Featured: SFPS Essay Prize 2025
1.5 Théâtre et femmes au Québec et au Canada francophone (revue Nouvelles études francophones, NÉFI)
1.6 Afrotopies. La science-fiction africaine contemporaine (revue Africanías)
1.7 Le corps comme objet de discours et de pratiques (Dakar)
1.8 Anatomie linguistique et littéraire du geste (Galaţi, Roumanie)
1.11 Justice et BD. La justice mise en cases et en bulles.
1.15 Langages silencieux : contextes, enjeux et dynamiques communicationnelles en Afrique.
1.16 (Re)penser les masculinités modernes. Europe et colonies, XVe-XVIIIe s. (Angers)
1.18 Les images de presse et les femmes dans la culture de l’imprimé anarchiste (Montpellier)
1.21 Slavery and Early Modern Philosophy: An NEH Institute for Higher-Education Faculty.
2.1 Senior Lecturer in French Language Education (AEP) and Director of French Language.
2.2 Lecteur / Lectrice (Language Teaching in French)
2.3 French, Assistant (Tenure-Track) Professor
2.4 Visiting Assistant Professor of French.
2.5 Visiting Assistant Professor of French Studies.
2.6 Professor and Department Head.
2.7 Lecturer in French, Binghamton University.
2.9 ASSISTANT PROFESSOR IN FRENCH.
2.10 Bourse postdoctorale en esthétique& philosophie de l’art – Université de Fribourg (2025-26)
2.11 Poste permanent de professeur.e en études québécoises (Memorial University of Newfoundland)
3.1 The Simon Gaunt Postgraduate Travel Grant
3.2 Littérature et sciences sociales en Afrique avec Capitaine Alexandre.
4.1 Annie Ferret, Sami Tchak, Profaner Ananda.
4.2 Sylvie Chalaye, Romain Fohr, Jean-Marie Serreau.
4.3 Anthony Mangeon, L’Afrique au futur, t. II : Utopies, de la terre à l’espace.
4.4 BUMIDOM (1963–1982) and its Afterlives: Literature, Memory and Migration.
Featured: SFPS Essay Prize 2025
The UK-based Society for Francophone Postcolonial Studies (SFPS) invites PhD students and early-career academics (= anyone without a tenure-track position) to submit a contribution for the annual SFPS Essay Prize. The author of the winning essay will receive a prize of £100. The winning essay and the runner-up will be published in the autumn 2025 issue of the Society’s biannual journal, the Bulletin of Francophone Postcolonial Studies (BFPS). Submissions must respond to the theme ‘The End(s) of Empire’ and be limited to 5,000 words (+/- 10%) in French or English and must conform to MHRA referencing style. We encourage participants of the SFPS 2024 annual conference to turn their contributions into articles, however, this is not a requirement.
The winner and the runner-up will be chosen by a jury composed of members of the Society’s Executive Committee and the Bulletin’s Editorial Advisory Board. The authors of the two selected essays will work with a mentor (a member of the jury) to produce a second draft before the publication deadline. Please submit your essay and/or any questions to BFPS editor Sarah Arens: s.arens@liverpool.ac.uk by 18 April 2025 5pm (GMT). Please do not hesitate to contact her if you have any questions.
Prix annuel du meilleur article de la SFPS
La Société d’études postcoloniales francophones (SFPS) basée au Royaume-Uni invite les doctorant·es et les universitaires en début de carrière (= toute personne n’occupant pas un poste permanent/’tenure-track’) à soumettre leur essai pour le prix annuel du meilleur article de la SFPS. L’auteur·ice de l’essai gagnant recevra un prix de £100. L’essai gagnant et le second seront publiés dans le numéro d’automne 2025 de la revue semestrielle de la Société, le Bulletin of Francophone Postcolonial Studies (BFPS). Les soumissions doivent répondre au thème « La (les) fin(s) de l’empire » et se limiter à 5 000 mots (+/- 10%) en français ou en anglais, et doivent se conformer au style de référencement MHRA. Loin d’être une obligation, nous encourageons les participants à la conférence annuelle de la SFPS 2024 à transformer leurs contributions en articles.
L’essai gagnant et le second seront choisis par un jury composé de membres du comité exécutif de la Société et du comité consultatif éditorial du Bulletin. Les auteur·ices des deux essais sélectionnés travailleront avec un mentor (un membre du jury) pour produire une nouvelle version avant la date limite de publication. Veuillez soumettre votre essai à la rédactrice en chef du BFPS, Sarah Arens : s.arens@liverpool.ac.uk avant le 18 avril 2025 17h (GMT). N’hésitez pas à la contacter si vous avez des questions.
1. Calls for Papers
1.1 Émotions et environnement dans les littératures contemporaines de langue française (revue Dialogues francophones, n° 29/2025)
- Date de tombée (deadline) : 10 Mars 2025
- À : Université de l’Ouest de Timișoara (UVT)
En 2012, The Oxford Handbook of Environmental and Conservation Psychology consacre un chapitre entier aux émotions et à l’environnement, problématisant entre autres les catégories d’émotions ressenties en relation avec les décisions et les comportements influençant le rapport entre l’être humain et son habitat [1]. Plus récemment, le projet de la chercheuse finlandaise Henna Laininen « Climate Change in Me », visant à mettre l’écriture créative au service de la pensée sur l’environnement, accorde une place centrale à ce qu’elle appelle « les émotions environnementales » (environmental emotions) [2]. Ces dernières y sont définies comme « des émotions liées aux questions environnementales, à l’activisme environnemental et à la nature » [3, notre traduction] ; elles peuvent être suscitées par des changements écologiques (déforestation, désertification, fonte des glaces, acidification des océans, perte de la biodiversité, sécheresse et incendies, élévation du niveau de la mer et des zones côtières, etc.), ou par des expériences intimes ou valorisantes en relation avec la nature (promenade ou randonnée dans la forêt, activités de plein air, expérience du caractère protecteur des éléments de la nature devenue refuge, actualisation d’un imaginaire propice à la rêverie, etc.).
Ces questions font l’objet d’un intérêt croissant dans les études littéraires, les émotions se trouvant au cœur du débat contemporain sur le changement et le déséquilibre écologique. Elles se manifestent autant sous une forme dysphorique, comme l’éco-anxiété, que sous un angle lumineux, à travers, par exemple, la revalorisation des espaces naturels ou la promotion de l’affection et du care [4] pour la planète. Les deux tendances convergent entre autres dans la pensée de la philosophe contemporaine Corine Pelluchon, pour qui la solution à la crise écologique que nous sommes en train de traverser consiste en la transformation de la charité et de la considération en méthodes qui nourrissent notre responsabilité politico-éthico-écologique et nous amènent à prendre soin du monde [5].
À la lumière de ces observations, ce numéro de la revue Dialogues francophones est consacré aux représentations littéraires des émotions environnementales dans les littératures contemporaines de langue française. Il explorera aussi bien les outils narratologiques, esthétiques et stylistiques de la mise en scène des émotions liées à l’environnement, que la vie affective des personnages à travers le prisme des questions politiques, culturelles et climatiques animant les débats contemporains sur l’écologie.
Les propositions de contribution peuvent porter sur l’un ou plusieurs des thèmes suivants (liste non exhaustive) :
– les émotions liées à l’illustration littéraire de l’activisme climatique ;
– les émotions et l’(in)justice affective accompagnant la mise en scène de l’éco-racisme ;
– les émotions et l’environnement dans les visions du monde non occidentales, par exemple dans les littératures autochtones du Québec et leur illustration de l’agentivité de l’environnement ;
– les émotions suscitées par la nature, les éléments naturels, les formations géographiques et la (re)découverte du terroir ;
– les émotions en lien avec la pétro-masculinité et les combustibles fossiles ;
– les émotions accompagnant le déni du changement climatique ;
– les émotions décorporalisées ou ressenties par des acteurs non animés ;
– les émotions des animaux non humains ;
– le rôle des émotions environnementales dans la construction de l’intrigue et des personnages, et les dimensions stylistiques et esthétiques de l’expression littéraire de ces émotions ;
– les relations entre les émotions et la pensée sur l’environnement, etc.
Modalités de soumission d’une proposition :
Les propositions de communication ne devront pas dépasser 300 mots et seront accompagnées d’une notice bio-bibliographique d’au plus 200 mots. Elles seront envoyées par courriel au format Word à ileana.eiben@e-uvt.ro et à diana.mistreanu21@gmail.com avant le 10 mars 2025.
Calendrier de publication :
Date limite pour l’envoi des propositions d’article : le 10 mars 2025 ;
Notification d’acceptation : le 20 mars 2025 ;
Remise de l’article final : le 30 mai 2025 ;
Évaluation en double aveugle par des experts externes : du 30 mai au 30 juillet 2025 ;
Envoi des évaluations aux contributrices/contributeurs : le 30 juillet 2025 ;
Remise de l’article final : le 30 septembre 2025 ;
Publication du numéro : fin 2025.
Ouvrages cités :
[1] Kals, Elisabeth et Markus Müller. « Emotions and Environment », in Susan D. Clayton (éd.), The Oxford Handbook of Environmental and Conservation Psychology, Oxford, Oxford University Press, 2012, p. 128-147.
[2] Laininen, Henna. « Climate Change in Me », 2022, en ligne : https://www.climatechangeinme.fi/?page_id=23&lang=en, consulté le 14.11.2024.
[3] Laininen, Henna. « Environmental Emotions », in « Climate Change in Me », 2022, https://www.climatechangeinme.fi/?page_id=38&lang=en, consulté le 14.11.2024.
[4] Laugier, Sandra. « Care et perception », in Patricia Paperman et Sandra Laugier (éds.), Le souci des autres, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2011, en ligne : https://doi.org/10.4000/books.editionsehess.11728, consulté le 14.11.2024 ; Laugier, Sandra. Tous vulnérables ? Le care, les animaux et l’environnement, Paris, Payot, 2012 ; Cf. Gefen, Alexandre. Réparer le monde. La littérature française face au XXIe siècle, Paris, José Corti, 2017.
[5] Pelluchon, Corine. Réparons le monde. Humains, animaux, nature, Paris, Rivages, 2020 ; Pelluchon, Corine. Éthique de la considération, Paris, Seuil, 2018.
Coordinatrices :
Ileana Neli Eiben (Université de l’Ouest de Timișoara) et Diana Mistreanu (Université de Passau)
- Responsable :
Centre d’études francophones, Université de l’Ouest de Timișoara, Roumanie - Url de référence :
https://dfrev.uvt.ro/ - Adresse :
Université de l’Ouest de Timișoara (UVT)
1.2 Le canon littéraire à l’épreuve du tournant transnational :usages, dispositifs, institutions (XIXe-XXIe siècles)
Nantes, les 2 et 3 octobre 2025
- Date de tombée (deadline) : 10 Mars 2025
- À : Nantes
Le colloque Le canon littéraire à l’épreuve du tournant transnational a pour objectif d’interroger la présence matérielle et symbolique d’auteurs étrangers dans des secteurs de la culture traditionnellement associés à la construction des identités nationales. Loin d’être isolés, les exemples de Shakespeare, de Goethe, de Pouchkine, de Chateaubriand ou de Beckett, pour n’en citer que quelques-uns, semblent mettre à l’épreuve toute conception nationaliste du patrimoine littéraire : l’aura de chacune de ces œuvres s’étend au-delà de l’empire, de la nation – et de la langue dans lesquels elles ont été créées. Faut-il pour autant en déduire que le phénomène de patrimonialisation connaît, pour certaines figures, une forme internationale, et que le canon transnational n’est pas qu’un oxymore ?
Pour examiner cette hypothèse, le colloque explore trois secteurs culturels en lien avec la construction des identités nationales : les monuments littéraires présents dans l’espace public, l’enseignement de la littérature et les collections éditoriales consacrées au patrimoine littéraire. Les biais du canon, les phénomènes d’invisibilisation et les oublis de l’histoire littéraire ont été largement commentés : le canon apparaît par définition hégémonique et entérine les hiérarchies culturelles et politiques. C’est ce qui rend les efforts de réflexivité théorique pour une plus grande conscience de ces mécanismes d’autant plus nécessaires (Solanki 2024). Placer la focale sur les usages, dispositifs et institutions canoniques qui entrent en jeu lors des passages de frontières permet d’approfondir la connaissance du fonctionnement des canons – conditions d’intégration, capacité d’ouverture du répertoire – et de mettre en évidence leur variabilité, leur caractère situé, fabriqué et pluriel. Le colloque se concentrera sur les XIXe, XXe et XXIe siècles, afin de mieux saisir la tension qui s’instaure entre la notion de canon littéraire et celle de littérature mondiale à l’heure de la contestation de la domination coloniale et de la mondialisation.
Les travaux récents sur l’histoire globale (Jay 2021) et le tournant transnational (Lyons/ Mollier 2012, Coignard/ Portes 2021), sur la notion d’internationalisation (Fondu/ Sapiro, 2023) rappellent l’importance de la dimension transnationale des faits culturels et sociaux. Dans quelle mesure cependant l’attelage entre « canon(s) » et « dynamiques transnationales » permet-il au fond d’actualiser et de problématiser à nouveaux frais la notion de « Weltliteratur » ? Peut-on échapper au phénomène des « panthéons étrangers » : « un Proust allemand, Fichte français, Hölderlin précurseur d’Heidegger, un Baudelaire de Benjamin ; un Shakespeare allemand » (Espagne 2013), qui sont autant d’exemples de réceptions particulières, nationales de l’étranger, sous l’effet de recontextualisations locales (Rumeau 2019) qui peuvent également se penser sous la forme de glocalisations littéraires (Haensler/ Heine/ Zanetti 2022) ? Ou bien la référence nationale du contexte de départ ou d’arrivée s’efface-t-elle aujourd’hui devant le statut d’écrivain universel, de « classique européen » ou d’écrivain (Wojcik/ Matuschek/ Picard/ Wolting 2019 ; Sapiro 2024) ou d’auteur mondial ? Peut-on étudier alors la fabrique de l’écrivain global sur le modèle de celle de l’écrivain national (Thiesse, 2019) ?
Trois domaines d’exploration
Bien qu’il soit souvent envisagé comme une liste abstraite, connue de tous et rarement énoncée pour elle-même en dehors du jeu de l’île déserte (Pradeau 2008) ou de celui des « Cent romans qui… », le canon littéraire est tributaire de ses concrétisations et du medium à travers lequel il prend forme. Le contexte dans lequel il est énoncé détermine en partie sa constitution et donc son ouverture aux auteurs internationaux. C’est pourquoi il nous a paru pertinent de définir un cadre médiatique précis, mais pluriel, pour l’exploration des rapports entre le canon et les dynamiques transnationales. Ce cadre médiatique permet également de mettre en regard les institutions qui ont pris en charge l’énonciation du répertoire canonique de leur époque. Parmi ces institutions, la statuaire publique, l’enseignement et l’édition constituent des terrains d’exploration complémentaires et comparables. Comparables par la place qu’elles réservent au grand public dans la conception de leurs objets et de leurs listes canoniques, les institutions envisagées sont complémentaires dans leurs rapports avec le champ politique et le champ économique. Si elles ont fait l’objet d’études spécialisées, il s’agit ici de confronter leurs logiques d’ouverture à des écrivains internationaux.
- Canons transnationaux et statuaire publique
Concrétisation monumentale des figures qui structurent la mémoire collective, la statuaire publique constitue l’une des manifestations les plus politiques du canon littéraire. Dans la mesure où elle est mise en œuvre par la puissance publique, des municipalités aux États, cette représentation des écrivain-e-s et autres « grands hommes » (Agulhon 1977 ; Bonnet 1998 ; Garval 2004 ; Gheerardyn 2016 ; Lalouette 2018) est en effet tributaire de l’équilibre des forces en présence, mais aussi d’une actualité qui peut conduire à la promotion de certaines figures plus rapidement que ne le font, par exemple, les manuels scolaires. Les conditions de l’accession à la visibilité (Heinich 2012) dans l’espace public sont celles d’un canon hétéronormé : la reconnaissance esthétique est conditionnée à l’utilité politique. Une autre caractéristique de cette forme de la canonisation est sa dimension sérielle, liée à la fonction d’ornement de la statuaire. Qu’en est-il des auteurs étrangers dans cette représentation monumentale du canon ? Si nombre de statues et de séries sont le fruit d’un nationalisme exacerbé au tournant du XXe siècle ou durant l’entre-deux guerres, la statuaire publique est aussi mobilisée, à la même époque, pour symboliser l’amitié entre les peuples, comme dans le cas de la statue de Shakespeare installée en 1916 à Paris. Les écrivains du canon, choisis pour leur capacité à représenter la nation (Bonnet 1998 ; Thiesse 2019), sont ainsi mobilisés dans le cadre d’échanges diplomatiques : les statues en l’honneur de Shakespeare, de Chateaubriand ou de Pouchkine ont pu constituer la manifestation concrète de relations diplomatiques entre le pays d’origine de ces écrivains et leurs pays d’accueil. Au-delà de la statuaire, c’est l’ensemble du marquage de l’espace public, de la toponymie aux plaques commémoratives, qui peut être porteur de cette diplomatie littéraire ou bien, au contraire, contribuer à l’exposition d’un canon transnational. Historiens et historiens de l’art et de la littérature ont mis en lumière les ressorts de la vogue statuomane à laquelle le culte des grands hommes donne lieu de la fin du XIXe siècle à la Seconde guerre mondiale. Mais qu’en est-il, dans la période la plus récente, des représentations de l’écrivain international ?
- Canons transnationaux et enseignement de la littérature
L’institution scolaire revêt une fonction centrale dans les processus de canonisation. Elle est déterminante dans la définition du classique entendu comme « auteur dont le nom constitue un capital symbolique et dont l’œuvre a subi un processus de canonisation par son inscription dans les programmes scolaires. » (Sapiro 2009). Elle est aussi décrite comme « un des lieux où, dans les sociétés différenciées, se produisent et se reproduisent les systèmes de pensée » (Bourdieu 2002). Les canons littéraires incarnent aux côtés d’autres aspects comme « les classifications » ou « les découpages chronologiques » (Jey 2019) une des dimensions de ce système de pensée de la littérature. Le caractère central de la littérature dans l’enseignement pour la plupart des pays occidentaux réside notamment dans la fonction d’éducation des élèves qu’on lui fait endosser en raison des valeurs dont on l’estime porteuse, notamment « l’appartenance à une communauté nationale […] ou linguistique » (Fraisse 2012). L’enjeu, souligné dès 2012 par Emmanuel Fraisse, est alors celui de l’articulation entre l’universel et le particulier, le national et le mondial, mais aussi pour nombre de pays ayant subi la colonisation notamment, l’articulation entre langue « nationale » et langue de la métropole. Nous voudrions revenir par ce colloque sur la place faite dans l’enseignement scolaire aux littératures étrangères et aux canons d’auteurs étrangers, dans une perspective diachronique. Quelles raisons poussent à l’ouverture du canon national ? Comment cette ouverture s’articule-t-elle à « l’homogénéité présumée du patrimoine national » (Catherine Dumas 2019) ? S’agit-il d’une entreprise de nationalisation de « l’Étranger comme étranger » (Dumas 2019) ou au contraire dans certains cas de la mise en évidence d’un patrimoine européen commun (Franco 2019) ? Comment les auteurs étrangers sont-ils sélectionnés ? La sélection reproduit-elle celle opérée dans les ouvrages d’histoire littéraire produits à l’étranger dans les pays d’origine (Weinmann 2014) ? Les anthologies à usage scolaire, les programmes de cours et de concours, les manuels (Goepper 2012) et les directives ou encore les pratiques relevant des cultures scolaires peuvent constituer autant de corpus à étudier.
- Canons transnationaux et collections patrimoniales
La collection éditoriale a très tôt revêtu une fonction d’éducation populaire et contribué à la construction des identités nationales, permettant d’asseoir la définition culturelle d’une nation en en édictant les canons littéraires (Cevallos 2014). Or, nombre de ces collections accueillent des titres étrangers en traduction. Comment sont-ils perçus dans une collection à vocation patrimoniale ? S’agit-il de « classiques universels » dont la fonction est alors de conférer par « voisinage » l’aura de classique aux textes nationaux de la collection ? Sont-ils intégrés graphiquement dans une seule et même collection ou ont-ils leur propre collection à part ? Inversement, que fait aux auteurs traduits cet élargissement du panthéon littéraire par importation (Albrecht 2012) ? Les maisons d’édition ne remplissent-elles pas malgré tout une fonction canonisante en les faisant passer d’une reconnaissance nationale à une reconnaissance internationale, d’un canon « national » à un « canon supranational » ?
Peut-on identifier plusieurs moments européens de créations de collections patrimoniales ? Dans le volume qu’ils ont co-édité, Miriam Nicoli et François Vallotton ont rappelé la dynamique transnationale qui fonde « le phénomène de la mise en collection », ainsi que la circulation des modèles éditoriaux, due notamment à l’existence de groupes éditoriaux transnationaux et du phénomène de la globalisation éditoriale (Sapiro 2009). Comment ces modèles sont-ils adaptés localement ou nationalement ? Le choix des textes publiés dans les collections patrimoniales varie-t-il localement, nationalement donnant lieu à des canons nationaux de textes du monde entier ? Les « bibliothèques étrangères » des différentes maisons d’éditions sont-elles à comprendre comme des ghettos et des lieux de relégation (Chevrel 1997) ? Éditer le patrimoine mondial de la littérature peut être aussi porté par une institution supranationale comme l’Unesco qui a joué un rôle actif dans « la création d’un canon littéraire mondial » avec un programme de traduction d’œuvres représentatives (Moura 2023). Comment s’articule la diplomatie culturelle avec le phénomène des collections éditoriales transnationales ? Est-il possible de penser des modèles de collections éditoriales internationales qui soient, aussi bien par le choix des textes publiés que par leur diffusion, en-dehors du canon, voire anti-hégémoniques (Schaub 2019) ?
Le colloque, qui se tiendra sur deux jours, réunira des chercheuses et chercheurs travaillant sur l’un ou l’autre de ces domaines et la question du canon littéraire afin de mettre en évidence, par la comparaison, les fonctions de ce canon transnational.
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Les propositions de contribution en français, en allemand ou en anglais (env. 300 mots) accompagnées d’une notice bio-bibliographique sont à envoyer à Mathilde Labbé, Bénédicte Terrisse et Werner Wögerbauer pour le 10 mars 2025 (mathilde.labbe@univ-nantes.fr, benedicte.terrisse@univ-nantes.fr et werner.woegerbauer@univ-nantes.fr). Les frais de déplacements et d’hébergement seront pris en charge en fonction des subventions obtenues. Une publication des articles issus du colloque est prévue.
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Organisation:
Mathilde Labbé (LAMO, Nantes Université)
Bénédicte Terrisse (CRINI, Nantes Université)
Werner Wögerbauer (CRINI, Nantes Université)
Comité scientifique:
Florence Baillet (Sorbonne Nouvelle)
Valérie Bénéjam (Nantes Université)
Claude Coste (Université de Cergy Paris)
Karine Durin (Nantes Université)
Marie Gaboriaud (Université de Gênes, Italie)
Thomas Garcin (Université de Paris)
Anthony Glinoer (Université de Sherbrooke)
Christine Lombez (Nantes Université)
David Martens (KU Leuven, Belgique)
Alexander Nebrig (Heinrich-Heine-Universität, Düsseldorf)
Michele Sisto (Université de Chieti-Pescara, Italie)
Paweł Zajas (Université de Poznań, Pologne)
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Bibliographie
Agulhon, Maurice, « La statuomanie et l’histoire », Ethnologie française, 1977, repris dans Histoire vagabonde, t. I, Paris, Gallimard, 1988.
Al-Matary, Sarah et Wilfert-Portal, Blaise, « Comment écrire une histoire mondiale de la littérature ? » [À propos de : Jérôme David, Spectres de Goethe. Les métamorphoses de la « littérature mondiale », Les Prairies Ordinaires, coll. « Essais », 2012], Lectures [en ligne], Les notes critiques, mis en ligne le 29 septembre 2013.
URL : http://journals.openedition.org/lectures/12316 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.12316
Ahr, Sylviane / Denizot, Nathalie (dir.), Les Patrimoines littéraires à l’école : usages et enjeux, Presses universitaires de Namur, 2013.
Baillet, Florence / Colin, Nicole (dir.), L’Arche Editeur. Le théâtre à une échelle transnationale, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2021.
Birus, Hendrik, « Goethes Idee der Weltliteratur. Eine historische Vergegenwärtigung », in Manfred Schmeling (Hrsg.), Weltliteratur heute. Konzepte und Perspektiven, Würzburg, Königshausen & Neumann, 1995, S. 5-28.
Bishop, Marie-France / Anissa Belhadjin (dir.), Les Patrimoines littéraires à l’école. Tensions et débats actuels, Paris, Honoré Champion, 2015.
Bloom, Harold, The Western Canon. The Books and School of the Ages, Harcourt Brace, 1994.
Blum-Barth, Natalia, « Transnationale Literatur oder Weltliteratur? Ein Konzeptualisierungsversuch am Beispiel jüdischer Autorinnen und Autoren », in Yearbook for European Jewish Studies, 2022, vol. 9, issue 1. DOI: https://doi.org/10.1515/yejls-2022-0002
Bonnet, Jean-Claude, Naissance du Panthéon. Essai sur le culte des grands hommes, Paris, Fayard, 1998.
Bouju, Emmanuel / Gefen, Alexandre (dir.), L’Émotion, puissance de la littérature, Pessac, PU de Bordeaux, 2013.
Bourdieu, Pierre, Impérialismes. Circulation internationale des idées et luttes pour l’universel, ed. par Jérôme Bourdieu, Franck Poupeau, Gisèle Sapiro, Paris, Raisons d’agir, 2023.
Bourdieu, Pierre, « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », in : Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 145, décembre 2002 : La circulation internationale des idées, p. 3-8. DOI : https://doi.org/10.3406/arss.2002.2793
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Bridet, Guillaume / Hertrampf, Marina Ortrud M. (dir.), Romain Rolland : un écrivain mondial ? München, AVM Édition, coll. Romain Rolland Studien / Etudes Romain Rolland, 2023.
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Fabre, Daniel (dir.), Émotions patrimoniales, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2013.
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Fraisse, Emmanuel, Les Anthologies en France, Paris, PUF, 1997.
Fondu, Quentin / Sapiro, Gisèle (dir.), Repenser l’internationalisation. Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2023, 1-2 (Nr. 246-247).
Franco, Bernard, « Poésie, belles lettres, littérature. Le cours de littérature au tournant du XVIIIe au XIXe siècle », in : Martine Jey / Laetitia Perret (dir.), L’idée de littérature dans l’enseignement, Paris, Éd. Classiques Garnier, coll. Rencontres, 2019, p. 95-107.
Gheerardyn, Claire, La Statue dans la ville : littératures européennes, russes et américaines à la rencontre des monuments (XIXe – XXIe siècles). Thèse de doctorat sous la direction de Guy Ducrey, Strasbourg, 2016).
Goepper, Sibylle, « Trois outils institutionnels au service d’un canon littéraire commun : Le Manifeste pour l’enseignement des littératures européennes, le manuel Lettres européennes et le Prix européen de littérature », in : Ralf Zschachlitz / Fabrice Malkani (dir.), Pour une réelle culture européenne ? Au-delà des canons culturels et littéraires nationaux, Paris, L’Harmattan, 2012, p. 161-179.
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1.3 Discours contre-hégémoniques dans l’océan Indien et en Afrique : Penser et écrire un monde en commun ? (La Réunion)
- Date de tombée (deadline) : 14 Mars 2025
- À : Université de La Réunion, Saint-Denis
Calendrier
Publication de l’appel à communication : semaine du 6 janvier 2025
Date limite de soumission des résumés : vendredi 14 mars 2025
Notification d’acceptation : 15 avril 2025
Programme prévisionnel : 23 juin 2025
Dates du colloque : 12-14 novembre 2025
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Modalités de soumission
Un résumé de 500 mots et une notice biographique de 150 mots à envoyer aux organisatrices et organisateurs : valerie.magdelaine@univ-reunion.fr , issa.kante@univ-reunion.fr , veronique.bonnet8@wanadoo.fr , yolaine.parisot@u-pec.fr
Comité d’organisation
– ASSANI, Meila, Université de La Réunion,
– BALASUBRAMANIAN, Jenni, Tagore Government Arts and Science College, Inde
– BARET, Christelle, Université de La Réunion
– BONNET, Véronique, Université Sorbonne Paris-Nord,
– HUET, Elisa, Université de La Réunion
– KANTÉ, Issa, Université de La Réunion
– MAGDELAINE-ANDRIANJAFITRIMO, Valérie, Université de La Réunion
– PARISOT, Yolaine, Université Paris-Est Créteil (UPEC)
– TOQUET, Carla, Université Paris Nanterre
Soutenu par l’Observatoire des Sociétés de l’océan Indien – OSOI-FED4127
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Appel à communications (English version follows)
Dans un monde en proie à diverses formes d’impérialisme, les grandes puissances et les multinationales, bénéficiant souvent de la complicité ou de la résignation des élites locales, cherchent à imposer leur conception du monde et à maintenir leur domination sur les pays dits du « Tiers Monde » ou du « Sud ». Les îles du sud-ouest de l’océan Indien, qu’elles soient départements français ou Nations indépendantes, sont aux prises avec des formes différentes, mais rémanentes, de colonialité de la pensée et du pouvoir auxquelles, par des soubresauts ou par des stratégies constituées, elles tentent d’échapper. À rebours de ces tentatives d’asservissement, d’autres discours, prenant parfois la forme de contre-discours, se sont imposés (S. B. Diagne, M. Diouf, N. Etoke, P. Hountondji, L. Miano, A. Mbembe, B. Mouralis, V. Mudimbe, F. Sarr, F. Vergès, N. wa Thiong’o, K. Wiredu…) qui prônent un renversement des logiques impérialistes et une déconstruction des mécanismes hégémoniques à l’œuvre depuis des siècles en Afrique (en l’occurrence subsaharienne) comme dans les zones anciennement colonisées, dont l’océan Indien. Plus encore, des formes de convergence entre îles de l’océan Indien et Afrique francophone apparaissent à travers le maniement de concepts et de notions réappropriés et réinvestis dans des sens parfois différents. Ainsi peut-on voir, dans les essais de certains intellectuels africains francophones ou lors des Ateliers de la pensée à Dakar, apparaître des allusions à la notion de créolisation (voir M. Arnold, 2021) ou aux structures sociales rhizomiques définissant généralement les situations créoles – usage qui se fait souvent dans l’ignorance des problématiques spécifiques à l’océan Indien. Inversement, on constate, après un évitement profond de l’Afrique, qui n’avait été présente qu’à titre sporadique (rôle de Rabemananjara dans la négritude et Présence africaine ; « négritude mauricienne » tissant des liens avec Senghor…), que ces relations symboliques, ainsi qu’un certain désir de « devenir africain » (A. Mbembe), s’intensifient. C’est le cas dans le monde littéraire et artistique, où l’on voit des mentions récurrentes au « Nègre » de Césaire et à l’Afrique (notamment dans la poésie de Raharimanana, de Djailani…). Au sein du monde associatif et dans ses manifestations sur les réseaux sociaux (Rasine Kaf, Fondation Héva) s’exprime la volonté d’une reconnaissance accrue de la part « noire » de l’identité créole ainsi que de formes de panafricanisme, au risque d’une certaine radicalité idéologique, souvent revendiquée par certains mouvements politiques, par exemple les Economic Freedom Fighters (EFF) en Afrique du Sud. Ces mouvements intellectuels ou militants associatifs et politiques œuvrent à des rapprochements qui sont des résonances et des allusions symboliques plus que des références, mais qui ont un objectif commun, celui de lutter contre des représentations et des discours hégémoniques. Dans le discours intellectuel, ces résonances sont souvent issues d’un tissu théorique et référentiel mondialisé. On ne les retrouve pas dans les discours politiques, en particulier africains, qui visent une portée plus directement décoloniale en se recentrant essentiellement sur les problématiques propres à l’Afrique. C’est autour de ces croisements de références – ou de leur absence – à un « devenir africain » de l’Afrique comme des îles de l’océan Indien que nous nous interrogerons, pour mieux observer leur volonté contre-hégémonique, mais aussi les limites de ces tentatives de recentrement sur soi, voire la constitution de nouvelles hégémonies notionnelles et discursives.
Issu du vocabulaire politique, le concept d’hégémonie a pris une ampleur particulière à la suite des écrits d’Antonio Gramsci, et s’est élargi à plusieurs champs disciplinaires. Dans cette perspective gramscienne, la transposition de ce concept à différentes problématiques permet d’analyser les diverses modalités d’adhésion et de domination hégémoniques – celles-ci s’appuyant sur une série d’idées, de valeurs, de croyances et de comportements visant à renforcer le pouvoir et l’idéologie de l’élite (Savoie et Rizzuto, Lexique Socius). Dans l’océan Indien et sur le continent africain, le discours contre-hégémonique dans son acception large, que l’on peut définir comme l’ensemble des pratiques et formes discursives qui remettent en cause les idéologies, pratiques et structures hégémoniques, s’érige en moyen de résistance et comme nouveaux champs de réappropriation anti-impérialiste, décoloniale, antiraciste et égalitaire. On gardera à l’esprit, comme le rappelle M. Angenot (1989), qu’une entité cognitive ou discursive dominante (hégémonique) à une époque donnée peut également entrer en composition avec de multiples stratégies (contre-hégémoniques) qui la contestent, l’antagonisent, et en altèrent les éléments. En proposant une alternative aux différentes strates et manifestations politiques, culturelles et linguistiques de l’hégémonie, de quelles façons les discours contre-hégémoniques dans l’espace indianocéanique et africain visent-ils à penser, à écrire et à établir des possibilités de changement social, d’émancipation et d’autodétermination ? Les discours (littéraires, artistiques, politiques, médiatiques…), panafricanistes, contre-hégémoniques et décoloniaux, posent évidemment la question de savoir dans quelle mesure ils parviennent à une « provincialisation de l’Europe » (D. Chakrabarty) et à un recentrement sur soi sans mettre en place de nouvelles hégémonies ou sans s’engager dans « une recherche hégémonique » (J.-F. Bayart). Plus encore, que dit le recours à des points de convergence, jusque-là inédits, d’une volonté contre-hégémonique émanant des Suds et à destination des Suds ? Il est en effet pertinent que ces réflexions soient réinfléchies en investissant la question indianocéanique trop souvent minorée, voire oubliée, et en prenant autant en considération les discours politiques africains que des essais devenus parfois « nouveau catéchisme médiatique » (Elgas; Mangeon). Il s’agit en outre de proposer un recentrement des discours et des épistémès et un questionnement sur les notions d’hégémonie/contre-hégémonie: voit-on naître de nouvelles hégémonies postcoloniales ? On peut se demander si, de manière sous-jacente, ce recentrement cherche à créer « un monde en commun » entre les îles et archipels du sud-ouest de l’océan Indien et le continent.
Ce colloque international pluridisciplinaire entend analyser aussi bien les écrits, littératures et arts des îles du sud-ouest de l’océan Indien invoquant l’Afrique dans le but de créer de nouvelles solidarités « des suds » voire d’une « Afrasian sea » (Karugia et Erll) que, à rebours, la façon dont les discours africains construisent leurs propres stratégies d’émancipation, et ce, dans leur dimension poétique, anthropologique, politique et médiatique. Pour le dire autrement, l’une des questions majeures que pose ce colloque est de savoir comment les discours (littéraires, politiques et médiatiques) visant une émancipation, une décolonisation de la pensée indianocéanique comme de la pensée africaine et une réévaluation de la notion de créolisation (qu’elle soit expressément mentionnée ou sous-jacente) permettent de dessiner de nouvelles « relationalités » voire un « en-commun » ou bien s’ils établissent de nouveaux champs de force entre îles de l’océan Indien et continent africain. S’intéressant particulièrement aux discours contre l’hégémonie politique et culturelle (A. Gramsci), l’hégémonie discursive et langagière (M. Angenot, 1989), et l’hégémonie médiatique, cet appel à communication invite, dans une démarche interdisciplinaire, à s’interroger sur la façon dont ces différentes formes de discours essaient de déconstruire les idéologies, structures et normes sociales et culturelles dominantes. Ces constructions et stratégies discursives témoignent-elles d’une volonté de rapprochement des îles de l’océan Indien avec l’Afrique, et d’une recherche de réévaluation de leur histoire commune ?
Quelques pistes de réflexion :
– Quel est le degré de pénétration de l’idée d’une « Afrique au futur » (Mangeon, 2022) dans l’océan Indien, et dans quels types de discours ?
– Comment s’exprime, et à travers quels supports, la part noire et africaine longtemps minorée des identités des îles de l’océan indien ?
– La rencontre entre une « africanisation » de la pensée et les mutations immédiatement contemporaines de l’océan Indien permet-elle la mise en place de nouveaux discours et de nouvelles esthétiques ?
– Quelles sont les nouvelles formes de cosmopolitismes des Suds qui apparaissent dans les divers discours et essais africains et quelles en sont les résonances pour les îles du sud-ouest de l’océan Indien ?
– De quelle manière peut-on éclairer la pensée et le devenir des îles de l’océan Indien à la lumière des nouvelles pensées africaines ?
– Comment ces pensées, en passe de devenir de nouveaux discours hégémoniques du « Sud global », s’articulent-elles avec les anciennes utopies de l’indianocéanisme ?
– Dans quelle mesure les représentations idéologiques et politiques dans les questionnements et repositionnements des acteurs politiques, intellectuels et de la société civile se présentent-elles différemment, de façon similaire, inclusive ou exclusive dans l’océan Indien et en Afrique ?
– Quel est le degré d’articulation entre pensées contre-hégémoniques et discours politiques décoloniaux africains ?
– Comment est-il, poétiquement et politiquement, possible de « faire pays » (Chamoiseau et al., 2023) sans reconduire, dans la pratique, un geste hégémonique, d’où qu’il vienne ?
Axes et perspectives d’études
Axe 1 : Littératures (orales, écrites, plurilingues) et arts :
– Réévaluation des rêves d’unification de l’indianocéanisme à la lumière des pensées africaines contemporaines.
– Conception et inscriptions d’un « devenir nègre » ou d’un « devenir africain du monde » (A. Mbembe).
– Inscriptions du « Nègre » dans les littératures contemporaines de l’océan Indien.
– Retour sur les formes de « négritude » dans l’océan Indien (J. Rabemananjara, R. Noyau, E. Maunick…).
– Inscriptions de l’Afrique ou du Noir dans les arts plastiques contemporains de l’océan Indien (« artcréologie » de W. Zitte…), liens avec l’Afrique de l’Est et du Sud dans les arts plastiques, la musique, la danse contemporaine.
– Ecritures de la migration et des frontières.
– Modalités de représentation d’une « Afrasian Sea » : une volonté d’écrire « les Suds » apparaît-elle et comment met-elle en relation Afrique, Inde et océan Indien ?
– Ecocritique partagée pour la mise en procès d’une dévastation transnationale des ressources.
– Pensée africaine et réévaluation de la notion de créolisation.
– Traductions et intraduisibles : Nations, frontières, migrations, création d’un « En-commun » ?
Axe 2 : Analyse de discours et linguistique critique :
– Analyse du discours dite « française » (A. O. Barry, D. Maingueneau, S. Moirand, A.-M. Paveau…), analyse des discours médiatiques (P. Charaudeau, S. Moirand…) Critical Discourse Studies (N. Fairclough, T. A. van Dijk…).
– Discours et idéologies anti-néocoloniales, anti-impérialistes, décoloniales, panafricanistes dans les sociétés du sud-ouest de l’OI et les sociétés africaines
– Conception du monde et représentations (contre-)hégémoniques des sociétés, des cultures, des langues et des nations.
– Rôle contre-hégémonique des médias : traditionnels, numériques et des réseaux sociaux.
– Activisme en ligne et élaboration de discours contre-hégémoniques.
– L’activisme environnemental et le développement durable comme formes de résistance.
Axe 3 : Pensées et théories
– Réévaluation de la pertinence et des intérêts pour l’océan Indien des essais contemporains sur la traduction
– Réhabilitation philosophique du panafricanisme
– Universalisme, « pluriversalisme », agentivité ou antiennes,
– Utopies cosmopolitiques, « Afrofuturisme », « Afrotopia »
– Liens entre créolisation et Ateliers de la pensée (M. Arnold)
– Représentation de soi et de l’autre dans le discours contre-hégémonique.
– Black feminism dans l’océan Indien ainsi qu’en Afrique, nouvelles masculinités contre-hégémoniques, questions queer et d’identité, genre et hégémonie (R. Connell et J. Messerschmidt, R. Connell).
1.4 Call for Papers: Counter-Hegemonic Discourses in the Indian Ocean and in Africa: Thinking and Writing a Shared World?
In a world beset by various forms of imperialism, the great powers and multinational companies, often benefiting from the complicity or resignation of the local elites, seek to impose their conception of the world and to maintain their domination over countries of the so-called “Third World” or “Global South”. The islands in the south-western Indian Ocean, whether independent nations or French overseas territories, have been facing different but persistent forms of coloniality of the mind and the power system, from which they unsteadily or strategically attempt to escape. To challenge these forms of subjugation, wide range of intellectual discourses, often expressed as counter-discourses, have emerged (S. B. Diagne, M. Diouf, N. Etoke, P. Hountondji, L. Miano, A. Mbembe, B. Mouralis, V. Mudimbe, F. Sarr, F. Vergès, N. wa Thiong’o, K. Wiredu, etc.). They advocate a reversal of the imperialist logic and a deconstruction of the hegemonic mechanisms that have been at work for centuries in Africa (particularly in sub-Saharan Africa) as well as in other formerly colonized societies, including the Indian Ocean ones. Interestingly, forms of convergence between the islands of the Indian Ocean and French-speaking Africa have been emerging through the use of concepts and notions that have been re-appropriated and reinvested, sometimes with different or subtle meanings. For instance, in the essays of some French-speaking African intellectuals or at the Ateliers de la pensée in Dakar, there are allusions to the notion of creolization (see M. Arnold, 2021) or to rhizomatic social structures, which is generally applied to Creole contexts – though this usage often overlooks issues specific to the Indian Ocean. Similarly, after a period of profound avoidance of Africa, which had only been present sporadically (Rabemananjara’s role in negritude and Présence africaine, the “Mauritian negritude” forging connections to Senghor, etc.), there is now a re-appropriation of symbolic relationships as well as a certain desire to “becoming African” (A. Mbembe). This can be seen in the literary and artistic expressions, with recurring references to Cesaire’s notion of “Nègre” and to Africa (particularly in the poetry of Raharimanana and Djailani…). In the sphere of associations and their activism on social networks (Rasine Kaf, Fondation Héva, for example), there is a desire for a greater recognition of the “black” portion of Creole identities. Certain forms of pan-Africanism are also endorsed and may lean toward ideological radicalism – an approach openly advocated by some political movements, such as the Economic Freedom Fighters (EFF) in South Africa. Whether intellectual movements or militant and political organizations, they all seek to create connections that are more resonances and symbolic allusions than actual references. Yet they share a common objective: the fight against hegemonic representations and discourses. In the intellectual discourse, these resonances often stem from a globalized theoretical and referential fabric. They are absent from political discourses, especially in Africa, which primarily pursue a decolonial fight focused on issues specific to Africa. This conference aims to reflect on the intersections of these references (or their absence) to a “becoming African” of Africa as well as of the islands of the Indian Ocean, in order to better understand not only their counter-hegemonic intentions but also the limits of the attempts to refocus on oneself, or even the emergence of new notional and discursive hegemonies.
Stemming from the political vocabulary, the concept of hegemony took on particular importance following Antonio Gramsci’s writings, and has been extended to a number of disciplines. In this Gramscian perspective, the transposition of this concept to various issues enables the analysis of the different modes of hegemonic adherence and domination, which are based on a system of ideas, values, beliefs and attitudes aimed at reinforcing the power and ideology of the elite (Savoie and Rizzuto, Lexique Socius). In the Indian Ocean and on the African continent, the counter-hegemonic discourse in its broadest sense (i.e. all discursive forms and practices which challenge hegemonic ideologies, practices and structures) emerges as a means of resistance and as a new field of anti-imperialist, decolonial, anti-racist and egalitarian re-appropriation. As M. Angenot (1989) argues, a dominant (hegemonic) cognitive or discursive entity at a given time can also be combined with multiple (counter-hegemonic) strategies which oppose it, antagonize it and alter its elements. Adopting an alternative to the various political, cultural and linguistic strata and manifestations of hegemony, in what ways do counter-hegemonic discourses in the Indian Oceanic and African societies seek to think, write and forge possibilities for social change, emancipation and self-determination? The counter-hegemonic, pan-Africanist and decolonial discourses (whether literary, artistic, political, media, etc.) raise the question of how they somehow lead to a “provincialization of Europe” (D. Chakrabarty) and to a self-refocusing which would not establish new hegemonies or engage in “hegemonic search” (J.-F. Bayart). Additionally, what does the recourse to hitherto unseen points of convergence tell us about a counter-hegemonic intent from the South towards the South? It is indeed relevant to rethink these issues by integrating the Indian-oceanic question, which has often been marginalized or even forgotten, and by giving equal consideration to African political discourses and essays that have sometimes become a kind of “new media catechism” (Elgas; Mangeon). Moreover, the aim is also to propose a refocusing of discourses and epistemes and to question the concepts of hegemony and counter-hegemony: are we witnessing the emergence of new postcolonial hegemonies? Can this refocusing be seen as an underlying attempt to create “a world in common” between the islands and archipelagos of the south-west Indian Ocean and the continent.
This multidisciplinary international conference aims to analyze not only the writings, literatures and arts of the islands of the south-west Indian Ocean which invoke Africa in order to create new solidarities “of the Souths” or even for an “Afrasian sea” (Karugia and Erll), but also, in reverse, the way in which African discourses construct their own strategies of emancipation, and particularly in their poetic, anthropological, political, and media dimensions. To put it differently, one of the major questions brought up by this conference is to understand how these discourses (literary, political and media) – which pursue the emancipation and decolonization of both the Indianoceanic and African thought and a re-evaluation of the notion of creolization, whether explicitly mentioned or underlying – can help to shape new “relationalities” or even a “common ground”. Could they establish new fields of force between the islands of the Indian Ocean and the African continent? Focusing particularly on discourses against political and cultural hegemony (A. Gramsci), discursive and linguistic hegemony (M. Angenot, 1989), and media hegemony, this conference invites interdisciplinary perspectives to examine how these various forms of discourse attempt to deconstruct dominant ideologies, and social-cultural structures and norms. Do these discursive constructions and strategies reflect a desire to bring the islands of the Indian Ocean closer to Africa, and to seek a reappraisal of their shared history? Researchers are invited to address the questions outlined above, as well as the following topics – this list is not exhaustive:
– What is the degree of spreading of the idea of the “future of Africa” (Mangeon, 2022) in the Indian Ocean, and in what types of discourses?
– How and through what media is expressed the historically downplayed black and African part of the identities in the Indian Ocean islands?
– Does the encounter between an “Africanization” of thought and the immediately contemporary mutations of the Indian Ocean allow the implementation of new discourses and new aesthetics?
– What are the new forms of cosmopolitanism of the Souths that emerge in the various African discourses and essays, and what are the resonances for the islands of the southwest Indian Ocean?
– How can we clarify the thought and future of the islands of the Indian Ocean in the light of new African thoughts?
– How do these thoughts, which are in the process of becoming new hegemonic discourses of the “Global South”, articulate with the old utopias of Indianoceanism?
– To what extent are ideological and political representations in the questioning and repositioning of political, intellectual, and civil society actors expressed differently, similarly, inclusively or exclusively in the Indian Ocean and in Africa?
– What is the degree of articulation between counter-hegemonic thinking and African decolonial political discourse?
– How is it possible, poetically and politically, to “make a country” (Chamoiseau et al., 2023) without, in practice, renewing a hegemonic gesture, wherever it stems from?
Panels and perspectives of analysis
Panel 1: Literature (oral, written, multilingual) and the arts:
– Reassessment of dreams of unification of Indianoceanism in the light of contemporary African thoughts.
– Conception and inscriptions of a “becoming Black” or a “becoming African of the world” (A. Mbembe).
– Inscriptions of the “Black” in contemporary literature of the Indian Ocean.
– A look back at forms of “negritude” in the Indian Ocean (J. Rabemananjara, R. Noyau, E. Maunick, etc.).
– Inscriptions of Africa or blackness in the contemporary visual arts of the Indian Ocean (“art-creology” by W. Zitte, etc.), and connexions with East and South Africa in the visual arts, music and contemporary dance.
– Migration and border writings.
– Perspectives on the notion of “Afrasian Sea”: is there a desire to write “the Souths”, and how does it connect Africa, India and the Indian Ocean?
– A shared ecocriticism for putting on trial the transnational devastation of resources.
– African thought and the re-evaluation of the notion of creolization.
– Translation and untranslatable: nations, borders, migrations, the creation of an “In-common”?
Panel 2: Discourse analysis and critical linguistics
– French discourse analysis (A. O. Barry, D. Maingueneau, S. Moirand, A.-M. Paveau…), media discourse analysis (P. Charaudeau, S. Moirand…) Critical Discourse Studies (N. Fairclough, T. A. van Dijk…).
– Anti(neo)colonial, anti-imperialist, decolonial and pan-Africanist discourses and ideologies in south-western Indian Ocean and African societies.
– (Counter-)hegemonic worldviews and representations of societies, cultures, languages and nations.
– The counter-hegemonic role of the media: traditional, digital and social networks.
– Online activism and the spreading of counter-hegemonic discourses.
– Environmental activism and sustainable development as forms of resistance.
Panel 3: Thoughts and theories
– Reassessment of the relevance and interest for the Indian Ocean of contemporary essays on translation.
– Philosophical rehabilitation of pan-Africanism
– Universalism, “pluriversalism”, agentivity or antiphons.
– Cosmopolitical utopias, “Afrofuturism”, “Afrotopia”.
– Connexions between creolization and Ateliers de la pensée (M. Arnold).
– Representation of the self and the other in counter-hegemonic discourse.
– Black feminism in the Indian Ocean and Africa, new counter-hegemonic masculinities, queer and identity issues, gender and hegemony (R. Connell and J. Messerschmidt, R. Connell).
Pistes bibliographiques
Textes littéraires
Cabon, Marcel. Kélibé-Kéliba. Port-Louis, Mauritius Printing, 1956.
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Djailani, Nassuf. Une saison aux Comores. Moroni, KomEDIT, 2014.
—. L’Irrésistible nécessité de mordre dans une mangue. Moroni, KomEDIT, 2014.
Elbadawi, Soeuf. Un dhikri pour nos morts. La rage entre les dents. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2013.
Lorraine, Alain. Tienbo le rein et Beaux Visages cafrines sous la lampe. Paris, L’Harmattan, 1975.
—. Sur le black. Saint-Denis, Page libre, 1990.
Martial, Alain-Kamal. Cicatrices. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2011.
Maunick, Edouard J. Les Manèges de la mer. Paris, Présence africaine, 1964.
—. Ensoleillé vif. Paris, éditions Saint-Germain–des-Prés, 1976.
—. En mémoire du mémorable. Paris, L’Harmattan, 1979.
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Noyau, René. Œuvres, 4 vol.. Ed. par Gérard Noyau et Robert Furlong. Port-Louis, Pamplemousses Editions, 2012.
Raharimanana. Les Cauchemars du gecko. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2011.
—. “Raharimanana : Journal du vide 3” https://blogs.mediapart.fr/theatre-divry/blog/020318/raharimanana-journal-du-vide-3
Raharimanana, Tisser. Montréal, Mémoire d’encrier, 2021.
Renaud, Pierre. Pour une même bâtardise. Trou d’eau douce, Alma, 1995.
Robèr, André. Carnets de retour au pays natal. Ille-sur-Tèt, K’A, 2002.
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Ouvrages et articles
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1.5 Théâtre et femmes au Québec et au Canada francophone (revue Nouvelles études francophones, NÉFI)
- Date de tombée (deadline) : 15 Mars 2025
- À : Revue Nouvelles études francophones
Un appel à articles est lancé pour un dossier thématique de la revue Nouvelles études francophones (NÉF) sur le sujet de “Théâtre et femmes au Québec et au Canada francophone.
Nous savons que la recherche sur la contribution des femmes au théâtre n’est pas nouvelle et qu’il est possible de retracer dans le temps des études qui interrogent l’évolution de la place qu’elles occupent dans les différentes sphères de l’espace théâtral. Il nous semble cependant qu’il reste encore beaucoup à faire sur ce sujet dans les contextes québécois et franco-canadien.
Au Québec, on s’est notamment intéressé au “théâtre-femmes” (dossier de la revue Jeu en 1980), au “théâtre des femmes” (Desrochers), aux “nouveaux territoires féministes” (Jobin), au travail de certaines dramaturges comme Carole Fréchette, Jovette Marchessault, Pol Pelletier, Dominick Parenteau-Lebeuf, ou encore la parole des personnages féminins au théâtre (Robert, “L’impossible parole des femmes”). On a aussi étudié quelques thématiques féminines telles que le féminisme (Robert, “Théâtre et féminisme au Québec”), la maternité (Hains) et le militantisme (Garneau). Malgré cette présence des femmes comme sujet de la recherche au théâtre, des ouvrages comme Femmes en scène (Doré) et les rapports récents d’Espace Go (“La place des femmes en théâtre”, “La Sentinelle #2”) rappellent que cette présence reste fragile et qu’il est encore nécessaire de rendre visible le travail des femmes.
Ceci est particulièrement vrai du côté des communautés franco-canadiennes où la voix des femmes se trouve souvent marginalisée dans l’étude des productions artistiques en général, et théâtrales en particulier. Hormis quelques travaux isolés (Bosley, Bourque, Paré), la contribution des femmes a souvent été effacée de l’histoire du théâtre (Beddows, Nolette, O’Neill-Karch).
Le projet du dossier thématique pour lequel nous lançons cet appel a comme objectif principal de creuser la réflexion sur le théâtre des femmes au Québec et d’élargir la recherche franco-canadienne sur le théâtre. La publication dans NÉF permettra également aux autrices et aux auteurs du dossier de s’adresser à un large lectorat de spécialiste des littératures des francophonies mondiales. Nous cherchons des contributions qui aborderont, mais pas exclusivement, les sujets suivants :
- La dramaturgie des femmes et les formes du théâtre féminin ou féministe (intimisme, monologue, chœur, etc.);
- Les personnages féminins et la distribution des rôles féminins;
- Le théâtre féministe et autres politiques du théâtre des femmes (théâtre queer ou lesbien, maternité, écoféminisme, etc.);
- Les femmes, l’histoire du théâtre et les archives théâtrales;
- Les scènes et les publics du théâtre des femmes (amateur, religieux, jeune public, etc.);
- Les femmes à la mise en scène ou à l’avant-scène; les femmes et les métiers du théâtre, à l’administration des théâtres, au sein des festivals de théâtre, à la médiation théâtrale; les femmes comme enseignantes d’art dramatique et éditrices de théâtre;
- Les femmes et la performativité ou performance du genre; les femmes au carrefour d’autres formes de minorisation.
—
Nous invitons les collaboratrices et les collaborateurs à envoyer une proposition d’article de 300 mots à Sandrine Duval (sandrine.duval@mail.mcgill.ca), Nicole Nolette (nnolette@uwaterloo.ca) et Jimmy Thibeault (Jimmy.Thibeault@usainteanne.ca), avant le 15 mars 2025.
Les articles dont les propositions seront retenues devront être soumis avant le 15 août 2025. Ceux-ci devront compter une vingtaine de pages, soit de 5000 à 6000 mots excluant la bibliographie et un résumé de 150 mots qui devra également être fourni.
—
Bibliographie
Boehringer, Monika. “Les mots pour se/le dire : trois temps forts dans l’Acadie au Féminin : Antonine Maillet, Dyanne Léger, France Daigle.” Francophonies d’Amérique. no 37, 2014, pp. 173-201.
Bosley, Vivien. “Festival, francophonie et femmes de théâtre.” Cahiers franco-canadiens de l’Ouest. vol. 5, no 1, printemps 1993, pp. 67-81.
Bourque, Denis. “Trois générations de femmes écrivaines en Acadie : Antonine Maillet (1929-), France Daigle (1953-), et Emma Haché (1980-).” Quebec Studies. vol. 61, pp. 53-75.
Bourque, Denis. “Le théâtre acadien des années 2000.” Littérature acadienne du 21e siècle. Coordonné par Cécilia W. Francis et Robert Viau. Éditions Perce-Neige, 2016, pp. 213-223. Coll. Archipel / APLAQA.
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Couillard, Marie et Lara Mainville. “Profession : Femme de théâtre.” Liaison. no 74, 1994, pp. 22-25.
Cardinal, Linda. “La recherche sur les femmes francophones vivant en milieu minoritaire : un questionnement sur le féminisme.” Recherches féministes. vol. 5, no 1, 1992, pp. 5‑29, https://doi.org/10.7202/057668ar. Consulté le 18 novembre 2024.
Cyr, Catherine. “Ambivalences du maternel et du féminin dans le théâtre de Dominick Parenteau-Lebeuf et d’Évelyne de la Chenelière.” Génération(s) au féminin et nouvelles perspectives féministes. Coordonné par Adrien Rannaud, Lori Saint-Martin, et Julie Beaulieu. Codicile éditeur, 2018, pp. 177-207.
David, Gilbert, coordonnateur. “Une dramaturgie à soi : L’écriture du théâtre des femmes au Québec.” L’Annuaire théâtral. no 46, 2009, https://www.erudit.org/fr/revues/annuaire/2009-n46-annuaire3980/. Consulté le 18 novembre 2024.
Desrochers, Nadine. “Le théâtre des femmes.” Le théâtre québécois, 1975-1995. Coordonné par Dominique Lafon. Fides, 2001, pp. 111-132.
Doré, Isabelle, Marie Ouellet, Anne-Marie Cousineau et Louise Bombardier. Femmes en scène. Pleine lune, 2018.
Espace Go. “La place des femmes en théâtre : chantier féministe. Du 8 au 13 avril 2019. Rapport.” 2019, https://indd.adobe.com/view/8ffb838b-bfff-4743-8784-50ebfd36d071. Consulté le 18 novembre 2024.
Espace Go. “La Sentinelle # 2 : Pour l’avenir Du 1er au 3 février 2023. Rapport.” 2023. https://indd.adobe.com/view/188d69ef-bde2-445f-855a-f072ea372839. Consulté le 6 décembre 2024.
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Forsyth, Louise H.. “Introduction Les femmes dans le théâtre du Québec et du Canada / Women in the Theatre of Quebec and Canada.” Theatre Research in Canada / Recherches théâtrales au Canada. vol. 8, no 1, 1987.
Garneau, Marie-Claude et Isabelle Montpetit. “Femmes pour l’Équité en Théâtre : célébration d’un consensus.” Jeu : revue de théâtre. no 165, 2017, pp. 68‑71.
Garneau, Marie-Claude. “L’intertextualité dans la dramaturgie féministe : la construction de ‘générations symboliques’ de femmes dans le théâtre de Jovette Marchessault.” Génération(s) au féminin et nouvelles perspectives féministes. Coordonné par Julie Beaulieu, Adrien Rannaud et Lori Saint-Martin. Codicile éditeur,. 2018. Coll. Prégnance.
Garneau, Marie-Claude. Néolibéralisme, postféminisme et militantisme : la liberté de choix dans la dramaturgie des femmes au Québec (2015-2019). 2023. Université d’Ottawa, Thèse de doctorat.
Hains, Lyne. Voix de mères et voix de filles dans le théâtre des femmes au Québec depuis 1960. 2010. Université du Québec à Montréal, Thèse de doctorat.
Hotte, Lucie. “Être écrivaine en contexte minoritaire franco-canadien (1970-1985).” Regenerations/ Régénérations Canadian Women’s Writing/ Écriture des femmes au Canada. Coordonné par Marie Carrière et Patricia Demers. Presses de l’Université d’Alberta, 2014, pp. 141-164.
Hurley, Erin. De l’Expo 67 à Céline Dion. Essai sur la performance nationale. Traduit par Anne-Marie Regimbald. Nota bene, 2017.
Jobin, Emilie, coordonnatrice. “Dossier – Nouveaux territoires féministes.” JEU revue de théâtre. no 156, 2015.
Melançon, Johanne, coordonnatrice. Écrire au féminin au Canada français. Prise de parole, 2013.
Moss, Jane. “La création recréée : La femme artiste au théâtre.” L’Autre lecture : La critique au féminin et les textes québécois. Coordonné par Lori Saint-Martin. XYZ, 1992, pp. 77‑86.
Nolette, Nicole. Traverser Toronto. Récits urbains et culture matérielle de la traduction théâtrale. Presses de l’Université de Montréal, 2024.
O’Neill-Karch, Mariel. “ Le théâtre à Ottawa 1870-1880 : femmes s’abstenir.” Theatre Research in Canada/Recherches théâtrales au Canada. vol. 29, no 2, 2008, pp. 258‑283.
Paré, François. “Un théâtre d’expression féminine en Ontario français depuis 2008 : étude de trois auteures.” @nalyses. vol. 14, no 1, 2019, pp. 199-223.
Plana, Muriel. Théâtre et féminin : identité, sexualité, politique. Éditions universitaires de Dijon, 2012. Coll. Écritures.
Robert, Lucie. “La dignité des mères.” Voix et Images. vol. 36, no 3, 2011, pp. 132–139.
Robert, Lucie. “L’impossible parole des femmes.” Le Monde de Michel Tremblay. Coordonné par Gilbert David et Pierre Lavoie. Édition revue et augmentée, Lansman, 2005, pp. 177-194.
Robert, Lucie. “Le grand récit au féminin ou quelques usages de la narrativité dans les textes dramatiques de femmes.” La narrativité contemporaine au Québec. Coordonné par René Audet et Andrée Mercier. Presses de l’Université Laval, 2004, pp 61‑85.
Robert, Lucie. “Théâtre et féminisme au Québec.” Québec Français. no 137, 2005, pp. 43‑46.
1.6 Afrotopies. La science-fiction africaine contemporaine (revue Africanías)
- Date de tombée (deadline) : 15 Mars 2025
- À : Africanías. Revista de literaturas (Universidad Complutense de Madrid)
L’appel à contributions pour le numéro 3 de la Revue Africanías. Revista de literaturas est ouvert. Africanías est une publication de la Universidad Complutense de Madrid consacrée aux études littéraires (y compris les traditions culturelles et artistiques liées aux études littéraires) sur le continent africain, sa diaspora et l’afro-descendance.
Pour ce dossier monographique, nous invitons les chercheur.es à présenter des articles, des traductions et des comptes-rendus sur la science-fiction écrite par des auteurs et des autrices dans le continent africain (Maghreb et Afrique subsaharienne) et par des afro-descendants dans les différentes diasporas.
Dès sa consécration en tant que genre dans les années 1950 jusqu’à nos jours, le terme « science-fiction » a fait l’objet de débats et s’est trouvé confronté avec d’autres qui, cependant, non pas réussi à le remplacer : fiction spéculative, littératures de l’imaginaire, littératures de l’extraordinaire, littératures de l’insolite… Les dénominations se succèdent sans qu’aucune d’entre elles ne parvienne à s’imposer, sans que les experts venant de traditions culturelles diverses, les spécialistes des différents sous-genres qui le conforment ne se mettent d’accord sur quel terme est le plus pertinent, le plus partagé, le plus exact[1].
Un débat encore plus tendu quand il s’agit de classer dans la science-fiction les œuvres écrites dès et sur le continent africain et ses sociétés. Le lexème « science » qui fait partie de la dénomination de ce genre pose beaucoup de problèmes pour se référer à des textes dans lesquels la science, en tant que synonyme de développement technologique, est, en général et pour plusieurs raisons, très peu présente. Mais là aussi, les dénominations qui sont apparues pour tenter de résoudre cette contradiction (afro-futurisme, africanfuturisme, jujuisme, afro-optimisme, …) sont sujettes à controverse et à révision permanente.
C’est pourquoi nous ouvrons ce numéro monographique à toutes les soumissions s’inscrivant dans le domaine de ce que les lecteurs et les lectrices reconnaissent comme de la science-fiction, une dénomination comprenant les œuvres qui représentent des mondes différant du réel et qui incorporent, dans des proportions variables, des éléments fantastiques, futuristes, surnaturels, des mondes possibles. Bref, des œuvres se caractérisant par ce que Philip K. Dirk appelle « dislocation conceptuelle », seul élément que semblent partager la multiplicité de sous-genres conformant la science-fiction. Nous encourageons la présentation d’articles contribuant à explorer ce genre encore en construction[2] mais qui a fermement établi ses fondations dans les littératures africaines et afro-descendantes au cours de ce siècle. Les soumissions peuvent s’intéresser à n’importe quel sous-genre ou tendance de la science-fiction. Des analyses de langages et d’approches autres en plus du littéraire (cinéma, arts visuels, BD, genres hybrides) trouvent également leur place dans ce numéro ainsi que des traductions inédites et des comptes-rendus d’études récentes sur le sujet.
Voici quelques axes thématiques (non exhaustifs) dans lesquels les soumissions peuvent s’inscrire :
- Thèmes, formes et figures de la science-fiction africaine contemporaine.
- Dialogues continentaux et intercontinentaux. Quelles relations, quelles influences mutuelles s’établissent entre les productions de science- fiction dans le continent africain et dans les différentes diasporas à partir de leurs langues et cultures respectives (science-fiction anglophone, francophone, lusophone, en langues autochtones) ?
- Cinéma, littérature, BD, arts plastiques et science-fiction africaine. Quelles passerelles se tendent entre les différents arts ?
Afro-futurisme, africanfuturisme, jujuisme, afro-optimisme. - Hybridation dans la science-fiction africaine : perméabilité et redéfinition des genres classiques, slipstream.
- Poétique de la science-fiction africaine : tradition et expérimentation.
- Science-fiction africaine et afrotopie[3]. Comment les œuvres africaines de science-fiction contribuent à décoloniser le présent et le futur de l’Afrique, à « articuler une proposition africaine de civilisation en dehors d’une dialectique de la réaction et de l’affirmation, sur un mode créatif, [à] affirmer une présence au monde sur le mode libre de la présence à soi » ?[4]
- Magie vs science ? La fiction spéculative africaine joue un rôle important dans la redéfinition du concept de science dans des contextes africains selon des écrivains comme Wanuri Kahiu ou des académiciens comme Abd El Khadr Hamza[5], pour qui la magie et la sagesse ancestrale constituent une science/technologie alternative. Dans le même ordre d’idées, des auteurs comme Istvan Csicsery-Ronay Jr. o Rosi Braidotti voient dans la science-fiction africaine un champ d’expérimentation où le post humanisme critique occidental et l’humanisme non occidental, avec ses ontologies alternatives et ses propres mythes, peuvent se rencontrer et dialoguer[6].
- Quel est le rôle joué par les prix (Nebula, Nommo, World Fantasy), les magazines de création (Omenana), le marché de l’édition à l’intérieur ou à l’extérieur du continent africain dans l’essor actuel du genre ?
- Femme et science-fiction africaine. De nombreuses études relient cet essor avec la notoriété d’autrices telles que Nnedi Okorafor ou Lauren Beukes. Comment peut être expliquée, par exemple, la forte présence d’écrivaines (et de protagonistes féminines) dans un genre traditionnellement masculin ?
- La traduction de la science-fiction africaine.
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Merci de faire parvenir vos résumés (200-300 mots) et une présentation bio-bibliographique de l’auteur.e (100-200 mots) à anai.labra@uah.es ou maya.garcia@uah.es avant le 15 mars 2025. Les soumissions peuvent être écrites en espagnol, portugais, français et anglais.
Date prévue de réponse aux auteur.es : le 21 mars 2025.
Soumission définitive des articles/comptes-rendus/traductions : le 15 mai 2025.
Veuillez consulter les informations concernant la soumission des textes et les normes d’édition de la revue sur https://revistas.ucm.es/index.php/AFRI/about/submissions.
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[1] Lorris Murail y fait référence avec ironie lorsqu’il intitule l’avant-propos de son guide classique du genre, Les Maîtres de la science-fiction (Paris, Bordas, 2003) « Les neuf milliards de définitions de la science-fiction ».
[2] Flora Amabiamina, Alain Roger Boayéniak Bayo, La science-fiction africaine. Questionnement et enjeux d’un genre en construction, Éditions Pygmies, 2024.
[3] Terme créé par Felwine Sarr dans l’essai du même nom: Afrotopie, Paris, Philippe Rey, 2016.
[4] Felwine Sarr, Afrotopie, p. 152.
[5] Abd El Khadr Hamza, Afrique(s) et Science-fiction. Histoire(s) et représentations. Thèse de Littérature générale et comparée. Université de la Sorbonne Nouvelle- Paris III, 2022.
[6] Cela est possible car, comme le rappelle à juste titre Teresa Pellisa, «las epistemologías no occidentales, como las cosmogonías indígenas y la tradición ancestral de las culturas africanas, ya partían de presupuestos que hoy denominamos poshumanistas», dans «Futurismo afrolatinoamericano y poshumanismo indigenista en la ciencia ficción latinoamericana». Kamchatka. Revista de análisis cultural, 2023, nº 22, p.8.
1.7 Le corps comme objet de discours et de pratiques (Dakar)
- Date de tombée (deadline) : 15 Mars 2025
- À : Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Journée d’étude – Retour sur l’œuvre de Marie Uguay
16 mai 2025
Université de Montréal
Écrivaine ayant laissé, malgré la brièveté de son œuvre, une marque indélébile dans le paysage littéraire québécois, Marie Uguay (1955-1981) demeure étonnamment peu étudiée. De son vivant, elle publie deux recueils de poésie aux éditions du Noroît : Signe et rumeur (1976) et L’Outre-vie (1979). De manière posthume est publié un troisième recueil, intitulé Autoportraits (1982). Un rapport hautement sensible au monde et aux êtres traverse les poèmes, faisant de ces derniers des lieux d’exploration d’une altérité essentielle, qui se déploie au rythme de la vie quotidienne. En 2005 est enfin rassemblée, chez Boréal, l’intégralité de la poésie d’Uguay comprenant des textes inédits, ainsi que son journal intime, faisant connaître son univers poétique sous un nouveau jour, tout comme l’expérience du cancer qu’elle a vécue.
À l’occasion du 20e anniversaire de la parution inédite de cette œuvre poétique et diaristique, nous cherchons à engager et à encourager un retour sur l’écriture d’Uguay pour en faire ressortir son unicité. Il s’agira de (re)lire et de rendre hommage à cette œuvre laissée pour compte, qui préfigure pourtant la poésie intimiste caractéristique des années 1980 au Québec, et qu’ont enrichi de nombreux·ses auteur·ices.
La journée d’étude invite les spécialistes et les jeunes chercheur·es en littérature québécoise à creuser les pistes de réflexion suivantes : Quels motifs caractérisent l’univers poétique et diaristique de l’écrivaine et comment ces deux modes d’écriture se nourrissent-ils mutuellement ? De quelles façons son écriture est-elle précurseure d’un courant poétique et dans quelle filiation littéraire Uguay s’inscrit-elle ? Quelle importance son œuvre occupe-t-elle en regard de la production littéraire actuelle des femmes, axée sur l’écriture de soi, du désir, du corps et de la vulnérabilité ? Finalement, quel héritage littéraire cette autrice lègue-t-elle ? Nous encourageons les communications proposant une analyse approfondie de l’œuvre d’Uguay, tout comme celles qui l’inscrivent dans une perspective comparative avec d’autres auteur·ices.
Modalités d’envoi des propositions
Les propositions de communication doivent comprendre au plus 300 mots et être accompagnées d’une notice biobibliographique d’environ 100 mots. Elles doivent être acheminées par courrier électronique au plus tard le 17 mars 2025 aux adresses suivantes : frederique.collette@umontreal.ca et maude.marcotte@mail.utoronto.ca. Le comité reviendra vers vous d’ici la fin mars 2025.
Figuig. Histoire, culture et soufisme (Oujda, Maroc)
- Date de tombée (deadline) : 20 Mars 2025
- À : Figuig ( L’Association : Figuig pour le Développement, Mémoire et Patrimoine )
Le laboratoire de recherche
« Communication, Education, Digital Usage and Creativity » (CEDUC-CNRST-19)
Université Mohammed Premier
Faculté des Lettres et Sciences Humaines-Oujda
& L’Association : Figuig pour le Développement, Mémoire et Patrimoine
organisent
les 29 et 30 avril 2025
un colloque international
Figuig : Histoire, culture et soufisme
Etrange cité, cité mystérieuse, sentinelle de Sahara, perle de l’extrême Sud, etc., telles sont les différentes épithètes que donnaient les étrangers, en particulier les Français, à Figuig. Ses arcanes ineffables tenaient à la fois de l’architecture de ses Ksours terreux, de la richesse de ses palmeraies verdoyantes et de ses dattiers qui s’élançaient fièrement vers le ciel. Sa situation géographique, sa richesse en sources hydriques avaient fait d’elle un carrefour par où transitaient les caravanes venant du Sud ou du Nord, de l’Est ou de l’Ouest, chargées de précieuses marchandises. Elle était, comme en témoigne le commandant De Pimodan[1], « le centre de ravitaillement et l’entrepôt habituel de tribus nombreuses »[2].
Les chemins de Sijilmassa, de Tafilelt, de Touat, de Tlemcen, de Tombouctou, du Soudan, tous mènent à Figuig.
Figuig, à l’image du désert toujours fuyant et inaccessible, était également cette terre insoumise et rebelle qui, naguère et pendant longtemps, s’était refusé tout assujettissement. Elle fut le refuge des guerriers qui avaient résisté à l’occupation française, cela lui avait désormais coûté, en Juin 1903, le bombardement violent de Zénaga et des dizaines de morts et de blessés.
Figuig, c’est également la voie de la spiritualité et l’espace paisible de la quête de la profondeur et du mysticisme islamique, « ce flot de marée qui constitue la Révélation de l’Islam » [3]. Ses nombreuses Zaouïa destinées à répandre les Lumières de l’Islam, témoignent de son influence indéniable sur toute une partie de l’Afrique, en atteste le rayonnement indubitable de ses écoles qui avaient perpétué les Traditions, les exégèses, la Jurisprudence musulmane et le soufisme. La Zouïa de Sidi Abd al-Jabbar, devenue au XV e siècle, une véritable autorité (dar al-’adda), fondée par Ahmed Ben Mousa al-Idrisis al-Hasani al-Figuigui et la Zaouïa al-Wanchrisiya, fondée également au XV e siècle, par Saïd al-Wanchrisi, pour ne citer que celles-là, étaient les relais incontournables que les néophytes devaient fréquenter avant de rejoindre la prestigieuse université al-Quaraouiyine de Fès.
Croisement de cultures et de savoirs, elle a su rester inaltérable, authentique et à l’abri des influences externes, elle a gardé jalousement ses traditions millénaires, ses coutumes séculaires et son propre mode de vie. La langue, le Haïk, les fêtes religieuses, la cuisine, tous ces aspects culturels disent explicitement ce rapport étroit et ce lien serré entre l’homme et le monde des valeurs qu’il a créées.
Sur le plan de l’architecture et de l’aménagement de l’espace, Figuig est une singularité. Les pratiques de l’urbanisme sont certes anciennes, mais efficientes à tout point de vue. Les tours de guet dont certaines existent toujours, la délimitation de parcelles agricoles, l’organisation du réseau routier, le concept de construction, l’usage de matériaux naturels (troncs de palmier, pisée, etc.) pour prévenir les grandes chaleurs du désert, le système d’approvisionnement en eau, la tenue de marchés ou de réunions, toutes ces infrastructures qui remontent très haut dans l’histoire, témoignent sans conteste du génie figuiguien qui a su élaborer une cité écologique avant terme.
Le désert a de tout temps envoûté les hommes. La représentation de Figuig aussi bien dans l’art plastique que dans l’écriture viatique est féconde, variée et riche. On peut penser aux innombrables reproductions des dunes et des oasis telles qu’elles sont illustrées dans les peintures d’un Jean-Désiré Bascoulès (1886-1926), d’un Jules Blancpain (1860-1914) ou encore dans le récit de voyage où la frontière entre la réalité et le merveilleux est poreuse. Isabelle Eberhardt, n’a-t-elle pas été profondément séduite par cette « perle d’une beauté parfaite »[4] ? n’a-t-elle pas admiré avec feu, la splendeur de Figuig « Telle qu’elle s’est conservée jalousement à travers les siècles, dans son lointain »[5].
Ce colloque proteste donc contre un oubli. L’Histoire de Figuig, de son patrimoine, de sa culture qui n’ont fait jusqu’à présent l’objet d’aucune étude approfondie, à part des bribes éparses ici et là. Ce ne sont pourtant pas les témoignages et les références qui manquent sur le passé de cette ville, sur ses hommes et sur son rôle économique, scientifique et culturel. Quand Jean Léon l’Africain parle de la Numidie dans La Description de l’Afrique, il évoque la ville de Figuig en ces termes : « ville entourée de nombreuses bourgades et possédant beaucoup de dattiers et d’eaux courantes »[6], pour dire, qu’à travers les siècles, elle n’a jamais échappé aux regards des hommes, elle a toujours enchanté les voyageurs et n’a jamais cessé d’étonner les esprits.
Figuig : Histoire, culture et soufisme, convoque la littérature, l’art, le patrimoine, la religion et, plus encore, l’environnement, l’anthropologie, la politique, pour ne citer que ceux-là. Ce colloque est également une invitation à découvrir la richesse culturelle et identitaire de Figuig, son Histoire à travers les dynasties du Maroc et les différents pouvoirs qui se succédèrent en Ifriqiya.
Les propositions, non exhaustives, peuvent aborder les axes suivants :
– Figuig, traditions et culture.
– Patrimoine immatériel de Figuig.
– Histoire de Figuig.
– Figuig et les sciences.
– Figuig dans la littérature et la peinture.
– Figuig et le soufisme.
– Figuig et la question de l’environnement.
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Les propositions de communication d’un format de 15 minutes (200 à 250 mots) peuvent être adressées à colloque.figuighcs@gmail.com avant le 20 mars 2025, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique (100 à 150 mots). Une réponse sera apportée en avril.
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Coordination du colloque
– BOUTKHIL Fatima
– DEKHISSI Mohammed
– KADOURI Mehdi
Comité d’organisation
– AZZAOUI Mohammed (Université Mohammed Premier-Oujda)
– AZZIMANI Taoufik (Université Mohammed Premier-Oujda)
– BOUDDANE El Arbi (Association : Figuig pour le Développement, Mémoire et Patrimoine)
– BOUTKHIL Fatima (Association : Figuig pour le Développement, Mémoire et Patrimoine)
– BOUTKHILI Aïcha (Association : Figuig pour le Développement, Mémoire et Patrimoine)
– BOUTKHILI Khadija (Université Mohammed V Rabat)
– CHALLI Mohammed (Université Mohammed Premier-Oujda)
– DEKHISSI Mohammed (SCALEC, Université Moulay Ismaïl-Meknès)
– HAJJI Abdelouahed (Université Moulay Ismaïl-Meknès)
– JMAD Sabrine (Université Mohammed Premier-Oujda)
– KADOURI Mehdi (CEDUC-CNRST-19), Université Mohammed Premier-Oujda)
– M’HARZI Mohammed (Association : Figuig pour le Développement, Mémoire et Patrimoine)
– MIMOUN Elkhir Abdessamad (Université Mohammed Premier-Oujda)
Comité scientifique
– ALEM Noureddine (Université Mohammed Premier-Oujda)
– AZZAOUI Mohammed (Université Mohammed Premier-Oujda)
– AZZIMANI Taoufik (Université Mohammed Premier-Oujda)
– BELABBAS Mustapha (Université Mohammed Premier-Oujda)
– BELAKADI Abdellatif (Université Hassan I- Settat)
– BENALI Mourad (Université Mohammed Premier-Oujda)
– BISSANI Atmane (Université Moulay Ismaïl-Meknès)
– BOUHSANE Ahmed (Université Mohammed V Rabat)
– BOUTKHIL Fatima (Association : Figuig pour le Développement, Mémoire et Patrimoine)
– BOUTKHILI Khadija (Université Mohammed V Rabat)
– CAGNAT Cédric (Académie de Grenoble & Académie de Créteil – France)
– CALI Andrea (Università del Salento- Italie)
– DAHMANY Khalid (Université Moulay Ismaïl-Meknès)
– DEKHISSI Mohammed (SCALEC, Université Moulay Ismaïl-Meknès)
– DÎRȚU Evagrina (Université Technique Gheorghe Asachi de Iaşi – Roumanie)
– EL AZOUZI Abdelmounim (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)
– EL MEDIOUNI Abdeljabbar (Université Mohammed Premier-Oujda)
– GHAZI Abdellah (Université Mohammed Premier-Oujda)
– GONTARD Marc (Université de Rennes 2 – France)
– HAJJI Abdelouahed (Université Moulay Ismaïl-Meknès)
– HOUAT Nassira (Université Mohammed Premier-Oujda)
– KADOURI Mehdi (CEDUC-CNRST-19), Université Mohammed Premier-Oujda)
– KAMAL Abderrahim (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)
– MEHDI Fouad (Université Moulay Ismaïl-Meknès)
– MIMOUN Elkhir Abdessamad (Université Mohammed Premier-Oujda)
– MRAH Issam (Université Mohammed Premier-Oujda)
– SALTANI Bernoussi (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)
– SAOURI Bouchaib (Université Hassan I-Settat)
– TAYALATI Fayçal (Université de Lille – France)
[1]Pimodan, Claude de Rarécourt de la Vallée (1859-1923 ; comte de).
[2]Le Commandant De Pimodan, Oran, Tlemcen, Sud-Oranais (1899-1900), 3ème 2dition), Paris, Honoré Champion, 1903, p. 198.
[3]Martin. Lings, Qu’est-ce que le soufisme ? Paris, Seuil, 1977, p.15.
[4]Isabelle EBERHARDT, Notes de route. Maroc-Algérie-Tunisie, Paris, Actes Sud, 1998, p. 83.
[5]Ibid.
[6][6]Jean Léon l’Africain, Description de l’Afrique : tierce partie du monde. V.1. Gallica. Bnf, p.335.
1.8 Anatomie linguistique et littéraire du geste (Galaţi, Roumanie)
- Date de tombée (deadline) : 20 Mars 2025
- À : Université « Dunărea de Jos » [Le Bas Danube] de Galaţi, Roumanie
Le Centre de recherches Théorie et Pratique du Discours, le Centre de Réussite Universitaire et le Département de langue et littérature françaises de la Faculté des Lettres de l’Université « Dunărea de Jos » [Le Bas Danube] de Galaţi, Roumanie, vous convient à participer au colloque international organisé dans le cadre des Journées Francophones de Recherche en Lettres.
Ce colloque propose de revisiter le domaine de la gestualité en tant que « sémiotique non-verbale » (Grigorij Krejdlin, 2008 : 3)[1]. Envisagée dans une définition élargie, la gestualité recouvre une variété de domaines tels que le paralinguistique, le kinésique, l’occulecique, l’auscultique, la gaptique, la gastique, l’olfaltique, la proxémique (Ibidem), autant de sources et de voies de signifier avec le corps. En dépit de cette segmentation théorique, nous plaidons pour une perspective intégrative sur la gestualité qui accommode l’approche des « gestes complexes » (Calbris, 2001 : 143)[2] et une interprétation plus facettée des signes gestuels.
L’étude de la langue du corps se situe à la frontière de diverses disciplines, vu que c’est à travers le corps que l’individu a configuré et médié son interaction avec le monde environnant et l’autrui. Afin d’engager une réflexion ciblée et nuancée sur la gestualité, de surprendre les variations fonctionnelles des gestes et leurs spécificités, deux volets – linguistique et littéraire – seront privilégiés dans ce colloque qui se veut un cadre d’échange sur les enjeux objectifs et (inter)subjectifs liés aux gestes, aux construits culturels dont ils sont porteurs, à leur polyvalences cognitives et émotionnelles. À cet effet, nous proposons les axes thématiques suivants, qui restent toutefois ouverts à d’autres propositions et orientations liées à la thématique du colloque dans les domaines linguistique et littéraire :
– l’exécution gestuelle mise à la loupe
– les gestes comme substituts de la parole
– les enjeux de la gestualité dans l’interaction
– paroles variées sur la gestualité
– féminité et masculinité dans la gestualité discursive
– la discursivité des gestes
– le rôle de la gestualité dans l’acquisition du langage
– l’esthétique littéraire du geste
– le geste littéraire comme fragment de vie
– poétique du geste
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Modalités d’envoi des propositions de communication
Les propositions de communication sont à envoyer à l’adresse : Alina.Ganea@ugal.ro
La date butoir de réception des propositions est fixée au 20 mars 2025.
Format
La proposition de communication comprendra :
– un résumé de 300-400 mots où seront clairement précisés l’objectif de la communication, l’originalité de la démarche, la méthodologie utilisée, de même que les résultats escomptés
– 3-5 mots-clés
– une bibliographie pertinente pour la recherche envisagée (5-7 titres au maximum)
– l’indication de l’axe privilégié
– quelques mots de présentation du chercheur.
Le nom du fichier électronique avec la proposition de communication devra comprendre le prénom et le nom de l’auteur sans espace (par ex. EugèneIonesco)
Présentation des communications
Le temps alloué à chaque communication est de 20 minutes, suivi de 10 minutes de discussions / questions.
Les communications seront organisées en sections thématiques.
Le colloque sera organisé en mode hybride. Les frais de transport et d’hébergement seront à la charge des intervenants qui feront le choix du présentiel.
Publication
À la suite du colloque, une sélection des communications présentées sera publiée dans la revue Mélanges francophones, no. 23/2025, vol. XX, ISSN : 1843-8539, revue enregistrée dans les BDI EBSCO et ERIH PLUS et subventionnée par l’Université « Dunărea de Jos » de Galaţi, à paraître en 2026.
La publication est seulement envisagée pour les communications effectivement présentées lors du colloque, transmises dans les délais, formatées conformément aux consignes de rédaction et ayant reçu un avis positif à la suite d’une évaluation scientifique en aveugle.
Veuillez retenir que les organisateurs ne pourront pas prendre en charge l’envoi par la poste du volume imprimé. En revanche, ils enverront aux contributeurs un scan d’après leurs articles respectifs.
La langue du colloque et de la publication est le français.
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Calendrier du colloque :
le 20 janvier 2025 – lancement de l’Appel à communication
du 20 janvier 2025 au 20 mars 2025 – dépôt des propositions de communication
le 25 mars 2025 – avis du comité scientifique et notification envoyée aux intervenants retenus
du 25 mars au 06 avril 2025 – confirmation de participation de la part des intervenants retenus
les 8-9 mai 2025 – déroulement du colloque
jusqu’au 31 septembre 2025 – envoi des articles aux évaluateurs pour procéder à l’expertise en double aveugle
septembre 2026 – parution des actes en volume
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Comité scientifique
Elizabeth DUROT-BOUCÉ, Université du Havre, France
Anna DUTKA-MANKOWSKA, Université de Varsovie, Pologne
Anca GÂȚĂ, Université « Dunărea de Jos », Galați, Roumanie
Araceli GÓMEZ FERNÁNDEZ, Université Nationale d’Éducation à Distance, Madrid, Espagne
Ion GUȚU, Université d’État de Moldavie
Mohammed JADIR, Université de Casablanca, Maroc
Lydia SCIRIHA, Université de Malte, Malte
Carmen Ştefania STOEAN, Académie des Sciences Économiques, Bucarest, Roumanie
Isabel UZCANGA VIVAR, Université de Salamanque, Espagne
Organisation du colloque
Alina Ganea, Université « Dunărea de Jos », Galați, Roumanie
[1] Grigorij, Krejdlin (2008). « Le langage du corps et la gestuelle (kinésique) comme champs de la sémiotique non-verbale : idées et résultats ». In Galina Kabakova et Francis Conte (dir.) Cahiers slaves, Le corps dans la culture russe et au-delà, n°9 : 1-23.
[2] Calbris, Geneviève (2001). « Principes méthodologiques pour une analyse du geste accompagnant la parole ». In Mots, n°67 : 129-148.
https://edinburghuniversitypress.com/book-bumidom-1963-1982-and-its-afterlives.html https://edinburghuniversitypress.com/book-bumidom-1963-1982-and-its-afterlives.html
- Date de tombée (deadline) : 20 Mars 2025
- À : Université Alger2-Alger-Algérie
L’Algérie fête en 2024, le 70ème anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, appelée aussi la Révolution algérienne. Le Laboratoire Etudes de pragmatique inférentielle de l’Université d’Alger2 et la Faculté de Langue et Lettres arabes et des langues Orientales, lancent le présent appel à communications portant sur le terme-discours « Révolution » qui, en tant que tel, se constitue comme un référent de portée sémantique et pragmatique structurant les discours, leurs réseaux sémantiques, les domaines de connaissances et de pratiques qu’ils sous-tendent. En effet, marqueur de portée idéologique, il est chargé de connotations renvoyant à des concepts qui fonctionnent comme “emblèmes discursifs” (Guilhaumou, 2020), mettant en lumière des rapports de “pouvoir implicites” (Van Djik, 1998, 2008).
Le concept de « révolution » est l’objet d’une écriture donnant lieu à une production langagière, pluri-sémiotique et foisonnante, qui, selon les conditions contextuelles où émergent et évoluent les textes, participe de la modulation de son sens et de sa performativité. Unité de langage et de pensée, en tant que significant “flotant” polysémique et ambigu (Ernesto Laclou, Chantal Mouffe), il participle d’une dynamique sociale interdicursive, marquée par les glissements de sens (Norman Fairclought et Ruth Wodak, 1997) constituant par “réappropriations” un projet d’ensemble. Ainsi, il est à articuler par la recherche de sens contextualisé à la perspective d’une histoire Culturelle (Enzo Traverso, 2022), révolutionnaire (Hans Jurgen Lusebrink, ) ancrée dans des contextes nationaux (Quentin Skinner, 1998 ; Reinhart Kosselek, 2002) et modernes (Jean Christian Pleau, 2002).
Il est question de convoquer des textes-contextes, et autres matériaux sémiotiques, aussi variés que ceux relatifs à la constitution de nouveaux paradigmes d’Etats et d’ordres mondiaux, qu’à ceux des indépendances dans le contexte colonial et colonialiste, et à ceux proches de nous, ancrés dans les contextes de refonte sociopolitique, en Europe, au Maghreb, en Afrique, au Moyen Orient, en Asie mineure, en Asie de l’Est, aux Amériques.
Ces textes, qu’ils soient de facture conceptuelle et idéologique, sociale et (géo)politique, historique et mémorielle, littéraire et artistique, ont permis d’assurer au terme-concept « Révolution » sa prospérité, tant diachronique que synchronique, tant au niveau local, qu’au niveau régional et global. Ils ont favorisé aussi la diversification de sa charge sémantico-pragmatique, entre stabilité et éclatement, entre adoption-adaptation et méfiance-rejet, entre efficacité-efficience et vacuité, entre unité et diversité terminologique (révolte, rébellions, révolutions politique, sociale, culturelle, militaire, expansion révolutionnaire, révolution laïque, post-laïque).
Ce sont là autant de signes de dynamiques complexes qui travaillent et traversent la conceptualisation et la discursivité révolutionnaire ou les discours sur la révolution, que nous souhaitons interroger aujourd’hui, à travers des études de corpus discursifs variés, sociopolitiques, sociohistoriques, littéraires et artistiques :
– d’abord à partir de l’Algérie, partant historiquement du contexte de la Révolution algérienne, à travers le champ discursif, étendu en amont et en aval, de la période charnière de la documentation inhérente à la Guerre de Libération nationale (1954-1962) ;
– ensuite, au regard ou à distance d’autres contextes socio-politiques, historiques ou contemporains prévalant de par le monde d’hier ou d’aujourd’hui.
Les études auront, d’un point de vue conceptuel et méthodologique, à préciser la généricité du texte, le contexte de production et de réception, l’approche adoptée, les concepts clés de lecture. Cela, pour asseoir divers axes de problématiques que nous dressons à titre illustratif :
– Le concept de « révolution », comme construit discursif situé entre le mythe-théorie et réalité, en tant que méthode d’intervention dans le champ sociopolitique et socioculturel.
– Le concept de « révolution », comme construit discursif participant de l’hétérogénéité des formes de discours et de situations, et de l’hétérogénéité des modes de circulations des discours, le tout pris entre formation discursive générale marquée par des discontinuités historiques.
– Les implications individuelle ou collective dans les révolutions, en interrogeant la figure du révolutionnaire, celle du peuple et de l’action populaire, entre engagement et inaction, entre utilité et attitude rationnelle, entre espaces, mobiles et pratiques des révolutions.
– Le questionnement éthique lié au caractère destructeur des surgissements brusques et brutaux des mouvements révolutionnaires et leur radicalité, à la lumière des concepts de liberté, de libération et de dignité humaine sur lesquels ils sont fondés.
– Le concept de « révolution », tel qu’il a pu et peut subir, dans les discours, les modalités d’euphémisation pour en faire un concept policé, moyennant négociations et compromis, suscitant l’interrogation de ses slogans et de ses cris de guerre.
L’objectif visé par ce colloque est de susciter, par croisements des données discursives, une réflexion autour du caractère commun et du contexte du déroulement des révolutions, touchant à leur nature profonde et aux racines du phénomène, à l’épreuve de leur évolution et des modes, divers et différents, de leur émergence. Une réflexion sur une vaste histoire de révolutions et de l’esprit révolutionnaire qui, tout en étant inscrits dans nos actualités, se profilent à l’avenir.
Calendrier:
– Soumission des propositions jusqu’au 20/03/2025.
– 30/03/2025 Notification aux auteurs de l’acceptation des propositions.
– 04 & 05/05/2025 Date de l’événement.
– Envoi du texte intégral de la communication : jusqu’au 30/06/2024.
– 30/07/2024 Notification aux auteurs de l’acceptation des communications.
Modalités de soumission des communications.
Communications individuelles ou collectives (pas plus de 2 auteurs), de 20 minutes, en langue arabe, en langue tamazight et en langues étrangères ; en présentiel ou à distance, par le biais d’enregistrements vidéo, envoyés au responsible du colloque afin d’être diffusés pendant les journées du colloque.
Bibliographie sélective :
Guilhaumou, J.(2020). La langue politique et la Révolution française. L’univers discursif des notions-concepts. ⟨ensl-02525667⟩.
Guilhaumou, J. (2000) . De l’histoire des concepts à l’histoire linguistique des usages conceptuels. Genèses, no 38(1), 105-118. https://doi.org/10.3917/gen.038.0105.
Laclau, E., Chantal Mouffe (2009). Hégémonie et stratégie socialiste. Vers une politique radicale, préface d’Etienne Balibar, Besanson, Les Solidaires imtempestifs (expériences philosophiques).
Fairclough, N. & Wodak, R. (1997) Critical Discourse Analysis. Van Dijk, T.A. (Ed.), Discourse Studies. A Multidisciplinary Introduction. vol. 2, Discourse as Social Interaction. London: Sage, pp. 258-284. DOI : 10.4324/9781315834368
Fairclough, N. (2001 [1989]). Language and power. Harlow: Longman. DOI : 10.4324/9781315838250
Koselleck R. (2002). The Pratice of Conceptual History. Timing History, Spacing Concepts,
Stanford University Press.
Traverso E. (2022). Révolution. Une histoire culturelle, Paris, La Découverte.
Hans-Jürgen Lüsebrink et al. (2019). Dialogues interculturels à l’époque coloniale et postcoloniale: Représentations littéraires et culturelles. Orient, Maghreb et Afrique occidentale (de 1830 à nos jours). HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.x6f2b2
Skinner Q. (1998). Liberty before Liberalism, Cambridge, Cambridge University Press.
Pleau J-Ch. (2002). La Révolution québécoise. Hubert Aquin et Gaston Miron au tournant des années soixante, Montréal, Fides.
Van Dijk, T.A. (2008). Discourse and Power. Houndsmills: Palgrave MacMillan.
DOI : 10.1007/978-1-137-07299-3
Van Dijk, T.A. (1998). Opinions and Ideologies in the Press. Bell, A. & Garrett, P., (Dirs.), Approaches to Media Discourse. Oxford: Blackwell
– Nom & Prénom/ Rattachement institutionnel des intervenants / Courriel.
– Résumé en 120 caractères espaces inclus; Mots-clés 06 maximum.
– La communication ne doit pas dépasser 10 pages complètes.
– La communication doit répondre aux critères de publication qui seront transmis ultérieurement.
Les communications doivent être envoyées à l’adresse suivante: lab.pragmatique.inferentielle@gmail.com
Présidents d’honneur:
Pr Said RAHMANI, Recteur de l’Université d’Alger2
Pr Ali BOURNISSA, Doyen de la Faculté de Langue et Lettres arabes et des langues orientales
Responsable scientifique du colloque:
Pr IMMOUNE Youcef
Coordinateurs du Colloque:
Pr Nadia GHEZAILI et Pr Nawel KRIM
Comité scientifique:
Pr Youcef IMMOUNE, Université d’Alger2 (Président) ; Pr Nawel KRIM, Université d’Alger2 ; Pr Nadia GHEZAILI, Université d’Alger2 ; Pr Malika BENBOUZA, Université d’Alger2 , Université d’Alger2 ; Pr Ali BOURNISSA, Université d’Alger2 ; Pr Hamid ALAOUI, Université d’Alger2 ; Pr Djamel MOUSSA, Université d’Alger2 ; Pr Souad KHELOUIATI, Université d’Alger2 ; Pr Khadidja KRIMI, Université d’Alger2 ; Dr. Hacène ARAB, Université d’Alger2 ; Dr. Ali ABERKANE, Université d’Alger2 ; Dr. Mohammed Rachid MILOUD, Université d’Alger2.
Pr Zohra Chahrazade LAHCEN, Université de Laghouat ; Pr Karima NABTI, Ecole Supérieure des sciences Vétérinaires, Alger ; Pr Sid Ahmed KHELLADI, Université d’Adrar ; Pr Abdelkrim BENSLIM, Université de Ain Timouchent ; Pr Hakim MENGUELLAT, Université de Blida ; Pr Fatma Zohra DALI YOUCEF, Université de Tlemcen ; Pr Tahar BOUDHIR, université d’Oran ; Dr. Hadjira MEDANE, Université de Chlef ; Dr. AIT DJIDA Mohand Amokrane, Université de Chlef ; Dr. Chafia AMMI, Université de Médéa ; Dr. Siham Guettafi, Université de Biskra.
Mohammed Radi, Université Al-Hussein Bin Talal, Jordanie ; Abdelghani Remache, Al Ain University, Emirats Arabes Unis ; Arnaud RICHARD, université de Toulon, France ; Yamna Chadli, université de Bordeau, France ; Hedhili Manser, Université de kairouan, Tunisie ; Nizar BEN SAAD, université de Sousse, Tunisie ; Kharrashe Nelly (Université d’État Adyguée, Fédération de Russie) ; Glaliev Lenar (Université pédagogique d’État Naberejnye Tchelny, Fédération de Russie) ; Ghalioulline Radik (Université pédagogique d’État Naberejnye Tchelny, Fédération de Russie) ; Braznik Elena (Université pédagogique d’État Naberejnye Tchelny, Fédération de Russie) ; Magdalena Malinovska, l’Université de Silésie à Katowice, Pologne ; Ioana Marcu, université de Vest din, Roumanie ; Pr Bruna Bagnato, Université de Florence, Italie.
1.10 Étudier les voix féminines au cinéma et en littérature : une perspective multidisciplinaire (Le Mans)
- Date de tombée (deadline) : 20 Mars 2025
- À : Le Mans Université
Journée d’études
“Étudier les voix féminines au cinéma et en littérature : une perspective multidisciplinaire”
Date limite pour envoyer les propositions : 20/03/2025
Notification d’acceptation : 26/03/2025
Date de l’événement : 04/06/2025
Traditionnellement, les créations artistiques masculines ont bénéficié d’une hyper-visibilité, conduisant à la marginalisation des artistes féminines et à la négligence de la dimension genrée de la production artistique (Gørrill, 2020). Comme l’affirment Katrina Ginis, Sandra Elizabeth Stewart et Leonie Kronborg (2023), ce discours, dominé par les hommes, a « échoué à reconnaître les voix et les contributions des femmes » (1), dont les réalisations méritent pourtant d’être reconnues et analysées (Miller, 2016). En négligeant le genre et ses dynamiques, la recherche en études filmiques et en littérature passe à côté d’une dimension essentielle de la création artistique—une dimension qui façonne non seulement le médium, qui est aussi le message (McLuhan, 1964), mais également son impact esthétique et socio-culturel. Une approche genrée permet d’enrichir l’étude des œuvres cinématographiques et littéraires en mettant en lumière les expériences singulières, occultées et marginalisées des artistes féminines. Étudier les créations féminines en littérature et au cinéma est donc essentiel pour remédier aux déséquilibres traditionnels en matière de reconnaissance artistique.
Dans les années 1970, Stuart Hall a proposé une perspective holistique sur la création et la réception de différentes formes d’art, en déplaçant le regard de la production de sens à sa réception dans le cadre des Cultural Studies. Son modèle d’Encoding/Decoding (1973) identifie trois modalités selon lesquelles le public négocie le sens : dominante, opposée ou négociée. Les films illustrent notamment l’impact des identités intersectionnelles (Crenshaw, 1989, 1991) des créateurs comme des spectateurs. Laura Mulvey (1975) a combiné psychanalyse et politique pour introduire une théorie féministe dans les études filmiques, tandis que bell hooks (1999) a analysé l’interférence entre race et genre dans la création du film et la réception des discours.
Joke Hermes (2014) et Andre Cavalcante et al. (2017) soutiennent que les études féministes de la réception permettent de mieux comprendre « les dynamiques évolutives de l’interaction du public avec les films féministes, en mettant l’accent sur le rôle des identités des spectateurs et des contextes sociaux dans la construction de leurs interprétations » (Cavalcante et al., 2017). Les études de la réception constituent ainsi un cadre d’analyse précieux pour examiner les œuvres réalisées par des femmes, tant en littérature qu’au cinéma. Au cours des dernières décennies, les théories de la réception se sont considérablement développées pour englober diverses formes de réception : les pratiques des lecteurs et des spectateurs sont désormais au cœur d’un champ multidisciplinaire qui réunit des contributions issues des sciences humaines et sociales (études littéraires, études filmiques, histoire, sociologie, anthropologie, études de genre) ainsi que des sciences dures (sciences cognitives, informatique).
Dans le but d’explorer plus en profondeur la dimension genrée des créations artistiques dans une perspective multidisciplinaire, cette journée d’études vise à réunir des chercheurs en études littéraires et filmiques, avec un accent particulier sur les œuvres d’autrices et de réalisatrices. Nous accueillons des contributions adoptant une large gamme d’approches théoriques et méthodologiques (études de la lecture, études de genre, humanités numériques, recherche sur les émotions, traductologie et études filmiques) afin d’examiner les œuvres littéraires et cinématographiques produites par des femmes, leur création, leur réception et leur impact. Nous invitons les chercheurs, jeunes chercheurs, artistes et militants à proposer une communication explorant la création féminine en France, au Royaume-Uni et/ou aux États-Unis, et à envoyer un résumé de leur intervention (300 mots) ainsi qu’une courte biographie (150 mots) à Bourenane.is.ka@gmail.com et Elena.Prat@univ-lemans.fr avant le 20/03/2025.
Langues de la journée d’études : français et anglais.
Les interventions en présentiel sont privilégiées, mais un format hybride pourra être envisagé sur demande.
Dates
Date limite pour envoyer les propositions : 20/03/2025
Notification d’acceptation : 26/03/2025
Date de l’événement : 04/06/2025
1.11 Justice et BD. La justice mise en cases et en bulles
- Date de tombée (deadline) : 21 Mars 2025
- À : Poitiers
Publié le 26 Novembre 2024 par Marc Escola (Source : Frédéric Chauvaud)
Justice et BD
La Justice mise en cases et en bulles
Appel à communications
Poitiers, les 5, 6, 7 février 2026)
Le 9e art, jadis faiblement légitimé, est devenu aujourd’hui un moyen d’expression très important au point que certains de ses personnages sont perçus comme des icones de la mémoire collective. Plus de 5 500 albums différents sont publiés chaque année en France, donnant à ce secteur d’édition un dynamisme presque inégalé. Tous les styles et les approches s’y retrouvent et les autrices et auteurs (coloristes, scénaristes, dessinateurs) font certes appel à leur créativité et à leur documentation mais sont aussi les réceptacles des courants et influences qui traversent la société tout entière. La rétrospective « La BD à tous les étages » accueillie au Centre Pompidou en 2024 constitue une véritable célébration de la bande dessinée et témoigne de la maîtrise de l’art séquentiel, de l’immersion dans des récits graphiques et de la mise en pratique des grandes questions sociétales contemporaines. Le Collège de France a accueilli Benoît Peeters comme Professeur en 2023-2024. Il a restitué l’histoire du 9e art et a retracé la marche vers sa reconnaissance contemporaine ; dans une de ses leçons, il ajoute : « Pour ce qui est de l’université, la bande dessinée a longtemps été un parent pauvre, mais cela commence à bouger ». En effet, la bande dessinée est aujourd’hui enseignée dans des masters, voire des doctorats ?
La bande dessinée du réel ou du reportage peut mettre en scène des procès qui ont constitué un tournant à la fois culturel et sociétal à l’instar du procès Bobigny dont la scénariste avait déjà publié L’Abolition après avoir échangé à plusieurs reprises avec Robert Badinter. D’autres bandes dessinées, un peu à la manière de Jules Moinaux, célèbre rédacteur de La Gazette des tribunauxau XIXe siècle, cultivent la veine comique, mêlant burlesque et ironie. Dans un autre registre, des bandes dessinées plus fictionnelles sont tout autant importantes car elles donnent aux lectrices et lecteurs, en quelques planches et parfois en quelques cases, non seulement des éléments sur le fonctionnement de la justice, le rôle de chacun, la disposition d’une salle d’audience, mais aussi sur l’apparition de nouvelles préoccupations en phase avec l’époque, à l’instar des violences conjugales et de leur traitement judiciaire.
Pour saisir les perceptions de l’institution judiciaire par plusieurs générations, la bande dessinée s’avère, au même titre que le cinéma, la littérature voire les enquêtes d’opinion, un media essentiel. Dans son cours et dans ses écrits, Benoît Peeters, l’un des artisans de la série Les Cités obscures, devenue patrimoniale, affirme que les bandes dessinées peuvent être lues et analysées de toutes les manières, de la plus naïve à la plus sophistiquée. Les cours donnés en 1975 par Paul Ricoeur à l’université de Chicago avait pour thème l’imagination et le philosophe d’écrire qu’il faut prendre au sérieux à la fois l’imagination reproductrice et l’imagination productrice. Nul doute qu’une part importante de la bande dessinée peut répondre à ce programme. Les récits graphiques se sont multipliés, tout en se réinventant, et occupent désormais de nouveaux terrains dont celui de la justice.
De nombreuses entrées s’avèrent possible, mais il est plus réaliste de n’en retenir que quelques-unes :
– La justice et ses modalités à travers le temps. Les bandes dessinées dites historiques évoquent aussi bien l’Inquisition que les procès pendant la Terreur, voire même Le procès de Gilles de Rais(Néjib et Jean Pleyers) . La vengeance, le recours à la justice officielle, d’autres modes de règlements des conflits comme le duel sont présentés au lectorat.
– Il s’agit-il de se demander quelle place occupe les procès criminels ? Qu’en est-il du rituel pénal lui-même ? La justice civile fait-elle l’objet de récits graphiques ? Quelles affaires célèbres sont mises en scènes ; de L’affaire Papon dessinée en 1998 aux Damnés de Nanterre présentée par Chantal Montelier en 2005.
– Les autrices et les auteurs de bande dessinées qui sont-ils ? Des dessinateurs et scénaristes venant d’horizons différents, notamment des avocats mais aussi des historiennes et des historiens, sans oublier bien sûr des scénaristes et dessinateurs reconnus à l’instar de Christophe Chabouté pour son Henri Désiré Landru ou Rodolphe et Jeanne Puchol pour leur album consacré au docteur Petiot.
– Les acteurs de la justice : les magistrats du siège, le parquet, les avocats et avocates à l’instar de Gisèle Halimi, mais aussi les accusés comme dans L’affaire Dominici (Pascal Bresson et René Follet) ou Seznec-Malheur à vous, jurés (Pascal Bresso, Éric Le Berre et Guy Michel) ; et le public des cours d’assises, sans oublier les dessinateurs de presse, se retrouvent dans les récits graphiques qu’il convient de recenser et d’analyser.
– Les manières dont la justice est représentée. Est-elle décrite comme menaçante, protectrice, partiale, proche ou lointaine, lente… Quelles émotions les albums privilégient-ils ?
– Les lieux de justice : de quelles façons sont-ils décrits à toutes les époques ? Les Palais de justice, ces temples de Thémis font-ils l’objet d’une représentation graphique ?
– La punition. Le célèbre livre de Michel Foucault publié en 1975 évoque le passage de « l’éclat des supplices », c’est-à-dire de la Justice d’Ancien Régime à la prison. Dans les albums quelle place le châtiment -ou la sanction- occupe-t-il ? De quelles manières sont restituées les exécutions, les colonies agricoles et pénitentiaires, les prisons centrales, les bagnes…
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Colloque organisé par Frédéric Chauvaud, coordinateur scientifique du 3RBD et Didier Veillon, directeur de l’Institut d’Histoire du Droit, tous les deux professeurs à l’Université de Poitiers, avec le soutien du 3RBD, du Criham, de l’IHD, de la MSHS de Poitiers, de la Région Nouvelle Aquitaine, de l’Association française pour l’Histoire de la Justice, de Criminocorpus…
Comité scientifique :
Nicolas Derasse (Lille, Centre d’Histoire Judiciaire), Jean-Paul Jean (Paris, Cour de cassation), Laurence Leturmy (Poitiers, ISCrim’), Jean-Philippe Martin (Angoulême, CIBDI), Michel Porret (Genève, Damoclès), Myriam Tsikounas (Paris, Isor), Sophie Victorien (Paris-Criminocorpus Lab).
Les organisateurs prennent en charge les repas, les nuitées, les inscriptions au colloque et la publication des actes sous la forme d’un véritable livre.
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Les propositions de communication (2000 signes maximum) avec une courte notice bio/biblio (500/1000 signes) sont attendues pour le 21 mars 2025 et sont à faire parvenir aux adresses suivantes :
– frederic.chauvaud@univ-poitiers.fr
– didier.veillon@univ-poitiers.fr
– arianna.bocca.pignoni@univ-poitiers.fr
1.12 Mort et militantisme. Recherches interdisciplinaires sur les conceptions de la mort, mourir et la révolution dans le monde francophone, 1960 à 1980 (Montréal)
- Date de tombée (deadline) : 25 Mars 2025
- À : Université du Québec à Montréal – Montréal, Québec
Mort et militantisme
Recherches interdisciplinaires sur les conceptions de la mort, mourir et la révolution dans le monde francophone, 1960 à 1980
November 7-8, 2025 (Université du Québec à Montréal – Montréal, Québec)
Vers la fin de 1963, Georges Schoeters écrivit une lettre de sa cellule en prison à Montréal. Belge, révolutionnaire et l’un des fondateurs du Front de libération du Québec, Schoeters décrivit l’importance de son combat pour l’indépendance du Québec et finit sa lettre : « L’indépendance ou la mort. » [1] Dans les années qui suivirent, des militants et des révolutionnaires francophone répétèrent cet appel à l’action; dans des lettres, slogans et graffitis ils disent la patrie ou la mort ou révolution jusqu’à la mort.
Dans une déclaration à Alger, Ernesto Guevara, dit « le Che », proclama qu’il « n’avait pas de frontières dans notre combat à mort ».[2] Ceux qui sont morts pour leur cause vivaient encore dans les journaux révolutionnaires, dans les discours, la littérature et les œuvres d’art, et dans les mémoires de ceux qui les suivirent. De la France au Québec, de Cuba au Vietnam en passant par l’Algérie, comme mot-clé, symbole ou complainte, la mort à la fois hantait et galvanisait les mouvements révolutionnaires. Les militants francophones mobilisaient la menace, la réalité ou la promesse de la mort pour appeler le peuple à résister et à lutter.
Aujourd’hui, les militants mobilisent l’idée ou la peur de la mort pour appeler à la résistance face à diverses crises. En rétrospective, en examinant la manière dont ces idées ont été utilisées et absorbées par les militants dans le sillage de la décolonisation formelle (1960-1980), cette conférence met en lumière une réalité souvent occultée : l’importance de la mort au sein des mouvements émancipateurs dans le monde francophone. « Mort et militantisme » est une conférence interdisciplinaire et bilingue (français et anglais) qui se tiendra les 7 et 8 novembre 2025 sur le campus de l’Université du Québec à Montréal. Les presentateur.e.s devront faire circuler leur texte et lire celui de leurs co-conférencier.e.s. Cet événement donnera l’opportunité à ceux et celles qui étudient la relation entre la mort et le militantisme dans les années soixante et soixante-dix dans le monde francophone de se réunir. Dans nos travaux comparatifs et interdisciplinaires, nous aurons la chance d’approfondir notre compréhension de ce sujet et, nous l’espérons, de créer un réseau de chercheurs qui pourra continuer à traiter de ces thèmes dans les années à venir.
Voici une liste (non exhaustive) de thématiques thanatologiques potentielles :
- La mort et le marxisme
- Suicide et mort volontaire
- Religion, laïcité et martyre
- Peine, traumatisme et émotion
- Genre, race, et identité comme motivation ou réponse à la mort
- L’indigenéité, nation(alism) et appartenance individuelle ou collective
- Violence étatique et terreur et terrorisme
- L’(il)légalité et l’(in)compréhensibilité de la mort
- Représentation de la mort dans la littérature ou la poésie, les films, les pièces de théâtre ou l’art
- Funérailles, enjeux mémoriels et commémoration
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Nous invitons particulièrement les travaux qui traitent de la dimension internationale ou globale de ces sujets.
Les intéressés doivent soumettre les informations suivantes avant le mardi 25 mars 2025 : titre et sommaire de la présentation (300 mots maximum), CV abrégé (2 pages), et une brève biographie et bibliographie de vos travaux pertinents (150 mots). Les participants devront être capables de travailler en français et en anglais.
Le soutien du Centre de Recherche Interdisciplinaire sur la Diversité et la Démocratie (CRIDAQ) nous permettra de défrayer les déplacements de certains participants, avec priorité donner aux étudiants de 2e ou 3e cycle et aux chercheurs dans des positions non permanentes. Nous espérons recevoir du financement supplémentaire du CRSH qui nous permettrait d’offrir plus de financement aux participants ainsi que d’organiser la publication de deux travaux collectifs après la conférence (un dossier thématique avec une revue académique et un volume collectif). Les contributions pour ces futures publications seront sélectionnées après la conférence.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à écrire à Sarah K. Miles (UQAM, CRIDAQ): skmiles3@gmail.com.
Le comité scientifique inclut : Doyle Calhoun (University of Cambridge), Roxanne Panchasi (Simon Fraser University), Donald M. Reid (University of North Carolina at Chapel Hill), Stéphane Savard (UQAM), et Jean-Philippe Warren (Université Concordia).
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[1] Georges Schoeters, “Lettres de Georges Schoeters,” Parti Pris 1, no. 2 (November 1963), 6.
[2] Ernesto Guevara, “At the Afro-Asian Conference in Algeria,” from The Che Reader (Ocean Press, 2005) cited by Marxists.org. https://www.marxists.org/archive/guevara/1965/02/24.htm.
1.13 Satire, chronique sociale et fiction : les voix d’une Afrique contemporaine chez Venance Konan (Cocody-Abidjan, Côte-d’Ivoire)
- Date de tombée (deadline) : 25 Mars 2025
- À : Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan
15ème COLLOQUE PLURIDISCIPLINAIRE INTERNATIONAL DE L’ONVDP
(OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA VIE ET DU DISCOURS POLITIQUES)
« Satire, chronique sociale et fiction : les voix d’une Afrique contemporaine chez Venance Konan »
15 au 17 mai 2025, Université Félix Houphouët-Boigny
L’œuvre de Venance Konan, journaliste, écrivain et chroniqueur ivoirien, s’impose comme un miroir saisissant des complexités de l’Afrique contemporaine. À travers une production littéraire riche et variée, Konan a su capturer l’essence des défis, des contradictions et des aspirations qui caractérisent le continent africain au XXIe siècle. Ses œuvres majeures, telles que Les prisonniers de la haine, Les Catapila, ces ingrats, et Chroniques afrosarcastiques, cinquante ans d’indépendance, tu parles !“, témoignent d’une approche littéraire unique, alliant une plume acérée à un sens aigu de l’ironie. Cette combinaison permet à Konan d’aborder les réalités africaines avec une perspicacité remarquable, utilisant la satire, la chronique sociale et la fiction comme des outils puissants pour dénoncer et questionner les maux qui affligent la société.
Dans Les Catapilas, ces ingrats, Venance Konan aborde les enjeux de l’identité et de l’immigration en Côte d’Ivoire, en révélant les tensions persistantes entre ceux qui ont quitté une terre jugée inhospitalière pour chercher de meilleures opportunités et ceux qui revendiquent leur enracinement sur la terre de leurs ancêtres, perçue comme leur héritage légitime. Cette œuvre illustre la capacité de l’auteur à traiter des sujets sensibles avec finesse et profondeur, offrant un regard nuancé sur les dynamiques sociales complexes qui façonnent le paysage ivoirien.
Aussi, la critique sociopolitique occupe-t-elle une place centrale dans l’œuvre de Konan. Comme l’indique Waidi Adewale Akanji (2022 :3) « Venance Konan aurait senti le besoin de bien révéler l’univers sociopolitique qui prévalait dans son pays ». Cette volonté de dépeindre et d’analyser les réalités sociopolitiques se manifeste notamment dans ses chroniques, où l’auteur n’hésite pas à pointer du doigt les travers de la société et de la classe politique.
Ainsi, Dans Chroniques afrosarcastiques : 50 ans d’indépendance, tu parles !, Venance Konan propose un bilan vif et coloré de l’état actuel de l’Afrique, où il critique sans détour l’ensemble des acteurs impliqués. Aucun groupe n’est épargné : il met sur un pied d’égalité Africains et Occidentaux, capitalistes et communistes, « amis chinois », ONG, élites et populations démunies, ainsi que les dirigeants, grands ou modestes. Cette perspective critique et globale lui permet de peindre un tableau sans complaisance des relations entre la France et l’Afrique, tout en soulignant les nombreux défis auxquels le continent est confronté.
De toute évidence, la force de l’écriture de Konan réside dans sa capacité à manier l’humour et la dérision tout en abordant des sujets graves. Comme le note Stephen Smith dans la préface de “Chroniques afrosarcastiques”, Venance Konan utilise « sa plume acérée, maniant l’humour et la dérision avec un talent consommé, portant le fer là où ça fait mal ». Cette approche permet à l’auteur de traiter de sujets difficiles tout en maintenant l’engagement du lecteur, rendant ses critiques d’autant plus percutantes.
On remarquera que l’œuvre de Venance Konan s’inscrit dans une tradition littéraire africaine engagée, où la littérature sert de vecteur pour explorer et critiquer les réalités sociales et politiques. Comme le souligne Gérard Sapiro, « la littérature s’intéresse à la vie sociale, qu’elle peint sous différents aspects ». Konan pousse cette fonction de la littérature à son paroxysme, utilisant ses écrits comme une véritable tribune pour dénoncer les injustices et questionner le statu quo. Par exemple, dans son roman “Les prisonniers de la haine”, Konan aborde des thèmes tels que la corruption, la violence et le désenchantement de la jeunesse africaine. L’ouvrage est décrit comme “un roman fort et inquiétant” qui “risque de devenir prophétique sur la montée de la violence et de la haine ethnique en Côte d’Ivoire sur fond de pourrissement social généralisé”4. Cette capacité à anticiper les crises sociales et politiques témoigne de la perspicacité de Venace Konan en tant qu’observateur de la société ivoirienne.
Il ne serait guère hâtif de convenir, à ce stade, de ce que la diversité des genres littéraires explorés par Venace Konan – du roman à la chronique en passant par la nouvelle – lui permet d’aborder les questions d’identité, de justice sociale, d’indépendance politique et de mémoire collective sous différents angles. Son dernier ouvrage, “Robert, Catapila et l’orpailleuse”, confirme cette approche en offrant « une plongée dans l’univers socio-politique ivoirien, offrant un regard critique mais aussi empreint d’une certaine nostalgie sur l’évolution du pays ».
En résumé, l’œuvre de Venance Konan constitue une contribution majeure à la littérature africaine contemporaine. À travers une écriture mêlant satire et engagement profond, il parvient à capturer les complexités de l’Afrique moderne, faisant de lui une figure incontournable pour appréhender les enjeux du continent. Comme l’a souligné son confrère Frédéric Gooré Bi dans un article publié le 27 août 2024[1], à l’occasion de la dédicace de son ouvrage Robert, Catapila et l’Orpailleuse :
Venance Konan n’est pas seulement un écrivain de talent, il est aussi l’un des journalistes les plus respectés de l’Afrique francophone. Sa carrière journalistique, marquée par une quête incessante de la vérité et une dénonciation des injustices, lui a valu de nombreuses distinctions, dont le prestigieux grand prix littéraire d’Afrique noire en 2012. Cette reconnaissance internationale atteste de la qualité de son travail et de l’impact de ses écrits.
Ce colloque vise donc à explorer la pluralité des voix de Venance Konan, à analyser l’impact de son œuvre sur le paysage littéraire africain, et à interroger sa portée dans le contexte sociopolitique actuel. En examinant les multiples facettes de son écriture – de la chronique à la fiction en passant par la satire – nous pourrons mieux comprendre comment Venance Konan parvient à capturer l’essence de l’Afrique contemporaine et à stimuler une réflexion critique sur son avenir.
Objectifs du Colloque
– Étudier l’œuvre de Venance Konan en tant que miroir des dynamiques sociales et politiques africaines contemporaines.
– Explorer la place de la satire et de la chronique sociale dans la littérature africaine, en montrant leur efficacité comme outils de critique sociale et politique.
– Comprendre les enjeux sociopolitiques abordés par Konan à travers ses œuvres de fiction et de chronique, et leur influence sur le lectorat ivoirien et africain.
– Analyser les effets stylistiques et rhétoriques propres à l’auteur, qui rendent son discours unique et percutant.
– Encourager une réflexion interdisciplinaire en intégrant les perspectives littéraires, linguistiques, journalistiques, sociologiques, anthropologiques et politiques pour une compréhension approfondie de l’œuvre de Konan.
Axes thématiques
Les participants au colloque sont invités à proposer des communications s’inscrivant dans l’un des axes suivants :
Satire et critique sociale dans l’œuvre de Venance Konan
Études sur la satire comme arme de critique des injustices et des contradictions sociales
La satire et son impact sur la perception des réalités africaines contemporaines
La chronique comme espace de réflexion et de mémoire
La chronique sociale comme moyen de documenter et de réagir aux évolutions politiques et sociales en Afrique.
La fonction mémorielle de la chronique dans l’œuvre de Konan.
Fiction et engagement social : la voix d’un écrivain citoyen
Examen des thèmes de la justice sociale, de l’éthique politique et de l’indépendance.
La place de l’engagement littéraire dans le parcours de Konan et son rôle dans le journalisme engagé.
L’humour, l’ironie et la langue comme outils stylistiques et identitaires
Analyse des procédés rhétoriques : humour, ironie et jeux de langage dans les écrits de Konan
La construction de la langue comme miroir de l’identité culturelle et politique.
Réception et influence de l’œuvre de Konan en Afrique et au-delà
Études sur la réception des œuvres de Konan et leur influence sur le lectorat et la critique littéraire.
La place de Venance Konan dans la littérature africaine francophone contemporaine.
Méthodologie
Le colloque s’articulera autour de présentations orales suivies de discussions, de panels, de témoignages, de table ronde… La participation d’écrivains, de journalistes et de chercheurs permettra une approche interdisciplinaire et enrichira les échanges autour des problématiques soulevées par l’œuvre de Konan.
Participants :
– Enseignants-Chercheurs, Chercheurs, étudiants en Sciences du Langage, en littérature, sociologie, anthropologie, sciences politiques, et journalisme.
– Journalistes, auteurs et autres acteurs du secteur culturel.
– Grand public intéressé par la littérature africaine, la satire et la chronique sociale.
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Le colloque se tiendra à l’Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire, du 15 au 17 mai 2025.
Modalités de soumission
Les personnes souhaitant participer sont invités à soumettre un résumé de leur communication (environ 300 mots) et une courte biographie. Les résumés doivent être envoyés avant le 25 mars 2025 à l’adresse suivante : colloqueipvenancekonan@gmail.com
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Comité de Pilotage : DODO Jean-Caude / HOUESSOU Dorgelès
Coordinateurs :
Dr DIABY Aissata, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr DOUMBIA Soumaila, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr SECREDOU Kouamé Marius, Université Félix Houphouët-Boigny
Président du Comité d’Organisation :
Dr DOUMBIA Djofolo, Université Félix Houphouët-Boigny
Comité d’Organisation : Membres de l’ONVDP
Comité Scientifique :
ABOA Abia Alain, Professeur (Linguistique), Université Félix Houphouet Boigny
ABOMO Maurin Marie Rose, Professeure (Poésie), Orléans et Yaoundé 1
ADJASSOH Christian, Maitre de Conférences (Poésie), Université Alassane O.
ANO Boadi, Professeur (Roman Africain), Université Alassane Ouattara
ADOU Amadou Ouattara, Maitre de Conférences (Analyse du Discours), UFHB
AZOUMANA Ouattara, Professeur (Philosophie), Université Alassane Ouattara
BLÉ Kain Arsène, Maitre de Conférences (Roman) Université Alassane Ouattara
COULIBALY Nanourougo, Professeur (Analyse du discours), Université Félix H.B.
DADIÉ Djah Célestin, Professeur (Poésie), Université Alassane Ouattara
DIAMA K’Monti jessé, Maitre de Conférences (Poésie africaine), UAO
DIARASSOUBA Abiba, Maitre de Conférences (Sémiotique), UAO
GUÉBO Josué, Maitre de Conférences (Philosophie), Université Félix H-Boigny
KOFFI Ehouman René, Professeur (Grammaire et linguistique françaises), UAO
KOSSONOU Théodore, Professeur (Linguistique), Université Félix H-Boigny
KOUACOU Jacques Raymond, Professeur (Littérature Orale Africaine), UAO
KOUADIO N’guessan Jérémie, Professeur (Linguistique), Université Félix Houphouët-Boigny, Membre de l’ASCAD
MAHO Sézito David, Maitre de Conférences (Roman Africain), UAO
ROUDE Taigba Guillaume, Maitre de Conférences (Roman Africain), UAO
TOH BI Emmanuel, Professeur (Poésie africaine), Université Alassane Ouattara
TRO Deho Roger, Professeur (Roman Africain), Université Alassane Ouattara
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Corpus indicatif
1- Chroniques à lire par temps de pluie. Abidjan : Frat-Mat Éditions, 2024.
2- Abidjan.net, Une histoire d’Avenir, sur les digital entrepreneurs Jil-Alexandre N’Dia et Daniel Ahouassa, Frat-Mat Éditions, janvier 2022.
3- Si le noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber, essai, Éditions Michel Lafon, mars 2018.
4- Catapila, chef du village, roman, Éditions Jean Picollec, 2015
5- Robert, Catapila et l’Orpailleuse, roman, Éditions Jean Picollec, 2014
6- Le Rebelle et le Camarade Président, roman, Éditions Jean Picollec, 2012
7- Edem Kodjo, un homme, un destin, biographie, coédité par les Éditions NEI CEDA et Frat-Mat Éditions, juin 2012
8- Chroniques afro-sarcastiques : 50 ans d’indépendance, tu parles !, Éditions Favre, février 2011
9- Ngo n’di ou palabres : pamphlet à deux mains, recueil collectif de chroniques, Éditions Le Nouveau Réveil, décembre 2009
10- Dans la tête de Sarkozy, ouvrage collectif, Éditions Seuil, octobre 2009.
11- La Tunisie émergente, un exemple pour l’Afrique ?, ouvrage collectif, Éditions Médiane, mars 2009
12- Les Catapilas, ces ingrats, roman, Éditions Jean Picollec, 2009
13- Nègreries, recueil de 147 chroniques, Frat-Mat Éditions, 2007.
14- Robert et les Catapilas, recueil de 6 nouvelles, Les Nouvelles Éditions Ivoiriennes, 2005.
15- Les Prisonniers de la haine, roman, Les Nouvelles Éditions Ivoiriennes, 2003.
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Bibliographie indicative
ABOUA, A. F. (2021). « Entre caricature et crise migratoire en côte d’ivoire: une lecture de les catapilas, ces ingrats de Venance Konan ». Migrations et diasporas dans le monde: Représentations, intégrations et enjeux internationaux, 29.
AKANJI, W. A. (2022). « Crise d’identité et critique sociopolitique dans Les Catapilas, ces ingrats de Venance Konan ». Mouvances Francophones, 7(1).
AKANJI, W. A. (2017). « Écocritique postcoloniale : le cas de la critique de la situation environnementale urbaine dans Les prisonniers de la haine de Venance Konan ». French Studies in Southern Africa, 2017(47), 1-18.
CISSE, F. T. (2014). « La poétique de l’Histoire récente de la Côte d’Ivoire dans Le rebelle et le camarade Président de Venance Konan ». La poétique de l’histoire dans les littératures africaines, 229.
DAVID, M. S. (2023). « Mobilités spatio-temporelles et problématique identitaire autour du foncier dans l’œuvre romanesque de Venance Konan ». Collection RECHERCHES & Regards d’Afrique, Vol 2 No 4 / Juin 2023
GUEYES-TROH, L. (2008). « L’oralité dans l’œuvre de Venance Konan : de l’épique à l’anti-épique » Léontine Gueyes-Troh. Littérature orale, genres, fonction et réécriture Chapitre 12, 191.
MANDA, D. J. (2015). « Les phénomènes d’hétérogénéité énonciative dans le discours romanesque de Venance Konan ». Sciences, Langage et Communication, 1(1).
ODY, N. J. (2024), « La sémantique de l’adverbe dans les romans de Venance Konan : cas de Robert et les Catapila, Nègreries et Le Rebelle et Le Camarade Président », Revue Scientifique, CINETISMES, Hors-série Nº1 Juin 2024. Cameroun.
TRAORÉ, Aly (2023) « L’isotopie verbale de la violence dans Les Prisonniers de la haine de Venance Konan ». Revue Internationale de Linguistique Appliquée, de Littérature et d’Éducation, vol. 6, n° 1, pp. 39-48. [En ligne] Disponible sur : https://revues.acaref.net/wp-content/uploads/sites/3/2023/03/Aly-TRAORE.pdf
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1.14 Francophonies : pratiques, transferts culturels, mutations (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi, Roumanie)
- Date de tombée (deadline) : 23 Mars 2025
- À : Iasi, Roumanie
Journées de la Francophonie — XXXe édition
Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi
Les 23 & 24 mai 2025
Se constituant autour de l’extension linguistique, discursive et culturelle du fait français, la francophonie est devenue par excellence un lieu de rencontre de langues, de civilisations, de mentalités. La diversité, le métissage, l’hybridation en sont les mots d’ordre.
L’intérêt pour la variation linguistique, la constitution d’objets d’étude comme les littératures francophones, l’émergence et la valorisation des normes endogènes illustrent la tension entre universel, global, générique, d’une part, et individuel, local, spécifique, d’autre part. Depuis la vision linguistique sur la francophonie (autour d’un français centralisé) que Klinkenberg (2016) qualifie d’« essentialisme » jusqu’au positionnement identitaire reconnaissant à celle-ci la diversitéculturelle dans le contexte de la mondialisation, des mutations se produisent qui correspondent aux changements politiques, économiques, culturels ayant façonné la société.
La francophonie se voit vite décliner au pluriel – les francophonies – du fait notamment de la multiplication de ses centres (par exemple, Montréal pour l’Amérique du Nord, mais aussi Moncton pour l’Acadie), phénomène qui s’accélère sous l’action de l’immigration récente. Des francophones d’origines diverses viennent modeler le visage de l’espace francophone en Europe ou en Amérique du Nord. À côté des francophonies qui, à des époques différentes, ont été terre d’accueil pour les migrants francophones – France, Belgique, Québec, et plus récemment Nouveau-Brunswick (Sall et Bolland, 2021) –, de nos jours, on pourrait dire que l’immigration en crée de nouvelles. Selon Frenette et al. (2013), la Floride est devenue ainsi un exemple de ces francophonies récemment constituées, ayant attiré des francophones de l’Amérique du Nord, comme des Antilles. Conformément aux mêmes auteurs, il est plus pertinent de parler d’une francophonie des Amériques à la place d’une francophonie nord-américaine.
Plus largement, les mouvements sous-jacents à la mondialisation (migration, déplacements de tout type, délocalisation et relocalisation d’entreprises qui emploient des professionnels du français) influencent les pratiques langagières, donnant lieu à l’émergence de mini-communautés francophones (les employés des entreprises francophones, les étudiants des filières francophones, notamment en médecine, en Roumanie). Ce dernier cas est d’autant plus intéressant à étudier que la Roumanie, pays de tradition culturelle francophone, se voit participer à ce changement qui marque la francophonie contemporaine. Il s’agit, à plusieurs niveaux – démographie, travail, enseignement, culture, etc. –, d’un afflux nouveau, inversé, dirigé vers des « aires géographiques francophones décentrées (dites périphériques) » (Cedergren et Lindberg, 2023 : 211).
Si la digitalisation du quotidien s’est rapidement emparée du monde francophone – pédagogie numérique, dépassement de la fracture numérique des pays Nord/Sud (Soupizet et Gille, 2001), partage de logiciels et de ressources numériques libres –, la recherche scientifique s’est à son tour ralliée à l’émancipation numérique : la revue ouverte Humanités numériques est une voix francophone pionnière du Manifeste des Digital Humanities (2010). Du côté des linguistes,le « discours numérique natif » ou « technodiscours » (Paveau, 2017), de plus en plus complexe en francophonie aussi, est devenu un inédit objet d’intérêt. Un des derniers défis technologiques de la francophonie « branchée » est le développement de l’intelligence artificielle en français.
Savoirs et décisions stratégiques sont imbriqués au sein de la francophonie et de ses réseaux mondiaux. Y compris institutionnellement, avec la création de Centres Culturels Français / Instituts Français / Alliances Françaises, ainsi que d’organismes francophones internationaux (ACCT, AUPELF, AIRF, etc.), et surtout d’acteurs parastataux majeurs tels que l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) ou l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Si l’on se tourne vers le marché mondial des langues, là où le français se trouve confronté à l’anglais et à d’autres langues, la diversité linguistique et la connaissance du français revêtent, quelque paradoxal que cela puisse paraître, une valeur économique certaine (Klinkenberg, 2017). Le succès se joue au niveau de la capacité de cette langue à assurer une communication efficace, à renforcer son statut de langue de travail dans des entreprises francophones.
Des changements se produisent aussi dans le type d’apprentissage du français. En Afrique, par exemple, on assiste à la mutation enregistrée entre une appropriation formelle et une appropriation dans la rue, une vernacularisation qui se manifeste par l’émergence de variétés mixtes et d’argots (De Féral et Gandon, 1994 ; Lafage, 1998). Des parlers hybrides émergent du fait du contact linguistique (Gadet et Ludwig, 2014). Les rapports entre langue maternelle / langue première versus langue seconde / langue étrangère se voient ainsi nuancer.
Dans la mouvance des changements sociétaux, la francophonie littéraire (notion forgée au Québec par Tougas, 1973) est sans cesse questionnée sous l’aspect de son rapport à l’identité et à la langue, de sa constitution même comme objet : s’agit-il de littératures francophones, d’expression française, minoritaires, mineures, minorées, connexes, marginales, périphériques, émergentes, etc. ? Comment se rapporter au champ (Bourdieu, 1992) / système littéraire (Halen, 2001) des études migratoires(migration studies) et à ses nombreux concepts concurrents : littérature migrante / translingue / exilaire / diasporique / littérature-monde (World Literature / Weltliteratur), etc. (Declercq, 2011) ?
Les entreprises contestataires ou radicales ne manquent pas : la notion même de francophonie est déclarée obsolète par l’essayiste français Michel Le Bris, dont le manifeste polémique, soutenu publiquement par une quarantaine de confrères, lui préfère celle de « littérature-monde en français » (Le Bris, Rouaud et Almassy, 2007). Selon Mohammed Dib, « [n]ous ne sommes sans doute pas les seuls à avoir inventé la francophonie » (1998). Amin Maalouf se déclare d’ailleurs « écrivain de langue française » dans son article « Contre la littérature francophone » (2006). Plus accommodant, Édouard Glissant répond, à la question « êtes-vous un écrivain francophone ? », qu’il écrit « en présence de toutes les langues du monde ».
Le rapport à la diversité linguistique prend diverses formes chez les écrivains francophones : présence des diatopismes (chez Antonine Maillet, Tahar Ben Jelloun, Amin Maalouf, Patrick Chamoiseau, Rhéal Cenerini), discréditation humoristique des variétés africaines parlées par la traduction du malinké en français (chez Ahmadou Kourouma), intégration des parlers hybrides (joual chez Michel Tremblay et Jean Barbeau, chiac chez France Daigle). Malgré leur transnationalité, la réception des textes francophones à l’étranger s’avère parfois problématique : le joual québécois du roman L’Enfirouapé (1974) d’Yves Beauchemin est ainsi transposé, pour l’Hexagone, en français normalisé, dès son titre, L’Entourloupé (1995).
Les genres littéraires francophones sont parfois inédits, comme l’audience (lodyans, en graphie créole) en Haïti, une pratique narrative empruntant l’oralité du conte et le caractère amusant des histoires racontées entre amis, exemplifiée par Justin Lhérisson. Dans la première moitié du XXe siècle, la littérature haïtienne est d’ailleurs marquée par l’indigénisme (Jean Price-Mars), aux sources du noirisme des années 1920 et de la Négritude lancée une décennie plus tard. La langue de Molière est devenue aussi celle de Césaire.
Phénomène typique de l’écriture migrante, l’autotraduction littéraire se manifeste, à l’exemple prototypique, pour le français, de Samuel Beckett, chez Vassilis Alexakis, Nancy Huston, Dumitru Tsepeneag, Felicia Mihali. Les deux derniers écrivains sont nés en Roumanie, tout comme Matei Vișniec ou Dinu Flămând, des voix contemporaines de la littérature roumaine d’expression française, dite aussi littérature franco-roumaine ou littérature française/francophone d’origine roumaine, illustrée au XXe siècle par Tzara, Fondane, Voronca, Eliade, Cioran, Ionesco, Gheorghiu.
Les études littéraires francophones attendent, dans leur ensemble, de nouvelles théorisations et évaluations (« archéologies », histoires littéraires, discours critiques, métarécits), dans le sillage de Tougas (1973), Joubert (1981), Beniamino (1999), Moura (2019 [1999]), Reutner (2017).
La trentième édition du colloque consacré à la francophonie par l’Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi s’intéresse aux dynamiques contemporaines de la francophonie dans ses manifestations culturelles, identitaires, littéraires, langagières, éducatives. Quelles mutations la francophonie connaît-elle dans la société contemporaine ? Quelle(s) perception(s) a-t-on de nos jours du français – langue véhiculaire, de la diplomatie, de culture, de travail, etc. – et quelles fonctions lui assigne-t-on ? Comment l’utilisation de la langue d’autrui façonne-t-elle les discours ? Quelles sont les singularités des littératures francophones actuelles, migrantes ou autres ? Quels défis pour les sociétés contemporaines – éclatées, multilingues, pluriculturelles ? La spécificité nationale est-elle à présent une peau de chagrin ? Quelles sont les nouvelles pratiques issues de la communication numérique et de l’intelligence artificielle ?
De langue-monde à littérature-monde, nous interrogerons – et serons immanquablement interrogés par – la francophonie, cette notion-monde.
Les contributions pourront répondre aux axes de réflexion suivants, non exhaustifs :
- Discours sur/autour de la francophonie
- Ancien et nouveau dans la francophonie
- Figures de la francophonie
- La France et la francophonie : études françaises et francophones
- Francophonie et mémoire(s) : patrimoines, filiations
- Identité et acculturation
- Pureté et mélange/métissage/mixité, parlers hybrides
- FLE et didactique de la francophonie
- Modes d’appropriation, transmission et partage du français
- Discours professionnel en français
- Écrivains migrants, littérature translingue/exilaire/diasporique
- Réécritures et intertextualités francophones
- Enjeux esthétiques et idéologiques des littératures francophones contemporaines
- Média et médiatisation francophones
- Humanités et francophonie numériques
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Références bibliographiques
Beniamino, Michel (1999), La francophonie littéraire. Essai pour une théorie, Paris, L’Harmattan.
Bourdieu, Pierre (1992), Les règles de l’art : genèse et structure du champ littéraire, Paris, Seuil.
Cedergren, Mickaëlle, Lindberg, Ylva (2023), Le transfert des littératures francophones en(tre) périphérie. Pratiques de sélection, de médiation et de lecture, Stockholm, Stockholm University Press.
Citton, Yves (2015), « Humanités numériques. Une médiapolitique des savoirs encore à inventer », Multitudes (Humanités numériques 3.0), 59, p. 171-180.
De Féral, Carole, Gandon, Francis-Marie (dirs) (1994), Langue française (Le français en Afrique noire, faits d’appropriation), 104.
Declercq, Elien (2011), « ‟Écriture migranteˮ, ‟littérature (im)migranteˮ, ‟migration literatureˮ : réflexions sur un concept aux contours imprécis », Revue de littérature comparée, 3 (339), p. 301-310.
Desouches, Christine (2023), « La France et la Francophonie : une dynamique complexe », Questions internationales, 3 (119-120), p. 190-195.
Frenette, Yves, Rivard, Étienne, Saint-Hilaire, Marc (2013), « Les mutations de la francophonie contemporaine », in La francophonie nord-américaine, Québec, Les Presses de l’Université Laval, p. 281-299.
Gadet, Françoise, Ludwig, Ralph (2014), Le français au contact d’autres langues, Paris, Ophrys.
Gauvin, Lise (éd.) (2009 [1997]), L’écrivain francophone à la croisée des langues. Entretiens, Paris, Karthala.
Halen, Pierre (2001), « Constructions identitaires et stratégies d’émergence : notes pour une analyse institutionnelle du système littéraire francophone », Études françaises (La littérature africaine et ses discours critiques), éd. Josias Semujanga, 2 (37), p. 13-31.
Joubert, Jean-Louis (1981), « Le vaudou sans peine (ou réflexion sur l’épistémologie et la méthodologie des études francophones) », Romanica Wratislaviensia (Études françaises en Europe non francophone), 613 (XVII), p. 182-190.
Klinkenberg, Jean-Marie (2016), « La fabrique du francophone. Une construction discursive », in Laurence Arrighi et Annette Boudreau (éds), Langue et légitimation. La construction discursive du locuteur francophone, Québec, Presses de l’Université Laval, p. 19-41.
Klinkenberg, Jean-Marie (2017), « La francophonie comme idéologie. Mythes et réalités d’un discours sur la diversité culturelle », Revue de l’Université de Moncton, 48 (1), p. 11-39.
Lafage, Suzanne (1998), « ‟Le français des ruesˮ, une variété avancée du français abidjanais », Faits de langues, 11-12, p. 135-144.
Le Bris, Michel, Rouaud, Jean, Almassy, Eva (dirs) (2007), Pour une littérature-monde, Paris, Gallimard.
Lüsebrink, Hans-Jürgen (2014), « Les transferts culturels : théorie, méthodes d’approche, questionnements », in Pascal Gin et al. (éds),Transfert, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, p. 25-48.
Moura, Jean-Marc (2019 [1999]), Littératures francophones et théorie postcoloniale, Paris, Presses Universitaires de France.
Paveau, Marie-Anne (2017), L’analyse du discours numérique. Dictionnaire des formes et des pratiques, Paris, Hermann.
Sall, Leyla, Bolland, Benoit (2021), « L’Acadie du Nouveau-Brunswick et les immigrants francophones. Un modèle d’intégration économique par les marges », Revue européenne des migrations internationales, 37 (1-2), p. 67-90.
Soupizet, Jean-François, Gille, Laurent (dirs) (2001), Nord et Sud numériques, Les Cahiers du numérique, 3-4 (2).
Sperti, Valeria (2017), « L’autotraduction littéraire : enjeux et problématiques », Revue italienne d’études françaises, 7.
Tougas, Gérard (1973), Les écrivains d’expression française et la France, Paris, Denoël.
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Calendrier
Date limite de soumission des propositions : 23 mars 2025.
Notification des acceptations : 10 avril 2025.
Date limite de la confirmation de présence : 20 avril 2025.
Programme préliminaire : 28 avril 2025.
Programme définitif : 10 mai 2025.
Soumission
Les propositions de communication seront envoyées sous la forme d’un résumé d’environ 200 mots accompagné de références bibliographiques avant le 23 mars 2025 à colloque.jdlfi@gmail.com et cristina.petras@uaic.ro. Seront précisés le nom, le prénom et l’institution de rattachement des auteur(e)s.
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Questions pratiques
- Taxe de participation (en euros ou en RON) : 75 euros ; 50 euros pour les doctorants.
- Les frais de voyage et de séjour à Iaşi sont à la charge des participants. Les organisateurs peuvent réserver des chambres à la Résidence Internationale de l’Université (Gaudeamus ou Akademos), dans la limite des places disponibles.
- Une sélection des contributions présentées dans le cadre du colloque fera l’objet d’une publication en volume.
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Comité scientifique
Ana M. ALVES (Institut Polytechnique de Bragança)
Laurence ARRIGHI (Université de Moncton)
Sonia BERBINSKI (Université de Bucarest)
Mickaëlle CEDERGREN (Université de Stockholm)
Rudy CHAULET (Université de Franche-Comté)
Maria Isabel CORBÍ SÁEZ (Université d’Alicante)
Jean-Pierre CUQ (Université Côte d’Azur)
Jean-Paul DEREMBLE (Université de Lille)
Felicia DUMAS (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Vincent FERRÉ (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Liliana FOȘALĂU (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Jean-Pierre GABILAN (Université Savoie Mont Blanc)
Ioana GALLERON (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Diana GRADU (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Katrien LIEVOIS (Université d’Anvers)
Robert MASSART (Haute École provinciale de Hainaut-Condorcet)
Simona MODREANU (Université Alexandru Ioan Cuza de de Iaşi)
Argyro MOUSTAKI (Université d’Athènes)
Marina MUREȘANU (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Corina DIMITRIU-PANAITESCU (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Radu PETRESCU (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Emmanuelle PRAK-DERRINGTON (École Normale Supérieure de Lyon)
Seza YILANCIOGLU (Université de Galatasaray)
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Comité d’organisation
Cristina PETRAȘ (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Mihaela LUPU (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Dana NICA (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Brîndușa GRIGORIU (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Dana MONAH (Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi)
Troisièmes Rencontres des jeunes chercheur·ses en linguistique historique (Grenoble)
- Date de tombée (deadline) : 28 Mars 2025
- À : Université Grenoble Alpes
Après une première édition lyonnaise (2019), et une deuxième édition annulée en raison de la pandémie (2020), les Rencontres des jeunes chercheur·ses en linguistique historique reviennent pour une troisième édition à Grenoble les 4 et 5 décembre 2025. Ce colloque a pour but de permettre aux jeunes chercheur·ses travaillant sur l’histoire des langues indo-européennes de présenter leurs travaux et d’échanger à ce sujet avec les membres de leur communauté scientifique.
Ces troisièmes Rencontres ont pour objectif de favoriser les échanges entre jeunes chercheur·euses partageant des centres d’intérêt communs. Elles visent à regrouper des communications traitant soit de l’évolution linguistique en diachronie, soit d’un état synchronique révolu. De ce fait, nous acceptons les propositions relatives aux questions méthodologiques, théoriques, ou qui présentent des études de cas, dans toutes les approches de la linguistique : syntaxe, morphologie, phonologie, phonétique, sémantique, lexicologie, pragmatique, sociolinguistique, analyse de discours, dialectologie, graphématique, etc.
Aussi, nous encourageons fortement les travaux appliquant ou permettant des analyses computationnelles telles que la linguistique de corpus, la philologie numérique, la textométrie ou toute autre approche des humanités numériques dont le résultat peut intéresser la communauté scientifique. À ce titre, les études qui traitent de la conception ou de la diffusion de corpus adaptés à l’analyse linguistique ou philologique sont les bienvenues.
Nous aurons l’honneur d’accueillir cette année Bernard Combettes et Ariane Pinche en tant que conférencier·ières invité·es.
Format :
Les présentations seront d’une durée de 20 minutes, suivies de 10 minutes de discussion. Les langues de communication seront le français et l’anglais.
Conditions :
Ces rencontres se tiendront à Grenoble, les 4 et 5 décembre 2025.
Elles sont destinées aux jeunes chercheur·ses : doctorant·es, ATER, post-doc et docteur·es jusqu’à la première année de CDI (maître·sse de conférences ou équivalent). Nous acceptons les communications collectives. Nous encourageons vivement les étudiant·es en master recherche à également proposer une communication.
Des frais d’inscription de 25,00 € seront demandés. Des exonérations pour les jeunes chercheur·ses non financé·es sont prévues.
Soumission :
Des résumés entre 300 et 500 mots, à l’exclusion d’une bibliographie, devront être envoyés anonymisés sur le site https://rencontreslh3.sciencesconf.org avant le 28 mars 2025.
Si vous souhaitez publier un article dans les actes des rencontres, vous devrez envoyer une première version de votre article un mois après la tenue du colloque, c’est-à-dire le 12 janvier 2026. Les articles seront par la suite soumis à une relecture en double aveugle.
Les articles devront faire entre 8 et 10 pages hors bibliographie. Un modèle de document Word et OpenOffice vous sera envoyé pour réaliser votre mise en page, ainsi qu’un fichier de formatage Zotero pour la bibliographie.
Vous pouvez poser toutes vos questions à l’adresse de l’événement : rencontreslh3@sciencesconf.org.
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Comité d’organisation :
Timothée Celeyron | LIDILEM, Univ. Grenoble Alpes
Iris Fabry | LIDILEM, Univ. Grenoble Alpes
Tanguy Lemoine | Litt&Arts, Univ. Grenoble Alpes
Laurie Raymond | LLSETI, Univ. Savoie Mont Blanc & Projet ANR LIBEX
Zeina Tmart | IHRIM, ENS de Lyon
Comité scientifique :
Armand Fabio | UCLy, Institut Pierre Gardette.
Badiou-Monferran Claire | CLESTHIA, Univ. Sorbonne Nouvelle
Breitbarth Anne | Univ. Gent
Capin Daniéla | LiLPa, Univ. de Strasbourg
Carpitelli Elisabetta | GIPSA-lab, Univ. Grenoble Alpes
Carlier Anne | STIH, Sorbonne Univ.
Combettes Bernard | ATILF, Univ. De Lorraine
Denoyelle Corinne | Litt&Arts, Univ. Grenoble Alpes
Glikman Julie | ATILF, Univ. Lorraine
Goux Mathieu | CRISCO, Univ. Caen..
Guillot-Barbance Céline | IHRIM, ENS de Lyon
Kuyumcuyan Annie | LiLPa, Univ. de Strasbourg
Lagorgette Dominique | LLSETI, Univ. Savoie Mont Blanc & Projet ANR LIBEX.
Larrivée Pierre | CRISCO, Univ. Caen.
Lavrentiev Alexei | IHRIM, CNRS
Petit Daniel | AOeOc, ENS-Paris
Pinche Ariane | CIHAM, CNRS
Pɫocharz Piotr | ArScAn, Univ. Paris Nanterre
Premat Timothée | CEDITEC, Univ. Paris Est Créteil
Prévost Sophie | Lattice, CNRS
Saiz-Sanchez Marta | Univ. Complutense de Madrid
Sauzet Patrick | CLLE, Univ. Toulouse II Jean Jaurès
Siouffi Gilles | STIH, Sorbonne Univ.
Skupien Dekens Carine | ILCF, Univ. de Neuchâtel
Sorba Julie | LIDILEM, Univ. Grenoble Alpes
Surrel Vincent | SFL, Univ. Paris 8 et CNRS & Centre Jean-Mabillon, École nationale des chartes, Univ. PSL
Vangaever Jasper | Univ. Gent
Verjans Thomas | CLLE, Univ. Toulouse II Jean Jaurès.
1.15 Langages silencieux : contextes, enjeux et dynamiques communicationnelles en Afrique
- Date de tombée (deadline) : 30 Mars 2025
- À : Université de Lomé, Togo
Le Centre d’Études et de Recherches sur les Organisations, la Communication et l’Éducation (CEROCE) et l’Equipe de recherche sur les Etudes Anglophones de l’Université de Lomé organisent un colloque scientifique international pluridisciplinaire :
Langages silencieux : Contextes, enjeux et dynamiques communicationnelles en Afrique
Les 2, 3 et 4 juillet 2025, à l’Université de Lomé, Togo
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La communication non verbale, à travers ses multiples manifestations telles que les symboles, les gestes, les postures, les expressions faciales, les silences et les codes vestimentaires, constitue une dimension fondamentale des interactions humaines, de la construction ou de l’interprétation du sens même de la communication. En outre, elle comporte des enjeux insoupçonnés dans divers domaines : social, politique, professionnel, etc. En Afrique, continent riche de ses diversités culturelles, ces langages silencieux prennent des formes particulièrement significatives, reflet de contextes sociaux, culturels, historiques et spirituels variés. Leur influence va au-delà des interactions sociales immédiates, jouant un rôle dans l’éducation, les récits, la mémoire, le renforcement des identités collectives et le dévoilement de perceptions culturelles nuancées. Ils peuvent également constituer des sources de malentendus et de crises rendant la communication et le vivre ensemble difficiles. Malgré l’intérêt croissant pour ce phénomène, il est encore nécessaire d’y accorder une plus grande attention, en particulier au sein des différents peuples d’Afrique qui n’ont pas été étudiés. Nous proposons un colloque réunissant des chercheurs d’Afrique francophone et anglophone afin d’examiner les données disponibles sur la communication non verbale sous l’angle de différentes disciplines. L’objectif est de dévoiler les caractéristiques particulières et universelles de ce phénomène psycho-linguistique, y compris en proposant des moyens de rassembler et d’analyser correctement les données recueillies dans des cultures largement dominées par l’oralité. Bien que ces modes de communication jouent un rôle crucial dans les relations interindividuelles et intercommunautaire, ils restent souvent peu analysés sous l’angle de l’intersection des dynamiques globales et locales dans les recherches scientifiques contemporaines. Ce colloque cherche à combler cette lacune en encourageant une approche intégrative qui favorise une compréhension plus nuancée et contextualisée de ces langages silencieux dans le paysage africain contemporain.
Le colloque international pluridisciplinaire consacré aux « Langages silencieux : contextes, enjeux et dynamiques communicationnels en Afrique » invite, entre autres, à :
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Analyser les spécificités culturelles : Étudier les formes et significations des expressions non verbales dans différents contextes africains (rituels, échanges quotidiens, sphère politique ou économique). Ces recherches pourront s’appuyer, notamment, sur les travaux d’observation des pratiques gestuelles traditionnelles qui montrent comment les gestes codifient les relations sociales et renforcent les hiérarchies culturelles.
• Comprendre les dynamiques sociales : Explorer le rôle des langages non verbaux dans la création et le maintien des relations sociales, des identités communautaires et des structures de pouvoir.
• Examiner les influences contemporaines : Identifier les mutations des pratiques non verbales sous l’effet des nouvelles technologies, des interactions interculturelles et des médias numériques. Les études comparatives mettant en évidence des différences dans l’utilisation des gestes conventionnels et qui soulignent l’impact des contextes culturels sur le développement des répertoires gestuels peuvent être présentées.
• Explorer une approche comparative et interdisciplinaire : Croiser les perspectives de disciplines variées – linguistique, anthropologie, sociologie, psychologie, sciences de l’information et de la communication – pour enrichir la compréhension de ces phénomènes au sein des communautés nationales tout comme entre différentes régions africaines.
• Proposer des moyens d’exploiter et d’appliquer de manière pratique les signaux non verbaux à travers les médias : Discuter des implications des pratiques non verbales dans des domaines tels que la diplomatie, l’éducation, la santé, ou encore les stratégies de communication et de marketing.
Axes thématiques
Les axes thématiques ci-après sont, entre autres, proposés aux participants :
- Système de communication non verbale en Afrique : Héritages et analyse des différents éléments distinctifs des langages non verbaux en Afrique, dans leur diversité et leurs portées linguistique, sociologique, philosophique, communicationnelle, religieuse, etc.
- Contextes et hybridation culturelle : Contextes d’interculturalité (mondialisation, délocalisation, espace numérique…), innovations, interférences et mutations des langages silencieux. On pourrait aussi s’intéresser aux phénomènes d’invention ou d’appropriation de nouveaux codes comportementaux, de modification des dynamiques sociales incluant les dynamiques linguistiques, communicationnelles mais aussi les enjeux politiques, culturels et professionnels.
- Communication non verbale en Afrique, construction, transmission et circulation des savoirs : Exploration des signes du langage non verbal, des canaux de transmission et des usages dans les secteurs de l’éducation et de la formation, de la santé (médecine traditionnelle), de la médiation sociale, etc. La thématique fait aussi appel à la construction des identités culturelles ainsi que des rapports entre les peuples et au sein des peuples.
- Approches disciplinaires et interdisciplinaires des langages silencieux : Découverte des approches théoriques existantes, mobilisation des apports des différentes disciplines pour questionner la place des langages silencieux dans le système global de la communication en Afrique pour comprendre leurs fonctions pragmatiques et proposer des modèles ; états des lieux de la recherche, africaine en Afrique et ailleurs, sur les langages silencieux.
Nous accueillons favorablement les propositions qui abordent ces thématiques dans différentes disciplines.
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Bibliographie indicative
– Agwuele, A. (2014). A repertoire of Yoruba hand and face gestures. Gestures, 14(1), 70-96.
– Agwuele Augustine (ed.). 2015. Body Talk and Cultural Identity in the African World. Sheffield, Equinox Publishing.
– Agresti Giovanni. Diversità linguistica e sviluppo sociale. Franco Angeli, Milano, 2018.
– Agresti Giovanni, Le Lièvre Françoise (coord.). 2020. Langues, linguistique et développement en milieu francophone. Des terrains africains, Repères DoRiF n°21, DoRiF Università, Roma septembre 2020, https://www.dorif.it/reperes/category/21-langues-linguistique-et-developpement-en-milieu-francophone-des-terrains-africains/.
– Agresti Giovani, Mouzou, P. Stephen and Zouogbo Jean-Philippe. (2022). Dynamiques sociolinguistiques, terminologie et développement. Documenter, aménager et outiller les langues africaines. Paris : Cahiers du CEDIMES.
– Brookes, Heather J. 2004. A first repertoire of South African quotable gestures. Linguistic Anthropology 14(2): 186-224.
– Brookes, Heather J. 2005. What gestures do: Some communicative functions of quotable gestures in conversations among black urban South Africans. Journal of Pragmatics 37: 2044-2085.
– Brookes, Heather J. 2011. Amangama Amathathu ‘Three Letters’: The emergence of a quotable gesture. Gesture 11(2): 194-218.
– Calbris, Geneviève, and Owen Doyle. 1990. The Semiotics of French Gestures. Indiana University Press Bloomington
– Bonvillain Nancy. (2003). Language, Culture, and Communication. The Meaning of Messages.
– Dawson Hope C. & Phelan Michael (eds). 2016. Language Files. Material for an Introduction to Language and Linguistics. (12th edition). Cleveland, Ohio State University.
– Dingemanse, Mark 2011. The meaning and use of ideophones in Siwu. Ph.D. dissertation. Nijmegen: Radboud University.
– Groß, Ulrike 1997. Analyse und Deskription textueller Gestik im Adzogbo (Ewe) unter Berücksichtigung kommunikationstheoretischer Aspekte. Ph.D. Dissertation, Universtity of Köln.
– Harrigan, Jinni A. 2005. “Proxemics, Kinesics, and Gaze.” The New Handbook of Methods in Nonverbal Behavior Research: 137–198.
– Jones Rodney H. & Themistocleous Christina. 2022. Introducing Language and Society. Cambridge, Cambridge University Press.
– Klassen, Doreen H. 2004. Gestures in African oral narrative. In: Philip M. Peek and Kwesi Yankah (eds.), African Folklore: An Encyclopedia, 298-303. New York/London: Routledge.
– Kita, Sotaro and James Essegbey 2001. Pointing left in Ghana: How a taboo on the use of the left hand influences gestural practice. Gesture 1(1): 73-95.
– Kipp, Michael, and J.-C. Martin. 2009. “Gesture and Emotion: Can Basic Gestural Form Features Discriminate Emotions?” In Affective Computing and Intelligent Interaction and Workshops, 2009. ACII 2009. 3rd International Conference On, 1–8.
– Kendon, Adam. 1983. “Gesture and Speech: How They Interact.” Nonverbal Interaction: 13–45.
– McNeill, David. 2008. Gesture and Thought. University of Chicago Press.
– Orie, Olanike O. 2009. Pointing the Yoruba way. Gesture 9(2): 237-261.
– Tourneux Henry (dir.). 2008. Langues, cultures et développement en Afrique, Paris, Karthala.
– Were Vincent Otaba et Zouogbo Jean-Philippe (dir.). 2024. Développement durable : amplifier les langues, valoriser les cultures, impliquer les populations. Paris, Editions des Archives Contemporaines.
– Will, Izabela. 2009. Cultural Aspects of Nonverbal Code in Hausa, in Nina Pawlak (ed.) Codes and Rituals of Emotions in Asian and African Cultures: p. 252-265.
– Will, Izabela. 2015. Gestures and Indirect Statements as Means of Expressing Emotions and Opinions Among Hausa Women, In Selected Proceedings of the Symposium on West African Languages (Naples, 27-28 March 2014), G. C. Batic and S. Baldi (ed.), „Studi Africanistici/Serie Ciado-Sudanese” 7, 2015, p. 233–248.
– Will, Izabela. 2022. Recurrent Gestures of Hausa Speakers, Leiden-Boston, Brill.
– Zouogbo Jean-Philippe (dir.). Linguistique pour le développement. Concepts, contextes et empiries. Paris, Édition des archives contemporaines, 2022.
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Dates à retenir et modalités de soumission de proposition
Lancement de l’appel à communication : 20 janvier 2025
Date limite de soumission des abstracts : 30 mars 2025
Notification d’acceptation : 18 avril 2025
Tenue du colloque : 02, 03, 04 juillet 2025
Soumission des projets d’articles : 29 août 2025
Retour d’instruction : 15 octobre 2025
Réception des articles finalisés pour publication : 16 novembre
Publication des actes du colloque : Février 2026
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Langues d’intervention : anglais et français.
Frais d’inscription
- Enseignants-chercheurs : 40 000 FCFA ou $70 US
- Doctorants et Masterants : 20 000 FCFA ou $35 US
- Practiciens et représentant des institutions publiques et privées : 60.000 FCFA ou $100 US
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Consignes et format des contributions
Différents formats de propositions sont attendus : communications orales, posters, tables-rondes, ateliers méthodologiques, etc.
Les propositions de communication orale devront être originales, non publiées auparavant et rédigées en anglais ou en français. Les propositions comporteront une courte notice bibliographique de 150 mots maximum, un titre, un résumé de 300 mots maximum (hors bibliographie et notice bibliographique) et cinq mots-clés. Le résumé devra préciser les questions de recherche abordées, leur articulation avec les axes (ou thématiques) du colloque, la (ou les) disciplines mobilisée(s), la méthodologie de recherche et les principaux résultats qui seront présentés lors du colloque. Le projet devra être envoyé sous format Word, Police Times New Roman, taille 12.
La participation des doctorants et des jeunes chercheurs est vivement encouragée.
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Mode de communication
Les communications se feront en présentiel et en distanciel. Un lien sera précisé ultérieurement pour les participants en distanciel.
Contact
Toutes les soumissions et autres correspondances en lien avec le colloque devront être envoyées à colloque2025@ceroce-ul.org, en copie à palakyem.mouzou@fulbrightmail.org
Coordination du colloque
– Kouméalo Germaine Anate, Université de Lomé, Togo
– Palakyem Stephen Mouzou, Université de Kara, Togo
– Augustine Agwuele, Texas State University, USA
– Mouncaïla Napo Gnane, Université de Lomé, Togo
Comité d’organisation
• Enseignants-chercheurs
o Kondi Napo Sonhaye
o Nouhr-Dine Dyfaizi Akondo
o Dovi Yelou
o Essobozouwè Awizoba
o Komla Azialé
o Yentougle Moutore
o Bienvenue Boudimbou
o Asseta Diallo
o Mabandine Djagri Temoukale
o Yoma Takougnadi
o Yacouba Kouraogo
o Daria Ouradei
o Adji Chakebera
o Michaella Eppié Bongba
- Doctorants
o Hugues Koba
o Pèlè Mindou Adjanla
o Tchaa P. Désiré Komou
o Casimir Edinah
o Pidèma Dagouroufei
Comité scientifique
o Moufoutaou Adjéran, Université d’Abomey Calavi, Bénin
o Gbandi Adouna, Université de Kara, Togo
o Giovanni Agresti, Université Bordeaux Montaigne, France
o Kouméalo Anaté, Université de Lomé, Togo
o Komla Avono, Université de Lomé, Togo
o Atiyihwè Awesso, Université de Lomé
o Mimboabe Bakpa, Université de Kara, Togo
o Rahma Barbara, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fès, Maroc
o Komi Begedou, Université de Lomé, Togo
o Don Daniels, University of Oregon, USA
o Amélie Hien, Université de Québec at Trois-Rivières, Canada
o Rachid Jama, Université Sultan Moulay Slimane – Beni Mellal, Maroc
o Amélie Leconte, Aix-Marseille Université, France
o Aimée-Danielle Lezou-Koffi, Université Felix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
o Charles Dossou Ligan, University d’Abomey Calavi, Bénin
o Bernard Kabore, Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
o Laré Kantchoa, Université de Kara, Togo
o Balaïbaou Kassan, Université de Kara, Togo
o Alou Keita, Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
o Hanoukoume Kparou, Babcock University, Nigéria
o Komi Kpatcha, Université de Kara, Togo
o Maxime Manifi Abouh, Université de Yaoundé 1, Cameroun
o Leila Messaoudi, University Ibn Tofail, Kenitra, Morocco
o Karen Ferreira-Meyers, Université d’Eswatini, Eswatini
o Abou Napon, Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
o Salomé Chantal Ntsama, Université de Yaoundé 1, Cameroun
o Kokou Essodina Pere-Kewezima, Université de Lomé, Toogo
o Cheik F. Bobodo Ouedraogo, Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
o Kogh Pascal Somé, Université Paris Cité, France
o Ndiémé Sow, Université Amadou Mahtar Mbow of Dakar, Sénégal
o Henry Tourneux, Llacan – CNRS, France
o Vincent Were, Kenyatta University, Kenya
o Jean-Philippe Zouogbo, Université Paris Cité, France
1.16 (Re)penser les masculinités modernes. Europe et colonies, XVe-XVIIIe s. (Angers)
- Date de tombée (deadline) : 31 Mars 2025
- À : Universite d’Angers, France
Call for Abstracts
Re)penser les masculinités modernes (Europe et colonies, XVe-XVIIIe siècle)
Le colloque aura lieu les 20 et 21 novembre 2025 à l’Université d’Angers, France.
Au sein de la recherche francophone, les développements de l’histoire sociale des masculinités sont encore largement centrés sur les XIXe et XXe siècles, ne permettant pas d’inscrire les phénomènes actuels dans une généalogie plus longue. Ce colloque entend faire dialoguer les recherches récentes sur les masculinités du XVe au XVIIIe siècle, afin de sortir d’une vision encore quelque peu monolithique et finalement essentialiste de « la virilité moderne ». Une dimension comparative, à l’échelle européenne, invite à mesurer la circulation et la confrontation des normes viriles et des modèles de masculinité en vigueur, ainsi que les effets de l’expansion occidentale sur ces dynamiques. La démarche, intrinsèquement pluridisciplinaire, croise les regards de l’histoire, des études de genre, de l’histoire l’art et de la littérature, en s’appropriant des concepts issus des sciences sociales.
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Au sein de la recherche francophone, les développements de l’histoire sociale des masculinités sont encore largement centrés sur les 19e et 20e siècles, ne permettant pas d’inscrire les phénomènes actuels dans une généalogie plus longue. Ce colloque entend faire dialoguer les recherches récentes sur les masculinités du 15e au 18e siècle, afin de sortir d’une vision encore quelque peu monolithique et finalement essentialiste de « la virilité moderne ». Une dimension comparative, à l’échelle européenne, invite à mesurer la circulation et la confrontation des normes viriles et des modèles de masculinité en vigueur, ainsi que les effets de l’expansion occidentale sur ces dynamiques. Un des enjeux est notamment de (re)penser des phénomènes politiques et sociaux d’ampleur (contestations politiques, luttes socio-économiques, impérialisme occidental, dynamiques d’altérisation et de hiérarchisations sociales, concurrences intra-européennes…) à l’aune des masculinités modernes.
La démarche, intrinsèquement pluridisciplinaire, croise les regards de l’histoire, des études de genre, de l’histoire l’art et de la littérature, en s’appropriant des concepts issus des sciences sociales. On soulignera en particulier les apports des théorisations sociologiques pionnières de Raewyn Connell en veillant, à la suite de Demetrakis Demetriou, à les historiciser afin d’explorer la diversité des manières d’être un homme et de le signifier dans l’Europe moderne. En suivant les considérations d’Eve K. Sedgewick sur les masculinités trans, on veillera également à dépasser l’idée que « tout ce qui concerne les hommes peut être classé comme masculinité, et que tout ce qui peut être dit sur la masculinité concerne en premier lieu les hommes » (Sedgewick 1995). Il s’agira donc d’appréhender la masculinité comme une position situationnelle susceptible d’être déployée par une grande variété d’individus.
En promouvant une histoire plurielle des masculinités européennes, attentive aux enjeux de pouvoir qui les traversent, ce colloque entend donc rendre compte de la coexistence d’une variété de modèles de masculinité à l’échelle européenne et des colonies. On mettra à l’honneur une diversité d’acteurs et d’actrices aux prises avec les normes viriles dominantes au cœur des masculinités hégémoniques : hommes célibataires et/ou abstinents, « Indiens imberbes », « hommasses », esclaves noirs, paysannes robustes, impuissants, personnes « hermaphrodites », soldates, femminielli, orientaux « efféminés », « petits maîtres », femmes à barbe, eunuques et autres châtré·es, « sodomites », tribades…
Le colloque investiguera notamment :
Fabrique des masculinités dominées : comment s’élaborent, se négocient et se confrontent concrètement les différents modèles de masculinité à l’échelle européenne ? Qui sont les producteurs de savoirs et de normes liées au masculin ? En quoi des figures stigmatisées (castrats italiens, eunuques orientaux, mignons et hommes efféminés…) deviennent-elles des contre-modèles à partir desquels fixer les normes de la masculinité hégémonique ? Quels enjeux sociopolitiques se cachent derrière les discours sur les « crises de la masculinité (ou de la virilité) » et quel type d’« identité masculine » est-il alors question de soutenir ? Comment les modèles de masculinité des populations rencontrées, colonisées, soumises à l’esclavage par les Occidentaux sont-elles décrites et mobilisées dans le champ sociopolitique ? Que dire de l’articulation de ces masculinités dominées en fonction de la race, la classe sociale, l’âge, la religion, la capacité, la sexualité ? Comment les individus intériorisent, réinventent, résistent à ces normalisations ? Quels sont les subjectivités et l’agentivité des individus face aux modèles normatifs dominants ?
Corps et masculinités: quelles places ont le corps et les pratiques sexuelles dans les définitions modernes des normes viriles et des masculinités ? En quoi ces normalisations et efforts définitionnels sont-ils étroitement (ou non) corrélés aux capacités physiques et reproductives, à la notion de puissance (notamment sexuelle), à une vision fonctionnaliste des corps ? Comment le travail du corps lié aux modèles de masculinité est-il pensé et rendu opérationnel dans les sociétés modernes ? Quelles sont les performances mises en jeu par les individus pour signifier leur appartenance à tel ou tel modèle de masculinité ? Quels concepts, comme celui de « chorégraphie du genre » (Susan Leigh Foster), permettent de ne pas oublier de considérer les corps et leurs contraintes/(in)capacités dans la définition et l’affirmation d’une identité de genre dans l’Europe moderne ?
Une masculinité «sans hommes » : quelles sont les définitions (et évolutions) des normes viriles et leurs mobilisations par des femmes ou des hommes inscrits dans une masculinité dominée ? La notion de fluidité de genre peut-elle être utile pour penser ces dynamiques ? Dans quels contextes est-elle appréhendée et mobilisée par des individus en situation de domination ? Comment se saisir du concept de « masculinité féminine » (Jack Halberstam) pour contrecarrer l’idée d’une coïncidence exclusive entre les hommes et la masculinité ? Que dire des identifications et/ou incarnations de différents modèles de masculinité et normes viriles par des femmes ? Quelles places tiennent la sexualité et la capacité de génération dans ces discours et pratiques ? A quels enjeux sociopolitiques renvoie l’idée d’une virilité féminine à l’époque moderne ?
Modalités de soumission
Les propositions de communication sont attendues à l’adresse suivante : nahema.hanafi(at)univ-angers.fr
avant le 31 mars 20225
Communications en anglais ou en français.
Elles devront comporter une brève notice bio-bibliographie ainsi qu’une présentation de la communication envisagée précisant l’ancrage (pluri)disciplinaire, les enjeux historiographiques, l’approche méthodologique ainsi que les matériaux mobilisés (800 à 1000 mots).
À l’issue du colloque, des publications sont envisagées, moins sous la forme d’actes de colloque que de numéros de revue thématiques et/ou d’un ouvrage pensé collectivement.
Les retours du comité scientifique auront lieu à la fin du mois d’avril 2025.
Le colloque aura lieu les 20 et 21 novembre 2025 à l’Université d’Angers.
Comité d’organisation
Nahema Hanafi
Blandine Blaiteau
Comité scientifique
Francesca Arena (Université de Genève)
Nahema Hanafi (Université d’Angers)
Patrick Farges (Université Paris Cité)
Marion Philip (Université de Genève)
Todd Reeser (University of Pittsburgh)
Marie Walin (Université de Poitiers).
1.17 Animaux, végétaux, minéraux. Discours écologiques francophones des nouvelles subjectivités (collection Modernités)
- Date de tombée (deadline) : 31 Mars 2025
- À : Presses Universitaires de Bordeaux
Appel à articles pour un numéro de la collection Modernités
(Presses Universitaires de Bordeaux)
Animaux, végétaux, minéraux. Discours écologiques francophones des nouvelles subjectivités.
Émile Lévesque-Jalbert, Harvard University
Mara Magda Maftéi, LAP | UMR 8177 CNRS-EHESS
Comment comprendre la contribution de la littérature à la pensée et aux modes de vie écologiques ? L’étude de l’écologie, de la nature et du rapport au vivant dans la littérature réactive nombre de questions classiques qui, pour certains, peuvent sembler désuètes : la question de l’engagement, celle postmoderne de grands récits, ou bien encore celle qui décentralise l’hégémonie masculine occidentale afin d’aller au-delà de la symétrie humain / non-humain, civilisé / sauvage imposée par le discours colonial.
Au lieu d’y voir le simple retour des problématiques déjà anciennes, ce volume défend la thèse opposée, celle de l’émergence d’une nouveauté dans la pensée écologique et du rapport à l’environnement. Ainsi, il se donne pour tâche de prendre acte de la vaste production littéraire qui prolifère actuellement dans l’espace francophone afin d’étudier les différentes stratégies par lesquelles les écrivains et écrivaines contemporains proposent de nouvelles manières d’habiter la terre qui remettent en question les limites du récit écologique (avec ses axes politique et poétique). Pouvons-nous discuter d’une esthétique du roman dont les personnages répondent à la coexistence des discours anthropocentriques et écocentriques ? Existe-t-il une relative unanimité autour des écopoétiques, zoopoétiques, technopoétiques[1] qui conjugue une postmodernité esthétique avec une modernité des idées ?
Si la relation philosophique, anthropologique, géologique de l’humain avec et dans la nature a mainte fois été décrite par les écrivains au fil des siècles, les approches qui se proposent d’étudier les œuvres littéraires d’une manière interdisciplinaire (l’écocritique, la zoocritique et la technocritique) font le passage vers une écologie matérialiste responsable de la redéfinition du rapport humain / nature. En particulier, il y a lieu de se demander comment les écrivains contemporains de l’espace francophone se positionnent face à un élément constant qui est la crise capitaliste d’accumulation (obsession marxiste[2]), à un moment de l’histoire qui demande de repenser la manière dont les humains se comportent face à une nature porteuse de son propre récit et face à des récits produits par chaque vivant.
Les chercheurs[3] de la pensée écologique insistent sur le passage d’une vision de l’homme qui dispose de la nature (ressources, animaux, plantes) vers une prise en compte non seulement des corps biologiques et des besoins des humains, mais aussi de l’existence d’autres formes de vie faisant partie de la nature, d’une nature transformée en sujet de droit (Michel Serres, Le Contrat naturel, 1990). Si le dénominateur commun entre plusieurs discours qui tentent de réconcilier une pensée anthropocentrique et écocentrique est la machine technoscientifique fondée sur l’accumulation du capital et la recherche du profit, la différence réside dans la place accordée à l’être humain face aux non-humains, à sa maîtrise des ressources naturelles. Dans la société occidentale, certains chercheurs militent même pour l’attribution du statut de sujet de droit à des non-humains (voir la position de certains juristes comme Marie-Angèle Hermite, Jacques Leroy, Jean-Pierre Marguénaud ainsi que celles des philosophes, des anthropologues, des écrivains et des artistes qui plaident pour la création des formes institutionnelles aptes à représenter les non-humains[4], pour la reconnaissance des langages des indices[5]). À l’intérieur de ces préoccupations concernant un recadrage des positions, il existe également des différences entre l’écologisme (homme – nature), l’animalisme (homme – autres animaux[6]) ou encore plantalisme[7] (homme – végétal).
Les écrivains se trouvent dans une démarche en progression : ils n’écrivent pas en fonction de certaines conventions existantes, les conventions ne sont pas en amont de l’œuvre, mais en cours de construction à la suite de la réflexion philosophique sur la place des (post)animaux, végétaux, éléments de la nature dans la société occidentale contemporaine. Nombres de textes participent de ce registre : Laure Gauthier (Mélusine reloaded, 2024), Mireille Gagné (Frappabord, 2024), Phœbe Hadjimarkos Clarke (Aliène, 2024), Mathieu Larnaudie (Trash Vortex, 2024), Jessica Oublié (Tropiques toxiques, 2023), Lucie Taïeb (Freshkills, recycler la terre, 2022), Wilfried N’Sondé (Héliosphéra, fille des abysses, 2022), Céline Minard (Plasmas, 2021), Dénétem Touam Bona (La sagesse des lianes, 2021), Olivier Remaud (Penser comme un iceberg, 2020), Gabrielle Filteau-Chiba (Encabanée, 2020), Pierre Ducrozet (Le Grand vertige, 2020), Vinciane Despret (Autobiographie d’un poulpe et autres récits d’anticipation, 2019), Emmanuelle Pireyre (Chimère, 2019), Shenaz Patel (Le silence des Chagos, 2018), Ali Zamir (Anguille sous roche, 2016), Vincent Message (Défaite des maîtres et possesseurs, 2015), Nina Bouraoui (Le jour du séisme, 1999) font entrer des éléments de la nature, des formes de vie en fluidité, des animaux modifiés par les biotechnologies, des êtres vivants microscopiques dans la catégorie des personnages littéraires, en s’emparant de l’idée de dépendance des espèces véhiculée par Aldo Leopold[8] et reprise par Arne Naess[9] (deep ecology), Donna Haraway[10] (concept de « sympoiesis »), Tim Ingold[11] (formes de vie conçues en fluidité), Baptiste Morizot[12] (concept de diplomatie interespèces des interdépendances).
Certaines de ces fictions sont rédigées dans la perspective de nouvelles subjectivités à l’heure où la déforestation, les déchets, la fonte des glaciers, la crise climatique – autant de sujets évoqués par les écrivains contemporains – participent à la construction d’un discours critique du capitalisme (ce système économique qui cumule maintenant la croissance effrénée de la production et de la consommation, avec l’impossibilité de gérer les désastres écologiques). Du point de vue formel, les fictions combinent le retour à des intrigues et à des structures linéaires avec des éléments poétiques postmodernes (fragmentation, polyphonie, participation du lecteur au sens de l’œuvre, interdisciplinarité, transtextualité, dialogue avec les sciences et pratiques sociales).
Ces fictions narratives (écofictions) sont également des fictions de prospective, car elles contribuent à préparer le nouveau mode d’existence de l’humain[13], les régimes juridiques des « choses » avec lesquelles l’homme partage son existence. Ce volume interrogera la manière dont ces nouvelles subjectivités, qui s’expriment dans les fictions par le langage des indices et pour lesquelles les humains imaginent de nouvelles formes institutionnelles, contribuent à moduler un nouveau genre (rapport historique tissé avec d’autres œuvres, le dialogue avec différentes sciences sociales et l’adoption d’une écopoétique, zoopétique, technopoétique).
Sous la tutelle de la notion d’agentivité, la pratique de l’anthropomorphisme ne relève plus de la simple allégorie ou du jeu symbolique, mais d’une reconsidération sérieuse qui s’inscrit en parallèle de développements récents en sciences de la vie.[14] Pouvons-nous discuter d’un réservoir d’expériences formelles pour ces romans orchestrés autour d’une forme de vie non-humaine qui remettent ainsi en question la notion même de sujet et la place que celui-ci peut occuper dans un monde sans objets ? Les romans que nous avons cités proposent une réflexion critique, caractérisée par une dimension idéologique, mais aussi poétique à l’heure à laquelle les frontières entre objets et sujets de droit deviennent poreuses. Ce pan de la fiction contemporaine participe-t-il, avec la philosophie, l’anthropologie, le droit et d’autres sciences, à l’idée d’une redéfinition et reconceptualisation de la subjectivité, de sa construction et de ses limites ?
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Les propositions de contribution en lien avec ces questions sont attendues pour le 31 mars 2025 sous la forme d’un résumé, assorti d’une courte bibliographie
Elles doivent comporter le nom de l’auteur.e, son affiliation professionnelle et son adresse mail, et être adressées à levesquejalbert@g.harvard.edu, magda.maftei@ehess.fr
Après notification de la validation, les articles (de 25 000 à 40 000 caractères, notes et bibliographie compris) accompagnés d’un résumé en français et en anglais sont à envoyer avant le 15 septembre 2025.
La page de la collection Modernités aux Presses Universitaires de Bordeaux : https://www.pub-editions.fr/fr/67-collection-modernites et la page de Modernités sur OpenEdition Books: https://books.openedition.org/pub/2510?lang=fr
[1] La technopoétique, avec ses critères thématiques et formels, serait la poétique des formes de vie conçues en fluidité et impactées par les enjeux technoscientifiques. Le terme a été proposé par Mara Magda Maftéi, Le Post-animal, colloque Espèces en voie d’apparition. Bestiaires imaginaires et encyclopédies animalières fictives, organisé par Thalim, Sorbonne nouvelle, les 6-7 mai 2024.
[2] Plusieurs chercheurs contemporains mettent en lien la pensée écologique de Marx (l’écomarxisme) avec la crise climatique actuelle.
[3] Jane Bennett, Philippe Descola, Donna Haraway, Katherine Hayles, Tim Ingold, Bruno Latour, Baptiste Morizot…
[4] Camille de Toledo, Le fleuve qui voulait écrire, Les auditions du parlement de Loire, Paris, Les liens qui libèrent, 2021.
[5] Baptiste Morizot, Manières d’être vivants, Arles, Actes Sud, 2020.
[6] Les animaux modifiés génétiquement, ou dont les capacités sont augmentées, ne sont plus assimilés à des machines (Descartes, 1637), mais à des sous-machines. Ils sont considérés des « moins animaux ».
[7] Terme que nous proposons.
[8] Aldo Leopold, A sand county almanac, New York, Oxford University Press, 1949.
[9] Arne Naess, « The Shallow and the Deep Long Range Ecology Movement » in Inquiry, 16, 1973, p. 95-100.
[10] Donna Haraway, Staying with the Trouble: Making Kin in the Chthulucene, Durham, Duke University Press, 2016.
[11] Tim Ingold, Being Alive: Essays on Movement, Knowledge and Description, Londres, Routledge, 2011.
[12] Baptiste Morizot, Manières d’être vivants, op.cit.
[13] Voir aussi le terme d’éco-sujet proposé par Verena Andermatt Conley, Eco-Subjects in Rethinking Technologies, Universiy of Minnesota Press, 1993, pp. 77-92.
[14] L’hypothèse Gaïa de James Lovelock et Lynn Margulis selon laquelle les organismes vivants impactent l’atmosphère, par le lent processus d’oxygénation. Elle a été suivie, plus récemment, par les travaux sur les capacités d’agir des non-humains, notamment ceux de Stefano Mancuso, Susan Dudley, J.C. Cachill et Ernesto Gianoli.
1.18 Les images de presse et les femmes dans la culture de l’imprimé anarchiste (Montpellier)
- Date de tombée (deadline) : 31 Mars 2025
- À : Université Paul-Valéry Montpellier
Journée d’étude : les 12 et 13 novembre 2025.
La culture imprimée anarchiste (Madrid et Soriano 2024 ; Souza Cunha 2018 ; Yeoman 2022 ; Ferguson 2023) a été essentielle dans le développement de ce qui est considéré comme le premier mouvement politique transnational (Moya, 2009). Dans ce cadre, le rôle des femmes anarchistes dans la production de journaux, revues, collections de livres et brochures a peu à peu été cartographié. On connaît aussi de mieux en mieux la présence des femmes dans l’édition, la traduction, la distribution et la lecture de nombreux matériaux imprimés étroitement liés à la propagande anarchiste à portée et usage transnational. À ce sujet, des monographies spécifiques (Fernández Cordero, 2017 ; Vicente, 2020), des dossiers et des ouvrages collectifs (Sueiro et Sánchez Cobos, 2023 ; Campanella, Migueláñez et Maíz, 2024 ; Felici, 2026, en cours ; Migueláñez et Freán, 2025; Migueláñez et Campanella, 2025, sous presse) ont été publiés récemment. Il reste toutefois encore beaucoup à faire dans la mesure où, pendant des décennies, le rôle actif des femmes dans la culture imprimée a été occulté par l’anonymat, les pseudonymes, ainsi que par leur collaboration avec des compagnons qui signaient les textes en leur nom et qui, eux, trouvaient place dans les livres d’histoire.
Par ailleurs, un intérêt croissant se manifeste pour l’étude de l’image et de sa circulation à travers la presse anarchiste (Barrio Alonso, 2024; Godard-Davant, 2017; Klein, 2011; Mazuy, 2021; Observatori de la Vida Quotidiana, 2021; O´Neill, 2015; Rey, 2007 ; Rubio, 2025; Velásquez Sabotal, 2022).
Au croisement de ces champs de recherche, c’est sur la place des femmes que nous souhaitons nous pencher, à travers deux axes liés entre eux: d’une part, les trajectoires d’artistes, de photographes et d’éditrices qui ont contribué à la production et à la diffusion de ces images et ont renforcé leur impact ; d’autre part, la visibilité des figures féminines et leur représentation dans les journaux anarchistes. L’analyse portera sur l’espace qui englobe les Amériques et le sud de l’Europe.
La journée d’étude sur Les images de presse et les femmes dans la culture de l’imprimé anarchiste se propose d’explorer les différentes manières dont les images ont été utilisées dans le contexte anarchiste pour créer une identité commune. Des effigies des martyrs de Haymarket aux photographies de la révolution espagnole, en passant par les dessins de presse et les caricatures anticléricales, la reproduction d’œuvres d’artistes reconnus ou émergents, ainsi que par les logos et ex-libris qui ont caractérisé les maisons d’édition anarchistes, la culture visuelle anarchiste a toujours été étroitement liée aux supports imprimés et à leur diffusion. À ce titre, il est pertinent de se demander si les discours émancipateurs et progressistes exprimés dans les journaux se reflétaient dans l’image qu’ils offraient des femmes et comment cette image a évolué au fil du temps et dans l’espace, en particulier en Italie, en Espagne et dans les Amériques.
Dans la continuité de rencontres précédentes (voir Figures féminines dans la presse radicale, Presse politique allophone et en contexte colonial et Editoras y traductoras más allá de las fronteras), cette journée d’étude vise à approfondir la re-connaissance du rôle des femmes et de leur représentation dans l’iconographie anarchiste. Favorisant le dialogue entre les disciplines – de l’histoire politique, intellectuelle, à l’histoire de l’art et de l’édition, aux études sur la presse et sur le genre, entre autres – cette rencontre sera l’occasion de répondre aux questions suivantes:
Comment les femmes ont-elles participé à la production d’images (illustrations, caricatures, photographies, photomontages) ? Quel rôle les éditrices ont-elles joué dans leur diffusion et leur circulation ? Comment se sont-elles appropriées les techniques de production et de diffusion à leur disposition ? Quelles difficultés ont-elles rencontrées et comment les ont-elles surmontées ?
Quels messages ont été véhiculés à travers les images représentant des femmes? Comment peut-on accéder à une lecture connotative de ces images? Quels changements peut-on observer dans ces messages à travers le temps et l’espace?
Comment enquêter sur la place des femmes, souvent invisibilisées, dans ce type d’activités liées à l’iconographie anarchiste? Comment valoriser leurs contributions dans une culture imprimée où prévalaient souvent l’anonymat et l’usage de pseudonymes? Comment accéder à ces informations dans des archives construites selon des dynamiques patriarcales? Comment les nouvelles technologies, comme les humanités numériques, peuvent-elles nous aider dans cette tâche ?
La convergence de spécialistes issus de différents domaines universitaires permettra la production de nouvelles connaissances sur l’activité/le rôle/la participation des femmes dans le contexte de la culture imprimée anarchiste.
Les interventions pourront aborder les thématiques suivantes (liste non exhaustive):
- Études de cas sur la présence d’images dans la presse politique, en lien avec les questions de genre;
- Rôle des femmes en tant que productrices de ces images;
- Impact des images sur les idées promues par la culture politique anarchiste;
- Profils biographiques d’artistes et d’éditrices ayant contribué à leur diffusion;
- Réflexions méthodologiques sur la compréhension interdisciplinaire de la question du genre dans la presse politique, notamment anarchiste, en lien avec la thématique de l’image;
- Les variations de perception selon les différents espaces.
Les résumés ainsi que les communications pourront être présentés en espagnol ou en français ; les résumés devront compter un maximum de 300 mots et inclure jusqu’à 5 mots-clés. Ils seront accompagnés d’un bref CV (150 mots).
Calendrier :
Diffusion de l’appel à communication: 25 janvier – 31 mars 2025.
Clôture de l’appel à communication: 31 mars 2025.
Fin de l´évaluation des propositions par le comité scientifique et confirmation aux participants: 30 mai 2025.
Publication du programme définitif: 1 septembre 2025.
Journée d’étude : les 12 et 13 novembre 2025.
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Organisatrices et contact:
Isabelle Felici (Université de Montpellier Paul-Valéry, France), isabelle.felici@univ-montp3.fr
María Migueláñez (Universidad Carlos III, Espagne), mmiguela@hum.uc3m.es
Mihaela Alexandra Tudor (Université de Montpellier Paul-Valéry, France), mihaela.tudor@univ-montp3.fr
Julián Vadillo Muñoz (Universidad Carlos III, Espagne), juvadillo@hum.uc3m.es
Lucia Campanella (Universitat Oberta de Catalunya, Espagne), lcampanella@uoc.edu
1.19 EXTENDED DEADLINE: CFP; Navigating Anti-Black Racism and Nativism: The Global Black Immigrant Experience
Conference Call For Papers
The 2025 Annual Black Studies Conference, University of Missouri
Navigating Anti-Black Racism and Nativism: The Global Black Immigrant Experience
The issue of immigration and the right to reside across the globe has long been racialized. For example, in the United States, the past decade has seen a resurgence of exclusionary rhetoric rooted in anti-Black racism and the criminalization of individuals of color from Central and South America. While in Europe, the rise of exclusionary rhetoric against people of color from Africa and the Middle East has also grown over recent years. There are increasing fears that the immigration of people of color may soon alter the white majority of these countries. This conference seeks to understand how Black immigrants encounter nativism across the globe. Against this backdrop, the conference proposes to take a transnational perspective, investigating how anti-Black racism—broadly defined—and nativism affect immigration from Africa and the African diaspora around the globe. More specifically, this conference seeks to engage with global perspectives on Black migration.
Please submit a title and an abstract between 250-300 words explaining your topic and the format of your presentation. Include the names and contact information of all participants. Titles and abstracts are due April 1, 2025, and should be emailed to blackstudies@missouri.edu. Responses will be sent by May 31, 2025.
We can offer limited scholarship funding of $500 each to six outstanding graduate students for travel or accommodation expenses.
When: October 15 – 16, 2025
Where: University of Missouri, Columbia
Organized by the Department of Black Studies, University of Missouri
Contact Information
Black Studies Department
Contact Email
blackstudies@missouri.edu
1.20 Dangerous Knowledge and Technologies: Contemporary Creative Practices as Disruptively Constructive Work’
Special Issue to be published by the Journal of African Cinemas
DANGEROUS KNOWLEDGE AND TECHNOLOGIES: Contemporary Creative Practices as Disruptively Constructive Work.
This CFP is aimed at African film, video and media scholars working from African universities and training institutes. The special issue will be grounded on the submissions received from the CILECT Africa Research Association Conference (CARA) held at the University of the Witwatersrand in 2024. We are now inviting additional submissions from a wider group of scholars working on African film texts and production topics, including book and film reviews, commentaries and research letters.
With new technologies facilitating decentralized knowledge production and distribution, deep learning, algorithms, and Artificial Intelligence (AI) aiding more efficient, borderless, virtual production and dissemination of art, the perilous consequence of creative practice for the creators and their products can no longer be ignored.
This special issue focuses on the interaction between creative knowledge and technology, using ‘dangerous’ as a framework to critique embedded knowledge and creative processes. Dangerous here is a scaffold for relating disruptions of norms in different times and places and the valence of such disruptions in inspiring new constructive outcomes. Art, in this case, is more than activism; it is a prism that deconstructs knowledge into numerous composites of consciousness.
In this special issue, Dangerous Knowledge and Technologies: Contemporary Creative Practices as Disruptively Constructive Work, the Journal of African Cinemas, together with The International Association of Cinema, Audiovisual and Media Schools (CILECT), seeks new perspectives on art in the disassembly and re-assembly of contemporary societies. We broadly seek critical writings on the disruptions of normative knowledge by contemporary creative practices across the globe, dangers of creative productions, risks associated with new technologies, and the utility of micro and macro knowledge when actuated through art.
In alignment with the specific focus of the CILECT African Regional Association (CARA) and the Journal of African Cinemas’ focus on advancing African-based scholars, the special issue welcomes voices from academics affiliated with any African university and interested in the intersection of art and society – broadly imagined in the considerations of creative knowledge and technology as disruptive and constructive forces. We welcome contributions in various languages, including English, French, Spanish, Portuguese, Arabic, and others.*
We aim to discover how creative works impact debates on different societies and the perilousness of this process, whether in historical or contemporary times. Submissions may include research articles, film reviews, commentaries, or interviews. They may be theoretical, empirical, interdisciplinary, criticism, or of any scholarly form.
Contributions could be in any of the following general thematic areas:
- AI and art regulations
- Creative enlightenment
- Art and generative Artificial Intelligence
- Art and global knowledge exchanges
- Art and historical disruptions
- Art and local knowledge
- Art and political consciousness
- Art and society: construction or disruption
- Art and transient cultures
- Art in oppressive times and spaces
- Dangers in New Digital Spaces
- Disruptive arts
- Film and Television art pedagogies, epistemic disobedience practices (both inside and outside the lecture hall)
- Generative vs curative film(ic), screenwriting, production and post-production practices
- Literary and cinematic activism
- Media arts in contemporary society
- Perilousness in creative practice
- Creative productions as knowledge
- Screen cultures, screen production (process) analyses and critiques, e.g., news broadcasting, docu-series, reality television, etc.
- Sociology and policies of visual-performative, filmic modalities
- Streaming platform companies, models and opportunities for local communities
- Surveillance and control of Creative works
- Teaching creative arts and media today
- Trends in digital arts
- Visual caricatures today
SUBMISSION GUIDELINES
Please submit a complete article of up to 8000 words, interviews of up to 4000 words, and film or book reviews of up to 2000 words to:
Addamms Mututa: amututa@uj.ac.za.
Submissions are due by 30 April 2025.
This thematic issue is co-edited by Professor Dr Stanislav Semerdjiev, Professor John Mugubi, and Dr Addamms Mututa.
Contact Information
Addamms Mututa
Co-Editor, Journal of African Cinemas
Contact Email
amututa@uj.ac.za
URL
https://cilect.org/journal-of-african-cinemas-call-for-papers/
1.21 Slavery and Early Modern Philosophy: An NEH Institute for Higher-Education Faculty
June 16 – July 4, 2025
Georgetown University, Washington, DC
Participant Eligibility Criteria
You are eligible to apply if you are a:
- United States citizen, including those teaching abroad at U.S. chartered institutions and schools operated by the federal government
- Resident of U.S. jurisdictions
- Foreign national who has been residing in the United States or its jurisdictions for at least the three years immediately preceding the application deadline
You are not eligible to apply if you:
- Are a foreign national teaching abroad
- Are related to the project director(s)
- Are affiliated with the applicant institution (employees, currently enrolled students, etc.)
- Have been taught or advised in an academic capacity by the project director(s)
- Are delinquent in the repayment of federal debt (taxes, student loans, child support payments, and delinquent payroll taxes for household or other employees)
- Have been debarred or suspended by any federal department or agency
- Have attended a previous NEH professional development project (Seminars, Landmarks, or Institutes) led by the project director(s)
NEH does not require participants to have earned an advanced degree. In any given year, an individual may attend only one Institute or Landmarks workshop. J1 and F1 visa holders should confer with their sponsoring institution regarding their eligibility to receive a stipend from another institution. To be considered for selection, applicants must submit a complete application as indicated below.
Before you apply, please make sure that you are also aware of the Participant Expectations and Principles of Civility for NEH’s professional development programs. The NEH’s Participant FAQs are a helpful resource.
Application Checklist
A complete application consists of the following items and must be submitted through this form by March 5, 2025, 11:59pm EST:
- A completed application form (see below)
- Please note that, among other things, we will ask for the name of a recommender who must be willing to submit a letter upon request by March 20, 2025.
- A CV (uploaded as a PDF within the application form)
- The CV should include details of your educational qualifications, professional experience, and a list of courses taught (if any) and publications (if any), including forthcoming/accepted ones.
- An application essay (uploaded as a PDF within the application form), as outlined below:
- The essay should be 2–3 double-spaced pages. The essay should address your professional background, interest in the subject of the Institute, special perspectives, skills, or experiences that would contribute to the Institute, and how this Institute would enhance your research and teaching. Please feel free to mention anything about your personal background or lived experiences that might give you a unique perspective on the Institute’s topic.
- A writing sample (uploaded as a PDF within the application form)
- The writing sample should be article-length (for example, a journal article or short book/thesis chapter). It should showcase your research approach. It does not need to be on the subject of the institute and it does not need to be published.
Submission of Applications and Notification Procedure
Applications are due 11:59 pm EST on March 5, 2025.
All applicants will be notified via email of their acceptance, waitlist, or non-acceptance status on April 5, 2025.
Those who have been accepted will have 2 weeks to accept or decline an offer.
Selection Procedure
A selection committee (consisting of the Institute directors and two visiting scholars) will read and evaluate all properly completed applications. We aim to recruit 25 participants. Five spaces are reserved for early-career (those who have been teaching for three years or fewer), nontenured, and non-tenure track educators. Three spaces are reserved for advanced graduate students (those who have reached candidacy in a doctoral program or are in the final year of a terminal degree program).
Equal Opportunity Statement
NEH does not condone or tolerate discrimination or harassment based on age, color, disability, sex (including pregnancy, sexual orientation, and gender identity), genetic information, national origin, race, or religion. Nor does NEH condone or tolerate retaliation against those who initiate discrimination complaints (either formally or informally), serve as witnesses, otherwise participate in the Equal Employment Opportunity (EEO) process, or oppose discrimination or harassment. For further information, write to the Equal Opportunity Officer, National Endowment for the Humanities, 400 7th Street, SW, Washington, DC 20024. TDD:202-606-8282 (this is a special telephone device for the Deaf).
Click here to complete the application form
2. Job and Fellowship Opportunities
2.1 Senior Lecturer in French Language Education (AEP) and Director of French Language
King’s College London – King’s Language Centre
About us
King’s College London has been a pioneer in the field of languages, literatures and cultures since its foundation almost two hundred years ago, when the study of languages and literature was recognised as central to how we communicate with the world.
The Department of Languages, Literatures and Cultures responds to the crucial importance of languages, literature and cross-cultural comparison in knowing and engaging with the world in which we live and which we want to shape.
Our students come from all over the world from many different backgrounds, attracted by our reputation for and dedication to excellent teaching, by the work we do to create a dynamic and inclusive community, and by the opportunity to study right in the heart of London, a global and multilingual city where we experience languages and cultures in action every day.
Our research environment was classed as ‘world-leading’ in the latest Research Excellence Framework (REF2021) – securing equal top ranking in the UK. This means our research and teaching combine to create a truly innovative department.
About the role
The Department of Languages, Literatures and Cultures and the King’s Language Centre wish to appoint a Senior Lecturer in French Language Education (AEP).
The successful candidate will, as Language Director of French, develop, teach, and manage the French language programmes in the DLLC, including post-A-Level and Ab Initio pathways.
The post holder will also recruit and manage a team of French Language Assistants; and ensure successful liaison and collaboration between the DLLC and King’s Language Centre.
The appointment will run from 1 August 2025 and is an open-ended contract. The successful candidate will have a strong record of French language teaching and experience of managing language programmes.
This is a full-time post (35 Hours per week), and you will be offered an indefinite contract
About you
To be successful in this role, we are looking for candidates to have the following skills and experience:
Essential criteria
- PhD in French language and culture / applied linguistics / French language education or related subject
- Native-level fluency in French and very high proficiency in English
- Substantial experience in teaching French language and culture at all undergraduate levels
- Experience in the development of original teaching materials and modules and the development of language teaching via electronic media & audio-visual support
- Experience managing a team of language tutors
- An ability to liaise with colleagues, academic/institutional partners, & professional bodies
- Excellent IT skills (including Virtual Learning Environments & educational software)
- Familiarity with UK Higher Education practice
2.2 Lecteur / Lectrice (Language Teaching in French)
University of Oxford – Magdalen College and Keble College
Magdalen College and Keble College propose to appoint jointly a Lecteur / Lectrice from 1 October 2025 to 30 June 2026. The Lecteur / Lectrice role supports French language teaching across both colleges, and during term the appointee will be expected to spend a portion of their working time on site at each college. The appointee will be required to teach spoken and written French at a high level, and must be fluent in the language. The salary will be in the range £27,838 – £31,459 per annum (with discretionary range to £34,046 per annum) pro rata, depending on experience. The salary will be paid monthly in arrears for nine months, with the post-holder therefore receiving 3/4 of the annual salary. Responsibility as lead college and employer rotates between the two colleges on an annual basis; for the academic year 2025-26 Keble will be the lead college. This is an early-career post, fixed-term and non-renewable, ideally suited to an individual who has completed a Master’s degree in the humanities and intends to pursue doctoral work. Potential applicants are invited to find out more about the colleges via their websites:
Further Particulars, including details of salary and accommodation and the method of application, can be found here. The application deadline is noon on 24 March 2025. It is expected that interviews for this position will be held remotely (via Microsoft Teams) on the morning of 17 April 2025.
Applications are particularly welcome from women and from Black, Asian, and Minority Ethnic candidates, who are under-represented in academic posts in Oxford.
2.3 French, Assistant (Tenure-Track) Professor
The Arts & Humanities division is seeking qualified candidates for a full-time tenure track faculty member for Fall 2025 in the World Languages department. The World Languages faculty will perform duties and functions under the general direction of the Provost and shall be responsible primarily to the Dean of Arts & Humanities.
The successful candidate must reside in Washington State by the start of the position and demonstrate a strong commitment to teaching in person. This includes teaching on the Bellevue College campus and participating in non-teaching duties such as committee service, advising, and professional development activities. While there may be opportunities to teach online or hybrid courses, faculty are expected to maintain a significant presence on campus to support students, collaborate with colleagues, and contribute to the college community.
Furthermore, we seek candidates who embrace culturally responsive pedagogy, value diverse perspectives, and demonstrate an ability to create welcoming learning spaces that foster student success. Candidates with experience advancing equity, inclusion, and social justice in their teaching, scholarship, or service are strongly encouraged to apply.
Pay, Benefits & Work Schedule
Position Salary Range: $81,757.08/year – $114,664.94/year
Annual salary is based on a 176-day contract with a minimum of $81,757.08; beginning salary will be determined by the assessment of the candidate’s education and related experience. New hires start no higher than $87,663.74 unless exceptional circumstances prevail. Certain positions may also be eligible for assignment/project-based additional compensation, including a High Demand Stipend up to $8,350 annually, prorated based on the discipline and duration of the assignment. All additional compensations are subject to change depending on funding and negotiated agreement.
We offer comprehensive compensation package with salary and benefits as the main components. Generous benefits package is offered through Washington State plans that includes multiple medical, dental, life and disability coverage choices for employees and dependents; choices of retirement and deferred compensation plans; paid personal leave plan; transit program, reduced tuition, employee discounts and memberships, etc.
In addition to teaching, full-time faculty maintains office hours and participate in department and college activities. This position is represented by the Bellevue College Association of Higher Education (BCAHE) union.
About The College
Bellevue College is a diverse student-centered, comprehensive and innovative college, committed to teaching excellence that advances the life-long educational development of its students while strengthening the economic, social and cultural life of its diverse community. Bellevue College is located just 10 miles east of Seattle where we serve a student population of over 54% students of color and over 1,300 international students. The college promotes student success by providing high-quality, flexible, accessible educational programs and services; advancing pluralism, inclusion and global awareness; and acting as a catalyst and collaborator for a vibrant region.
We strive to create a vibrant and inclusive campus community that supports a diverse student body, faculty and staff. As an essential part of our mission and goals, diversity, equity and pluralism are promoted and fostered in all aspects of college life. By enriching student life through leadership opportunities, personal learning and cultural experiences, we are committed to building an inclusive and diverse campus community that fosters creativity, innovation and student success.
For more information, visit BC Facts at a Glance @ Bellevue College.
About the Department
The World Languages Department at Bellevue College offers courses in Arabic, ASL, Chinese, French, German, Italian, Japanese, and Spanish. The faculty represents an extensive range of interests and is committed to excellence. The Department recognizes the need for World Languages proficiency in today’s changing world.
We are dedicated professionals who provide instruction and guidance to our students, and we are an integral part of the humanities. Every effort is made to teach students to think clearly and critically, to make logical and ethical judgments and to communicate effectively with others, thus overcoming cultural and language barriers. It is a pleasure to share with you our passion for other languages and cultures.
Essential Functions
Teaching duties include:
- Teach 15 credits (3 courses) of French and one additional language per quarter at the first- and second-year levels on a variety schedules and modalities, primarily on ground.
- Prepare and implement lessons to achieve assigned courses’ learning outcomes.
- Evaluate prospective students’ language proficiency and place them in appropriate course levels.
- Ongoing curriculum development, assessment, revision, and implementation through inter- and intra-departmental cooperation and collaboration.
Non-teaching duties include:
- Participate in department, division, and college governance (such as serving on committees, advising student clubs, and supporting initiatives).
- Maintain knowledge and skills current in discipline and area of assignment.
- Participate in the life and culture of the department, division, and college, including the college-wide effort to dismantle barriers that can impact underrepresented and historically marginalized student populations.
Minimum Qualifications
- Master’s degree from an accredited institution in French or a closely-related field such as applied linguistics or French/Francophone literature.
- Ability to use French at native or near native level.
- Ability to use one additional language taught in the World Languages program at native or near native level.
- Coursework or other training in language teaching methodology.
- Teaching experience in French as a foreign language at the community college and/or university level.
- Willingness and ability to teach in various modalities (face to face, hybrid, online).
- Demonstrated ability to work in a team environment.
- Demonstrated ability to work in an inclusive manner with a diverse faculty, staff, and student population.
- Ability and willingness to teach on campus.
Preferred Qualifications
- College teaching experience in an additional language taught in the World Languages Program.
- Experience teaching in various modalities (face to face, hybrid, online).
- Familiarity with recent pedagogical developments in language teaching.
- Experience using a variety of teaching and assessment techniques that engage students and emphasize interaction/
- Experience in addressing disproportionate impact and equity issues in the higher education environment.
- Experience with Canvas or another learning management system.
- Experience in assessing student proficiency for placement.
- Evidence of effective intercultural communication skills, collegiality, and working collaboratively with colleagues in an intercultural department.
2.4 Visiting Assistant Professor of French
The Department of Languages, Literatures, and Cultures at Susquehanna University invites applications for a one-year Visiting Assistant Professorship of French beginning in August 2025. Candidates must have native or near-native fluency in French and a solid record of student-centered teaching. They must demonstrate an ability to teach French language at all levels as well as a range of courses in French and Francophone cultural and literary studies. The teaching load is 3 courses per semester. Support for conference attendance and research is available.
An earned doctorate in French or Francophone studies (or a related field) is required by date of appointment. A strong commitment to teaching in a liberal arts environment will be essential.
Please submit an online application including a CV, a statement of teaching objectives, a statement of research interests, and three letters of recommendation: https://jobs.susqu.edu. Inquiries should be sent to Dr. Martina Kolb, Chair of the Search Committee: kolb@susqu.edu. Review of applications will begin on March 10 and continue until the position is filled.
As a living, learning, and working community, Susquehanna University affirms its commitment to being an engaged, culturally inclusive campus. As we seek to embody the rich diversity of the human community, we commit ourselves to the full participation of people who represent the breadth of human difference. The university encourages candidates from historically underrepresented groups to apply. Susquehanna University is an Equal Opportunity Employer.
Susquehanna University is a national liberal arts college committed to excellence in educating students for productive, creative, and reflective lives of achievement, leadership, and service in a diverse, dynamic, and interdependent world. Its more than 2,200 undergraduates come from 35 states and 22 countries, and all its students study away through the university’s unique Global Opportunities program. Susquehanna University’s 325-acre campus in Selinsgrove, PA, is noted for its beauty and located in the scenic Susquehanna River Valley about 50 miles north of Harrisburg and at a three-hour drive from Philadelphia, Washington, D.C., and New York City. For more information, please visit https://www.susqu.edu.
2.5 Visiting Assistant Professor of French Studies
The Department of Modern Languages and Literatures at Trinity University (San Antonio, Texas) invites applications for the position of Visiting Assistant Professor of French Studies for one academic year with a possible renewal for a second academic year. The ideal candidate will be able to teach across the French Studies curriculum, from beginner courses to advanced (upper-level) seminars, with an emphasis on cultural discoveries and language proficiency. Additionally, the candidate may teach courses in the Pathways general curriculum focusing on writing, oral and visual communication, and/or engaged citizenship. The teaching load is six courses per year (3/3) at the undergraduate level. Pending budgetary approval, the position will begin on August 11, 2025, and is outside the tenure track.
Trinity University is committed to strong values that shape today’s Liberal Arts education. Home to over 2400 undergraduate students, 170 graduate students and 270 faculty, our university welcomes a rich and diverse population that celebrates human inquiry and encourages the pursuit of the highest academic standards.
2.6 Professor and Department Head
The Department of Global Languages and Cultures in the College of Arts and Sciences at Texas A&M University invites applications for the full-time, 9-month position of tenured professor to serve at least one 5-year term as Department Head. The position of Department Head includes two months of summer salary for the duration of the administrative position. The anticipated start date for the position is August 1, 2025, or as otherwise negotiated. The Department Head reports to the Dean of the College of Arts & Sciences. Applicants must have demonstrated strong administrative skills, experience commensurate with leading an academic department in a research environment, and commitment to the study of languages and cultures from a humanities perspective. The successful candidate will manage the department’s daily operations, including evaluating personnel, overseeing the operating budget, and making decisions that affect the department’s success such as strategic planning and faculty recruitment, as well as developing the department’s programs and national reputation.
The department headship will be the primary role of this faculty position for at least 5 years, during which time the successful candidate will be expected to maintain a scholarly agenda and teach with a reduced load.
Department and Institution
The Department of Global Languages and Cultures is an intellectually diverse department of approximately sixty faculty members. It offers the BA in Global Studies, Spanish, Modern Languages (French, German, or Russian), and Classics; interdisciplinary programs in Africana Studies, Jewish Studies, and Religious Studies; and graduate (MA and PhD) degrees in Hispanic Studies. The Department is one of eighteen in the College of Arts and Sciences, encompassing more than 130 areas of study. Information about the Department is available at https://artsci.tamu.edu/global-lang-cultures/index.html. Information about the College, including the Melbern G. Glasscock Center for Humanities Research, the Center of Digital Humanities Research, and the Race and Ethnic Studies Institute is available at https://artsci.tamu.edu/index.html.
Qualifications
Candidates must have a doctoral degree in a humanities field related to the study of languages and global cultures, experience and/or skill as an academic leader, a recognized record of scholarship, excellence in teaching, and a demonstrated commitment to academic program development. The area of specialization for the successful candidate is open, but preference will be given to candidates whose teaching and research interests align with the Department’s emphasis on interconnections across human and natural systems around the globe.
Candidates who currently hold the rank of associate professor but meet the standard for the rank of professor may also be considered.
Qualified applicants should submit a cover letter that includes a discussion of their leadership philosophy and administrative experience, a curriculum vitae, and a personal statement describing their approach to and plans for teaching, research, and service. They should also submit the names and contact information for three references in their on-line application through Interfolio: apply.interfolio.com/160467.
2.7 Lecturer in French, Binghamton University
Job Description:
The Department of Romance Languages at Binghamton University is seeking to hire a lecturer in French, beginning in August 2025, to teach courses primarily at the elementary and intermediate levels. This is a full-time position (up to a three-year contract) with possible renewal. The teaching load is three courses per semester during the academic year. Language courses at the elementary and intermediate levels are taught with coordination throughout the department. We seek candidates who are enthusiastic about teaching elementary and intermediate language classes and are able to bring knowledge of Francophone cultures into the classroom.
Apart from teaching, this position involves departmental service, which includes working with and mentoring students outside the classroom (e.g., conversation tables, internships, special event programming). Thus, in addition to teaching, the position requires an interest in interacting with students outside the classroom and working with colleagues to develop innovative extracurricular projects.
The lecturer is expected to actively contribute to the University’s mission of advancing a culture of diversity, equity, and inclusion through teaching and service, as well as through engagement with faculty, students, and staff.
Requirements:
Requirements:
- Master’s Degree, or higher, in French or a related field by August 18, 2025
- Record of successful teaching at the elementary and/or intermediate levels in French
- Native or near-native fluency in both French and English.
Preferred:
- Experience teaching under the guidance of a coordinator and in close collaboration with colleagues.
Visa Sponsorship is not available for this position.
Additional Information:
Binghamton University is committed to providing access, equal opportunity, and reasonable accommodation for individuals with disabilities in employment, its services, programs, and activities. To request reasonable accommodation to participate in the job application or interview process, contact: Ada Robinson-Perez, ADA Coordinator email: arobins@binghamton.edu.
The State University of New York is an Equal Opportunity/Affirmative Action Employer. It is the policy of Binghamton University to provide for and promote equal opportunity employment, compensation, and other terms and conditions of employment without discrimination on the basis of age, race, color, religion, disability, national origin, gender identity or expression, sexual orientation, veteran or military service member status, marital status, domestic violence victim status, genetic predisposition or carrier status, or arrest and/or criminal conviction record unless based upon a bona fide occupational qualification or other exception.
As required by title IX and its implementing regulations, Binghamton University does not discriminate on the basis of sex in the educational programs and activities which it operates. This requirement extends to employment and admission. Inquiries about sex discrimination may be directed to the University Title IX Coordinator or directly to the Office of Civil Rights (OCR). Contact information for the Title IX Coordinator and OCR, as well as the University’s complete Non-Discrimination Notice may be found here.
Pursuant to Executive Order 161, no State entity, as defined by the Executive Order, is permitted to ask, or mandate, in any form, that an applicant for employment provide his or her current compensation, or any prior compensation history, until such time as the applicant is extended a conditional offer of employment with compensation. If such information has been requested from you before such time, please contact the Governor’s Office of Employee Relations at (518) 474-6988 or via email at info@goer.ny.gov.
Binghamton University is a tobacco-free campus effective August 1, 2017.
Application Instructions:
Interested candidates should upload their application materials to the Interview Exchange: http://binghamton.interviewexchange.com/jobofferdetails.jsp?JOBID=185809
Complete applications will include the following:
- Cover letter,
- Curriculum Vitae,
- Statement of teaching philosophy,
- Two sample lesson plans,
- Student evaluations or supervisor’s observation reports from three semesters of teaching and
- Contact information for three letters of recommendation (that will be requested if selected for an interview).
This position is open until filled, and review of applications will begin on March 21, 2025.
2.8 Lecturer of French
Come and join the Bearkat community!
Named after Texas’ legendary hero, General Sam Houston, the university boasts a rich historical legacy that resonates with the spirit of Texas, which provides a balance between a peaceful, natural setting and proximity to urban amenities. With a student population of over 21,000, SHSU offers a vibrant and dynamic community. SHSU has a small town feel with large scale opportunities. Located in the Piney Woods region of East Texas and just an hour drive north of Houston, Huntsville provides area residents with a sense of community and belonging.
SHSU offers compelling options for individuals seeking a fulfilling and impactful career including a superior benefit package, competitive salaries and a flexible work environment fostering work/life balance. SHSU offers programs that support a healthy work-life balance, contributing to employee well-being and job satisfaction, as well as, professional development opportunities with our educational assistance and dependent assistance programs.
Position Details
The Department of World Languages and Cultures (WOLC) and the College of Humanities and Social Sciences (CHSS) seeks applications for a dynamic Lecturer of French. The successful candidate will collaborate with program stakeholders in the ongoing development of SHSU’s robust French program.
The required teaching load is eight (8) courses annually and consists of teaching in-person at the SHSU main campus in Huntsville, Texas, as well as occasional online and hybrid modalities in accordance with student needs. Course assignments may include: French instruction from beginning to advanced levels, along with occasional upper-level courses related to candidate’s expertise. Additional duties will include committee assignments, recruitment activities, curriculum development, and community engagement.
Educational Requirements for the Position.
Candidates must have an M.A. in French, French Applied Linguistics, or a related field (must have a minimum of 18 graduate credit hours in French with native or near-native fluency). Preference will be given to candidates with knowledge of French applied linguistics, second/foreign language pedagogy, or second language acquisition.
Experience Required for the Position.
Documented history of teaching excellence in college-level French and related topics. Knowledge of best practices in French language pedagogy (online/hybrid teaching experience a plus). Exceptional interpersonal and collaborative skills. Demonstrated success working collaboratively with a team. Willingness to participate in and contribute to the goals of the French program
Other Requirements for the Position.
Experience with/interest in teaching first-generation and non-traditional student populations. Experience with/interest in student engagement and recruitment. Experience with/interest curriculum and/or program development
EEO Statement
Sam Houston State University is an Equal Employment Opportunity/Affirmative Action Employer and Smoke/Drug-Free Workplace. All qualified applicants will receive consideration for employment without regard to race, creed, ancestry, marital status, citizenship, color, religion, sex, national origin, age, veteran status, disability status, sexual orientation, pregnancy, or gender identity or expression. Sam Houston State University is an “at will” employer. Employees with a contract will have additional terms and conditions. Security sensitive positions at SHSU require background checks in accordance with Education Code § 51.215.
2.9 ASSISTANT PROFESSOR IN FRENCH
Professeur.e adjoint.e de français (Contrat de 8 mois) UNB Saint John, Canada
www.unb.ca/hr/careers
COMPETITION: #24-35
The Department of Humanities and Languages at the University of New Brunswick Saint John invites applications for an 8-month term position in French at the rank of Assistant Professor. The appointment will commence on August 25, 2025 and is subject to budgetary approval. Qualifications for appointment at the rank of Assistant Professor include a Ph.D. in French. Candidates who are nearing completion of their doctorate in French may be considered for appointment at the rank of Lecturer. The successful candidate must have experience teaching French as a second language and will contribute to the language discipline as part of a small team of faculty members teaching undergraduate courses in French, with a teaching load of 3 courses in the fall term and 3 courses in the winter term. Courses will be taught to beginner, intermediate and immersion-level students.
The successful candidate will have an active research profile in linguistics, sociolinguistics, or French as an additional language (FLE). Familiarity with Acadian literature will be considered an asset. The salary range and fringe benefits for this position are defined in the Association of University of New Brunswick Teachers (AUNBT) 2022 – 2025 Collective Agreement sections 35 and 36B. Review of applications will commence on March 26, 2025 and will continue until the position is filled. Letters of application must include a cover letter, curriculum vitae, statement reviewing research interests, evidence of teaching effectiveness (ie. teaching dossier), and three academic letters of reference. Only those candidates short-listed will be contacted for an interview. Applications should be emailed to: humlang@unb.ca
Questions concerning this position may be directed to Dr. Miriam Jones, Chair, Department of Humanities and Languages jones@unb.ca Short-listed candidates will be required to provide satisfactory proof of credentials including appropriately certified translations of credentials into English, as applicable.
The University of New Brunswick is committed to employment equity and fostering diversity within our community and developing an inclusive workplace that reflects the richness of the broader community that we serve. The University welcomes and encourages applications from all qualified individuals who will help us achieve our goals, including women, visible minorities, Aboriginal persons, persons with disabilities, persons of any sexual orientation, gender identity or gender expression. Preference will be given to Canadian citizens and permanent residents of Canada
2.10 Bourse postdoctorale en esthétique& philosophie de l’art – Université de Fribourg (2025-26)
Nous vous invitons à poser votre candidature pour une bourse postdoctorale d’un an (66%) en esthétique et philosophie de l’art à l’Université de Fribourg, en Suisse.
Exigences :
– Doctorat en philosophie.
– Excellente maîtrise soit du français soit de l’allemand, et une connaissance au moins passive de l’autre langue. Très bonnes connaissances en anglais.
-Projet de recherche en l’esthétique (éventuellement en lien avec les travaux du Prof. Emmanuel Alloa).
Responsabilités :
– Enseignement d’un séminaire de bachelor en français ou bien en allemand.
– Soutien des activités de la chaire d’esthétique et de philosophie de l’art et du groupe de recherche esthétique&critique.
Durée de l’engagement :
1er septembre 2025 – 31 août 2026.
Délai de dépôt des candidatures : 16 mars 2025
Les candidatures doivent être composées de :
1. lettre de motivation
2. un curriculum vitae,
3. une ébauche du projet de recherche à effectuer pendant la bourse d’environ 1 à 2 pages,
4. un échantillon de textes d’environ 15-20 pages.
À envoyer par voie électronique au secrétariat : Stephanie Niklaus-Jorge stephanie.niklaus@unifr.ch
(D’éventuelles lettres de recommandation peuvent être envoyées directement à emmanuel.alloa@unifr.ch)”>emmanuel.alloa@unifr.ch)
—–
Fribourg Postdoctoral Fellowship in Aesthetics&Philosophy of Art (2025-26)
Applications are invited for a 1-year postdoctoral fellowship (66%) in Aesthetics and Philosophy of art at the Université de Fribourg, Switzerland
Requirements:
– PhD degree in philosophy.
– Very good proficiency of either French or German, and at least a passive knowledge of the other of these. Excellent English proficiency.
-Research project in the field of aesthetics (possibly related to the work of Prof. Emmanuel Alloa)
Responsibilities:
– Teaching one semester-long BA-seminar either in French or in German
– Supporting research activities at the chair for aesthetics and philosophy of art as well as at the research group Aesthetics&Critique
Salary range:
CHF 52’017-62’828 per annum, depending on prior experience.
Duration of employment:
1st September 2025 — 31st August 2026.
Applications received by 16th March 2025 will be given the fullest consideration.
Applications consisting of:
1. cover letter
2. curriculum vitae,
3. an outline of the research to be carried out during the fellowship of about 1-2 pages,
4. a writing sample of about 15-20 pages
should be sent by email to: Stephanie Niklaus-Jorge (stephanie.niklaus@unifr.ch)
(Recommendation Letters – optional – can be sent directly to emmanuel.alloa@unifr.ch)”>emmanuel.alloa@unifr.ch)
2.11 Poste permanent de professeur.e en études québécoises (Memorial University of Newfoundland)
Department of Modern Languages, Literatures and Cultures Faculty of Humanities and Social Sciences
Tenure-Track Assistant Professor
Position Number: F01382-2024-196
Poste de professeur ou professeure adjoint(e) en études québécoises (Memorial University of Newfoundland)
Le Département de langues, littératures et cultures modernes de l’Université Memorial de Terre- Neuve (Memorial University of Newfoundland) sollicite des candidatures pour un poste menant à la permanence de professeur ou professeure adjoint(e) en études québécoises, avec une spécialisation secondaire en études franco-canadiennes, sous réserve de l’approbation budgétaire finale. Le ou la candidat(e) retenu(e) entrera en fonction le 1er juillet 2025 (ouvert à négociation) au campus de Saint-Jean de Terre-Neuve.
Le Département de langues, littératures et cultures modernes offre actuellement un programme d’études de premier cycle (majeure et mineure) ainsi que de deuxième cycle, avec une maîtrise en études françaises (M.A.) et une maîtrise conjointe avec la Faculté d’éducation (M.A. & Ed.).
Le ou la candidat(e) retenu(e) devra avoir obtenu un doctorat en études québécoises ou avoir défendu sa thèse de doctorat au moment de sa nomination au poste. Le ou la candidat(e) retenu(e) devra posséder une solide expérience de recherche et d’enseignement, et démontrer son aptitude à donner des cours de français, de littérature et de culture au premier cycle, et à diriger des étudiants des programmes de maîtrise. Un intérêt attesté pour la recherche dans le champ des études franco- canadiennes, de même qu’une expérience ou des compétences associées aux pratiques pédagogiques inclusives (EDI-AR, c’est-à-dire équité, diversité, inclusion et antiracisme) peuvent constituer un atout. Le ou la candidat(e) retenu(e) devra maîtriser parfaitement le français et avoir une très bonne maîtrise de l’anglais oral et écrit.
Les candidats devront soumettre une lettre de candidature et un curriculum vitae à jour (ces deux documents devront être présentés en anglais et en français), ainsi qu’un exemple de production scientifique (maximum 30pages), un dossier d’enseignement et les coordonnées de trois répondants (les lettres de recommandation ne sont pas nécessaires à ce stade). Des documents supplémentaires pourront être sollicités.
La date limite de présentation des candidatures est le 20 mars 2025.
Pour toute question au sujet de ce poste, veuillez contacter Madame la professeure Maria Mayr, directrice du Département des langues, littératures et cultures modernes, à mmayr@mun.ca.
Nous encourageons tous les candidats qualifiés à présenter leur candidature. Toutefois, la priorité sera accordée aux citoyens canadiens et aux résidents permanents. Les candidats doivent donc indiquer dans leur dossier s’ils sont résidents permanents ou citoyens du Canada. Le salaire sera en rapport avec l’expérience du ou de la candidat(e), conformément aux dispositions de la convention collective de l’Association du corps enseignant de l’Université Memorial (Memorial University of Newfoundland Faculty Association, ou MUNFA). Pour obtenir des informations sur la MUNFA, veuillez consulter le site https://munfa.ca/.
L’Université Memorial s’engage pour la promotion de l’équité en matière d’emploi, de la diversité, de l’inclusion et de l’antiracisme, et encourage tous les candidats qualifiés à poser leur candidature, y compris les femmes, les personnes de toute orientation sexuelle, identité ou d’expression de genre, les membres de peuples autochtones, les membres de minorités visibles et les personnes racialisées, ainsi que les personnes handicapées. Les candidats sont invités à s’identifier en tant que membres d’un ou de plusieurs groupes ciblés par les mesures d’équité, le cas échéant. Les candidats ne seront pas considérés comme membres d’un groupe ciblé par les mesures d’équité s’ils ne répondent pas au questionnaire sur l’équité en matière d’emploi. L’Université Memorial tient à offrir un milieu d’apprentissage et de travail inclusif.
L’Université Memorial reconnaît l’impact légitime que les congés (congés parentaux, congés pour maladie, par exemple) peuvent avoir sur le dossier de recherche des candidats. Ces congés seront pris en compte lors du processus d’évaluation.
Le bureau de l’équité en matière d’emploi est prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la pleine participation des candidats au cours du processus d’évaluation : pour que le bureau puisse prendre en considération la situation de chacun et prendre les dispositions nécessaires, les candidats sont priés de contacter directement le bureau de l’équité en matière d’emploi à l’adresse equity@mun.ca.
L’Université Memorial est la plus grande université du Canada atlantique, et a une obligation particulière vis-à-vis des habitants de cette province. En tant que l’unique université de la province, l’Université Memorial joue un rôle essentiel dans l’éducation et dans la vie culturelle de Terre- Neuve-et-Labrador. L’Université offre des programmes variés de premier et de deuxième cycles à 19 000 étudiants, et le campus de Saint-Jean de Terre-Neuve offre un environnement d’études unique et stimulant dans la capitale provinciale, qui jouit d’une vie culturelle dynamique et donne accès à un grand éventail d’activités en plein air. Avec ses 15 départements et une grande variété de programmes interdisciplinaires, que ce soit de majeure, de mineure ou de programmes de certificat, la Faculté des sciences humaines et sociales offre un enseignement riche, approfondi et diversifié.
L’Université Memorial est dotée d’un Comité consultatif sur les questions éthiques ayant une incidence sur les groupes autochtones, afin de veiller à maintenir des normes exigeantes d’éthique et de responsabilité en matière de recherche, y compris les projets de recherche en salle de classe.
L’Université Memorial reconnaît que les terres sur lesquelles se trouvent ses campus sont les territoires traditionnels de groupes autochtones divers, et elle reconnaît respectueusement l’histoire et les cultures des Béothuk, des Mi’kmaq, des Innu, et des Inuit de cette province.
3. Announcements
3.1 The Simon Gaunt Postgraduate Travel Grant
Applications for the 2025 grant are now open, and should be addressed to Professor Diana Holmes (d.holmes@leeds.ac.uk) by the closing date of 4th April 2025.
The grant is named after Professor Simon Gaunt, a world-leading scholar who transformed the theoretical landscape of medieval studies, as well as a dear colleague and ex-President of the Society. Simon died far too early in 2021, and this grant commemorates his commitment, supportiveness and capacity to inspire as supervisor and mentor for postgraduate students.
The grant (for a maximum of £1000) is designed to cover travel costs, conference fees if applicable, and to provide a stipend based on the estimate of expenses presented in the application. Projects will typically last for between five and ten days, although this could be extended if a strong case is made. The aim is to enable postgraduate students to travel abroad for a potentially career-transforming international event or activity (e.g. attendance at a major conference, access to a major collection).
The grant is a competitive award, and applications will be judged by a jury composed of the President and Vice-President of the Society and the executive officer in charge of research awards. There will usually be one grant awarded per year, but exceptionally, where funding allows, this may be extended to two.
Eligibility
- The grant is open only to postgraduate research students (PhD, MA by Research or equivalent) enrolled on a programme in any aspect of French Studies at a university in Britain or Ireland. Applicants must be enrolled in a department or on a programme specifically concerned with French i.e. where studying material in the original languages (here primarily French and Occitan) is a structural requirement and part of teaching programmes.
- At the time of application the applicant must not yet have submitted their thesis/dissertation.
- Applicants must be members of the Society for French Studies.
Award recipients will be asked to present a short report on the activities enabled by the grant, which may appear in the Society’s publication the French Studies Bulletin.
Applications will be judged on the quality and feasibility of the objectives to be achieved during the study abroad, and the projected outcomes of the award for the applicant and for their research field. Projects should be designed to take place within the calendar year 2025.
How to apply
The application should take the following form:
- An account of your qualifications and current stage of postgraduate study;
- Detail other sources of research funding available to you.
- A statement of the planned study and its benefits for your own research and for the wider sub-field of French Studies within which you are working (maximum 1000 words);
- A budget for the trip with costings and the total sum requested (see above);
- A short note of support from your supervisor.
Funding: travel costs, conference fees if applicable, plus a stipend based on the estimate of expenses presented in the application.
Project length: typically 5 -10 days. This could be extended if a strong case is made. Projects should be designed to take place within the calendar year 2025.
Maximum grant: £1000
The deadline for receipt of applications will be 4th April 2025; results will be announced in the week beginning 5th May 2025.
The subsequent round of the prize, for calendar year 2026, will be advertised in autumn 2025.
3.2 Littérature et sciences sociales en Afrique avec Capitaine Alexandre
(Crédit : Philippe Matsas)
Le cycle de conférence « Littérature et sciences sociales en Afrique » revient pour sa deuxième édition, en partenariat avec la Maison des Arts & de la Création de Sciences Po, animé par Elara Bertho (CNRS) et Elgas, sociologue et écrivain sénégalais.
Pour la seconde séance, nous accueillons Capitaine Alexandre / Marc Alexandre Oho Bambe, slameur, performeur, romancier, poète, que nous recevrons pour l’ensemble de son oeuvre.
Discutant·e·s :
- Elara Bertho, CNRS – LAM & Programme Afrique Sciences Po
- El Hadj Souleymane Gassama, dit Elgas, sociologue, journaliste et écrivain
4. New Publications
4.1 Annie Ferret, Sami Tchak, Profaner Ananda
- Paris, Gallimard, coll. “Continents noirs”, 2025
- EAN : 9782073104502
- 138 pages
- Prix : 18 EUR
- Date de publication : 06 Mars 2025
Roman ou essai ? Parcours initiatique ou déclaration d’amour ? Peu importe, Profaner Ananda est avant tout la construction d’un mythe autour d’Ananda Devi à travers un double regard sur son œuvre et sa tout aussi double inscription dans la fiction. Dans une intimité complice à trois, Annie Ferret et Sami Tchak chantent l’autrice du Sari vert, chantent l’écriture, chantent la vie et son ombre fidèle, la mort, porte de l’oubli ou de la postérité.
« Ce livre est notre “enfant d’âme” à tous les trois, comme le dirait Henri Michaux. C’est la confluence ultime de nos trois écritures, de nos trois personnes, de nos trois corps. » — Ananda Devi.
https://www.gallimard.fr/catalogue/profaner-ananda/9782073104502
4.2 Sylvie Chalaye, Romain Fohr, Jean-Marie Serreau
- Arles, Actes Sud, 2025
- 144 pages
- Prix : 16 EUR
- Date de publication : 01 Mars 2025
Conscient des mutations de son époque, à l’affût du renouveau théâtral, Jean-Marie Serreau fait connaître Brecht après-guerre et ouvre la voie à Beckett, Ionesco, Genet. Il est le premier à croire en la modernité de leur écriture et à introduire sur les scènes les technologies audiovisuelles. Il contribue à l’aménagement du cloître des Carmes, la seconde scène du festival d’Avignon, et fonde le Théâtre de la Tempête, à la Cartoucherie. Convaincu que l’universalisme occidental doit céder la place, il participe à décoloniser les imaginaires en révélant en France Kateb Yacine ou Aimé Césaire et en déployant au plateau des distributions polychromes. Son engagement esthétique et politique fait étonnement écho aux questionnements qui soulèvent le théâtre d’aujourd’hui.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/essais-et-ecrits-sur-le-theatre/jean-marie-serreau
4.3 Anthony Mangeon, L’Afrique au futur, t. II : Utopies, de la terre à l’espace
- Paris, Hermann, coll. “Fictions pensantes”, 2025
- EAN : 9791037040619
- 250 pages
- Prix : 20 EUR
- Date de publication : 26 Février 2025
Chacun peut citer le nom d’un astronaute, d’un cosmonaute de la première heure : rares sont ceux qui connaissent, en revanche, l’existence des afronautes. Il faut dire que ces explorateurs spatiaux venus d’Afrique appartiennent surtout au domaine de la fiction et des beaux-arts. Ils n’en sont pas moins au cœur de riches expérimentations sociales et politiques. En suivant leur trace et en revenant sur certaines thématiques récurrentes de la science-fiction, telles que l’arrivée des extraterrestres sur Terre, les voyages intergalactiques, ou l’installation de l’humanité sur d’autres planètes, ce deuxième tome de L’Afrique au futur rassemble des auteurs africains, afrodescendants, américains et européens. Il explore leurs diverses manières de décentrer nos conceptions de l’utopie, et propose ce faisant une généalogie inédite des liens tissés entre le colonialisme, la science-fiction et le continent africain.
https://www.editions-hermann.fr/livre/l-afrique-au-futur-anthony-mangeon-2
4.4 BUMIDOM (1963–1982) and its Afterlives: Literature, Memory and Migration
Antonia Wimbush
Examines the literary and cultural legacy of the BUMIDOM in France and the French Caribbean
- Brings together work by established Caribbean cultural figures such as Maryse Condé and Jean-Claude Barny with work by little-known and underexplored writers and artists producing work at the time of migration and today, including Estelle-Sarah Bulle and Charlise Curier
- Adopts an interdisciplinary and intersectional approach and draws on theories, concepts, and debates from memory studies, migration studies and postcolonial studies
- Explores the history of the BUMIDOM through archival documents currently held at the Archives nationales in Paris and the Archives départementales in Guadeloupe and Martinique
- Includes interviews with selected writers, filmmakers and musicians
This book investigates cultural representations of the BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer), a state-organised migration scheme which brought workers from Guadeloupe, Martinique, Réunion and French Guiana to mainland France between 1963 and 1982. It argues that the French government has not sufficiently commemorated the BUMIDOM through national frameworks such as museums and education systems. This would mean admitting that participants, who were French citizens, were treated as racialised migrants and second-class-citizens. Through a series of original case studies spanning life writing, novels, films, bande dessinée, children’s fiction and music, the study demonstrates that it is cultural practitioners who, in the absence of adequate state representation, are undertaking this important memory work themselves. In a period in which Black identity is increasingly entering public debate in France, the book raises urgent questions about what it means to be a French citizen and a racial minority.