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SFPS Monthly Mailing: April 2015

15th April 2015

Calls for Papers / Contributions

1.1 ‘Postcolonial Mobilities’, SFPS Annual Conference, 13-14 November 2015

1.2 L’humour : (dé)former le sens ?

1.3 L’affaire Boisset : cinéma, politique, histoire

1.4 Krypton, n° 5-6, 2015 : “Violence”

1.5 Critique et création cinématographique : passages, transmissions, frontières

1.6 Mémoire et trauma dans la culture marocaine

1.7 Abdellah Taïa : poétique et politique de l’écriture

1.8 Francographies africaines actuelles, identités et globalisation

1.9 Frantz Fanon: Figure emblématique du XXè siècle

1.10 Le français en contact avec les grandes langues véhiculaires d’Afrique Centrale : analyse sémantico-culturelle de la structure formelle du lexique

1.11 Enseigner les littératures minorées. Politiques, supports et pratiques

1.12 Existentialism, Race, and Gender

1.13 Travel and the Maghreb: Encounters

1.14 Folklore et francophonie

1.15 Imaginaires du camion : un speed colloque  (19-20 novembre 2015)

1.16 Y a-t-il une francophonie post-soviétique ? Considérations sur la littérature et le cinéma européens contemporains

1.17 Assia Djebar, la rawiya des exhérédées
1.18 Figures historiques et mémoire(s) collective(s). De l’usage des héros en contexte colonial et postcolonial

 

New Titles

2.1 Fanon in Contexts : Essays in memory of David Macey

2.2 Le Roman féminin ivoirien

2.4 Petit dictionnaire du monde francophone

 

 

Announcements

3.1 La justice a besoin de vous…

3.2 Impact Fellowships – University Of Stirling

3.3 Fiche pédagogique N° 3 : Édouard Glissant et la mémoire de l’esclavage

 

 

 

 

 

 

Calls for Papers / Contributions

 

1.1 ‘Postcolonial Mobilities’, SFPS Annual Conference, 13-14 November 2015

 

Society for Francophone Postcolonial Studies

In association with Liverpool University Press

          

Postcolonial Mobilities in the Francophone World

Friday 13 & Saturday 14 November 2015

Institute of Modern Languages Research, University of London,

Senate House, Malet Street, London WC1E 7HU

The large-scale movement of people, objects, capital and information has radically re-shaped the Francophone world in the 21st century. However, the same processes that promote movement and mobility also produce immobility, exclusion and disconnection. This conference will ask what potential does mobility beyond territorially fixed societies hold for the Francophone world. What are the implications of individualized and/or group mobility? What role does mobility play in relation to the creation of new transcultural and transnational identities? And, in turn, what challenges do new social and cultural practices pose for mobility rights and questions of ‘access’?

We welcome theoretical reflections on Francophone Mobilities as well as proposals for papers and panels on topics including:

  •         Colonialism and mobility
  •         Dynamics of power
  •         Travel and migration
  •         Borderlands and crossings
  •         Class mobility
  •         Social exclusion
  •         The body and movement
  •         Disability
  •         Cultural transmission
  •         Digital technologies
  •         Forced mobilities

Please send abstracts of 300 words plus 50-100 words of biography to Conference Secretary, Catherine Gilbert (sfpsconference2015@gmail.com). Papers can be in English or French.

The deadline for receipt of abstracts is: 1 June 2015

 

 

1.2 L’humour : (dé)former le sens ?

 

Colloque international

Humour : (dé)former le sens ?

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M’sik, Casablanca

19 novembre 2015

Constamment confronté aux maux et aux vicissitudes de la vie, l’homme a toujours cherché à changer son environnement en créant des situations d’équilibre à travers l’humour. Ainsi, dans toutes les sociétés et les civilisations, l’humour a accompagné l’homme pour alterner avec d’autres formes d’expression. Autrefois, les rois de France disposaient de bouffons de cour pour rire et se divertir, des poètes ont usé de l’humour et de la satire dans leurs poèmes, contes drolatiques, fables et fabliaux étaient aussi du type plaisant et humoristique. De nos jours, l’humour a évolué pour toucher d’autres domaines, la blague, le dessin animé, le sketch, la caricature, la publicité, entre autres.

Plaisant, tendre, froid, débridé, noir, sarcastique, tels sont les qualificatifs attribués à l’humour et qui l’ont animé à travers les réalisations de l’homme. L’humour se répand et forge vraisemblablement des images souvent allégoriques et popularisées, distinguant ainsi une nation ou une communauté à d’autres. Comme disait Victor Hugo dans Les misérables, les Français se reconnaissent dans leur entrain qui se manifeste dans les sarcasmes, les saillies et les quolibets, tandis que les Anglais sont réputés pour leur humour.

En littérature, l’humour est investi dans tous ses états, touchant tous les genres littéraires, nouvelle, poésie, roman ainsi que les genres de composition littéraire comme la description, le portrait, la narration, la dissertation, le discours, etc. L’humour s’épanche sans contrainte à travers le langage. Les mots se délient, renversent les automatises figés, libèrent leurs valeurs stylistiques et dégagent leurs saveurs expressives avec délectation jouissive. Les phrases s’enchaînent et accentuent l’effet en flirtant avec les affects et les sensibilités. De là, prolifèrent les jeux de mots, les calembours, les contrepèteries, les anagrammes et d’autres qui cristalliseront pleinement l’humour.

L’image elle-aussi ne manque pas d’ingrédients utiles à l’expression de l’humour, lequel dépeint ingénieusement la réalité politique, sociale, économique, culturel, etc. pour en relever les particularités plaisantes, drôles et même absurdes ou grotesques. L’humour, proche du comique absolu dont a parlé Baudelaire, use de la satire et de l’ironie pour devenir un outil de (dé)formation de sens et une arme de (dé)construction des valeurs et des représentations de la société. De là, apparaissent aussi les enjeux socio-psychothérapeutiques que recèlerait l’humour mis en scène pour aguerrir à la vie ou bousculer les convictions et les préjugés, et démystifier des notions ou des personnages.

Acclamé ou hué, l’humour ne finira pas de nous étonner et de nous associer à ses caractérisations schématiques de la réalité.

– Quelles sont donc les différentes représentations et caractérisations de l’humour ?

– Comment l’humour parvient-il à configurer et à (dé)former le sens ?

– Quelle est la part de l’humour dans les différents genres littéraires ?

– Quelles sont les stratégies discursives et les fonctions explicites et/ou implicites de l’humour ?

– Quels sont les outils et les techniques investis dans l’expression de l’humour ?

– Quelles sont les spécificités socioculturelles de l’humour ?

– Peut-on parler d’une logique sémantico-cognitive de l’humour ?

Ce sont quelques questions, ainsi que d’autres, qui animeront le Colloque international qui sera organisé le 19 novembre 2015 par le Laboratoire de Narratologie, de discours et des études comparées et le Laboratoire du Maroc et Mondes Occidentaux, Histoire, Sciences Humaines et Sociales, autour du thème :l’humour, (dé)former le sens ?

Modalités de participation:

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 30 juillet 2015 sous forme de résumé de 300 mots à l’adresse suivante : colloque.humour@gmail.com. Le résumé devra contenir le titre de la communication, le nom et le prénom du chercheur, l’organisme de rattachement et les mots-clés.

Le comité d’organisation insiste fortement sur le caractère original et récent du travail proposé ainsi que sur la nature de l’approche censée être scientifique et analytique.

Calendrier:

30 juillet 2015 : Date limite d’envoi des propositions de communication.

30 août 2015 : Notification des chercheurs de l’acceptation ou du refus de leurs propositions.

30 octobre 2015 : Remise du texte de la communication pour la publication.

19 novembre 2015 : Tenue du colloque à Casablanca.

Langues de communication:

Arabe et Français.

 

 

1.3 L’affaire Boisset : cinéma, politique, histoire

Yves Boisset a marqué l’histoire du cinéma français « engagé » des années 1970 avec des titres emblématiques tels que L’Attentat, R.A.S., Dupont Lajoie, Le Juge Fayard, dit le shériff. Il a été un des plus prolifiques et contestés représentants d’un supposé « nouveau genre » identifié alors sous le vocable de fiction de gauche qui empruntait au genre de la fiction policière ou du thriller, deux des genres les plus codifiés dans le registre de la fiction commerciale, pour, sur un mode épique et démonstratif, témoigner du rôle et de la puissance parfois délétères des pouvoirs régaliens en place. Cinéaste « témoin de son temps », comme il s’est souvent présenté lui-même, plus que cinéaste politique revendiqué dont il estime que l’étiquette l’enferme dans une grille de lecture par trop idéologique, Yves Boisset a souvent interrogé dans ses films ce qui fonde et légitime la Raison d’État et ce plus particulièrement lorsqu’elle déraisonne (répressions arbitraires, affaires de corruption). À ce titre, certains de ses films se heurtèrent à la censure exercée par le Pouvoir en place.

Dans les années 1980 et 1990, le cinéaste se tourne progressivement vers la fiction et le documentaire télévisés, faute de trouver des financements pour ses projets cinématographiques. Il n’en continue pas moins à traiter des sujets exposant la confrontation entre monde politique et société civile, sous forme de films-dossiers mêlant le registre du témoignage et celui de la dénonciation, en revenant sur des affaires judicaires complexes devenues « affaires d’État » qui marquèrent l’Histoire (L’Affaire Dreyfus, L’Affaire Seznec, L’Affaire Salengro).

Au-delà d’un discours souvent très critique sur le cinéma de Boisset, marqué par le contexte idéologiquement et artistiquement très clivé des années de radicalisation politique et idéologique qui suivirent Mai 68, ce numéro prévu dans la collectionCinémAction souhaiterait, aussi, (ré)interroger l’apport de l’œuvre d’un cinéaste témoin et « conscient » de son époque (voir également ses nombreuses interventions médiatiques : articles, tribunes, entretiens).

L’approche de son œuvre pourra donc être envisagée tant d’un point de vue sociologique, idéologique que politique dans son rôle de marqueur historique.

La dimension proprement artistique et cinéphilique du cinéaste qui a exploré plusieurs genres cinématographiques par le biais d’adaptations littéraires notamment vaudra d’être interrogée. De même son rôle de découvreur et de directeur d’acteurs.

Au regard du retour d’une conjoncture culturelle et économique propice à ce qui est apparu comme un renouveau, depuis la fin des années 1990, d’un cinéma politique, engagé ou social, on pourra également s’interroger sur « l’héritage » de Boisset dans le cinéma actuel, alors que de nos jours de jeunes cinéastes en France se réclament aisément de sa démarche cinématographique (La French, L’Affaire SK1).

Les propositions de la part de collaborateurs provenant de différents domaines d’études (cinématographique, sociologique, médiologique, historique, juridique) sont les bienvenues. Accompagnées d’un bref CV, elles sont à envoyer à :

Nathalie Nezick (Docteure en Études cinématographiques et audiovisuelles de l’Université Paris III – IRCAV) [nath.nzck@gmail.com], coordinatrice de ce numéro avant le 31 mai 2015. Les articles devront être rendus avant la date limite du 30 novembre 2015. Ils ne pourront pas dépasser 20 000 caractères, notes et espaces compris (un protocole typographique sera envoyé aux contributeurs).

 

 

1.4 Krypton, n° 5-6, 2015 : “Violence”

La violence, individuelle ou collective, étatique ou interpersonnelle, physique ou psychique, est un fait inhérent depuis toujours et partout aux sociétés humaines. Il n’est donc pas étonnant que les abus de force mis en place pour s’imposer sur les autres constituent un sujet de choix que tous les arts ont toujours décliné sous les formes les plus disparates. Les paradigmes permettant d’interpréter et de catégoriser cette présence aussi bien dans la société que dans ses projections artistiques sont nombreux et divers.

Pendant longtemps les sciences sociales se sont penchées presque exclusivement sur la violence engendrée par les guerres et les révolutions d’après une perspective essentiellement étatique et politique, de type ‘progressiste’, avec une attention particulière accordée aux causes capables de la susciter. Plus récemment, surtout pendant les grands conflits du XXe siècle, de la tragédie de l’Holocauste jusqu’aux nouvelles formes du terrorisme international, l’étude de la violence en soi, dans ses dimensions culturelles, symboliques, communicativo-identitaires et même liturgiques, a pris visiblement le dessus, au détriment des lectures qui ont placé au centre de leur intérêt les catégories ascriptives de la nation et de la classe sociale.

Le problème de l’esthétisation de la violence se révèle tout aussi complexe et articulé. Le débat entre ceux qui voient dans ce topos une façon d’inciter à accomplir des actions telles qu’elles sont décrites ou représentées et ceux qui, au contraire, lisent cette présence comme le moteur presque nécessaire d’une catharsispossible, resurgit de façon cyclique, souvent relancé par des objets et des événements radicaux et provocateurs relevant du monde de l’art. Il ne fait aucun doute que la littérature ainsi que le cinéma, la sculpture ainsi que la peinture et la photographie, les produits artistiques les plus récents ainsi que des marchandises plus populaires comme les jeux vidéo n’ont jamais cessé de puiser à la violence, soulevant ainsi des questions étroitement liées avec elle.

Dans la perspective interdisciplinaire qui caractérise la revue « Krypton », le prochain numéro essayera d’enquêter les formes que prend la violence, aussi bien à travers une réflexion de type historique, anthropologique et sociologique, que dans une perspective culturelle, littéraire, artistique et linguistique, car raconter, dire, décrire la violence représente un acte constitutif et constructif de la violence elle-même.

Les articles, rédigés dans l’une des langues acceptées par la revue Krypton (anglais, français, italien, portugais, roumain), doivent être envoyés avant le 10 juillet 2015au courriel suivant : krypton@uniroma3.it. Nous vous prions de bien vouloir contacter la Rédaction au même courriel afin d’obtenir les consignes typographiques.

Les articles, ne devant pas excéder les 35000 signes et devant respecter impérativement les normes de rédaction adoptées par la revue, feront l’objet d’une double évaluation anonyme (double blind peer review).

 

 

1.5 Critique et création cinématographique : passages, transmissions, frontières

 

Colloque les 24 et 25 septembre 2015 à l’Université Paris 8 et l’INHA

La journée d’étude Pédagogie, subjectivité, engagement de la critique cinématographique : une tradition française ? en mars 2014 a interrogé la façon dont la pédagogie s’est nourrie de différentes formes d’engagements (politiques, sociaux, culturels, institutionnels) et d’expériences autant sensibles que singulières issues de la critique. Elle a notamment mis en évidence un décloisonnement des pratiques pédagogiques au tournant des années 1970, qu’il s’agisse de pratiques d’écritures ou de démarches artistiques. De nombreux parcours individuels sont en effet partis de la critique pour accéder à de nouvelles pratiques : celles d’enseignants et, en parallèle, celles de vidéastes ou de cinéastes dans un contexte de grande liberté institutionnelle favorisant la circulation des savoirs aussi bien que des savoirs faire. Ce rôle de relais, de réflexion sur les formes filmiques, suffisamment puissant pour favoriser l’émergence de nouvelles formes de récits cinématographiques, la critique l’a aussi rempli dans les années 1950, nous autorisant à envisager, à l’instar de Serge Daney, une réversibilité des rôles et des discours : « Cinéastes [Godard, Truffaut, Rivette], ils sont restés critiques et ceci d’autant plus facilement que critiques, ils parlaient déjà en cinéastes. »[1]

Ce colloque, programmé en septembre 2015, se propose ainsi d’interroger la dimension formatrice de l’activité de critique, notamment dans le passage à la réalisation et à la création, sans s’interdire pour autant d’examiner des parcours inverses ou parallèles et de prendre en compte la façon dont peuvent coexister, au sein de la création cinématographique, des discours sur l’art ou sur le cinéma. Ce colloque s’attachera donc à travailler l’étude de la zone trouble qui relie l’activité critique à celle de la réalisation et des circulations qu’elle permet.

Nous invitons les chercheurs à l’aborder sous la forme la plus ouverte possible. Les approches comparatives et pluridisciplinaires seront les bienvenues. Une attention particulière sera portée aux contributions ne se cantonnant pas aux seuls exemples du cinéma français.

Colloque organisé par Noel Herpe, Frédéric Sabouraud, Cécile Sorin et Eugénie Zvonkine, équipe d’accueil ESTCA (Université Paris 8), avec le partenariat du labex Arts H2H et de l’INHA dans le cadre du projet de recherche « Pédagogie de la critique / critique de la pédagogie ».

Les propositions de contribution (maximum 400 mots) seront assorties d’une courte notice biographique et envoyées avant le 22 avril 2015 à l’adresse suivante: pedagogiedelacritique@gmail.com

 

 

1.6 Mémoire et trauma dans la culture marocaine

 

Le Groupe  marocain de sémiotique GMS de l’Université de Meknes et l’Association marocaine de sémiotique  organisent en collaboration avec le centre interdisciplinaire sur les mémoires et les traumas culturels, TraMe, de l’Université de Bologne et le  laboratoire interdisciplinaire récits, cultures et sociétés LIRCES de l’Université de Nice

IVe Congrès international

Mémoire et trauma dans la culture marocaine

19  et 20 novembre 2015 à La Faculté des Lettres de Meknès

 

Appel à contribution

De plus en plus en vogue, les recherches sur la mémoire ont montré leur importance et leur utilité, non seulement pour comprendre comment des individus, des cultures et des sociétés développées ou émergentes gèrent et négocient leur rapport au passé, mais aussi et surtout comment elles vivent leur présent et se projettent dans le futur. Le passé étant constamment en action et en branle dans la vie présente d’une société, il ne cesse de se modeler en fonction du présent et du futur : il est constamment manipulé, remodelé pour mieux comprendre le présent et supporter, prévenir ou agir sur le futur.

Lorsqu’il s’agit d’un passé traumatique, les choses deviennent plus complexes, mais aussi plus intéressantes.  Les universitaires, historiens, psychologues, sociologues, sémioticiens, plus particulièrement ceux qui s’intéressent à la mémoire et aux traumatismes sont appelés à mettre en pratique leur savoir pour aider à mieux comprendre la gestion et la négociation de ce passé traumatique, ainsi que ses métamorphoses et ses influences sur le présent et le futur.

Privilégiant un passé très récent, le choix s’est porté sur cette période appelée les années de plomb. A ce sujet la matière ne manque pas. En effet, depuis quelques décennies, on dispose d’une littérature assez importante sur ce sujet : littérature carcérale, témoignages, articles, études, mais aussi films, émissions télé, etc.   Le plus important dans l’approche de ces corpus est de montrer en revanche comment, selon les spécificités de chacun des supports évoqués, les processus de mémorisation peuvent être étudiés parce qu’ils révèlent des dynamiques de construction du trauma comme fait culturel, comme faculté ou comme document.

Les lieux de la mémoire, terme à la fois prolifique et vague qui regroupe des lieux physiques ou intellectuels,  sont un de ces éléments de mémorisation. Il s’agit de voir comment au Maroc  -mais aussi dans d’autres pays- ces lieux sont marqués et conservés ou en revanche inexistants, sans aucune inscription spatiale des valeurs du passé traumatique, faute de temps, de maturité ou de volonté politique, etc. Quoiqu’il en soit, il est important d’en évaluer l’état et d’en sonder les causes.

Pour la narration du trauma, quel que soit le support, se poser les questions suivantes : comment est représenté le trauma ? Selon quel point de vue ? Selon quelle forme de narration, quelle perspective, quelle focalisation ?

Il s’agit de voir aussi comment la représentation médiatique en général, et cinématographique en particulier, modifie les limites de l’événement en les déplaçant vers d’autres axes chronotopiques qui peuvent en réduire ou en élargir les limites.  Il s’agit enfin de considérer ces médias, cinéma, télé ou autre, comme activateur de dislocations spatiales et temporelles de l’événement.

On peut donc envisager les axes de réflexion suivants :

La littérature et la mémoire du trauma, littérature carcérale, témoignage, autobiographie : écriture du trauma Evénements traumatiques et cinéma Politique culturelle de la mémoire traumatique : archives, musée, site, politique culturelle Jeux et enjeux de la mémoire du trauma : identité, idéologie, phases post conflictuelles, mémoire et contre-mémoire Mémoire du trauma et Histoire

On peut envisager d’autres axes, les propositions de communication doivent être envoyées au plus tard le 30 mai, date limite, à l’adresse suivante :barnoussim@ymail.com

 

 

1.7 Abdellah Taïa : poétique et politique de l’écriture

Abdellah Taïa : poétique et politique de l’écriture

Revue de critique et de théorie littéraire @nalyses

Dossier dirigé par Arnaud Genon (ReFrance, Nottingham Trent University)

C’est en 2000 que l’écrivain marocain Abdellah Taïa publie son premier livre, Mon Maroc, aux éditions Séguier. Depuis, il a écrit six autres romans dans lesquels il se raconte, raconte son pays, raconte aussi ceux qui le hantent, qui l’habitent. D’abord centré sur un moi autobiographique et autofictionnel (Mon Maroc, Le Rouge du tarbouche, L’Armée du Salut, Une Mélancolie arabe), son travail revêt, depuis 2010, des contours davantage fictionnels. Si les motifs et les thèmes de son œuvre demeurent les mêmes (le Maroc, la sexualité, le rapport au corps, l’abandon et l’invisibilité de personnes appartenant aux catégories sociales les plus démunies, les rites et les traditions religieuses, la liberté et le combat qu’elle nécessite, les révolutions personnelles et collectives,…), la figure de l’auteur tend à s’effacer progressivement derrière des personnages de plus en plus forts : Omar et Khalid les enfants de Salé dans Le Jour du Roi, Slima, la prostituée marocaine des Infidèles, Jallal, son fils, ou encore Aziz le transsexuel algérien et Mojtaba le révolutionnaire iranien dans Un Pays pour mourir. Abdellah Taïa l’écrivain se double désormais d’un cinéaste qui a réalisé, en 2013, L’Armée du Salut, film remarqué et salué par la critique, qui constitue l’adaptation de son roman éponyme. À ces visages s’ajoute enfin celui de l’intellectuel engagé qui a donné la parole aux jeunes générations (Lettres à un jeune marocain) et intervient régulièrement dans les médias, au Maroc et en France, afin de mener un combat pour la défense des libertés individuelles et contre les conservatismes de toutes natures qui empêchent les peuples arabes d’entrer dans la modernité à laquelle beaucoup aspirent.

La revue en ligne de critique et de théorie littéraire @nalyses (http://www.revue-analyses.org/index.php) souhaite accueillir un dossier critique qui lui sera consacré. Il s’agirait d’interroger la déjà riche œuvre d’Abdellah Taïa dans ses différents aspects et ses différentes formes. Entre autres axes d’étude, il serait possible d’envisager :

– les enjeux autobiographiques et autofictionnels de ses premiers écrits ;

– le caractère politique et engagé que revêt l’écriture de soi relayée par la parole donnée aux sans voix, aux invisibles ;

– la portée politique des interventions médiatiques (articles, tribunes, entretiens) qui font de l’auteur un intellectuel engagé ;

– les problèmes identitaires soulevés par l’ensemble de ses textes, qu’ils soient d’ordre sexuel, culturel, religieux, linguistique…

– les questions liées à l’intertextualité ou aux sources d’inspiration qui se trouvent au confluent du Maroc et de la France, de l’Orient et de l’Occident (Les Mille et une nuits, Choukri, Genet, Guibert…) ;

– l’adaptation de L’Armée du Salut au cinéma ou plus généralement la relation que l’auteur entretient avec le 7e art (les films de l’enfance, les actrices marquantes…).

Modalités de soumission:

Les propositions d’articles devront être adressées à Arnaud Genon (arnaudgenon@hotmail.fr) pour le 30 septembre 2015. Des propositions détaillées sont attendues (2500 signes espaces compris), accompagnées d’une courte notice biobibliographique. La remise définitive des articles est prévue pour le 15 janvier 2016. La publication du dossier devrait avoir lieu courant 2016. Des informations supplémentaires sur le protocole de rédaction sont disponibles sur le site de la revue @nalyses http://www.revue-analyses.org/index.php?page=protocole

Sur la revue @nalyses :

Créée en janvier 2006 par une équipe de professeurs du département de français de l’Université d’Ottawa, la revue @nalyses publie des études universitaires qui, par leur problématique ou leur approche, visent à renouveler le discours critique dans le domaine des littératures de langue française et à étendre le champ des connaissances. Alliant les avantages du numérique en réseau avec les exigences scientifiques des revues imprimées, @nalyses veut répondre aux attentes et aux besoins des professeurs et étudiants en facilitant la diffusion de la recherche en études littéraires. Ouverte aux diverses littératures de langue française d’hier à aujourd’hui, la revue ne rejette a priori aucun courant théorique et accueille des dossiers composés d’articles abordant un même thème à partir de points de vue variés.

Tous les textes font l’objet d’une évaluation par les pairs. Le comité de rédaction et le comité éditorial reflètent la richesse et la diversité des approches que nous accueillons.

Cette revue en libre accès est indexée par le MLA et est référencée par le Directory of Open Acces Journals (DOAJ). Elle figure notamment dans les signets de la Bibliothèque Nationale de France et le répertoire de l’Urfist. La revue reçoit en moyenne quelque dix mille visiteurs par mois, provenant de tous les points du globe.

Bibliographie :

Mon Maroc, Séguier, 2000

Le Rouge du tarbouche, Séguier, 2004

L’Armée du Salut, Seuil, 2006

Maroc, 1900-1960, Un certain regard, (avec Frédéric Mitterrand), Actes Sud/Malika éditions, 2007

Une Mélancolie arabe, Seuil, 2008

Lettres à une jeune marocain (choisies et présentées par Abdellah Taïa), Seuil, 2009

Le Jour du Roi, Seuil, 2010

Infidèles, Seuil, 2012

L’Armée du Salut, film, Editions vidéo France Télévisions Distribution, 2014

Un Pays pour mourir, Seuil, 2015

 

 

1.8 Francographies africaines actuelles, identités et globalisation

Maroua, 10 juillet 2015

Le Département de Français de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Maroua organise une Journée d’étude sur le thème : « Francographies africaines actuelles, identités et globalisation »

L’expérience de la colonisation occidentale en Afrique francophone a été largement marquée par une idéologie de la civilisation. Cette idéologie civilisatrice fondée sur le principe de la différence et de la race, en théorisant et en légitimant l’inégalité entre les hommes, a repris à son compte le régime des privilèges ayant eu cours dans la société des ordres en France, du haut Moyen Age à la chute de l’ancien régime. Le code noir et le code de l’indigénat en constituent des documents de référence et ont déjà fait l’objet d’un profond travail de décryptage et d’analyse par Gilbert DOHO dans un ouvrage en cours de publication intitulé « Régime de l’Indigénat ou fondement des états autocratiques en francophonie ». L’idéologie civilisatrice occidentale  est en effet l’expression d’une pensée dite supérieure qui, en niant l’existence des cultures en Afrique, a substitué l’existant patrimonial des mœurs et des pratiques africaines en un ensemble confus de coutumes hostiles, hautement barbares, et rendu hermétique par un esprit empreint de fétichisme et de superstition. En érigeant les cultures occidentales comme des repères universels de la civilisation, l’Occident dans une posture faussement humaniste, s’est arrogé le devoir de civiliser. Le mode opératoire sous-tendant ses menées hégémonistes est sans conteste la « falsification de la conscience du sujet africain » (Achille Mbembé, 2000) dans le but de le rendre étranger à lui-même afin de mieux l’assimiler. Dès lors, le sujet africain coupé de sa culture et de ses traditions  ne perçoit plus le bonheur que selon les perspectives occidentales. Il n’est donc pas étonnant que dans les littératures postcoloniales, les thèmes de l’immigration et de l’exil, véritables figures de ce mouvement de déracinement, se soient rapidement constitués comme des constantes majeures.

La dialectique de l’appartenance et de l’exclusion qui découle de la problématique de l’exil et de l’immigration, de laquelle ont émergé les questions liées aux origines, aux identités et aux cultures, a permis d’une part, de revisiter profondément l’idéologie civilisatrice occidentale, considérée formellement comme un instrument d’occupation et de domination. D’autre part, de remettre au  goût du jour les positions que Léopold de Saussure avait déjà fait valoir dès le début du XIXe siècle en considérant que les éléments d’une civilisation se trouvaient intimement liés à une constitution mentale héréditaire et stable et ne sauraient par conséquent être imposés. De cette prise de position, avait découlé une seconde du même critique selon laquelle le modèle européen de progrès n’était pas le seul concevable dans la mesure où il existe plusieurs voies de développement pour les sociétés humaines. Dans cette perspective, les théories actuelles sur la littérature générale et comparée (Daniel Henri-Pageaux : 1996) mettent désormais un accent particulier sur les échanges des cultures comme paradigmes essentiels de la dynamique globale. Ainsi se met en place une reconfiguration des systèmes de relations au monde et de reconstructions identitaires. Dès lors, comment ces nouveaux schèmes identitaires sont-ils construits, questionnés et narrés dans les francographies africaines actuelles ? Quelles relations entretiennent-ils avec le nouveau monde dit global, nomade (Jacques Attali, 2003) et « sans frontières » ?

Axes de recherches

– Le moi et le sujet dans les francographies africaines actuelles

– Origine, identité et errance dans les littératures dites migrantes

– Les écrivains et l’écriture de l’entre-deux identitaires

– Narration et postures identitaires chez les écrivains francographes africains

– La musique et le cinéma comme espaces d’intersections entre les cultures africaines et le global.

– La diaspora afro francophone dans son altérité au monde

– La question de la race dans les francographies africaines actuelles

– Des interférences linguistiques aux glissements identitaires

– « Je » et la langue de l’autre

– Etc.

Le résumé de la communication (500 mots), cinq mots clés compris, doit être envoyé au plus tard le samedi 9 mai 2015 à minuit aux adresses Email suivantes :fokuero@yahoo.fr et bencoeurblanc@yahoo.fr. Le résumé doit être accompagné d’une notice bibliographique et de l’institution d’attache du contributeur. Le 1er juin 2015, notification sera faite aux contributeurs dont les propositions auront été retenues.

Les travaux présentés à cette rencontre seront compilés et publiés dès février 2016.

 

 

1.9 Frantz Fanon: Figure emblématique du XXè siècle

Appel à contribution pour un numéro spécial de la revue Recherches Linguistiques et Littéraires de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Lubumbashi (RDCongo)

Argumentaire:

Figure emblématique du XXè siècle, tout à la fois penseur de la révolution, écrivain et homme d’action, engagé aux côtés du peuple algérien, dans sa lutte pour se libérer du joug colonial, Frantz Fanon est une référence majeure dont l’influence touche les cinq continents.

Panthéonisé de son vivant par les tiers-mondistes pour son engagement en faveur des “damnés de la terre”, Frantz Fanon fut l’objet d’une diabolisation systématique et concertée en France où il était considéré comme un traître à la patrie et un renégat. Dans le monde cependant, depuis son décès, sa renommée n’aura cessé de grandir. Le succès mondial de son ouvrage Les Damnés de la terre, traduit dans plusieurs langues,aura contribué à le consacrer comme un des penseurs majeurs de son siècle, véritable porte-flambeau des peuples opprimés et l’analyste le plus exigeant et le plus percutant du colonialisme et des systèmes oppressifs, engendrés par l’impérialisme.

Le “guerrier de silex” (selon Aimé Césaire) a légué à la méditation des générations des textes, parmi les plus significatifs qui sont tous le fruit d’une colère séminale, face à l’injustice, au racisme, à la ségrégation et au colonialisme.

Cet appel à contributions vise à réunir, dans une optique à la fois pluridisciplinaire et internationale, des études sous forme d’articles (plus ou moins 20 pages) susceptibles, par leur diversité d’approches, d’enclencher des relectures, voire des lectures renouvelées de l’oeuvre de Frantz fanon et de son héritage, de réévaluer son impact dans les champs des disciplines notamment des sciences humaines. Ce sera l’occasion de relire ses ouvrages canoniques et d’en découvrir des facettes méconnues (cas du théâtre inédit de Fanon).

Les contributions attendues pourraient se focaliser, entre autres,sur les axes ci-après:

  • Les oeuvres de Fanon, quelles lectures aujourd’hui?;
  • Trajectoire(s) d’un Rebelle: de la Martinique à l’Algérie;
  • Autour des Damnés de la terre;
  • Frantz fanon et les intellectuels de son temps;
  • La psychiatrie comme pratique médicale et arme de libération;
  • Fanon et l’Afrique;
  • Fanon et la République démocratique du Congo;
  • Fanon au miroir des disciplines;
  • Fanon, inspirateurs des théories postcoloniales;
  • Le théâtre (inédit) de Frantz fanon;
  • Fanon, le FLN et l’Algérie;
  • Fanon et Césaire;
  • Fanon et le destin politique de l’Afrique, hier et aujourd’hui;
  • Etc.

Vos contributions sont attendues pour le 30 juin 2015 au plus tard. Veuillez les adresser aux Professeurs Maurice Amuri Mpala-Lutebele (email: amurcle33@gmail.com) et Antoine Tshitungu Kongolo (email: ktshit1900@gmail.com).

Les textes retenus seront publiés dans la revue Recherches Linguistiques et Littéraires sous l’égide de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Lubumbashi.

 

 

1.10 Le français en contact avec les grandes langues véhiculaires d’Afrique Centrale : analyse sémantico-culturelle de la structure formelle du lexique

L’un des pays de l’Afrique Centrale, le Cameroun est considéré comme le microcosme du continent noir. Pour Edmond Biloa (2003 : 3), c’est une zone de confluence des civilisations qui ont marqué l’Afrique ; les grandes familles linguistiques y sont représentées de la plus belle manière : plus de 250 unités-langues identitaires et, quatre fois autant de dialectes. À cette ‘Tour de Babel’ se sont greffées deux langues européennes d’importation coloniale, l’anglais et le français, qui ont respectivement donné naissance à deux langues composites, notamment le pidgin-english et le camfranglais. Le Cameroun est donc un habit d’Arlequin linguistique. Pierre Dumont (1990 : 13-17) parle d’une terre de conflit ; le terrain conflictuel de prédilection est la langue, non parce qu’elle permet de poser et de résoudre le conflit mais parce qu’elle est, en elle-même, source de friction, voire d’écrasement. La multiplicité des langues camerounaises fournit au sociolinguiste un terrain d’investigation pratiquement vierge. Face à cette situation complexe, deux attitudes sont possibles. La première consiste à considérer l’Afrique Centrale comme un champ de bataille linguistique perpétuel sur lequel s’épuisent les partenaires exsangues qui n’ont pas d’autre issue que le recours à un deus ex machina linguistique, le français, l’anglais ou l’arabe. C’est une attitude très répandue, au nom de laquelle ont été justifiées les politiques les plus meurtrières à l’égard des langues de l’Afrique Centrale. Jean-Pierre Caprile et Ngalasso Mwatha Musanji (1983 : 11, 12) soulignent ces conflits linguistiques en ces termes :
Il nous a semblé que les situations où plusieurs sociétés, cultures, civilisations et langues entrent en contact, bien souvent en conflit, comme en Afrique Centrale, offrent des occasions particulièrement propices pour observer comment les langues et les communautés linguistiques se font et se défont.
Mais cette guerre des langues Afro-asiatiques et Niger-kordofan est loin de représenter, à nos yeux d’observateur sociolinguiste, la seule source de conflit. Il en est une autre beaucoup plus abondante et qui a donné lieu à des épanchements verbaux dont seul l’Afrique Centrale a le secret. Il s’agit, évidemment, du conflit opposant le français aux grandes langues véhiculaires de l’Afrique. Tout a été dit sur les rapports entre la langue de Voltaire et celles, ravalées au rang de dialectes sinon de patois, des peuples colonisés par la France, patrie de Malherbe, de Vaugelas, de Rivarol, de Druon.
L’Afrique Centrale sort donc meurtrie de cette guerre des langues qui a épuisé beaucoup trop d’énergies. Aujourd’hui, le front du conflit s’est déplacé insensiblement ; il oppose le ‘français de France’ au ‘français d’Afrique’.
Le ‘français de France’, expression bizarre aux relents de colonialisme, mais que beaucoup préfèrent à ‘français standard’, jugée péjorative, désigne la variété qui, partout en Afrique, jouit d’un statut officiel. Face à cette variété de langue superposée aux langues africaines, et nous sommes là devant un cas de diglossie classique, se développe une variété dialectale que l’on a coutume de dénommer ‘français d’Afrique’, même si l’on sait que cette appellation n’a pas grande signification étant donné la diversité des variétés locales, collectives et individuelles qui se développent dans la plupart des pays de l’Afrique Centrale. En traversant la méditerranée, disait Sony Labou Tansi, le français standard s’est mouillé les pieds ; il a pris de belles  couleurs locales en contact avec le fulfulde au Nord-Cameroun, le  pidgin-english à l’Ouest, au Sud-ouest, au Nord-ouest et dans le Littoral ; le sangho en RCA ; le kituba, le lingala et le swahili respectivement au Congo-Brazzaville et en RDC, l’arabe au Tchad, le haoussa au Niger, etc. Comme le disent si bien Jacky Simonin et Sylvie Wharton (2013 : 17, 18), il s’agit d’« un espace d’échange » et « des croisements féconds » dans la sous-région. Claudine Bavoux (2003 : 28) montre que l’espace francophone est construit par un standard qu’on appellera, selon le point de vue, ‘variété centrale’ ou ‘variété de référence’, qui est en fait le résultat d’un long processus d’équipement-normalisation-standardisation. Ce processus a fait de cette variété une langue aux frontières ‘durcies’ parce qu’instituées et reconnues. À côté du standard, à quelles modalités d’existence ou de coexistence les variétés non standard peuvent-elles prétendre ? Peut-on concevoir que le mode d’existence des variétés non standard est différent de celui du standard ? Quel rapport peut être établi entre les deux modèles que l’on voudrait, a priori, distinct, l’un normatif, l’autre « insécurisé » et « inconfortable » ? Comment les langues véhiculaires de grande diffusion jouent-elles leur partition dans ce rapport de force ? Face à ce processus de dialectalisation du français, quelles mutations référentielles sont observables ? La langue étant le tiroir culturel d’un peuple, quels sont les glissements identitaires mis à contribution dans les variétés du français parlé en Afrique Centrale. Comment le français se compose désormais avec les structures et les schèmes relevant des cultures de la sous-région ? Autant de questions qui peuvent être abordées via la structure formelle du ‘français d’Afrique’ : lexicologie, morphologie lexicale, morphologie flexionnelle, sémantique lexicale, statistique lexicale ; approche onomasiologique ou sémasiologique, etc.
Modalités de soumission
Les contributions pourront prendre la forme d’article (maximum 45000 signes, espaces compris). Les auteurs devront soumettre au coordinateur, avant le 30 juillet 2015, leurs propositions d’article. Les réponses leur seront données au plus tard mi-novembre 2015, après délibération du Comité scientifique. Au terme de l’évaluation, le travail sera soumis pour publication à la revue Le français en Afrique en fin mars 2016. Les références bibliographiques doivent figurer en fin d’article et être mentionnées dans le corps du texte sous la forme : Moreau (1997 : 84). L’usage des caractères italiques sera uniquement réservé aux mots  et expressions cités en tant que tels, et les guillemets aux énoncés dûment attribués à un auteur, ou à une glose d’un syntagme. Un résumé de 5 lignes en anglais, une notice bio-bibliographique de 5 lignes et 5 mots-clés sont joints à l’article en français.

 

 

1.11 Journées d’études : « Enseigner les littératures minorées. Politiques, supports et pratiques »

 

Inalco – 24 et 25 septembre 2015

Appel à communications

« No serious writer can possibly be indifferent
To the fate of any language, let alone his own
mother tongue. For most writers in the world,
there is never any conflict – the mother tongue
and the writing language are one and the same.
But from time to time, and as a result of grave
Historical reasons, a writer may be trapped
Unhappily and insidiously between two imperatives

Chinua Achebe, “Politics and politicians of language in African Literature” in The Education of a Bristish protected Child. p. 97.

Comme le rappelle Chinua Achebe, les langues sont marquées par des relations d’asymétrie forte, notamment lorsque les questions d’écriture et de publication entrent en ligne de compte. Longtemps, le lien à la littérarité a été considéré par une certaine tradition occidentale comme le constituant nécessaire d’une langue « littéraire » ou « de culture ».
Si l’absence de bien-fondé de cette conception n’est plus à démontrer (la richesse des littératures orales en témoigne), il n’en demeure pas moins que le rapport à l’écrit a souvent structuré des disparités profondes en termes d’enseignement des langues et de leurs littératures. Ainsi, face à des langues aux traditions de publication bien établies, ayant par ailleurs souvent essaimé hors de leur sphère d’origine (c’est le cas de nombres de langues européennes – allemand, anglais, espagnol, français… – mais également d’autres comme le russe, l’arabe…), d’autres ont pu apparaître comme minorées, non pas forcément dans leur usage, mais dans leur reconnaissance – notamment étatique – et dans leur manière de circuler (prédominance de l’oral, absence de standardisation, politiques de ‘minorisation’ – phénomènes de diglossie, langues d’usage interdit…).

Nous voudrions pendant cette journée d’étude nous intéresser à ces littératures qui, dans les pays où elles voient le jour, apparaissent comme minorées, notamment en raison de leur difficile accession au statut de langue publiée. Comment ces littératures sont-elles alors enseignées ? Quelles sont les possibilités d’accès à l’écrit, mais aussi à des solutions alternatives de transmission ?

Les réflexions s’organiseront selon plusieurs axes :

Tout d’abord la question politique apparaît primordiale : quelles volontés et quelles visées ont rendu possible l’enseignement des littératures que nous avons désignées comme ‘minorées’ ? Les raisons peuvent être multiples et diffèrent largement selon les lieux d’enseignement : la mise en place des écoles des langues au XIXème siècle en Europe apparaît ainsi très différente de la politique portée par Julius Nyerere en Tanzanie par exemple. Les motivations à publier en langues minorées, telles qu’elles ont pu être développées par Ngugi wa Thiongo (Kenya), méritent ainsi l’attention.

La question de l’enseignement des littératures suppose par ailleurs une réflexion sur la constitution des corpus et les supports d’enseignement utilisés : comment se constituent les anthologies ? Où et comment sont publiés les textes ? Comment circulent-ils ? L’édition papier n’est-elle qu’une solution parmi d’autres ? Les bibliothèques numériques sont-elles une alternative à la difficulté de diffuser le texte imprimé dans certaines régions du monde ? Les nouvelles technologies permettent-elles de nouvelles réflexions ?
Des expériences comme celles mises en place par Bakary Sangare (Mali) ou Boubacar Boris Diop (Sénégal) soulignent ainsi le rôle important de la radio dans la transmission et l’enseignement des littératures aux traditions écrites peu développées. Le passage de Sembène Ousmane du texte à la réalisation cinématographique souligne quant à lui les liens étroits entretenus par littérature et arts visuels.

Les pratiques d’enseignement seront également au cœur de la réflexion ainsi que les modalités de constitution d’un champ critique dans le domaine des littératures étudiées. Les littératures minorées peuvent-elles être utilisées comme support de cours de langues ? Si oui, comment ?
La dimension culturelle des œuvres et de leur transmission apparaît elle aussi essentielle : les littératures sont-elles lues et enseignées de la même manière dans leur pays d’origine et à l’étranger (Lagarce en République Démocratique du Congo, Madame Bovary dans l’oriental marocain par exemple) ? Monte-t-on de la même manière une pièce du répertoire classique européen en Afrique ou en Asie ? Quelles transpositions/adaptations se font jour en fonction des publics et des habitudes de réception ?
Ces quelques exemples soulignent la place importante réservée à la traduction – aussi bien littéraire que culturelle – dans les enseignements. Les grilles d’analyse générique sont-elles les mêmes d’une tradition littéraire à l’autre ? Comment prendre en compte les différences et expliquer – par exemple – l’implicite dans les textes ?

Autant de questions qui peuvent être abordées selon une perspective théorique, comparatiste mais également de terrain.

Comité scientifique :

George Alao – Frosa Bouchereau – Nathalie Carré – Tatiana Sirotchouk
Les propositions de contribution (250 à 300 mots) sont à renvoyer avant le 14 mai 2015 à
Nathalie Carré : nathalie.carre@inalco.fr

L’examen des propositions se fera durant la première semaine de juin.

 

 

1.12 Existentialism, Race, and Gender

UK Sartre Society conference 2015
London
Provisional date: Friday 18th September
Keynote speaker
Professor Lewis R. Gordon (Connecticut)

Call For Abstracts

What can existentialist theories of authenticity, bad faith, embodiment, the look, being-for-others, interiorisation, and the social structure of the material world contribute to our understanding of what it is to be gendered and racialised? What other contributions might consideration of the literary and theoretical works of Beauvoir, Fanon, Sartre and other paradigmatically existentialist thinkers make to current debates about race or gender?

We invite abstracts of papers on these topics to be delivered at this year’s UK Sartre Society conference. Abstracts should be no more than 500 words. Please bear in mind that each selected paper will be scheduled 30 minutes presentation time plus some time for questions.

Our keynote speaker will be Professor Lewis R. Gordon, author of What Fanon Said (2015), Fanon and the Crisis of European Man, Existentia Africana, and Bad Faith and Antiblack Racism, editor of Existence in Black, and author of numerous articles on existentialism and the philosophy of race.

Abstracts should be fully prepared for anonymous review and sent as email attachments via the following web page: http://uksartresociety.com/

The closing date for submissions is Monday 20th April 2015.

 

 

1.13 Travel and the Maghreb: Encounters

In 2017 the journal Studies in Travel Writing will publish a special issue, guest-edited by Dr. Patrick Crowley (University College Cork), on travel in the Maghreb (Morocco, Tunisia, Algeria). This volume will focus on texts written by European, Arab, Berber, and Ottoman travellers who were active during the period of European colonial expansion, entrenchment, and demise in the nineteenth and twentieth centuries. Essays that reflect upon the relationship between travel in the Maghreb and encounters that lead to unexpected insights are particularly welcome.

The nineteenth-century French painter, Eugène Fromentin, who travelled extensively across Algeria, wrote that ‘the Orient […] eludes the conventions [of art], it’s outside any discipline; it transposes, it turns everything on its head’. Fromentin reflected on this transposition, this zone of cultural exchange, in terms of the history and expectations of Western art. Here we have an encounter that is not about the confirmation of European Orientalist stereotypes, even if they are present, but also about a moment of perplexity that unsettles expectations and becomes a conduit of intercultural exploration.

In what other texts has travel to the Maghreb prompted reconsiderations of aesthetic conventions, or disrupted conventional forms of knowledge, practices of religion, sexuality, and the formation of national borders across the Maghreb? And in what directions have such reflections led – new understandings of cultural practices in the Maghreb? Or the resistance of what appears to be ‘untranslatable’, or opaque? What are the tropes of such encounters?

French accounts of travel to the countries of the Maghreb come quickly to mind (Maupassant, Gide, Eberhardt, Barthes) but ‘writing the Maghreb’ took place in more than just French. From William Shaler’s Sketches of Algiers (1826) to the travel writings of Paul Bowles, North Americans travelled to what were to become the French administered countries of Morocco, Algeria and Tunisia and were faced with a range of linguistic differences. German, English and Italian travellers also encountered these Arab and Berber cultures entangled within French colonial modernity. Each was faced with linguistic limits, with the question of whether or not to hire a dragoman, with the issue of translation – its slippages, surprises and frustrations. To what extent do linguistic mistranslations play a part in travel narratives set in the Maghreb?

To varying degrees, Western travellers put the countries and regions of the Maghreb to work — for example, Kerouac’s use of Morocco as a prelude to France in ‘Big Trip to Europe’ (1960). To what strategic ends were the countries of this region, and their peoples, put to rhetorical use? Analyses of travel accounts in which Maghrebian countries, regions, or spaces prove resistant to such strategies would be welcome.

And what of travellers from Egypt and other parts of the Ottoman Empire writing in Arabic, travelling across the Maghreb from Tunis to Fez? In Islam et voyage au moyen âge (Seuil, 2000) Houari Touati provides insights into the jawla, the Islamic Grand Tour, during the Middle Ages. Do similar forms of travel writing, rihla, produced during the colonial period, offer perspectives on colonial modernity across North Africa? Is there an assertion of cultural or religious commonalities across the region that are over and above the formation of national boundaries? And how, as with the other issues above, are they conveyed through the detail and forms put to use in these travel texts?

The issue will accept essays in English of around 7000 – 10,000 words. Submissions must deal with travel texts, but ‘texts’ may be broadly defined to include, among other forms, published books, unpublished manuscripts and documents, letters, diaries, and journals.

The timetable is as follows: Abstracts of around 500 words by 1 June 2015; essays to be commissioned by 25 June 2015; commissioned essays due to editors by 5 February 2016; referees’ reports due May 2016; final copy to editors by 1 December 2016.

Please send abstracts to Patrick Crowley (pcrowley@french.ucc.ie) by 1 June 2015.

 

 

1.14 Folklore et francophonie

Journée d’étude sur le folklore dans la francophonie

6 mai 2015

Université d’Angers

Le folklore est un processus universel qui regroupe l’ensemble des productions orales (contes, légendes, croyances populaires) transmises de génération en génération. Objet de tradition, nourri par la culture populaire, il suscite un intérêt croissant depuis le XIXème siècle.

Le folklore s’apparente à la tradition populaire, dans le sens où sa terminologie très vaste embrasse à la fois tout ce qui est de l’ordre du verbal (littérature orale, chansons, légendes, proverbes, dictons, mythes et épopées…) et du non verbal, à savoir l’architecture populaire, l’art populaire, l’artisanat, la danse, la musique, les coutumes, rites, croyances ou encore les divertissements.

Dans le cadre de cette journée d’étude, nous nous concentrerons sur le folklore verbal, autrement dit, sur tout ce qui relève de la tradition orale.

Parmi les multiples pistes de réflexions possibles, on notera, à titre indicatif, les suivantes :

  • Le folklore comme base éducative ou didactique
  • Le folklore en tant qu’objet littéraire
  • Folklore et adaptations (cinéma, musique, théâtre, peinture…)
  • L’évolution du folklore (histoire du folklore, avancée, perte, oubli, transmission)
  • Le folklore des origines
  • Folklore et représentations culturelles

Modalités de soumission :

Nous vous invitons à soumettre des propositions de communication portant sur l’un ou plusieurs de ces sujets ou sur tout autre aspect relié à la thématique générale avant le 20 avril. Toutes les propositions seront soumises à l’évaluation du Comité qui rendra sa réponse dès le 21 avril. Les communications admises ne dépasseront pas les 20 minutes. Votre proposition de communication sera sous forme d’un résumé de 250 mots accompagné d’un court CV sur le courriel suivant : franco.unis49@gmail.com

 

 

1.15 Imaginaires du camion : un speed colloque  (19-20 novembre 2015)

La présence obsédante du camion comme thème dans les arts et les lettres témoigne de son omniprésence dans notre quotidien et de la fascination qu’il exerce. Au cinéma, à l’exception notoire des films Le camion (1977) de Marguerite Duras et Camion (2012) de Raphaël Ouellet, le poids-lourd et son chauffeur participent à l’élaboration de scénarios le plus souvent effrayants et violents. Deux réalisateurs français ont ouvert ce bal tragique : Henri-Georges Clouzot avec Le salaire de la peur (1953) et Gilles Grangier dans Gas-Oil (1955). Vieux, sale mais puissant, le Peterbilt 281 du film Duel (1971) est certainement le camion le plus célèbre et le plus cruel (car il s’agit bel et bien d’un personnage du film de Spielberg) de l’univers cinématographique – il a inspiré quantité de réalisateurs (essentiellement américains) qui, dans des films comme Roadgames (1981),Maximum Overdrive (1986), Terminus (1987), Black Dog (1998) ou ceux de la tétralogie Joy Ride (2001, 2008, 2014, 2015), présentent le monde du camionnage et les « truck stops » comme des univers sombres, sadiques et mortifères. Il s’agira donc d’interroger ce péril que représente le camion (le plus gros, donc le plus « menaçant » des véhicules routiers) et ce danger qui est si souvent associé à la figure du camionneur (laquelle est fortement stéréotypée : cow-boy sauvage des temps modernes, ce serait un être essentiellement rustre, instable et aux mœurs déviantes). De ce point de vue, il est intéressant de relever que ce portrait sombre du camion et du camionneur est activement combattu dans la musique country qui, tout en les glorifiant elle aussi à coups de poncifs et de lieux communs (dans ces chansons, les camions sont souvent féminisés et toujours dûment entretenus par des

« truckers » solitaires, mélancoliques, travaillants et honnêtes), participe activement à leur mythification en tant que symboles-clés de l’imaginaire social américain. Qu’en est-il cependant des camionneuses, qui sont elles aussi maintenant assises derrière le volant de leurs 18 roues ? Comment est-ce qu’un film comme Trucker(2008) ou des ouvrages littéraires tels que le roman

Un camion dans la tête (2004) de Carole Pither et le récit autobiographique Je vous écris de mon camion : histoires de route (2011) de la québécoise Sandra Doyon, représente-t-ils cette nouvelle venue dans l’univers très masculin des camionneurs ? Les titres de plusieurs romans, tels Le camion (1962) de Per Wahlöö, Trucks (1973) de Stephen King, The Tennessee Truckers Roundup (1988) de John L. Lemay, Truck Stop d’Allie McCormack (2001), Le camion blanc (2010) de Julie Resa ou Le camion bulgare (2011) de Dumitru Tsepeneag rappellent la place de choix qui est réservée aux poids-lourds dans la fiction à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. La littérature jeunesse, qui propose plusieurs centaines de titres sur le sujet, est bien sûr aussi ouvertement « camionophile » que la bande dessinée. Enfin, dans un tout autre ordre d’idée, rappelons que dans un de ses derniers projets, l’artiste Banksy a stigmatisé le camion à bestiaux pour condamner les conditions cruelles dans lesquelles vivent et meurent les animaux d’élevage. Ce dernier exemple conduit à souligner que le camion est aussi au cœur de différentes symboliques « politiques » : en France, on l’associe à la grève tandis qu’aux États-Unis, les camionneurs unis derrière le slogan « Without Trucks, America Stops » rappellent la menace que représente pour eux le transport ferroviaire tout en soulignant leur rôle déterminant dans la bonne marche de l’économie. Enfin, il pourra aussi être intéressant de se pencher sur le camion tel qu’il est pensé et représenté hors du monde des arts et des lettres. Comment en parle-t-on dans les ouvrages de référence ? Si nous nous fions au livre français intitulé Les fabuleux camions américains (1982), dont le titre compromet d’entrée de jeu l’objectivité attendue dans un tel ouvrage, il y a fort à parier que les textes documentaires consacrés au camion ne sont pas à l’abri de l’« imaginaire » qu’il traîne à sa suite. De ce point de vue, il serait aussi sûrement très instructif d’aller consulter les textes, les images et les courts-métrages promotionnels qui figurent sur les sites Internet des fabricants.

Organisée par Olivier Parenteau (Cégep de Saint-Laurent / Figura), cette activité se déroulera les 19 et 20 novembre 2015 à l’Université du Québec à Montréal et prendra la forme d’un « speed colloque », ce qui signifie que les communications doivent être très courtes (environ 5 minutes). Les propositions de communication (200 mots maximum) doivent être adressées à Olivier Parenteau (olivierparenteau@yahoo.ca) avant le 28 août.

 

 

1.16 Y a-t-il une francophonie post-soviétique ? Considérations sur la littérature et le cinéma européens contemporains

À une époque où les discours sur la mondialisation connaissent une prolifération et une expansion qui débordent largement les limites des débats socio-économiques, et révèlent de plus en plus l’incidence culturelle et artistique de ce phénomène, ce numéro spécial de revue invite à réfléchir sur l’opportunité de délimiter dans le champ de la francophonie européenne une parcelle à part entière qu’on pourrait nommer « francophonie post-soviétique ». Il s’agit d’aborder l’un des aspects les plus prégnants qui caractérisent la dynamique « globalisante » du monde contemporain, à savoir l’immigration, celle notamment générée par la dissolution, à partir de 1989, des régimes communistes en Europe Centrale et de l’Est. Plus spécifiquement, c’est l’immigration dans les pays de langue française de l’Europe Occidentale qui serait à considérer, en particulier sous l’angle de ses retentissements littéraires et cinématographiques.

Ainsi délimité, l’objet à examiner se situe dans ce champ d’interférences qui met en contact, à travers le français, des cultures distinctes du « vieux continent ». En l’occurrence, cette interaction concerne d’une part la France, la Suisse et la Belgique et, d’autre part, les nombreux pays ayant fait partie de l’Union Soviétique et du Bloc de l’Est, certains avec une longue tradition francophile comme l’Albanie, la Pologne ou encore la Roumanie. Depuis un quart de siècle environ, l’Europe francophone, l’Europe en général d’ailleurs, assiste à un amenuisement progressif des frontières longtemps enracinées dans la perception publique entre son flanc occidental et ce que Czeslaw Milosz appelait en 1964 l’« autre Europe » (Une autre Europe). Cette formule allait faire fortune par la suite dans les commentaires des historiens, politologues et sociologues portant sur l’Europe Centrale et de l’Est. La force évocatrice de ce syntagme n’a pas manqué de se réverbérer dans le domaine des études francophones européennes dont le renouveau au cours de la dernière décennie est indéniable. De cette revitalisation de l’intérêt pour la francophonie européenne participent quelques volumes récents tels que L’Autre Francophonie[1],Nouveaux visages de la francophonie en Europe[2], Francophonie et multiculturalisme dans les Balkans[3] et La Francophonie dans les Balkans. Les voix des femmes[4], mais aussi de nombreux colloques et articles traitant des phénomènes francophones dans les pays de l’Europe centrale et orientale.

C’est dans le prolongement de ces initiatives qui confèrent une nouvelle envergure aux études francophones européennes que se situe ce dossier spécial. Il reconnaît de ce fait la nécessité de mettre en avant la spécificité socio-historique et culturelle des porosités entre les deux Europe, de contextualiser autrement dit les manifestations francophones générées par la rencontre entre ces deux entités qui sont la culture de l’Europe occidentale et celle de l’« autre Europe ».  Cette exigence impose ainsi à prendre en compte un certain nombre de mutations qui, après l’effondrement du « Rideau de fer », semblent redessiner la carte de la francophonie européenne. Car, effectivement, durant le quart de siècle qui succède à la chute des régimes communistes en Europe Centrale et de l’Est, se met en place sur le continent une nouvelle réalité politique, sociale, institutionnelle et culturelle.

Deux attitudes semblent modeler la posture transculturelle dans l’espace de la francophonie européenne post-soviétique. D’une part, l’expérience du sujet migrant qui rejoint, après 1989, un pays occidental, afin de s’épargner, dans le sien, les désarrois inhérentes à la transition du totalitarisme vers la démocratie et le libéralisme économique, ne se définit pas dans la résistance à l’égard de la culture et de la langue d’accueil. Le discours revendicateur n’est pas le lot de ce groupe culturel francophone. D’autre part, en vertu de son européanité, cette nouvelle communauté francophone ne connait généralement le déracinement que sous ses formes bénignes. Les frontières nationales, dans sa représentation de l’Europe comme référent pluriel, s’identifient plutôt à des portes battantes qu’à des barrières. Certes, le souvenir du mur ayant séparé les deux Europe ne s’est pas résorbé, mais il reste latent, dépourvu d’ascendant significatif sur le présent. Aussi peut-on dire qu’à la différence de l’expérience de l’exil fondamentalement liée à la conscience aiguë de la désunion et à l’errance identitaire, la condition d’immigrant dans l’Europe post-soviétique et mondialiste s’ancre dans le sol du multiculturalisme. Ni manifestement jubilatoire ni affligée, cette posture juxtapose et embrasse des identités culturelles distinctes au lieu d’accuser la dispersion et la perte de l’unité de soi comme cela se produit chez l’exilé. On peut ainsi avancer que le phénomène migratoire déclenché après 1989 en tant que vecteur de la francophonie européenne suppose une relation décomplexée avec les facteurs – linguistiques, historiques, identitaires – qui entrent en jeu dans ce processus.

Compte tenu de cette particularité de la francophonie européenne post-soviétique comme réalité consubstantielle à l’agencement multiculturel de l’Europe d’aujourd’hui, il n’est que naturel de s’interroger sur les discours et les représentations auxquels elle donne lieu. Quels thèmes, perceptions, attitudes, constructions imaginaires et mouvements affectifs entourent ce phénomène, et dans quelle mesure, par ailleurs, ils se reflètent dans la littérature et le cinéma contemporains ?

Parmi les écrivains dont l’œuvre est envisageable du point de vue de cette problématique, on peut mentionner Dimitri Bortnikov, Velibor Čolić, Luba Jurgenson, Liliana Lazar, Louja Lazarova, Maria Maïlat, Andreï Makine, Bessa Myftiu, Marius, Daniel Popescu, Brina Svit, Dumitru Tsepeneag, etc.

Parmi les œuvres cinématographiques on peut penser, entre autres, aux quelques titres suivants : La Double vie de Véronique (1991) et Trois couleurs : blanc (1994) de Krzysztof Kieślowski, J’ai pas sommeil (1994) de Claire Denis, Code inconnu(2000) de Michael Haneke, Je vous trouve très beau (2005) d’Isabelle Mergault,Transylvania (2006) de Tony Gatlif, Le Silence de Lorna (2008) par les frères Dardenne, Le Concert (2009) de Radu Mihaileanu, Indigènes d’Eurasie (2010) de Šarūnas Bartas, Cherchez Hortense (2012) de Pascal Bonitzer, ou encore Marussia(2014) d’Eva Pervolovici.

Les propositions d’articles (250 mots environ) sont à envoyer à Iulian Toma (iulian_toma2003@yahoo.com) avant le 30 avril 2015. La publication du dossier est prévue pour le mois de décembre 2015.

 

 

1.17 Assia Djebar, la rawiya des exhérédées

 

APPEL A CONTRIBUTION POUR LE N°6 DE MULTILINGUALES

Multilinguales : revue de la Faculté des Lettres et des Langues et du laboratoire LAILEMM (Recherche-formation en langues appliquées et ingénierie des langues en milieu multilingue) – Université Abderrahmane Mira – Bejaia – Algérie

Appel à contribution pour Multilinguales N°6 – à paraître en octobre 2015

Assia Djebar, la rawiya des exhérédées

Un projet d’écriture traverse l’œuvre d’Assia Djebar, de 1957 à 2007 : donner voix au chapitre aux exhérédées[1] dont elle fait partie. Dans la présentation à posteriori de son premier drame musical (2001), Les Filles d’Ismaël dans le vent et la tempête (2000), elle commence par décliner son identité historico-culturelle : « Filles d’Ismaël est le titre du drame musical en cinq actes et vingt et un tableaux que j’ai écrit puis dirigé en l’an 2000 pour le Teatro di Roma. Je parle en effet et j’écris d’abord, depuis des décennies, en tant que “fille d’Ismaël”. (…) Or, pourquoi ne me sentirais-je, tout autant, sinon davantage, “fille d’Agar”, liée à cette épouse répudiée et qui risqua – avec son bébé – de s’asphyxier dans le désert d’Arabie ? »[2].

Après la revendication de cette double ascendance, paternelle et maternelle, la « fille d’Ismaël »/« fille d’Agar » se fait elle-même rawiya, à l’instar d’un de ses personnages, c’est-à-dire, comme elle le précise elle-même, « transmettrice de la mémoire » : « ce drame musical, en remontant aux jours de la mort du Prophète, se veut aussi leçon d’histoire – sur quelques mois, à Médine, première capitale de l’Etat de Mohammed »[3].

Le projet de la rawiya est de « transmettre » le passé pour agir sur le cours de l’Histoire. C’est le sens de sa « leçon » : « je tente de réveiller ce passé originel, et d’éclairer, par là même, notre dépossession actuelle, notre humiliation (je ne trouve pas d’autre mot), à nous, femmes vivant à Alger, (…) »[4].

Lire et faire lire le présent des femmes en pays musulmans à la lumière du passé se veut au fondement de toute l’écriture de la « fille d’Ismaël »/« fille d’Agar », et constitue selon ses mots, « la double face de [s]on “engagement” d’écrivain »[5].

La « dépossession » qu’elle veut « éclairer » est, certes, celle de la femme dans une société misogyne dont, de son propre aveu, elle a eu à souffrir[6].

Mais, « la dépossession » est d’abord celle que l’Histoire a inscrite, comme elle le rappelle dans son discours de réception à l’Académie française, en 2006 : « L’Afrique du Nord, du temps de l’Empire français, — comme le reste de l’Afrique de la part de ses coloniaux anglais, portugais ou belges — a subi, un siècle et demi durant, dépossession de ses richesses naturelles, destructuration de ses assises sociales, et, pour l’Algérie, exclusion dans l’enseignement de ses deux langues identitaires, le berbère séculaire, et la langue arabe dont la qualité poétique ne pouvait alors, pour moi, être perçue que dans les versets coraniques qui me restent chers. (…) En ce sens, le monolinguisme français, institué en Algérie coloniale, tendant à dévaluer nos langues maternelles, nous poussa encore davantage à la quête des origines ».

La citation est volontairement longue pour attester de la place de la dépossession coloniale à l’origine des sujets majeurs que l’auteur traite de son point de vue de « femme-blessure »[7] dans son œuvre polymorphe.

En un demi siècle, Assia Djebar a effectué un parcours sans ruptures, depuis ses débuts décrits ainsi par Jean Dejeux, dans La Littérature féminine de langue française au Maghreb (1994 : 23-24) : « En juin, 1955, une jeune Algérienne, Fatima-Zohra Imalayene passe avec succès le concours d’admission à l’Ecole normale supérieure de Sèvres. C’est la première fois qu’une Algérienne entre à cette célèbre école. Durant l’été 1956, c’est la grève des étudiants en Algérie ; par solidarité nationaliste, elle ne passe pas les examens de licence, mais en deux mois, écrit son premier roman, La Soif et le signe Assia Djebar. On est en 1957. Elle a vingt ans ». Nous traduisons : Elle n’avait que vingt ans ! De La Soif, écrit de jeunesse qu’un certain public ne lui pardonne toujours pas, à Nulle part dans la maison de mon père (2007), la « rawiya » a creusé son sillon sans dévier de sa trajectoire : « Tu prenais ta première fiction pour un simple jeu d’hirondelles dans l’espace et soudain, ivre de cet élargissement, tu en échafaudais aussitôt une deuxième, une troisième…Te voici donc à écrire (…) » (2007 : 460).

Mais qu’est-ce qu’« écrire » pour une fille d’Ismaël / fille d’Agar ? Assia Djebar revient sans cesse sur cette question, au fil des œuvres, comme pour remettre en jeu les termes de la réponse intensifiés par leurs reprises anaphoriques. Ainsi, dans Vaste est ma prison (1995 : 256), « l’écriture est dévoilement, en public, devant les voyeurs qui ricanent… », comme dans Ces voix qui m’assiègent (1999 : 64) : « écrire donc pour une femme, si elle ne peut se cantonner dans la diction, lui devient à posteriori dévoilement ». L’entreprise n’est pas sans risque : « me mettre à nu dans cette langue me fait entretenir un danger permanent de déflagration » (1995 : 300), « (…) danger dès lors du dévoiement, oh oui…Ecrire soudain, cela signifiait pour moi, au sens propre, “me dévoyer” » (1999 : 64).

Ecrire en « femme d’éducation arabe – ou disons de sensibilité maghrébine – et cela, au creux même de la langue française » (1999 : 65), pendant un demi siècle, c’est « sortir du harem » (1999 : 69), se dévoiler/se dévoyer, en imposant une esthétique spécifique. Pour saisir cette spécificité, il nous faut considérer que pour Assia Djebar, il existe deux catégories de livres : « d’un côté, ceux à travers les pages desquels est couché, invisible mais tenace, le corps même de l’auteur ; d’un autre, tous les livres, petits et grands, inspirés ou simplement habiles et séducteurs, (…) ; ceux de la première catégorie, que nous lisons avec l’obscure sensation que l’auteur(e), couché(e) à jamais depuis lors, tourne pourtant avec nous les pages, relèvent-ils seulement de l’art (…) ;  ne pèsent-ils pas, de par leur degré de gravité, ou plutôt de leur irréversibilité, plus lourds hélas ? » (Nulle part dans la maison de mon père, 2007, pp.469-470).

L’analyse de l’esthétique spécifique d’Assia Djebar à laquelle nous comptons consacrer le sixième numéro de Multilinguales répondra assurément à cette interrogation, puisqu’il ne fait aucun doute qu’elle est couchée au travers de ses textes et qu’elle en tourne toujours avec nous chaque page.

Nous souhaiterions recevoir des contributions inédites qui s’appuieraient sur les productions de l’auteur (romans, nouvelles, théâtre, essais, filmographie) et qui relèveraient des disciplines telles que : les sciences des textes littéraires, les sciences du langage, la didactique de la langue et de la littérature, la traductologie, la filmographie, …

[1] « Filles non héritières ; exhérédées. (…) Et le déshéritement de la mère produira une nouvelle spoliation, subie et imposée ! Voici le seul dialogue possible entre hommes et femmes dans mon pays désormais (…). Par impuissance, j’esquisse à ma manière cette grande misère, source de violence masquée. Ecriture de la dépossession ? », dans Assia Djebar, Ces voix qui m’assiègent, Albin Michel, 1999, pp. 260-261.

[2] Djebar Assia, « Filles d’Ismaël dans le vent et la tempête », La Pensée de midi2/2001 (N° 5-6), p. 46-53. URL : www.cairn.info/revue-la-pensee-de-midi-2001-2-page-46.htm.

[3] Idem.

[4] Idem.

[5] Idem. Sa façon de concevoir l’engagement n’était pas reconnue par certains intellectuels algériens comme Mostefa Lacheraf : « Malek Haddad, Assia Djebar sont des écrivains qui n’ont jamais saisi nos problèmes, même les plus généraux. Ils ont tout ignoré, sinon de leur classe petite bourgeoise, du moins de tout ce qui avait trait à la société algérienne (…) », «L’avenir de la culture algérienne », In Les temps modernes, N° 209, 1963, pp. 733-734.

Dans Ces voix qui m’assiègent (Albin Michel, 1999), Assia Djebar raconte : « Autre souvenir : en 1976, un poète à la radio algérienne attaquait encore avec hargne le non-engagement politique (et le succès éditorial) de mon premier roman publié …en 1957 ! » (p.87).

[6] A titre d’exemple, Assia Djebar a expliqué la violente polémique qui a marqué le débat qui a suivi la projection de son film La Nouba des femmes du Mont Chenoua,à la cinémathèque algérienne, en 1978 : « «Ce que n’a pas supporté le public de la cinémathèque, c’est que j’ai écarté les hommes de mon film. Mais que répondre d’autre que de dire que je n’ai fait que montrer ce qui existe dans la réalité?», Bensmaia Réda, « La Nouba des femmes du Mont Chenoua : introduction à l’œuvre fragmentale cinématographique », dans Sada Niang (Ed.), Littérature et cinéma en Afrique francophone : Ousmane Sembene et Assia Djebar, L’Harmattan, 1996, pp.161-177.

[7] « Toute femme s’appelle blessure », tel est le titre de la première partie du roman d’Assia Djebbar Ombre sultane, Albin Michel 2006, pp.13-135.

  • Modalités d’évaluation :

Les articles, “anonymés”, sont soumis aux experts du comité scientifique et de lecture pour une double évaluation à l’aveugle, triple si les deux premières sont contradictoires. Pour être examinés, ceux-ci doivent parvenir par e-mail à l’une ou l’autre des adresses de la revue (supra).

  • Date limite de soumission des contributions : 15 juillet 2015
  • Publication : octobre 2015
  • Les contributions doivent être conformes au protocole de rédaction de la revue et être accompagnées d’un mini CV (modèle infra)

 

 

1.18 Figures historiques et mémoire(s) collective(s). De l’usage des héros en contexte colonial et postcolonial

 

Cette journée d’études doctorales s’intéresse à la représentation des figures historiques dans les Antilles, dans les Afriques et en Asie, dans une perspective transdisciplinaire à l’articulation de la littérature, de l’histoire et de l’anthropologie. L’objectif est de cerner les différents usages du passé dans la mise en récit, et de décrire comment la narration structure les discours mémoriels et participe de la construction identitaire et nationale.

Dans les romans, dans les chants, à la radio, au cinéma, ou même dans les séries télévisées ou sur internet, les figures héroïques constituent un thème privilégié des productions culturelles du contemporain. Dans quel régime d’historicité ces œuvres et ces récits s’inscrivent-ils ? De quels imaginaires collectifs sont-ils le reflet, et en retour, comment ces textes au sens large structurent-ils les représentations du passé ?

Cette journée d’études doctorales s’inscrit donc dans une perspective résolument transdisciplinaire (histoire, histoire de l’art, littérature, anthropologie…), et vise à éclairer l’articulation entre le récit historique et la construction identitaire. Prenant acte qu’il n’est de communautés qu’« imaginées » (Benedict Anderson), il s’agira d’analyser la part de rhétorique inhérente à ces imaginaires. Dès lors, l’enjeu est de démêler les relations qui se tissent entre mise en fiction, mémoire historique et représentations collectives. La question n’est pas de jauger le degré de véridicité de ces récits, mais plutôt de souligner l’efficacité pragmatique de leur pouvoir performatif ainsi que leur réinvestissement symbolique.

Nous nous intéresserons à des figures issues de sociétés coloniales et postcoloniales (Antilles, Afriques, Asie). Par figures, nous entendons les « héros nationaux », grands ancêtres ou pères de la nation, qu’il s’agisse par exemple de conquérants ou d’empereurs précoloniaux, de résistants à la colonisation, d’acteurs des indépendances, ou des « hommes – et des femmes – illustres » des sociétés postcoloniales. Les producteurs de cette mémoire en action sont pour le moins divers, depuis les hommes politiques et les leaders d’opinion, jusqu’aux acteurs subalternes, en passant par les artistes, les détenteurs des savoirs locaux, et les intellectuels. Dès lors, les discours eux-mêmes appartiennent à divers registres, tantôt officiels, tantôt informels, et font l’objet de différents usages et modes d’appropriation qui transcendent les catégories binaires de « populaire » et d’« élite ». Seront particulièrement appréciées les communications portant sur une figure particulière, ou sur un « panthéon mémoriel » dans un pays ou une région donnée. Les communications plus transversales ou théoriques, portant sur le lien entre la construction des discours historiques et les usages du passé, seront également examinées.

Les propositions de communication (500 mots) devront être envoyées au format .pdf avant le 30 mai 2015 aux adresses suivantes : elara.bertho@gmail.com etflorentpiton1@gmail.com.  Un avis d’acceptation sera envoyé avant le 30 juin 2015. Les communicants sélectionnés sont invités à se renseigner auprès de leurs institutions de rattachement pour une prise en charge financière.

La journée d’études se tiendra le 25 septembre 2015 de 14h00 à 17h00 à l’université Paris Diderot. Les communications n’excéderont pas trente minutes.

Comité d’organisation :

  • Elara Bertho, doctorante en littérature comparée à l’université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle (Thalim, UMR 7172)
  • Florent Piton, doctorant en histoire de l’Afrique à l’université Paris 7 – Denis Diderot (CESSMA, UMR 245)

 

 

New Titles

 

2.1 Fanon in Contexts : Essays in memory of David Macey edited by Russell Goulbourne and Max Silverman

 

NOTTINGHAM FRENCH STUDIES is pleased to announce the publication of Volume 54.1, Spring 2015 (Special Issue). More details: http://www.euppublishing.com/journal/nfs

 

 

2.2 Moussa Coulibaly (dir.), Le Roman féminin ivoirien

Paris : L’Harmattan, coll. “Critiques littéraires”, 2015.184 p. EAN 9782343057156 (EAN Ebook format Pdf : 9782336372761) 18,00 EUR (version numérique : 13,99 EUR)

 

La littérature féminine dont fait partie le roman féminin ivoirien a longtemps été présentée sous un cliché, celui qui fait d’elle une littérature consacrée au monde féminin. Dans cette optique, le style, le conditionnement social du personnage féminin principal et la thématique sont passés en revue. Alors, le roman féminin ivoirien ne se présente plus simplement comme roman “au féminin”, mais comme un roman qui s’inscrit dans la perspective des mondes écritures révélant le talent des romancières.

Moussa Coulibaly  est maître de conférences au département de Lettres Modernes de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocdy-Abidjan.

 

 

2.3 Petit dictionnaire du monde francophone

 

L’Hramattan, 2015. ISBN : 978-2-343-05916-7 • 1 avril 2015 • 456 pages

 

Qu’est-ce que le Monde francophone ? Celui-ci regroupe l’ensemble des pays et territoires où l’on peut vivre en français. C’est à partir de cette définition simple et de bon sens qu’a été conçu cet ouvrage qui se veut fiable et crédible. Le monde francophone regroupe plus de 450 millions de personnes et s’étend sur quatre continents. Ce guide offre au lecteur le moyen de s’immerger dans la réalité quotidienne de chacun des pays et territoires francophones.

 

 

Announcements

3.1 La justice a besoin de vous…

 

Pour un procès en révision des tirailleurs «sénégalais»

rescapés du massacre de Thiaroye

Armelle Mabon, historienne, Boubacar Boris Diop, écrivain, Ben Diogaye Beye, cinéaste,Dialo Diop, homme politique sénégalais, Louis-Georges Tin, président du Cran, Mehdi Lallaoui, réalisateur, et de nombreuses personnalités et descendants des victimes du massacre de Thiaroye (1944), demandent à la ministre de la justice « de prendre toutes les dispositions nécessaires pour permettre la révision du procès tendant à l’annulation des condamnations » et lancent une pétition.

 

 

3.2 Impact Fellowships – University Of Stirling

The University of Stirling has a growing reputation internationally as a formidable seat of learning where ability, not background, is valued.

The University’s prestigious Impact Fellowship Programme is currently accepting applications for 2015. Over the past two years, over £2 million has been awarded in Fellowships.

Through this programme we are continuing to invest in enabling the next generation of researchers to realise their potential, fulfil their ambition and deliver world-class research that directly addresses the needs of society.

Fellowships are available across our five areas of research excellence: health and wellbeing, culture and society, environment and communities, enterprise and economy, and sport. We invite applications from ambitious researchers who want to excel in their chosen field and make a positive impact on society.

The closing date for applications is midnight on 01 May 2015

To find out more: www.stir.ac.uk/impact

 

 

3.3 Fiche pédagogique N° 3 : Édouard Glissant et la mémoire de l’esclavage

À deux mois de la 10e Journée nationale des Mémoires de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions, Édouard Glissant.fr vous propose, pour sa troisième Fiche pédagogique et conjointement au site “Les Mémoires des esclavages et de leurs abolitions” produit par l’ITM, tout un dossier consacré au rapport dense à la question de la mémoire de l’esclavage, dans l’œuvre et le parcours d’Édouard Glissant.

Moyennant l’ensemble de cette œuvre, c’est bien une réflexion unique en son genre tant par son étendue propre que par ses implications, que désigne ce rapport nourri entre Glissant  et la question de l’esclavage. La mémoire de l’esclavage induit ainsi autant une thématique centrale de l’œuvre que l’un des enjeux cruciaux de la réflexion de l’écrivain, dont il serait vain de chercher l’équivalent. En deux parties (un panorama et un choix de textes représentatifs), ce dossier propose un aperçu didactique qui permettra de se faire une idée de l’ampleur même de cette réflexion.

À découvrir sur http://www.edouardglissant.fr/fiche3.html

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