Land and landscape are at the heart of both colonial project and anti-colonial struggle: in its conquest, possession, exploitation, development and representation, these are, literally and metaphorically, the battleground of colonialism. Seminal works such as Alfred Crosby’s Ecological Imperialism (1986) and Richard Grove’s Green Imperialism (1995) have demonstrated how European colonialism has transformed landscapes. Both human landscape and natural world are physically altered through urban planning, aggressive agricultural practices, the introduction of animals, plants and diseases, and the extraction of natural resources. Yet such transformations also occur on the level of the imaginary, in the ways in which colonisers and colonial writers, travellers, artists and historians have portrayed the landscapes around them, as exotic, hostile, uninhabitable or devastated, violated and destroyed, as is evident in texts such as François Leguat’s Voyage et avantures de Francois Leguat et ses compagnons, en deux isles desertes des Indes Orientales (1708), R.P Jean-Baptiste Labat’s Voyage aux îles de l’Amérique (Antilles) 1693-1705 (1722), Louis Antoine de Bougainville’s Voyage autour du monde (1771), or Pierre Odinot’s Monde marocain (1926).
Reconfiguring the landscape has been central in the postcolonial era, in such diverse sites as the architecture of Mobutu Sese Seko’s ‘recours à l’authenticité’ in the DRC, or the Caribbean ‘jardin créole’. Yet the legacies of the transformations brought about by colonialism, both physical and mental, remain not only in the continued imprints of the past on the landscape but also in new forms of neocolonial territorial exploitation, and contemporary environmental movements which reproduce colonial practices of conservation (John Mbaria and Mordecai Odaga, 2016) and exclude activists from the Global South from Western environmentalist narratives. Socio-environmental scandals such as the use of chlordecone in Martinique, the exploitation of the Montagne-d’or mining project in Guyana, and French nuclear testing in Algeria, Moruroa and elsewhere, foreground the question of the neocolonial relationship between France and its (former) colonies. As Deborah Jenson (2010) and Martin Munro (2015) have argued, contemporary neoliberal humanitarian narratives also portray countries from the Global South, such as Haiti, as synonymous with catastrophe.
In a context of global climate emergency and increasingly urgent calls for action, the ever-growing field of ecocriticism has also drawn attention to the importance of the study of landscapes and environments in artistic works. As preparations are made for the COP26 UN climate conference in November this year, the need to rethink our relationship to the environment and radically transform our behaviours has become imperative, its urgency only increased by the effects of the Covid-19 epidemic in a digital world replete with images of ecological disaster. The global imbalance in the intensity with which the effects of climate disaster are felt also underscores the need, as Malcom Ferdinand argues in Une écologie décoloniale (2019), to bridge the divide between environmentalism on the one hand and decolonization and anti-racist struggle on the other.
This interdisciplinary conference seeks to interrogate how landscapes past, present and future have been portrayed, developed, responded to and remembered. What role does the landscape play – and what role is played out on the landscape – in colonial, anti-colonial and postcolonial literature, arts and critical studies in the Francophone world? We encourage a debate on the problématiques concerning urban and environmental studies, memory of place, colonial history, and modes of thinking about the world which highlight the contribution of cultural and literary studies to mapping new paradigms. We welcome theoretical and critical contributions on topics including, but not limited to:
· The shaping of urban, rural and natural landscapes
· People/nature relations
· Indigeneity and ancestral land
· Belonging, displacement and nostalgia
· Imaginary geographies
· Decolonizing environmentalism
· Landscapes as artistic genre
· Links between colonialism and ‘green imperialism’
· Disaster study and stories of disaster
· Neo-colonial exploitation
· Relationship between landscape, time and memory
· Conceptions and critiques of the anthropocene
· Postcolonial responses to climate emergencies
· (Post)colonial maps and borders
· Extractivism
· Petro-exploitation and petrofictions
· Territorialisation and appropriation
· Eco-tourism and travel writing
· Heritage sites and nature reserves
· Greening the canon
· Ecofeminism
· Exoticism
· Ecocriticism and ecopoetics
· Geocriticism and geopoetics
Please send abstracts of 200-250 words plus 50-100 words of biography in a Word document to Conference Secretaries Sky Herington and Orane Onyekpe-Touzet at francophonepostcolonialstudies@gmail.com. Papers can be in English or French. The deadline for the receipt of abstracts is 31 of May 2021.
The conference will take place entirely online on the 12th and 13th of November. Registration to the event will be free however, presenters will be expected to become members of the Society for Francophone Postcolonial Studies (sfps.org.uk). Free associate membership is available for scholars and students from the Global South.
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Colloque annuel 2021 de la Society for Francophone Postcolonial Studies
(Re)penser les paysages (post)coloniaux dans le monde francophone
Vendredi 12 & samedi 13 novembre 2021 – colloque en ligne
Terres et paysages sont aux centres à la fois du projet colonial et de la lutte anticoloniale et représentent, dans le processus de conquête, de prise de possession, d’exploitation, de développement et de représentation, les véritables champs de batailles, aussi bien littéralement que métaphoriquement, de l’entreprise coloniale. Des ouvrages fondateurs tels que Ecological Imperialism (1986) d’Alfred Grosby et Green Imperialism (1995) de Richard Grove ont démontré l’impact du colonialisme européen sur les paysages. Les paysages humains et naturels se trouvent transformés physiquement par l’aménagement urbain, les pratiques agricoles agressives, l’introduction de certains animaux, plantes et maladies, ou par l’extraction des ressources naturelles. Cependant, ces transformations ont aussi lieu dans l’imaginaire. Les colons et les écrivains, les voyageurs, artistes et historiens coloniaux ont ainsi perçu et représenté les paysages autour d’eux comme exotiques, hostiles, inhabitables ou dévastés, violés et détruits comme le montrent les textes de Voyage et avantures de Francois Leguat et ses compagnons, en deux isles desertes des Indes Orientales (1708) de François Leguat, Voyage aux îles de l’Amérique (Antilles) 1693-1705 (1722) du R.P Jean-Baptiste Labat, Voyage autour du monde (1771) de Louis Antoine de Bougainville, ou Monde marocain (1926) de Pierre Odinot.
Reconfigurer le paysage est central à l’époque postcoloniale, dans des espaces aussi divers que l’architecture de Mobutu Sese Seko dans son projet de ‘recours à l’authenticité’ à la RDC ou le ‘jardin créole’ antillais. Toutefois, l’héritage des transformations opérées par le colonialisme, physique et psychologique, demeure non seulement dans les marques du passé sur le paysage mais aussi dans les nouvelles formes d’exploitation néocoloniale du territoire, et dans les mouvements écologiques contemporains qui reproduisent les pratiques coloniales de conservation (John Mbaria and Mordecai Odaga, 2016) et excluent les activistes des pays du Sud du récit écologique européen. Les scandales socio-environnementaux tels que l’utilisation du chlordécone en Martinique, l’exploitation du projet minier Montagne-d’or en Guyane et les tests nucléaires français en Algérie, à Moruroa et ailleurs, invitent à interroger la relation néocoloniale entre la France et ses (anciennes) colonies. Comme le défendent Deborah Jenson (2010) et Martin Munro (2015), les récits humanitaires néolibéraux contemporains représentent les pays du Sud tels qu’Haïti, comme synonymes de catastrophe.
Dans le contexte de l’urgence climatique mondiale et de l’appel toujours plus pressant à l’action, le champ de l’écocritique, en constante croissance, a attiré l’attention sur l’importance de l’étude des paysages et de l’environnement dans les œuvres artistiques. Alors que la COP26 se prépare pour novembre de cette année, il devient absolument essentiel de repenser notre relation à l’environnement et de transformer radicalement nos comportements, les effets de l’épidémie de Covid-19 dans un monde numérique repu d’images de désastres écologiques ne faisant que renforcer le sentiment d’urgence. Le déséquilibre mondial entre les pays face au ressenti des effets du changement climatique souligne également la nécessité de combler le fossé entre environnementalisme d’une part et la décolonisation et les luttes anti-racistes d’autre part, comme le montre Malcom Ferdinand dans Une écologie décoloniale (2019).
Ce colloque interdisciplinaire cherche à interroger la manière dont on représente, développe, répond et se souvient des paysages passés, présents et futurs. Quel rôle le paysage joue-t-il – et quel rôle se joue dans le paysage – dans la littérature, les arts et la critique coloniale, anti-coloniale et postcoloniale dans le monde francophone ? Nous encourageons un débat autour des problématiques liées aux études environnementales et urbaines, au lien entre mémoire et espace, à l’histoire coloniale et aux visions du monde qui mettent en avant la contribution des études culturelles et littéraires à la cartographie de nouveaux paradigmes. Les contributions théoriques et critiques pourront aborder sans s’y limiter les thèmes suivants :
· Façonnement des paysages urbains, ruraux et naturels
· Relation homme/nature
· Terres ancestrales et indigènes
· Appartenance, éloignement et nostalgie
· Géographies imaginaires
· Décolonisation de l’environnementalisme
· Paysage comme genre artistique
· Lien entre le colonialisme et l’“impérialisme vert”
· Disaster study et récits de catastrophes
· Exploitations néocoloniales
· Relations entre paysage, temps et mémoire
· Conceptions et critiques de l’anthropocène
· Réponses postcoloniales aux urgences climatiques
· Cartographies (post)coloniales et frontières
· Extractivisme
· Exploitations pétrolières et petrofictions
· Territorialisation et appropriation
· Eco-tourisme et écriture du voyage
· Patrimoine et réserves naturelles
· Ecoféminisme
· Exotisme
· Ecocritique et écopoétiques
· Géocritique et géopoétiques
Les propositions de communications de 200 à 250 mots accompagnées d’une bibliographie de 50 à 100 mots sont à envoyer par mail au comité d’organisation composé de Sky Herington et Orane Onyekpe-Touzet à francophonepostcolonialstudies@gmail.com avant le 31 mai 2021. Les propositions en français et en anglais sont les bienvenues.
Le colloque se tiendra en ligne les 12 et 13 novembre 2021. La participation sera gratuite mais les intervenants devront adhérer à la Society for Francophone Postcolonial Studies (sfps.org.uk). L’adhésion est gratuite pour les universitaires et étudiant-e-s des pays du Sud.