diversity Charter Mark NI in addition to Athena Swan. For further information on our commitment to Equality, Diversity and Inclusion, please visit: www.qub.ac.uk/diversitywww.qub.ac.uk/qgi and www.qub.ac.uk/sites/StaffGateway/StaffNetworks/

Informal enquiries may be directed to Dr Dominique Jeannerod – d.jeannerod@qub.ac.uk.

2.6 Lecturer in Comparative Literature

University of Glasgow – School of Modern Languages and Cultures

Glasgow
Salary: £39,347 per annum, pro-rata
Hours: Part Time

The School of Modern Languages and Cultures at the University of Glasgow is seeking to appoint a fixed-term Lecturer in Comparative Literature (Research and Teaching Track).

The School is seeking to expand and diversify its research profile and range of taught courses in Comparative Literature at all levels. We are home to a successful and popular undergraduate Comparative Literature programme, which has recently added a Single Honours degree pathway. We have a rapidly growing Taught Masters degree, and a recently established Research Centre in Comparative Literature and Translation.

The postholder will develop, lead and sustain research of international standard in Comparative Literature; and will pursue and deliver independent research proposals and/or collaborative research projects, secure external funding, project manage research activities, develop pathways to Impact, and supervise doctoral students.

The postholder will be expected contribute to the delivery of excellent teaching at both undergraduate and postgraduate level, assessment and administration of teaching; they will develop, lead and sustain research/learning and teaching scholarship, at an international standard, and knowledge exchange with external partners.

The successful candidate will be an experienced teacher at all levels, and will be expected to contribute to modules in Comparative Literature across the MA and MLitt programmes. Courses to be taught or convened may include, but be not limited to, the following modules in our course catalogue: Comparative Literature 1A (Heroic Men, COMPLIT1001); Theories of Reading (core course, Senior Honours, COMPLIT4003); Introduction to Comparative Literature and Comparative Literature in Practice (core courses, MLitt, COMPLIT5030 and 5031); Comparative Literature Dissertation (COMPLIT5032P).

You must hold a Scottish Credit and Qualification Framework level 12 (PhD) in Comparative Literature or a cognate discipline.

Excellence in research, publications and grant capture is required, relative to the specifics of the post.

This post is part-time (0.75 FTE or 26.25 hours per week) and is offered on a fixed-term basis for 16 calendar months.

Further information on the College of Arts and Humanities, School of Modern Languages and Cultures can be found at https://www.gla.ac.uk/schools/mlc/

Informal enquiries can be made to Dr Shanti Graheli (shanti.graheli@glasgow.ac.uk), MLitt Comparative Literature Programme Convener.

For more information and to apply online:  https://my.corehr.com/pls/uogrecruit/erq_jobspec_version_4.jobspec?p_id=145128

Closing date: 22nd May 2024

We believe that we can only reach our full potential through the talents of all. Equality, diversity and inclusion are at the heart of our values. Applications are particularly welcome from across our communities and in particular people from the Black, Asian and Minority Ethnic (BAME) community, and other protected characteristics who are under-represented within the University. Read more on how the University promotes and embeds all aspects of equality and diversity within our community https://www.gla.ac.uk/myglasgow/humanresources/equalitydiversity/.

We endorse the principles of Athena Swan https://www.gla.ac.uk/myglasgow/humanresources/equalitydiversity/athenaswan/ and hold bronze, silver and gold awards across the University.

We are investing in our organisation, and we will invest in you too. Please visit our website https://www.gla.ac.uk/explore/jobs/ for more information.

The University of Glasgow, charity number SC004401.

3. Announcements

3.1 French Graduate Seminars Trinity Term 2024 – Seminar 2

14th May 2024, 5:00 pm – 7:00 pm

  • Showcase of current Oxford MSt/MPhil research: Approx. 5 Masters students will present their dissertation topics for discussion and feedback.
  • Mathieu Farizier (Jesus College, Oxford): “‘Quels sont les moyens de rendre plus politique un texte qui ne l’est pas assez ?’ Quintane’s Poetic Propaganda, the Marxian Revolution as Double Bind”

3.2 Submit to Africa Migration Report: An Anthology of Poems | Deadline: May 25

Submissions are now open to the poetry anthology Africa Migration Report: an Anthology of Poems, organized by Forced Migration and The Arts in collaboration with indie publisher CivicLeicester and migrant collective Regularise. The theme is African migration and the deadline is May 25.

Forced Migration and The Arts is a global network that brings together people with lived experience of forced migration, refugee and non-refugee artists, academics and activists from around the world. The provisional title of the anthology, Africa Migration Report: an Anthology of Poems, is inspired by the second edition of the Africa Migration Report published by the African Union Commission (AUC) and the International Organization for Migration (IOM).

People on the African continent have a long history of experience with migration, whether this includes individuals or communities moving from one place to another in search of pasture for their livestock or in search of prospects such as education, employment, escape from climate change, refuge from war, conflict, persecution, etc. These movements have been taking place over time and within and across countries, on the continent and beyond, and are driven by many reasons.

Many of the people who have made these journeys have had certain experiences and encounters before deciding to move, while on the move, and when they arrive at their destinations. Families and communities also have stories about relatives, friends and community members who moved and then returned or did not return.

The Africa Migration Report: an Anthology of Poems is inviting poems exploring these themes and related ones. Poems that explore the personal, familial, communal, national, continental, intercontinental, transnational, past, present and possible futures of African migration across time and space, in and around this world and beyond, are welcome.

See more details about the call for submissions here.

Submission Guidelines:

  • Poems should be 40 lines or less, and short fiction,100 words or less.
  • The poems and short fiction should be on the theme, African migration.
  • Submissions must be in English. In the case of translated work, it is the translator’s responsibility to obtain permission from the copyright holder of the original work.
  • If submitting a poem or short fiction which has been previously published, please give details of where it has appeared and confirm that you are the copyright holder.
  • Ideally submissions will be typed single-spaced and submitted either in the body of an email or as a .doc attachment.
  • Please include a short biography of 50 words or less. This will be included in the anthology if your poem is accepted.
  • You may submit a maximum of three poems or three pieces of short fiction or a combination of poems and short fiction. You do not have to submit all three at the same time, but the editors can only consider a maximum of three submissions.
  • Submissions are welcome from writers of all ages, based anywhere in the world.

Submit poems to forcedmigrationandthearts@gmail.com.

Deadline: May 25, 2024, 12 PM

3.3 Transnational Perspectives on Language Education and Cultural Studies

Organised by the Centre for Latin American and Caribbean Studies (CLACS)

In an era marked by increasing transnational interconnectedness, the integrated study of languages and cultures takes on heightened significance. As our world becomes more intertwined through technology, migration, and planetary crises, the ability to communicate effectively across cultural boundaries is paramount. Therefore, it is crucial that modern languages researchers engage in dialogue and advocacy regarding language education and embrace a commitment to genuine cross-cultural engagement. At this event, speakers will draw on innovative research projects on language education that elucidate the importance of the integrated study of languages and cultures to address the impact of globalisation on language teaching and learning. The event will seek to foster critical reflection on the socio-cultural dimensions of language education by addressing issues of power, identity, privilege, and social justice in multilingual and multicultural contexts.

Organisers: Jamille Pinheiro Dias (ILCS/CLACS), Daniel Ferraz (ILCS fellow/University of São Paulo), Souzana Mizan (ILCS fellow/Federal University of São Paulo)

10:00-11:00    Opening Talk: Virtual Exchange through the social justice and inclusion lens and underpinned by critical digital literacy and critical diversity literacy
Dr. Mirjam Hauck (SFHEA, President EUROCALL)

11:00 – 11:15    Break

11:15 – 12:00    Round table:  Digital humanities, post humanism, and language education
Dr. Nara Takaki (UFMS)
Dr. Walkyria Monte Mor (USP)
Chair: Dr. Naomi Wells (UoL)
Discussant: Dr Sophie Stevens (UoL)

12:00 – 13:00     Lunch

13:00 – 14:45    Round table:  Decoloniality, race, & language education
Dr. Miriam Jorge (UMSL)
Dr. Ana Paula Duboc (USP)
Dr. Joel Windle (UniSA)
Discussant: Joseph Ford (ILCS UoL)

14:45 – 15:00    Break

15:00 – 16:00    Closing talk I: TBC
Professor Charles Burdett (UoL)
Discussant: Dr. Jamille Pinheiro Dias (CLACS UoL)

16:00  16:15    Break

16:15 – 17:15    Closing talk II: Decolonial Interculturality and Language Education
Professor Lynn Mario Menezes de Souza
Discussants: Daniel Ferraz (USP) and Souzana Mizan (UNIFESP)

Download programme (pdf)(Opens in new window)

This event will take place in-person at Senate House, London and online via zoom.  To register to attend please click on the ‘Book now’ button at the top of the page.  Please select either ‘in-person’ or ‘online’ when registering.  The zoom link, to join online, will be sent out automatically the day before the event.  Please check your spam/junk folder as sometimes emails can be found there.

4. New Publications

4.1 La Révolution tranquille entre l’ici et l’ailleurs

 

Sous la direction de Jean-Philippe Carlos et Stéphane Savard

 

Avec la collaboration de Andréanne LeBrun et Philippe Pinet La Révolution tranquille est bien souvent présentée comme une expérience propre au Québec et unique au monde. Pourtant, les grandes transformations qu’a connues la nation québécoise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s’inscrit dans des courants occidentaux plus vastes associés à la modernité et aux transformations des valeurs. Les communautés acadiennes, les francophonies minoritaires au Canada, la société canadienne-anglaise ainsi que plusieurs autres nations occidentales connaissent elles aussi de profondes mutations qui, même si elles ne revêtent pas toujours le caractère nationaliste du cas québécois, en viennent à restructurer les fondements de la vie en collectivité. Dans cet ouvrage, une quinzaine d’experts issus de diverses disciplines visent à recontextualiser les grandes transformations de la Révolution tranquille dans une optique internationale. Un État en devenir: de nouveaux enjeux politiques Jean-Philippe Carlos, Alexandre Klein, Antoine Brousseau Desaulniers, Mathieu Roy et Xavier Gélinas Le Québec vu d’ailleurs et l’ailleurs vu du Québec Serge Jaumain, Yuxi Liu, Sarah Miles et Sylvie Lacombe Des révolutions tranquilles? Perspectives canadienne et internationale Marcel Martel, Julien Massicotte et Philippe Volpé, Matthew Hayday, Nathalie Kermoal et Jeremy Elmerich Jean-Philippe Carlos est titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université de Sherbrooke et historien spécialisé en histoire intellectuelle et politique du Québec et du Canada au XXe siècle. Il travaille comme conseiller à la recherche dans le milieu universitaire. Stéphane Savard est professeur d’histoire à l’Université du Québec à Montréal et membre du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie. Il se spécialise en histoire politique du Québec et du Canada au XXe siècle.

4.2 Agencies in Feminist Translator Studies: Barbara Godard and the Crossroads of Literature in Canada

By Elena Castellano-OrtolàCopyright 2024

This book sets out a new framework for a feminist history of translators, drawing on the legacy of Canadian scholar Barbara Godard and her work in establishing the Canadian literary landscape as a means of exploring agency in feminist translation studies and its implications for cross-disciplinary debates.

The volume is organised in three sections, establishing feminist translator studies as its own approach, examining these dynamics at work in a comprehensive portrait of Barbara Godard’s scholarly and literary history, and looking ahead to future directions. In situating the discussion on Godard and Canadian literary history, Elena Castellano calls attention to a geographic context in which translation and its practice has been at the heart of debates around national identity and intersected with the rise of feminism and feminist literary scholarship. The book demonstrates how an in-depth exploration of the agency of an individual stakeholder, whose activities spanned diverse communities and oft conflicting interests, can engage in key questions at the intersection of nation-making, translation, and feminism, paving the way for future research and the further development of feminist translator studies as methodological framework.

This book will be of interest to scholars in translation studies, feminist literature, cultural history, and Canadian literature.

4.3 À deux pas de l’enfer, Abdellatif Laâbi 

Le Castor astral

Résumé

Une écriture empreinte d’humanisme et toujours soucieuse du combat à mener pour plus de justice et de liberté.

– La poésie d’Abdellatif Laâbi est une poésie du présent, une célébration inconditionnelle de la vie malgré le temps qui passe. Le poète scrute avec ironie nos sociétés et explore les aléas de l’existence.

– Sa poésie est imprégnée par la situation géopolitique du monde, des conflits et des guerres. Il assemble anecdotes et fragments de pensées personnelles et

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