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SFPS Mailing: February 2023

28th February 2023

1. Calls for Papers/Contributions.

1.1 Appel à contributions: Nina Bouraoui, comment écrire sa place dans le monde

Date de tombée (deadline) : 01 Mars 2023

À : USA

Nina Bouraoui, comment écrire sa place dans le monde (titre provisoire) (Volume collectif)
Evelyne M. Bornier (éd.), Auburn University, Alabama, États-Unis

Depuis la parution de son premier roman, La Voyeuse interdite en 1991, Nina Bouraoui s’est imposée comme l’une des auteures majeures du paysage littéraire francophone contemporain. Reconnue et couronnée par la critique, Bouraoui est suivie par un public toujours fidèle. Fascinantes, envoutantes, touchantes, l’écriture et la personnalité de Nina Bouraoui charment et interpellent à la fois. Ce volume collectif s’articulera autour des 18 romans de cette auteure discrète mais influente de sa génération.

Il accueillera des travaux interdisciplinaires (sujet libre, 7000 mots maxi) touchant à l’œuvre de Nina Bouraoui. Les études pourront proposer une analyse des textes de l’auteure, ou une réflexion plus théorique s’inscrivant dans des domaines variés tels que la critique littéraire, la philosophie, l’histoire, la psychologie, ou la sociologie.

Les propositions de contributions en français uniquement (entre 300 et 400 mots, accompagnées d’une notice bio-bibliographique) sont à adresser à Evelyne M. Bornier (emb0026@auburn.edu).

Date limite : 1er mars 2023.

Un avis sera rendu avant le 15 avril 2023.

Les articles terminés seront à rendre pour le 1er décembre 2023.

Date prévue de publication : automne 2024. 

1.2 Colorisation, colonisation dans l’Océan Indien du XVIIe siècle à nos jours

Date de tombée (deadline) : 01 Mars 2023

À : Université de La Réunion

Appel à communications

Colloque international, Université de La Réunion, 28-29 novembre 2023

Colorisation, colonisation dans l’Océan Indien du 17e siècle à nos jours

Organisation

Guilhem Armand (Université de La Réunion, EA DIRE),

Aurélia Gaillard (Université Bordeaux Montaigne, IUF, EA SPH)

Carpanin Marimoutou (Université de La Réunion, EA LCF).


Après la Journée d’étude préparatoire qui a eu lieu à l’Université de La Réunion le 17 novembre 2022, le colloque de 2023 se propose de questionner la place et l’enjeu de la couleur en situation coloniale et décoloniale, au sein de l’aire indianocéanique (Mascareignes, Comores, Madagascar, Afrique du Sud, Inde).

Le point de départ est celui du basculement dans une culture visuelle et une représentation occidentale colorée du monde au 18e siècle. De fait, à partir de la fin du 17e siècle, en France et en Europe, se met en place une culture de la couleur, initiée par un renouvellement des savoirs et des pratiques : analyse purement physique de la couleur par Newton en 1672 (la couleur comme vibration de lumière) et les controverses qui s’ensuivent tout au long du 18e siècle jusqu’à Goethe (Traité des couleurs, 1808) ; Querelle du coloris en peinture (1670-1700) ; invention de la gravure trichromique par Jacob Christoph Le Blon (Coloritto, 1722) ; intérêt de la médecine pour les défauts de la perception visuelle et chromatique (opérations de la cataracte, daltonisme découvert en 1794) ; approche anatomique et débats sur la thèse ictérique de la couleur de peau (Pierre Barrère, 1741, Le Cat, Traité de la couleur de la peau, 1765) ; perfectionnements techniques de la teinturerie, commercialisation de nouveaux pigments et découverte d’un premier pigment artificiel (le bleu de Prusse, 1708) ; expansion de la Compagnie française des Indes orientales et son commerce d’indiennes de coton colorées – la liste est longue de tous les domaines concernés. Cette concomitance fait du 18e siècle à la fois l’âge de la conceptualisation de la couleur, de sa mathématisation, d’un début de sexualisation, de la multiplication matérielle des couleurs avec un élargissement de la palette et du lexique pour les nommer mais aussi de sa racialisation. Ainsi, s’opère une véritable rupture épistémologique où la couleur devient un marqueur visuel et un outil à la fois de connaissance et de discrimination.

Dans ce contexte, les mondes coloniaux sont les territoires (réels ou imaginaires) privilégiés où se croisent discours et pratiques de la couleur : la fabrique d’un regard colorisateur va de pair avec celle d’un imaginaire colonial et d’un point de vue colonisateur. Poétique et esthétique des couleurs sont inséparables d’une politique des couleurs. La couleur, en situation esclavagiste, intimement liée à la fabrique de la notion de race, procède en effet par intégration de tous les éléments d’une colorisation du monde : Bernardin de Saint-Pierre, écrivain-philosophe (des couleurs), voyageur dans les Mascareignes, observateur du fait colonial et élaborateur d’une colonie idéale, formule de la façon la plus saisissante le continuum esthétique et idéologique entre les différents supports colorés : « Ces belles couleurs de rose et de feu dont s’habillent nos dames, le coton dont elles ouatent leurs jupes, le sucre, le café, le chocolat de leurs déjeuners, le rouge dont elles relèvent leur blancheur, la main des malheureux Noirs a préparé tout cela pour elles. Femmes sensibles, vous pleurez aux tragédies -, et ce qui sert à vos plaisirs est mouillé des pleurs, et teint du sang des hommes ! » (Voyage à l’Île de France, 1773).

Le présent colloque souhaite alors interroger cette intersection entre couleurs de la nature et couleurs humaines (peaux et textiles) dans l’aire indianocéanique, en particulier en raison de ses paysages et histoire uniques (peuplements, administration de la Compagnie des Indes) qui rendent le questionnement d’autant plus intense et complexe. La couleur est-elle un marqueur d’une esthétique et d’une écriture coloniale et l’absence de couleur de la décolonialité ? Par ailleurs le colloque permettra de combler une forme de lacune dans les travaux centrés principalement sur la couleur de la peau et/ou consacrés à l’espace outre-Atlantique. Quelques pistes ont été tracées lors de la journée préparatoire qui pourront être explorées, mais qui ne sont en rien exhaustives : 

 – La chromatique et grammaire des couleurs : prééminence du végétal, de la verdure, du vert ; le multicolore et la bigarrure ; les camaïeux et les contrastes (rouge et vert) ; la triade ethnologique noir-blanc-rouge ; saturation et brillance.

– L’axiologie : les noirs/les blancs ; les bas (le littoral)/les hauts (les mornes) ; la forêt/le jardin. 

– Le discours végétal, l’impérialisme (et le néo-colonialisme ?) vert.

– Vision des couleurs et origine des regards colorisateurs : voyageurs, habitants, natifs ou non, en situation d’esclavage ou non.

– Les habitants, le créole et le marron : de quelle couleur ressortit le créole ? L’invisibilité du marron.

– Le vu et le non vu, le coloré et le non-coloré, visibilisation (de la nature, des textiles) et invisibilisation  (des habitants), la transparence.

–  La production et circulation des ressources naturelles et produits manufacturés colorés ou colorants : indigo, bois colorants, café, indiennes etc.

– Picturalité, pittoresque et tropicalisation.
 
Les interrogations pourront être menées à partir d’une pluralité de disciplines, littératures, linguistique, histoire, histoire matérielle et histoire de l’art, géographie, études culturelles etc., et du XVIIe siècle à nos jours.
 
Les propositions ainsi qu’une brève biblio-bibliographie sont à envoyer avant le 1er mars 2023 conjointement à :
 
Guilhem Armand : guilhem.armand@univ-reunion.fr

Aurélia Gaillard : aurelia.gaillard@gmail.com

Carpanin Marimoutou : jean-claude-carpanin.marimoutou@univ-reunion.fr

1.3 Appel à contributions : revue Interculturel Francophonies sur Louis-Philippe Dalembert

Date de tombée (deadline) : 01 Mars 2023

À : Université de Varsovie

Interculturel Francophonies est une revue semestrielle monographique consacrée aux cultures et littératures d’expression française publiée par l’Alliance Française de Lecce. Le numéro à paraître à l’automne 2024 sera consacré à l’écrivain Louis-Philippe Dalembert, auteur de romans, nouvelles, essais et poèmes en français et créole haïtien dont l’œuvre a remporté un grand succès international.

L’attention pourra être portée vers une thématique abordée par l’auteur ou vers l’étude d’une des œuvres de Dalembert. Toutes les approches seront les bienvenues, pourvu qu’elles apportent un regard nouveau, ou de nouvelles perspectives, sur l’œuvre incontournable de cet écrivain.

 
Calendrier : 

– Envoi des propositions (titre, résumé d’environ 300 mots et courte notice biobibliographique) à Alessia Vignoli (a.vignoli@uw.edu.pl) avant le 1er mars 2023

– Articles à remettre avant le 1er juin 2023

– Parution du numéro prévue à l’automne 2024. 

1.4 APPEL A CONTRIBUTIONS « Victimisation, victime et souffrances dans l’Histoire, la littérature et les arts »

Organisé par: Le Laboratoire d’Etudes et de Recherches Interdisciplinaires et Comparées LERIC (Université de Sfax, Tunisie)en collaboration avec l’Association Tunisienne des Etudes Méditerranéennes (ATEM).

Les 27-28-29 avril 2023 à Hammamet, Tunisie

Depuis l’aube des temps et dans toutes les civilisations, l’être humain, le pouvoir coercitif et la nature  ont été à l’origine de la victimisation, de la victime et des  souffrances. En effet, ces trois concepts, qui composent l’intitulé du colloque, sont foncièrement liés les uns aux autres  à travers l’histoire. La victimisation, qui a créé la victime et ses souffrances avec ses discours, expressions, comportements et revendications, représente un phénomène qui a marqué les mémoires, les écrits et les représentations. Et si tout cela s’est inscrit dans les réalités des sociétés, la figure de la victime a occupé une  place prépondérante dans les sources historiques, littéraires, artistiques et médicales. Sa perception a varié en fonction de contextes divers et par rapport aux émotions, sensations et expressions déclenchées par la victime. (Guillaume Erner.2006) En supposant que le concept victimisation ait été utilisé pour dévoiler des réalités et des pratiques, la victime est apparue comme une donnée sociale conçue et élaborée par l’ensemble des discours, représentations et croyances d’une époque donnée.

En fait, être victime ne renvoie pas seulement aux souffrances et aux sacrifices, mais également à l’admiration et à la vénération. De nos jours, la mémoire collective et le patrimoine culturel consolident la conviction de soutenir  les faibles et les victimes, appellent à compenser leurs souffrances et douleurs et suscitent les sentiments d’altruisme, de compassion et d’empathie. 

«Victime réelle, (non construite) et/ou construite, par les moyens discursifs et audiovisuels, trouve sa traduction et prolongement dans l’intentionnalité ». (Marcel Gauchet,2005) Dans ce sens, les victimes qui revendiquent cette position sociale ou les défenseurs qui le font en leur nom, cherchent à faire valoir leurs souffrances en discours, en larmes et en images. « Le souci de la reconnaissance de la souffrance des opprimés constitue un thème dominant, plein d’analogie avec le thème de la victimisation et du manque de reconnaissance dont souffraient les victimes ».  (Bernard Rimé, 2005).

Les écrits historiques, littéraires, les œuvres artistiques et les institutions humaines qui dénoncent l’exploitation, l’asservissement, les crimes, les massacres de guerres et la torture, dévoilent les atteintes  physiques, la détresse morale et l’exclusion de la victime. Celle-ci se transforme, ainsi, en une catégorie sociale à part entière, se construit dans le regard, la mémoire et le discours de l’autre qui joue un rôle important dans son usage/mésusage social et culturel.

Une fois la victimisation est ressentie et implantée dans les esprits, la victime gagne en légitimité pour obtenir son droit de l’agresseur ou pour se venger. L’impunité des abus et  la violation des lois risquent de retarder ou même d’empêcher toute véritable intégration au corps social et multiplient ainsi « les mémoires brisées ». Et en ce  début du XXIe siècle, il semble que c’est encore  autour de la question « des minorités visibles » que reposent toutes les polémiques dans des sociétés qui avaient pourtant  adopté, depuis des siècles, les valeurs universelles de la préservation de la dignité, de” l’indivisibilité” et de l’hétérogénéité .

Derrière les usages publics de la victimisation, de la soumission à des traitements injustes se cachent l’immense questionnement de la prise en considération de la diversité et des risques d’une mise en cause du modèle démocratique ainsi que l’effritement des valeurs humaines.

Par ailleurs, les représentations victimaires ne sont pas propres aux historiens, sociologues, philosophes et anthropologues, elles abondent, également, dans la littérature et les arts. Dès le siècle des lumières, en passant par l’âge romantique et la littérature engagée, les écrivains, poètes et dramaturges n’ont pas cessé de défendre la cause des victimes en les érigeant en de véritables héros. Pour s’en convaincre, rappelons les œuvres des écrivains, des artistes et plus particulièrement la littérature féministe qui s’est construite autour de la figure victimaire de la femme.

Depuis plusieurs années, de nombreux spécialistes de la recherche sociale, des acteurs de la société civile et des hommes politiques s’emploient, par divers moyens, à remédier aux souffrances des victimes, à revisiter le passé avant qu’il ne s’efface et que les témoins ne disparaissent. Les victimes n’ont pas hésité, à leur tour, à mobiliser leurs racines historiques, familiales et régionales pour arracher la reconnaissance de leur passé glorieux. L’appel au “devoir de mémoire” par plusieurs catégories de victimes traduit des revendications exigeant le refus de l’oubli, le retour des refoulés,  leur intégration pour estomper les séquelles des aspects les plus effrayants de leur  passé, dans l’espoir de cicatriser leurs souffrances.

Loin de tendre vers l’élaboration d’une liste classique des formes de victimisation et de victime, ce colloque a pour ambition de revisiter les genres de victimisation, de victime, leur intersection dans de nombreux domaines : Histoire, Littérature, Arts, Discours juridique et de les reconsidérer à travers une diversité d’acteurs, d’échelles, de situations et de pays. Dans cette perspective, plusieurs pistes de réflexion peuvent se déployer à partir des axes  suivants:

Axes:

–          Guerres, racisme, totalitarisme et victimisation.

–          Pouvoirs, dominations, oppressions, humiliation et victimes. 

–          Victimisations, normes, valeurs et traduction juridique.

–          Révolutions, victimisations, et victimes.

–          Groupes dominants, groupes subordonnés et victimisation.

–          Victimisation à l’ombre des lois et du principe de la justice.

–          Victimisation dans l’espace public et la sphère domestique.

–          Faits religieux, radicalisation et victimisation.

–          Souffrances, mémoires et exigence  de la punition.

–          Arts visuel, agendas politiques et victimisation.

–          La construction des dispositifs victimaires dans des types et genres de discours.

–          Les procédés argumentatifs de la mise en circulation des dispositifs victimaires et  l’articulation de leurs arguments rationnels et émotionnels.

–          La construction d’un contre-discours pour la disqualification du discours victimaire sans contravention des valeurs humaines  invisibles.

Les axes précités sont à la fois brûlants et passionnants; ils nécessitent un traitement distant et des analyses diversifiées. Traitons-les sous de nouveaux regards et perceptions avec sérénité et rationalité.   



“الإيذاء والضحية والمعاناة في التاريخ والأدب والفنون”

منذ فجر التاريخ وفي مختلف الحضارات ، كان الإنسان والسلطة القهرية والطبيعة أصل بروز الإيذاء والضحية والمعاناة. وتعد المفاهيم الثلاثة التي يتألف منها عنوان الندوة مفاهيم مرتبطة  ببعضها البعض بشكل عضوي عبر الحقب التاريخية. إن الإيذاء الذي خلق الضحية ومعاناتها بخطابها وتعبيراتها وسلوكياتها ومطالبها ، مثل ظاهرة ميّزت الذاكرات والكتابات والتمثّلات وكل الوسائل التعبيرية الأخرى.و لئن كان كل هذا جزءًا من حقائق المجتمعات ، فإن ملامح الضحية قد احتلت في المصادر التاريخية والأدبية والفنية والطبية مكانة بيّنة. وبالإضافة إلى ذلك ، فقد تباينت تمثّلاتها وفقًا للسياقات المختلفة وحسب العواطف والأحاسيس والتعبيرات التي تثيرها. (Guillaume Erner.2006). وإذا افترضنا أن مفهوم الإيذاء قد استُخدم للكشف عن الحقائق والممارسات ، فقد ظهرت الضحية ، من هذا المنظور ، كحقيقة اجتماعية تم تصوّرها وصياغة ملامحها بتنوع الخطابات والتأملات والمعتقدات في زمن معين. .
وفي الواقع ، أن تكون ضحية، فإن ذلك لا يشير فقط إلى المعاناة والتضحية ، وإنما أيضًا إلى الإعجاب والتبجيل. لقد عززت الذاكرة الجماعية والتراث الثقافي ،إلى حدود الزمن الراهن، قناعة دعم الضعيف والضحية ، وأثارت مشاعر الإيثار والرحمة والتعاطف والدعوة إلى التعويض عن معاناتهما وآلامهما.
” الضحية الحقيقية ، (غير المبنية) و / أو التي تم إنشاؤها ، بسرديّات ووسائل سمعية بصرية ، تجد ترجمتها وامتدادها في المقصد “. (Marcel Gauchet.2005). وفي نفس هذا  التوجه ، فإن الضحايا الذين يطالبون بحقهم في اكتساب هذه الشرعة الاجتماعية أو المدافعين الذين يفعلون ذلك نيابة عنهم ، يسعون إلى تسليط الضوء عن معاناتهم بالكلمات والدموع والصور. “إن هاجس الاعتراف بمعاناة المضطهدين يشكل موضوعًا مهيمنًا ، مليئًا بالقياس بموضوع الإيذاء وبتجاهل الاعتراف بآلام الضحايا “. ( 2005Bernard Rimé).
إن الكتابات التاريخية والأدبية والأعمال الفنية والمؤسسات الإنسانية التي تندد بالاستغلال والاستعباد والجرائم ومجازر الحروب والتعذيب ، تكشف الضرر الجسدي والضيق المعنوي وإقصاء الضحية. وهكذا يتحول الضحايا  إلى فئة اجتماعية في حد ذاتها ، مبنيّة في النظرة والذاكرة وفي خطاب الآخر الذي  ما ينفك يوظّفه في استخدامه الاجتماعي والثقافي / وإساءة استخدامه.
وعندما يحصل الشعور بالإيذاء وينغرس في الأذهان ، تكتسب الضحية الشرعية للحصول على حقها من المعتدي أو التوجه نحو الانتقام. ونجدد القول هنا بأن الإفلات من العقاب عن الانتهاكات المرتكبة وخرق القانون يهدّدان بتأخير أو حتى بمنع أي اندماج حقيقي في المجتمع  و كذلك  برواج “الذاكرات المنكسرة”. و منذ بداية القرن الحادي والعشرين ، يبدو أن جميع المجادلات مازالت تدور حول مسألة “الأقليات المرئية” في المجتمعات التي تبنّت منذ قرون القيم العالمية للحفاظ على الكرامة و “رفض التجزئة” والتصدي  لترسيخ  إرساء قناعة عدم التجانس.
ويبدو أن وراء الاستخدامات العمومية للإيذاء والخضوع للمعاملة غير العادلة ، تختفي التساؤلات الكبرى عن مراعاة التنوع ومخاطر التشكيك في النموذج الديمقراطي وكذلك تآكل القيم الإنسانية.
علاوة على ذلك ، لا تقتصر الكتابات عن الضحايا وتمثّلاتها  على المؤرخين وعلماء الاجتماع والفلاسفة وعلماء الأنثروبولوجيا ، بل تمتد في الأدب والفنون. فمنذ عصر التنوير ، مروراً بالعصر الرومانسي والأدب الملتزم ، لم يتوقف الكتاب والشعراء ومؤلفو المسرحيات والمخرجون السينمائيون عن الدفاع عن قضية الضحايا من خلال تحويلهم إلى أبطال حقيقيين . ولكي نقتنع بذلك ، يكفي أن نذكر هنا  بأعمال الكتاب والفنانين و خاصة كتّاب الأدب النسوي الذي تم إنشاؤه عن شخصية المرأة الضحية.
ومنذ عدة  سنوات ، حرص العديد من المتخصصين في البحوث الاجتماعية و الفاعلين في المجتمع المدني والسياسيين ،بوسائل مختلفة ، على معالجة معاناة الضحايا  وإعادة النظر في الماضي واستحضاره قبل أن يتلاشى و يختفي الشهود ذلك أن النسيان يدمر الذاكرة والموت يداهم. ولم يتردد الضحايا بدورهم في حشد جذورهم التاريخية والعائلية والإقليمية ونضاليتهم لانتزاع الاعتراف بماضيهم المجيد. إن استدعاء “واجب الذاكرة” من قبل فئات عديدة من الضحايا تترجم مطالب عودة المهجرين والمستبعدين ، ورفض نسيانهم ، والإصرار على إدماجهم لمحو تداعيات أكثر ملامح الإيذاء في  ماضيهم على أمل معالجة جروحهم وآلامهم.
بعيدًا عن التوجه نحو ضبط قائمة تقليدية لأشكال الإيذاء والضحية ، تهدف هذه الندوة إلى إعادة النظر في تدقيق معاني  الإيذاء والضحية وتعبيراتها ومستقبلها وتقاطعها في العديد من المجالات كالتاريخ والأدب والفنون و القانون وترسيخها من خلال مجموعة متنوعة من الأطراف الفاعلة والمقاييس والمواقف والوضعيات. وانطلاقا من هذه الرؤى، نقترح المحاور التالية كمنطلق للمداخلات العلمية.
المحاور:
v     الحروب والتمييز العنصري والأنظمة الشمولية والإيذاء.
v     السلطات   والسيطرة والقمع والإذلال والضحايا.
v     الإيذاء والمعايير والقيم وتعبيراتها القانونية.
v     الثورات والإيذاء والضحايا.
v     الجماعات المهيمنة والجماعات التابعة والإيذاء.
v     الإيذاء في ظل القانون ومبدأ العدالة.
v     الإيذاء في الفضاء العمومي و البيوت.  
v     الأحداث الدينية والتطرف والإيذاء.
v     الآلام والذاكرات والمطالبة بالعقاب.
v     الفنون البصرية والأجندات السياسية والإيذاء.
v     بناء آليات التعبير عن  الضحية في صنافة من الخطاب.
v     الوسائل التبريرية لنشر آليات التعبير عن الضحية وتفاعل أبعادها العقلانية والعاطفية.
v     بناء خطاب مضاد لاستبعاد خطاب الضحية دون مخالفة القيم الإنسانية غير المرئية.
تبدو معالجة المحاور المذكورة أعلاه حارقة ومثيرة وتتطلب معالجة حيادية ومقاربات متنوعة. لنتعامل معها برؤى متبصرة وتصورات جديدة وعقلانية بعيدة عن التحيز والانفعال والمحاباة.
 


Bibliographie sélective

Allinne ( J. P), « Les victimes : des oubliées de l’histoire du droit ? » Dans, R. Cario et D. Salas (dir.). Œuvre de justice et victimes, vol. 1, L’Harmattan, Paris, (2001), pp. 25-58.

Baril ( M), L’envers du crime ,Cahier no 2, Centre international de criminologie comparée, Université de Montréal, Montréal, 1984.

Brodeur(J.-P),Les visages de la police : pratiques et perceptions. Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, Montréal ,2003. 

Boltanski,( L), La souffrance à distance , Gallimard, folio,; Paris, 1993.

Bourdieu( P), La misère du monde, Seuil, Paris, 1993. 

Charaudeau (P), Les médias et l’information. L’impossible transparence du discours , De Boeck, Bruxelles, 2011. 

Chaumont(J-M),La concurrence des victimes , La Découverte & Syros, Paris,  2002 [1997].
Conseil de l’Union européenne ,Décision Cadre du Conseil du 15 mars 2001 relative au statut des victimes dans le cadre de procédure pénales (2001/220/JAI). Journal officiel des Communautés européennes, 22 mars 2001, L 82/1,2001. 

Dauvergne( M) et Johnson(H), « Les enfants témoins de violence familiale ». Juristat, Centre canadien de la statistique juridique ,Canada, 21, 6,2001.

Elias( R) , Victims Still: The Political Manipulation of Crime Victims, CA, Sage Publications,1993.

Erner ( G), La société des victimes ,La Découverte, Paris, 2006. 

Fattah ( E. A), La victime est-elle coupable ? Le rôle de la victime dans le meurtre en vue de vol, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal,  Montréal, 1971. 

Fields( R. M), « Victims of Terrorism: The Effects of Prolonged Stress ». Evaluation and Change, Special Issue, pp. 76-83,1980.

Gauchet ( M), La démocratie contre elle-même ,Gallimard, Paris, 2002. 

Laroche( D), « La victimisation ». Dans, Portrait social du Québec, Institut de la Statistique, pp. 405-432, Québec, 2001.

Rimé(B),Je suis victime. L’incroyable exploitation du trauma.  Helène Romano et Boris Cyrulnik  éds Paris & Savigny sur Orges : Duval,pp, 109-134,2015. 

Roberts( J), La loi sur les agressions sexuelles au Canada : une évaluation. Rapport no 4. Ottawa, Ministère de la Justice, Canada, 1990. 

Romano( H) & Boris( C) (éd), Je suis victime. L’incroyable exploitation du trauma ,Paris & Savigny sur Orges, Duval , 2015. 

Tahone( R), « Le consentement de la victime ». Revue de droit pénal et de criminologie, 35, pp. 323-342,1952.

Wemmers(J), « Une justice réparatrice pour les victimes ». Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique, 2, pp. 156-164,2002.

Responsables du colloque :

-Mohamed Jerbi –  Mariem Bellaaj (Université de Sfax).

Comité d’organisation :

Mohamed Jerbi- Mariem Bellaaj- Ines Harrathi- Sabeh Moulahi.



Modalités de participation :

– Le travail de recherche présenté ne doit pas avoir fait l’objet d’une publication ou communication antérieures. Les interventions peuvent être en français, en Anglais, en Italien ou en arabe. 

– La proposition de communication selon le modèle ci-joint doit parvenir au comité avant le  10 Mars 2023 à l’adresse : Victime.leric.2023@gmail.com 

– La proposition doit être accompagnée d’un CV succinct et de la fiche de participation dûment remplie. En cas d’acceptation, le participant recevra une lettre d’invitation officielle pour la participation au colloque avant le 25 Mars 2023. 

– Le comité d’organisation s’engage à publier les textes des interventions acceptées par le comité scientifique.



Frais de participation:

–       Pour les intervenants résidant en Tunisie (500 TND)

–       Pour les intervenants étrangers (300 Euros)

Les sommes indiquées couvrent un séjour de trois nuitées dans un hôtel 4 étoiles en pension complète, les pauses café et les frais de publication des actes du colloque. Rappelons que les trajets sont à la charge des intervenants.

– Pour les accompagnants étrangers : 180E

– Pour les accompagnants tunisiens :   400D 

NB : Supplément single (pour les participants tunisiens) : Tarif de l’hôtel

–       Participation sans logement+Publication : 180D

*Pour plus d’information veuillez contacter  (whatsApp): +21623702769


                    
Colloque international et pluridisciplinaire

APPEL A CONTRIBUTION AU COLLOQUE

« Victimisation, victime et souffrances dans l’Histoire, la Littérature et les Arts »

Les 27-28-29 avril 2023  à Hammamet – TUNISIE

 
Proposition

NOM……………………………………………………………………..

PRENOM……………………………………………………………….

ADRESSE……………………………………………………………… 

TEL……………………………………………………………………..

EMAIL…………………………………………………………………

TITRE………………………………………………………………….

THEME CHOISI……………………………………………………..

RESUME :……………………………………………………………

………………………………………………………………………….

A RETOURNER A L’ADRESSE SUIVANTE :  Victime.leric.2023@gmail.com

Fiche de participation avant le 10 mars 2023 
Résumé de l’intervention avant le 25 mars 2023 

1.5 Appel à communication 2e colloque international : Géocritique des espaces littéraires et artistiques francophones 


Université McGill, 15-16 mai 2023     

« La géocritique permet d’abord de cerner la dimension littéraire des lieux, de dresser une cartographie fictionnelle des espaces humains ». Partant de cette définition westphalienne de l’approche géocritique (2000, 34), on ne peut plus ignorer la relation substantielle qui unit texte littéraire et territoire habité. C’est donc le moment de porter un nouveau regard sur la représentation de l’espace réel dans les littératures et les arts francophones, et sur ses conséquences politiques, touristiques, imaginaires ou médiatiques sur telle ville d’Afrique subsaharienne, tel village maghrébin, telle morne antillaise ou telle île des Mascareignes. Malgré l’important travail des monarques, des géographes, des historiens et autres architectes, il semble qu’une bonne partie du mythe, de l’attractivité ou de la « réputation » bonne ou mauvaise de ces villes et campagnes est l’œuvre des écrivains et des artistes, notamment francophones.    

Il s’agit pour ce 2e colloque international « géocritique francophone » d’interroger avec un regard neuf les spatialités littéraires et artistiques francophones considérées dans leur généricité – du roman au film, en passant par la photographie, la musique et la peinture – et dans leur intermédialité, c’est-à-dire les procédés de représentation topographique qui les relient ou les distinguent. Il s’agit ensuite de montrer comment un véritable imaginaire cartographique détaille, déforme ou redessine les topographies réelles des capitales africaines, des quartiers côtiers maghrébins, des vallées habitées océaniennes ou des campagnes caribéennes. C’est ce rapport alternatif du texte ou de l’image à l’espace connu qui actionne le véritable processus créatif et discursif des productions francophones, fonde des narrativités postcoloniales jusqu’à la déconfiguration générique, découvre des techniques descriptives jusqu’à l’ekphrasis, instaure des relations intertextuelles jusqu’au collage et crée des langages spatiaux souvent connotés, personnalisés ou débridés.  

Et si une bonne partie du « retentissement international » de Dakar procédait d’abord de ses représentations romanesques, cinématographiques, photographiques et musicales qui signalent une convergence géofocale entre un récit de Bacary Diallo (1926), un film de Sembène Ousmane (1968), un livre d’images de Péretier Olivier (1987) et un album de Youssou Ndour (2019) ? Et si Texaco de Patrick Chamoiseau représentait la « cellule germinale » à partir de laquelle émergent et résonnent toutes les Antilles « irréelles et accidentées », du Fort-de-France de Pierre Benoît (1933) au Cahier d’un retour au pays natal de Césaire (1939), de Mamzelle Libellule de Raphaël Confiant (2000) aux Villes assassines d’Alfred Alexandre (2011) ? Plus qu’une nostalgie romantique d’Alger-la-blanche, Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud (2013) n’est-il pas davantage une variation intertextuelle sur la « ville indomptable » qui, au-delà de L’étranger d’Albert Camus, dévie ce roman vers Les hauteurs de la ville d’Emmanuel Roblès (1948), vers Nedjma de Kateb Yacine (1956) ou encore L’amour, la fantasia d’Assia Djebar (1985) ?

Ces questions ne confirment pas seulement l’interdisciplinarité et l’intersartialité qui fondent l’étude géocritique, elles montrent aussi la centralité de l’énonciation spatiale dans les fictions et les arts francophones. L’objectif de ce 2e colloque international « Géocritique francophone » à l’Université McGill en mai 2023 est d’étudier les potentialités géocritiques des littératures et des arts francophones en mettant l’accent non pas sur une supposée « fidélité » du roman, du film, du catalogue photographique ou de l’album musical au référent géographique, mais sur la spatialité urbaine ou rurale comme poétique et comme esthétique, donc doublement comme recréation et réanimation d’un lieu connu. Seront considérées en particulier les propositions de communication qui privilégient des corpus diversifiés de textes, de films ou d’autres arts et portant sur un même territoire référentiel, qu’il soit rural, urbain ou maritime. Sans être exhaustifs, les propositions pourront s’inscrire dans les axes suivants :

–        géocritique narrative de l’urbanité francophone : subjectivités descriptives et savoirs romanesques    
–        de la géocritique francophone aux théories postcoloniales : écarts et complémentarités   
–        espaces écotones et espaces frontaliers : entre lieux et non-lieux    
–        géocritique francophone et narrations iconographiques : plans cinématographiques et perspectives photographiques 
–        l’espace en chanson : géofictions ou autofictions ?            
–        approche géocritique et autres approches de l’espace fictionnel : ruptures et prolongements.

Les propositions de communication doivent être envoyées par courriel en français avant le 25 mars 2023 à mbaye.diouf@mcgill.ca  et  geocritiquefrancophone2@gmail.com  

La longueur des propositions est de 25 lignes maximum (Time 12, sans interligne) suivies d’une notice biobibliographique de 10 lignes maximum comportant votre nom, institution d’attache, domaines de recherche et publications récentes. Le Comité scientifique évaluera toutes les propositions reçues et les auteur.e.s seront avisé.e.s le 30 mars 2023.          

Colloque organisé avec le soutien financier et logistique du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), du Département des littératures de langue française, de traduction et de création (DLTC), de la Faculté des Arts de l’Université McGill, et en collaboration avec l’Association internationale d’étude des littératures et cultures de l’espace francophone (AIELCEF).      

Comité scientifique :

Mbaye Diouf (U. McGill), Sada Niang (U. Victoria), Françoise Naudillon (U. Concordia), Josias Semujanga (U. Montréal), Antje Ziethen (UBC), Laté Lawson-Hellu (U. Western), Edoardo Cagnan (Sorbonne U.), Serigne Sèye (U. Dakar)

Comité d’organisation :

Audrey Coussy, Sabrina Clermont-Letendre, Mbaye Diouf, Angelina Guo, Kamélia Hadjadji, Adama Togola   

1.6 Pensées du Grand océan : mythes et mythifcations dans l’océan Indien

Date de tombée (deadline) : 26 Mars 2023

À : Université de la RéunionLa Réunion, 8-10 novembre 2023

Guilhem Armand, Élisa Huet, Jean-Claude Carpanin Marimoutou (org.)

DIRE – LCF – OSOI 

Dans ses Révélations du grand océan, le Réunionnais Jules Hermann esquisse un passé commun reliant la Réunion, les Mascareignes, Madagascar, ou encore l’Inde. L’océan Indien est ainsi conçu comme un continent autrefois habité et pratiqué par une civilisation dite lémurienne. Si ce mythique continent est désormais enfoui dans les profondeurs de l’océan, suite à une catastrophe géologique sans précédent, des traces de ce passé lémurien seraient encore décelables de façon fragmentaire dans les paysages des Mascareignes et à traquer dans les plis de nos langues peuplées de spectrales racines proto-malgaches. Ces volumes fondateurs pour une pensée du « grand océan », ne restèrent pas lettres mortes trouvant des émules dans l’île sœur, comme en témoigne ce « texte oraculaire » (Mathieu-Job ; Joubert) qu’est le Petrusmok de Malcolm de Chazal ou encore Les méditations du bienheureux Pierre Flandre de Robert-Edward Hart. 

Dans un article datant de 1976, Jean-Louis Joubert appelait à entreprendre l’étude systématique des constructions lémuriennes telles qu’elles se déclinent chez Jules Hermann, Robert-Edward Hart, Malcolm de Chazal ou, selon lui, chez Bernardin de Saint-Pierre dont il pressent les prémisses lémuriens dans ses Harmonies de la Nature. La volonté d’explorer les mythes sur lesquels repose l’océan Indien est à l’origine de ce colloque. Il s’agit à la fois de relancer le programme proposé par Jean-Louis Joubert en explorant les ramifications contemporaines de ces mythes et la cartographie des imaginaires qu’elles permettent d’établir, mais aussi d’étendre cette « étude systématique des constructions » aux mythes portant sur l’océan Indien ou ayant une genèse indiaocéanique, s’ancrant dans cet espace civilisationnel. Les propositions pourront ainsi porter sur les ramifications de ce mythe dans l’imaginaire et l’écriture contemporaine : Boris Gamaleya et ses rivages lémuriens, les courbes féminines du relief mauricien sous la plume d’Ananda Devi et de Nathacha Appanah dans la droite ligne des descriptions chazaliennes… 

La prospérité d’une telle pensée — lémurienne — s’illustre par des entreprises littéraires et picturales. La récente réédition au corridor bleu des Révélations du Grand océan par l’hermannologue, selon sa propre définition, Nicolas Gérodou est exemplaire d’une Lémurie travaillant toujours les imaginaires et la pensée insulaire. L’existence de l’INcyclopédie consacrée à l’histoire — mythique — du « continent réunionnais » témoigne de la fécondité et de l’empreinte de ce mythe dans l’imaginaire contemporain. Il est encore possible de mentionner la revue Lettres de Lémurie. Réunissant des auteurs du Sud-Ouest de l’océan Indien, celle-ci ancre les auteurs et les lieux dans cette pensée mythique et fédératrice. La Lémurie devient ainsi une terre d’amarres littéraires et un ferment pour ces productions. Les éditeurs mentionnent parmi les principes de publication cette règle sans équivoque : « toutes les langues lémuriennes sont acceptées avec une traduction française ». Est ainsi immédiatement posée l’idée que l’océan Indien fait continent, permettant de penser un « continent littéraire » sous le lémurien patronage de Jules Hermann. La littérature de l’océan Indien — pour le moment le Sud-ouest de celui-ci — se voit ainsi dotée d’une origine tout aussi mythique. Dans une perspective sensiblement différente, mais tout aussi parlante, les deux volumes de la bande dessinée Voyages en Lémurie ont leur couverture ornée d’un portrait de Jules Hermann. Les recherches portant sur les lignes éditoriales, l’aspect fécond et fondateur de ce mythe dans les entreprises littéraires, artistiques, cinématographiques font partie des axes que les organisateurs de ce colloque invitent à étudier.

La Lémurie, telle que l’a élaborée Jules Hermann, s’est théorisée au confluent d’héritages, de mythes, de pensées et de notions. Elle dérive sans doute du Kumari Nadu ou Kumari Kandam — expression faisant référence à la plus grande partie des terres du pays tamoul désormais enfouie sous les eaux de l’océan Indien —, dialogue avec le mythe d’Atlantide, celui du continent de Mu ou du Gondwana et semble bien constituer un avatar de la Terre Australe. Autant de mythes qui portent sur et naissent dans l’océan Indien, et que ce colloque se propose d’explorer. Nous invitons à penser les mythes témoignant d’une pensée de l’océan Indien ou participant à constituer l’océan Indien comme un espace pensable et/ou habitable. Les mythes « d’avant les origines dans l’île » (Matiti-Picard) et ceux faisant de l’océan Indien une genèse pour le lieu et les humains doivent être envisagés. Un accent particulier pourra être mis sur les mythes portant sur l’espace marin. Les hylogénies marines en tout genre nées de et/ou dans l’océan Indien appartiennent aux éléments que ce colloque souhaite permettre d’envisager. Comment cet espace fait-il fondation ? Comment se construit un espace mythique, mythifié ou en voie de mythification ? Nous invitons à croiser les regards sur les mythes de et dans l’océan Indien depuis l’ensemble des littoraux et des lieux autour de cet espace. Les contributeurs de tous les rivages sont ainsi invités à penser ce qui fait mythe dans cet espace marin et civilisationnel. Comment se cristallise une pensée mythique du « oldest human ocean » ? Un des objectifs de ces rencontres sera de tracer une cartographie mythique et des mythes de l’océan Indien. Seront ainsi interrogés les itinéraires des mythes et encouragée toute recherche à caractère généalogique portant sur les origines d’une pensée mythique. Si le comparatisme entre différents supports d’expression de ces pensées mythiques ou en voie de mythification est à envisager, une attention particulière pourra être donnée aux déclinaisons d’un même mythe et à ses variations d’un rivage à l’autre de l’océan Indien. Il s’agira aussi d’interroger au prisme de la Lémurie la généalogie de projets littéraires, comme celui forgé par le critique littéraire Camille de Rauville : Quelle épistémologie indiaocéanique avant la lettre proposait Jules Hermann ? Comment a-t-il pu participer à constituer une pensée indiaocéanique depuis les îles créoles de l’océan Indien ? À quel point ce mythe a-t-il façonné la pensée « indianocéanique » de Camille de Rauville ?

Les propositions pourront s’orienter vers des mythes davantage ancrés dans les terres en pensant leur rapport à l’océan Indien. Ce mythe sous serre que Michelle Warren relève et qualifie de « creole medievalism », né dans la société coloniale blanche de l’île de la Réunion, alors Bourbon, se cristallisant autour de la figure de Jospeh Bédier ou la pensée de Léoville Lhomme et du rapport de ce « poème ambitieux » que fut Le Rock de Cirné à l’océan Indien constituent autant de pistes que nous invitons à explorer. Les excursus vers les mythes ou pensées à caractère mythifiant dans des espaces spécifiques (Mascareignes, Réunion, Maurice, Tamil Nadu, Madagascar…) sont encouragés afin de saisir le foisonnement que suscite l’océan Indien. Nous invitons les perspectives comparatistes au sein de l’océan Indien mais aussi entre les différents océans. Toutes les démarches visant à faire entrer en dialogue ou à négocier la spécificité d’un mythe ou, au contraire à mettre l’accent sur l’irréductible particularisme d’une pensée s’inscrivent dans la perspective de recherche de ce colloque. Tout ce qui fait de l’océan Indien un espace mythique – ou en voie de mythification – pourra être envisagé, aussi bien à travers la question du lieu et des espaces que celle des êtres vivants : habitants réels ou imaginés, créatures spécifiques à cet espace, terrestres ou maritimes.  

Les contributions sont ouvertes à toutes les disciplines et aux perspectives pluri/transdiciplinaires. Les langues d’expression du colloque sont l’anglais et le français. 

Trois axes, sans pour autant qu’ils soient restrictifs, sont au cœur de ce colloque  : 

Axe 1 : La Lémurie 

Ce premier axe est consacré à l’étude de La Lémurie et de sa fortune, ses avatars/cousins et ses ancêtres (plus ou moins directs) : Atlantide, Terres Australes, Kumari Kandam, Mu, Gondwana… Au-delà des pistes suggérées dans l’argumentaire de cet appel, pourront être interrogées la genèse d’un tel mythe, ses implications, ses résurgences contemporaines, son influence dans la trame des conceptions et concepts modernes, ses déclinaisons d’un lieu à l’autre, d’une idiosyncrasie à l’autre  (Jules Hermann, Malcolm de Chazal, Robert Edward-Hart…), mais aussi d’un support à l’autre (peinture, récit, ligne éditoriale…). Les perspectives comparées entre la Lémurie et des mythes fondés sur des catastrophes géologiques pourront être questionnés. L’accent pourra être mis sur la particularité de ce mythe et sa résonance indiaocéanique. Comment ce mythe permet-il de penser l’océan Indien comme espace commun ? Quels enjeux sert-il (à l’époque de Jules Hermann, de façon contemporaine) ? Comment l’océan Indien fait-il fondation ? Les propositions pourront aussi porter sur le langage mythique que Jules Hermann s’efforce de révéler et de répertorier dans ses Révélations.


Axe 2 : Les mythes dans l’océan Indien

Ce deuxième axe invite à explorer le réservoir mythique de l’océan Indien. Si les études pourront porter sur les mythes ancrés dans les terres : la prégnance du mythe de l’éden dans le discours contemporain sur les îles, la robinsonnade actualisée dans l’océan Indien ou le mythe de Libertalia, l’idée sera aussi de penser une approche des mythes qui ne sera pas exclusivement « earth-centred ». Dans cette perspective, les propositions pourront porter sur les mythes marins et sous-marins : hylogénies océaniques, êtres mi-humain mi-animal marin, l’océan comme espace mythique, la façon dont l’océan s’institue en espace mythique des origines. Tentant de cerner les mythes de et dans l’océan Indien, un intérêt particulier sera accordé aux passages et migrations des mythes entre les lieux, les imaginaires et les époques. Dans un espace marqué par les migrations passées et contemporaines, la question du rapport entre mythe et fondation (la volonté de donner une origine mythique à un lieu, un espace ou à une communauté) dans l’océan Indien et les sociétés de l’océan Indien est aussi une piste à envisager. Enfin, il s’agira d’interroger et de réinterroger des mythes et des figures mythiques à l’aune des théories contemporaines (écopoétique, zoopoétique…).


Axe 3 : Mythes et perspectives contemporaines 

Enfin, ce dernier axe tend à interroger les enjeux contemporains des mythes. Que disent ces mythes et leur permanence dans nos sociétés (celles qui se disent civilisées, rationnelles etc…) ? Produisons-nous encore des mythes ? Les propositions pourront porter sur l’étude des mythifications passées et contemporaines, favorisant des réflexions plus centrées sur le processus (création poétique, portée anthropologique). Les enjeux politiques des mythes et le rapport entre mythe et religion constituent autant d’éléments que se propose d’envisager cet axe. Les études pourront aussi porter sur la dimension créatrice et fédératrice de ces mythes, sur le rapport mythe/idéologie, mythification/réification, histoire/mythe… Que disent ces mythes de l’océan Indien et de ses sociétés ? Qui, dans cet océan, rédige des mythes ? Quand est-ce que certains mythes deviennent ceux de tous (au moins à l’échelle d’une île) ?

Soumission des propositions :

Les propositions de communications (une page, bibliographie comprise) sont à envoyer avant le 26 mars 2023 à l’adresse suivante : penseesdugrandocean@gmail.com

La réponse du comité scientifique sera fournie par le comité scientifique à la fin du mois d’avril.

Prolongement :

Le colloque, qui sera accompagné de conférences grand-public et d’une exposition artistique sur ses thèmes, s’inscrit aussi dans le projet d’écriture d’un ouvrage collectif aux Presses Universitaires Indianocéaniques (PUI). 

Comité scientifique :

Mounir Allaoui, Université de la Réunion/ESA Réunion
Markus Arnold, University of Cape Town
Guilhem Armand, Université de la Réunion
Serge Bouchet, Université de la Réunion
Corinne Duboin, Université de la Réunion
Fabrice Folio, Université de la Réunion
Nicolas Gérodou, ESA Réunion
Élisa Huet, Université de la Réunion
Bernard Idelson, Université de la Réunion
Bénédicte Letellier, Université de la Réunion
Françoise Lionnet, Harvard University
Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo, Université de la Réunion
Carpanin Marimoutou, Université de la Réunion
Grégoire Molinatti, Université de la Réunion
Vijaya Rao, Jawaharlal Nehru University



 Bibliographie


– Adde, Amélie, Norbert Dodille & Vilasnee Tampoe-Hautin (dir.), Mondes Parallèles dans les espaces coloniaux XVIe-XXIe siècles. Regards croisés dans le monde indiano-océanique: histoire, patrimoine, fiction, Paris, L’Harmattan, 2013.
– Aït Aarab, Mohamed, Eileen Wanquet (dir.), Repenser les mythes fondateurs et l’écriture de l’histoire dans l’espace Océan Indien, Saint-André, Océan Éditions, 2012.
– Armand, Guilhem, « Du Mythe imposé à la mythographie revendicatrice : le cas du mythe de Libertalia, entre Histoire et mystification littéraire », Repenser les mythes fondateurs et l’écriture de l’histoire dans l’espace Océan Indien, Eileen Wanquet et Mohamed Aït Aarab (dir.), Saint-André, Océan Éditions, 2012, pp. 37-47.
– – – – – – – – – – – – – – , « Defoe et la flibuste : rendre compte ou faire des contes ? », in : Témoigner : flibuste, piraterie et autres courses (Cahiers Réforme et Contre-Réforme, no 11), Danièle Berton (dir.) Presses Universitaires Blaise Pascal, 2015, pp. 159-172.
– Beniamino, Michel, « Camille de Rauville et l’Indianocéanisme », in Kumari R. Issur et al., L’océan Indien dans les littératures francophones, Paris, Karthala, 2002, pp. 85-105.
– De Rauville, Camille, Littératures francophones de l’océan Indien, Saint-Denis Réunion, Éditions du tramail, 1990.
– Furlong, Robert, « Introduction à l’œuvre du Mauricien Léoville L’Homme à partir des notes introductives au poème Le Rock de Cirné », Continents manuscrits [En ligne], 6 | 2016, mis en ligne le 31 octobre 2016, consulté le 19 avril 2019.  
– Galibert, Nivoelisoa, « Daniel Defoe, le rêve pirate et l’océan Indien : un siècle de distorisions (1905-1998) », in : Les Tyrans de la mer. Pirates, corsaires et flibustiers, Sylvie Requemora et Sophie Linon-Chipon (dir.), Paris-Québec, Presses de l’Université Paris-Sorbonne – CLAT, 2002, pp. 265-281.
– Girault-Fruet, Arlette, Les Voyageurs d’îles. Sur la route des Indes aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Editions Classiques Garnier, 2010.
– Hofmeyr, Isabel, Charne Lavery, « Exploring the Indian Ocean as a rich archive of history – above and below the water line », The conversation, 7 June 2020.
– Joubert, Jean-Louis, « Pour une exploration de la Lémurie. Une mythologie littéraire de l’Océan Indien, Annuaire des Pays de l’Océan Indien, Paris, 1976, pp. 51-64. 
– Kee Mew, Evelyn, « Le mauricianisme et l’indianocéanisme : deux projets de définition de la littérature mauricienne », Loxias-Colloques, 2013.
– Magdelaine, Valérie, Jean-Claude Carpanin Marimoutou (dir.), Littératures et fondations, Paris, L’Harmattan, Études créoles vol.XXVII n°1 et 2, 2004, pp.17-38.
– Magdelaine-Andrianjafitrimo, Valérie, Marimoutou Jean-Claude Carpanin & Terramorsi, Bernard (éd.), Démons et merveilles. Le surnaturel dans l’Océan Indien, Océan Editions, Saint-André, Université de La Réunion, 2005.
– Marimoutou, Jean-Claude Carpanin, « La Lémurie : un rêve, une langue », in  Racault, Jean-Michel (dir.), Ailleurs imaginés : littérature, histoire, civilisations, Cahiers CRLH-CIRAOI n°6, Sainte-Clotilde, Université de la Réunion/Diffusion Didier — Érudition, 1990, pp.121-132.
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – -, « Antiquité mondes créoles », Journée de l’Antiquité et des Temps anciens 2014-2015, Facultés des lettres et sciences humaines, Apr 2015, Saint-Denis, La Réunion. pp.151–158.
– Mathieu, Martine, « Sur une Lémurie engloutie, les révélations du Grand Océan Indien », in Mondes perdus, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, 1991, pp. 125-137.
– Matiti-Picard, Marie-Josée, « Une rêverie des origines : Les Révélations du Grand Océan de Jules Hermann », in Marimoutou Jean-Claude Carpanin & Valérie Magdelaine (coord.), Littératures et fondations, Paris, L’Harmattan, Études créoles vol. XXVII n°1 et 2, 2004, pp. 117-138.
– Racault, Jean-Michel, « Les origines du mythe insulaire indianocéanique » in Paola Carile (dir.) Sulla via delle Indie Orientali. Aspetti della francofonia nell’Oceano Indiano, Fasano/Paris, Schena – Nizet, 1995, pp.45-72.
– – – – – – – – – – – – – -, Mémoires du Grand Océan. Des relations de voyages aux littératures francophones de l’océan Indien, Paris, PUPS, 2007.
– Ramaswamy, Sumathi, The Lost Land of Lemuria. Fabulous Geographies, Catastrophic Histories, London, University of California Press, 2004.
– Sambo Claude, Bernard Terramorsi, Les filles des eaux dans l’océan Indien. Mythes, récits, représentations, Paris, L’Harmattan/ Université de la Réunion, 2010.
– Warren, Michelle R., Creole Medievalism. Colonial France and Joseph Bédier’s Middle Ages, Minneapolis/London, University of Minnesota Press, 2011.

1.7 La catégorisation en Afrique coloniale et postcoloniale

Date de tombée (deadline) : 15 Avril 2023

À : Université de Douala

Ce collectif se propose de réfléchir sur la rémanence des catégorisations coloniales en Afrique postcoloniale, particulièrement celles qui touchent à l’organisation administrative, aux toponymes, aux ethnonymes, aux représentations sociales et sociolinguistiques, stéréotypées ou non, et aux constructions mémorielles. L’idée de départ est celle de la nécessité de permettre aux chercheurs de différentes disciplines d’ausculter les ressorts des revendications qui, ces dernières années sur le continent africain, dénoncent la colonialité et appellent à la décolonialité, des concepts au cœur des travaux de Quijano & Ennis (2000), Mathias (2018), Le Petitcorps & Desille (2020), Mendoza (2020) ou encore Mignolo (2021).

Le terme de catégorisation que nous empruntons à la psychologie cognitive de la perception y renvoie à une activité mentale dont le but est d’organiser et de ranger des informations collectées dans le milieu environnant à partir des cinq sens (données visuelles, tactiles, auditives ou encore olfactives). Elles sont ensuite regroupées en ensembles (classes) en fonction des caractéristiques communes (propriétés). Salès-Wuillemin (2006 : 11-12) propose l’économie suivante des résultats des travaux sur le sujet :

1. Pour catégoriser, on simplifie la réalité grâce à deux mouvements complémentaires : l’accentuation des ressemblances entre les éléments d’une même catégorie et des différences entre les catégories.

2. Les critères pouvant servir de point de comparaison pour établir une similarité ou une différence entre des objets sont : l’aspect physique (couleur, forme, poids, texture), la fonction (objets servant à soulever, peser, presser) ou la proximité spatiale (chaise, lit, table de chevet, tapis, armoire dans une chambre).

3. Le contenu des catégories et l’organisation des catégories sont instables, car résultant d’une perception.

4. Le classement des objets dans une même catégorie ne nécessite pas qu’ils soient tous strictement équivalents.

En psychologie sociale, écrit Salès-Wuillemin (2006 : 13-14), l’on s’est intéressé aux différents processus d’affectation d’objets dans des catégories, à la perception de ces objets au moment de la catégorisation ou consécutivement à cette affectation. Les premières études, dues aux psychologues sociaux américains, établiront, notamment, le lien entre les groupes sociaux et les catégories. D’autres travaux porteront sur le produit et le processus de la catégorisation. Les recherches centrées sur le produit sont celles qui, selon Salès-Wuillemin (2006 : 15), partagent des points communs avec les études sur les préjugés et les stéréotypes. L’analyse des processus en a distingué quatre : les jugements polarisés, la surgénéralisation, la distorsion de la réalité, les biais dans le souvenir et la corrélation illusoire (Salès‐Wuillemin, 2006 : 91-95).

Les travaux des psychologues sociaux américains les ont également amenés à postuler l’existence des stéréotypes ethniques, à réfléchir sur leur rigidité et leur flexibilité, à s’intéresser à l’influence des préjugés et à l’hypothèse du noyau ou fonds de vérité qui ferait que les stéréotypes ne soient pas totalement arbitraires. La psychologie interculturelle s’est quant à elle employée à démontrer que le stéréotype était un facteur de cohésion sociale, et Moscovici a choisi de l’abandonner pour travailler sur la notion de représentation sociale (Amossy & Herschberg Pierrot, 2021 : 62). Toutefois, il apparait chez lui des points communs entre les deux notions : elles mettent en rapport la vision d’un objet donné avec l’appartenance socioculturelle du sujet, relèvent d’un « savoir de sens commun », entendu comme connaissance « spontanée », « naïve », ou comme pensée naturelle par opposition à la pensée scientifique. Cette connaissance dont la source se trouve dans les savoirs hérités de la tradition, de l’éducation, de la communication sociales, modèle non seulement la connaissance que l’individu prend du monde, mais aussi les interactions sociales. Sur la base de ces considérations, Jodelet (cité par Amossy & Herschberg Pierrot, 2021 : 62) a défini la représentation sociale comme « une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social ».

Cette définition qu’Amossy & Herschberg Pierrot (2021 : 62) trouvent relativement floue a inspiré à l’école française centrée autour de Moscovici d’abondants travaux et de nombreuses discussions. L’une des préoccupations a été d’établir la différence entre la représentation sociale, considérée comme renvoyant à un univers d’opinions, et le stéréotype, qui dénote la cristallisation d’un élément. Si dans la pratique les deux notions se recoupent, le seul avantage que la première a sur la seconde est de ne pas être chargé de connotations négatives (Amossy & Herschberg Pierrot, 2021 : 63). En sociolinguistique plus spécifiquement, d’abondantes réflexions théoriques ont associé aux représentations le stéréotype, les attitudes et les opinions. Le concept représentation apparait dans cette discipline soit comme un hyperonyme regroupant toutes les notions qui impliquent des savoirs partagés (stéréotypes, idées reçues, préjugés ou encore expressions idiomatiques), et conditionnent les attitudes, les comportements linguistiques et les opinions, soit comme le synonyme d’attitudes.

Les représentations, les stéréotypes, les opinions et les attitudes résultent généralement des imaginaires et face au soupçon qui pèse sur le stéréotype, Charaudeau (2007) a lui aussi proposé de le laisser tomber pour se focaliser sur l’imaginaire, particulièrement l’imaginaire sociodiscursif, dont le symptôme est la parole, le résultat de l’activité de représentation qui construit des univers de pensée, lieux d’institution de vérités. Cette construction se fait par le biais de la sédimentation de discours narratifs et argumentatifs proposant une description et une explication des phénomènes du monde et des comportements humains. L’on aboutit donc à la construction des systèmes de pensée cohérents à partir de types de savoir investis tantôt de pathos (le savoir comme affect), d’ethos (la savoir comme image de soi), de logos (le savoir comme argument rationnel). Ainsi, les imaginaires sont engendrés par les discours qui circulent dans les groupes sociaux, s’organisant en systèmes de pensée cohérents créateurs de valeurs, jouant le rôle de justification de l’action sociale et se déposant dans la mémoire collective.

Les développements qui précèdent suggèrent plusieurs entrées théoriques, éventuellement transdisciplinaires, et plusieurs axes de réflexion :

– La toponymie. L’on voudra bien s’intéresser aux principes qui ont présidé à l’attribution des noms de lieux en Afrique coloniale, aux raisons de leur maintien après la décolonisation, aux opérations de renomination et aux bénéfices qu’il y aurait à conserver les héritages coloniaux ou à s’en défaire.

– L’ethnonymie. De nombreuses communautés continuent de porter, en Afrique postcoloniale, des noms attribués parfois arbitrairement par les colons, et qui ne correspondent à rien dans leur anthropologie culturelle. L’on cherchera à identifier les motivations de l’entreprise coloniale et les conséquences actuelles, sur les groupes et les relations intergroupes, de ces différents ethnonymes, et on proposera des solutions pour rompre avec l’ordre colonial.

– Le stéréotypage. De nombreux préjugés ont influencé des catégorisations sociales qui pèsent encore aujourd’hui sur de nombreuses communautés africaines, empêchant certains peuples à s’épanouir. L’on interrogera les formes que prend le stéréotypage, les résultats de ce processus et les moyens pour les déconstruire.

– La mémoire collective. Les travaux qui correspondent à cet axe devront interroger les choix mémoriels de l’élite postcoloniale, s’intéresser aux conflits mémoriels, manifestes ou latents, susceptibles de menacer la cohésion des ex-colonies. La question des mémoires oubliées/refoulées n’est pas à évacuer, comme les propositions visant la prise en compte de la pluralité des mémoires, bien qu’elles ne soient pas toutes de statut équivalent.

– Les représentations de l’Afrique dans la fiction littéraire. Comment l’Afrique postcoloniale est-elle perçue dans le texte littéraire ? La réponse à cette prendra en compte les deux thèmes majeurs que sont la colonialité et la décolonialité, avec la possibilité d’interroger la véracité de ces concepts et l’opérationnalité du second.

Calendrier et consignes aux auteurs

– Date limite d’arrivée des textes : 15 avril 2023.

– Évaluation des textes : mai 2023.

– Retour des textes finalisés : juillet 2023.

– Sortie de l’ouvrage : octobre 2023. L’ouvrage sera publié sous licence Creative Commons 3.0 FR.

– Nombre de signes : entre 50.000 et 65 000 signes maximum (espaces et références bibliographiques compris).

– Typographie : si les articles sont en français, adopter la typographie française (guillemets français : « » ; guillemets de second degré (guillemets dans les guillemets) : “ ” ; parenthèses : () ; parenthèses de second degré ; [ ] ; espaces insécables avant les signes de ponctuation suivants : ; : ? ! ; tirets demi-cadratin (–) dans le texte et pour les énumérations. Si les articles sont dans une autre langue, adopter la typographie de cette langue. Les langues acceptées sont le français, l’anglais, l’allemand et l’espagnol.

– Mise en forme : de façon générale, le document doit contenir le moins de mise en forme possible.

• Format : Word pour PC ou Mac.

• Caractères : Times New Roman, 12 points, sans autre enrichissement typographique que l’emploi de caractères italiques. Les majuscules seront accentuées. Le texte est justifié des deux côtés. Pas de retrait en début de paragraphe. Interligne simple.

• Marges : 2,5 cm de tous les côtés (haut, bas, gauche, droite).

• Titre de l’article : 14 pts + un espace après ; Auteur : nom et affiliation, 12 pts + un espace après ; Résumé : 250 mots minimum, 10 pts + un espace après et cinq mots-clés ; Abstract : résumé en anglais (même consigne que pour le résumé) ; Texte de l’article : intertitres sans retrait numérotés en chiffres arabes (1. ; 1.1. ; 1.1.2., etc.). On limitera le nombre de niveaux de titres.

– Références bibliographiques : elles seront signalées entre parenthèses par le patronyme seul, suivi de l’année de publication, suivie d’une lettre si la bibliographie contient plusieurs ouvrages de l’auteur pour une même année (2007a, b, c), suivie de la (ou des) page(s). Les références bibliographiques au style APA seront réunies en fin de document.

– Illustrations : Les auteurs doivent être assurés d’avoir les droits de reproduction sur toutes les illustrations utilisées dans leur travail (photos, dessins, schémas, graphiques, tableaux, statistiques, etc.)

Soumission des articles :

Paul Zang Zang : zangzangpaul@yahoo.fr

Laurain Assipolo : assipolo@yahoo.fr

Bibliographie indicative

Amossy, R., & Herschberg Pierrot, A. (2021). Stéréotypes et clichés (éd. 4). Paris : Armand Colin.

Barash, J. A. (2006). Qu’est-ce que la mémoire collective ? Réflexions sur l’interprétation de la mémoire chez Paul Ricœur. Revue de métaphysique et de morale, 2 (50), pp. 185-195. doi:10.3917/rmm.062.0185.

Boyer, H. (1990). Matériaux pour une approche des représentations sociolinguistiques. Éléments de définition et parcours documentaire en diglossie. Langue française (85), pp. 102-124. doi:https://doi.org/10.3406/lfr.1990.6180.

__(2007). Le stéréotypage ambivalent comme indicateur de conflit diglossique. Dans H. Boyer, Stéréotypage, stéréotypes : fonctionnements ordinaires et mises en scène, tome 4 (pp. 39-47). Paris : L’harmattan.

__(2021). Représentation. Langage et société, pp. 301-304. doi:10.3917/ls.hs01.0302.

Charaudeau, P. (2007). Les stéréotypes, c’est bien. Les imaginaires, c’est mieux. (H. Boyer, Éd.) Stéréotypage, stéréotypes : fonctionnements ordinaires et mises en scène, tome 4 (pp. 49-63). Paris : L’harmattan.

Gonzalez Rey, I. (2007). Les stéréotypes culturels et linguistiques des expressions idiomatiques. Dans H. Boyer (Éd.), Stéréotypage, stéréotypes : fonctionnements ordinaires et mises en scène, tome 4 (pp. 101-112). Paris : L’harmattan.

Halbwachs, M. (1950). La mémoire collective. Paris : PUF.

__(1952). Les cadres sociaux de la mémoire. Paris : PUF.

Le Petitcorps, C., & Desille, A. (2020). La colonialité du pouvoir aujourd’hui : approches par l’étude des migrations. Migrations Société, 182 (4), pp. 17-28. doi : https://doi.org/10.3917/migra.182.0017.

Mathias, A. d. (2018). La formation de la pensée décoloniale. Études littéraires africaines (45), pp. 169–173. doi:https://doi.org/10.7202/1051620ar.

Mendoza, B. (2020, octobre). Decolonial Theories in Comparison. Journal of World Philosophies (5), pp. 43-60. doi:10.2979/jourworlphil.5.1.03.

Mignolo, W. (2021). Parce que la colonialité est partout, la décolonialité est inévitable. Multitudes (84), pp. 57-67. doi:https://doi.org/10.3917/mult.084.0057.

Nora, P. (1978). La mémoire collective. Dans J. Le Goff, La nouvelle histoire (pp. 398-401). Paris : Retz-CEPL.

Quijano, A., & Ennis, M. (2000). Coloniality of Power, Eurocentrism, and Latin America. Nepantla: Views from South, 1 (3), pp. 533-580. Consulté le octobre 5, 2022, sur https://www.muse.jhu.edu/article/23906.

Salès-Wuillemin, E. (2006). La catégorisation et les stéréotypes en psychologie sociale. Paris : Dunod.

Torrent, M. (2013). Des partages coloniaux aux frontières culturelles : (ré-)unifications et marginalisations au Cameroun méridional (1954-1961). Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain, 10. doi:https://doi.org/10.4000/mimmoc.1360.

Vidal-Beneyto, J. (2003). La construction de la mémoire collective. Du franquisme à la démocratie. Diogène, 201 (1), pp. 17-28. doi : https://doi.org/10.3917/dio.201.0017.

Comité scientifique

Biloa Edmond (Université de Yaoundé I), Valère Nkelzok (Université de Douala), Paul Zang Zang (Université de Yaoundé I/Université panafricaine), Oreste Floquet (Université « La Sapienza » de Rome), Afeli Kossi Antoine (Université de Lomé), Kpwang Kpwang Robert (Université de Yaoundé I), Sergio Vilani (Université de York), Germain Moïse Eba’a (Université de Yaoundé I), Roger Mondoué (Université de Dschang), Flora Amabiamina (Université de Douala), Atangana Kouna Christophe Désiré (Université de Yaoundé I), Mbaha Joseph Pascal (Université de Douala), Napon Abou (Université de Ouagadougou), Armand Leka Essomba (Université de Yaoundé I), Venant Eloundou Eloundou (Université de Yaoundé I), Essiene Jean-Marcel (Université de Douala), Njoh Kome Ferdinand (Université de Douala), Ekorong Alain (Université de Douala), Dezombe Paul (Université de Yaoundé I).

Comité de lecture

Pierre Essengue (Université de Buea, Cameroun), Elhadji Yawale Maman (Université de Zinder), Tchagnaou Akimou (Université de Zender), Medjo Elimbi Solange (Université de Douala), Yennah Robert (University of Legon), Jean Marie Yombo (Université de Bertoua), Nkouandou Njiemessa Marcel (Université de Douala), Bayo Alain (Université de Douala), Aristide Bitouga (Université de Douala, Cameroun), Kenne Augustin (Université de Douala), Djob Likana Edouard (Université de Douala).

Comité de rédaction

Pr Paul Zang Zang (Université de Yaoundé I/Université panafricaine) ;

Dr Laurain Assipolo (Université de Douala).

1.8 Nouvelles représentations de la nature dans la francophonie (Halifax)

Date de tombée (deadline) : 15 Avril 2023

À : Canada, Halifax
 
Université Dalhousie
Département d’études françaises
Halifax, Nouvelle-Écosse
Canada
 
Colloque international
13 et 14 octobre 2023

 
Problématique
 
Au sein des sociétés occidentales, la nature a souvent été représentée de façons simpliste, essentialiste et binaire : renvoyant à un féminin et un masculin traditionnels. Pourtant, tout comme les genres, la nature est une construction sociale, une idée que l’on a articulée autour d’une masculinité hégémonique dans les sociétés occidentales – pensons aux représentations québécoises du voyageur, du bucheron ou du draveur, l’homme allant chasser et pêcher dans toute sa virilité, la femme restant au foyer pour préparer son retour. La nature – les arbres, les forêts, les rivières, les océans, les plantes, les animaux, les montagnes – a ainsi été genrée et stéréotypée. 
 
Or, on voit bien depuis quelques années l’aspect subversif de la nature dans les représentations littéraires et culturelles féministes et queer. En effet, on remet en question les aspects binaires qui lui ont été attribués ; on déconstruit les idées préconçues attachées aux espaces ruraux ; la nature n’est plus représentée comme un simple décor d’arrière-plan, mais comme un environnement vivant et divers où des enjeux autres qu’humains ont cours. Les œuvres comme Les vents de Memramcook de Sarah Marylou Brideau (2022), Fif et sauvage de Shayne Michael (2020), Été 85 de François Ozon (2020), le vidéo clip de Lesbian Break-Up Song de Safia Nolin (2019), Roadkill de Lex Vienneau (2019), Cette blessure est un territoire de Billy-Ray Belcourt (2017) ou encore Bleuets et Abricots de Natasha Kanapé Fontaine (2016) repensent notre rapport à la nature. Ces œuvres ouvrent ainsi des pistes fertiles pour ne plus percevoir la nature comme un espace à dominer ou dont les ressources peuvent être exploitées, mais plutôt la concevoir comme un espace de réflexion, un refuge identitaire, un lieu de (ré)création et de découverte, surtout pour les communautés marginalisées. Ces nouvelles dynamiques de représentation bousculent les paradigmes binaires et rendre à la nature sa complexité et ses nuances.  
 
L’ouvrage Québecqueer : le queer dans les productions littéraires, artistiques et médiatiques québécoises (2020) montre l’actualité des recherches sur le queer dans la francophonie. D’une qualité exemplaire, l’ouvrage dresse un panorama exhaustif de différentes thématiques liées à ce champ d’études. Néanmoins, il est précisé dans l’avant-propos que ce panorama est « incomplet » (2020, 26) et que le croisement entre queer et écologie n’a pas été couvert (2020, 26). Bien que la question du croisement entre queer et écologie soit forte d’actualité dans les milieux anglophones, aux États-Unis par exemple (voir Christ 2006, Mortimer-Sandilands 2010, Barad 2011, Gandy 2012, Seymour 2013, Lousley 2014 et See 2020), elle est presque absente dans la francophonie. Il convient donc à présent de combler ce manque en ouvrant les discussions sur le sujet. Il est temps de voir la manière dont certaines représentations de la nature dans la francophonie sont féministes et queer. Analyser les œuvres ou les discours francophones qui dérangent les points de vue traditionnels sur la nature est important, car, comme le constate Nicole Seymour dans Strange Natures: Futurity, Empathy, and the Queer Ecological Imagination, « queer literature is environmental literature for how it grapples with the natural » (2013, 180).
 
Cette perspective peut également servir de tremplin à l’exploration de diverses problématiques contemporaines : du corps aux émotions en passant par la sexualité ; du care à la transculturation en passant par les enjeux autochtones ou environnementaux. À l’aune des multiples crises (climatiques et sociales) qui façonnent le présent, le rapport à l’avenir et l’horizon des possibles doivent être repensés. Au sein des diverses sciences humaines qui étudient la nature, de la psychologie à la sociologie et à l’anthropologie, qu’est-ce que, de leurs côtés, les études francophones peuvent nous révéler à travers les multiples représentations de la nature que les littératures, les cultures ou les discours évoquent ? C’est cette présence littéraire et médiatique de la nature qui pourrait être éclairée ici de façon plus profonde. 
 
Voici une liste non limitative des sujets qui pourraient être abordés :

Écoféminisme
Queer et écologie
Les changements climatiques
Nature vs culture 
Corps naturel
Espaces ruraux queer
(R)évolutions
Nouvelles masculinités 
Littératures autochtones des femmes 
Littérature Two-Spirit 
Solastalgie : retraite, isolement, solitude
Le respect, la vénération des animaux
Linguistiques : le pouvoir des mots 
Outdoors au féminin / les femmes chassent 
Nature comme lieu de pouvoir pour les marginalisés
Cultures matrilinéaires vs lectures occidentales de la nature 
Masculinités et sports de nature 
Écriture subversive : transgression et performativité 
Le soin et l’environnement
La nature d’un point de vue transculturel 
Corps, cœur et esprit : la nature, notre nature, notre matrice 
Fluidité identitaire : au-delà des catégories binaires coloniales
Le deep time
Intérieur/Extérieur
 
Responsables du colloque 
 
Christina Brassard – christina.brassard@dal.ca (Université Dalhousie)
Sophie Beaulé – sophie.beaule@smu.ca (Université Saint Mary’s)
 
Date limite pour l’envoi des propositions (250-300 mots) : le 15 avril 2023
 
Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message du comité organisateur du colloque avant le 15 mai 2023 les informant de leur décision. Nous aimerions créer un dossier de publication thématique en lien avec le colloque international. 
 
 
Bibliographie
 
Barad, Karen. “Nature’s queer performativity.” Qui Parle : Critical Humanities and Social Sciences 19.2 : 
121-158, 2011.
Beauvoir, Simone de. Le deuxième sexe. Paris, Gallimard, 1949 [2e éd. : 1986].
Blanc, Guillaume, L’invention du colonialisme vert, Paris : Flammarion, 2020.
Blanc, Nathalie, Denis Chartier et Thomas Pughe . « Littérature et écologie : vers une 
écopoétique », Écologie & politique, n° 36, 2008.
Boisclair, Isabelle, Pierre-Luc Landry, and Guillaume Poirier Girard. QuébeQueer: le queer dans les 
productions littéraires, artistiques et médiatiques québécoises. Les Presses de l’Université de Montréal, 2020.
Boucher, James, and Cynthia Laborde. “Nature, environnement et écologie: pour une approche 
écocritique de la littérature francophone.” Alternative francophone 2.4 : 1-5, 2019.
Boutant, Juliette. Les Crocodiles sont toujours là. Casterman, 2019. 
Burgart Goutal Jeanne. Être écoféministe. Théories et pratiques. Paris, L’échappée, 2020.
Callon, Michel, Pierre Lascoumes et Yves Barthes. Agir dans un monde incertain. Paris, Seuil, 2001.
Christ, Carol P. “Ecofeminism and process philosophy.” Feminist Theology 14.3: 289-310, 2006.
Cukierman, Leila, Gerty Dambury et Françoise Vergès, Décolonisons les arts !, Paris : L’Arche, 2018.
Dambre (Marc) et Gosselin-Noat (Monique), L’Éclatement des genres au XXe siècle, Paris, Presses de la 
Sorbonne nouvelle, 2001.
Dubreuil, Catherine-Marie. “L’antispécisme, un mouvement de libération animale.” Ethnologie française
39.1 : 117-122, 2009.
Falquet, Jules et autres. Écologie : quand les femmes comptent. Paris, Collection « Femmes et changements 
», L’Harmattan, 2002.
Ferdinand, Malcolm, Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, Paris: Seuil, 2019.
Gandon, Anne-Line. “L’écoféminisme : une pensée féministe de la nature et de la société.” Recherches 
féministes, volume 22, number 1, p. 5–25, 2009.
Gandy, Matthew. “Queer ecology: Nature, sexuality, and heterotopic alliances.” Environment and 
Planning D: Society and Space 30.4 (2012): 727-747.
Héritier, Françoise. Masculin/féminin: la pensée de la différence. Odile Jacob, 1996.
Hartford, Jason. “Towards a Queer Ecology. Science and Nature in ‘Un Ruban Noir’ (Vincent 
Borel, 1995).” Revue Critique de Fixxion Française Contemporaine/Critical Review of Contemporary French Fixxion, vol. 12, 2016, pp. 34–43. 
Jandey, Brigitte. Écrire l’indicible: écriture subversive, écriture affective, écriture du corps: les facettes de l’écriture 
féminine. Lambert Academic Publishing, 2009.
Lévi-Strauss, Claude. « L’analyse structurale en linguistique et en anthropologie ». Anthropologie 
structurale, Librairie Plon, p. 43-69, 1958.
Lousley, Cheryl. “A Feminist Carnivalesque Ecocriticism: The Grotesque Environments of Barbara 
Gowdy’s Domestic Fictions.” Studies in Canadian Literature/Etudes En Littérature Canadienne, vol. 39, no. 1, 2014, pp. 121–42.
Mortimer-Sandilands, Catriona, and Bruce Erickson. Queer ecologies : Sex, nature, politics, desire. Indiana 
University Press, 2010.
Moscovici, Serge. « De la Nature. Pour Penser L’ecologie », Paris, Éditions Métailié, 2002.
Naess, Arne, Ecosophie pour la vie. Introduction à l’écologie profonde, Paris : Seuil, 2017.
Posthumus, Stéphanie. “Écocritique et ecocriticism. Repenser le personnage écologique.” La pensée 
écologique et l’espace littéraire. Québec: Presses de l’Université du Québec : 15-34, 2014.
Schaeffer, Jean-Marie. Petite Écologie des études littéraires : pourquoi et comment étudier la littérature, 
Vincennes, Thierry Marchaise, 2011, p. 119-121.
See, Sam, et al. Queer Natures, Queer Mythologies. Fordham University Press, 2020.
Seymour, Nicole. Strange Natures: Futurity, Empathy, and the Queer Ecological Imagination. University of 
Illinois Press, 2013.
Vignola, Gabriel. “Écocritique, écosémiotique et représentation du monde en littérature.” Cygne 
noir 5 : 1-27, 2017.
Wa’Thiongo, N’Gugi, Décoloniser l’esprit, Paris : Heinemann Education Books, 1986.
Zabus, Chantal. “Matière Africaine et Théorie Queer: Une Interpénétration Nécessaire.” Queer: 
Ecritures de La Différence? Volume 1: Autres Temps, Autres Lieux, edited by Pierre Zoberman, Éditions L’Harmattan, 2008, pp. 261–80. 
Zipes (Jack David), Les Contes de fées et l’art de la subversion : étude de la civilisation des mœurs à travers un 
genre classique, la littérature pour la jeunesse, traduit de l’anglais par François Ruy-Vidal, Paris, éd. Payot & Rivages, Collection « Petite bibliothèque » Payot, 2007.

1.9 Guerres, carcéralité et prisons coloniales. H(h)istoire, témoignages et représentations (Tlemcen, Algérie)

Date de tombée (deadline) : 15 Avril 2023

À : Laboratoire de recherche LLC / Université de Tlemcen – Algérie

Colloque international (en présentiel). Troisième édition

Les 13 & 14 Novembre 2023

Université de Tlemcen – Algérie, Faculté des Lettres et des Langues, Laboratoire de recherche LLC

Ce colloque s’inscrit dans la lignée des événements scientifiques organisés en 2015 autour de la thématique des guerres (1er événement “Cris et écrits de guerres : quand l’histoire se mêle de/à  l’Histoire” et 2ème événement “Enfants de guerres : mémoires, témoignages et représentations”). Cette année, le laboratoire LLC lance une troisième édition (novembre 2023) qui portera sur “Guerres, carcéralité et prisons coloniales”. Le colloque sera centré sur l’expérience mémorielle/testimoniale et sur les représentations de l’univers pénitentiaire dans le contexte des guerres coloniales et leur impact sur l’incarcération, l’internement, la déportation, l’isolement et les camps de regroupement. Cet événement scientifique a pour ambition d’entrecroiser les réflexions et les recherches sur cette période de l’Histoire (fin XIXe et XXe siècle) dans une perspective pluridisciplinaire : Histoire, sociologie, psychologie, sciences politiques, droit, médias, littérature, sociolinguistique, arts plastiques… s’articulant autour des guerres et l’incarcération coloniale.



La réalité des guerres et leur ampleur brisent toute illusion de l’homme. Des crimes commis contre l’humanité, des atrocités infligées par les guerres et des plaies intérieures qui ne se referment jamais, rendent l’oubli impossible. Le spectre de la guerre ne cesse de hanter les lieux et les mémoires des êtres humains ayant vécu la barbarie, la fureur et les malheurs sous la domination coloniale. Des milliers d’individus ont été tués, massacrés, martyrisés ou envoyés en prison suite aux émeutes anticoloniales, aux conflits, aux révolutions et aux luttes armées. 
Exportée par le colonisateur, la prison était utilisée comme un instrument pour maintenir l’ordre sous la puissance coloniale, sa mission était d’assujettir les populations locales et contrôler les territoires. Sous couvert de civiliser les indigènes, l’administration coloniale usait de la prison pour lutter contre la criminalité en touchant à toutes les catégories sociales (hommes, femmes, adultes, mineurs). La prison était aussi une source importante pour l’économie coloniale. 
Une véritable structure pénitentiaire s’est édifiée à l’époque : camps de regroupement, camps de détention, asiles, foyers, fermes carcérales, casernes, hôpitaux psychiatriques, maisons d’arrêt, etc., ajoutant à cet ensemble les bagnes coloniaux (Cayenne/la Guyane, Île des Pins, Nouméa/la Nouvelle-Calédonie, Tataouine/Tunisie, Nosy Lava/la Sentinelle de fer/Madagascar, Obock/Gabon, Poulo-Condore/Indochine, …). Les prisons coloniales étaient non seulement un instrument de contrôle des hommes et des espaces, mais aussi un lieu d’exclusion et d’exécution de tous ceux qui ont contesté l’hégémonie coloniale (résistants, nationalistes, révoltés, opposants et indépendantistes).

L’objet de ce colloque est de porter un regard sur un passé colonial confus et épineux en concentrant la réflexion sur le phénomène de l’incarcération et l’univers pénitentiaire ; donner, en l’occurrence, un statut aux témoignages et aux représentations des prisonniers survivants dont les traces d’internement hantent jusqu’à ce jour les mémoires. En effet, la guerre s’invite en détention, elle est en corrélation avec le phénomène de l’incarcération, un passé colonial conjointement opéré par l’emprisonnement, l’isolement, l’exil, la privation, l’enfermement et la déportation.

Dans cette perspective, l’accent sera mis, durant les deux jours du colloque, sur la politique coloniale quant à la réforme de répression dans les pays colonisés, notamment, la question des camps de regroupement, les déportations massives, l’exil contraint et la migration forcée qui restent encore un des phénomènes tragiques méconnus du système colonial pénitentiaire.

Le discours testimonial et le récit mémoriel des prisonniers et prisonnières de guerre ayant vécu l’expérience carcérale, la torture et la répression seront au centre de cet événement scientifique. Un discours qui a la possibilité de dire et de transmettre une vérité historique (la guerre de la révolution algérienne, le soulèvement révolutionnaire en Indochine ou le Vietnam et autres territoires colonisés ayant subi le même sort comme l’Afrique du Sud, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Madagascar, le Cameroun, le Nigéria, …).

S’interrogeant sur les modes de représentations de la guerre et du carcéral colonial, plusieurs questions nous interpellent : Comment les prisonniers survivants pourront-il témoigner d’une expérience carcérale dont le souvenir reste une blessure béante ? Quelle image pourront-ils transmettre d’eux-mêmes et de leur épreuve pénitentiaire ? Quels procédés discursifs et affectifs sont mis en œuvre dans leurs témoignages ? Comment ces prisonniers de guerre ou les survivants du carcéral colonial vont-ils contribuer à la re-construction d’une mémoire historique fondée sur la répression coloniale ? Qu’en est-il de l’éducation surveillée des mineurs à l’intérieur des prisons et la scolarisation des enfants dans les centres et les camps de regroupement ? Quelles représentations de l’univers pénitentiaire sont véhiculées par les médias, la fiction, le cinéma, la peinture, le dessin et la photographie ? L’écriture ou l’image pourront-elles panser les plaies intérieures ou effacer les horreurs que les prisonniers de guerre ont subies entre les murs des prisons ?

La mémoire et le témoignage sont, certes, deux vecteurs fondamentaux dans l’écriture de l’Histoire, mais ils sont aussi des voies qui nous invitent à pénétrer un univers sombre destiné à l’effacement et au silence. Nous savons, a priori, que le témoignage carcéral trace le parcours narratif d’une descente aux enfers afin de montrer comment une telle expérience a été vécue avant d’être surmontée. Face aux conditions de vie, les détenus témoignent ou écrivent leur trajectoire carcérale pour dénoncer les atteintes corporelles et morales. Cette forme d’expression préconise le factuel en recourant en premier lieu au récit testimonial dans l’intention de dépeindre l’univers pénitentiaire et toutes les scènes traumatiques que vit le prisonnier de guerre ou le déporté dans cet espace, (la vie des prisonniers, le fonctionnement des prisons et des camps, les sanctions disciplinaires et les peines de cellule infligées aux prisonniers, les gardes et la surveillance des corvées, les opérations menées par les bourreaux et leurs méthodes d’exécution).

Souvent, les récits des détenus assimilent la prison à un tombeau où l’Homme perd sa dignité et se trouve coupé de ses proches et du monde extérieur. Le cas des femmes algériennes, incapables de surmonter un vécu carcéral obscur, elles étaient contraintes à garder le silence de leur internement depuis l’indépendance. Emprisonnées par l’armée française (Aurès/Algérie) et astreintes à d’effroyables interrogatoires, ces prisonnières ont enfoui au fond de leur corps le souvenir traumatisant de leur incarcération (tortures, humiliations, angoisses, blessures, harcèlements, viols, souffrances…). Remonter aux faits pour expliquer la teneur pénitentiaire, ces témoins de l’ombre ressentent l’obligation de mobiliser des scènes et des faits passés sous silence pour donner au témoignage la valeur d’une mémoire vivante.

Outre les témoignages et les représentations des prisonniers de guerre, le colloque s’intéressera aussi aux lieux et aux réseaux d’incarcération et d’enfermement en situation coloniale. Dans ce contexte, nous citons en exemple quelques prisons et bagnes coloniaux comme Lambèse (les Aurès), Nouméa (la Nouvelle Calédonie), la Guillotine sèche (la Guyane française), Poulo-Condore (Indochine),  Serkadji/Barberousse (Alger), Fresnes (Paris), les Baumettes (Marseille), Tifelfel (prison pour femmes/Aurès), Montluc (Lyon), Tataouine (Tunisie), Douera (Bône), Nosy Lava/la Sentinelle de fer (Madagascar), Paul-Cazelles (Djelfa), Coudiat Aty (Constantine), la prison rouge/Ferdjioua (Mila). Ces lieux de mémoire disent la résistance, la descente aux enfers et contribuent à la restitution des faits méconnus. La cartographie de ces établissements pénitentiaires ou l’archipel punitif/carcéral de l’armée française à titre d’exemple (en Afrique du nord, en Afrique subsaharienne, au Madagascar, en Indochine et Outre-Mer), avec leurs caractéristiques, leurs spécificités, les catégories de prisonniers qui y passaient, peuvent être considérés comme une référence dans la connaissance de l’univers concentrationnaire sous l’empire colonial.

À cet égard, il apparaît fondamental de s’interroger sur les moyens à déployer pour reconstituer par le biais des témoignages et de la mémoire, l’Histoire de la carcéralité coloniale. Comment se réalise le double projet du témoin en dévoilant des faits historiques occultés jusque-là, réinstaurer la parole d’un passé carcéral traumatisant sur les détenus de guerre ? Comment rendre compte de l’expérience carcérale dans le contexte des guerres coloniales ? Quelles étaient les conditions de vie des détenus (indigènes ou opposants) face aux sanctions et à la rudesse des prisons coloniales ? Quelles interprétations attribuer aux silences et aux souvenirs refoulés des prisonniers survivants pour continuer à vivre ?

À cette fin, cette rencontre scientifique se propose de revisiter la thématique des guerres coloniales et leurs dérives, en s’intéressant à l’H(h)istoire, aux témoignages et aux représentations littéraires et artistiques de toutes les formes d’incarcération et d’emprisonnement, y compris les déportations et les camps de regroupement dans le contexte des guerres et des révolutions coloniales.

La réflexion s’articulera autour des axes suivants :

– La cartographie de l’univers concentrationnaire : prisons coloniales, camps de regroupement, d’internement ou de relégation et politiques pénales ;
– Le dispositif carcéral dans les colonies et ses traces dans les trajectoires mémorielles des prisonniers de guerre ;
– L’univers pénitentiaire et l’économie carcérale dans les témoignages des prisonniers : le travail pénal comme instrument de l’exploitation économique coloniale (travaux forcés, corvées, main-d’œuvre et production en milieu carcéral) ;
– L’itinérance ou la traversée des prisons, la déportation, l’exil, le transfert des prisonniers, la répression et la migration forcée entre imaginaire et réalité ;
– Témoignages : la réécriture du passé colonial et la réhabilitation de l’Histoire des prisons ; 
– Femmes combattantes, femmes prisonnières : incarcération, tortures et résistances au féminin ;
– Mémoires de prison : parcours carcéral des prisonniers et prisonnières de guerre (carnets de prison, journal intime, récit épistolaire, dessins, caricature murale, photos, poésie…) ;
– L’apport des témoignages des prisonniers survivants au Récit mémoriel : le carcéral colonial entre mémoire individuelle et mémoire collective ;
– Les prisons et la répression coloniale dans les médias, les documentaires et le cinéma ;
– La question pénitentiaire et les productions testimoniales, littéraires, médiatiques ou filmiques des prisonniers de guerre : esthétiques (procédés stylistiques, narratologiques, discursifs,  iconographiques, registres linguistiques, procédés affectifs) mobilisées par les témoins dans la mise en scène de l’expérience carcérale ;
– L’éducation surveillée des prisonniers mineurs et la scolarisation des enfants dans les centres et les camps de regroupement ;
– Archives publiques/privées, fonds, legs coloniaux ou héritage du carcéral colonial : que reste-t-il du patrimoine carcéral/colonial ?

Références bibliographiques

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FANON Frantz, (1961), Les damnés de la terre, Paris : La Découverte.
FASSIN Didier, (2015), L’Ombre du monde. Une anthropologie de la condition carcérale, Paris : Seuil.
FOUCAULT Michel, (1975), Surveiller et punir. Naissance de la prison, Paris : Gallimard.
FOURCHARD Laurent, (1999), « La prison entre conservatisme et transgression. Le quotidien carcéral en Haute-Volta, 1920-1960 », in BERNAULT Florence (dir.), Enfermement, prison et châtiments en Afrique. Paris : Karthala.
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GUY-PETIT Jacques et al. (1991), Histoire des galères, bagnes et prisons XIIIe -XXe siècles. Introduction à l’histoire pénale de la France, Toulouse : Privât. 
GUY-PETIT, Jacques, (2002), Histoire des prisons en France, Toulouse: Privât.
HENNI Samia, (2017), Architecture of counterrevolution: The French Army in Northern Algeria, Zurich: gta Verlag.
HUGON Anne  (dir.), (2004), Histoire des femmes en situation coloniale. Afrique-Asie, xxe siècle, Paris : Karthala.
KATEB Kamel, MELHANI Nacer, et REBAH M’Hamed, (2018), Les Déracinés de Cherchell. Camps de regroupement dans la guerre d’Algérie (1954-1962), Paris, Éditions de l’Institut national des études démographiques.
KHOSROKHAVAR Farhad, (2016), Prisons de France. Violence, radicalisation, déshumanisation. Quand surveillants et détenus parlent, Paris : Robert Laffont.
MINICONI Paul & SÉNATEUR Franck, (2016), Poulo-Condore, le bagne d’Indochine, Paris: Gobelins, L’école de l’image.
SACRISTE Fabien, (2022), Les camps de regroupement en Algérie. Une histoire des déplacements forcés (1954-1962), Presses des Sciences Po, Collection : Académique.
SENATEUR Franck, MAURO Paul et COGNAUD Bernard, (2008), Martinière : Le transport des forçats 1910-1955, Éditions Marines.
SLYOMOVICS Susan, (2018), « “Other Places of Confinement”: Bedeau Internment Camp for Algerian Jewish Soldiers », in The Holocaust and North Africa, Edited by Aomar Boum and Sarah Abrevaya Stein. Palo Alto: Stanford University Press.
SURET-CANALE Jean, (1977),  Afrique Noire. L’ère coloniale (1900-1945), Paris : Sociales.
THENAULT Sylvie (dir.), (2008), « L’internement en France pendant la guerre d’indépendance algérienne », Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 92, octobre-décembre.
THENAULT Sylvie, (2012), Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale. Camps, internements, assignations à résidence, Paris : Odile Jacob.
THIOUB Ibrahima, (1999), Sénégal : la prison à l’époque coloniale. Significations, évitements et évasions, Paris : Karthala.
VOULET Jacques, (1951), Les prisons, Paris, PUF, [Collection Que-sais-je].
ZINOMAN Peter, (2001), The Colonial Bastille. A History of Imprisonment in Vietnam 1862-1940, University of California Press. 



Modalités de participation 

Langues du colloque : Français, Anglais, Arabe.

Les propositions de communication (environ 300 mots) comportant un titre et un résumé, cinq mots clés et une courte notice biobibliographique devront être adressées avant le 15 avril  2023  aux adresses suivantes : colloqueguerre@gmail.com // labolanguesllc@gmail.com

Les propositions seront examinées par le comité scientifique du colloque. Les participants préciseront l’axe dans lequel ils inscrivent leur projet de communication. Le programme définitif sera arrêté le 30 septembre 2023. À l’issue du colloque, le comité scientifique sélectionnera les communications qui feront l’objet d’une publication.

Formulaire de participation

NOM et Prénom :
Université/Institution :
Téléphone :
E-mail :
Directeur de thèse (si vous êtes doctorant) :
Titre de la communication :
Résumé (300 mots) :
Mots clés (05)/axe :
Références bibliographiques :
Notice biobibliographique :


Calendrier :

Date limite d’envoi des propositions : 15 avril 2023 ;
Résultats de l’évaluation scientifique des propositions : 15 mai 2023 ;
Programme définitif du colloque : 30 septembre 2023 ;
Envoi de la communication : 25 octobre 2023 ;
Date du colloque : 13-14 novembre 2023.

Frais d’inscription
5000 DA pour les enseignants chercheurs et 3000 DA pour les doctorants (Algériens).
70 € pour les enseignants chercheurs et 50 € pour les doctorants (hors d’Algérie).
L’appel est accessible ici : https://llc.univ-tlemcen.dz/fr

Coordinatrice du colloque : Pre. Latifa SARI M.

Laboratoire de recherche : L.L.C : https://llc.univ-tlemcen.dz/fr

Adresse : https://www.univ-tlemcen.dz/fr

University Abou Bakr Belkaïd-Tlemcen
Faculty of Letters and Languages
LLC Research Lab  

1.10 Appel à contribution – Revue TrOPICS : numéro à paraître en juin 2024: Écologies des mondes de l’océan Indien


Numéro dirigé par Léo Abgrall, Daphné Bérenger et Élisa Huet

Pierre Schoentjes déclare dans son ouvrage Ce qui a lieu : l’écriture de la nature n’est jamais essentiellement descriptive, et certainement jamais “objective”, mais […] elle évoque […] volontiers l’histoire du pays, les coutumes des habitants, l’étymologie des lieux-dits, la littérature, les données des sciences naturelles, les mythes et les histoires populaires…Tout cet héritage culturel situe l’expérience de la nature dans le temps et donne une profondeur au regard[1].

Ce lien essentiel que relève Schoentjes entre l’écriture de la nature et un certain rapport au monde est au cœur de cet appel à contribution. De façon plus précise, ce numéro à paraître se donne pour objets de réflexion les écologies des mondes de l’océan Indien dans un contexte colonial et post-colonial. Une des questions qui sous-tend les réflexions des auteurs de cet appel à contribution est celle de l’écologie indiaocéanique. Si le point de départ de la réflexion des rédacteurs du présent argumentaire est d’abord une île créole (l’île de la Réunion) et le sud-ouest de l’océan Indien, les contributions et les travaux que nous appelons à envisager — l’océan Indien que nous invitons à considérer — ne s’y restreignent nullement. Pourront donc être pris pour objets d’études tout espace de et dans l’océan Indien, le bordant ou s’y connectant, ainsi que toute démarche visant à comparer l’écologie, le rapport aux vivants, entre les lieux de cet océan (Madagascar, côte est-africaine, côte du Moyen-Orient, monde indien, Asie du sud-est, Océanie et Australie de l’ouest) et d’autres espaces[2].

Cet appel s’intéresse donc aux recherches traitant des écologies de l’océan Indien. Ce pluriel souhaite ainsi mettre l’accent sur la pluralité des relations à l’environnement dans l’océan Indien, qui ne peuvent certainement pas se limiter à une compréhension univoque. Nous invitons donc, au sein de cet espace océanique, les contributeurs à penser les écologies et l’écocritique, dans la lignée d’Alain Suberchicot, de façon comparée[3].

 Dans l’Atlantique, Malcolm Ferdinand propose d’envisager une « écologie décoloniale ». Nous souhaiterions dans ce numéro nous demander comment cette dernière peut se décliner et s’exprimer dans l’océan Indien. Ce numéro se voulant inter/trans/pluridiciplinaire au sein des sciences humaines et sociales, plusieurs méthodologies de lecture pourront être mobilisées. Toutes les démarches relevant de l’écopoétique, de l’écoféminisme et notamment de l’écocritique entrent dans la ligne de réflexion du présent argumentaire. Cette relation centrale des humains, notamment par l’imaginaire et les pratiques, à la nature pourra être interrogée par le paysage. Pour Yves Lughinbul, ce dernier est « avant tout une image élaborée à partir des souvenirs, de mythes, de connaissances, bref, de culture[4] ». Augustin Berque, pour sa part, conçoit le rapport au paysage comme une « médiance[5] » d’une société à son environnement. Il sera possible d’étudier les paysages de l’intérieur des terres (insulaires ou pas), des jardins ou encore du seascape. La notion même de « transported landscapes[6] », ces paysages migrant d’un lieu à l’autre, intéresse les réflexions que tend à susciter ce numéro. Dans la volonté d’approfondir la réflexion sur les conséquences de l’action humaine sur la nature dans l’océan Indien, les contributions pourront également se concentrer autour de la notion d’ « ecological grief[7] ». Ainsi, si le « chagrin écologique » désigne la dégradation environnementale, les changements environnementaux, la perte du paysage connu ou la rupture à l’égard d’un certain rapport au paysage, pourra être interrogée la façon dont ce chagrin résonne dans l’océan Indien : que signifie-t-il, par exemple, dans les îles créoles ? de quel rapport au lieu, à l’histoire, aux mémoires parle-t-il ? En littérature, il est possible de s’interroger sur ses représentations : un « grief » habiterait-il les paysages et l’écriture des lieux ?  Celui-ci peut être, selon nous, conçu de deux façons : celui qui touche les problèmes contemporains liés à l’environnement (le changement climatique, la dégradation de l’environnement et la relation à l’écosystème) et un chagrin résidant dans des paysages hantés par les spectres des violences, tissés de silences, habités par des récits subalternisés. Les rapports de prédation à l’égard de la nature et des vivants, la filiation entre des modes d’exploitation des humains et du vivant à l’ère post/colonial sont aussi des pistes que nous invitons à explorer.

Étendue centrale à cet espace, connectant les lieux et les humains, l’espace maritime indiaocéanique appartient aux éléments que le présent argumentaire souhaite permettre d’envisager et de discuter. S’essayant à penser les écologies et le rapport des humains avec les vivants non-humains, aussi bien physiquement que par les imaginaires et l’écriture (dans le cas de la littérature), une réflexion sur l’océan Indien ne saurait faire l’économie de cet espace (notamment ses fonds marins et son écosystème). Les études pourront s’attacher à cet espace de la liminalité par excellence qu’est le littoral, mais également aux pensées « coastal » et aux « amphibian[8] »  poétiques. En somme, l’intérêt des contributeurs pourra porter sur la pensée océanique des sociétés de l’océan Indien. Le corpus considéré pourra se composer de textes littéraires, de récits de voyages, de données iconographiques, de cartes… La diversité des approches et du corpus répond à un des objectifs de ce numéro, qui est de proposer de saisir l’océan Indien de façon « multifaceted[9] » ou comme le dirait Bertrand Westphal de façon « multifocale[10] ». Une autre des visées dudit numéro est d’ouvrir les recherches sur l’océan Indien tant sur le plan géographique que disciplinaire en y proposant des articles de disciplines variées (littérature, géographie, histoire, anthropologie…) traitant des différents territoires de l’espace indiaocéanique. Enfin, bien qu’un numéro spécial sera consacré à la question des animaux, un travail sur l’écologie ne pouvant se concevoir sans prendre en considération ces vivants non-humains, ce numéro est aussi ouvert aux contributions portant sur la faune. 

Deux principaux axes sont à investir :

Axe 1 : Écologies des espaces 

Dans ce premier axe, sont privilégiées les réflexions portant sur des phénomènes climatiques tels que le cyclone (son impact sur les îles, leur nature, leurs habitants et sa place dans l’écriture), la mousson (phénomène particulier à l’océan Indien), l’écologie des sols (enfouissement, impacts des produits chimiques) ou encore les rapports des humains et de leur imaginaire au végétal. Il sera par exemple intéressant de réfléchir à la place implicite et prépondérante du végétal dans le langage et les représentations, la (re)végétalisation des espaces urbains tout comme la « renaturation » (Laslaz et Guyot) de zones marginalisées… Les humains et leurs activités ont un impact croissant sur la flore aussi bien maritime que terrestre et toutes propositions d’études sur celle-ci seront les bienvenues. Toutefois, nous ne souhaitons nullement réduire les réflexions à l’impact de l’humain sur la nature mais bien plutôt proposer d’envisager la manière dont ces “vivants non-humains” façonnent, travaillent, modifient et parlent les humains. Si Alexandre Van Humboldt proposait, dans un autre contexte, l’existence d’une « géographie des plantes », dans une perspective différente, nous souhaiterions que celle que nous invitons à penser, corresponde aux itinéraires qu’ont effectués les végétaux entre les lieux, les espaces, les pratiques et à la façon dont ils permettent de repenser à la fois le rapport entre les espaces mais aussi les rapports au monde. Il s’agirait, en somme, d’une géographie que (re)traceraient les plantes par l’écoute et l’étude attentive de leur langage, de leur discours. 

Axe 2 : Écologies (sous-)marines et aquatiques

Déplaçant la perspective, afin de ne plus considérer le monde et la question des écologies dans une « earth-centred approach[11] », ce deuxième axe tournera le regard vers la mer[12]. Pour envisager l’écologie de ce monde maritime, il faut en comprendre, ou du moins tenter d’appréhender, ses actants. Ainsi les études pourront porter sur le monde marin, le littoral, les espaces sous-marins, les écosystèmes marins… Nous tenterons de voir si se dessine, en littérature, une façon d’« écrire avec la mer » dans les productions de l’océan Indien. Les études pourront porter autant sur les représentations de cet océan dans les littératures que sur la façon dont la présence de cette étendue marine conditionne les imaginaires et les écritures. Ainsi, comprendre les fonds marins et ses “créatures” sera central à cet axe qui a pour visée de penser, non plus la rupture, mais la suture entre le monde marin et les humains. Le rapport à la mer aussi bien des actants (marins, pêcheurs, animaux marins, créatures des abysses…) que des acteurs de la zone sera intéressant à développer. Dans le même ordre d’idée, les travaux portant sur les acteurs économiques et touristiques seront à envisager dans cet axe. L’évolution de cet espace, et donc de son écologie, ayant été fortement touchée par les activités humaines, les propositions traitant de l’écologie marine et les questionnements sur le rapport de l’humain à cet océan seront fort appréciés.

Cet axe aquatique sera aussi ouvert à tous travaux traitant des cours d’eau, rivières, fleuves, et autres zones d’eau douce. Pourront être développées des études sur l’écologie de ces différents espaces et leur place aussi bien en géographie, en histoire qu’en littérature. L’apport énergétique et les questionnements liés à la mise en place d’infrastructures fluviales intéresseront les réflexions de cet axe.

Soumission des propositions :

La date limite d’envoi des propositions (un titre et résumé un résumé entre 300 et 500 mots, accompagnés d’une brève notice bibliographique) est fixée au 30 avril 2023, à l’adresse suivante : ecologiesmondesOI@gmail.com

Les contributeurs seront informés de l’acception de leur proposition le 30 mai 2023.

Après acception des propositions, le retour des articles est attendu pour le 1er février 2024. Ceux-ci d’une longueur comprise entre 25.000 et 35.000 signes, espaces et notes comprises, hors bibliographie) seront ensuite soumis à l’attention de notre comité de lecture en double aveugle.



[1] Pierre Schoentjes, Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique, Paris, Éditions Wildproject, coll. « tête nue », 2015, pp.206-207.

[2] La notion d’« îlot de nature » aussi bien dans le sens de monde insulaire indianocéanique, lieu duquel émane cet appel à communication, que dans celui d’ « îlot naturel » dans un océan anthropique peut ici être invoquée (l’écofragmentation et les mises en parc ayant créé de réelles enclaves de “nature” sur un territoire conçu comme appartenant à l’humain).

[3] Alain Suberchicot, Littérature et environnement. Pour une écocritique comparée, Paris, Honoré Champion, 2012.

[4] Yves Luginbuhl, Paysages. Textes et représentations du paysage du siècle des Lumières à nos jours, La manufacture, coll. « Les beaux livres de La Manufacture », 1989, p.11.

[5] Augustin Berque, Médiance de milieux en paysages, Montpellier, Reclus, coll. « Géographiques », 1991.

[6] Edgar Anderson, « I. Man and His Transported Landscapes », Plants, Man and Life, Berkeley, University of California Press, 1952, pp. 1-15.

[7] K. Kevorkian, Environmental Grief : Hope and Healing, Ph.D. diss., Union Institute and University, Cincinnati, Ohio 2004 ; Eaton M., Environmental Trauma and Grief. Esej pro Curriculum for the Bioregion, 2012.

[8] Meg Samuelson, « Coastal form : amphibian positions, wider worlds and planetary horizons on the African Indian Ocean littoral », in Comparative Literature 69.1, 2017, pp.16-24.

[9] Sabine Lauret, “Re-Mapping the Indian Ocean in Amitav Ghosh’s Sea of Poppies”, Commonwealth Essays and Studies [Online], 34.1 | 2011.

[10] Bertrand Westphal, La Géocritique. Réel, fiction, espace, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 2007, p.199.

[11] Namrata Poddar, “Postcolonial Ecocriticism, Island Tourism and a Geopoetics of the Beach” International Journal of Francophone Studies 16.1&2 (2013), pp. 51-71.

[12] Le mot mer est ici privilégié car il semble que ce soit ce terme, bien plus qu’océan, qui soit employé dans les sociétés de l’océan Indien.


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1.11 Relations de famille et nouvelles configurations familiales dans les littératures francophones du 21ème siècle (revue TrOPICS)

Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2023

À : Université La Réunion, Saint-Denis de La Réunion

Appel à contribution – Revue TrOPICS : numéro à paraître au deuxième semestre 2024

Numéro dirigé par Marc ARINO et Valérie MAGDELAINE-Andrianjafitrimo

Maîtres de Conférences en Littératures française et francophones

Laboratoires DIRE et LCF, UFR LSH, Université de La Réunion

Les littératures francophones accordent une large place à la représentation des rapports intrafamiliaux or ceux-ci ont souvent été analysés dans des contributions individuelles, dans des ouvrages ou des numéros de revues dédiés, qui mêlent parfois littératures françaises et francophones. Ce numéro de TrOPICS entend poursuivre l’effort de compilation entamé par l’ouvrage Relations familiales dans les littératures française et francophones des 20ème et 21ème siècle[1], en recentrant les aires géographiques sur les mondes francophones, hors métropole française, et en se concentrant sur le 21ème siècle.

La prise en considération de l’extrême modernité et des mutations qu’elle impose aux sujets et aux sociétés nous conduit à voir en quoi la notion de famille peut être repensée et redéfinie en contexte postcolonial, migratoire et dans des littératures qui mettent en scène la diversité de leurs modèles socio-affectifs et de leurs organisations culturelles. Qu’est-ce qu’une famille dans les littératures de ce début du 21ème siècle ?

Parmi les sujets que nous souhaiterions aborder, il s’agirait de voir comment les relations entre le père ou la mère et les enfants ont évolué depuis le 20ème siècle et le début du 21ème : existe-t-il une prise de liberté précoce ou au contraire, les crises du 21ème siècle (conflits armés, crise financière mondiale de 2007-2008, crise écologique, confinements…) ont-elles amorcé un repli sur la famille, malgré les violences qu’elle peut exercer ? Les conflits intergénérationnels se sont-ils apaisés ou au contraire exacerbés ? La famille permet-elle encore la transmission de valeurs liées à la langue, la religion ou l’ancrage géographique ou bien existe-t-il une véritable rupture avec elle de la part des plus jeunes ?

Les auteur.es contribuent-ils.elles à rejeter  « l’image traditionnelle de la femme à laquelle la maternité était accouplée », voire à « propag[er] plutôt une conception sexuelle libertine[2] » ? Ou bien la condition des femmes, ou de manière générale, de toutes celles ou ceux qui sont considérés comme transgressant les normes familiales et/ou sexuelles, est-elle montrée comme en régression ?

Pour reprendre une partie du texte de présentation du numéro de la revue Ipotesi consacrée aux « Liens de familles dans la littérature, 1950-2010[3] », peut-on toujours constater que l’univers familial est « la plupart du temps marqué par des recompositions chaotiques, des fractures entre générations, [et] recèle des secrets douloureux, plus ou moins bien gardés, qui entravent la prise d’écriture » ou au contraire qui précipitent le passage à l’acte littéraire ? Comment « l’enchevêtrement des mémoires familiales et collectives » s’articule-t-il avec des « formes parfois contrariées de transmission et d’héritage » ? En quoi les « questions liées au genre et à la remise en question des catégories traditionnelles ainsi que l’interrogation sur l’appartenance sociale, ses figements et ses tentatives de dépassement », continuent-ils à être au cœur des liens de famille ?

Si l’accent a souvent été mis sur l’écrasante présence des mères et sur la relation mère-fille[4], selon Murielle Lucie Clément et Sabine van Wesemael, « l’approche psychanalytique [étant] toujours présente au premier plan,

[suivie par]

des approches sociologiques, culturelles, poético-rhétoriques, interdisciplinaires et pédagogiques[5] », ou bien sur la figure soit tyrannique, soit trop absente, des pères (Ching Selao[6]), il ne faut pas oublier la recomposition des familles au fil des séparations, familles monoparentales ou mariages multiples ; les relations mère-fils ; les relations entre frères, entre sœurs, entre fratries mixtes ; entre parents et enfants homosexuel.les ou « trans » ; les relations avunculaires — en particulier dans certaines organisations sociales matrilinéaires — ou encore entre grands-parents et petits-enfants ;  entre enfants adoptés ou bien confiés et parentèle ; entre les nourrices et leurs enfants biologiques ou ceux dont elles ont la charge[7], entre couples composés de deux mères ou de deux pères…  De même, il faut prendre en considération les relations nouvelles qu’établissent les enfants migrants livrés à eux-mêmes et les familles alternatives qu’ils se reconstituent entre pairs ; la façon dont les « restavek[8] » ou autres enfants domestiques voire esclaves établissent des liens avec d’autres familles ; ou bien la manière dont des enfants enlevés à leurs familles, déplacés et adoptés en situation de guerre ou d’inégalités économiques et raciales élaborent des liens fantasmatiques ou réels avec leurs familles biologiques et leurs familles d’accueil… Dans un univers francophone postcolonial aux frontières redéfinies et aux rapports de force rebattus mais dont la violence ne s’efface pas, que deviennent les symboles qu’incarnaient les figures de la Mère et du Père, traditionnellement pensées en termes de pouvoir et de dépendance mais aussi d’impuissance et de faillite ? Si la profonde diversité des espaces francophones empêche tout arasement de leurs différences, ils ont toutefois en commun le fait d’avoir conféré une importante charge politique à la représentation des rôles parentaux, pris entre soumission à l’ordre colonial et domination intrafamiliale surtout pour les pères, ou bien, pour les mères, assujetties à une oppression patriarcale dédoublée, ou encore résistantes et « potomitan » du fragile édifice familial.

Est-ce toujours le cas ? « L’oppression [patriarcale] instinctive, intellectuelle et sociale[9] » s’est-elle adoucie ou au contraire s’est-elle renforcée ? La multiplication des figures de mères absentes, en fuite, alors que ces manquements caractérisaient majoritairement les pères, est-elle le signe que la dépendance s’est inversée, a cessé d’exister ou bien au contraire est restée en l’état ? Une émancipation des lois familiales apparaît-elle au sein de la représentation littéraire, permettant de redéfinir les normes de genres et les significations du pouvoir, mais aussi d’intégrer « l’Œdipe noir » (Segato), c’est-à-dire de faire émerger au sein du texte littéraire en français des modalités relationnelles étrangères aux normes interprétatives occidentales ?

Mais parle-t-on de la même chose lorsqu’on évoque la notion de famille en fonction des zones francophones que l’on prend en considération ? Comment concilier en effet ce qu’en 1981, dans Le Discours antillais, Édouard Glissant nommait une volonté d’anti-famille, et une anti-généalogie dans les zones postesclavagistes, avec la question du legs, de l’héritage, de la transmission et du lien qu’évoque l’idée de famille dans d’autres imaginaires et univers francophones ? Qui plus est, peut-on encore garder de la famille une définition univoque liée à des relations biologiques — et de préférence affectives — à l’époque immédiatement contemporaine où de plus en plus de situations d’exclusion ou de migrations contraintes conduisent les individus à s’arracher les uns aux autres, à se perdre, à faire le deuil du noyau familial pour reconstituer des fraternités ou des sororités d’élection, des solidarités alternatives indépendantes de l’âge, du genre, de la couleur, de l’univers culturel et social d’appartenance ?

Les travaux sur les relations familiales laissent apparaître le plus souvent des dysfonctionnements mais ne pourrait-il y en avoir certaines qui existent en littérature par leur bonheur et qui fassent le bonheur de la littérature ? Et de quelle littérature parlons-nous ? A côté de la littérature « classique » et « sérieuse » pour adultes (reconnue par les grandes maisons d’édition et les différents prix littéraires) et de la grande Histoire à laquelle les relations familiales et généalogiques peuvent être liées, il peut exister aussi d’autres formes de littérature, allant de la littérature de jeunesse à la fantasy et à la science-fiction, où les questions de relations familiales peuvent être posées et vécues, fictionnellement parlant, autrement. Existe-t-il, dans un corpus francophone, hors métropole française, des figures idéales de père, de mère ou de familles, biologiques ou d’élection, qui permettraient, dans le cadre de l’appartenance à des sociétés différentes, l’épanouissement de leurs membres, ou bien la famille est-elle condamnée à se faire du mal et à se déchirer, dans tous les types de littérature cités ? La dystopie familiale est-elle inévitable ? Quelles en seraient les conséquences ? Quelles en seraient les fonctions et les significations symboliques, affectives, poétiques, politiques, réactualisées dans un contexte postcolonial immédiatement contemporain ?

Les auteures de l’ouvrage Relations familiales dans les littératures française et francophones des 20ème et 21ème siècle mentionnent enfin des écrivain.e.s qui essaient, dans leurs œuvres, de rendre compte de leurs parents célèbres ou de faire leurs « comptes » avec eux. Est-ce toujours le cas depuis 2000 ? Enfin, les figures tutélaires de la littérature, les pères fondateurs de textes que l’on aime à qualifier, à l’anglaise, de « séminaux », les généalogies littéraires féminines, ou encore la « fratrie-monde »[10] ou la « famille-monde »[11] d’écrivain.es et d’artistes si fréquemment convoquées par les auteur.es francophones rejouent-ils, de manière métatextuelle, des conflits de pouvoir et de légitimité auxquels la francophonie littéraire est si souvent en butte[12], ou bien permettent-ils de les dépasser et de s’en affranchir ?

Ce numéro de la revue TrOPICS a donc pour objectif de faire le point sur les continuités ou sur les ruptures par rapport au 20ème siècle en matière de redéfinition et de traitement des relations familiales dans les œuvres francophones du 21ème siècle.

Les propositions (sous la forme d’un résumé autour de 800 mots, accompagné d’une notice biobibliographique autour de 200 mots) sont attendues pour le 30 avril 2023, simultanément aux deux adresses suivantes : marc.arino@univ-reunion.fr et valerie.magdelaine@univ-reunion.fr

Calendrier prévisionnel

1) 30 avril 2023 : retour des propositions d’articles 

2) 15 mai 2023 : envoi aux potentiels contributeurs l’avis d’acceptation ou de refus de leurs propositions

3) 10 décembre 2023 : remise des articles (30000 signes +/- 10%) pour évaluation en double aveugle

4) 30 mars 2024 : retour des articles corrigés par les contributeurs en fonction du résultat des évaluations

5) courant 2ème semestre 2024 : publication en ligne du numéro

[1] Murielle Lucie Clément et Sabine van Wesemael (dir.), Relations familiales dans les littératures française et francophones des 20ème et 21ème siècle, Paris, L’Harmattan, 2008.

[2] Ibid., p. 8.

[3] Véronique Bonnet, Jovita Noronha et Françoise Simonet-Tenant (dir.), « Les liens de famille dans la littérature, 1950-2010 (Laços de família na Literatura de 1950 a 2015) », IpotesiRevista de Estudos literários, Universidade Federal de Juiz de Fora, volume 20, n° 2, 2016, https://periodicos.ufjf.br/index.php/ipotesi/issue/view/816

[4] Voir par exemple Marianne Hirsch, The Mother/Daughter Plot: Narrative, Psychoanalysis, Feminism, Bloomington, Indiana University Press, 1989 ; Loic Bourdeau (dir.) ; Horrible Mothers: Representations Across Francophone North America, University of Nebraska Press, 2019 ou, sur des cas plus particuliers et parmi de nombreux autres articles : Eloïse A. Brière, « Le retour des mères dévorantes », Notre librairie, no 117, avril-juin 1994, p. 66-71 ; Mary Jean Green, « Portraits grotesques de la mère : Marie-Claire Blais et Calixthe Beyala », in Jean Cléo Godin (dir.), Nouvelles écritures francophones. Vers un nouveau baroque ? Presses de l’Université de Montréal, 2001, p. 383-395 ; Alison Rice, “Intimate Otherness: Mother-Daughter Relationships in Ananda Devi and Nathacha Appanah”, in Véronique Bragard and Srilata Ravi (dir.), Écritures mauriciennes au féminin: Penser l’altérité, Paris, L’Harmattan, 2010, p. 95-110.

[5] Murielle Lucie Clément et Sabine van Wesemael (dir.), op. cit., p. 8.

[6] Ching Selao (dir.), Études françaises, « La figure du père dans les littératures francophones », vol. 52, n°1, 2016 ; Lori Saint-Martin, Au-delà du nom. La question du père dans la littérature québécoise actuelle, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Nouvelles études québécoises », 2010 ; François Ouellet, Passer au rang de père. Identité sociohistorique et littéraire au Québec, Montréal, Éditions Nota bene, 2013 ; Patricia Smart : Écrire dans la maison du père. L’émergence du féminin dans la tradition littéraire du Québec, [1988], Montréal, XYZ, 2003 ; Charles Bonn, « Le tragique de l’émergence littéraire maghrébine entre deux langues, ou le roman familial », Nouvelles Études Francophones vol. 22, n° 1, 2007, p.  11–22 ; Farid Laroussi, « Pères sans histoire : la Loi de la fiction romanesque francophone au Maghreb », Nouvelles Études Francophones, vol. 31, n°2, 2016, p. 110-124.

[7] Rita Laura Segato, L’Œdipe noir. Des nourrices et des mères. Paris, Petite bibliothèque Payot, 2014.

[8] En Haïti, enfants défavorisés placés en « domesticité » dans d’autres familles ou au sein d’une parentèle élargie qui exploitent leur force de travail.

[9] Murielle Lucie Clément et Sabine van Wesemael, op. cit., p. 10.

[10] Yolaine Parisot, « Sous les yeux du père, lire le Cahier comme une proposition de retour sur l’énigme “Laferrière” » in Ching Selao, op. cit., p. 91–106.

[11] Ching Selao, op. cit., p. 14.

[12] Françoise Lionnet, « Littérature-monde, francophonie et ironie : modèles de violence et violence des modèles », Écritures féminines et dialogues critiques. Subjectivité, genre et ironie. Trou d’eau douce, L’Atelier d’écriture, 2012, p. 173-204.

1.12 Call for Papers Reclaiming Spaces: Spatiality and the (Re)occupation of Spaces in the French and Francophone World

7-8 September 2023 (London & Hybrid)

* For the pdf version, please click here: ASMCF 2023 – Call for papers_Appel à communications

*Version en français ci-dessous

The 2023 ASMCF annual conference will seek to explore the concept of spatiality: the physical and social dimensions of space and how they shape our experiences, identities, and cultures. The theme builds on last year’s conference on “presence, absence, hybridity”  and interrogates the occupation of spaces as a means to understand modern and contemporary French and Francophone cultures and identities. This is of particular importance at a time when people are (re)occupying spaces that had been restricted during the COVID-19 pandemic and reflecting on the new relation to space brought about by this crisis.

To mark this reoccupation of spaces and the first in-person conference since the pandemic, the 2023 conference will take place in London – a hub of Anglo-French relations. For centuries, London has been a haven of revolutionary émigrés and governments in exile and the site of a thriving francophone community. Drawing on the lessons learned during the COVID-19 pandemic, especially with regard to accessibility and environmental impact, hybrid modes of participation will also be possible.

Henri Lefebvre notes that “[e]very social space is the outcome of a process with many aspects and many contributing currents, signifying and non-signifying, perceived and directly experienced, practical and theoretical. In short, every social space has a history.” Space is therefore not only socially constructed, but it is also a relational category, capable of shaping beings and identities through the notions of mobility, belonging and place. While this has been evident in many domains of French and Francophone Studies (post-colonial studies and International Relations, for example), the restrictions imposed by the COVID-19 pandemic could lead the whole community into a reflection on the meaning of space and the different ways of occupying it, especially for those who had to engage with new modes of teaching and accessing primary materials. Teaching without a classroom and researching without a library, for example, have rendered space a central theme for French and Francophone Studies. Conversely, the pandemic has shed light on different spatialities (peoples in occupied territories, for example, have been in lockdown since long before 2020). The conference will therefore examine the multiple ways in which meaning is attributed to the notion of “spatiality”, as well as the pertinence of a separation between “central” and “marginal” or “peripheral” spatialities. We therefore invite contributions relating to, but not limited to the following topics:

  • Occupying and defining hubs: Centre vs. periphery in synchronic and diachronic perspectives​.
  • Ecocriticism: landscapes and their construction, alienation from natural spaces, lived spaces, ecospatial imaginations, urban and rural spaces.
  • Occupying spaces, occupying places of power:
  • Activism and embodied politics: how can we better understand the interplay between activism and the occupation of urban and rural spaces?
  • Reclaiming places and spaces: migration, minorities, space and spatiality, producing inclusive spaces, ​evolution of ideologies of inclusion/ exclusion, spatial assimilation and residential segregation and gentrification.
  • Contested spaces: transnational and regional identities in the French and Francophone world, reclaiming territories and the past.
  • Spaces of cultural exchange and artistic effervescence throughout history
  • Space in film studies: making and occupying spaces​ and places in cinema, reclaiming cinematographic spaces.
  • Virtual spaces: reality, virtual reality and digital cultures redefining space.
  •  

We would welcome proposals for these and other topics post-1789 (in history, literary, cultural and post-colonial studies, architecture, film and media studies, and the political and social sciences) relevant to the theme of spatiality and occupying spaces. Contributions can be in either French or English. Contributions from postgraduate students are especially welcome.

The Association encourages proposals for complete panels (of 3 or 4 speakers). These should include the names, affiliation and e-mail addresses of all speakers. One individual involved should be clearly designated as the proposer with overall responsibility for the proposed session. As well as a 250-300- word abstract for each speaker, proposals should contain a 300-word outline of the rationale for the proposed panel.

Please send abstracts (250-300 words) for panels or individual papers by 31 March 2023 by e-mail to the conference support officers, Sara Mechkarini and Julia Ribeiro Thomaz on espaces2023asmcf@gmail.com.

The ASMCF is delighted to offer a Postgraduate Essay Prize for the best paper given at the annual conference. Postgraduate presenters are invited to write up their presentation in article form for consideration, due 8 weeks after the conference closes. The prize consists of a £100 cheque and an invitation to submit the winning paper to the Association’s journal, Modern & Contemporary France. All articles submitted to the journal go through the full peer-review process. For more information, please contact the Prizes Officer, Jamie Steele, at j.steele@bathspa.ac.uk.

Appel à communications

Conférence annuelle ASMCF 2023

Récupération des espaces : spatialité et (re)occupation d’espaces en France et dans le monde francophone

7-8 septembre 2023 (Londres et hybride)

La conférence annuelle de l’ASMCF 2023 cherchera à explorer le concept de spatialité : les dimensions physique et sociale de l’espace et comment elles façonnent nos expériences, nos identités et nos cultures. Ce thème s’appuie sur la conférence de l’année dernière autour de « présence, absence, hybridité » et s’interroge sur l’occupation des espaces pour comprendre les cultures et identités françaises et francophones modernes et contemporaines. Cela est particulièrement pertinent à un moment où les gens réoccupent des espaces qui ont été restreints pendant la pandémie de COVID-19 et réfléchissent à la nouvelle relation à l’espace engendrée par cette crise.

Pour marquer cette réoccupation des espaces et la première conférence en format présentiel depuis la pandémie, la conférence 2023 aura lieu à Londres, centre des relations anglo-françaises. Depuis plusieurs siècles, Londres est un havre d’émigrés révolutionnaires et de gouvernements en exil, ainsi que le site d’une communauté francophone florissante. Prenant en considération les leçons apprises pendant la pandémie de COVID-19, en particulier en ce qui concerne l’accessibilité et l’impact environnemental, des modes de participation hybrides seront également possibles.

Henri Lefebvre affirme que « tout espace social résulte d’un processus à multiples aspects et mouvements : signifiant et non-signifiant, perçu et vécu, pratique et théorique. Bref, tout espace social a une histoire ». L’espace n’est donc pas seulement construit socialement, mais il est également une catégorie relationnelle, capable de façonner les individus et les identités à travers les notions de mobilité, d’appartenance et de place. Bien que cela soit évident dans de nombreux domaines des études françaises et francophones (études postcoloniales et relations internationales, par exemple), les restrictions imposées par la pandémie de COVID-19 pourraient inciter une réflexion sur le sens de l’espace et les différentes façons de l’occuper, notamment pour ceux qui ont dû s’adapter à de nouveaux modes d’enseignement et d’accès aux sources. L’enseignement à distance et la recherche privée d’accès aux archives et bibliothèques, par exemple, font de l’espace un thème central pour les études françaises et francophones. À l’inverse, la pandémie a mis en évidence différentes spatialités (les peuples dans les territoires occupés, par exemple, connaissent le confinement depuis longtemps avant 2020). La conférence examinera donc les nombreuses manières dont le concept de « spatialité » est interprété, ainsi que la pertinence de distinguer entre les spatialités « centrales » et « marginales » ou « périphériques ». Nous invitons donc les contributions liées, mais pas limitées, aux thèmes suivants :

  • Occupation et définition des espaces dits centraux : centre vs périphérie dans les perspectives synchrones et diachrones.
  • Écocritique : paysages et leur construction, aliénation des espaces naturels, espaces vécus, imaginations écospatiales, espaces urbains et ruraux.
  • Occupation des espaces et des centres de pouvoir.
  • Activisme et politique incarnée : comment mieux comprendre l’interaction entre l’activisme et l’occupation des espaces urbains et ruraux ?
  • Reprise des lieux et des espaces : migration, minorités, espace et spatialité, création d’espaces inclusifs, évolution des idéologies d’inclusion/exclusion, assimilation spatiale et ségrégation résidentielle et gentrification.
  • Espaces contestés : identités transnationales et régionales en France et dans le monde francophone, réappropriation des territoires et du passé.
  • Espaces d’échange culturel et effervescence artistique dans l’histoire.
  • Espace dans les études cinématographiques : création et occupation d’espaces et de lieux au cinéma, reprise des espaces cinématographiques.
  • Espaces virtuels : réalité, réalité virtuelle et cultures numériques redéfinissant l’espace.

Nous vous invitons à soumettre vos propositions de communications s’inscrivant dans cette thématique et portant sur la France et la Francophonie post-1789. Les domaines d’intérêt de l’Association relèvent des études littéraires et artistiques, études culturelles, études postcoloniales, du cinéma et des études des médias, des sciences politiques et sociales. Les communications pourront se faire en anglais ou en français. Nous encourageons particulièrement les propositions des étudiants en thèse ou en master.

Nous vous encourageons à soumettre des propositions de tables rondes complètes (de trois ou quatre intervenant.e.s). Veuillez accompagner vos propositions des noms et des coordonnées (institution, adresse électronique) de tou.te.s les intervenant.e.s ainsi que de la personne responsable de la table ronde. Les propositions seront également accompagnées des résumés de chaque intervention (250-300 mots par communication), et d’un paragraphe (300 mots) résumant les objectifs du panel proposé.

Veuillez soumettre vos propositions de panel ou vos propositions de communications individuelles (250-300 mots env.) à Sara Mechkarini et Julia Ribeiro Thomaz à espaces2023asmcf@gmail.com avant le 31 mars 2023.

L’ ASMCF a le plaisir d’offrir le Postgraduate Essay Prize pour la meilleure communication donnée lors de son congrès annuel. Les étudiants de master ou de doctorat sont invités à rédiger leur communication sous forme d’article et de le soumettre dans un délai de huit semaines après la clôture du congrès. Le.la lauréat.e reçoit un chèque de 100GBP ainsi qu’une invitation à publier l’article dans la revue de l’association Modern and Contemporary France où l’article passe par une évaluation à l’aveugle par les pairs. Tout article soumis à la revue est sujet à une évaluation à l’aveugle. Pour de plus amples informations veuillez contacter Jamie Steele, le responsable des prix de l’Association : j.steele@bathspa.ac.uk.

 

1.13 Des enfances créoles : écrire (pour) l’enfance dans les littératures caribéennes (Lyon)

Date de tombée (deadline) : 25 Mars 2023

À : Université Lyon 3 Jean Moulin

Appel à communications

 « Des enfances créoles : écrire (pour) l’enfance dans les littératures caribéennes »

16 et 17 juin 2023, Université Lyon 3 Jean Moulin, 15 quai Claude Bernard.

C’est vrai, l’enfance est un mythe, une fabrication sénile des adultes.
Maryse Condé, Histoire de la femme cannibale (2003)


         Dans le cadre de ses rencontres annuelles, l’association CARACOL (Observatoire des littératures caribéennes) organise les 16 et 17 juin 2023 un colloque sur les écritures de et pour l’enfance dans les littératures caribéennes. L’événement invite à questionner à la fois les usages littéraires de l’enfance (la littérature sur l’enfance) et les littératures dites “jeunesse” (la littérature pour les enfants) dans l’archipel caribéen. Il s’agira ainsi de discuter les représentations, enjeux et emplois du personnage enfantin dans les textes, que ceux-ci soient à destination d’un lectorat adulte ou d’un jeune public.


Argumentaire


         Analysant la vie psychique du sujet antillais, le psychiatre Frantz Fanon écrivait en 1952 : « On dit que le Noir aime les palabres ; et quand pour ma part je prononce “palabres”, je vois un groupe d’enfants jubilant, lançant vers le monde des appels inexpressifs, des raucités ; des enfants en plein jeu, dans la mesure où le jeu peut être conçu comme initiation à la vie. Le Noir aime les palabres et le chemin n’est pas long qui conduit à cette nouvelle proposition : le Noir n’est qu’un enfant. » Cette infantilisation, que le penseur martiniquais évoquait en termes raciaux, se traduit également dans l’histoire de l’archipel caribéen et, plus généralement, des Amériques colonisées. Lorsque la dialectique colonisateur/colonisé se calque sur une dialectique adulte/enfant, les populations colonisées et racisées sont pensées, présentées et gouvernées comme des mineurs politiques. Historiquement tenues pour inférieures et primitives, elles auraient besoin d’un tuteur pour les élever, les éduquer, les édifier. Ainsi, dans une réponse au fameux Qu’est-ce que les Lumières ? d’Emmanuel Kant, texte au sein duquel le philosophe allemand soutenait que l’humanité doit sortir de l’état de minorité ou de tutelle (unmündigkeit) pour tendre à la majorité, à l’émancipation individuelle et à l’autonomie, Enrique Dussel se demandait en 1992 si « un Africain en Afrique, un esclave aux Etats-Unis […], un indigène du Mexique ou, plus tard, un métis latino-américain doivent être considérés dans cet état d’immaturité coupable » (p. 14). Avec les classes populaires, les femmes et les enfants, les populations colonisées et racisées des Amériques tomberaient sous le coup du paternalisme et de l’infantilisation. À l’inverse, tous les mineurs ne bénéficient pas de la même manière du privilège de l’innocence en contexte colonial ou postcolonial. Pour Britt Bennett, aux yeux des institutions policières et judiciaires nord-américaines, « les enfants noirs ne sont pas vraiment des enfants » (2018, p.29), tandis que Fatima Ouassak parle d’un « processus de désenfantisation » des mineurs appartenant à des « groupes discriminés » (2020, p.15). 

         Cette grammaire qui tantôt infantilise, tantôt désenfantise constitua une pierre angulaire de l’édifice colonial. Elle contribua aussi à faire de l’enfant (réel ou symbolique) un sujet de choix pour les littératures postcoloniales (Wallace, 1994). Dans son travail sur « Le récit d’enfance aux Antilles » (2016), Ariste Chryslin Kondo remarque par exemple que la plupart des auteurs les mieux connus des Caraïbes francophones se sont prêtés à l’exercice du récit d’enfance : Raphaël Confiant et son Ravines du devant-jour (1993), Patrick Chamoiseau dans sa trilogie Une enfance créole (1996) ou encore Dany Laferrière avec son Odeur du café (1991). Cette manière de raconter les réalités caribéennes à hauteur d’enfant (ou d’adolescent·e) n’est d’ailleurs pas invalidée par les productions non-francophones de l’archipel, en témoignent les travaux de Zoé Valdès et Karla Suarez (Cuba), Georges Lamming (Barbade), Edwidge Danticat (Haïti), Junot Diaz (République Dominicaine) ou encore Erna Brodber (Jamaïque). D’œuvre en œuvre, c’est à la fois l’enfance en tant que concept et l’enfant en tant que focale qui se trouve interrogés par l’écriture fictionnelle ou autoréférentielle. En d’autres termes, l’écriture caribéenne de l’enfance sonde à la fois le devenir du concept en situation d’extrême violence et la mise en scène de cette violence par le prisme d’un regard enfantin. Il faut, enfin, ajouter à ces explorations le riche panorama des littératures jeunesse de l’archipel, qui s’adressent à l’enfant comme à un lecteur et interrogent de manière multiscalaire son statut de « minorité ». Ce sont les enjeux littéraires, politiques et théoriques de cette mise en scène de l’« enfance créole » (Chamoiseau, 1996) que ce colloque invite à explorer.

Les propositions de communication sont invitées à explorer les axes suivants, dont la liste, loin d’être exhaustive, pourra être complétée par d’autres pistes de lecture. Les communications portant sur les littératures caribéennes non-francophones sont particulièrement bienvenues. 


Axe 1 : Le genre du récit d’enfance dans les Caraïbes

         Pour le domaine francophone, tandis qu’Aimé Césaire publie Le Discours sur le colonialisme en 1950 et que Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon paraît en 1952, les années 1950 voient s’épanouir, avec les luttes d’indépendances, un nombre important de récits d’enfance à la première personne. Ces récits racontent l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte de celles et de ceux « à qui on a inculqué », selon les mots de Césaire, « la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement » (1950, p.13).  Ces textes témoignent de ce que signifie être un enfant et un sujet colonisé : la pauvreté, la soumission, les humiliations, l’école coloniale, la rupture avec le milieu d’origine, la prise de conscience de l’injustice et de l’exploitation, et parfois l’éveil d’une révolte, « une rage de se sentir petit » pour reprendre l’expression de Frantz Fanon (1952, p.40). Il convient dès lors d’interroger à la fois cette urgence à dire les enfances caribéennes et ses prolongements contemporains, notamment dans des contextes diasporiques et postcoloniaux plus récents. L’enfant caribéen est-il un jeune sujet comme les autres ? De quelle fonction collective se chargent ces nombreux récits, notamment pour tracer les frontières et la place de l’espace littéraire caribéen au sein de la « République mondiale des Lettres » (Casanova, 1999) ? Les propositions pourront également porter sur les récits d’enfance au féminin (voir par exemple Condé, 1999 ; Evaristo, 2017 ; Kempadoo, 2004 ; Kincaid, 1985 ; Pineau, 1996) et sur l’expérience spécifique du personnage de la petite fille aux prises avec le poids d’une éducation genrée ou soumise à une responsabilisation et une sexualisation précoces. Les petites filles goûtent-elles aussi aux merveilles de l’enfance évoquées par Patrick Chamoiseau, ou encore José Lins do Rego (1932), à cette   « liberté ensoleillée » dont parle Joseph Zobel dans La Rue Cases-Nègres (1950, p.21) ? Sont-elles, elles aussi, des enfants comme les autres ? D’autre part, les textes des autrices caribéennes sont particulièrement marqués par des récits de relations mère-fille conflictuelles ou destructrices (Alexander, 2001, Rody, 2001, D’Orlando, 2022). Les communications pourront donc aborder la question de l’enfance sous le prisme de la filiation difficile, traumatique ou empêchée, et de ces motifs récurrents dans la littérature caribéenne féminine (enfanter, materner, éduquer).


Axe 2 : La littérature jeunesse dans les Caraïbes

         Comme l’analysent notamment Véronique Bonnet (2017, 2021) et Pauline Franchini (2018, 2020, 2021), un grand nombre d’auteurs et autrices de la Caraïbe ont écrit pour l’enfance en plus de leur production romanesque pour adultes, dans un geste que Johanne Prud’homme décrit comme participant d’une « stratégie de transdestination » (Prud’homme, 2021). L’univers des fictions pour adultes de ces auteurs et autrices qui écrivent pour les deux publics est souvent sombre et violent, donnant à voir les différentes formes de dominations historiques et contemporaines, et en particulier les violences faites aux enfants. Or, leurs thèmes de prédilection – l’esclavage, le racisme, la pauvreté, l’exil, l’exclusion sociale, l’intersectionnalité des systèmes d’oppression – se retrouvent dans leurs ouvrages pour les plus petits. Tout l’enjeu est alors de trouver une voix pour parler de ces sujets graves et parfois controversés à hauteur d’enfant. Quelles transformations affectent l’écriture pour la jeunesse ? La représentation des violences sociales, racistes et sexistes, qui caractérise l’œuvre pour adultes, se trouve-t-elle assumée, édulcorée ou évacuée dans leurs écrits pour la jeunesse ? Peut-on reconnaître un style, une « plume », des motifs de prédilection, voire repérer des phénomènes d’auto-réécriture en version enfantine ? Cette littérature de jeunesse constitue-t-elle une version « miniature » de la littérature postcoloniale des adultes ? Quels sont les jeux d’intertextualité avec la « grande » littérature ? Comment s’opère la transmission de l’histoire, de la culture et de la mémoire des minorités dans les albums illustrés, romans et recueils de contes contemporains ? L’un des objectifs du colloque est de se demander si l’on peut parler d’une littérature de jeunesse postcoloniale, à qui elle s’adresse, selon quels procédés et dans quels buts. Dans cette optique, il sera précieux d’examiner les processus de minoration ou de légitimation à l’œuvre lorsqu’un·e écrivain·e qui s’inscrit dans le champ des études postcoloniales ou des littératures marginales écrit dans un genre littéraire ou un secteur éditorial considéré comme mineur, la littérature de jeunesse. 


Axe 3 : Obéissances et résistances du personnage enfantin

         Dans de nombreux textes, le personnage enfantin est envisagé au sein d’une dialectique domination/émancipation, dans laquelle il incarne tantôt une liberté bientôt contrainte, tantôt une résistance active face aux dynamiques d’acculturation. Pour le formuler autrement, le personnage enfantin peut tour à tour servir d’incarnation de la soumission face à la Mère-Patrie coloniale ou d’allégorie des quêtes d’indépendances. Ainsi, dans sa pièce Un niño azul para esa sombra (1958), l’écrivain portoricain René Marqués met en scène la douloureuse quête d’indépendance de son jeune héros Michelín, pris dans un conflit ouvert et insoluble entre ses deux parents, et dont l’impossible émancipation reflète la situation socio-politique de Porto-Rico. À l’inverse, le jeune personnage incarne ailleurs la soumission forcée aux valeurs coloniales. Il apparaît alors comme un sujet libre, une matière originelle qu’une éducation coercitive (soutenue tantôt par l’école, tantôt par la famille) finira bientôt par contraindre et domestiquer. Il en va ainsi pour le jeune garçon du poème « Hoquets » de Léon-Gontran Damas (1937), encouragé à devenir un fils « très bonnes manières », évitant la compagnie des enfants non-baptisés et préférant sa « leçon de vi-o-lon » au plaisir du banjo (Damas, 1937) ou pour la petite fille qui, dans la nouvelle « Girl » de Jamaica Kincaid, découvre comment tenir son corps et sa maison afin de ne jamais passer pour « la trainée » que sa mère la soupçonne d’être (Kincaid, 1983). Les communications pourront ainsi interroger cette tension entre liberté et soumission de l’enfant, notamment en analysant certains des topoï sur lesquels elle s’appuie (scènes d’école ou, au contraire, de libre déambulation, conflits mère/fil·le·s, expression lyrique d’une nostalgie face à la liberté perdue, etc.).
Dans certains contextes, le personnage enfantin incarne également une force de subversion face à l’oppression des puissants. Les contes caribéens issus de la tradition orale trouvent leur origine dans la pratique de la veillée de contes à l’époque de l’esclavage, véritable stratégie de résistance, moyen d’évasion ou de marronnage par l’imaginaire (Chamoiseau, Confiant, 1999). Ils mettent en scène des personnages de tricksters ou de « décepteurs » (Maximin, 1991, p.22) tels que Ti-Jean ou Compère Lapin, caractérisés par la malice, la débrouillardise, la friponnerie et la subversion. Leur ruse passe souvent par une virtuosité à manier le langage pour tromper et ridiculiser leur ennemi, entre quiproquos, double-sens, plaisanteries et mensonges. Leur rire est libérateur : c’est la victoire de l’enfant rusé sur le maître de plantation, du singe agile et moqueur sur l’éléphant balourd, du faible sur le fort, du petit sur le grand. Que reste-t-il de l’énergie et des transgressions du petit farceur des contes dans les textes contemporains (figures d’enfants vauriens, filous, impertinents, désobéissants qui bousculent l’ordre établi) ? Dans quelle mesure les codes narratifs et poétiques du conte (oralité, usages de l’humour…) sont-ils réactivés dans les récits sur l’enfance et les récits adressés aux enfants ?


Axe 4 : L’enfance maltraitée

         Maltraités, violentés, abusés, parfois assassinés, de nombreux jeunes personnages se trouvent soumis aux formes les plus extrêmes (et, donc, les plus manifestes) de domination (Franchini, 2018). Exposés à l’atteinte incestueuse par des adultes prédateurs, des proches aveugles ou des témoins silencieux (Cage-Florentiny, 1998 ; Mootoo, 1996 ; Pineau, 1995), à la brutalité d’un parent cruel et tout-puissant ou à l’indifférence d’un système (plantationnaire et/ou colonial) pour qui ils sont tantôt des parasites, tantôt une simple main-d’œuvre (Gautier, 2010), ces figures enfantines exposent leur vulnérabilité aux lecteur·ice·s qui les observent souffrir. De la même manière que, en contexte colonial, « le couple n’est pas une cellule isolée, une oasis de fraîcheur et d’oubli au milieu du monde » (Memmi, 1966, p.9), la scène domestique et familiale n’offre pas toujours l’opportunité de retranchements rassurants et protecteurs. Cet axe invite donc à se pencher sur la figure de l’enfant victime et à interroger quelques usages et fonctions du motif de la souffrance enfantine. Les propositions portant sur des textes antérieurs au XXème siècle seront les bienvenues, notamment celles évoquant les littératures abolitionnistes et la fonction émotionnelle et rhétorique qu’y occupent les violences faites à l’enfant. Les propositions pourront également, à l’inverse, porter sur les représentations de la cruauté enfantine dans les récits. Dans le contexte d’une violence systémique et systématique, soutenue par « la conviction qu’il est acceptable pour un individu plus puissant de contrôler les autres par diverses formes de coercition » (hooks, 2000), le jeune personnage peut également exercer sa propre brutalité sur les plus faibles (plus jeunes ou plus petits, notamment dans le cas des animaux ) révélant la structure enchâssée d’une violence dont il est tantôt la victime, tantôt le participant volontaire. Cet élément permettra d’interroger, enfin, la constitution de l’enfant en sujet politique (Louffok, 2022). 


Axe 5 : Poétique du parler-enfant

         Il conviendra également d’interroger plus longuement les enjeux poétiques, narratifs, linguistiques ou stylistiques de ces différentes représentations. Dès lors que l’écrivain·e est sorti·e de l’enfance, le récit semble devoir se composer, par une série de techniques et de procédés, ce que l’on pourrait nommer un effet-enfant. Il s’agit alors pour les auteur·ice·s de transposer (ou, plutôt, de (re)construire) un parler enfantin qui paraisse à la fois crédible et identifiable. Pour Philippe Lejeune, cette reconstruction ne relève pas de la simple remémoration, mais bien du travail de fabrication d’une « voix enfantine, cela en fonction des effets qu’une telle voix peut produire sur un lecteur plutôt que dans une perspective de fidélité à une énonciation enfantine qui, de toute façon, n’a jamais existé sous cette forme. » (1976, p.3). Or, concernant les textes caribéens, le style enfantin ne se signale pas uniquement par un registre de langue, un usage spécifique de la syntaxe ou quelques particularités lexicales. Il peut également reposer sur une navigation de langue à langue, sur un libre passage entre créoles et langues européennes, voire sur une subversion des langues coloniales. Les propositions portant sur des enjeux plus spécifiquement linguistiques, dans un contexte de diglossie et/ou de multilinguisme, seront donc également les bienvenues. L’association entre langues créoles et langues de l’enfance, qui point notamment dans la tendresse exprimée par Patrick Chamoiseau à l’égard de « la particulière matrice de cette langue étouffée » (1990, p.37), est-elle toujours confirmée par les textes ? Se voit-elle perturbée par des textes plus récents, notamment par les récits de formation diasporiques qui complexifient l’opposition binaire en ajoutant une troisième langue, celle du pays d’origine ?


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Les propositions de communication, d’une longueur de 400 mots maximum, accompagnées d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer à Natacha d’Orlando (natacha.d-orlando@univ-amu.fr ) et Pauline Franchini (pauline.franchini@univ-lyon3.fr)  pour le 25/03/2023 au plus tard. La langue principale du colloque sera le français, mais les communications pourront également être en anglais et en espagnol.
Ce colloque est organisé dans le cadre de l’association CARACOL (Observatoire des littératures caribéennes). Cette association a pour vocation de réunir les doctorant·e·s et jeunes chercheur·e·s qui travaillent autour des littératures de l’espace caribéen (entendu au sens large et incluant les côtes continentales du Brésil, de la Colombie, de la Guyane, etc.), afin de constituer un espace de fédération et d’échange. L’association se propose de stimuler les liens entre ses membres à travers l’organisation de rencontres scientifiques dans le cadre de journées d’études, ou de séminaire. L’association est ouverte à toute personne intéressée par son objet et à toutes les propositions susceptibles de participer au rassemblement et au rayonnement des travaux sur les littératures caribéennes. Plus d’informations sur https://caracol.hypotheses.org/.


Références citées et bibliographie indicative


Alexander Simone A. James, Mother Imagery in the Novels of Afro-Caribbean Women, Columbia, University of Missouri Press, 2001.

Bennett Brit, Je ne sais pas quoi faire des gentils Blancs. Essais, Paris, Éditions Autrement, 2018, trad. : Jean Esch.

Bonnet Véronique, « La littérature de la Caraïbe pour la jeunesse : des histoires à part ou l’histoire à part entière ? », Amnis, n° 16 « Écrire l’histoire pour la jeunesse », sous la direction de Crystel Pinçonnat, 2017, http://journals.openedition.org/amnis/3147.

Bonnet Véronique, « Quand les enfants et les adolescents font le politique : la littérature pour la jeunesse de Maryse Condé », in Kodjo Attikpoé, Anne Schneider (dir.), « Écrire pour tous. Vers l’écrivain total », Revue des Nouvelles Études Francophones, University of Nebraska Press, vol. 3, n° 2, 2021, p. 56-71., p. 87-102.

Brodber Erna, Jane & Louisa Will Soon Come Home, Londres, New Beacon Books, 1980.

Cage-Florentiny, Nicole, C’est vole que je vole, Paimpont, Les Oiseaux de papier, 2006 [1998]. 

Casanova Pascale, La République mondiale des Lettres, Paris, Seuil, coll. « Points », 1999.

Césaire Aimé, Discours sur le colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1950.

Chamoiseau Patrick,  Une enfance créole vol. I : Antan d’enfance, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1990 ; vol.  II : Chemin-d’école (1996) ; vol.  III : À bout d’enfance (2005).

Chamoiseau Patrick, Confiant Raphaël, Lettres créoles. Tracées antillaises et continentales de la littérature, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 1999.

Condé Maryse, Le Coeur à rire et à pleurer :  Contes vrais de mon enfance, Paris, Robert Laffont, coll. « Pocket », 1999. 

Confiant Raphaël, Ravines du devant-jour, Paris, Gallimard, 1993. 

Damas Léon-Gontran, Pigments, Paris, Présence Africaine, 1962 [1937]. 

Danticat Edwidge, Breath, Eyes, Memory, New York, Vintage Books, 1994.

Díaz Junot, The Brief Wondrous Life of Oscar Wao, New-York, Riverhead Books, 2007. 

D’Orlando Natacha, Des apories de la filiation au rêve de l’a-filiation : mauvaises mères, orphelines et nullipares dans les littératures caribéennes féminines, thèse de doctorat sous la direction de Nadia Setti, Université Paris 8, 2022. 

Dussel Enrique, 1492. L’Occultation de l’autre, Paris, Les Éditions Ouvrières, 1992, trad. : Christian Rudel.

Evaristo Conceição, Ponciá Vicêncio, São Paulo, Pallas Editora, 2017.

Fanon Frantz, Peau noire, masques blancs, Paris, Seuil, 1952.

Franchini Pauline, « Drame collectif : l’enfance maltraitée en contexte (post)colonial dans les romans de jeunesse de Maryse Condé et Gisèle Pineau », in Květuše Kunešová, Bochra Charnay, Thierry Charnay (dir.), Malveillance/Maltraitance de l’enfant dans les récits pour jeune public, Hradec Králové, Gaudeamus, 2018, p. 83-96.

Franchini Pauline, « De Ségou à Chiens fous dans la brousse : un exemple d’auto-réécriture en version enfantine chez Maryse Condé », in Marion Mas, Anne-Marie Mercier-Faivre (dir.), Écrire pour la jeunesse et pour les adultes. D’un lectorat à l’autre, Paris, Classiques Garnier, coll. « Rencontres », 2020, p. 163-178.

Franchini Pauline, La Littérature de jeunesse contemporaine des Amériques à la croisée des minorités (Brésil, Caraïbes, États-Unis), thèse de doctorat sous la direction d’Henri Garric, Université de Bourgogne, 2021. 

Gautier Arlette, Les Soeurs de Solitude : Femmes et esclavages aux Antilles du XVIIème au XIXème siècles, Presse Universitaire de Rennes, 2010.

Hardwick, Louise, Childhood, Autobiography and the Francophone Caribbean, Liverpool University Press, 2013.

hooks bell, Feminism is for Everybody : Passionate Politics, Cambridge, South End Press, 2000. 

Kant Emmanuel, Qu’est-ce que les Lumières ?, Paris, Hatier, coll. « Classiques et Cie Philo », 2015 (1784), p. 7-8, trad. : Jean-Michel Muglioni.

Kempadoo Oonya, Buxton Spice, Boston, Beacon Press, 2004. 

Kincaid Jamaica, At the Bottom of the River, Farrar, Straus & Giroux, 1983. 

Kincaid Jamaica, Annie John, New-York, Farrar, Straus & Giroux, 1985. 

Kondo Ariste Chryslin, Le Récit d’enfance aux Antilles, thèse de doctorat sous la direction de Christiane Chaulet Auchour, Université Cergy-Pontoise, 2016. 

Laferrière Dany, L’Odeur du café, Montréal, VLB, 1991. 

Lamming George, In the Castle of my Skin, New-York, Collier, 1953. 

Lejeune Philippe, « Vallès et la voix narrative », Littérature, n° 23, 1976.

Lins do Rego José, Menino de Engenho, Rio de Janeiro, José Olympio, 2018 (1932) ; L’Enfant de la plantation, Paris, Éditions Anacaona, 2013, trad. : Paula Anacaona.

Louffok Lyes, Si les enfants votaient : plaidoyer pour une politique de l’enfance, Paris, Harper Collins, 2022. 

Marqués René, Un niño azul para esa sombra, Río Piedras, P.R, Editorial Cultural, 1970 [1958]. 

Maximin Colette, La Parole aux masques : littérature, oralité et culture populaire dans la Caraïbe anglophone au XXe siècle, Paris, Éditions Caribéennes, 1991.

Memmi Albert, Portrait du colonisé, Paris, J.J. Pauvert, 1966. 

Mootoo Shani, Cereus Blooms at Night, New-York, Grove Press, 1996. 

Onyeoziri-Miller Gloria, Miller Robert (dir.), « Les œuvres “mineures” de Maryse Condé : théâtre, textes pour la jeunesse, essais », Alternative Francophone, vol. 2, n°10, janvier 2022, https://journals.library.ualberta.ca/af/index.php/af/article/view/29432.

Ouassak Fatima, La Puissance des mères : Pour un nouveau sujet révolutionnaire, Paris, La Découverte, 2020.

Pineau Gisèle, L’Espérance-Macadam, Paris, Stock, 1995.

Pineau Gisèle, L’Exil selon Julia, Paris, Le Livre de poche, 1996.

Prud’homme Johanne, « Quand Stanley Péan devient adaptateur de Stanley Péan : stratégies d’écriture et de transdestination », in Kodjo Attikpoé, Anne Schneider (dir.), « Écrire pour tous. Vers l’écrivain total », Revue des Nouvelles Études Francophones, University of Nebraska Press, vol. 3, n° 2, 2021, p. 56-71.

Rody Caroline, The Daughter’s Return: African-American and Caribbean Women’s Fictions of History, New York, Oxford University Press, 2001.

Suárez Karla, El hijo del héroe, Barcelone, Editorial Comba, 2017. 

Valdès Zoé, La Habana, mon amour, Barcelone, Editorial Stella Maris, 2015.

Wallace Jo-Ann, “The ‘child’ in post-colonial theory”, in Alan Lawson, Chris Tiffin (dir.), De-scribing Empire : Post-colonialism and Theory, Londres, Routledge, 1994, pp.183-196.      

Zobel Joseph, La Rue Cases-Nègres, Paris, Présence Africaine, 1950.

 

1.14 Kateb Yacine : la rencontre !

Xe Forum international autour de Kateb Yacine

*  *  *

SUMMARY

Toutes les rencontres, qu’elles soient de nature livresque ou réelle, auront été pour Kateb Yacine l’occasion de rompre avec l’apparente platitude du monde dans une entreprise qui en dit long sur cette riche diversité qui n’infirme en rien l’unité du réel. Pourtant, toute rencontre est comme porteuse d’un leurre, de l’illusion d’une découverte inouïe, là où elle n’est qu’illustration du caractère pérenne des choses. Il s’agira de répertorier, d’interroger les diverses formes que la rencontre prend dans le cheminement de Kateb Yacine.

ANNOUNCEMENT

Kateb Yacine : la rencontre !

Xe Forum international autour de Kateb Yacine à Guelma (Algérie), 27-28-29 octobre 2023

Présentation

Association Promotion Touristique et Action culturelle à Guelma (APTAC) organise en association avec la Coordination Internationale des Recherches et Etudes Brachylogiques (CIREB-Paris) / Brachylogia-Algérie, sous le haut patronage du Ministère de la Culture.

Argumentaire

Une poétique de la rencontre chez Kateb Yacine demande à être élaborée. Elle s’appuierait sur les diverses expressions de ce motif dans l’étendue de leurs variations et dans l’identité de leurs significations.

Dans l’univers de Kateb Yacine, la rencontre se décline sous maintes formes. Elle peut le mener vers d’autres sphères littéraires, vers d’autres genres, vers des personnes ou des personnages mi-sages mi-fous, vers d’autres visages. La rencontre est toujours une propension vers l’altérité entendue comme reconfiguration du même. C’est dire que, sous la plume de Kateb Yacine, la rencontre comporte toujours un coefficient de réminiscence, de retour du même et donc de reconnaissance. La rencontre nous métamorphose en nous-mêmes, dans l’indéniable parenté entre ipséité et altérité dont chaque rencontre est la confirmation. L’oxymore qui préside à cette proximité entre la chose et ce qui, en tous points, a l’air d’être sa négation est de nature poétique. Nous extrapolons – mais à peine – : toutes les rencontres évoquées dans l’œuvre de Kateb Yacine sont d’essence poétique. La rencontre est cet espace où les antonymies s’annihilent et où les dichotomies semblent fraterniser, en vertu des canons poétiques régissant le monde de l’auteur. La délectation, corollaire de toute forme de rencontre s’explique dès lors par la reconnaissance, par la synonymie entre trouvailles et retrouvailles. Poète de la rupture, Kateb Yacine est tout autant poète de la permanence ou mieux encore, poète du battement rupture / continuité que la rencontre exemplifie. Nous sommes dans une perspective où le monde se refait à chaque révélation. La refonte du monde que donne à sentir chaque rencontre est affirmation de sa permanence. Tout semble concourir à exprimer la nature moniste de la rencontre.

Toutes ces rencontres, qu’elles soient de nature livresque ou réelle, auront été pour Kateb Yacine l’occasion de rompre avec l’apparente platitude du monde dans une entreprise qui en dit long sur cette riche diversité qui n’infirme en rien l’unité du réel. Pourtant, toute rencontre est comme porteuse d’un leurre, de l’illusion d’une découverte inouïe, là où elle n’est qu’illustration du caractère pérenne des choses. Il s’agira de répertorier, d’interroger les diverses formes que la rencontre prend dans le cheminement de K. Yacine.

Les initiateurs et organisateurs de cette rencontre, en l’occurrence l’Association Promotion touristique et Action culturelle à Guelma, (APTAC), fondatrice et gestionnaire du forum, et la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université du 8 mai 45 de Guelma, en association avec la Coordination Internationale des Recherches et Etudes Brachylogiques (CIREB-Paris) et sa représentation algérienne Brachylogia-Algérie, donnent au colloque le statut de pilier central du programme du 10ème Forum International Kateb Yacine à Guelma, dans la nouvelle forme qui est la sienne, enrichie de nouvelles ambitions avec le partenariat conclu entre les co-organisateurs : un programme touristique et culturel et une stratégie éditoriale et documentaire réactualisée dans la perspective des nouvelles technologies pour compléter, communiquer et diffuser les composantes du forum. Les travaux du colloque (27-28-29 octobre 2023) et les paragraphes culturels et touristiques seront répartis entre des lieux symboliques et appropriés de la ville de Guelma et ses environs. Une coordination à visée de variété et de complémentarité est à l’étude pour associer le Forum au 5° Congrès Mondial de Brachylogie, programmé à l’Université de Souk-Ahras, à des dates proches de celles du Forum.

Modalités de soumission des propositions

– Un texte de 500 mots sous format Word ;

– L’identité de l’auteur ou des auteurs (le prénom, le nom, le statut et l’institution de rattachement, adresse, E-mail, téléphone) ;

– Durée de la communication : 20 minutes

– Email d’envoi : katebguelma2014@gmail.com

Avant le 15 juin 2023

Calendrier

  • Réception des propositions : avant le 15 juin 2023
  • Notifications de l’acceptation des propositions : 30 juin 2023
  • Envoi d’un premier état du texte de la communication : 20 octobre 2023
  • Déroulement du colloque : 27-28-29 octobre 2023
  • Envoi de la version définitive du texte de la communication : 20 décembre 2023

Publication des actes du colloque (au cours de l’année 2024) : Les articles sélectionnés par le comité scientifique feront l’objet d’une publication conforme aux normes académiques internationales.

Direction du comité d’organisation

  • Ali Abbassi (Président de l’APTAC)

Coordination scientifique

  • Noureddine Bahloul (Coordinateur-responsable de Brachylogia-Algérie) et
  • Mansour M’henni (Président de la CIREB)

Comité scientifique

  • Bonhomme Marc (Professeur émérite, Université de Berne-Suisse)
  • Gontard Marc (Professeur émérite, Université Rennes 2, France)
  • M’henni Mansour (Professeur émérite, Université de Tunis El Manar, Tunisie)
  • Bahloul Noureddine (Université du 8 mai 45 à Guelma, Algérie)
  • Badreddine Ben Henda (Université Tunis El Manar, Tunisie)
  • Ben Saad Nizar (Université de Sousse, Tunisie)
  • Borghol Mohamed Saad (Université de Monastir, Tunisie)
  • Bouguerra Cheddad (Université Mohammed-Chérif Messaadia, Souk/ Ahras, Algérie).
  • Briki Radhouane (Université de Kairouan, Tunisie)
  • Mohamed Chagraoui (Université Tunis El Manar, Tunisie)
  • El Gharbi Jalel (Université de la Manouba, Tunisie)
  • Coulibaly Moussa (Université F.H.B. d’Abidjan, Côte d’Ivoire)
  • Faid Salah (Ecole Normale Boussaada, Algérie).
  • Diouf Baboucar (Université Assane Seck-Ziguinchor, Sénégal)
  • Eyenga Onana Pierre Suzanne (Université de Yaoundé 1, Cameroun)
  • Hamdan Dima (Université Libanaise- Beyrouth, Liban)
  • Messili-Ben Aziza Zouhour (Université de Tunis El Manar, Tunisie)
  • Petrillo Maria Giovanna (Université de Naples « Parthenope », Italie)

Informations diverses

Responsable : Association Promotion touristique et Action culturelle à Guelma, (APTAC)

URL de référence : https://brachycireb.com/

Adresse : Guelma (Algérie)

1.15 CFP—”BEYOND ARRIVAL: PERFORMING INDIANNESS IN THE CARIBBEAN”

We invite proposals for chapters for the edited volume Beyond Arrival: Performing Indianness in the Caribbean. Proposals should include: 1) an abstract of around 400 words that clearly indicates how the proposed essay relates to one or more themes of the volume, and 2) a current C.V. Read below for more details about the project and for details regarding submission.

Between 1838 and 1917, the British transported millions of indentured laborers from Asian colonies to work in agriculture and industry around the world. Most of these were recruited from India. Though guaranteed free passage back to India after ten years of industrial residence in the colonies, the majority instead settled permanently in the places they were sent to work. Today, descendants of these Indian migrants make up significant populations in former sites of indenture around the world, especially in the Caribbean.

While research on the historical motivations and socio-political legacy of Indian indenture has steadily increased in recent decades, surprisingly little of this work has focused on deep analyses of the arts as a critical site for the expression of individual, cultural, national, and transnational identities. As such, Beyond Arrival: Performing Indianness in the Caribbean provides much-needed insight in this regard. The volume will feature a collection of essays on Indian Caribbean music, film, dance, theatre, and visual art that work to describe and critique the place of Indian post-indenture creative expression within the still-creolizing contexts of the Caribbean and its diasporas. Beyond Arrival centers very specifically on the performance of Indianness in foregrounding social, cultural, political, and creative issues surrounding Indian Caribbean identity.

The title of the project is drawn from the opening line of Patricia Mohammed’s essay in this volume. She writes, “Indians have progressed far beyond the nostalgic sentiments of arrival, of newness to a landscape, of that tentative political claim to belonging to a nation.” Here Mohammed laments what she sees as a preoccupation with “Indian arrival” in the Caribbean. For example, Indian Arrival Day is rightly celebrated as a public holiday in Trinidad & Tobago, Guyana, Suriname, and other Caribbean locales. Yet, as Mohammed suggests, this reification of arrival paradoxically reinforces Indianness as foreign, as only having arrived, and therefore excluded from the Caribbean past, present, and future.

With this volume, we want to reevaluate Caribbean creative expression as we also re-vision the Indian post-indenture diaspora as a transnational, archipelagic network of former sites of indenture bound more to one another than to a distant, largely imagined Indian homeland. With this in mind, the volume aims toward critiques of creolization, multiculturalism, and cosmopolitanism—concepts often applied to analyses of Caribbean culture—while in the process affirming that notions of “Indianness” need not be tied to an ambiguous yearning for India but instead are often squarely fixed to diasporic cultural practices.

To be considered for inclusion in the volume, authors should submit chapter proposals no later than 1 April 2023. Once notified of acceptance, authors should submit complete chapter drafts by 1 September 2023. 

Chapter proposals should be emailed to christopherballengee@gmail.com and include 1) an abstract of around 400 words that clearly indicates how the proposed essay relates to one or more themes of the volume, and 2) a current C.V. 

For more information, see https://networks.h-net.org/node/2720/discussions/12287830/call-chapters-beyond-arrival-performing-indianness-caribbean

1.16 Health, Care, and Disability in the Early Modern Francophone World (MLA 2024)

Philadelphia

Organization: MLA

Event: MLA 2024

Categories: Postcolonial, Hispanic & Latino, Comparative, Interdisciplinary, French, Popular Culture, Gender & Sexuality, Women’s Studies, World Literatures, Aesthetics, Anthropology/Sociology, Classical Studies, Cultural Studies, Environmental Studies, Film, TV, & Media, Food Studies, History, Philosophy, African & African Diasporas, Asian & Asian Diasporas, Australian Literature, Canadian Literature, Caribbean & Caribbean Diasporas, Indian Subcontinent, Eastern European, Mediterranean, Middle East, Native American, Scandinavian, Pacific Literature

Event Date: 2024-01-04 to 2024-01-07    Abstract Due: 2023-03-20

 
This non-guaranteed panel invites contributions that explore notions of health, care, and disability in early modern Francophone spaces in various contexts and perspectives. Potential topics might include (but are certainly not limited to): the relation between care, charity, and religion in the early modern; literature featuring characters with disabilities; texts that challenge gendered notions of care; the various ways bodily ability are articulated in different spaces within the early Francophone world. We especially welcome papers engaging with these topics from global and/or intersectional perspectives, as well as those considering diachronic and transtemporal approaches. Please submit abstracts to trutler@psu.edu and alani_hicks-bartlett@brown.edu by Monday, March 20th, 2023.
 
Cette session non garantie invite des propositions de communication qui explorent les notions de santé, de care (soins) et de handicap dans des espaces francophones dans divers contextes et perspectives. Les sujets possibles pourraient inclure (mais ne sont certainement pas limités à) : la relation entre les soins, la charité et la religion aux 17e et 18e siècles ; la littérature qui met en avant des personnages handicapés ; des textes qui remettent en question les notions genrées de soins ; les diverses façons dont les capacités corporelles sont articulées dans différents espaces au sein du monde francophone. Nous accueillons particulièrement les communications traitant de ces sujets dans une perspective globale et/ou intersectionnelle, ainsi que celles qui considèrent des approches diachroniques et transtemporelles. Veuillez soumettre vos propositions de communication à trutler@psu.edu et alani_hicks-bartlett@brown.edu avant le lundi 20 mars 2023.

1.17 Call for Submissions: Moving Publicly, Writing Mobility: Public Transport in African Literatures

Abstract deadline: 17 April 2023

Manuscript deadline: 01 November 2023

Social sciences and the humanities are affected by a mobilities turn that foregrounds the meanings of mobility in social and cultural formations. Mobilities research concentrates on “the study of various complex systems, assemblages and practices of mobility” (Sheller 2014, 45), opposing itself to “sedentarist” theories that “treat […] as normal stability, meaning, and place, and treats as abnormal distance, change, and placelessness” (Sheller and Urry 2006, 208). The mobilities turn is not solely a social sciences phenomenon. As important predecessors such as Clifford’s concept of “dwelling in travel” (1997) show, mobilities research is firmly rooted in the humanities (Merriman 2012, 13–14; Aguiar et al. 2019, 4–5; Merriman and Pearce 2017, 493–494). The “mobility humanities” (Kim et al. 2019, 100) pays attention to the ways in which the meanings of mobility are produced by humanistic production via representation, imagination, and speculation.

This special issue will apply a mobility studies perspective to explore representations of public transport in African literary texts. Literature is an important realm for producing the meanings of public transport as exemplified by the portrayals of the foula-foula in Biyaoula’s L’Impasse, the bush taxi in Rakotoson’s Juillet au pays: Chroniques d’un retour à Madagascar, the bus connecting urban and rural areas in Tagwira’s The Uncertainty of Hope, the railway in Vassanji’s The In-Between World of Vikram Lall and other modes of public transport across the continent in Khumalo’s Dark Continent, My Black Arse. Public transport also plays a pivotal role in literary representations of diasporic spaces: bus stops, the London Underground, and the Paris Metro are sites where narratives unfold or stand metonymically for the space abroad, as in Huchu’s The Maestro, the Magistrate and the Mathematician, Chikwava’s Harare North, Dadié’s Un Nègre à Paris and N’Sondé’s Le Silence des esprits.

While there are some examples of engagement with mobility practices and systems in African literary studies (e.g., Anyinefa 2003; Tunca 2008; Steiner 2014; Upstone 2014; Savonick 2015; Green-Simms 2017; Chidora 2017; Jones 2018; Toivanen 2021a & 2021b; Pfalzgraf 2021), the notion of mobility tends to be equated with migration or to function as a metaphor thereof (Toivanen 2021a, 1–2). From a mobility studies perspective, this is a reductive understanding that erases the holistic, relational and everyday aspects of mobilities. Simone (2004, 118) proposes a broader notion of mobility which goes beyond migration and even physical movement. Mobility in his understanding “is not totally subsumed by these categories; rather it has been appropriated as a multifaceted strategy of urban survival – accumulation but also control” to do justice to the fact that “Africa is a space of intensified movement, of movement in a very broad sense that encompasses migration, displacement and accelerated social mobility.” The focus on African literary portrayals of public transport answers the call for approaches that challenge conceptions of the continent as a passive venue for the mobilities of non-African things and subjects (Mavhunga et al. 2016, 44) and that move beyond what Nyamnjoh (2013, 659) and Matereke (2016, 113) criticise as stereotypical understandings of African people and societies as immobile.

We understand public transport as any form of infrastructure aimed at enabling people’s movement through space. This includes the use of public as well as private, informal transport services such as emergency taxis, combis, bajaj, tro-tro, foula-foula, boda boda, danfo, matatu, etc. While these diverse forms of ‘getting around’ in African urbanities, between rural and urban space, and even across national and continental borders have attracted the attention of the social sciences (e.g., Pirie 1988; Cissokho 2014; Stasik and Klaeger 2018; Stasik and Cissokho 2018; Xiao 2019; Rink 2022), literary scholarship is only beginning to understand their importance in African literature. We seek to address this gap by conceiving of public transport as a literary phenomenon in a twofold sense: as a subject of literature and as a literary practice in itself, i.e., as a space and site where literature ‘happens’ and comes into being. Thus this special issue will be part of a larger effort invested in strengthening the dialogue between mobility studies and literary scholarship and will set out to develop mobility as a category of literary criticism.

We invite articles that address representations of different modes of public transport set in diverse geographical, historical, cultural, linguistic and social contexts on the African continent but also in contemporary African diasporas. The literary representation of public transport is an interesting subject of critical inquiry in the sense that public transport is everyday mobility par excellence and also because it plays such a central role in the production of space, urban space in particular (Jensen 2009, 141). Public transport can be seen as mobile public space that enables ephemeral, embodied encounters between strangers (Tuvikene et al. 2021). As such, the mobile public space of public transport can become a site for producing social relations (Quayson 2018, 115) in terms of transcultural encounters, differentiation, and inclusionary and exclusionary practices (Wilson 2011; Koefoed et al. 2017; Rink 2022). Mobile infrastructures such as bus stations can be spaces of encounter between drivers and passengers (Horta and Malet Calvo 2018) and of informal trade (Stasik and Klaeger 2018). In effect, as Quayson (2018, 115) summarises it, public transport and their infrastructures are chronotopes not only of time and space but also of social relations.

We welcome articles that explore the following questions:

  • How are modes of public transport and mobile infrastructures represented in African and Afrodiasporic literature?
  • What sorts of encounters do scenes of travel by public transport enable? How do these encounters contribute to character and plot construction?
  • What formal functions do portrayals of travel by public transport have; how do public transport mobilities and their infrastructure motivate the literary form? What are the implications of public transport mobility for narration?
  • How do passengers use literature while moving publicly?
  • What is the relationship of the experience of being stuck in traffic to the practices of reading, writing, narration, and literary imagination?
  • How do contemporary representations of public transport differ from earlier, mid-century or colonial representations of ‘getting around’ and moving through public space? For instance, how has the role of the railway changed?
  • How are spaces constructed through portrayals of public transport? How do representations of public transport mediate between the space of the vehicle and the space outside the vehicle?
  • What is the relationship between public transport infrastructure and informal literary practices (incl. the marketing and circulation of self-published material)?
  • How are (informal) economic activities (e.g., kukiya-kiya, débrouillardise, hustling) represented in the context of public transport?

1.18 Appel à contributions  : La poésie en Indochine: De l’Indochine française au Vietnam en guerre (1862-1975)

Date limite d’envoi des propositions : 15 juillet 2023

Argumentaire

  • 1 C’est d’ailleurs l’angle que semble prendre la Nouvelle histoire de l’Indochine française (Joyaux, (…)

L’Indochine, devenue par la suite une série de pays indépendants, Vietnam, Laos et Cambodge, se situe dans un entre-deux peu propice à une définition en termes d’identité nationale ou littéraire : elle apparaît d’emblée comme hybride, ou « mineure », un branchement plus qu’un « territoire » (colonie, ailleurs, lieu exotique), une relation déterritorialisée pour une ancienne charnière géopolitique1. L’Indochine coloniale et française écrase par sa durée les développements plus récents qui viennent nuancer son influence culturelle. En effet, les impérialismes japonais, américains et sino-communistes viennent à tour de rôle bouleverser la relation coloniale classique, et proposer de nouveaux échanges culturels dès 1940, sans parler du cosmopolitisme saïgonais. Coincée entre trois géants culturels, Inde, Chine, Japon, l’Indochine puis le Vietnam sont peu présents en termes de publications, d’analyses critiques ou de traductions en France concernant le champ poétique. Or, l’Indochine poétique mérite un regard neuf, identique à celui qui a été porté sur l’histoire de la période coloniale et de l’affrontement militaire avec les recherches de Pierre Brocheux et Daniel Hemery (1994, 2001).

Organisé par des non-spécialistes, ce numéro spécial sur la poésie en Indochine (1862-1975) part du constat empirique que, d’une manière générale, la littérature indochinoise est peu évoquée en français, et a fortiori la poésie.

La poésie indochinoise, un nouveau champ littéraire ?

Si les colonies d’Indochine française ont déjà été relativement étudiées, les études qui traitent du champ littéraire commencent à dater : les derniers ouvrages consacrés à cette région du monde datent d’il y a plus de vingt ans (Laude, 1990 ; Lombard, 1993 ; Copin, 1996 ; Hue, Copin, Pham Dan, & Meadows, 1999). On peut y trouver des positions théoriques aujourd’hui très discutables : en témoigne la brièveté avec laquelle Bernard Hue, Henri Copin, Pham Dan Binh, Patrick Laude et Patrick Meadows évacuent l’analyse de l’orientalisme par Edward Said (tout à fait absente de l’étude de Copin ou de celle de Patrick Laude), où l’accent mis par Laude (1990) sur une intériorisation assez dépolitisée du rapport à l’altérité, fût-il problématique, dans les poèmes qu’il analyse.

  • 2 Dans le souci de rendre compte du choc émotionnel face à l’étranger en littérature, un certain nomb (…)

La notion qui a servi de fil rouge à ces études du xxe siècle, de Victor Segalen à Tzvetan Todorov, est en effet celle d’exotisme, dont l’étude des aspects les plus problématiques est allée crescendo. Jean-Marc Moura a pu en conclure les débats, en montrant que l’Indochine en poésie paraît plus textuelle que factuelle, soit un ensemble de traits imaginaires choisis par les colons (exotisme simple), mais aussi les autochtones (autoreprésentation, rejet ou construction d’une altérité intrinsèque). L’exotisme indochinois relève ainsi d’un « style de domination politique et fantasmatique européen » (Ducrey, & Moura, 2002), et d’un « usage esthétique » d’un legs culturel, aboutissant à un ensemble de procédés stylistiques2 et de topoi plus ou moins figés.

Le travail de ces prédécesseurs, qui depuis Louis Malleret (1934) ont amplement balisé le terrain de recherches, et la récente mise en ligne par Gallica de revues parues dans les colonies françaises d’Asie ainsi que l’approfondissement bibliographique en cours – par exemple opéré dans les travaux de Gian-Huong Nguyen – appellent aujourd’hui un nouveau regard.

La question posée par Copin au vu du monumental tableau entrepris par Malleret : « Que reste-t-il de cet exotisme littéraire indochinois ? », nous devons nous la poser en particulier pour les œuvres poétiques, en dépassant la notion d’exotisme.

En effet, l’entreprise coloniale européenne en général fait depuis vingt ans l’objet d’une réévaluation à l’aune de prismes moins naïfs – on pense aux travaux sur le roman de Jennifer Yee (2000, 2009, 2018) ou Nathalie Huynh Chau Nguyen (2003), ou bien au concept de transferts culturels appliqué par Michel Espagne à la production littéraire indochinoise (2015). Au-delà des études littéraires, le volume collectif consacré à la colonisation des corps et dirigé par François Guillemot et Agathe Larcher-Goscha (2014) participe de cette exploration neuve, tandis que la question coloniale se trouve à nouveau offerte au grand public, du succès du controversé Sexe, race et colonies (Blanchard, Bancel, Boetsch, Taraud, & Thomas, 2018), à la redécouverte du rock saïgonais des années 1960-70.

La poésie, point aveugle ou genre mineur ?

De plus, la nature proprement poétique de ces poèmes est en partie absente de la plupart des travaux existants, qui concernent principalement le genre du roman – l’approche déjà ancienne de Laude mise à part, qui se concentre sur trois poètes. Les quelques œuvres littéraires célèbres traitant de la période de l’Indochine française relèvent en effet du roman, de La Voie royale d’André Malraux à L’Amant ou Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras en passant par The Quiet American de Graham Greene – et son adaptation cinématographique remarquable (Phillip Noyce, 2001) avec Michael Caine ; le cinéma, plus encore, a été et demeure un lieu d’exploration de cette ère, quoique le grand public n’en perçoive qu’une dimension occidentale univoque. Le cinéma américain a produit de remarquables, et parfois poétiques, visions de la guerre au Vietnam, sans parler du français Pierre Schoendoerffer, toutes marquées par un prisme impérialiste qui les inscrit dans un contexte post-colonial.

Il nous semble au contraire que s’intéresser à la poésie composée et/ou publiée en Indochine française peut s’avérer fructueux, d’une part parce que la cartographie fondatrice, ordonnée par période plutôt que par genre, de Hue, Copin, Pham Dan et Meadows (1999), n’est pas exhaustive – contrairement à celle élaborée par Giang-Huong Nguyen (2018), qui s’étend de 1913 à 1986 et concerne tous les genres mais ne porte que sur les colonisé·es francophones. De plus, au-delà d’études sur auteurs comme celle de Laude (1990), ces textes n’ont guère encore été étudiés en tant que poésie, avec tout ce que suppose de particulier ce travail de la langue ; la comparaison avec ce qu’il advient de la poésie en métropole, entre réformes et bouleversements, n’en serait que d’autant plus intéressante.

D’autre part, se pencher sur la poésie en Indochine française semble à nouveau nécessaire parce que les notions d’exotisme et d’orientalisme liées aux colonies d’Extrême-Orient, et leur influence thématique, sont déjà abordées dans la poésie de la métropole (Yee, 2018), mais moins dans le champ poétique colonial lui-même, dont on peut se demander s’il constitue à l’aune de ces perspectives une source, ou une province paradoxalement reculée.

À ce titre, Rumkini Bhaya Nair (2002) a pu démontrer l’intérêt de prendre en compte des corpus d’auteurs coloniaux considérés comme « mineurs », au sens deleuzien du terme (Deleuze & Guattari, 1975), ou même odieux ; à notre connaissance, cette démarche n’a pas encore été suivie sur le domaine de l’Indochine française poétique.

Enfin, la poésie nous semble capitale, car outre la relative importance numérique de sa production (Laude relève une soixantaine de recueils dans le premier xxe s.), c’est par le versant poétique que les Vietnamien·nes colonisé·es s’emparent de la colonisation française (Nguyen, 2018). Leurs poèmes, témoignant selon Giang-Huong Nguyen d’une « appartenance sociale et politique ambiguë » ajoutent encore aux questions d’hybridation, de transferts culturels et de rapports de force sous-jacents qui traversent toute lecture de la poésie indochinoise.

De nouvelles études et de nouveaux prismes nous semblent donc nécessaires pour mieux percevoir cet « impensé colonial » (Blanchard, Bancel, & Lemaire, 2005 ; Rigouste, 2010) dont on considère ici qu’il commence en 1862 avec la création de la Cochinchine française, et qu’il s’étend jusqu’en 1975, à la défaite du régime sud-vietnamien, qui quoique sorti de la sphère d’influence française directe, permettait encore à une quantité certaine de colons d’y demeurer de façon relativement structurée. Cette période, assez longue, a-t-elle vu l’émergence de « moments indochinois », comme Guillaume Bridet (2014) propose qu’il a pu exister un « moment indien » ?

L’orientation historiographique récente (Wainstock & Miller, 2013) reprenant le point de vue majoritaire au Vietnam de deux guerres liées – contre la France puis les États-Unis –, il semble intéressant d’étendre la période étudiée à ce grand siècle colonial, où une puissance atlantique prend le relais de l’autre.

La possibilité d’une typologie

À première vue, la poésie écrite durant la période coloniale d’Indochine pourrait être classée en cinq grandes catégories hypothétiques :

  • poésie en français des colons (Jules Boissière, Renée Gandolphe de Neuville, Jean Riquebourg, Jeanne Leuba, Alfred Droin…) ;
  • poésie, en français ou en langues asiatiques, des colonisé·es, qui existe de manière indiscutable (Guillemin, 1999 ; Nguyen, 2018) mais se trouve moins connue encore que celles des colons – Moura (1999) les désigne comme reléguées en un « lieu d’oubli » ;
  • poésie destinée à être lue en métropole, composée lors du séjour de poètes métropolitain·nes en Indochine (déjà considérés comme poètes : Paul Claudel, Paul-Jean Toulet, ou amenés à l’être plus tard comme Jean Tardieu…), ainsi que les poèmes composés par des voyageur·euses connu·es (Guilleré, Roland Dorgelès) ou non (Jean de La Jaline alias l’amiral Charles Joubert, auteur de Croquis d’Annam et du Tonkin , mais aussi d’Aquarelles japonaises, et engagé dans une campagne navale en Extrême-Orient entre 1896 et 1898), ou bien de passage en Indochine française (sphère intime, statut mineur et/ou absence de reconnaissance littéraire) ;
  • poésie liée aux guerres successives du communisme indépendantiste vietnamien (et ses ramifications au Cambodge et au Laos) face à la France puis aux États-Unis d’Amérique ;
  • poésie liée aux autres influences (Japon durant la Seconde Guerre mondiale, États-Unis de 1954 à 1975).
  •  

Existe-t-il d’autres typologies possibles, thématiques ou politiques, de la poésie écrite dans les colonies françaises d’Indochine ? Comment celle-ci évolue-t-elle, à l’aune des inflexions théoriques décrites ci-dessus ? La poésie coloniale se limite-t-elle ainsi à ce que Segalen, l’un des premiers Français à développer une perspective critique de la littérature coloniale, désigne comme l’œuvre de « Proxénètes de la Sensation du Divers » dans son Essai sur l’exotisme (1999, p. 46), dont les dernières pages sont rédigées à Haiphong ?

Et puisque dans le travail que se doit de réaliser l’Europe à l’égard de son ancienne domination, « il s’agit de ne surtout pas d’oublier tel ou tel aspect de l’histoire coloniale […] mais de réordonner la hiérarchie des valeurs qui l’expriment aujourd’hui » (Reverdy & Venaire, 2017, p. 176), quelles lectures contemporaines peuvent-elles en être livrées, à la lumière des pensées plus radicalement nettes qui ont émergé après celle d’Edward W. Said ? C’est cette approche qui nous semble permettre de tirer utilement la poésie composée en Indochine française de son « lieu d’oubli » (Moura, 2015).

Voici quelques thèmes et questionnements que nous souhaiterions voir abordés, en une liste non exhaustive :

  • Qui écrit quoi ? Possibilité de typologies (linguistique, thématique, formelle…) des écrits en fonction du statut colonial de leurs auteur·rices.
  • Justification et contestation en poésie de la domination coloniale : poésie politique, entre rhétorique et lyrisme, entre validation passive et engagement.
  • Thèmes et figures récurrentes dans un processus d’exoticisation : lieu de poésie, poésie topique ? Extension et actualisation de la typologie élaborée par Laude – figures de la congaï, du coolie, du pirate, des domestiques, des mandarins, de la cour impériale…
  • Registres et propagande : le recours à l’épique, à l’épidictique voire au lyrisme dans la poésie politique (qu’elle soit liée à la colonisation, aux luttes anticoloniales, à la propagande communiste ou capitaliste…).
  • Liens avec la poésie écrite en métropole ; l’Ici et l’Ailleurs, du rêve exotique à la solidarité occidentale pour des peuples opprimés.
  • Une poésie d’arrière-garde ? Rapports thématiques et formels entre la poésie en colonies et en métropole ; importation de formes (sonnet, pantoun3, formes japonaises comme le haïku ou les tanka4), modalités et conséquences au prisme des notions de transferts culturels ou d’impérialisme.
  • Une poésie états-unienne composée au Viêt Nam ?
  • Circulation, enseignement et pratique de la poésie en colonies.
  • Traduction de la poésie des peuples colonisés : choix traductifs, études traductologiques.
  • Place de la poésie vietnamienne dans les revues de la période (jusqu’à 1975), ou bien de la poésie de la période dans les vingt dernières années.
  • Quelles identités (attribuées ou revendiquées) d’une aire perçue comme hybride ou transitoire, entre Inde et Chine, voire Japon ?
  •  

Des contributions concernant la poésie composée en langues asiatiques seront très bien reçues, en particulier en lien avec les organes de publication liés à la colonisation, à condition que soit présentée une traduction dans les langues du numéro (français/anglais).

Des perspectives théoriques postcoloniales sont les bienvenues, ainsi que des approches comparatistes mettant en relation l’Indochine française et d’autres colonies, françaises ou non : Birmanie et Malaisie anglophones, voire Inde (comme l’a fait Yves Clavaron pour le roman en 2001), Indonésie néerlandophone, impérialisme états-unien aux Philippines ou ailleurs…

Informations pratiques

Format de la proposition

Les propositions (500 mots) d’articles inédits doivent être adressées par courriel à l’adresse suivante : poesieindochinoise@gmail.com avant le 15 juillet 2023.

Voir également les consignes aux auteur·rices pour les normes de rédaction.

Date de réponse : une réponse sera donnée au plus tard le 15 octobre 2023.

Calendrier

  • 31 janvier 2023 : lancement de l’appel à contribution
  • 15 juillet 2023 : date limite de réception des propositions
  • 15 octobre 2023 : retour du comité de coordination
  • 15 avril 2024 : date limite réception d’article V1
  • Été 2024 : envoi des articles pour évaluation
  • Rentrée 2024 : retour des évaluations
  • Hiver 2024-2025 : révision des articles et envoi V2
  • Publication prévue : 2025

Bibliographie

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Namba, C. (2012). Français et Japonais en Indochine (1940-1945) : Colonisation, propagande et rivalité culturelle. Paris : Karthala.

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Ruscio, A. (2012). « Littérature et colonialisme : à propos de l’Indochine à l’ère coloniale ». In J. Assier, & C. Achour (dir.), Vietnam littéraire… Traversées (p. 63-74). Cergy-Pontoise : CRTF.

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Anthologies

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Guillemot, F., & Larcher-Goscha, A. (dir.) (2014). La Colonisation des corps : de l’Indochine au Viet Nam. Paris : Vendémiaire.

Lê Thành, K. (éditeur et traducteur) (1981). Aigrettes sur la rizière. Chants et poèmes classiques du Viêt-Nam. Paris : Gallimard.

Lê Thành, K (éditeur et traducteur) (1981). Anthologie de la poésie vietnamienne. Le chant vietnamien, dix siècles de poésie. Paris : Gallimard.

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Références historiques

Joyaux, F. (2022). Nouvelle histoire de l’Indochine française. Paris : Perrin.

Wainstock, D., & Miller, R. L. (2013). Indochina and Vietnam: the Thirty-Five Years War. New York : Enigma.

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Notes

1 C’est d’ailleurs l’angle que semble prendre la Nouvelle histoire de l’Indochine française (Joyaux, 2022), qui insiste sur la nature de l’Indochine en tant que zone de conflit entre la France et la Chine.

2 Dans le souci de rendre compte du choc émotionnel face à l’étranger en littérature, un certain nombre de figures sont privilégiées, comme la description, le tableau, l’éthopée, le portrait, les images, avec un privilège accordé au « tableau exotique ». Ces notions stylistiques sont sans doute utiles pour caractériser une poésie indochinoise qui prend place au sein d’une abondante littérature exotique dont les genres phares sont le récit de voyage ou le roman de mœurs, et serait donc descriptive, voire décorative – ce dont un œil contemporain ne sait se satisfaire, que ce soit parce que cette grille d’analyse ne prend pas en compte l’aspect strictement poétique du corpus existant, ou parce que notre capacité à accepter une esthétisation du fait colonial s’est légitimement amoindrie.

3 On pense, en français, à Jean de Ricquebourg ou Van Xiêm Nguyên ; en vietnamien, mais via Baudelaire, à Thi Kiem Nguyên…

4 Georges Galinier est pour la « Nouvelle revue indochinoise » un connaisseur et un praticien du haïku. Kyoshi Takahama y publie également en 1937 des haïkus en japonais commentés par Galinier. Kikou Yamata est au sommaire de 1936.

2. Job and Scholarship Opportunities

2.1 Visiting Assistant Professor Positions – Modern or Contemporary French and Francophone Studies

Department of French and Francophone Studies (F&FS) 

The French and Francophone Studies Department at Davidson College invites applications for two two-year Visiting Assistant Professor positions in modern or contemporary French and Francophone Studies to begin July 1, 2023. The successful candidates should be prepared to teach all levels of French language as well as courses in the advanced levels (Francophone Humanities, Written Expression & Advanced Grammar Review, etc.). An opportunity to teach in the College Writing Program or another program may be a possibility. The teaching load is five courses per year, spread over two semesters. Annual professional travel funding and opportunities for research support are available. Preference will be given to candidates with PhD in hand or very near completion by July 1, 2023.  

Requirements

  • PhD or ABD  
  • Native or near-native French and English 
  • Evidence of excellence in undergraduate teaching  
  • Experience living in a French-speaking country or region is highly desirable 

Completed applications and supporting materials must be received at https://employment.davidson.edu by March 26, 2023. 

The following materials are required of all applicants:  

  • Concise cover letter and C.V., 
  • Unofficial graduate transcript,  
  • Statement of interest in teaching at a liberal arts college with a diverse student body,  
  • Separate diversity statement outlining how their teaching and research might contribute to Davidson’s institutional commitment to diversity and inclusion
  • Two letters of recommendation, one of which is to address language teaching specifically, will be solicited from candidates later in the process.  The contact information for the references will be asked at the initial application stage but will be solicited later in the process.

Davidson College is a highly selective, residential, four-year liberal arts college, located 20 miles from Charlotte, NC that is consistently ranked among the top liberal arts colleges in the country. Davidson faculty members enjoy a low faculty-student ratio, emphasis on and appreciation of excellence in teaching, and outstanding facilities. A collegial, respectful atmosphere honors academic achievement and integrity, upholds educational excellence, encourages student-faculty collaborative research, and prioritizes inclusive pedagogy.

At Davidson College, we believe the college grows stronger by recruiting and retaining a diverse faculty and staff committed to building an inclusive community.  To achieve and sustain educational excellence, we seek to hire talented faculty and staff members across the intersections of diverse races, ethnicities, religions, sexual orientations, gender identities, ages, socio-economic backgrounds, political perspectives, abilities, cultures, and national origins.

2.2 Assistant Professor of French Literature and Culture (1.0 FTE)

Deadline Location
12 Mar Utrecht

We are looking for an inspiring Assistant Professtor of French Literature and Culture to strengthen our team and to teach in our BA and MA programmes.

JOB DESCRIPTION

The Department of Languages, Literature and Communication of Utrecht University is looking for an Assistant Professor of French Literature and Culture. The successful candidate for this position has a broad expertise in modern and/or contemporary French literature and culture, with a special focus on the cultural history and/or socio-political structures of the French-speaking world. We are looking for a colleague who is excited to teach and to conduct research within more than one disciplinary and institutional context and adopt a discipline-transcending perspective to French literature and culture.

As assistant professor, you will offer lectures, seminars, and supervisions in the programme of French as a foreign language and you will take part in the faculty’s affiliated programmes according to your specific subject expertise (both at undergraduate and postgraduate level). You are expected to engage in related activities such as assessment and ongoing curriculum development. Together with colleagues in the French team, you will contribute to the ongoing development of teaching and learning practices through a commitment to self-reflexive teaching and co-teaching. The team of colleagues is one that works closely together to offer their students the best learning experience in French language and culture.

Research is pursued in terms of originality, significance, and rigour, within the context of the Institute for Cultural Inquiry (ICON), and in connection with Utrecht University’s strategic research themes and focus areas. You are expected to contribute to enhancing the quality of the research environment in the faculty, the wider university, and the international field of research through collaborative research activities, and to disseminate research results through public engagement. Part of this is to develop clear plans for the pursuit of suitable national and international funding opportunities to support your research.

REQUIREMENTS

Applications are particularly encouraged from candidates whose research and teaching interests intersect with one or more of the following approaches to the study of French culture:

  • modern and/or contemporary French and/or Francophone culture, literature, history and heritage;
  • French society, politics and economics;
  • French philosophy and theory, digital humanities, transculturality and intercultural communication.

We are especially looking forward to your application if you unite a subject specialisation with a discipline-transcending perspective and if you can give shape to multi-, inter-, or transdisciplinary teaching. Except for that, you are a talented scholar and team player, dedicated to research and education in French culture, who thereby strengthens our French section. In addition, you:

  • hold a PhD in French or Francophone studies or a relevant cognate area, by the advertised closing date for this position or, in exceptional circumstances, you have submitted a completed doctoral thesis for examination by this date;
  • are an inspiring teacher for Dutch and international BA and MA students;
  • have a record of original and substantial published research in your field of research, consistent with your career stage;
  • have the potential to invest in the future shape of the field/discipline, including developing public engagement, knowledge exchange and impact activities;
  • have experience in securing (or have the ambition to secure) external funding for research, appropriate to your career stage;
  • have native or near-native competence in French and in English, and, if you are not a speaker of Dutch, you are expected to obtain a sufficient level of Dutch (target level B2) within two years of the appointment;
  • have an open attitude and are able to switch easily between disciplinary and multidisciplinary / interprofessional teams;
  • have obtained the Dutch University Teaching Qualification (UTQ, in Dutch: Basiskwalificatie Onderwijs, BKO) or are willing to obtain this qualification within the first two years of your appointment.

CONDITIONS OF EMPLOYMENT

We offer a temporary position (1.0 FTE) for one year in an international working environment. After positive evaluation, this can be turned into a permanent position. The allocation is permanently set to 40% research and 60% teaching. Within the 60% for teaching, there is 10% free space that will not be scheduled. The gross salary – depending on previous qualifications and experience – ranges between €3,974 and €6,181 (scale 11-12 according to the Collective Labour Agreement Dutch Universities) per month for a full-time employment. Salaries are supplemented with a holiday bonus of 8% and a year-end bonus of 8.3% per year.

In addition, Utrecht University offers excellent secondary conditions, including an attractive retirement scheme, (partly paid) parental leave and flexible employment conditions (multiple choice model). For more information, please visit working at Utrecht University.

Utrecht University works with the TRIPLE model; this makes it possible to recognise and value multi-, inter- and transdisciplinary teaching and research. The model also embraces job diversification and dynamic career paths: there is room to develop your own strengths and look at how you complement and strengthen the team as a whole.

EMPLOYER

A better future for everyone. This ambition motivates our scientists in executing their leading research and inspiring teaching. At Utrecht University, the various disciplines collaborate intensively towards major strategic themes. Our focus is on Dynamics of Youth, Institutions for Open Societies, Life Sciences and Sustainability.

The Faculty of Humanities has around 6,000 students and 1,100 staff members. It comprises four knowledge domains: Philosophy and Religious Studies, History and Art History, Media and Culture Studies, and Languages, Literature and Communication. With its research and education in these fields, the Faculty aims to contribute to a better understanding of the Netherlands and Europe in a rapidly changing social and cultural context. The enthusiastic and committed colleagues and the excellent amenities in the historical city centre of Utrecht, where the Faculty is housed, contribute to an inspiring working environment.

ADDITIONAL INFORMATION

For more information about this position, please contact Prof Dr Henriette de Swart (Head of the French department), via h.deswart@uu.nl.

2.3 SGRJ Postdoctoral Fellowship Program for Global Racial Justice


The Institute for the Study of Global Racial Justice at Rutgers, The State University of New Jersey, with generous support from the Mellon Foundation, is pleased to launch its postdoctoral program for the 2023–2024 academic year. Our postdoctoral fellowships provide focused
support for both research and concrete engagement with global racial justice issues and campaigns. These humanities-centered fellowships will support scholars whose academic research demonstrates a deep investment in the areas of inquiry related to anti-racism and social
inequality, at home and abroad. These fellowships foster the academic careers of scholars who have received their Ph.D. or Masters degrees by permitting them to pursue their research while also receiving guided mentorship.


The program supports a cohort of postdoctoral scholars engaged in full-time research and writing for a one-year term starting September 1, 2023 (with the possibility of renewal). Fellows in the program are supported by the institute and are provided with $5,000 for research funds, a $60,000 annual salary, and further support including faculty mentor(s), office,
computer, and health benefits. In addition, fellows will have opportunities to access, review, and/or collaborate with existing anchor institution equity activities that are happening within the Rutgers University community. This cohort of fellows will participate in meetings and workshops structured for the purposes of networking, social interaction, and supporting professional development for fellows within the program. Applicants may request to be affiliated with a particular campus across the Rutgers corridor and will teach one class over the course of the academic year. In deciding placements, the ISGRJ will consider the postdoc’s campus preference and the teaching requirements/needs of each campus.


The Institute for the Study of Global Racial Justice at Rutgers University is committed to the idea of the humanities as a discipline that travels beyond the university and engages the public sphere. The institute will fuel and amplify the scholarship of researchers who are based in the humanities or lean on humanistic methods and whose work has consequences in applied spaces such as policy reform, K–12 education, the public arts, social justice work, public health, and the carceral state. The institute is also committed to the creation of spaces for scholars to be in conversation with communities, as both an aspect of scholarly inquiry but also for the purpose of mutual sharing of knowledge between the university and its surrounding communities. The ISGRJ draws from a range of fields, including: visual, language and other creative arts; traditional humanities disciplines; new fields such as the digital and environmental humanities; the humanistic social sciences; and research in law, public policy, and behavioral health.


2 Eligibility and Criteria


Applicants must have completed and been awarded their Ph.D. or Master in a humanities related field no more than five years prior to the date of application.


Affirmative Action/Equal Employment Opportunity Statement


It is university policy to provide equal employment opportunity to all its
employees and applicants for employment regardless of their race, creed, color, national origin, age, ancestry, nationality, marital or domestic partnership or civil union status, sex, pregnancy, gender identity or expression, disability status, liability for military service, protected veteran
status, affectional or sexual orientation, atypical cellular or blood trait, genetic information (including the refusal to submit to genetic testing), or any other category protected by law. As an institution, we value diversity of background and opinion and prohibit discrimination or harassment on the basis of any legally protected class in the areas of hiring, recruitment,
promotion, transfer, demotion, training, compensation, pay, fringe benefits, layoff, termination or any other terms and conditions of employment. For additional information please see the Non-Discrimination Statement at the following web address:  http://uhr.rutgers.edu/nondiscrimination-
statement

*Eligibility includes individuals with current status under the DACA Program, as well as individuals whose status may have lapsed but who continue to meet all the USCIS guidelines for DACA.


Application Guidelines
• All application materials are due by March 15, 2023 and awardees will be announced by April 15th. Materials should be addressed to Michelle Stephens, Founding and Executive Director, Institute for the Study of Global Racial Justice, and submitted electronically at
https://jobs.rutgers.edu/postings/190240 For further inquiries and information about applying to the fellowship, please write to isgrj@oq.rutgers.edu.


• Project description not to exceed 1,500 words. Document should be single-spaced, 12 pt. font (approx. three pages). The project description will be considered by a panel of scholars from a variety of humanities disciplines and should be written for nonspecialists.


• Curriculum vitae of no more than three pages.


• Three letters of recommendation.


• Writing sample not to exceed 15 double-spaced pages.

2.4 Visiting Assistant Professor in French and Francophone Studies

The Department of Languages and Intercultural Studies (LIS) at Coastal Carolina University invites applications for a Visiting Assistant Professor specializing in French and Francophone Studies to begin August 2023. This is a one-year appointment with possible renewal for a second year. The teaching load for this position is a 3/3.

We seek a teacher-scholar who has experience teaching undergraduate French language courses at all levels and also experience teaching classes about French and Francophone culture in English. The candidate will be expected to take on a leadership role in the French program and oversee curricular and extracurricular activities.

We are especially interested in candidates whose teaching and research demonstrates interdisciplinary engagement with the broader Francosphere. We are looking for candidates with expertise in one or several of the following areas: critical race and ethnicity studies, gender and sexuality studies, disability studies, film and media studies, or post- or de- colonial studies, and/or second language acquisition. Candidates who can support language and culture courses in Arabic are strongly encouraged to apply.

Competitive candidates will have:

a Ph.D. or be ABD in French and/or Francophone Studies, or a related field; and

a strong record of teaching language and culture courses to students from a broad range of majors.

The Edwards College of Humanities and Fine Arts seeks to recruit and retain a diverse community of scholars who will serve as mentors for our diverse student body and who have a demonstrated commitment to underserved communities as well as the academic success of all our students. The Department of Languages and Intercultural Studies (Languages and Intercultural Studies – Coastal Carolina University) educates students to be global citizens by offering coursework, co-curricular programs, and study abroad opportunities that allow students to acquire proficiency in languages other than English and critical awareness of the cultures associated with these languages.

The LIS Department offers a major with two possible concentrations: Hispanic Studies and Multiple Languages. In addition, students can minor in Chinese, French, German, Spanish, Spanish for Health Professions, and take courses in Arabic, Chinese, Italian, and Russian that can count towards an LIS minor.  The French program at CCU has two slotted faculty members and three adjuncts. It contributes to the growth of the Languages and Intercultural Studies major and minor as well as the French Studies minor as well as the African and African Diaspora Studies minor and the European Studies minor. Students have numerous opportunities to study the French language and cultures through study abroad programs in the Francophone world and through engaging cultural events, including National Canadian Film Festival and invited guest speaker series.

Coastal Carolina University is a public comprehensive liberal arts institution located in Conway, South Carolina, just nine miles from the Atlantic coastal resort city of Myrtle Beach. Coastal Carolina University enrolls over 10,000 students from 49 states and 55 nations. The University is accredited by the Southern Association of Colleges and Schools Commission on Colleges to award the baccalaureate and master’s degrees of national and/or regional significance in the arts and sciences, business, humanities, education, and health and human services, a specialist degree in instructional technology, and PhD degrees in marine science: coastal and marine systems science and education sciences.

Coastal Carolina University is committed to fostering an environment that embraces diversity, equity and inclusion, and we seek candidates who will contribute to a climate that supports the growth and development of a diverse campus community. The University provides equal opportunity without regard to race, color, gender, gender identity, gender expression, sexual orientation, age, religion, national or ethnic origin, veteran status or disability in admissions, employment and in all of its educational programs and activities. We encourage individuals from underrepresented groups to apply.

Interested candidates should submit these documents electronically with their application: (1) a letter of application, a diversity statement, a curriculum vitae, transcripts and the names and contact information for three professional references. Review of application materials will begin immediately and continue until the position is filled.

Coastal Carolina University is an EO/AA employer.

2.5 GILDER LEHRMAN CENTER FOR THE STUDY OF SLAVERY, RESISTANCE, AND ABOLITION 2023-2024 FELLOWSHIPS

The Gilder Lehrman Center for the Study of Slavery, Resistance, and Abolition (GLC), part of the MacMillan Center for International and Area Studies at Yale University, invites applications for its 2023-2024 Fellowship Program. The Center seeks to promote a better understanding of all aspects of the institution of slavery from the earliest times to the present. We welcome proposals that will utilize the special collections of the Yale University Libraries or other research collections of the New England area, and explicitly engage issues of historical slavery, contemporary forced labor, resistance, abolition, and their legacies. Scholars from all disciplines, both established and younger scholars, are encouraged to apply.

Applicants MUST have received the Ph.D. prior to the beginning of their appointment. This is a residential fellowship and fellows are expected to spend the majority of their time in residence at Yale. Fellows will be expected to participate in the intellectual life of the GLC and the larger Yale community, and to acknowledge the support of the GLC and the MacMillan Center in publications and lectures that stem from research conducted during the fellowship term. All fellows will be expected to offer one public presentation during their tenure at Yale.

For academic year 2023-2024, we are offering two categories of fellowships:

  • One-semester (4 months) research fellowships; and
  • One-month research fellowships (be advised we cannot sponsor visas for the one-month appointments)
  •  

For further information and instructions how to apply, visit: https://glc.yale.edu/Fellowships/postdoctoral-and-faculty-fellowships

Highest priority is given to applications that are fully complete by March 15, 2023.

For additional information, please contact: Gilder Lehrman Center for the Study of Slavery, Resistance, and Abolition, The MacMillan Center at Yale University, New Haven, CT, at gilder.lehrman.center@yale.edu

2.6 Lecturer in French Studies, University of Leicester

Location: Leicester

Department: Arts

Vacancy terms: Full-time, permanent from 01 August 2023

Salary details: Grade 8 – £42,155 to £51,805 per annum

Hours per week: 37.5

Advert closes midnight on: 13 Mar 2023

About the role

This is an exciting role which forms an integral part of the department’s teaching and research. You will develop a portfolio of internationally recognised publications, that are world leading in terms of originality and significance. You will attract research income either on an individual or collaborative basis, whilst ensuring we make links both regionally and nationally with other contacts in academia and industry. 

In addition, you will take responsibility for undergraduate and postgraduate teaching in the fields of French Studies. With experience of teaching undergraduate and postgraduate students in lectures, tutorials, seminars and classes, you will design and deliver course materials and assess them appropriately. Seeking student feedback through a variety of sources, you will respond constructively and seek to make changes where required. 

About you

With a PhD and extensive teaching experience in a relevant subject, you will have a sound knowledge in the field. You will be able to evidence the ability to teach undergraduate and postgraduate students in lectures, tutorials and seminars at University level. You will have the ability to communicate clearly and effectively with staff and students alongside an ability to design and deliver course materials and to assess them appropriately.

Additional information

For informal enquiries, please contact Dr Clara Garavelli via email at cg226@le.ac.uk

We anticipate that interviews will take place during week commencing the 24 April 2023.

2.7 Lecturer in Comparative Literature – School of Modern Languages, University of St. Andrews

Salary: £43,414 – £53,353 per annum, Start: 1 August 2023 or as soon as possible thereafter

The School of Modern Languages invites applications for the position of Lecturer in Comparative Literature. You will be a scholar with a growing international research reputation in comparative literature, as well as a commitment to delivering high quality teaching. Ideally, your comparative research will include expertise in studies relating to at least one of the eight languages taught in the School (Arabic, Chinese, French, German, Italian, Persian, Russian, and Spanish). The successful candidate will be expected to have a range of interests, to be active in research publication that strengthens or complements those in the School and to be capable of teaching the subject to undergraduate and taught postgraduate students from a wide range of backgrounds.   

Candidates should hold a PhD in a cognate discipline. Excellent teaching skills and an interest in promoting knowledge exchange are essential. You should also have some familiarity with grant seeking processes in relation to research councils and other sources.   

Informal enquiries may be directed to either the Head of Comparative Literature, Dr Katie Jones (complithod@st-andrews.ac.uk) or the Head of School, Professor Nicki Hitchcott (langshos@st-andrews.ac.uk)  

Applications are particularly welcome from people from the Black, Asian and Minority Ethnic (BAME) community and from people with protected characteristics who are under-represented in academic posts at the University.    

Equality, diversity and inclusion are at the heart of the St Andrews experience.  We strive to create a fair and inclusive culture demonstrated through our commitment to diversity awards (Athena Swan, Carer Positive, LGBT Charter, Race Charters and Stonewall). We celebrate diversity by promoting profiles of BAME, LGBTIQ+ staff and supporting networks including the Staff BAME Network; Staff with Disabilities Network; Staff LGBTIQ+ Network; and the Staff Parents & Carers Network.  Full details available online: https://www.st-andrews.ac.uk/hr/edi/

Please quote ref: AC2344MR

Closing Date: 8 March 2023

Further Particulars: AC2344MR FPs.docx

School of Modern Languages

Salary: £43,414 – £53,353 per annum

Start: 1 August 2023 or as soon as possible thereafter

3. Announcements

3.1 SFS Visiting International Fellowship 2023

Visiting International Fellowship scheme

The Society for French Studies is pleased to accept applications for the 2023 Visiting International Fellowship scheme.The deadline for this round is 31 March 2023. The scheme is intended to support an annual visiting fellowship, tenable in any UK or Irish university, or institution of higher education in the UK or Ireland, to allow outstanding academics in the French Studies field based in overseas universities to spend time at UK or Irish higher education institutions. Travel permitting, the successful applicant will be expected to comply with any national and local public health measures relating to Covid-19.

Full details of how to apply are on the Society’s website: www.sfs.ac.uk/funding-visiting-fellowships/.

The Society strongly encourages applications to support visits from scholars in all parts of the world, including Africa, Australasia and the Caribbean. The key objective of the Fellowship grant is to promote the internationalization of French Studies in the UK and Ireland through collaborative work; the Fellow will be encouraged to use the occasion to further their own academic interests, and to visit more than one UK institution. Visits should be of no more than eight weeks’ duration. A longer period may be appropriate if additional funding is available from institutional sources.

Applications must be completed by an academic member of staff in the UK or Irish host institution. The UK or Irish host applicant is also expected to organise, direct and take academic and organisational responsibility of the fellowship. Host applicants must be members of or associated with Higher Education departments of French (or departments which teach French) in the UK and Ireland. Main applicants must also be members of the Society for French Studies. No more than one application may be submitted by any institution in one academic year (this applies to collegiate and non-collegiate universities alike, and includes joint applications from two or institutions). 

The Society will offer a grant of up to £5,000 to support travel, accommodation, subsistence and other expenses; up to an additional £500 is also available to cover the costs of visiting other institutions in the UK or Ireland. Personal expenditure on items such as visa costs, car hire and health insurance are not eligible, and it is expected that host institutions will offer support for these. Application for this award will be competitive, and it cannot be made retrospectively. Informal enquiries can be directed to Professor Azzedine Haddour, University College London, a.haddour@ucl.ac.uk

Full details of how to apply are on the Society’s website: www.sfs.ac.uk/funding-visiting-fellowships/.

3.2 Irish Journal of French Studies: Call for Submissions to IJFrS*

The Irish Journal of French Studies invites articles in English, French or Irish on any aspect of research in the area of French and Francophone Studies, including culture, society, literature, linguistics, visual arts and thought.

Proposals for thematic issues and for articles relating to ADEFFI’s last conference at the University of Galway are particularly welcome for the 2023 issue. All proposals undergo two double-blind reviews by experts in the field prior to acceptance.

More information about the submission process can be found here.

3.3 ADEFFI 2023 Spring Forum

The ADEFFI is pleased to inform you that its Fourth Spring Forum will be held on 24th March online, by Teams. The aim, as in previous years, is to provide an opportunity for academics working in French studies to meet in an informal setting to exchange ideas regarding both our research and our teaching.

As was the case in the last two editions, the morning will be devoted to short 10–12-minute presentations of current research projects – be they on literature, history, linguistics, or other fields – while the afternoon will be devoted to presentations and/or round-table sessions focusing on practical and pedagogical ideas and information.

We invite proposals for brief research presentations for the morning sessions, and suggestions for either presentations or roundtable topics for the afternoon sessions, to be submitted to info@adeffi.ie by Wednesday March 8th.

The main aim is simply to get together and exchange ideas. Non-members of ADEFFI are very welcome to join the gathering, and the Association, on the day. So, do spread the word in your departments.

3.4 Translation and colonization in the early modern Antilles

08 March 2023, 4:00 pm–6:00 pm

In this seminar Michael Harrigan discusses the techniques French colonial populations used to translate for Amerindian and enslaved African populations.

This event is free.

Event Information

Open to: All | UCL staff | UCL students

Cost: Free

Organiser: Institute of Advanced Studies, instituteofadvancedstudies@ucl.ac.uk

Location: Room 233

Second floor, Foster Court

UCL, Gower Street, London

WC1E 6BT

United Kingdom

Translation practices were a part of life in the early modern French Caribbean colonies. In directing labour, maintaining order, or attempting conversion, the region’s settlers, militia and missionaries regularly participated in translation events involving West African and Amerindian populations. While translation was frequently shaped by situational contexts, certain forms were also structured by methodologies brought to the colonies. These ranged from the techniques for governance described in planters’ texts, to the proselytizing strategies of missionary organizations, and might be complemented by recourse to artefacts and images. Such translation strategies inspired analyses of the linguistic capacities of non-Europeans, as well as recognition that the use of language in the colonies implied the encounter of radically differing epistemologies.

In this seminar I discuss the techniques French colonial populations used to translate for Amerindian and enslaved African populations. Such techniques are instructive about the conceptualization of ‘Créole’ linguistic environments; in the challenges they faced, they are also telling about wider anxieties concerning the diffusion of ideas within the colonies.

About the Speaker

Dr Michael Harrigan

Associate Lecturer (Teaching) in French and Francophone Studies at SELCS, UCL

More about Dr Michael Harrigan

3.5 Charles R. Bailey Prize for Best Journal Article on European History

The New York State Association of European Historians is proud to announce that we are accepting submissions for the triennial Charles R. Bailey Prize for best journal article on European history. Articles published between August 2020 and July 2023 are eligible for consideration

Send submissions as a pdf by email to Brian Newsome (brian.newsome@gcsu.edu, cc’d to newsomewb@gmail.com) or in hard copy (3 copies) by mail to Brian Newsome John E. Sallstrom Honors College, CBX 029, Georgia College & State University, 231 W Hancock St, Milledgeville, GA 31061.

The submission deadline is August 1, 2023. The award will be presented during the annual conference at St. Francis College in New York City on Oct. 13-14, 2023. The winner will be notified prior to the conference to facilitate attendance.

The prize winner must be a member of NYSAEH. Membership may be established and/or renewed by registering for the 2023 conference. A monetary award and a link to the winning article on the NYSAEH website accompany the prize. Please address any questions directly to Brian Newsome.

3.6  Entretien avec Michaëla Danjé

For its first event of 2023, Kwazman Vwa welcomes Michaëla Danjé. Danjé is a multi-talented Afro-Caribbean artist with Guadeloupean roots. In addition to writing, rapping, and creating music beats, she is a founding member of Cases Rebelles, an anti-authoritarian collective of creators, thinkers and social activists. The collective’s approach, which they define as PanAfroRevolutionary, unfolds via multiple paths, including books, a socially engaged podcast, and cultural events. In 2021, Cases Rebelles published AfroTrans, a rich volume of essays, interviews, poems and short fictions designed as an open space for Black trans artists, activists and intellectuals to tell their own stories on their own terms, away from the archival eye. Danjé will be discussing AfroTrans as well as Cases Rebelles’ current and future projects with Kwazman Vwa’s Jocelyn Sutton Franklin and Corine Labridy. The interview will be in French via zoom. This event is generously sponsored by the Francophone, Italian, & Germanic Studies Department at the University of Pennsylvania. Register here.

3.7 Postcolonial Francospheres: Reharmonising the French Canon

 Registration URL

https://www.eventbrite.co.uk/e/postcolonial-francospheres-reharmonising-the-fre…(Opens in new window)

Address

9-11 rue de Constantine, 75007 Paris, France

Event dates

13 March 2023 , 6:00PM – 7:30PM CET

Please note that this event has been rescheduled from 28 February 2023 to 13 March 2023. 

About this event

This event is part of the “FRICTION: French Research in Culture Theory and Imagination” seminar series, which sets out to explore the latest research in French Studies, promoting the rub between disciplines and practices that are enriching the field.

Going beyond the dichotomy between French and Francophone, as well as the postcolonial theory of contrapuntal reading, derived from Western classical music, this presentation by Dr Rebekah Vince (Queen Mary University of London) proposes reharmonisation as a jazz metaphor for rewriting, and writing around, the French canon within postcolonial literary francospheres.

Speaker – Doctor Rebekah Vince

Dr Rebekah Vince is a performance poet, translator, and lecturer in French at Queen Mary University of London. Previously she was a teaching fellow in French at Durham University and an early career fellow at the University of Warwick, where she completed her PhD in 2018. She is the editor of the bilingual journal Francosphères and co-editor of Jewish-Muslim Interactions: Performing Cultures between North Africa and France (with Dr Samuel Sami Everett). Her essay ‘Music of the Francospheres’ was jointly awarded the 75th anniversary French Studies essay prize on the future of French Studies, alongside Dr Sura Qadiri’s essay ‘The Future is in the Making’.

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3.8 Sources & Methodologies Seminar Series (ADEFFI-ASMCF)

Talks on challenges, limitations and approaches to a diverse range of sources, broadly related to French Studies.

This series focuses on the variety of sources and approaches that constitute French studies. While sources are our point of departure for interpretations and debates, their nature, their origins, their languages, and their trajectories constitute main challenges and limits that researchers have to grapple with. The sources we decide to work with determine the methodologies and the theoretical background that frames our research and our contributions.

How do we select our sources and what do we ask from them? What theories do we choose, and how do we draw on them? How do we deal with the limitations not only of our sources, but of the theories we use to interpret them as well as of our approaches to obtaining them?

We hope that the diversity of the talks will generate discussion on how to deal with the vast and interdisciplinary nature of French studies and how these are both assets and challenges for research.

The talks will consist of two 20-minute presentations followed by a Q&A (20min), via Zoom, UK/Irish time. Whilst most will take place in English, please be aware that the first session will be bilingual (ENG/FR).

Furthermore, though there are several ticket options, you only need to register for one as the same Zoom link will be used for each session.

Schedule

Session 1: Antique Collections in Modern Academia (24th February, 5:30pm-6:30pm, ENG/FR)

  • Dr Catherine Emerson (University of Galway): “Back to the Fuchsia: Marginalia and the Birth of Modern Academia in the collection of Francis Douce”
  • Dr Frédéric Spagnoli (L’université de Franche-Comté): “Méthodologie(s) et valorisation(s) des fonds ancien des bibliothèques de Besançon dans les mémoires du Master Rare Book and Digital Humanities”

Session 2: Thinking the Visual: Theory and Creativity (17th April, 5:30pm-6:30pm)

  • Dr Barry Nevin (Technological University Dublin): “Analysing the films of Jean Renoir through film theory and archival research”
  • Sophie Ellis (Newcastle University): “Visual Culture, Visionary Welcome: Thinking Creatively with Hospitality”

Session 3: Individual, Collective and the Political (4th May, 5:30pm-6:30pm)

  • David Klemperer (Queen Mary University of London): “Public Texts, Private Silences: Locating the individual in the political manifesto”
  • Atlanta Neudorf (Queen Mary University of London): “Factional journals, party intellectuals, and the political history of ideas”

Session 4 : Eighteenth-Century France (29th May, 5:30pm-6:30pm)

  • Marie Giraud (Queen Mary University of London) : “The Matrix of Methodology(s) – Reconciling Prints, Religion, and Women”
  • Tomos Watkins (University College Dublin) : “Ebony and Ivory: Issues and Opportunities in the Historical Study of Whiteness and Music”

Session 5: Conducting Archival Research: Problems and Alternatives? (12th June, 5:30pm-6:30pm)

  • Dr Sarah Arens (University of Liverpool): “Paperwork Empire: Problems and Politics of Belgium’s Archives Africaines”
  • Dr Itay Lotem (University of Westminster): “Finding alternatives to the traditional archives in the work of the contemporary historian: the pitfalls of oral history and digital research”

Queries can be sent to asmcfpostgradrep@gmail.com or adeffipostgrad@gmail.com

Looking forward to seeing you,

Cécile Guigui (ASMCF PG Rep.) and Maika Nguyen (ADEFFI PG Rep.)

Register here.

4. New Publications

4.1 Fugitive, Where Are You Running?, Dénètem Touam Bona, Translated by Laura Hengehold

Hunting stories will usually glorify the hunters, since it is the hunters who write the stories. In this book, Dénètem Touam Bona takes up the perspective of the hunted, using the concept of marronage to highlight the lives and creativity of colonized and subjugated peoples. In a format that blends travel diary, anthropological inquiry, and philosophical and literary reflection, he narrates the hidden history of fugues – those of the runaway slave, the deserting soldier, the clandestine migrant, and all those who challenged norms and forms of control. In the space of the fugue, in the folds and retreats of dense and muggy woods, runaway countercultures appeared and spread out, cultures whose organization and values were diametrically opposed to those of colonial societies.

Marronage, the art of disappearance, has never been a more timely topic: thwarting surveillance, profiling, and tracking by the police and by corporations; disappearing from databases; extending the forest’s shadow by the click of a key. In our cyberconnected world, where control of individuals in real time is increasingly becoming the norm, we need to reinvent marronage and recognize the maroon as a universal figure of resistance.

Beyond its critical dimension, this book calls for a cosmo-poetics of refuge and aims at rehabilitating the power of dreams and poetry to ward off the confinement of minds and bodies.

  • February 2023
  • 230 pages
  • 216 x 138 mm / 9 x 5 in
  •  

Critical South Series

Available Formats

  • Hardback: 9781509551842
  • Paperback: 9781509551859
  • Ebook: 9781509551866

4.2 Françoise Vergès, Programme de désordre absolu. Décoloniser le musée

  • Paris, La Fabrique, 2023
  • EAN : 9782358722490
  • 256 pages
  • Prix : 15 EUR
  • Date de publication : 03 Mars 3023

Le musée occidental est un champ de bataille – idéologique, politique et économique. Si à peu près tout le monde veut aujourd’hui « repenser le musée », peu ont pourtant l’audace d’interroger les présupposés mêmes du musée universel, produit des Lumières et du colonialisme, d’une Europe qui se présente comme la gardienne du patrimoine de l’humanité tout entière.

En arpentant l’histoire du Louvre, en discutant les impasses de la représentation de l’esclavage, en examinant des tentatives inabouties de subvertir l’institution muséale, Françoise Vergès esquisse un horizon radical : décoloniser le musée, c’est mettre en œuvre un « programme de désordre absolu », inventer d’autres manières d’appréhender le monde humain et non humain qui nourrissent la créativité collective et rendent justice et dignité aux populations qui en ont été dépossédées.

4.3 Centering Feminists and Feminism in Protests in Africa

Published online by Cambridge University Press:  22 February 2023

Rama Salla Dieng, Toni Haastrup and Alice J. Kang


Extract

In recent years, struggles for justice, peace, and democracy around the world have been articulated through protests. Whether in Iran, Nigeria, Poland, Senegal, Tunisia, or the United States, this form of political participation challenges the status quo. Rising forms of autocratic rule, democratic backsliding, and right-wing populism underscore the urgency of protesters’ demands. Often overlooked in mainstream accounts, however, is the role of feminists in driving forward liberatory demands for new social contracts (Sen and Durano 2014). One recent example of this is the role that the Feminist Coalition played in the Nigerian #EndSARS protests, mobilizing against years of police brutality and impunity (Nwakanma 2022). Confronted with physical harm and even death, these feminists and their fellow protesters have strategized and theorized a vision for a better world (Nazneen and Okech 2021; Tamale 2020).


Type

Critical Perspective Introduction

Information

Politics & Gender , First View , pp. 1 – 4

DOI: https://doi.org/10.1017/S1743923X22000769[Opens in a new window]

Copyright

© The Author(s), 2023. Published by Cambridge University Press on behalf of the Women, Gender, and Politics Research Section of the American Political Science Association


References

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4.4 Self-Portrait as Othello, Jason Allen-Paisant

The Poetry Book Society Spring Choice 2023


Jason Allen-Paisant’s debut collection Thinking With Trees won the 2022 OCM Bocas Prize for poetry and was an Irish Times and White Review Book of the Year 2021. In Poetry London Maryam Hessavi wrote, ‘Jason Allen-Paisant is uncompromising when digging down through the undergrowth of our imperialist past – and yet he succeeds in replanting new narratives in the same soil where these toxic ideologies used to, and still, reside.’

The interlocking poems of his second collection, Self-Portrait as Othello, imagine Othello in the urban landscapes of modern London, Paris and Venice and invent the kinds of narrative he might tell about his intersecting identities. Poetic memoir and ekphrastic experiment, Self-Portrait as Othello focuses on a character at once fictional and real. Othello here represents a structure of feeling that was emerging in seventeenth-century Venice, and is still with us.

Portraiting himself as Othello, Allen-Paisant refracts his European travels and considers the Black male body, its presence, transgressiveness and vulnerabilities. Othello’s intertwined identities as ‘immigrant’ and ‘Black’, which often operate as mutually reinforcing vectors, speak to us in the landscape of twenty-first-century Europe.

4.5 The Sexual Politics of Empire: Postcolonial Homophobia in Haiti, Erin L. Durban

LGBTQI rights, foreign intervention, and Haiti’s modern history

Paperback: 01/03/2023
Cloth: 01/03/2023

Series: NWSA/University of Illinois Press First Book Prize

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ABOUT THE BOOK

Evangelical Christians and members of the global LGBTQI human rights movement have vied for influence in Haiti since the 2010 earthquake. Each side accuses the other of serving foreign interests. Yet each proposes future foreign interventions on behalf of their respective causes despite the country’s traumatic past with European colonialism and American imperialism. As Erin L. Durban shows, two discourses dominate discussions of intervention. One maintains imperialist notions of a backward Haiti so riddled with cultural deficiencies that foreign supervision is necessary to overcome Haitians’ resistance to progress. The other sees Haiti as a modern but failed state that exists only through its capacity for violence, including homophobia. In the context of these competing claims, Durban explores the creative ways that same-sex desiring and gender-creative Haitians contend with anti-LGBTQI violence and ongoing foreign intervention.

Compelling and thought-provoking, The Sexual Politics of Empire examines LGBTQI life in contemporary Haiti against the backdrop of American imperialism and intervention.

* Publication support by a grant from the UI Press Fund for Anthropology.


BOOK DETAILS

Pages: 264 pages

Dimensions: 6 x 9 in

Illustrations: 6 black & white photographs

4.6 Transmitting Memories in Rwanda: From a Survivor Parent to the Next Generation, Claver Irakoze and Caroline Williamson Sinalo

Series: Postcolonial Lives, Volume: 02

Known for its breathtaking scenery, the central-east African country of Rwanda lived through one of the worst episodes of violence of the late 20th century, the 1994 Genocide against the Tutsi, in which over a million people were brutally murdered in 100 days.This book recounts the personal story of Claver Irakoze who survived the genocide as an eleven-year-old child and, like other Rwandans of his generation, is now grappling with the heavy responsibility of raising children in the post-genocide context.Tracing the various stages of Irakoze’s life experiences, each chapter teases out issues surrounding childhood, parenting and the transmission of memories between generations. The final chapter draws on Irakoze’s personal and professional experience to provide some reflections on managing memories of genocide within the family.

Copyright Year: 2023

E-Book (PDF) Availability:  Published

ISBN:  978-90-04-52520-7

Publication date:  31 Oct 2022

Hardback Availability: Published

ISBN:  978-90-04-52214-5

Publication date: 

12 Jan 2022

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