Featured : Society for Francophone Postcolonial Studies Postgraduate Study Day, Friday 23 May 2025
1.2 Écrire, agir, résister : reconfigurations de l’engagement littéraire (Univ. d’Aveiro, Portugal)
1.6 Héroïsmes en temps de guerres (Montréal).
1.8 Nostalgie et sensibilité humaine (Marrakech, Maroc)
1.10 Littératures : légitimité et (l)égalité
1.12 Marginalité des endeuillés (revue Itinéraires. LTC)
1.14 Et plus ultra… III. L’outre-vie dans les littératures francophones (Lille).
1.15 Les monuments souterrains dans les littératures et les arts des Suds (Sorbonne nouvelle)
1.16 Violences coloniales et stratégies d’aliénation des enfants autochtones.
1.19 CFP – The Politics of the Archive: Reimagining Visual Histories of Asian Diasporas.
1.20 CFP – The Politics of the Archive: Reimagining Visual Histories of Asian Diasporas.
1.21 Black Diasporic Worlds: Origins and Evolutions from New World Slaving.
1.22 Call for Papers: Confronting Cinematic Slavery: Re-presenting Transatlantic Enslavement
2.1 Obermann International Fellowships (OIF)
2.2 Postdoctoral Research Associate.
2.3 Assistant Professorship in Nineteenth-Century European History.
2.4 Visiting Assistant Professor of French
3.1 IHR@Liverpool: Difficult Histories
3.3 European Intersectional Humanities Summer School
3.4 International Conference / Colloque international
3.5 Green Negritude: Decolonial Ecology in the Caribbean from the 1940s to the Present
4.1 Ecotexts in the Postcolonial Francosphere
4.3 Vous les asiates : Enquête sur le racisme anti-asiatique en France
Featured : Society for Francophone Postcolonial Studies Postgraduate Study Day, Friday 23 May 2025
Buckingham House, Murray Edwards College, University of Cambridge, 10am-5pm
Colonial toxicity and ecologies of empire
Keynote speakers:
Clare Finburgh Delijani (Goldsmiths, University of London)
Aedín Ní Loingsigh (University of Stirling)
The 2025 SFPS annual postgraduate study day provides an opportunity to present research emerging at the intersection of Francophone postcolonial studies and the environmental humanities. In the recent work of scholars and thinkers including Malcom Ferdinand and Françoise Vergès, new and challenging contributions to debates about decolonial and intersectional ecologies are emerging in the French-speaking world. These interventions extend also to the interconnections of postcolonial studies with the history and philosophy of science, evident for instance in Jean-Baptiste Fressoz and Fabien Locher’s history of climate change, Les révoltes du ciel (2022), which includes discussion of nineteenth-century Algeria.
These debates are complemented by the creative outputs of authors, filmmakers and artists working in French and other languages in a broad range of locations. Their works span the Francosphere, from the writings of the activist Innu poet Joséphine Bacon in Quebec to the Saharan “furigraphies” of the Tuareg poet Hawad. They include other works such as Yamen Manai’s L’amas ardent (2017), a literary response to intersecting ecological and political crises in the Maghreb.
Such creative work evokes specific environmental crises – such as the Chlordecone scandal in Martinique (represented in Tropiques Toxiques: le scandale du chlordécone, a graphic account by Jessica Oublié) – but also engages in broader debates about the toxic and radioactive afterlives of empire, evident notably in reflections on the plantationocene. At the same time, as the growing interest in a “green Negritude” reveals, there is a need to challenge presentism and to analyse the proto-ecological sensibilities or earlier Francophone intellectual movements.
The participation fee is £10, and an optional membership registration fee of £20 into SFPS. Tea/coffee and lunch will be provided.
Organising Committee:
Hugo Azerad; Tobias Barnett; Doyle Calhoun; Leyla Chery; Charles Forsdick; Sura Qadiri; Weibing Ni
1. Calls for Papers
1.2 Écrire, agir, résister : reconfigurations de l’engagement littéraire (Univ. d’Aveiro, Portugal)
- Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2025
- À : Université d’Aveiro (Portugal)
La question du rôle de l’écrivain dans la polis, dont on retrouve le tournant décisif dans la modernité avec le paradigme romantique du poète visionnaire et de l’écrivain exilé, connaît aujourd’hui une actualité critique renouvelée. De Victor Hugo qui, depuis son exil à Jersey, compose Les Châtiments (1853) dans une articulation complexe entre combat politique et exigence poétique, à la radicalité du postulat sartrien dans Situations II (1948) : « L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune », une généalogie de l’engagement se dessine, qui demande aujourd’hui à être réexaminée de manière critique. En effet, le diagnostic tranchant de Jean-Marie Le Clézio dans son discours du Nobel – « Alors, pourquoi écrire ? L’écrivain, depuis quelque temps déjà, n’a plus l’outrecuidance de croire qu’il va changer le monde […] Plus simplement, il se veut témoin » (Le Clézio, 2008) marque un point d’inflexion fondamentale dans la configuration même du rôle social et politique de l’écrivain.
Cependant, ce passage de la figure de l’écrivain-militant à celle de l’écrivain-témoin n’est pas seulement un abandon de l’écriture engagée. Il s’agit plutôt d’une multiplication de ses modalités: ainsi, Annie Ernaux interroge les structures sociales à travers une écriture auto-socio-biographique militante, Chimamanda Ngozi Adichie (Nigeria/États-Unis) réinvente le féminisme transnational, tandis que Paul B. Preciado (Espagne) problématise les politiques identitaires contemporaines. Dans l’espace numérique, Teju Cole (USA/Nigeria) et Rupi Kaur (Canada) transforment les réseaux sociaux en laboratoires d’écriture militante, élargissant considérablement la portée de l’engagement. Dans la poésie française contemporaine, Michel Deguy, Marielle Macé et Jean-Christophe Pinson s’interrogent sur la responsabilité écologique de l’écrivain. Dans la littérature germanophone, Elfriede Jelinek, Juli Zeh et Eva Menasse, ou encore les écrivains de la génération de 1968 tels que Peter Schneider et Uwe Timm , sont souvent associés à une engagierte Literatur en raison de la prééminence dans leurs œuvres de la responsabilité sociale de l’écrivain. Au Portugal, Lídia Jorge et Valter Hugo Mãe articulent mémoire historique et intervention dans le présent, opérant ainsi un renouvellement des modes d’engagement social. Roberto Saviano (Italie) et Édouard Louis (France) incarnent, quant à eux, une nouvelle génération d’intellectuels publics qui, par le biais de multiples formes discursives, combinent création littéraire et protestation politique, donnant ainsi une voix aux marges de la société. Non moins importante, la voix de Dmytro Pavlytchko (1929-2023) en Ukraine est un exemple de poésie de résistance qui utilise les mots comme un cri contre la violence et l’oppression, dans le but de défendre l’identité culturelle et de la liberté en temps de guerre.
Ce colloque international vise à examiner, dans une perspective comparative et transnationale, les métamorphoses de l’engagement littéraire face aux défis du XXIe siècle, en posant notamment les questions suivantes : quelles sont, de nos jours, les reconfigurations de l’engagement face aux mutations de la société contemporaine ? Comment les contextes nationaux et linguistiques s’articulent-ils avec les défis d’un monde globalisé ? Quelles sont les nouvelles poétiques de la résistance qui émergent dans ce panorama de transformation des pratiques littéraires ?
Nous acceptons des propositions de communication s’inscrivant dans les axes ci-dessouss, (liste non-exhaustive) :
- Trajectoires d’engagement dans la littérature, du romantisme à la contemporanéité : déplacements et transformations.
- Poétique de la résistance : violence, traumatisme et dénonciation.
- Littérature en politique, politique en littérature.
- (Inter)Discours et (re)configurations de l’engagement dans l’écriture littéraire.
- Éthique et/ou écriture : responsabilité et témoignage.
- Post-colonialisme, résistance et reconfiguration de la mémoire.
- Littérature et écocritique : les défis de la justice environnementale .
- (Dés)égalité des sexes : écriture, représentation et intervention.
- Littérature entre les arts : modalités d’engagement dans l’écriture littéraire.
- Traduction littéraire et activisme.
- Littérature, résistance et intervention dans un contexte numérique.
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Les communications, d’une durée de 20 minutes (maximum), peuvent être présentées en portugais, anglais, français ou espagnol. Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 30 avril 2025 à l’adresse dlc-engagementlit2025@ua.pt, avec les informations suivantes :
- Nom de l’auteur/e (des auteurs).
- Affiliation institutionnelle.
- Titre de la communication.
- Résumé (avec titre, sujet, méthodologie, 3/4 mots-clés, 3/4 références bibliographiques – maximum 500 mots).
- Notice biobibliographique (200 mots maximum).
- Contact (e-mail).
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Inscription
L’inscription au colloque se fera par mail, sur l’adresse dlc-engagementlit2025@ua.pt, en indiquant le nom du participant et en envoyant en pièce jointe une preuve de virement bancaire. En vue de l’émission d’un reçu, le nom, l’adresse et le numéro d’identification fiscale doivent être indiqués sur le reçu.
Frais d’inscriptions (Jusqu’au 20 juin 2025)
- Inscription avec communication : 100 €
- Inscription avec communication (membres CLLC, APEF avec cotisation à jour à jour : 60€).
- Doctorants avec communication : 50 €
- Inscription sans communication (avec droit à un certificat de participation) : 20 €
Les éventuels frais de virement bancaire sont à la charge des participants. En cas d’annulation, les frais d’inscription ne seront pas remboursés.
Modalités de paiement
Virement bancaire
Nom du bénéficiaire : Université d’Aveiro
NIB : 0035 0836 0000 1785 2307 0
IBAN : PT 50 0035 0836 0000 1785 2307 0
Code SWIFT / BIC : CGDIPTPL
Banque : Caixa Geral de Depósitos
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Comité scientifique
Cristina Álvares (Universidade do Minho)
José Domingues de Almeida (Universidade do Porto)
Emmanuel Bouju (Université Paris 3)
Maria Teresa Casal (Universidade de Lisboa)
Ana Paula Coutinho (Universidade do Porto)
Sérgio de Sousa Guimarães (Universidade do Minho)
Paulo de Medeiros (University of Warwick)
Kelly Osbourne (University of Kent, UK)
Eunice Ribeiro (Universidade do Minho)
Ana Clara Santos (Universidade do Algarve)
Sylvie Servoise (Université du Mans).
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Comité d’Organisation
Ana Maria Alves
Felipe Cammaert
Maria de Jesus Cabral
Maria Teresa Cortez
Inês Gamelas
Ana Pedro
Ana Teresa Santos
Reinaldo Silva
Christian Wilke
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Contact
Colloque International Écrire, agir, résister : reconfigurations de l’engagement littéraire
Departamento de Línguas e Culturas
Universidade de Aveiro
Campus Universitário Santiago
3810-193 Aveiro Portugal
e-mail: dlc-engagementlit2025@ua.pt
1.2 Quelle autorité pour quelle auctorialité ? Mise en fiction de l’écrivain.e dans les romans francophones (Nouvelles Études Francophones)
Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2025
À : CIEF
Appel à contributions – Nouvelles Études Francophones
Dossier : Quelle autorité pour quelle auctorialité ? Mise en fiction de l’écrivain.e dans les romans francophones (dir. Marie Bulté)
La Plus Secrète Mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021, a singulièrement remis à l’honneur le roman de l’écrivain.e, dans une œuvre que hantent de nombreuses figures fictionnelles de romancières et de romanciers, traçant toute une nébuleuse autour d’une question aussi décisive que clivante : comment être un.e écrivain.e francophone ? Comment écrire dans une langue d’altérité, comment écrire dans un espace d’aspérités, comment éprouver toutes ces hétérogénéités ?
Ce dossier spécial de la Revue Nouvelles Études Francophones cherchera à examiner les représentations francophones de ce questionnement si spécifique à travers ce que Charline Pluvinet a pu appeler des Fictions en quête d’auteur (2012). Comment l’écrivain.e, comme personnage de roman, affronte ces questions de disparité des temps, des espaces et des langues ? Comment cette mise en fiction de la question auctoriale fait vaciller la question même de ce qui peut faire autorité dans le champ littéraire ? Comment elle met en doute ou en défaut les aspirations tant à une littérature qui revendique une identité autre que française métropolitaine qu’à une littérature qui se postule comme mondiale ? Ce dossier se concentrera sur des romans en français au sein desquels des figurations fictionnelles de l’écrivain.e francophone incarnent un trouble de l’autorité et de l’auctorialité.
Les propositions de contribution (300 à 500 mots, en français) sont à envoyer d’ici le 30 avril 2025 à l’adresse suivante : marie.bulte@univ-lille.fr
Veuillez inclure, sur la première page, les informations suivantes : un titre provisoire, votre nom, votre affiliation universitaire, votre adresse électronique, et une courte notice bio-bibliographique (environ 120 mots).
Remise des articles (5500-6000 mots maximum) : le 15 novembre 2025. Si votre proposition est retenue, vous recevrez le protocole de rédaction avec une réponse de la coordinatrice du dossier vous invitant à soumettre vos travaux. Tous les articles soumis feront l’objet d’une évaluation en double aveugle par les pair.e.s.
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Nouvelles Études Francophones (NEF), ISSN 1552-3152, publiée par les Presses Universitaires du Nebraska, est la revue officielle du Conseil International d’Études Francophones (CIÉF). Revue scientifique biannuelle de langue française, NEF diffuse la recherche dans les domaines de la langue française, de la littérature, des arts, des sciences sociales, de la culture et de la civilisation des pays et régions francophones.
1.3 Des vécus aux récits de la postmigration. Réinventer la narration de soi et du monde dans les sociétés européennes pluralistes
Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2025
À : UCLouvain, Belgique
Développée et portée par le monde universitaire germanophone, régulièrement mobilisée par la critique anglophone et scandinave, encore peu utilisée dans les études francophones et italophones, la postmigration se présente comme un tournant dans les discours sur la migration, qui, en abolissant l’opposition binaire entre migrants et non-migrants, permet d’envisager l’immigration comme une composante intrinsèque des sociétés européennes. Le colloque « Des vécus aux récits de la postmigration » s’inscrit dans le cadre de ce tournant épistémologique et analytique en cours. Il cherche à voir comment la postmigration amène à retravailler, voire à redéfinir les récits que l’on peut écrire, raconter ou reconstituer à partir des vécus et des expériences en lien avec la migration. Il s’intéresse aux postures, stratégies, dispositifs et contenus narratifs qui peuvent émerger des épreuves, des négociations, des conflits ou des alliances survenant au sein des sociétés européennes confrontées à la diversité impliquée par la migration.
Conscient des différents sens qui peuvent être prêtés à la postmigration, le colloque fait volontairement le choix d’entendre celle-ci dans son acception la plus large. Il invite ainsi à réfléchir sur les récits de personnes postmigrantes, entendus comme des descendants d’immigrés qui n’ont pas connu directement l’expérience migratoire. Mais il encourage aussi l’étude de récits consacrés aux sociétés postmigrantes définies comme des sociétés transformées par l’immigration. Enfin, il peut aussi être le lieu d’une perspective postmigrante sur le récit saisi comme pratique elle-même restructurée par l’immigration.
Résolument pluraliste, le colloque entend susciter le dialogue entre tous les arts et toutes les disciplines qui, d’une façon ou d’une autre, s’attachent à raconter ou à faire parler les traces et histoires que la migration laisse dans les différentes strates des sociétés européennes contemporaines. Pensé dans un esprit comparatiste, il encourage aussi la rencontre d’études menées sur les récits de la postmigration dans différents contextes culturels et linguistiques européens (Allemagne, Belgique, France, Italie, Espagne, Scandinavie, Royaume-Uni, etc.).
Issues de diverses disciplines, portant sur différents arts et cultures, les communications auront pour point commun d’explorer les récits postmigrants de soi et du monde. Ces récits pourront être abordés à travers toutes les dimensions du vécu individuel et collectif susceptibles de donner lieu à une forme de narration. Identité, hybridité, traumatisme ou épreuve sont quelques mots-clés qui pourront guider le récit du rapport à soi. Histoire connectée, mémoire et postmémoire sont autant de concepts qui pourront être mobilisés pour le récit du rapport au temps. Quant au rapport à l’espace, il pourra être saisi à travers les récits de lieux privés et publics qui portent des traces de la migration. Une attention particulière sera également prêtée à la dimension religieuse entendue comme composante qui structure autant le rapport à soi que le rapport au monde. À côté des pistes fournies ici à titre indicatif, de nombreuses autres dimensions pourront être envisagées.
Tout en pouvant aborder un vaste éventail de récits à partir de dimensions variées, les communications devront répondre à l’un des axes suivants.
1) Récits littéraires de la postmigration. Cet axe s’intéressera aux formes et aux contenus qui définissent le récit de la postmigration depuis les genres canoniques (roman, autofiction, autobiographie, etc.) jusqu’aux genres à la reconnaissance plus récente (rap, slam, etc.). Il s’agira d’explorer les ressources thématiques, sémiotiques, pragmatiques, linguistiques et narratives dont chaque genre dispose pour raconter et interroger les vécus propres aux individus ou aux sociétés postmigrantes. Les récits littéraires pourront aussi être envisagés comme des laboratoires de l’imaginaire qui permettent d’expérimenter de nouvelles configurations de l’identité, de la mémoire et de l’espace, qui restent largement à construire dans les sociétés pluralistes contemporaines. Les récits littéraires pourront enfin être étudiés des outils de reconnaissance qui font entendre les voix usuellement dominées et qui œuvrent ainsi à l’établissement d’une nouvelle communauté imaginée.
2) Récits visuels de la postmigration. Les réflexions porteront ici sur les productions artistiques, culturelles et médiatiques qui donnent une place centrale à l’image dans le récit de la postmigration (cinéma, documentaire, récit photographique, etc.). L’enjeu sera de mettre en évidence comment l’image offre des ressources spécifiques pour raconter et transmettre des vécus individuels et collectifs transformés par l’immigration. On pourra aussi interroger toutes les techniques (de composition, de montage) par lesquelles une image est amenée à narrer l’histoire des individus ou des sociétés postmigrantes en Europe. Dans cette optique, on pourra être particulièrement attentif aux récits qui rendent visibles les traces de la migration dans l’espace urbain et qui conduisent ainsi les lieux à raconter l’histoire, souvent silenciée, qu’ils conservent de l’immigration en Europe.
3) Récits postmigrants des études de terrain en sciences sociales. Cet axe portera sur les modes d’enquête qui, en anthropologie et en sociologie, permettent d’amener les populations immigrées et leurs descendants à se raconter selon une perspective « démigrantisée ». Il sera possible de réfléchir aux formes de récit qui permettent de rendre compte de l’expérience des personnes interrogées comme d’une composante intrinsèque aux sociétés européennes. Dans cette optique, on pourra être particulièrement attentif aux récits scientifiques qui, à partir de trajectoires de vie concrètes, redéfinissent les histoires et les identités européennes par l’intégration de référents culturels, tels que l’islam, dans un horizon pluraliste où ils cessent d’être tenus pour étrangers.
4) Récits historiques de la postmigration. Il s’agira ici d’analyser et d’illustrer comment la postmigration permet de produire un contre-discours aux formes dominantes de l’histoire nationale. Dans cette optique, notamment dans le prolongement des travaux de Duncan S.A. Bell sur le « mythscape » (2003), on pourra s’intéresser aux conditions d’écriture et de réception d’une historiographie transnationale et connectée permettant de rendre compte de la formation et de l’évolution des sociétés européennes postmigrantes.
5) Récits postmigrants et éducation. Cet axe s’intéressera à la manière dont l’usage du récit peut contribuer à affronter les défis pédagogiques que suppose le multiculturalisme en classe dans les sociétés européennes de la postmigration. Il s’agira également d’explorer et de détailler des activités et des dispositifs pédagogiques novateurs à travers lesquels les élèves et les étudiants peuvent partager des histoires personnelles profondément liées à l’immigration et à la diversité des héritages culturels et religieux.
6) Récits postmigrants et engagement. Cet axe se demandera comment le récit peut fonctionner comme une forme d’engagement face aux enjeux sociétaux liés à la pluralité des héritages culturels et religieux. Il s’agira notamment d’explorer si, pour faire valoir leur point de vue spécifique à travers le récit, les individus investissent en particulier certains domaines du vécu personnel ou collectif (développement personnel, questions relatives au corps, prises de position politique, etc.). Il faudra aussi s’interroger sur les modalités par lesquelles les récits traduisent l’engagement de leur auteur. Il sera également intéressant d’étudier les valeurs qui sous-tendent l’engagement et qui se trouvent exprimées dans le récit.
7) Récits postmigrants et réception. Cet axe s’intéressera à la façon dont les récits de la postmigration préparent leur propre réception. On pourra notamment étudier comment les récits jouent avec l’horizon d’attente du récepteur suivant l’usage qu’ils font des stéréotypes et des conventions génériques. Il s’agira également de voir comment le récit, en tant qu’acte communicationnel, est construit afin de transmettre un message tenant compte du contexte pluraliste dans lequel il est émis. On pourra enfin envisager l’image du récepteur que construit le récit et, en lien avec l’axe précédent, le type d’engagement qu’il cherche à susciter auprès de son destinataire implicite.
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Le colloque se tiendra à l’Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve, Belgique) du 17 au 19 septembre 2025.
Les communications pourront être réalisées en anglais, en français, en allemand ou en italien. Les propositions, consistant en un titre, un abstract (environ 300 mots) et une brève notice bio-bibliographique, sont à envoyer à Amaury Dehoux (amaury.dehoux@uclouvain.be), Hubert Roland (hubert.roland@uclouvain.be) et Letizia Sassi (letizia.sassi@uclouvain.be), pour le 30 avril 2025 au plus tard.
Des panels peuvent également être proposés. Nous demandons à l’organisateur/organisatrice du panel de nous envoyer un document reprenant le titre et le programme du panel, avec un abstract de chaque communication (environ 300 mots) et une présentation bio-bibliographique de chaque intervenant. Dans ce cas aussi, les propositions sont à envoyer à Amaury Dehoux (amaury.dehoux@uclouvain.be), Hubert Roland (hubert.roland@uclouvain.be) et Letizia Sassi (letizia.sassi@uclouvain.be), pour le 30 avril 2025 au plus tard.
Les réponses à toutes les propositions seront communiquées le 15 mai 2025 au plus tard.
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Organisation
ARC NarraMuse, UCLouvain
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Comité scientifique
Michel Agier (École des Hautes Études en Sciences Sociales)
Marion Coste (Sorbonne Université)
Hamza Esmili (FNRS/ULB)
Jacopo Ferrari (Università degli Studi du Milano)
Romuald Fonkoua (Sorbonne Université)
Myriam Geiser (Université Grenoble Alpes)
Kathleen Gyssels (Universiteit Antwerpen)
Marc Hill (Universität Innsbruck)
Massime Leone (Università di Torino)
Katrien Lievois (Universiteit Antwerpen)
Gabriele Marino (Università di Torino)
Marco Martiniello (FNRS/Université de Liège)
Jacinthe Mazzocchetti (UCLouvain)
Anne Ring Petersen (University of Copenhagen)
Tiziana de Rogatis (Università per Stranieri di Siena)
Moritz Schramm (University of Southern Denmark)
Wiebke Sievers (Österreichische Akademie der Wissenschaften).
1.4 Quel statut des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales dans le contexte de l’université néolibérale ?
Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2025
À : Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis – TUNISIE (ISSHT) – Université Tunis El-Manar
Laboratoire des recherches et des études brachylogiques
(Discours, communication, arts, culture, société, histoire)
Appel à contributions
Colloque international
Tunis, 20-21 novembre 2025
Quel statut des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales dans le contexte de l’université néolibérale ?
Pour tenter de poser la question du statut (épistémologique et institutionnel) des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales dans le contexte de l’université néolibérale (M. Boudet, 2020 ; C. Laval, 2014 ; C. Laval, F. Vergne, P. Clément, G. Dreux, 2011), il faut prendre en considération une dimension contextuelle: le brutal renversement des valeurs académiques opéré en faveur d’une survalorisation sélective des sciences « dures », « appliquées » et « rentables » aux dépens des sciences « molles » qui trouvent peu d’applications génératrices de profit. D’où la tendance de l’université néolibérale à rogner les connaissances qui ne sont pas immédiatement nécessaires et rentables pour le mode de production capitaliste, et à fermer ou reformater des départements de langues, de lettres, des arts et des sciences humaines et sociales.
L’état des lieux de l’enseignement (J. Bacha, 2015 ; K. Bendana, 2024 ; M. Besbès, 2019 ; H. Ounaïna, 2021) « des disciplines du sens » (M. Conesa, P.Y. Lacour, F. Rousseau, J-F. Thomas, 2013), c’est-à-dire les langues, les lettres, les arts et les sciences humaines et sociales est accablant et alarmant. Il fait ressortir que ces disciplines sont la cible des grandes orientations de l’enseignement supérieur et que l’université néolibérale s’aligne de plus en plus ouvertement sur les exigences de l’ « “économie de la connaissance” qui vise précisément à faire l’économie de la connaissance, c’est-à-dire à se passer de la “connaissance” quand elle n’a pas de valeur économique sur le marché » (C. Laval, F. Vergne, P. Clément, G. Dreux, 2011). Le système « Licence-Master-Doctorat » favorise une université néolibérale avec une injonction à la professionnalisation présentée par la doxa comme « une condition de survie de l’Université [qui] maquille en réalité l’adaptation du monde académique au modèle néo-libéral et le transfert vers le marché des prérogatives prescriptives en matière de curricula » (C. Laval, F. Vergne, P. Clément, G. Dreux, 2011).
Lorsqu’on veut essayer d’aller au-delà d’une simple constatation de la crise des enseignements en langues, lettres, arts et sciences humaines et sociales, il faut chercher les racines du problème du côté de l’idéologie de la formation sous-jacente au « système Licence-Master-Doctorat » : « adapter l’enseignement supérieur » aux besoins de l’économie capitaliste. L’argument idéologique partout déployé – de présentation très technocratique – est celui de l’« adéquation formation-emploi » (I. Voirol-Rubido et S. Siegfried, 2015), tout en omettant (délibérément ou non) de dire que les possibilités d’emploi sont plutôt fixées par les « bailleurs de fonds » et par les milieux gouvernementaux qui leur sont liés.
Les implications de cette emprise croissante du néolibéralisme sur l’université sont multiples. D’abord, une mise en cause de la légitimité des langues, lettres, arts et sciences humaines et sociales et une élimination progressive des parcours de formation de toutes les disciplines qui sont « inutiles ». Ensuite, un effacement du « sujet critique qui ne convient pas à l’échange marchand, c’est même tout le contraire qui est requis dans le démarchage, le marketing et la promotion (volontiers mensongère) de la marchandise » (Dufour, 2003).
Voilà ce qui justifie bien une recherche-réflexion collective et pluridisciplinaire sur les compressions imposées aux langues, aux lettres, aux arts et aux sciences humaines et sociales dans le contexte de l’université néolibérale. Dans ce sens, le laboratoire des recherches et des études brachylogiques (Discours, communication, arts, culture, société, histoire) consacre sa première manifestation scientifique au statut (institutionnel et épistémologique) des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales et à leur essence démystificatrice. Conformément à la vocation pluridisciplinaire, à l’éthique de l’esprit conversationnel et aux « principes de la révision et du partage des idées » (M. M’henni, 2024) fondateurs de la nouvelle brachylogie (M. M’henni, 2015), ce colloque ambitionne de redonner sens à la visée émancipatrice des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales au sein de l’université publique.
Le comité scientifique du colloque accueillera toutes les contributions permettant de poser des interrogations fondées sur le statut des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales « prises en tenaille entre les agences de programmation, d’évaluation et de notation de la recherche, l’immixtion de contraintes économiques extérieures à leur champ [et] qui voient […] leur marge d’indépendance rétrécir » (Collectif Sciences sociales, 2013), lesquelles interrogations pourraient être formulées comme suit :
- Quel effort de conceptualisation faut-il engager pour déconstruire le discours idéologique qui est une dimension même de l’université néolibérale, pour favoriser une appropriation réfléchie et politique de mots (« compétence », « flexibilité », « employabilité », « professionnalisation », « capital humain ») qui constituent le noyau dur de ce discours et, donc, pour opérer un renversement de perspective ?
- Quels sont les soubassements anthropologiques de l’université néolibérale ? Parce que derrière le discours de la « professionnalisation », de l’« employabilité », « il y a des questions philosophiques et politiques fondamentales » : quel enseignement des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales, « pour former quel type d’être humain, dans quelle société, dans quel monde, quelle vie, quel avenir ? » (Ch. Bernard, 2020)
- Quelles sont les conséquences qui découlent du choix d’évincer progressivement des programmes de formation les langues, les lettres, les arts et les sciences humaines et sociales conçus comme laboratoire de pensée critique et véhicule de visions du monde, de l’homme et de l’Histoire ?
- Que faire pour ne pas laisser les « commissions qui mêlent des universitaires distingués à des hauts fonctionnaires férus d’entreprise (d’entreprenariat ?) ou préposés à l’ordre » (Ph. Boursier et W. Pelletier, 2019) imposer la compression de la teneur intellectuelle de l’enseignement des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales considérés comme cadre de pensée sur les questions fondamentales de la modernité (sociale, culturelle et politique) et de son devenir problématique ?
- Quels liens de cause à effet peut-on établir entre les missions de l’université néolibérale, « le grand mouvement de déculturation et de désintellectualisation » de la société ? Le grand paradoxe d’une société officiellement définie comme une « société de la connaissance » n’est-il pas d’avoir « perdu de vue la fonction véritable de la connaissance » ? (P. Meirieu et M. Gauchet, 2011)
- Peut-on considérer les médias (dominants) et le « commentaire politique et les débats de société » (P. Tevanian, S. Tissot, 2020) comme de véritables acteurs d’une domination symbolique qui participent des « imaginaires socio-discursifs» (P. Charaudeau, 2006) pour ancrer les termes-clés de l’université néolibérale dans les esprits ?
- Faut-il s’étonner du « règne de l’”idiocratie” » (B. Gaccio, 2019) ?
Les intéressés par la question du statut des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales dans le contexte de l’université néolibérale peuvent adopter une approche interdisciplinaire et proposer des communications autour des axes suivants :
- Discours idéologique de l’université néolibérale : « compétence », « flexibilité », « employabilité », « professionnalisation », « capital humain », etc.
- Vision de la formation, de l’homme, du monde et de l’Histoire sous-jacente à l’université néolibérale.
- Économie de la connaissance et compression de la teneur intellectuelle de l’enseignement des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales.
- Média et diffusion des « imaginaires socio-discursifs » de l’université néolibérale.
- Potentiel émancipateur des langues, des lettres, des arts et des sciences humaines et sociales.
Bibliographie sélective
-Bendana, Kmar, « Les sciences humaines et sociales en Tunisie depuis 2011 : une navigation sans boussole ? », in Communications, n°114, 2024, p.113-124.
-Boursier, Philippe et Pelletier, Willy, Fondation Copernic (dir.), Manuel indocile de sciences sociales. Pour des savoirs résistants, Paris, La Découverte, 2019.
-Boutang, Yann Moulier, Le capitalisme cognitif, La Nouvelle Grande Transformation, Amsterdam, Multitudes/idées, 2008.
-Charaudeau, Patrick, Le discours politique. Les masques du pouvoir, Paris, Vuibert, 2005.
-Charlot, Bernard, Éducation ou barbarie : Pour une anthropo-pédagogie contemporaine, Paris, Economica-Anthropos, 2020.
-Collectif Sciences sociales, 2013.
-Conesa, Marc, Lacour, Pierre-Yves, Rousseau, Frédéric, Thomas, Jean-François (dir), Faut-il brûler les Humanités et les Sciences humaines et sociales ?, L’Atelier des SHS n°6, Paris, Michel Houdiard Éditeur, 2013.
-« Contre l’idéologie de la compétence, l’éducation doit apprendre à penser. Entretien croisé avec Philippe Meirieu et Marcel Gauchet», par Nicolas Truong, in Le Monde, 2 septembre 2011. https://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/02/contre-l-ideologie-de-la-competence-l-education-doit-apprendre-a-penser_1566841_3232.html
-Dictionnaire de la nouvelle brachylogie, M’henni, Mansour (dir.), Tunis Éditions al-Mokaddima et Brachylogia, 2024.
-Écrire l’histoire sociale de la sociologie en Tunisie, Ounaïna, Hamdi (dir.), Sfax, Med Ali Édition, 2021.
-Étude sur le Système National du Doctorat, Rapport du Groupe de Travail, Sous la direction de Mustapha Besbes, Académie tunisienne Beït al-Hikma, 2019.
-Haecht, Anne Van, L’école à l’épreuve de la sociologie. Questions à la sociologie de l’éducation, Bruxelles, De Boeck Université, 2006.
-Gaccio, Bruno, « Indocilités – Conclusion décalée », in Philippe Boursier et Willy Pelletier, Fondation Copernic (dir.), Manuel indocile de sciences sociales. Pour des savoirs résistants, Paris, La Découverte, 2019, p. 1023-1025.
-Hirtt, Nico « Éduquer et former, sous la dictature du marché du travail », in L’école démocratique, n°55, septembre 2013, p.3-17.
-Laval, Christian, Vergne, Francis, Clément, Pierre, Dreux, Guy, La Nouvelle école capitaliste, Paris, La Découverte, 2011.
-Laval, Christian, « De l’université néolibérale à l’université comme commun », in La Deleuziana, Revue en ligne de philosophie, n°13, 2021, p.118-134.
-Loi n° 2008-19 du 25 février 2008, relative à l’enseignement supérieur, Journal officiel de la République tunisienne, 4 mars 2008.
-L’enseignement du français et en français à l’université, Textes réunis et présentés par Bacha, Jacqueline, Tunis, Imprimerie officielle de la République Tunisienne, 2015.
-M’henni, Mansour, Le retour de Socrate (essai), Tunis, Éditions Brachylogia, 2015.
-Mémoire reconstituée. Pour une histoire des humanités à l’Université tunisienne, Rifi, Hichem (dir.), Publications Universitaires de La Manouba, 2022.
-SOS École Université. Pour un système éducatif démocratique, coordonné par Boudet, Martine, Éditions du Croquant, 2020.
-Tevanian, Pierre, Tissot, Sylvie, Les mots sont importants, Paris, Editions Libertalia, 2010.
-Voirol-Rubido, Isabel et Hanhart, Siegfried, « Face aux mutations des marchés de l’emploi, quelles politiques de formation ? », in Revue française de pédagogie, n°192, juillet-août-septembre 2015, p.5-10.
-Wright, Erik Olin, Entretien par Ramzig Keucheyan, « Autour du marxisme et des “sciences sociales émancipatrices” », in Actuel Marx, n°63, 2018, p.202-212.
Comité scientifique :
Coordinateurs – Mohamed CHAGRAOUI, Hassen MOURI et Safa CHEBIL, Université de Tunis El Manar
Mohamed GHODHBANE, Université de Tunis El Manar
Aida BEN AHMED HADDAD, Université de Tunis El Manar
Mansour M’HENNI, Université de Tunis El Manar
Rached KHLIFA, Université de Tunis El Manar
Zouhour BEN AZIZA, Université de Tunis El Manar
Imed MELLITI, Université de Tunis El Manar
Mohsen KHOUNI, Université de Tunis El Manar
Khemaies OUERTANI, Université de Tunis El Manar
Om Ezzine BEN CHIKHA ELMESKINI, Université de Tunis El Manar
Monia REKIK, Université de Tunis El Manar
Saloua BEN AHMED, Université de Tunis El Manar
Raouf GHRAM, Université de Tunis El Manar
Mouldi GASSOUMI, Université de Tunis
Salah MOSBAH, Université de Tunis
Farah ZAIEM, Université de la Manouba
Nizar BEN SAAD, Université de Sousse
Mustapha TRABELSI, Université de Sfax
Mongi KAHLOUL, Université de Gabès
Narjess SAÏDI, Université de Jendouba
Jalel TLILI, Université de Tunis El Manar
Sabeh AYADI, Université de Tunis El Manar
Dhafer NÉJI, Université de Tunis El Manar
Comité d’organisation :
Coordinatrices-Ghada NÉCHI, Besma FERTANI, Chahira BOUMEYA, Université de Tunis El Manar
Rim GAFSI, Université de Tunis El Manar
Hamdi OUNAINA, Université de Tunis El Manar
Sabeh BOULARĖS, Université de Tunis El Manar
Safa CHEBIL, Université de Tunis El Manar
Sabeur RADDAOUI, Université de Gafsa
Saloua TOUATI, Université de Gafsa
Nawel KHLEIFI, Université de Gafsa
Chiraz FERSI, Université de Tunis El Manar
Wafa SELMI, Université de Tunis El Manar
Mohamed CHAGRAOUI, Université de Tunis El Manar
Partenaires :
Laboratoire de recherches « Lumières, modernité et diversité culturelle », Université de Tunis El Manar
Laboratoire de recherche École et littérature, Université de Sousse
Calendrier
- Date limite de soumission des propositions : 30 avril 2025
(Nom, prénom, affiliation, mail de contact, titre, résumé de 300 mots maximum, 5 mots-clés et brève biobibliographie) :
- Date de notification d’acceptation aux auteurs : 30 juin 2025
- Date du colloque : 20-21 novembre 2025
- Lieu : Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis (ISSHT)
- Responsable : Laboratoire des Recherches et des Études brachylogiques (Discours, communication, arts, culture, société, histoire), Université de Tunis El Manar
- Adresse : Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis
26, avenue Darghouth Pacha, 1007 Tunis
- Adresse électronique du colloque : colloque.statut.lglashs.univ.neo@gmail.com
1.5 Le « syndrome algérien ». Enjeux littéraires, mémoriels et politiques d’un passé qui ne passe pas
Date de tombée (deadline) : 30 Avril 2025
À : Varese (Université de l’Insubrie)
Colloque international
Le « syndrome algérien ». Enjeux littéraires, mémoriels et politiques d’un passé qui ne passe pas
Varese – Italie, 4-5 décembre 2025
Les rapports entre la France et l’Algérie sont à nouveau tendus. Depuis quelques mois les déclarations pour le moins hostiles se succèdent et occupent la une des journaux et on ne peut nier que la littérature y est pour quelque chose. Le Prix Goncourt décerné à Kamel Daoud le 4 novembre 2024 pour son roman Houris publié chez Gallimard a mis le feu aux poudres car ce prix, par son prestige et sa reconnaissance envers le talent littéraire de l’auteur, propulsait le thème de la guerre civile algérienne consacrant un Algérien considéré par le pouvoir algérien comme un “traître”[1]. Le 27ᵉ édition du Salon du livre d’Alger a exclu l’éditeur Gallimard en raison de la publication du livre de Daoud, qui reste banni en Algérie. Quelques jours plus tard, l’écrivain algérien Boualem Sansal, naturalisé français en 2024, est porté disparu. En réalité, le 16 novembre 2024 il a été prélevé à l’aéroport d’Alger et incarcéré pour atteinte à la sûreté de l’État pour avoir pris une position favorable envers le Maroc quant aux frontières du Sahara quelques mois auparavant. En dépit d’une vaste mobilisation et malgré son état de santé, l’écrivain à l’heure actuelle reste incarcéré dans les prisons algériennes. Qualifié d’“imposteur” par le Président algérien Tebboune, Sansal est aujourd’hui au centre d’une crise diplomatique qui ne cesse de s’aggraver[2]. Le Président Macron estime que l’Algérie se “déshonore” en ne libérant pas l’écrivain alors que l’ex Premier ministre Attal évoque la possibilité d’assumer le rapport de force. Dans une tribune parue sur Le Figaro, il préconise une relation nouvelle avec l’Algérie, dépassionnée mais fondée sur le respect des lois, des frontières et des intérêts entre les deux peuples.
Si Boualem Sansal et Kamel Daoud sont devenus les cibles d’un pouvoir de plus en plus aux aguets, c’est qu’ils osent parler de ce qu’il vaut mieux taire : la décennie noire et la guerre d’Algérie, dite aussi d’indépendance ou révolutionnaire. Or, il suffit de feuilleter les nouveautés en librairie pour comprendre que l’Algérie et ses deux guerres intéressent les écrivains qui ont vécu même partiellement ou pas du tout ces temps-là. Amina Damerdji (1987), dans Bientôt les vivants, publié le 4 janvier 2024 toujours chez Gallimard, mêlant fiction et réalité historique, évoque le massacre survenu en septembre 1997 au village de Sidi Youcef par le biais d’un flash-back qui remonte jusqu’au mois d’octobre 1988 dans le but d’expliquer l’origine de la décennie noire.
Par-delà ces deux auteurs, l’année 2024 a vu la publication d’un nombre considérable de livres écrits par des écrivains franco-algériens ou français tous consacrés à l’histoire récente et douloureuse de l’Algérie. Nina Bouraoui dans Grand Seigneur (JC Lattès) recompose le puzzle de la vie de son père dont la mort représente le dernier lien avec l’Algérie; Lolita Sene dans Un été chez Jida (Le Cherche midi) livre un récit déchirant d’une enfant d’une famille de Harkis violée par son oncle; Akli Tadjer dans De ruines et de gloire (Les Escales) évoque l’Algérie au lendemain des accords d’Évian lorsque le pays est ravagé par les attentats des deux camps. Dans Algérie, 1960. Journal d’un appelé, (Grasset) Bernard Ponty livre le quotidien d’une guerre qui n’ose pas dire son nom. Le manuscrit retrouvé par ses filles, et aussitôt publié, contribue, d’après l’historienne Raphaëlle Branche qui signe la préface, à comprendre l’histoire collective de ces années-là. Plus récemment, Clara Breteau dans L’avenue de verre (Seuil) compose un récit d’une quête intime e historique ; jouant sur les transparences et les opacités de l’histoire aussi bien familiale que coloniale, le roman s’efforce en effet de retrouver la mémoire ensevelie.
Ces livres, qui ne forment absolument pas une liste exhaustive des dernières parutions, représentent tout de même le symptôme plus visible d’un syndrome algérien lié à un passé qui ne passe pas et dont les enjeux à la fois littéraires, politiques et mémoriels sont de plus en plus visibles. On serait tenté de croire que ce syndrome algérien existe pour de vrai, tel que le syndrome de Vichy étudié par Henry Rousso à la fin des années 1980. Il serait utile d’approfondir et d’enquêter les raisons qui ne cessent d’agiter et de hanter la France et l’Algérie au sujet des souvenirs de la guerre d’Algérie et de sa décennie noire.
Ce colloque international se propose donc de réfléchir autour de ces thèmes dans une perspective interdisciplinaire interpellant aussi bien les littérateurs que les historiens afin d’étudier ce célèbre syndrome algérien qui empêche d’éteindre les mémoires brûlantes entre les deux pays et leur équilibre national. Nous voudrions également considérer les multiples enjeux du syndrome afin d’en démêler tous les intérêts, aussi bien politiques, mémoriels que littéraires.
Les propositions de communication (500 mots maximum) accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique sont à adresser à fabio.libasci@uninsubria.it avant le 30 avril 2025.
La réponse du comité scientifique sera communiquée avant le 1er juin 2025.
Les communications devront avoir une durée de 25 minutes. Le colloque se déroulera les 4 et 5 décembre 2025 à l’Université de l’Insubrie, Varèse. Une publication des actes est prévue.
L’organisation du colloque ne prend pas en charge les frais de voyage et de séjour.
Langue du colloque: français
Comité scientifique
Véronic Algeri – Università Roma Tre
Andrea Brazzoduro – Università degli Studi di Napoli L’Orientale
Alessandra Ferraro – Università degli Studi di Udine
Maria Chiara Gnocchi – Università di Bologna
Tristan Leperlier – CNRS – Columbia University
Fabio Libasci – Università degli Studi dell’Insubria
Marco Modenesi – Università degli Studi di Milano
Paul-Max Morin – Université Côte d’Azur
Laura Restuccia – Università degli Studi di Palermo
Anne Schneider – Université de Caen-Normandie – INSPE
Barbara Sommovigo – Università di Pisa
Valeria Sperti – Università degli Studi di Napoli Federico II
Sylvie Thénault – CNRS
Francesca Todesco – Università degli Studi di Udine
Comité d’organisation et Direction scientifique
Fabio Libasci – Università degli Studi dell’Insubria
Barbara Sommovigo – Università di Pisa
[1] Voir, Tristan Leperlier, « De la liberté d’expression en général, et de deux écrivains en particulier », « AOC », 13 décembre 2024.
[2] Voir le dossier que « L’Express » nº 3838 du 23 janvier 2025 consacre à la question.
1.6 Héroïsmes en temps de guerres (Montréal)
Date de tombée (deadline) : 01 Mai 2025
À : Université du Québec à Montréal
Colloque international
Héroïsmes en temps de guerres
29-30 octobre 2026, à l’Université du Québec à Montréal
Organisé par
Sarah Gruszka (Sorbonne Université / EHESS), Guillaume Pinet (UQÀM)
et Cécile Rousselet (Sorbonne Université / Sorbonne Nouvelle)
Depuis les années 2000, l’intérêt des chercheurs pour le concept d’héroïsme a cru au point que certains parlent désormais d’heroism studies (Efthimiou et Allison, 2017) ou d’heroism science (Allison, Goethals et Kramer, 2017). Ce courant historiographique émergent dispose aujourd’hui d’une revue académique pluridisciplinaire, affiliée à l’Université de Richmond[1], de centres de recherche et même d’encyclopédies dans les mondes américain et allemand[2]. Les Lieux de mémoire de Pierre Nora ou l’ouvrage collectif La Fabrique des héros (Centlivres, Fabre et Zonabend, 1998) sont à cet égard exemplaire de cet élan historiographique, dont témoigne encore la parution récente de l’étude Succès et échec de l’héroïsation (Cohen et Gangloff, 2025). Ce dynamisme, tout comme les productions qui l’illustrent, témoignent de l’intérêt non seulement scientifique, mais aussi social de cette thématique, dans un contexte de montée du présentisme (Hartog, 2003) et d’incertitudes qui caractérise la fin du xxe et le premier tiers du xxie siècle. La multiplication des commémorations qui accompagnent l’attachement actuel au devoir de mémoire, les bouleversements de la géopolitique mondiale liés aux conflits en Ukraine, au Moyen-Orient et aux tensions en Asie autour de la Corée et de la mer de Chine, ainsi que le retour du spectre des conflits de haute intensité, nourrissent en effet la recherche de repères stables, de personnes, réelles ou fictives, capables d’incarner un système de valeurs ou un idéal de comportement et de le porter à son plus haut degré. À l’inverse, l’attachement des historiographies nationales actuelles au paradigme héroïque, notamment lorsqu’il s’agit de personnages emblématiques, de Jeanne d’Arc à Eva Perón, au passé clair-obscur, comme John A. Macdonald, Hô Chi Minh ou Sékou Touré, ou d’épisodes tragiques comme les deux conflits mondiaux et les génocides des xxe et xxie siècles, rend parfois difficile son analyse, quand bien même s’élaborerait-elle dans une perspective académique. Les réactions émotionnelles teintées de moralisation sont parfois vives quand interroger l’héroïsme est perçu comme un acte presque blasphématoire.
La fabrique des héroïsmes
Défini comme une « force d’âme exceptionnelle » ou comme un « comportement exemplaire caractérisé par un extrême courage face au danger et un dévouement total à la cause pour laquelle on combat »[3], l’héroïsme possède un caractère extraordinaire et hyperbolique qui justifie l’emploi du substantif. Il faut pourtant observer avec Harrison Weinstein l’absence de consensus entourant sa définition[4]. Nombre de travaux qui interrogent la notion constatent en effet qu’un tel exercice résiste à toute approche univoque, tant les normes et les valeurs incarnées par l’héroïsme varient selon les époques, les lieux et les sociétés. Comment comprendre dès lors l’héroïsme autrement qu’au pluriel, tant leshéroïsmes n’apparaissent jamais qu’à travers des contextes, des documents et des conditions redéfinissant sans cesse les enjeux qu’ils soulèvent en pratique (voir Azouvi, 2024) ? Ainsi la Première Guerre mondiale s’accompagna-t-elle d’une « culture de guerre » bouleversant les anciens modèles d’héroïsmes (Becker et Audouin-Rouzeau, 2000). Les tapis de bombes et les gaz de combat rendent inutile la bravoure individuelle, tandis que la position allongée des soldats comme l’inanité des charges de cavalerie face aux premiers tanks renversent les attributs traditionnels de l’héroïsme guerrier (Audouin-Rouzeau, 2009 et 2014). La Grande Guerre a ainsi opéré des mutations dans les expériences de la guerre qui ont entraîné des évolutions dans l’appréciation même d’un possible héroïsme – sur le front comme à l’arrière (voir Campa, 2020, Loez, 2010, ou Lalanne-Berdouticq, 2025).
L’intérêt pour l’héroïsme est lui-même soumis à des variations épousant les dynamiques historiographiques. D’abord lié à l’histoire événementielle et à l’étude des grandes figures de l’histoire militaire, il a reculé ensuite au profit d’une histoire des structures et de la longue durée née durant l’entre-deux-guerres. Ce n’est qu’au tournant du xxe au xxie siècle qu’il renaît à la faveur du « retour de l’événement » (Norat, 1978 ; Rétat, 2001 ; Dosse, 2010) et de l’approche bibliographique (Dosse, 2005) et de l’intérêt renouvelé pour la singularité de la microhistoire (Ginzburg 1980 et 1989 ; Ginzburg et Poni, 1981 ; Levi, 1989). Dans le domaine martial, il est porté par une histoire renouvelée de la guerre sensible dorénavant à l’articulation entre pratiques et représentations (Duby, 1973 ; Bertaud, 1979 ; J. Keegan, 1976 ; Hanson, 1989 ; Lynn, 1984 ; Chaline, 1999 ; Drévillon, 2005). Les chercheuses et chercheurs se préoccupent toutefois désormais moins du héros pour lui-même que de l’héroïsme et de ce qu’il nous dit des groupes humains, de leurs valeurs, de leurs aspirations et de la manière dont elles structurent les relations sociales (Dosse, 2010).
S’il est question ici d’héroïsmes plutôt que de héros ou d’héroïnes, c’est que les réflexions récentes s’attachent moins à appréhender les acteurs, les événements ou les bénéficiaires du processus que les conditions (anthropologiques, sociales, culturelles, politiques et historiques) qui participent à l’élaboration des modèles héroïques, aux champs d’expériences qu’ils révèlent et aux horizons d’attente qu’ils dessinent. Les héroïsmes doivent ainsi être approchés comme des constructions historiquement datées et géographiquement localisées, qui font l’objet d’une fabrique discursive révélée par les gestes et les pratiques qui les rendent visibles et qui font la promotion non seulement d’un individu mais, au travers de celui-ci, d’un comportement, d’un groupe social ou d’une idée (Duby, 1973 et 1984). L’acte héroïque n’existe, dans une approche constructiviste, qu’en tant qu’il est mis en récit et en intrigue (Veyne, 1971, White, 1973, Ricoeur, 1983-1985). Les histoires d’héroïsmes sont consubstantielles aux mises en pratique de ces héroïsmes dans l’espace discursif (Auerbach, 1946, Eco, 1976).
Certains contextes produisent des formes particulières d’héroïsmes qui se doivent d’être interrogées, tels que les « héroïsmes institutionnels », à mettre en regard avec les « héroïsmes personnels/intimes ». Ce colloque propose donc de réfléchir à la fabrique de la normativité des héroïsmes, dans la mesure où ceux-ci sont des propositions axiologiques qui entretiennent des relations dialectiques avec les valeurs et les pratiques sociales. Il étudie la manière dont les héroïsmes et les imaginaires qui leur sont associés s’inspirent de, tout en participant à, la fondation des normes des sociétés. Comment leur analyse permet-elle d’identifier des continuités structurelles ou, au contraire, de révéler des discontinuités dans l’histoire des groupes humains qui les portent et les font vivre ?
L’apport des contextes de guerres et de persécutions à la réflexion sur les héroïsmes
Réfléchir à la fabrique des héroïsmes implique également de les confronter à des événements susceptibles d’en faire évoluer les ressorts. C’est dans ce cadre que les contextes de guerres et des violences et persécutions qui l’accompagnent seront étudiés en ce qu’ils sont propices à l’irruption de discours et de pratiques de valorisation du paradigme héroïque. Dans les États et les sociétés en guerre s’exacerbe en effet le besoin de mythes, de légendes et de héros – réels ou fictionnels – qui ont pour fonction de préparer les esprits, de mobiliser les individus, les groupes sociaux, voire les nations, ou de réduire les contestations (Cronier et Deruelle, 2019).
À notre époque, les héroïsmes en temps de guerre semblent aller de soi. Les documentaires, les ouvrages de vulgarisation ou les œuvres artistiques n’hésitent ainsi pas à recourir à la notion de « Hero of War » ou à faire l’éloge de l’héroïsme guerrier[5]. Les études menées depuis une vingtaine d’années révèlent cependant les processus de construction (institutionnels ou non) dont ils procèdent et la cristallisation a posteriori de postures idéalisées qu’ils induisent. Les héroïsmes sont désormais étudiés comme des « mythes » à déconstruire (Luigi Mascili, 2002 ; Charles Taylor, 1989), parfois influencés par l’histoire des sensibilités et de « la virilité militaire » (Corbin, Courtine, Vigarello, 2011). Une déconstruction qui a pu être opérée par les acteurs du passé eux-mêmes pour revivifier ou s’affranchir des héroïsmes anciens, penser ou repenser leur identité en renouvelant leurs modèles héroïques (Pinet, 2025). Les héroïsmes sont également pensés au regard de l’action ou de la passivité des individus en guerre (Forrest, 2002 ; Conte, 2011), de comportements comme l’altruisme ou la dénonciation, ou encore de la construction de l’épique (Braudy, 2005). Dans sa conférence inaugurale du colloque international organisé en 2022 par le Museum of the Slovak National Uprising, « Heroism and Violence during the Second World War », Roger Griffin s’interrogeait, quant à lui, sur la « sacralisation » de la violence à laquelle contribuaient les modèles héroïques du Troisième Reich (Griffin, 2022). C’est donc également à la part d’ombre des héroïsmes que l’historiographie récente s’est attachée. Dans ce sens, le « retour des héros » (i.e. Heller, 2009) est l’un des terrains privilégiés du recul par rapport au paradigme héroïque.
Les sciences sociales ont également fait évoluer l’appréciation de ce phénomène protéiforme. Ainsi en est-il des études en littérature et philosophie (Gaucher, 1994 ; Poulain Gautret, 2005 ; Castillo, 2011 ; Worms, 2009) ou en psychologie, à partir de la deuxième moitié du xxe siècle (Franco, Blau et Zimbardo, 2011). Les travaux produits à la suite de la retentissante expérience de Stanley Milgram donnaient déjà à réfléchir sur les postures adoptées en temps de guerres. Plus récemment, des ouvrages interrogent les actes et les discours de l’héroïsme dans ces contextes de crise dans une perspective pluridisciplinaire (i.e. Scheipers, 2014). La réflexion s’est par ailleurs nourrie d’une approche concernant la matérialité des violences sur les corps, et permet d’envisager de nouveaux questionnements sur des positionnements « héroïques », notamment dans le contexte des guerres napoléoniennes (Dwyer et Ryan, 2012) ou plus récemment de l’exposition « With Blind Steps » proposée par Judith Lenglart au Mamuta Art and Research Center (Jérusalem).
Nombre d’études abordent enfin les héroïsmes dans des contextes paradoxaux. Ainsi en est-il des réflexions académiques sur l’héroïsme et l’enfance (Maslinskaya, 2017 ; Audoin-Rouzeau 1993, Pignot, 2012 ou Levy-Bertherat et Zamour, 2020), ou romancées comme dans le roman Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma, sur les enfants-soldats au Liberia, où la posture donquichottesque réinterroge la construction même d’un héroïsme de l’enfance. Ces questionnements, comme ceux qui se nouent autour de l’héroïsme et du genre, interrogent des « situations limites », et ainsi les contours d’une notion qui s’émancipe des cadres, souvent stéréotypés, dans lesquels elle a été longtemps utilisée et l’est encore souvent aujourd’hui.
Dans ces processus de construction, déconstruction et reconstruction de l’héroïsme, les périodes de guerres jouent un rôle particulier. Le « bruit » de leurs événements exceptionnels porte à la lumière des phénomènes difficilement visibles par ailleurs (Duby, 1973). Elles fonctionnent ainsi comme des « opérateurs de lisibilité » (Cornelia Brink et Olmo Gölz, 2022) et révèlent les soubassements des sociétés et de leur culture. Si l’intérêt pour l’« héroïsme en temps de guerre » n’est donc pas neuf, il est encore souvent étudié cependant au travers de personnages particuliers, comme José de San Martín, O’Connell, Jawaharlal Nehru ou Mandela, respectivement pères des Nations argentine, irlandaise, indienne et sud-africaine (Navarro García, 1999 ; Colantonio, 2023 ; Zachariah, 2004, Lodge, 2006), de contextes spécifiques comme les Croisades (Almeida, 2007), les guerres de religion (El Kenz, 1997, 2008 ; Apostolidès, 2004) ou la Révolution française (Gainot, 2017), ou encore de cultures singulières à l’exemple de la culture chevaleresque (Deruelle, 2015) et du Bushido (Carbonnier, 2018 ; Pelletier, 2023) sans faire l’objet d’une approche systématique et globale. Bien que réduites dans leur ambition, quelques études interrogent la construction des discours sur les héroïsmes dans des contextes pluriels et dans une perspective transnationale et diachronique (Deruelle et Vissiere, 2021). Elles témoignent de l’intérêt de cette approche, placée au cœur de ce colloque, pour en déconstruire les fondements.
« GUERROÏSMES – WAR/OISMS »
C’est l’objet de la réflexion du projet « GUERROÏSMES – WAR/OISMS » dans lequel s’inscrit ce colloque organisé en partenariat avec le Groupe de Recherche en Histoire de la Guerre qui travaille sur ces questions au sein de l’axe « Pratiques et représentations de la guerre ». Il s’agit de considérer avec le recul nécessaire non pas tant les manifestations jugées « héroïques » en temps de guerres, que les fabriques de l’héroïsme et ses spécificités dans le contexte martial. En envisageant celles-ci comme des phénomènes complexes, qui impliquent des acteurs, des outils, des horizons d’attentes variés, parfois irréductibles ou concurrents, il s’agit de décrypter l’élaboration des imaginaires de l’héroïsme martial, d’en distinguer les ruptures, les évolutions, les particularités temporelles et spatiales ou, au contraire, les constantes, tout en les confrontant en permanence aux pratiques – discursives, martiales ou commémoratives – à travers lesquelles ils cristallisent. Qu’est-ce que les temps de guerres font à l’héroïsme ? Dans quelle mesure ces mécanismes d’élaboration sont-ils spécifiques ? Comment les modèles qui se veulent positifs se confrontent-ils à la réalité des combats et aux atrocités de la guerre ? À l’inverse, en quoi l’affinement du paradigme héroïque permet-il d’apporter un éclairage original sur le fait guerrier, voire de renouveler notre compréhension de l’histoire, de la culture et du monde sensible dans lesquels ils sont ancrés ? La diversité des contextes de violence permet-elle d’écrire une histoire de l’héroïsme face à la tourmente ?
—
Le colloque et, plus largement le projet « GUERROÏSMES », entend donc donner des éléments de réponse à ces questions en posant les jalons d’une étude approfondie et articulée autour de trois axes :
Axe 1. L’héroïsme en théorie : définir la notion et comprendre la fabrique des discours sur les héroïsmes
Un axe de réflexion se penchera sur les questions de définition. Il s’agira d’identifier les acceptions variées de l’héroïsme en contexte guerrier, selon les disciplines, les époques, les espaces et les cultures. Comment, dans quelles conditions et par quels acteurs, militaires ou civils (Jouhaud, 2000), ces différentes définitions se sont-elles élaborées ? De quelles références (historiques, littéraires, religieuses) et de quels héritages se sont-elles nourries ? Comment se distinguent-elles d’autres notions comme l’honneur ou la réputation, et comment la fabrique des héros se démarque-t-elle de celle des martyrs ou des saints (laïques ou non) (Chovanec, 2020) ?
Une attention particulière sera accordée aux contextes dans lesquels ces héroïsmes ont été pensés, aux formes qu’ils prennent (masculin, féminin, animalier), aux fonctions qui leur sont attribuées et à leur réception et appropriation : dans quelles circonstances les acceptions de l’héroïsme se sont-elles infléchies ? S’articulent-elles de manière spécifique aux notions de crises et de modernités, aux moments de violence, ainsi qu’aux discours de la subalternité, donnant à penser des « formations discursives » (Foucault, 1970) particulières en fonction des contextes et des rapports de force sociaux ? Quelle place occupe le paradigme héroïque dans une culture donnée ? Dans quelle mesure est-il perméable aux évolutions sociétales ? Par quels canaux ces différentes définitions des héroïsmes ont-elles été véhiculées et se sont-elles perpétuées ?
En explorant minutieusement ces questions et les mises en récit de l’héroïsme, nous chercherons à identifier les caractéristiques propres à l’héroïsation et à son évolution dans le temps et l’espace. In fine, il sera possible de mieux saisir en quoi l’« héroïsme de guerre » se distingue des autres formes d’héroïsmes, et de quelles manières il a influé sur les représentations des contemporains et des historiens. Les formes d’héroïsmes, étudiées d’un point de vue diachronique, selon les genres, les médias convoqués, les espaces (lieux, objets, champs culturels), nous permettront ensuite d’analyser les mécanismes mêmes de cette « fabrique » des discours héroïques en temps de guerre.
Cette exploration se fera selon une approche à la fois chronologique et thématique. Le but est d’établir une typologie des discours sur les héroïsmes en temps de guerre, en mettant en exergue un certain nombre de couples à la fois complémentaires et antinomiques : héroïsme collectif / individuel ; héroïsme militaire / civil ; héros sacré / déchu ; héroïsme fictionnel / réel ; héros / victimes ; héros / non-héros / antihéros. Comment ces différents discours interagissent-ils entre eux ? Les outils théoriques et méthodologiques pour penser ces formes plurielles de discours sont-ils les mêmes ?
Une attention particulière sera dévolue à l’origine de la qualification héroïque : quels acteurs ou quelles institutions attribuent, et travaillent à imposer, ce statut dans les contextes de guerres et de persécutions ? Selon quelles logiques et quels enjeux ? Ces questions impliquent d’explorer minutieusement les fonctions de l’héroïsme à divers égards (historiques, sociaux, idéologiques, psychologiques). Il s’agira d’interroger la façon dont se construisent et se pensent les héroïsmes vis-à-vis des discours (Gruszka, 2019) ou des normes (Oestreich, 1982 ; Drévillon, 2002) officiels qui portent sur eux. Enfin, dans cette réflexion sur l’auctorialité de la qualification héroïque, nous nous intéresserons aussi aux phénomènes d’auto-identification et d’imposture héroïque.
Cette réflexion nous permettra d’imaginer une cartographie des « mots de l’héroïsme », confrontant la terminologie associée à ces phénomènes.
Axe 2. Les héroïsmes en pratique face aux contextes de violence
Si la notion d’héroïsme peut être définie à travers les discours et les commentaires qui la fabriquent, ceux-ci doivent aussi être confrontés à la réalité particulière de la violence des contextes étudiés. Cet axe vise donc à mettre le modèle à l’épreuve de la guerre. Comment ont-ils modelé les manifestations d’héroïsme ? Mais aussi, en retour, dans quelle mesure viennent-ils enrichir, infléchir, voire déconstruire nos représentations du paradigme héroïque ?
La convocation de plusieurs époques, aires géographiques et disciplines permet une réflexion plurielle, qui offre la possibilité d’une « herméneutique de la défamiliarisation » (Lavocat, 2012). La démarche comparative nourrira donc cette étude des « héroïsmes » en temps de guerres et de persécutions. Dans une approche transnationale, il s’agira de montrer que les processus d’héroïsation, loin d’avoir les mêmes modalités et les mêmes rythmes partout, procèdent de phénomènes d’asynchronie, de régionalisation et de provincialisation (Grataloup, 2014). Ceux-ci dévoilent des jeux d’échelles temporelles et géographiques qui donnent des appréciations plurielles aux manifestations concrètes d’héroïsme (Revel, 1996). En les prenant en compte, nous chercherons à identifier des dynamiques d’influences, d’enrichissements mutuels et de déplacements (des héros de comics devenant des héroïnes au cinéma, par exemple).
La perspective transversale permet de faire émerger un certain nombre de questionnements spécifiques. Toutes les sociétés ont-elles des héros dans les contextes de guerres ? Des héroïsmes peuvent-ils exister sans héros ? L’héroïsme a-t-il nécessairement besoin de s’incarner dans des actes ? Quels liens entretient-il avec les supports de sa médiatisation sans lesquels les héroïsmes restent invisibles pour la société ? Qu’en est-il des héroïsmes ordinaires, des « héros malgré eux », des actes commis selon les impératifs du devoir, de l’obéissance aux ordres, voire des menaces, plutôt que de l’initiative libérale ? Il conviendra ainsi d’explorer en profondeur la question des motivations – individuelles et collectives – de l’action en temps de guerres. Pourquoi passer à l’action ? Ce choix peut-il être désintéressé, ou procède-t-il immanquablement d’une attente – celle d’une reconnaissance ou d’une rétribution ? Comment et pourquoi ses actions sont-elles élevées au rang d’actes héroïques ?
Cet axe vise donc à comprendre comment la confrontation à des contextes pluriels donne à penser autrement la notion d’héroïsme.
Axe 3. L’héroïsme : une notion actuelle et opérante ?
Cet axe porte sur l’actualité du recours à la notion d’héroïsme. Dans quelle mesure persiste-t-elle au xxie siècle, aussi bien pour écrire que pour se penser et pour mettre en mémoire les actes héroïques ?
D’un côté, nous serions à l’ère de la désacralisation des héros, où les discours sur le sacrifice et la glorification des exploits seraient dépassés, voire déplacés. Il conviendra de distinguer, dans cette obsolescence de l’héroïsme, une tendance globale des affections plus particulières à certaines de ses figures seulement. À cet égard, il faudra se pencher sur les processus de déboulonnement des héros déchus et de ce que l’on pourrait appeler des phénomènes de péremption de certains héros.
De l’autre, force est de constater que le contexte actuel, celui du retour de la guerre en Syrie, en Ukraine au Proche-Orient et des tensions en Afrique et en Asie, semble rendre leur pertinence aux héros et, comme un réflexe naturel, le recours à l’héroïsation. En fait, celui-ci s’applique à la fois aux contextes contemporains, par l’identification de nouveaux héros, et aux contextes plus anciens, par la convocation de « héros immortels ». Pourquoi continue-t-on à parler de Léonidas, de Boucicaut ou de Bayard ? Comment expliquer la pérennité non seulement de certains héros, mais aussi de l’héroïsation, qui semble s’actionner comme un réflexe en temps de guerre, en dépit des évolutions culturelles ? Dans quelle mesure l’héroïsme reste-t-il opérant de nos jours ?
Dans cette exploration de l’actualité des héroïsmes, une attention particulière sera accordée aux pratiques de muséographie et de panthéonisation mettant en scène les héros d’hier et d’aujourd’hui.
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Ce colloque est par ailleurs pensé comme un atelier de réflexion méthodologique. Il s’agira de mettre en place des outils pour approcher ces questions de façon transversale, en faisant dialoguer les spécialistes de différentes périodes et de disciplines variées – histoire, sociologie, sociologie politique, psychologie, anthropologie, littérature, arts, etc. Nous entendons dépasser les limites non seulement géographiques, mais aussi chronologiques, et travailler aussi sur les périodes de césure, souvent laissées pour compte. Ce faisant, l’objectif est de constituer un réseau de chercheurs intéressés par ces questions, réseau qui sera amené à se développer et à s’institutionnaliser à mesure que le projet, pensé sur le long terme et en plusieurs étapes, prendra de l’ampleur.
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[1] Heroism Science est une revue « peer-reviewed open source » fondée en 2016. Elle compte 9 volumes à ce jour.
[2] Compendium heroicum est une encyclopédie en ligne publiée par le Sonderforschungsbereich 948 « Helden – Heroisierungen – Heroismen » (Centre de recherche collaborative « Héros – Héroïsations – Héroïsmes ») de l’Université de Fribourg. En France, voir le colloque international « Succès et échec de l’héroïsation de l’Antiquité à l’actualité européenne » organisé à l’Université Rennes 2 les 25-27 janvier 2023 par la Chaire Jean Monnet FABER.
[3] Trésor de la Langue française informatisé [En ligne : http://atilf.atilf.fr/].
[4] Cf. « L’absence d’une définition standard acceptée est un obstacle majeur » (Weinstein, 2013, p. 2).
[5] Voir par exemple le recueil édité par Ariane Charton, Petit éloge de l’héroïsme, Paris, Folio, 2017.
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Le colloque se tiendra à l’Université du Québec à Montréal les 29 et 30 octobre 2026. Les propositions de communications (1500 caractères), en anglais ou en français (une compréhension passive des deux langues est demandée) accompagnées d’un bref curriculum vitae, doivent être adressées avant le 1er mai 2025 par voie électronique, au choix à :
Benjamin Deruelle – Département d’histoire – Université du Québec à Montréal : deruelle.benjamin@uqam.ca
Sarah Gruszka – Sorbonne Université – EHESS : s.gruszka@orange.fr
Guillaume Pinet – Département d’histoire – Université du Québec à Montréal : pinet.guillaume@uqam.ca
Cécile Rousselet – Sorbonne Université – Université Sorbonne Nouvelle : cecile.rousselet@sorbonne-nouvelle.fr
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Note importante. Dans toute la mesure du possible, les organisateurs chercheront à assurer le transport et le logement des participants au colloque. Cependant, tous ceux ou toutes celles qui peuvent assurer leur financement, par la voie de leurs universités ou de centres de recherche, sont invités à le faire savoir au moment de l’envoi du dépôt de leur proposition. L’existence de tels financements externes (même encore non assurés), en effet, est un important prérequis pour la demande de subvention générale qui sera déposée pour l’organisation du colloque.
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Comité scientifique :
Andrew Barros (Université du Québec à Montréal)
Arnaud Bikard (INALCO)
Benjamin Deruelle (Université du Québec à Montréal)
Anne Gangloff (Université Rennes 2)
Sarah Gruszka (Sorbonne Université – EHESS)
Luba Jurgenson (Sorbonne Université)
Frédérique Leichter-Flack (Sciences Po)
Lucie Malbos (Université de Poitiers)
Chetima Melchisedek (Université du Québec à Montréal)
Guillaume Pinet (Université du Québec à Montréal)
Emmanuelle Poulain-Gautret (Université de Lille)
Cécile Rousselet (Sorbonne Université – Université Sorbonne Nouvelle)
Comité d’organisation :
Andrew Barros (Université du Québec à Montréal) ; Deborah Barton (Université de Montréal) ; Benjamin Deruelle (Université du Québec à Montréal) ; Sarah Gruszka (Sorbonne Université – EHESS) ; Chetima Melchisedek (Université du Québec à Montréal) ; Guillaume Pinet (Université du Québec à Montréal) ; Cécile Rousselet (Sorbonne Université – Université Sorbonne Nouvelle).
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1.7 Littérature et formation des enseignants. Vers une pédagogie de la diversité littéraire et linguistique (Mostaganem, Algérie)
Date de tombée (deadline) : 08 Mai 2025
À : Université de Mostaganem
La formation des futurs enseignants se doit de répondre aux exigences de la pluralité culturelle et linguistique qui caractérise les espaces éducatifs algériens. Dans cette perspective, la littérature apparaît comme un vecteur privilégié pour aborder et comprendre la complexité de la diversité, en offrant un accès à la multiplicité des expériences humaines et à la richesse des imaginaires collectifs. En tant que miroir aux multiples facettes des sociétés (Barthes, Le Plaisir du texte, 1973), la littérature permet aux futurs pédagogues de s’initier à une pluralité de représentations culturelles et identitaires, contribuant ainsi à la formation d’une posture pédagogique fondée sur l’ouverture à l’altérité. La littérature est en effet ce lieu où se déploie l’expérience de l’autre (Said, L’Orientalisme, 1978), celle qui permet de s’immerger dans des univers étrangers, de pénétrer des sensibilités distinctes, et d’adopter des perspectives alternatives.
À ce titre, elle constitue un outil précieux pour la formation des enseignants, qui sont amenés à évoluer au sein de classes de plus en plus hétérogènes. Loin de se cantonner à une fonction illustrative, le texte littéraire offre aux futurs éducateurs une éducation sentimentale qui les prépare à accueillir la diversité des parcours de vie des élèves, à reconnaître leurs singularités, et à valoriser la richesse des échanges interculturels en classe. Comme le souligne Martha Nussbaum dans Cultivating Humanity (1997), « la littérature éveille la capacité à se décentrer, à éprouver la complexité des êtres, à se glisser dans les vies des autres pour mieux comprendre leurs espoirs et leurs peurs». La lecture littéraire ne se réduit donc pas à un simple exercice esthétique, mais engage une réflexion éthique et humaniste qui s’avère essentielle dans la formation des enseignants. En ce sens, elle les prépare à adopter une posture inclusive et bienveillante, en cultivant une sensibilité aux diversités culturelles et linguistiques qui traverse les classes. Au-delà de sa dimension humaniste, la littérature constitue également un outil de réflexion sur la diversité des pratiques langagières. Les œuvres littéraires issues des sphères francophones, notamment, permettent aux enseignants de saisir la richesse des variations linguistiques et des dynamiques identitaires qui leur sont associées. « La langue des textes n’est jamais neutre, elle est le lieu où se rencontrent et se confrontent les normes et les libertés individuelles, les tensions entre les idiomes locaux et les standards nationaux » (Glissant, Introduction à une poétique du divers, 1996).
De ce fait, la littérature francophone, en confrontant le lecteur à la pluralité des usages et à l’hybridité des langues, offre un cadre privilégié pour sensibiliser les enseignants à la valorisation des compétences plurilingues des élèves. L’étude des textes littéraires, qu’ils soient classiques ou contemporains, constitue également un prisme d’analyse pertinent pour aborder des problématiques sociales et identitaires complexes telles que les discriminations, les migrations, le genre ou la mémoire collective. Ces thématiques, souvent traitées avec profondeur et subtilité par les auteurs, permettent aux enseignants de nourrir une réflexion critique sur les dynamiques sociales et de déconstruire les stéréotypes qui peuvent imprégner l’institution scolaire. « Lire, c’est d’abord déconstruire les illusions du réel» (Bourdieu, La Distinction, 1979), et à ce titre, la littérature offre un espace de réflexion critique sur les mécanismes de domination et les rapports de pouvoir qui traversent les sociétés.
Cet événement ambitionne de redéfinir le rôle de la littérature dans la formation des enseignants, en l’envisageant comme un vecteur d’ouverture à l’altérité et un outil de réflexion critique sur la diversité. En explorant les multiples dimensions de cette rencontre entre le littéraire et le pédagogique, elle entend contribuer à la construction d’un espace éducatif plus juste, plus ouvert et plus attentif aux richesses humaines et culturelles.
Quelques axes sont suggérés :
- Littérature et altérité : des textes pour enseigner l’empathie et la compréhension de l’autre
Cet axe explorera la manière dont les œuvres littéraires, par leurs représentations des différentes cultures, peuvent être utilisées pour sensibiliser les futurs enseignants à la diversité sociale et culturelle présente en classe. Le but est de montrer comment la lecture et l’analyse de ces textes peuvent servir à développer une pédagogie de l’empathie.
- Les littératures francophones : vecteurs de la diversité linguistique et culturelle en classe.
L’objectif des interventions qui s’inscriront dans cet axe est de mettre en évidence le rôle des littératures francophones dans la formation des enseignants, en montrant comment elles permettent de comprendre la pluralité des pratiques langagières. Cet axe mettra en avant les enjeux liés à la diglossie, au bilinguisme et à l’hybridité linguistique, et proposera des pistes pour intégrer ces dimensions dans les pratiques pédagogiques.
- Littérature et formation à la pédagogie critique : déconstruire les stéréotypes pour mieux accueillir les diversités
Ce volet s’attachera à montrer comment la littérature peut être utilisée pour former les enseignants à une pédagogie critique, en les encourageant à remettre en question les stéréotypes et les préjugés. Les participants seront invités à réfléchir à la manière dont les textes littéraires peuvent aider à aborder des sujets sensibles et à favoriser une approche plus juste et inclusive en classe.
- La littérature comme outil de médiation culturelle dans les classes plurilingues
Cet axe proposera de réfléchir à la manière dont la littérature peut servir de médiateur entre les différentes cultures présentes au sein de la classe. Il mettra en avant des exemples de textes qui favorisent le dialogue interculturel et qui peuvent être utilisés pour développer des projets pédagogiques autour de la découverte de l’autre et de l’acceptation des différences.
- Pratiques pédagogiques innovantes autour de la littérature : entre ateliers d’écriture et mises en voix
Ce dernier axe se concentrera sur les méthodes didactiques innovantes pour enseigner la littérature dans un contexte de diversité. L’accent sera mis sur les ateliers d’écriture créative, les cercles de lecture, etc., qui permettent aux apprenants de s’approprier les textes et de les relier à leurs propres expériences culturelles et linguistiques.
Pr Roubaï-Chorfi Mohamed El Amine
– Pr Bensekat Malika
– Pr Aci Ouardia
– Pr Amrouche Fouzia
– Pr. Bellatreche Houari
– Pr. Dellalou Naouel
– Dr Bouzenada Leïla
– Dr. Bentaifour Nadia
– Dr Ait Ikhlef Islem
– Dr Ouled Haddar Safa
– Dr Moussaoui Nassima
– Dr Habet Djazia
– Dr Chanez Hamdad
– Dr. Bennama Mekia
– Dr. MERDJI Naima
– Dr. Medjahed Nadir
Responsables de la manifestation :
Dr BOUZENADA Leïla
Pr ROUBAÏ-CHORFI Mohamed El Amine
Les propositions de communication sont a envoyer à l’adresse litteraturepedagogie@gmail.com
Calendrier
Lancement de l’appel : 5 avril 2025
Date limite de réception des propositions de communication : 8 mai 2025
Notifications d’acceptation/refus : 20 mai 2025
Programme final de la manifestation : 26 mai 2025
Date de la manifestation : 29 mai 2025.
1.8 Nostalgie et sensibilité humaine (Marrakech, Maroc)
Date de tombée (deadline) : 10 Mai 2025
À : Faculté Polydisciplinaire de Safi. Université Cadi Ayyad
« J’inventerai pour toi la rose »
Aragon, Elsa, Paris, Gallimard, 2008, p. 48.
La nostalgie est une expérience humaine des plus inextricables. Pareille délectable « ivresse », qui oscille entre la douce rêverie et la mélancolie poignante, est un « instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l’emplit de douceur » (Nothomb, 90, 2013). Transgressive à l’ordre temporel, elle tient d’une palingénésie du non-temps dans le temps, tissant un lien entre passé et présent, entre évanescent et pérenne. Elle est capable de mettre en sourdine un temps existentiel au profit d’une tonalité temporelle des affects où l’émotion redéfinit la perception de la durée. Partant, les formes de la connaissance, comme la structure de la réalité, deviennent envers et endroit de la même médaille.
Aristote nous enseigne dans la même veine que la nostalgie agit comme un placébo. Elle autorise à se projeter dans un passé idéalisé pour se soustraire aux tribulations afférentes au présent. Pour Heidegger, elle met aux prises le sentiment de sa finitude et l’irréversibilité du temps, lequel « sert depuis longtemps de critère ontologique ou plutôt de critère ontique pour distinguer naïvement différentes régions de l’étant » (Heidegger, 43, 1986).
Sur un autre volet, la nostalgie participe aussi à la construction de l’identité, moyennant la narration de la mémoire collective. Incanter le temps révolu, « celui qui résulte du rapport de postériorité de la voix narrative par rapport à l’histoire qu’elle raconte » (Ricœur, 1984, 148), permet de rétablir le contact avec ses origines et charpenter le « nous inclusif » (Ricœur, 1984, 148). Elle est ainsi une aspiration. C’est cette idée que Paul Ricœur corrobore lorsqu’il soutient qu’« à la mémoire est attachée une ambition, une prétention, celle d’être fidèle au passé » (Ricœur, 2000, 26). Il s’ensuit que pareille « fidélité » immunise contre les dysfonctionnements imputés à l’oubli.
De leur part, les littérateurs s’emploient à traiter de ce thème avec acuité. Ils y voient une remémoration de l’âge d’or (Les Travaux et les jours d’Hésiode par exemple), mettant en exergue l’homme suborné par l’onirique d’un microcosme harmonieux, exempt de vénalité. Elle devient la catéchèse d’un « monde nu au giron » selon l’expression de Montaigne. Ce mantra littéraire est pareillement une « innocence adamique », voire un feu de joie cosmique. Il a charge de réduire en poussière la pompe héraldique des aristocrates, les sceptres de la royauté : « art puissant ! tu ne forces pas seulement le passé qui s’évanouit à revivre éternellement, mais tu peux également évoquer l’avenir », (Hawthorne, 1844, 499) dixit Nathaniel Hawthorne. La nostalgie aspire à ravoir la permanence du moi à travers une quête de transparence et de sérénité intérieure. Ce mécanisme introspectif revisite le passé pour en appréhender les multiples facettes, en repérer les discontinuités et s’approprier les expériences traumatisantes. C’est le cas de Jean-Jacques Rousseau, chez qui Les Confessions « disent la nostalgie de l’unité perdue, et l’attente anxieuse d’une réconciliation finale » (Starobinski, 230, 1971). Bref, coucher la nostalgie sur papier revient à recouvrer ce qui a forgé l’authenticité de soi.
Le même propos s’applique à la peinture. Au XIXe siècle, les romantiques assimilent la nostalgie à la quête d’un idéal d’innocence et de grandeur révolue. C’est le cas de Caspar David Friedrich. Ses paysages mystérieux et contemplatifs, nommément Le Voyageur contemplant une mer de nuages (1818), objective une nostalgie de l’infini et du sublime, laissant entendre le désir d’un ailleurs inatteignable. Les symbolistes érigent ce thème en une spéléologie des émotions par l’entremise de figures féminines opaques et de paysages allégoriques. Avec Hésiode et la Muse (1891), Gustave Moreau figure un monde mythologique et intemporel où la nostalgie s’agglutine sur le désir de la beauté idéale. Arnold Böcklin, de sa part, crée avec L’Ile des morts (1880-1886) une atmosphère élégiaque, conviant au voyage vers un passé inaccessible. Sur un autre volet, les évènements historiques et les changements sociaux ayant marqué le XXe siècle amènent les peintres à placer la nostalgie sous le signe de la mémoire, de l’enfance et de la tradition. Edward Hopper décrit avec Nighthawks (1942) des espaces vides et des personnages reclus paradigmatiques du désenchantement. La Promenade (1917-1918) de Marc Chagall narre des souvenirs d’enfance où fiction et réalité se mêlent à une palette de couleurs vives et poétiques. La nostalgie est de surcroit l’apanage du cinéma. C’est un secret de polichinelle !
Les cinéastes font feu de tout bois pour que le spectateur envisage autrement ses réminiscences. Ils jettent leur dévolu sur l’identification spectatorielle afin de déconstruire le temps révolu et par conséquent appréhender ses contrecoups sur le présent. Des biopics ou des dystopies, comme Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, ravivent l’expérience individuelle et suscitent un dialogue avec la mémoire collective. La nostalgie, toujours en interrelation avec le septième art, est également un outil implacable de satire sociale. La confrontation de l’image idéalisée d’une époque et sa vraie réalité appesantit sur son caractère aporétique. À titre d’illustration, le protagoniste de Midnight in Paris de Woody Allen, qui rêve du Paris des années 1920, finit par prendre conscience que cette nostalgie est une chimère : l’être humain a toujours été enclin à sacraliser le passé et tout ce qui le représente. De la même manière, The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, où la nostalgie n’est pas sentiment, mais personnage incarné par l’hôtel lui-même, ressuscite un âge d’or de l’élégance et de la civilité révolu. Avec ses couleurs pastel et ses cadres symétriques, ce récit filmique célèbre d’une manière mélancolique un style de vie englouti par l’injure du temps et dans lequel une esthétique de la nostalgie vient s’imbriquer inextricablement sur l’émotion.
Ce colloque international convie les chercheurs à disséquer ce leitmotiv, en résonance avec les arts et les mutations socioculturelles. Voici à titre indicatif quelques axes à examiner sous toutes les coutures :
Axe 1 : Appétits passéistes
— La cristallisation de la mémoire individuelle et collective
— Les contrecoups de la nostalgie sur la perception de la durée
Axe 2 : La verbalisation de la nostalgie
— Nostalgie et arts : littérature, cinéma, musique, peinture, etc.
— Le point de vue de la culture populaire (rétro, vintage, remix, etc.)
Axe 3 : Tours et détours de l’identité
— La fragilité de la construction de l’identité personnelle
— Trajectoires de l’exil
Axe 4 : Nostalgie et société
— L’instrumentalisation politique de la nostalgie
— Le marketing mémoriel ou le recyclage du souvenir
Axe 5 : Enjeux de la technologie
— Les réseaux sociaux et la réactivation de la mémoire
— La réalité virtuelle en tant que reproduction de l’expérience nostalgique
Axe 6 : Considérations sur la psyché humaine
— La nostalgie entre normalité et pathologie
— La thérapie de l’évocation
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Références
— HAWTHORNE Nathaniel, Contes étranges, Paris, Michel Lévy Frères, 1876.
— HEIDEGGER Martin, Être et temps, Paris, Gallimard, 1986.
— HORKHEIMER Max et WIESENGRUND-ADORNO Theodor, La Dialectique de la raison, Paris, Gallimard, 1974.
— NOTHOMB Amélie, La Nostalgie heureuse, Paris, Albin Michel, 2013.
— RICŒUR Paul, La Mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Seuil, 2000.
— STAROBINSKI Jean, Jean-Jacques Rousseau, la transparence et l’obstacle, Paris, Gallimard, 1971.
Bibliographie sélective
— BURGHOLZER Laurette et MAZZA Vincenzo, La Nostalgie au théâtre : Écritures et pratiques scéniques, Paris, Hermann, 2024.
— DODMAN Thomas, Nostalgie. Histoire d’une émotion mortelle, Paris, Seuil, 2022.
— DUVERGER Maurice, La Nostalgie de l’impuissance, Paris, Albin Michel, 1988.
— ELIAS Norbert, La Civilisation des mœurs, Paris, Calmann-Lévy, 1973.
— JANKÉLÉVITCH Vladimir, L’Irréversible et la Nostalgie, Paris, Flammarion, 1974.
— JANKÉLÉVITCH Vladimir, Philosophie première : Introduction à une philosophie du « presque », Paris, PUF, 2011.
— LEMIEUX Denise, Une Culture de la nostalgie, l’enfant dans le roman québécois de ses origines à nos jours, Montréal, Boréal express, 1984.
— MIRCEA Eliade, La Nostalgie des origines, Paris, Gallimard, 1971.
— NOTHOMB Amélie, La Nostalgie heureuse, Paris, Albin Michel, 2013.
— PONZETTO Valentina, Musset ou la nostalgie libertine, Genève, Droz, 2007.
— RICŒUR Paul, La Mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Seuil, 2000.
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Modalités de soumission
Les propositions de communication rédigées en français, en anglais ou en arabe doivent être soumises sous forme de résumé de 300 mots maximum, assorti d’une notice bio-bibliographique. Elles sont à envoyer à l’adresse suivante : colloquenostalgiefps@gmail.com
Calendrier prévisionnel
— Date limite d’envoi des propositions : 10 mai 2025
— Réponse aux auteurs : 20 mai 2025
— Date de la tenue du colloque : 26 juin 2025
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Coordonnateurs du colloque
— BAMMOU Lahcen, FP, Safi
— OUMAKI Abdelouahed, CPA, Marrakech
— AZEROUAL Sidi Omar, FLAM, Marrakech
Comité scientifique et d’organisation
FP, Safi
— Les membres du Laboratoire de Recherche LCSIF-Safi
UCA, Marrakech
— AZEROUAL Sidi Omar, FLAM, Marrakech
— BOUHOU Mohamed, ENS, Marrakech
— EL MIR Siham, FLAM, Marrakech
— LAGZOULI Jihane, FLSH, Marrakech
— OUMAKI Abdelouahed, CPA, Marrakech
— ZERRAD Abdelhak, EST, Essaouira
Autres établissements
— ACHAMRAH Mohamed, FLSH, Béni Mellal
— AIT SAGH Lhoucine, FLSH, Agadir
— AZEROUAL Sidi Abdellah, ENSAM, Meknès
— BARAKATE Hassna, ESIF, El Jadida
— COULIBALY Moussa, Université Assane Seck de Ziguinchar, Sénégal
— DIRTU Evagrina, Technical University of Iasi, Roumanie
— EL-HIMER Mohamed, FLSH, Dhar El Mehraz, Fès
— EL-HIMER Amal, ESEF, Oujda
— KHADRAOUI Driss, FLSH, Mohammedia
— MAJIT Afaf, FLSH, Ain Chock, Casablanca.
1.9 La mythologie dans les textes algériens contemporains et de l’extrême contemporain (Alger). Journée d’études nationale.
Date de tombée (deadline) : 10 Mai 2025
À : Université d’Alger 2
Le laboratoire interdisciplinaire de recherche Analyse du Discours, Didactique des Langues et Interculturalité LIRADDI de l’Université d’Alger 2 organise une journée d’études autour de La mytholgie dans les textes algériens contemporains et de l’extrême contemporain.
Loin de se désagréger avec l’évanescence des sociétés primitives, les mythes continuent de marquer les sociétés les plus actuelles. Cette évolution du mythe qui semble être un caractère indéniable corrélé par l’évolution des sociétés et des nombreux facteurs politiques, historiques, sociaux qui façonnent la perception humaine, est soulignée par Laureline Amanieux : « De nos ancêtres chasseurs vénérant les animaux à notre époque contemporaine anthropocentrique, où nous sommes en quête de réalisation, les mythes n’ont cessé d’évoluer pour s’adapter à nos besoins, tout en parlant de notre quotidien immédiat ». Dans ce sillage, cette journée d’études interroge la nature ce ces variations pour tenter de cerner les mythes émergents dans la société contemporaine et leur portée sur la perception du monde. De plus, elle entend sonder la nature des écarts entre les mythes dominants dans la société traditionnelle et celle de nos jours.
La réécriture des mythes ne se limite point à des prouesses stylistiques, mais s’étend à la perception du monde véhiculée par ces mythes revisités. Ce champ des variables suscite la réflexion sur l’interdépendance des changements civilisationnels et leur incidence sur les variations mythiques des textes littéraires. Chemin faisant, il amorce un mouvement de compréhension des sociétés et pays où ils émergent. La littérature offre ainsi un océan de possibles dont il importe d’étudier les courants dans cette volonté d’édification d’un regard critique à même d’en comprendre les profondeurs.
Aussi, mythe et mythologie sont intégrés dans un rapport métonymique. Les mythes représentent des clés de déchiffrement du monde, susceptibles de révéler des idéologies, des religions ou encore des philosophies variées illustrant les tendances majeures d’une époque. Mais il importe d’abord de souligner l’indécidabilité qui plane sur la définition du mythe et de la mythologie. A cet effet, Michel Guérin affirme : « Il semble que le grec muthos désigne, avant que s’installe l’opposition avec le logos, quasi toute parole – un discours en général, qu’il soit récit, rumeur, message, conversation, conseil, projet, etc. », avant de conclure plus loin : « La traduction la plus commode de muthos serait sans doute histoire. ». La réflexion sur les mythes nous permettra de cerner la pensée mythique qui se révèle dans les textes algériens contemporains.
Michel Guérin continue d’apporter un certain nombre de précisions édifiantes : « Le mythe se logerait dans l’écart du signifié et du signifiant, il serait comme l’interprétation tremblée qui accompagne le geste de “se référer à”. […] Le mythe est une décantation de sens. ». La réflexion sur les mythes déployés dans les textes algériens permettrait de remonter à ces sources irrigant l’univers intellectuel algérien. De plus, il dessinerait ces lignes de territorialisation et de déterritorialisation que chaque livre choisi pourrait tracer, en référence à Mille plateaux de Gilles Deleuze et Félix Gattari.
Il est à noter par ailleurs que : « Lorsque le mythe vient à s’écrire, cela donne la mythologie ». De ce fait, et dans une perspective globale, nous souhaitons que cet espace d’échanges puisse amorcer des approches approfondies de la mythologie présente dans les textes algériens contemporains et de l’extrême contemporain, à même de tenter un recul critique en franchissant la difficulté de la temporalité encore toute proche et actuelle des œuvres inscrites dans cette sphère temporelle.
Des innombrables approches existantes du texte littéraires, cette journée d’études a pour objectif de tenter de comprendre les textes par une approche des mythes qui s’y déploient. Devant la contemporanéité des productions littéraires algériennes, et la diversité thématique, scripturaire et générique qui habite les univers mythologiques de ces textes, des questions viscérales sur l’être, dans ses dimensions métaphysiques et philosophiques, en passant par les préoccupations inscrites dans la concrétude du quotidien, émergent, déployant tout un univers fictif riche d’une mythologie à l’arborescence imaginaire étendue.
Cette étude de la mythologie est à même également de sonder l’inconscient collectif que tracent les mythes dans les productions littéraires algériennes ; un inconscient fragmenté, en totale cohésion, ou encore baignant entre ces deux extrêmes ; autant de pistes de réflexion à même d’affiner le regard sur la société algérienne. Quels rêves, quelles peurs, et quelles ambitions traversent l’esprit des écrivains algériens ?
Ainsi, cette journée de réflexions a pour finalité d’interroger les œuvres littéraires contemporaines et de l’extrême contemporain sous le prisme des tendances mythologiques qui président à leur création. Demeurent-elles cantonnées dans une réécriture inlassable des anciens mythes, ou représentent-elles des tentatives innovantes de s’affranchir des grands récits fondateurs tels qu’ils ont été déclinés dès leurs origines ?
Pour explorer cette mythologie dans les textes algériens, nous pouvons l’appréhender à travers ces quelques axes :
Les mythes dans les productions algériennes contemporaines : lignes de continuités avec la littérature algérienne classique.
L’univers fictif algérien : lignes de démarcation avec la mythologie classique.
Les mythes dominants dans la littérature algérienne contemporaine.
La réécriture des mythes anciens dans la littérature algérienne contemporaine.
La mythologie dans les textes algériens contemporains : quelles sources ? quels prolongements ?
La mythologie dans les productions algériennes au cœur de la mythologie africaine : quelles spécificités ?
La présence des récits fondateurs dans les textes algériens : quels rapports à l’algérianité et à l’universalisme.
Sans être exhaustifs, ces axes ouvrent le champ de la réflexion sur la pluralité des influences qui innervent les productions littéraires contemporaines, et suscitent l’exploitation de la portée de ces textes. Une approche qui peut permettre à chaque chercheur de contribuer à l’édification d’un regard critique au plus près de ces mythes à l’origine de la création littéraire algérienne en évolution, et de la pensée algérienne en déploiement.
Les propositions de communication sont à envoyer aux adresses radia_rr@yahoo.fr et littetlum@outlook.fr au plus tard le 10 mai 2025, accompagnées d’une courte notice biographique. Les notifications de réponse seront transmises le 15 mai 2025. La journée d’études se déroulera le 16 juin 2025.
Bibliographie
Ameziane, S. (2023). Romans algériens au présent. Ecrire au tournant du XXème et XXIème siècle. Boumerdès : Frantz Fanon.
Amanieux, L. (2011). Ce héros qui est en chacun de nous, la puissance des mythes. Paris : Albin Michel/C.L.E.S.
Bendjelid, F. (2012). Le roman algérien de langue française. Alger : Chihab.
Bonn, C. Lectures nouvelles du roman algérien, essai d’autobiographie intellectuelle. Paris : Garnier.
Caillois, R. (1987). Le mythe et la philosophie. Paris : Folio essais.
Dumézil. (1973). Mythe et Epopée I, II, III. Paris : Gallimard. Collection : Quarto.
Gheerbrant A.et Chevalier, J. (1997). Dictionnaire des symboles. Paris : Robert Laffont. Coll. Bouquins la collection.
Gilbert Durand (1993). Figures mythiques et visages de l’œuvre. Paris : Dunod.
Gilbert Durand. (1996). Introduction à la mythologie, mythes et sociétés. Paris : Albin Michel.
Mircea Eliade. (1968). Aspects du mythe. Paris : Folio essais.
Mokhtari, R. (2006). Le nouveau souffle du roman algérien, essai sur la littérature des anneés 2000. Alger : Chihab.
Roland Barthes (1957). Mythologies. Paris : Seuil.
Schelling, F-W (1992). Philosophie de la mythologie. Grenoble : J. Million.
Strauss, C-L (2009). Mythologiques. Paris : Plon.
Les propositions de communication sont à envoyer aux adresses radia_rr@yahoo.fr et littetlum@outlook.fr au plus tard le 10 mai 2025, accompagnées d’une courte notice biographique.
Les notifications de réponse seront transmises le 15 mai 2025.
La journée d’études se déroulera le 16 juin 2025.
1.10 Littératures : légitimité et (l)égalité
Date de tombée (deadline) : 11 Mai 2025
À : Tunis
Les laboratoires de recherche Intersignes (Université de Tunis)
et Analyse Textuelle, Traduction et Communication (Université de la Manouba),
en partenariat avec la Chaire Senghor de la Francophonie de l’Université de Tunis et le
Merian Centre for Advanced Studies in the Maghreb,
organisent un
Colloque international :
Littératures : légitimité et (l)égalité
Tunis – les 13 et 14 novembre 2025
Procès, crimes, châtiments, quête de vérité et de justice, sont au cœur de bien des œuvres et soulèvent le problème de la légitimité et de l’illégitimité, de l’égalité et de la légalité, du juste et de l’injuste. Littérature de fiction et littérature d’idées s’interrogent sur ces questions depuis l’Antiquité (Euripide, Sophocle, Socrate, Platon, etc.). En effet, le monde de la littérature et le droit de la Cité et celui des individus sont étroitement liés : ils entrent en dialogue et provoquent des tensions, reflétant ainsi la complexité des rapports humains souvent marqués par les inégalités.
Dans son Éthique à Nicomaque, Aristote pose la définition suivante : « Le juste est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l’égalité ; l’injuste, ce qui est contraire à la loi et ce qui manque à l’égalité » (V, 2). Égalité et légalité devraient ainsi permettre d’agir en vue de garantir le partage équitable des biens et le vivre-ensemble. L’association dialectique de ces deux principes pose indéniablement problème car l’idéal égalitaire aristotélicien se confronte au réel brut et inextricable.
Cette tension est au cœur de deux genres littéraires qui questionnent les possibles de la société. Alors que l’utopie est « critique du réel » (Drouin-Hans, 2015), la dystopie, elle, se fait « miroir déformé du présent » (Claisse, 2010 : § 3). Intégrant une réflexion sur les lois et les droits qui régissent les rapports humains, ces deux appréhensions politiques, sociales et morales de l’avenir engendrent un rêve d’égalité (More, 1516) ou une menace d’injustices (Orwell, 1949 ; Jardin, 2004 ; Rufin, 2004 ; Le Clézio, 2006, etc.). Mais cette réflexion doit également s’ouvrir aux hétérotopies, ces contre-espaces isolés, ancrés dans le temps présent et gouvernés par leurs propres règles (Foucault, 2009).
Par ailleurs, la méditation des écrivains sur la société au présent a donné lieu à des œuvres qui défendent les subalternes et placent l’équité comme valeur fondamentale. En quête de justice sociale, les auteurs abordent diverses thématiques comme la condition ouvrière, le monde de l’entreprise, les droits de la femme et ceux des minorités. À travers des récits qui mettent en scène des personnages de victimes ou de révoltés qui tentent de prendre en main leur destin, ces auteurs pointent les inégalités qui rongent le corps social (Hugo, 1862 ; Sand, 1832 ; Bon, 1982 ; Despentes, 2006, etc.).
Ainsi ces œuvres invitent-elles à aborder la littérature selon une approche fonctionnelle dans la mesure où leur dimension réparatrice (Gefen, 2017) se fait prégnante. Il est toutefois nécessaire de remarquer que la notion de réparation connaît, de nos jours, une réelle évolution. Elle n’est plus uniquement expiation et satisfaction, elle implique désormais l’accès à la justice et la reconstruction psychologique. La littérature offre dès lors un espace d’expression aux sans-voix et leur assure la reconnaissance des blessures et maux subis. Si la littérature carcérale illustre bien cette démarche (Ghandi, 1932 ; Naccache, 1982 ; El-Saadawi, 1984 ; Genet, 1946, Liscano, 2008, etc.), la production littéraire qui se développe dans le cadre de la libération de la parole des victimes de violences sexuelles l’atteste tout autant. Des textes comme Le Consentement (Springora, 2020) et La Familia grande (Kouchner, 2021) ont, en effet, joué un rôle essentiel dans la sensibilisation du grand public et dans l’adoption en France de la loi du 21 avril 2021 visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l’inceste.
La parole juste, le discours qui convainc et persuade, à la tribune ou dans le prétoire, éveille également les consciences et influence les esprits : des figures emblématiques comme Gisèle Halimi et Martin Luther King ont mis leur maîtrise de l’éloquence et de la rhétorique au service de leurs combats contre l’injustice et les inégalités. Mais le pouvoir de la parole ne se réduit pas à la défense des causes justes. Il est le garant de l’équité, car tout un chacun, victime ou criminel, plaignant ou défendeur, a le droit de se défendre et d’être défendu (Markowic, 2018).
D’autre part, le dévoilement de la vérité, la quête de justice, nourrissent une littérature judiciaire qui aspire, par le récit, à interroger les dilemmes moraux. Se développe ainsi une littérature envahissant les palais de justice et les tribunaux et encourageant dans un même temps le lecteur à aborder avec empathie faits divers et autres affaires complexes réelles ou fictionnelles (Gide, 1913 ; Giono, 1947 ; Von Schirach, 2015 ; Jaenada, 2017, 2021, 2022 ; Reza, 2024, etc.). Le monde en procès n’exclut pas cependant de pointer les iniquités du monde judiciaire. Instrumentalisation de la loi et mise en scène d’affaires judiciaires menacent la liberté et l’égalité (Kafka, 1925 ; Camus, 1942). Le texte littéraire devient une « lutte engagée pour la vérité contre le mensonge, pour la justice contre l’arbitraire » (Clemenceau, 1899 : 276). Happés par la machine judiciaire, certains écrivains tels que Flaubert, Zola ou encore Guyotat, sont poursuivis en raison de leurs œuvres et de leurs idées ; d’autres, tel que Giono, sont confrontés à des litiges les opposant à leurs éditeurs.
Le juste et l’injuste irriguent en outre les récits relatant des enquêtes. Dans les textes d’auteurs comme Simenon, Fred Vargas ou encore Agatha Christie, résoudre un crime, élucider un mystère, lever le mensonge, est la mission de l’enquêteur chevronné, décidé à retrouver les criminels, à les poursuivre et à faire justice. Mais la littérature n’exclut pas l’erreur judiciaire (Postel, 2013 ; Menegaux, 2018) et n’hésite pas à mettre en fiction des détectives amateurs qui essaient de remédier aux défaillances humaines dans un souci éthique.
Notre colloque s’articulera autour des notions et concepts liés au rapport entre légitimité, égalité et légalité et leurs représentations littéraires. Pour interroger cette question, nous proposons les axes de réflexion suivants, sachant que toute autre proposition pertinente pourra être acceptée :
- Utopies, dystopies et hétérotopies : critiques sociales et espaces alternatifs ;
- Égalités, inégalités et justice sociale en littérature ;
- Figures du justicier et du criminel : enjeux littéraires et éthiques ;
- Procès et justice : entre fiction littéraire et réalité.
Ce colloque est ouvert à tous les champs et corpus littéraires, et à toutes les cultures sans restriction aucune. Nous encourageons les participants à mettre en œuvre différentes approches et démarches théoriques (littérature, anthropologie, linguistique, sémiotique, stylistique, sociologie de la littérature, histoire, géographie humaine, psychanalyse, analyse du discours, etc.).
Modalités de participation
Les propositions devront comporter un titre, le résumé de la communication (300 mots max.) et une courte notice biographique. Elles sont à envoyer avant le 11 mai 2025 à l’adresse suivante : litteratures.legitimite.legalite@gmail.com. Nous précisons que les communications ne pourront se faire qu’en français ou en anglais.
– Les frais d’inscription au colloque s’élèveront à :
50 € / 165 DT pour les chercheur-e-s professionnel-le-s.
20 € / 65 DT pour les étudiant-e-s, doctorant-e-s ou jeunes chercheur-e-s encore sans profession.
– Les frais de déplacements et d’hébergement sont à la charge des participants. L’organisation pourra néanmoins fournir des informations pratiques pour faciliter leurs démarches (suggestions d’hôtels, itinéraires, etc.).
Organisation du colloque
Laboratoire Intersignes (LR14ES01), Université de Tunis (UT);
Laboratoire Analyse Textuelle, Traduction et Communication (ATTC), Université de la Manouba (UMA).
Coordination
Afef Arous-Brahim (Université de Jendouba / Intersignes LR14ES01– UT)/Textes & Cultures UR4028 — U. Artois).
Donia Boubaker (Université de Jendouba / ATTC – UMA/ UMR 9022 Héritages — CY Cergy Paris Université/ CNRS/Ministère de la Culture).
Comité scientifique
Christine Baron (Université de Poitiers)
Emna Beltaif (Université de Tunis)
Sylvie Brodziak (CY Cergy-Paris Université)
Jamil Chaker (Université de Tunis)
Mounira Chatti (Université Paris VIII)
Samia Kassab-Charfi (Université de Tunis)
Fadhila Laouani (Université de la Manouba)
Laure Lévêque (Université de Toulon)
Sonia Mbarek (Université de Tunis)
Mohamed Salah Omri (Université d’Oxford)
Hela Ouardi (Université de la Manouba)
Jouda Sellami (Université de la Manouba)
Farah Zaïem (Université de la Manouba)
Sonia Zlitni-Fitouri (Université de Tunis)
Comité d’organisation
Meriem Abbes (Université de Tunis)
Afef Arous-Brahim (Université de Jendouba / Université de Tunis/Université d’Artois)
Donia Boubaker (Université de Jendouba / Université de la Manouba/ CY Cergy Paris Université)
Zeineb Golli (Université de Tunis)
Yosr Larbi ( Université de la Manouba)
Oumaima Mayara (Université de Tunis)
Marouene Souab (Université de la Manouba)
Eya Trabelsi (Université de la Manouba)
⁂
The Academic research laboratories Intersignes (University of Tunis)
and Analyse Textuelle, Traduction et Communication (University of Manouba),
In partnership with The Senghor Chair of the Francophonie of the University of Tunis and
The Merian Centre for Advanced Studies in the Maghreb
organize an
International Conference
Literature: Legitimacy, Legality and Equality
Tunis – From November 13th to 14th 2025
Trials, crimes, punishments and the quest for truth and justice, are at the heart of many literary works and raise the issues of legitimacy and illegitimacy, equality and legality, of justice and injustice. Fiction and philosophical works dealing with these issues can be traced as far back as the Antiquity (Euripides, Sophocles, Socrates, Plato, etc). The laws that govern individual and public life are, indeed, closely linked to the literary world and, ensuing dialogues and tensions, reflect the complexity of human relationships often marked by inequalities.
In his Nicomachean Ethics, Aristotle gives the following definition: “The ‘just’ therefore means that which is lawful and that which is equal or fair, and ‘the unjust’ means that which is illegal and that which is unequal or unfair” (V, 2). Equality and legality should thus make it possible to guarantee the equitable distribution of goods and social harmony. Undeniably, the dialectical association of these two principles poses a problem as the Aristotelian egalitarian ideal is confronted with the raw and inextricable aspects of the real world.
This tension gave way to two literary genres which explore possible alternatives to society. While utopia is “critical of reality” (Drouin-Hans, 2015), dystopia becomes a “distorted mirror of the present” (Claisse, 2010: § 3). By including a reflection on the laws and rights that govern human relations, these two visions of the future (Political, social and moral), gave birth to dreams of equality (More, 1516) or threats of injustice (Orwell, 1949; Jardin, 2004; Rufin, 2004, Le Clézio, 2006, etc.). Such a reflection, however, must also be open to heterotopias, those isolated counter-spaces, deeply rooted in the present time but governed by their own rules (Foucault, 2009).
Moreover, reflections on present time society have given rise to literary works defending the “underdog” and placing equity as a fundamental value. Seeking social justice, they address various themes such as working-class conditions, the corporate world, women’s and minorities rights. Through stories featuring characters of victims or rebels who try to take their destiny into their own hands, these authors point out the inequalities that plague society (Hugo, 1862; Sand, 1832; Bon, 1982; Despentes, 2006; etc).
Such works invite us to have a “functional” approach to literature as its “restorative” dimension (Gefen, 2017) is quite significant. We would note, however, that this “restorative” dimension is going through a substantial evolution nowadays. It is no longer a matter of “expiation” and “satisfaction” only, it now involves access to justice and psychological reconstruction. Literature therefore offers a space for expression to the voiceless and ensures that they are recognized for the wounds and evils they have suffered. While prison literature is a good illustration of this approach (Ghandi, 1932; Naccache, 1982; El-Saadawi, 1984; Genet, 1946, Liscano, 2008; etc.), the literary production evolving from the liberation of speech on sexual violence contributes to it just as much. Texts such as Le Consentement (Springora, 2020) and The Familia grande (Kouchner, 2021) have indeed played an essential role in raising awareness among the general public and in the adoption, in France, of the 21 April 2021 law protecting minors from sexual crimes and incest.
Using the right words, delivering convincing and persuasive speeches, in tribunes and courtrooms, also contribute to awaken consciences and influences minds: emblematic figures such as Gisèle Halimi and Martin Luther King have put their eloquence and rhetoric skills at the service of their fights against injustice and inequality. But the power of speech is not limited to defending just causes. It guarantees fair treatment, because everyone, whether victim or criminal, plaintiff or defendant, has the right to defend himself/ herself and to be defended (Markowic, 2018).
Unveiling the truth and seeking justice, are at the core of a judicial literature which aspires, through its narrative, to question moral dilemmas. This gave way to a literary genre relating to courthouses and courts of justice engaging the reader to approach news items and other complex cases, whether real or fictional, with empathy (Gide, 1913; Giono, 1947; Von Schirach, 2015; Jaenada, 2022, 2021, 2017; Reza, 2024; etc). Putting the world on trial does not exclude pointing out the inequities of the judicial world. The instrumentalization of the law and the staging of legal cases threaten both freedom and equality (Kafka, 1925; Camus, 1942). The literary text becomes a “committed struggle for truth against lies, for justice against arbitrariness” (Clemenceau, 1899: p. 276). Caught up in the judicial machine, some writers, such as Flaubert, Zola and Guyotat, were prosecuted because of their works and ideas; others, such as Giono, were confronted with disputes with their own publishers.
The notion of justice and injustice is pervasive in the story telling process when it comes to investigations. In the works of Simenon, Fred Vargas or Agatha Christie, solving a crime, elucidating a mystery or exposing a lie, is the mission of the seasoned investigator, determined to find the criminals, prosecute and bring them to justice. But this literature does not exclude judicial error cases (Postel, 2013; Menegaux, 2018) and does not hesitate to invent amateur detectives who will, for ethical reasons, try to make up for any human shortcomings.
Our conference will focus on notions and concepts pertaining to legitimacy, equality and legality and their literary representations. In our proceedings, we would propose to examine the following themes, but we remain open to any relevant alternative proposals:
Utopias, dystopias and heterotopias: social critiques and alternatives.
Equality, Inequality and Social Justice in Literature.
Figures of the Vigilante and the Criminal: Literary and Ethical Issues.
Trial and justice: between literary fiction and reality.
This conference is open to all literary fields and corpuses, to all cultures with no restriction of whatsoever nature. We urge and encourage all participants to implement different practical and theoretical approaches in their contributions (literature, anthropology, linguistics, semiotics, stylistics, literary sociology, history, human geography, psychoanalysis, discourse analysis, etc.).
Participations
Proposals should include a title, an abstract (300 words max.) and a short bio. They are to be sent before 11th May 2025 to the following address: litteratures.legitimite.legalite@gmail.com.
We would draw your attention that presentations can only be made in French or in English.
– Registration Fees :
- 50 € / 165 TD for researchers and professionals.
- 20 € / 65 TD for students, doctoral students or junior researchers (still seeking jobs).
– Travel and accommodation costs are at participants’ expenses.
The organisers shall, however, provide them with practical information to facilitate their efforts (hotel suggestions, itinerary, etc.).
Organizers
The Academic research laboratory Intersignes, University of Tunis (UT)
The Academic research laboratory Analyse Textuelle, Traduction et Communication (ATTC), University of Manouba (UMA)
Coordination
Afef Arous-Brahim (University of Jendouba / Intersignes LR14ES01 – UT/Textes et Cultures UR 4028 — University of Artois);
Donia Boubaker (Université de Jendouba / ATTC – UMA/ UMR 9022 Héritages— CY Cergy Paris University— CNRS/Ministry of Culture).
Scientific Committee
Christine Baron (University of Poitiers)
Emna Beltaif (University of Tunis)
Sylvie Brodziak (CY Cergy-Paris University)
Jamil Chaker (University of Tunis)
Mounira Chatti (University of Paris VIII)
Samia Kassab-Charfi (University of Tunis)
Fadhila Laouani (University of Manouba)
Laure Lévêque (University of Toulon)
Sonia Mbarek (University of Tunis)
Mohamed Salah Omri (University of Oxford)
Hela Ouardi (University of Manouba)
Jouda Sellami (University of Manouba)
Farah Zaiem (University of Manouba)
Sonia Zlitni-Fitouri (University of Tunis)
Organizing Committee
Meriem Abbes (University of Tunis)
Afef Arous-Brahim (University of Jendouba / University of Tunis)
Donia Boubaker (University of Jendouba / University of Manouba)
Zeineb Golli (University of Tunis)
Yosr Larbi (University of Manouba)
Oumaima Mayara (University of Tunis)
Marouene Souab (University of Manouba)
Eya Trabelsi (University of Manouba)
Bibliographie indicative
Aristote, Éthique à Nicomaque, Paris, Flammarion, 2004.
Baron, Christine, « La littérature, auxiliaire de l’acte de juger ? Contexte américain, contexte continental » dans Les Cahiers de la Justice, 2016 ǀ 2, n° 2, 2016, p. 371-382.
Baron, Christine, La littérature à la barre (XXe-XXIe siècle), Paris, CNRS, 2021.
Barraband, Mathilde et Demanze, Laurent, « Littérature du procès, procès de la littérature » dans Revue critique de fixxion française contemporaine [en ligne], 26 | 2023, mis en ligne le 15 juin 2023. URL : http://journals.openedition.org/fixxion/10406
Bellagamba, Ugo, « L’utopie a-t-elle des leçons de justice à nous donner ? » dans Délibérée, 2022 ǀ 1, n° 15, 2022, p. 43-48.
Chardin, Philippe et Leclerc, Yvan, « Crimes écrits. La littérature en procès au XIXe siècle » dans Romantisme, 1993, n° 79, Masques, p. 124-126. URL : www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1993_num_23_79_6202
Claisse, Frédéric, « Futurs antérieurs et précédents uchroniques : l’anti-utopie comme conjuration de la menace » dans Temporalités [En ligne], 12 | 2010, mis en ligne le 15 décembre 2010. URL : http://journals.openedition.org/temporalites/1406
Clemenceau, Georges, Iniquité, Paris, Stock, 1899.
Drouin-Hans, Anne-Marie, « Rêves d’éducation, éducations de rêve : les leçons de l’utopie » dans Le Philosophoire, 2015 ǀ 2 n° 44, 2015, p. 39-54. URL : shs.cairn.info/revue-le-philosophoire-2015-2-page-39?lang=fr
Dubois, Jacques, L’Institution de la littérature. Introduction à une sociologie, Paris, Bernard Nathan / Editions Labor, 1978.
Foucault, Michel, Les Corps utopiques, les hétérotopies [1966], Paris, Nouvelles Éditions Lignes, 2009.
Gefen, Alexandre, Réparer le monde, Paris, Corti, 2017.
Genel, Katia et Deranty, Jean-Philippe, Reconnaissance ou mésentente ? Un dialogue critique entre Jacques Rancière et Axel Honneth, Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Philosophies pratiques », 2020.
Lacroix, Justine et al., « Justice ou réparation ? : Introduction » dans Esprit, 2024 ǀ 3, 2024, p. 35-39.
Lévêque, Laure, Le Rouge ou le noir ? Quand la fiction futorologique française prophétisait des lendemains qui (dé)chantent (1800-1975), Arcidosso, Effigi Edizione, 2023.
Mantovani, Dario (dir.), L’Équité hors du droit, Paris, Collège de France, 2023.
Meyer-Plantureux, Chantal, « Théâtre et justice d’Eschyle à Jean Vilar » dans Les Cahiers de la Justice, 2015 | 1, n° 1, 2015, p.37-58. URL : droit.cairn.info/revue-les-cahiers-de-la-justice-2015-1-page-37?lang=fr
Nussbaum, Martha, L’Art d’être juste. L’imagination littéraire et la vie publique [1997], trad. Solange Chavel, Paris, Flammarion, 2015.
Pironnet, Quentin, « Droit et dystopies » dans Revue interdisciplinaire d’études juridiques, 2016 ǀ 2, vol. 77, 2016, p. 363-392.
Ricoeur, Paul, L’Idéologie et l’utopie, Paris, Seuil, 1997.
Roman, Myriam, Le Droit du Poète : la justice dans l’œuvre de Victor Hugo, Presses universitaires de Saint-Étienne, 2023.
Vergès, Jules, Justice et littérature, Paris, PUF, 2011.
1.11 “Heureux qui comme Ulysse…”. Mémoires d’exil dans les littératures et les arts du Liban. État de lieux et perspectives.
Date de tombée (deadline) : 12 Mai 2025
À : Université de Parme. 9, Viale San Michele
7 ET 8 OCTOBRE 2025
“Heureux qui comme Ulysse…”. Mémoires d’exil dans les littératures et les arts du Liban. État de lieux et perspectives.
Le Liban est depuis toujours une terre d’accueil et une terre de départ. Tout le long de son histoire, ce petit pays du Moyen-Orient a été à la fois une patrie pour ceux qui, échappés à la guerre, à la famine ou aux persécutions religieuses, ont cherché refuge dans les hauteurs escarpées du Mont-Liban, dans la plaine de la Bekkaa ou sur le littoral, et un lieu de départ pour ceux qui, désireux de se soustraire à la misère et à la violence, ou simplement animés par la curiosité, avaient quitté leur terre natale à la recherche d’autres mondes.
Voilà pourquoi l’exil est un thème qui traverse toute la littérature libanaise, ainsi que le cinéma et les arts au Liban. Faisant écho aux perceptions des migrants qui se trouvent affrontés à des univers géographiques, linguistiques, culturels et sociologiques nouveaux, les œuvres des auteur.e.s et des artistes libanais.e.s retracent les causes et les conséquences de l’exil, vécu – ainsi que l’affirme Edward Saïd – tantôt comme un arrachement douloureux de sa patrie et de ses affects, tantôt comme une occasion de connaissance et de maturation de soi, et toujours comme le lieu de la découverte de l’Autre.
Une telle perspective d’enquête paraît particulièrement intéressante à l’heure présente, car elle reflète certains aspects cruciaux de la situation contemporaine à un niveau planétaire, permettant ainsi d’entamer une réflexion qui, tout en s’appuyant sur l’histoire, la littérature et les arts au Liban, s’étend aux grandes problématiques qui agitent l’humanité au troisième millénaire.
Le Colloque du Groupe de Recherche LACLib (Littérature, Arts et Cinéma du Liban) se tiendra en ligne les 7 et 8 octobre 2025.
Seront acceptées des communications portant sur :
- Les Libanais en exil : littérature migrante libanaise
- Le Liban, terre d’exil : l’expérience de migrants ayant trouvé refuge au pays
- L’expérience de l’exil, au point de vue psychologique, linguistique, culturel
- Les reconstructions mémorielles de l’exil
- La rencontre avec l’Autre
- Les langues de l’exil et l’exil des langues
- L’exil intérieur
- L’exil et l’engagement
La réflexion peut s’articuler à partir des axes méthodologiques suivants, sans aucune prétention restrictive. Les exemples ci-dessous ne sont que des suggestions et n’ont pas vocation à être exhaustifs. Le colloque encourage également l’exploration d’œuvres récentes et de nouvelles voix littéraires et artistiques:
- Histoire(s) littéraire(s). Avant d’être une réalité politique et culturelle, le Liban a nourri l’imaginaire des récits de voyage et des romans d’Orient au XIXe siècle. Des auteurs comme Chateaubriand, Nerval ou Flaubert ont façonné des représentations du pays, influençant parfois en retour la littérature libanaise.
- Littératures comparées et regards multiculturels. L’exil implique a fortiori de se mesurer avec un autre contexte et, parfois, avec une autre langue, non seulement littéraire. Les écrivain.e.s qui se réfugient ou qui quittent le Liban tel.le.s Abla Farhoud, Wajdi Mouawad, Georgia Makhlouf ou Yasmina Traboulsi, doivent ainsi se confronter avec d’autres formes et imaginaires littéraires, engendrant un dialogue entre héritages culturels et artistiques différents.
- Linguistique, plurilinguisme et traduction. L’axe veut explorer les spécificités linguistiques et stylistiques de l’exil, en privilégiant les deux aspects qui définissent mieux l’espace multiculturel du Liban littéraire : le plurilinguisme et la traduction ; la coexistence, voire l’hybridation, des langues ou bien leur transfert à travers une négociation linguistique et culturelle. C’est entre autres le cas de Dominique Eddé, Charif Majdalani ou de Sabyl Ghoussoub.
- Cinéma et arts visuels: Le Liban possède une riche tradition artistique et cinématographique où l’exil, la mémoire et l’identité sont au cœur des œuvres de réalisateurs comme Jocelyne Saab, Nadine Labaki ou Ghassan Salhab. Les arts visuels, de la photographie à la performance, offrent aussi des représentations alternatives de ces thèmes.
Les propositions, envoyées par mail à Chiara Denti (chiara.denti@unipr.it) e Michele Morselli (michele.morselli3@unibo.it) d’ici le 12 mai 2025, seront évaluées par le Comité Scientifique qui communiquera les résultats à partir du 16 juin 2025.
1.12 Marginalité des endeuillés (revue Itinéraires. LTC)
Date de tombée (deadline) : 15 Mai 2025
À : Université Sorbonne Paris Nord
Marginalité des endeuillés
Date limite d’envoi des propositions : 15 mai 2025
Coordination
Anne Coudreuse, université Sorbonne Paris Nord, anne.coudreuse@univ-paris13.fr.
David Galand, université Sorbonne Paris Nord, david.galand@univ-paris13.fr.
—
« Ah ! comment vivre tel entre deux mondes, écartelé sans rémission ? » interroge Gustave Roud dans Requiem (1967), écrit dans le deuil de sa mère. L’expérience du deuil se trouve liée, dans de nombreux textes littéraires, au sentiment de vivre dans un entre-deux-mondes, entre le monde des vivants et celui des morts, dans un espace indéfini mais fondamentalement en marge des autres vivants et de la société qui ne savent guère comment se comporter envers les individus endeuillés.
Ce trait serait, selon certains, spécifique à notre époque : depuis l’article fondateur de Geoffrey Gorer, “The Pornography of Death” (1955) et son développement dans Death, Grief and Mourning in Contemporary Britain (1965), il est en effet d’usage de considérer que les sociétés occidentales ont connu, au xxe siècle, un bouleversement dans leur rapport à la mort et aux endeuillés. Le recul des rites funéraires (veillées funèbres, deuil vestimentaire, recours à des pleureuses) et des occasions de côtoiement de la mort (exécutions publiques, morts prématurées) rend, selon l’anthropologue britannique, la mort obscène et entraîne, entre autres conséquences, une gêne nouvelle des individus envers la présence du cadavre mais aussi envers celle des personnes endeuillées. On sait combien cette thèse du déni de la mort a entraîné en France l’émergence d’études fondamentales sur la mort, aussi bien chez des historiens comme Philippe Ariès que chez des anthropologues tels que Louis-Vincent Thomas ou Jean Ziegler. Si, sans être fondamentalement remise en cause, elle a ensuite été nuancée et infléchie par les travaux de Jean-Didier Urbain, de Jean-Hugues Déchaux ou de Patrick Baudry, c’est pour souligner le plus souvent, malgré les nouvelles pratiques funéraires, le phénomène d’intimisation de la mort (Clavandier, 2009). Les discours philosophique, anthropologique et sociologique s’orientent ainsi depuis quelques années vers une exploration approfondie des rapports directs variés, non ritualisés ou tout au moins en marge des rites, que les vivants entretiennent avec les morts (Despret, 2017), jusque dans les sociétés non occidentales (Delaplace, 2024). Ce faisant, c’est la question du deuil, dans sa dimension intime, qui devient centrale et qui accompagne l’attention toujours plus grande des écrivains et des poètes à ce que le deuil, quand il nous touche, ébranle et bouleverse dans notre rapport aux autres – les proches comme la société en général.
Car, quand un deuil survient, c’est bien sûr le lien irrémédiablement rompu avec le mort qui occupe toute la pensée, mais, ce faisant, ce lien oblitère tous les autres qui semblent devenir secondaires. Ainsi Anne Godard a-t-elle dressé dans le roman L’Inconsolable le portrait d’une femme pour qui la mort du fils préféré rend vains tous les autres attachements. Hors de la fiction, dans l’expérience vécue du deuil, bien d’autres ont, dans leurs journaux de deuil (Snauwaert, 2023), dans leurs essais (Forest, 2007 ; Riley, 2024) ou leurs poèmes, souligné la solitude dans laquelle le chagrin les a plongés, et les plonge encore, puisqu’il n’est aucun retour possible au temps d’avant, nonobstant l’insistante injonction de la vulgate freudienne à « faire son deuil », son « travail de deuil » ou de résilience – dont les ouvrages de Philippe Forest en particulier ont montré le caractère profondément irritant et inadéquat. Boris Cyrulnik lui-même se méfie de l’usage néolibéral que l’on fait de la notion de résilience qu’il a proposée sans prévoir qu’elle connaîtrait un succès tel qu’elle s’est galvaudée. Les personnes endeuillées ne se sentent pas seulement éloignées des vivants, ils vivent dans une autre temporalité (Riley, 2024).
Nous proposons d’étudier, pour ce nouveau numéro thématique de la revue en ligne Itinéraires. LTC, comment la marginalisation et/ou la marginalité des individus endeuillés est montrée et interrogée par la littérature occidentale, quels que soient le cadre générique adopté par l’écrivain (roman, poème, théâtre, écriture de soi…), la langue et l’époque de celui-ci. Nous pensons en effet que cette expérience, sans doute accentuée dans le monde contemporain, ne lui est pourtant pas nécessairement spécifique. N’est-ce pas en effet, peu ou prou, celle que subit déjà Antigone ? N’est-ce pas, plus près de nous, l’expérience qu’interrogent Hugo dans Les Contemplations, Rodenbach dans Bruges-la-Morte ? N’est-ce pas encore tout récemment l’objet du dernier roman de Paul Auster, Baumgartner ? Que dit la littérature de la place véritable de l’endeuillé ? Quels processus le mettent ou lui permettent de se mettre à l’écart des vivants ? Certains « deuils sans noms » favorisent-ils cet éloignement-absentement ? Qu’autorise cet espace-temps particulier du deuil : une méditation, une réparation, un approfondissement du chagrin et de l’amour ou de l’attachement dont il est la continuation ? Quelle contiguïté, quelle proximité l’endeuillé éprouve-t-il avec les morts ? Quelle importance revêt alors le concept de hantise ? Comment redéfinit-il, reconfigure-t-il sa proximité avec les vivants dans un deuil qui semble (mais peut-être est-ce illusion) accroître la distance ?
La problématique que nous proposons voudrait demeurer résolument ouverte ; cependant les contributions pourront par exemple aborder les axes suivants, non exhaustifs :
les signes du deuil et leur impact sur les autres (vêtements de deuil, larmes, signes religieux, photographies des défunts, etc.) ;
la temporalité du deuil (mélancolie, nostalgie, « temps sans temps » (Jacques Chessex), temps arrêté, suspendu, etc.) ;
le recul ou la permanence des écritures partagées du deuil (tombeaux poétiques collectifs, volumes d’hommage, etc.) ;
les représentations du soi endeuillé dans les écritures de nature autobiographique ou dans les œuvres poétiques (livres de deuil, élégies, thrènes, etc.) ;
les fictions du deuil (au théâtre comme dans les récits en tout genre, voire dans certains recueils poétiques) et le rapport de la fiction au deuil à travers le personnage endeuillé ;
la spécificité éventuelle des deuils : est-ce la même expérience dans le deuil d’un grand-parent, d’un parent ou d’un enfant notamment ? ;
le deuil entre expérience intime, singulière, et expérience collective, devant la mort de figures historiques et/ou médiatiques ;
la spécificité éventuelle des deuils liés au terrorisme ou aux catastrophes.
—
Envoi des propositions
Les propositions sont à envoyer sous forme de résumé d’environ 300 mots accompagné d’une courte biobibliographie aux coordinateur·rices :
Anne Coudreuse, anne.coudreuse@univ-paris13.fr.
David Galand, david.galand@univ-paris13.fr.
Calendrier prévisionnel
15 février 2025 : lancement de l’appel à contribution ;
15 mai 2025 : date limite de réception des propositions ;
15 décembre 2025 : date limite de réception des articles ;
15 juillet 2026 : date de retour des articles révisés ;
Publication prévue : premier semestre 2027.
Bibliographie
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Ariès, P. (1977). L’Homme devant la mort. Paris : Seuil.
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Clavandier, G. (2009). Sociologie de la mort : Vivre et mourir dans la société contemporaine. Paris : Armand Colin.
Conort, B. (2002). Pierre Jean Jouve : Mourir en poésie. Presses universitaires du Septentrion.
Delaplace, G. (2024). La voix des fantômes : Quand débordent les morts. Paris : Seuil.
Delecroix, V., & Forest, P. (2015). Le deuil : Dialogue, entre le chagrin et le néant, entretien C. Portevin. Paris : Philosophie Magazine.
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Fureix, E. (2009). La France des larmes : Deuils politiques à l’âge romantique (1814-1840). Ceyzérieu : Champ Vallon.
Glaudes, P., & Rabaté, D. (dir.) (2005). Deuil et littérature. Pessac : Presses universitaires de Bordeaux.
Gorer, G. (2004). Ni pleurs ni couronnes, précédé de Pornographie de la mort, trad. H. Allouch. Paris : EPEL.
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Thomas, L.-V. (2003 [1988]). La mort. Paris : Presses universitaires de France.
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Wieser, D. (2004). Nerval : Une poétique du deuil à l’âge romantique. Genève : Droz.
Yapaudjian-Labat, C. (2010). Écriture, deuil et mélancolie : les derniers textes de Samuel Beckett, Robert Pinget et Claude Simon. Paris : Classiques Garnier.
Ziegler, J. (1973). Les vivants et la mort : Essai de sociologie. Paris : Seuil.
1.13 Colonialism’s Lasting Legacy. Gendered Power Dynamics in Postcolonial African Societies (WiF Roundtable Session, Atlanta)
Date de tombée (deadline) : 15 Mai 2025
À : Atlanta
WiF Roundtable Session
Colonialism’s Lasting Legacy: Gendered Power Dynamics in Postcolonial African Societies
This session will explore the persistence of patriarchal traditions, the marginalization of women in postcolonial politics, and how colonial legacies still inform gender relations in contemporary African societies, calling for a reevaluation of postcolonial gender studies. The introduction of European colonialism and its gender norms imposed a new, Western-centric framework that redefined power and social roles, particularly through the creation of the “woman” as a category. A good example of these complexities is the reimagining of gender, in Oyeronke Oyewumi’s view, as a direct consequence of colonialism, reshaping social structures in ways that marginalized African women and created hierarchies based on Western ideals. Maria Lugones stated that the colonial distinction became a mark of the human and mark of civilization, she said “Only the civilized are men or women.” Some questions for discussion will include but are not limited to: how did colonialism alter the material and political structures of African societies and also deepen gender inequalities?
Submit your abstracts (250 words) and short bio (100 words) in either French or English to Diweng Mercy Dafong at mdafong@ua.edu.
Submission deadline May 15, 2025.
1.14 Et plus ultra… III. L’outre-vie dans les littératures francophones (Lille)
Date de tombée (deadline) : 19 Mai 2025
À : Université de Lille
Appel à communications
Journée d’étude : « Et plus ultra… III. L’outre-vie dans les littératures francophones »
6 novembre 2025
Université de Lille, ALITHILA (ULR 1061), Centre SémaFores (observatoire des écritures dans les mondes francophones)
Organisée par Frédéric Briot et Marie Bulté
Et plus ultra… est un cycle de trois journées d’étude, qui donnera lieu à un ouvrage collectif, consacrées aux outrepassements et autres formes de débordements observables dans les littératures des mondes francophones, voire qui les constituent intrinsèquement. En prenant comme figure tutélaire Ulysse et son dernier voyage tel qu’il le narre lui-même dans la Divine Comédie de Dante, la première journée (tenue en novembre 2022) s’était tout logiquement consacrée au franchissement, et aux points de bascule et de non-retour : comment passer d’un dedans à un dehors en bravant l’interdit pesant sur ce passage ? La deuxième journée (en novembre 2023) s’était alors attachée, autant qu’il est possible de le faire, à prêter l’oreille et l’attention aux voix du dehors, ces voix entre inouï et inaudible, ces voix impossibles et qui sont pourtant là, aporétiques en un mot. La troisième journée, prévue le jeudi 06 novembre 2025, va avoir moins un sujet d’étude que d’inquiétude : après le passage transgressif vers un dehors, puis la confrontation à l’altérité, un retour est-il possible vers le dedans ? Et s’il y a suspicion de retour, qu’est-ce qui revient exactement ?
Chez Dante, Ulysse – après être revenu à Ithaque – transgresse les limites du monde connu et, bravant l’interdit des colonnes d’Hercule, navigue vers l’inconnu puis sombre corps et biens. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire, puisque Dante le voit dans la huitième bolge du huitième cercle de l’Enfer. Ulysse est parti du monde grec, pour revenir dans le monde chrétien. Il est parti vivant, pour revenir comme mort à tout jamais. Il est parti en héros, héros de la victoire sur Troie, héros venant à bout de tous les obstacles qui se dresseront ensuite (Polyphème, les Sirènes…), il revient comme damné perpétuel. Ce qui revient n’a plus rien à voir avec ce qui est parti – le temps du dehors et celui du dedans ne sont point synchrones, et comme dans toute histoire de fantôme ou de spectre qui se respecte, le temps est déjointé. C’est cet écart, cette différence, cette altération, qui sera l’objet de nos inquiétudes et de nos soins. D’une certaine manière, après l’anabase et l’aporie, voici désormais venu le temps de la métalepse, le retour comme autre, le retour comme jamais au même niveau.
Ainsi, du dehors, rien ne peut revenir indemne, que ce soit de l’ordre du dommage, de la perte, ou du gain, mais comment en être sûr ? On peut penser naturellement au Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire où le retour, entre doute et exaltation, entre euphorie et dysphorie, fait naître le chant de la Négritude, ou à sa plus inquiétante résurgence dans L’Énigme du retour de Dany Laferrière. Pensons également au personnage écrivain de Wirriyamu de Williams Sassine qui, plus mort que vivant, cherche à rejoindre son village natal. L’on peut aussi ne pas réussir à revenir, comme dans la nouvelle « Retour non retour » du recueil Oran, langue morte d’Assia Djebar ; on peut même ne pas en revenir, comme Samba Diallo dans L’Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane.
Revenir du dehors, faire retour, c’est inexorablement entrer dans l’outre-vie, comme l’exprime magistralement Solo d’un revenant de Kossi Efoui où la polysémie du titre parle d’elle-même. Mais l’outre-vie peut aussi être outrepassante, peut déborder, franchir violemment les limites qui la confinait à un éternel dehors. Ainsi en va-t-il des « revenance[s] de l’histoire » (Jean-François Hamel). Ces revenances s’incarnent, au cœur du roman Les Aubes écarlates de Léonora Miano, en spectres de la Traite négrière, spectres de celles et ceux qui n’ont jamais atteint les Caraïbes, aux marges tant du dedans que du dehors, et qui font retour pour réclamer une place dans le dedans oublieux. Elles s’incarnent également en zombies de la littérature haïtienne qui viennent faire exploser toute butée stable entre le dehors et le dedans, entre le passé et le présent, entre la vie et la mort, où la mémoire de l’esclavage s’énonce d’outre-vie comme dans Hadriana dans tous mes rêves de René Depestre. Elles s’incarnent encore en fantômes de victimes de génocides mises au dehors de l’imaginaire collectif, mises au silence de l’Histoire, comme les Héréros et les Namas dans Pistes de Penda Douf, qui reviennent pour tenter de transmuer le nulle part en quelque part. Mais il arrive aussi que le dehors fasse voler en éclats le dedans, quand l’un et l’autre deviennent indiscernables. Ainsi en va-t-il du dedans si vainement cloisonné du protagoniste de L’Attentat de Yasmina Khadra que sa femme fait exploser, que sa femme spectralise, ouvrant alors le dedans au dehors à moins que ce ne soit l’inverse ; ainsi en va-t-il, différemment certes, de Littoral ou d’Incendies de Wajdi Mouawad, quand ce qu’on croyait être un départ devient un retour, inaugurant un vertigineux va-et-vient entre dehors et dedans où la vie ne peut désormais qu’être outre, au-delà, au bord de l’abîme.
Ce retour comme écart et dissemblance, comme altérité et aspérité, comme énigme et incertitude, moins comme retour ferme sur une terre à soi que ricochet labile de soi, nous semble marquer avec acuité les littératures des mondes francophones, ces littératures précisément non métropolitaines, ces littératures si aisément reléguées au dehors, ces littératures où le pays natal se mue bien souvent en « pays fatal » pour reprendre la formule forte de La Plus Secrète Mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr. Il s’agira donc d’examiner toutes les formes que peut prendre cette outre-vie, cette nouvelle façon d’habiter et de hanter le dedans, un dedans qui ne serait plus un début, une origine mais un devenir.
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Les propositions de communication (notice bio-bibliographique, titre de la communication, résumé de 300 mots) pourront nous parvenir jusqu’au 19 mai 2025 aux adresses suivantes : marie.bulte@univ-lille.fr et frederic.briot@univ-lille.fr .
1.15 Les monuments souterrains dans les littératures et les arts des Suds (Sorbonne nouvelle)
Date de tombée (deadline) : 16 Mai 2025
À : Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
Les monuments souterrains dans les littératures et les arts des Suds
24 octobre 2025
Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
Organisée par Xavier Garnier et Marie Pernice
(UMR 7172/THALIM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
S’inspirant du paysage volcanique martiniquais, Édouard Glissant établit dans L’entretien du monde un lien essentiel entre la notion de « profonds » – qui désigne pour lui la matérialité concrète des sous-sols – et la puissance. Glissant imagine en effet les profonds comme un grand réseau souterrain au sein duquel tous les volcans de la Caraïbe seraient reliés « par des sortes de coulées de lave qui sont les autoroutes de leur puissance et de leur débordement ». Sous la surface du monde se concentrerait au cœur de la matière une force susceptible de faire bouger les lignes et de remettre en cause les hiérarchies en établissant « par dessous » « le lien entre tous les ici ».
Suivre les coulées de lave qui traversent, selon Glissant, les profonds, invite à penser depuis les souterrains une forme alternative de pouvoir qui ne chercherait pas à s’imposer au monde. Il travaillerait plutôt à l’innerver de manière à faire circuler et rayonner sa présence depuis son épaisseur même. Si elle se déploie depuis l’inframonde géologique ou symbolique d’une position de subalterne, la puissance souterraine, à notre sens, n’entend en aucun cas se dissimuler dans l’ombre des sous-sols pour exister et pour agir en sous-main. Elle revendique au contraire sa présence et la rend visible. Contre la verticalité écrasante du monument, arc de triomphe, colonne ou palais dressé à la gloire du conquérant, elle inaugurerait pour ce faire un autre mode du monumental qui se diffuserait dans les lieux, dans la matière, dans les actions, dans les vies humaines ou non-humaines qu’elle irrigue et qu’elle met en relation.
Il s’agira dès lors, au cours de cette journée d’étude, d’interroger les modalités selon lesquelles pourrait s’exercer et s’incarner une puissance souterraine qui se refuserait à établir une domination que ce soit à travers ses actes ou à travers les signes qui la matérialisent. Nous proposons de mener la réflexion depuis les Suds, en tant qu’espaces que l’on tend à identifier notamment par la position d’infériorité qu’ils occuperaient dans des relations de pouvoir d’ordre historique, culturel, économique en contexte colonial ou postcolonial. Réfléchir aux conditions de possibilités d’une force et d’une monumentalité souterraines pourrait permettre de rebattre les équilibres établis dans les Suds en considérant d’autres critères de définition de la puissance.
Rejetant les codes de l’œuvre architecturale ou artistique qui célèbre une autorité, les monuments à travers lesquels il nous paraît possible d’explorer le champ d’extension d’un pouvoir souterrain sont dès lors particulièrement fluides.
Celui-ci semble tout d’abord trouver une traduction dans l’action politique qui se déploie en contrepoint à une autorité dominante. On pourra notamment interroger les formes proprement souterraines que revêt un tel contre-pouvoir, qu’il soit amené à agir clandestinement ou à investir des lieux effectivement souterrains pour se fédérer. On peut à cet égard penser par exemple à la résistance à l’autorité coloniale qui se déploie à travers un réseau de caves et de galeries qui s’étend sous une ville imaginaire évoquant Alger dans le roman Qui se souvient de la mer de l’écrivain algérien Mohamed Dib. De même, dans Black Sunlight, le romancier zimbabwéen Dambudzo Marechera situe le siège d’un mouvement anarchiste dans une grotte immense creusée au cœur d’une montagne. En effaçant l’énonciateur, les souterrains seraient des lieux d’intensification de l’énonciation. Celle-ci y gagnerait en intensité et en force politique au point de devenir une interpellation à l’empire venue des profonds. La puissance qui s’exprime depuis les souterrains aurait donc bien vocation à se faire entendre, à jaillir sous forme d’éclat pour court-circuiter les différents niveaux de la domination.
L’idée d’une puissance souterraine à l’ampleur monumentale nous semble dans un second temps pouvoir se comprendre sur un plan plus métaphysique. Il s’agirait dans ce cas de s’intéresser aux cosmogonies autochtones qui investissent les sous-sols d’une vie suprahumaine. Que l’on pense aux esprits cachés sous les routes du Nigeria, qui menacent d’avaler les voyageurs, à Mami Wata, qui habite les eaux profondes du continent africain, ou encore à la figure diabolique de Supay, qui rôde dans les mines de fer boliviennes, les profondeurs des territoires sont des lieux imprégnés par la force des êtres divins qui y règnent selon les croyances locales. Leur pouvoir remonte jusqu’à la surface où il se manifeste par des actions souvent spectaculaires qui nourrissent l’imaginaire politique, littéraire et artistique. Reconnaître l’intense présence des forces occultes qui agissent depuis l’inframonde donne ainsi l’occasion d’inverser le geste de sécularisation des sous-sols qui, comme l’analyse Mohamad Amer Méziane dans son récent essai Des empires sous la terre, a permis leur exploitation minière à la période coloniale et a contribué à la domination des sociétés s’étendant au-dessus d’eux en niant la réalité de leurs entités spirituelles.
L’imaginaire glissantien d’une énergie vitale intense qui animerait les profonds, espace en relation par excellence, invite enfin selon nous à questionner plus largement les rapports qu’entretiennent les différentes formes du vivant et du non-vivant. Les mondes souterrains, conçus comme le lieu où s’exprime une puissance mouvante libérée de la volonté de domination, permettraient de développer l’idéal d’un écosystème au sein duquel les entités humaines et non-humaines interagiraient en dehors de tout rapport de supériorité ouvrant la voie à une possible exploitation, tel que le définit par exemple l’écologue Jacques Tassin dans Pour une écologie du sensible. Ce serait, dès lors, le modèle écologique lui-même selon lequel on conçoit le vivant qui constituerait un monument souterrain dont l’architecture abolirait toute forme de hiérarchie entre les êtres.
Les propositions de communication (titre, résumé de 400 mots environ) en français ou en anglais accompagnées d’un court CV sont à adresser au plus tard pour le 16 mai 2025 aux adresses suivantes:
xavier.garnier@sorbonne-nouvelle.fr ; marie.pernice@sorbonne-nouvelle.fr
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(English version)
Conference
Underground Monuments in the Literatures and the Arts of the Global South
October 24, 2025
Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
Organized by Xavier Garnier and Marie Pernice (UMR 7172/THALIM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Drawing inspiration from the volcanic landscape of Martinique, Édouard Glissant establishes a crucial connection in L’entretien du monde between the concept of « the deep » — which, for him, refers to the tangible materiality of the underground—and power. Glissant imagines the deep as a vast subterranean network in which all the Caribbean volcanoes are linked « by streams of lava, which are the highways of their power and overflow ». Beneath the surface of the world, a force would be concentrated at the core of matter, capable of shifting boundaries and challenging hierarchies by establishing « from below » the connection between all « here ».
Following the lava flows that, according to Glissant, traverse the depths invites one to conceive an alternative form of power originating from the underground, one that does not seek to impose itself upon the world. Instead, it works to invigorate the world in such a way that its presence circulates and radiates from its very thickness. If it unfolds from the geological or symbolic underworld of a subaltern position, underground power, in our view, does not seek to hide in the shadows of the subsoil in order to exist and act covertly. On the contrary, it claims its presence and makes it visible. In opposition to the crushing verticality of monuments—triumphal arches, columns, or palaces erected in glory of the conqueror—it would inaugurate another mode of the monumental that would diffuse into places, materials, actions, and into the lives, both human and non-human, that it nourishes and connects.
Thus, during this conference, we will aim to question the modalities through which an underground power could be exercised and embodied, one that refuses to establish domination, whether through its actions or through the signs that materialize it. We propose to conduct this reflection from the perspective of the Global South, as spaces that are often identified, notably, by the subordinate position they are deemed to occupy within historical, cultural, and economic power relations in colonial or postcolonial contexts. Reflecting on the conditions under which an underground force and monumentality might emerge could allow for a reconfiguration of the established balances within the Global South, by considering other criteria for defining power.
Rejecting the codes of architectural or artistic works that celebrate authority, the monuments through which it seems possible to explore the scope of underground power are, therefore, particularly fluid.
Firstly, this power seems to find expression in political action that unfolds in counterpoint to dominant authority. One could examine the specifically subterranean forms that such counter-power may take, whether it is compelled to act clandestinely or to occupy actual underground spaces in order to unite. In this regard, one might think, for example, of the resistance to colonial authority that unfolds through a network of caves and galleries extending beneath an imaginary city resembling Algiers, as described in the novel Qui se souvient de la mer by Algerian writer Mohamed Dib. Similarly, in Black Sunlight, Zimbabwean novelist Dambudzo Marechera locates the headquarters of an anarchist movement within a vast cave dug into the heart of a mountain. By erasing the speaker, underground spaces become places of intensification of enunciation. In these spaces, the enunciation gains in intensity and political force, to the point of becoming an address to the empire originating from the depths. The power expressed from the underground would therefore be aimed at making itself heard, bursting forth in a flash to short-circuit the various levels of domination.
The idea of an underground power of monumental scope seems, secondly, to be understood on a more metaphysical level. In this case, the focus would be on indigenous cosmogonies that invest the underground with a supra-human life. Whether considering the spirits hidden beneath the roads of Nigeria, who threaten to swallow travelers, Mami Wata, who inhabits the deep waters of the African continent, or the demonic figure of Supay, who haunts the Bolivian iron mines, the depths of these territories are places imbued with the power of divine beings who reign there according to local beliefs. Their power reaches the surface, where it is manifested in often spectacular actions that fuel the political, literary, and artistic imagination. Recognizing the intense presence of occult forces acting from the underworld thus offers an opportunity to reverse the process of secularization of the subsoil, which, as Mohamad Amer Méziane analyzes in his recent essay Des empires sous la terre, enabled their mining exploitation during the colonial period and contributed to the domination of societies above them by denying the reality of their spiritual entities.
Finally, the Glissantian imaginary of an intense vital energy that animates the deep—an exceptional space of relation—invites us to more broadly question the relationships between different forms of the living and the non-living. Underground worlds, conceived as spaces where a shifting power liberated from the will to dominate is expressed, would allow for the development of the ideal of an ecosystem in which human and non-human entities interact outside of any hierarchical relationship opening the door to potential exploitation, as defined by the ecologist Jacques Tassin in Pour une écologie du sensible. In this view, it would be the ecological model itself through which the living is conceived that would constitute a subterranean monument, one whose architecture abolishes any form of hierarchy between beings.
Proposals (title, abstract of approximately 400 words) in french or in english accompanied by a brief CV should be sent for May 16, 2025, to the following addresses:
xavier.garnier@sorbonne-nouvelle.fr ; marie.pernice@sorbonne-nouvelle.fr
1.16 Violences coloniales et stratégies d’aliénation des enfants autochtones
Date de tombée (deadline) : 20 Mai 2025
À : Paris
Please click the following link https://drive.google.com/drive/folders/1vBO6cRSYutyOBwoNzL5BTfQ-owXAQRi8?usp=drive_link to find a call for papers in English, Spanish and Portuguese for the conference.
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Ce colloque s’inscrit dans la continuité du projet de recherche « Violences éducatives à l’encontre des peuples autochtones », lancé par l’Institut Francophone pour la justice et la démocratie-Louis Joinet (IFJD) en 2023. Ce projet a déjà conduit à la présentation à l’Assemblée nationale d’un rapport sur les homes indiens de Guyane recommandant la mise en place d’une commission de vérité pour enquêter sur les violences perpétrées dans ces institutions. Il réunit un groupe de travail composé de chercheurs (juristes, historiens, anthropologues, civilisationistes). Les membres du groupe effectuent un travail de recensement des aires géographiques où ces violences se manifestèrent et rédigent des fiches analytiques par pays. Ces fiches, qui se veulent les plus exhaustives possible, reprennent les formes que ces violence revêtirent, le contexte dans lequel elles intervinrent, les traumatismes qu’elles engendrèrent et les processus de réparation mis en place ou souhaités. Combinant recherche documentaire et travail de terrain, elles serviront ensuite à la rédaction de chapitres afin de composer un ouvrage dont la publication est prévue fin 2025. Le colloque « Violences coloniales et stratégies d’aliénation des enfants autochtones », coorganisé par l’IFJD et les laboratoires ALTER (UR 7504) IE2IA (UMR 7318) et CLIMAS (EA4196) interviendra donc en aval de la parution de l’ouvrage dont il constituera un prolongement naturel. Il permettra d’enrichir la réflexion déjà amorcée par le groupe de travail en rassemblant d’autres experts qui alimenteront à leur tour les échanges autour de ces thématiques fondamentales.
Les politiques, visant à extraire l’enfant de sa communauté pour le déculturer au prétexte de l’assimiler, revêtirent des formes diverses. La Commission de vérité et réconciliation du Canada (2008-2015) a porté à l’attention de la communauté internationale les stratégies qui visèrent à créer des établissements prétendument destinés à pourvoir à l’éducation des Autochtones. Qu’il s’agisse de pensionnats, d’écoles de mission ou de homes, les objectifs étaient les mêmes : isoler autant que possible les enfants de leur culture d’origine (en ayant souvent recours à un système d’internat) ; les convertir à la religion du colonisateur ; leur imposer la nouvelle langue dominante et les valeurs qu’elle véhicule ; effacer les épistémologies et les pratiques spirituelles traditionnelles. Parfois, il ne s’agissait pas d’enfermer les enfants autochtones dans une institution, mais de les soustraire à leurs parents pour les placer dans des familles d’accueil non-autochtones ou pour les proposer à l’adoption à des couples non-autochtones.
Lorsqu’on évoque les violences faites aux enfants des communautés autochtones, les pensionnats indiens du Canada et ceux des États-Unis sont souvent cités car ils ont fait l’objet d’une couverture médiatique significative. Toutefois, force est de constater que ces stratégies furent mises en œuvre sur tous les continents :
– dans les Amériques (au Canada et aux États-Unis, mais aussi au Pérou, au Suriname, au Brésil , en Équateur et en Guyane française par exemple) ;
– en Afrique (au Botswana et en Sierra Léone entre autres) ;
– en Océanie (en Australie, en Nouvelle Zélande, en Nouvelle Calédonie et en Papouasie occidentale) ;
– en Asie (aux Philippines, en Inde, en Malaisie, en Chine, en Turquie et en Sibérie pour ne citer que quelques exemples) ;
– en Europe (en Suède, en Norvège, en Finlande et en Russie européenne, dans la péninsule de Kola).
Il apparait donc que ces politiques coloniales ciblant l’enfance pour mieux assujettir des communautés entières opérèrent à très grande échelle et dans des contextes politiques divers (colonie, état colonisateur, état décolonisé reproduisant ces violences sur des populations minoritaires). L’ambition de ce colloque est de croiser les regards et les approches sur ces questions essentielles à la reconstruction des sociétés autochtones aujourd’hui. Non seulement la réflexion ne se limitera pas à une aire géographique spécifique, mais les interventions tendront à favoriser les échanges entre acteurs de terrain (militants, travailleurs sociaux, juristes, etc.) et chercheurs issus de disciplines diverses. Cette transversalité et cette mixité des perspectives permettront de dégager des constantes et des divergences dans les mécanismes à l’œuvre pour détruire les peuples autochtones en s’attaquant à leurs générations montantes. Cela permettra également d’adopter une démarche comparatiste quand il s’agira d’étudier les systèmes que les communautés autochtones ayant survécu à ces tentatives d’effacement mettent en œuvre pour se rétablir et se reconstruire.
Les communications pourront porter, sur les aspects suivants, sans que cette liste ne soit exhaustive :
– formes des violences exercées et mécanismes d’expansion coloniale ;
– instrumentalisation des structures politiques religieuses et sociales pour permettre à ces violences de s’exercer (traités, recours aux forces de l’ordre, rôle des institutions politiques, appareil législatif légitimant ces violences, rôle du système juridique et des structures sociales d’aide à l’enfance, investissement des groupes religieux dans l’éducation des populations autochtones, etc.) ;
– processus de déshumanisation et de « désindigénisation » de l’enfant (violences physiques, morales, discursives, symboliques) ;
– politiques visant à procéder à des expérimentations médicales sur les enfants autochtones ;
– tensions entre les ambitions politiques affichées et les moyens financiers alloués et leurs conséquences (dénutrition, maltraitances, maladies, accidents, insuffisance des ambitions scolaires, etc.) ;
– conséquences de ces politiques en termes d’image et d’estime de soi et de sa communauté (sentiment de honte, rejet de son indigénéité, exclusion de sa communauté d’origine, etc.) ;
– tension entre les objectifs d’assimilation et l’absence d’opportunité de s’insérer dans la société majoritaire ;
– séquelles intergénérationnelles (nature, mécanismes qui les régissent, répercussions durables, obstacles au rétablissement) ;
– mobilisation politique (rôle des pensionnats dans l’émergence d’une génération militante, mise en place d’associations et d’organisations œuvrant à la reconnaissance des violences subies et/ou à une transformation structurelle de la société ayant infligé ces violences) ;
– mise en place de mécanismes de réparation et/ou de système de reconnaissance des violences subies (CVR, commissions d’experts, commissions parlementaires, systèmes de compensation, monuments, cérémonies commémoratives, etc.) ;
– effets concrets de ces mécanismes de réparation (effets et limites) ;
– garanties de non répétition des violences (décolonisation des systèmes éducatifs et des structures sociales et politiques) ;
– rôle des pratiques culturelles et artistiques dans la résurgence des identités tribales et dans la résistance à un discours hégémonique souvent marginalisant ;
– questions de souveraineté dans le domaine de l’éducation autochtone ;
– prise en compte de ces violences dans la législation locale (au niveau des États) et/ou prise en compte de la législation internationale et des conventions internationales par les États concernés (UNDRIP, convention de l’OIT, convention de l’UNICEF, etc.).
Date de l’évènement : 23-24-25 octobre 2026.
Lieu : Paris (lieu à préciser).
Propositions de communications : Les propositions de communication d’environ 300 mots sont à adresser avant le 20 mai 2025 aux trois organisateurs :
Jean-Pierre Massias (jean-pierre.massias@ifjd.org)
Lionel Larré (Lionel.Larre@u-bordeaux-montaigne.fr)
Franck Miroux (franck.miroux@univ-pau.fr).
Elles seront suivies d’une courte bibliographie et d’une courte note biographique.
Les propositions de panels thématiques seront également les bienvenues.
Langues de communication : français, anglais, espagnol et portugais. Les communications dans une langue autochtone sont les bienvenues à condition de prévoir un abstract détaillé en espagnol, en français ou en anglais.
1.17 CALL FOR CONTRIBUTIONS: La (r)évolution sera queer: Queer Resistance in the French and Francophone World
Dear colleagues,
Following the roundtable La (r)évolution sera queer: Queer Resistance in the French and Francophone World which took place at NeMLA in March 2025, we decided to put together an edited collection of essays addressing the diverse, multifaceted, and malleable concept of queerness and its revolutionary and revolutionizing aspects. We’re looking for scholars interested in exploring the queer as a “floating signifier” (Bernini, Lorenzo. Queer Theories: an Introduction : From Mario Mieli to the Antisocial Turn, Taylor & Francis Group, 2020) and “queering” as an action, an exploration, and a process.
This volume invites original contributions on 2SLGBTQIA+ identities and communities from various disciplines that explore tropes of queer resistance in literature, theater, cinema, music, and other cultural productions (graphic novels, podcasts, social media, etc.) from the French-speaking world since 1800. Through your contributions, we want to see what resistance and “queer vandalism” (Ahmed, Sara. Vandalisme queer. éditions Burn~Août, 2024) look like in a context of perpetual rollback of human rights and how the humanities can participate in creating a realm of “liberty, equality, queerity”.
Possible sections and themes might include, but need not be limited to:
Homotopias as loci of resistance
Trans- & Nonbinary as deconstruction of heteronormativity
Deconstruction of homonationalist tropes
Queer resistance as a decolonial force
Narratives of queer joy as a form of resistance
Resistance in French/Francophone writing and cinema
Legacy of Act-UP Paris, HIV/AIDS Narratives of resistance
Comparative studies
Interdisciplinary studies of narratives of queer resistance in the Francophone World
Narratives of queer resistance pre-19th Century
Social media and queer resistance
Cruising and sex work as resistance
Queer Speculative Fiction
Please send an abstract of 250-300 words in English and a short bio to both Dr Olivier Le Blond (Olivier.LeBlond@ung.edu) and Dr Cris(tina) Robu (crrobu@davidson.edu) by 31 May 2025.
Authors of accepted proposals will be asked to contribute an original essay in English of 6,000-9,000 words (including notes and bibliography), as well as a short abstract and an index by October 31, 2025. Contributors who wish to use illustrations that are not their own may be responsible for securing any copyrights and for the financial cost associated with the process.
Tentative Timeline
– 05/31 – End of CFP
– Notification of acceptance 6/15
– Late summer/early fall – Submit volume proposal with table of contents to publisher
– Full chapters due 10/31
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Dr. Olivier Le Blond, University of North Georgia
Dr. Cris(tina) Robu, Davidson University
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1.18 CfP: Workshop “Comparative Archival Ecologies: Mapping Alternative Audiovisual Media Collections”
Comparative Archival Ecologies: Mapping Alternative Audiovisual Media Collections is the first hybrid ACTIVATE workshop that focuses on the questions of audiovisual archives’ role in the politics of preservation and presentation of countercultural, alternative media. It aims at bringing together media and audiovisual heritage archivists and scholars in the fields of sociology, film and visual studies, cultural history, archival studies, and digital humanities to explore—in historical and comparative perspectives—how audiovisual archives (in a broad definition) preserve audiovisual collections of alternative media and political dissent.
We invite colleagues from academia and heritage institutions to present their best practices and research findings, as well as discuss archival strategies related to media activism over the period of the “long” 20th century and all the way in the new millennia.
The presentations are invited within the following broadly defined areas of research and expertise:
Conceptualizing alternative/countercultural media in the 20th and 21st centuries
Archival ecosystems of alternative/countercultural media
Alternative media, countercultural media, activist media: conceptualizations and discursive traditions
Institutional histories and practices of collection creation and development
Multimedia archival preservation and access
Cold War and countercultural media in Eastern and Western Europe
Archiving transnational media activism
Methodologies of researching the mediatization of political and social activism
Media obsolescence and institutional cooperation on building multimedia archival collections
Educational strategies of working with the multilingual media
New forms of cooperation on public presentation of the media activism for education and civic engagement
The wokrshop is hybrid, both online and on-site
On site location: La Contemporaine, Paris Nanterre University | Address: 184 Cr Nicole Dreyfus, 92000 Nanterre, France
1.19 CFP – The Politics of the Archive: Reimagining Visual Histories of Asian Diasporas
ACTIVATE is acronym of the project “The Activist, the Archivist and the Researcher: Novel Collaborative Strategies of Transnational Research, Archiving and Exhibiting Social and Political Dissent in Europe (19th–21st century)” funded by Marie Skłodowska-Curie Actions (MSCA) Horizon Europe Grant agreement ID: 101182859
To apply: send your presentation abstract up to 300 words and your CV to archivum@ceu.edu | Subject: ACTIVATE Workshop 1 Mediactivism
Application deadline: May 5, 2025; acceptance notification will be circulated by May 12, 2025
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To apply: send your presentation abstract up to 300 words and your CV to archivum@ceu.edu | Subject: ACTIVATE Workshop 1 Mediactivism
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archivum@ceu.edu
URL
https://archivum.org/news/cf-p-activate-workshop-comparative-archival-ecologies
1.20 CFP – The Politics of the Archive: Reimagining Visual Histories of Asian Diasporas
The Politics of the Archive: Reimagining Visual Histories of Asian Diasporas
Special issue of Asian Diasporic Visual Cultures and the Americas
Guest Editors: Stephanie Kang (University of Denver) and Eunice Uhm (San Diego State University)
Call for Abstracts – Due May 1, 2025
In The Intimacies of Four Continents, Lisa Lowe describes the colonial archive as “a material bureaucracy of rule and the historical trace of imperial activities.” She argues that the organization of the colonial archive conceals the connections and interdependencies of histories and that one must read across various archives to nuance these entanglements. The epistemological and ontological formation of the Asian diaspora, whose histories have been ruptured through transnational and transgenerational experiences of displacement, erasure, and/or trauma, reveals the limited and contested nature of the colonial archive. Following Lowe’s work, this special issue seeks to trouble and destabilize the notion of the archive in the visual history of Asian diasporas in the Americas. In so doing, we aim to remap the structural boundaries that shape its historical and contemporary conditions. How have Asian diasporic artists worked with and/or against the colonial archive of the Americas? How have the failures of the colonial archive yielded productive means of recovery within diverse Asian diasporas, creating historical, geographical, or temporal connections? How have artists imaginatively reworked the absences and ambiguities of the archive to open the possibilities of alternative historical trajectories? We invite papers on a range of geographies, periods, and media that attend to the incomplete archive of histories, exploring the complex interconnections between Asian diasporas and the Americas.
We welcome submissions for consideration in the format of scholarly articles, artist pages or curated artist pages, interviews or conversations, and book or exhibition reviews.
Scholarly articles: minimum 5,000 words, not including notes and references, 5-6 images.
Edited interviews or conversations: approx. 2,000-3,000 words, 3-4 images.
Artist pages: 300-word statement, 3-4 images, and biography. Curated selections are also accepted; 500-word statement, 4-10 images, and biographies of artist(s) and curator(s).
Book or exhibition reviews: 800-1,000 words, 1-3 images, notes should be kept to a minimum.
At this stage of the process, we are accepting proposal abstracts (250-300 words) until May 1 with the expectation that accepted articles will be completed by August 1, 2025. Authors will be notified by May 15, 2025.
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Please email all submissions and inquiries about the special issue to guest editors Stephanie Kang (stephanie.kang@du.edu) and Eunice Uhm (euhm@sdsu.edu).
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1.21 Black Diasporic Worlds: Origins and Evolutions from New World Slaving
Black Diasporic Worlds is a humanities series whose publications highlight the transnational Africana experience that has resulted from and/or emerged alongside European exploits in the Americas. Additionally, it encompasses contemporary and comparative contexts that are a byproduct of multidirectional shifting of Africana people over space and time. Further, Black Diasporic Worlds as a series will represent works that query the transcultural and transnational understandings of contemporary articulation and impact of “Africana” in Europe and other geographies outside of the Americas. Thus, manuscripts focusing on Africana migration narratives, the Africana body as text, cross-cultural narratives in the Africana world, neo-historiographies of the Africana experience, slavery in the Africana world, to name a few, are of particular interest. Publications in this series will look at African derived people/populations/cultures/civilizations resulting from the economic and political dynamics of new world slaving and ways in which the aforementioned has informed their experiences, their nationalistic and racial orientations, and how their presence and histories have helped to shape the western world on both sides of the Atlantic. With regard to geographical scope, publications in this series will thus include works focusing on blacks in the Americas (this includes Canada, the Caribbean, Mexico, Central and South America) and blacks in Europe (for example, Afro-British, Afro-German, Francophone), and could conceivably extend to the experiences of blacks beyond the western world whose destinies have been shaped by the legacy or spillover of new world slaving (for instance, black migrations across Africa and the Middle East in response to the trans-Atlantic slave market).
Editor(s): Mankutam (Tracy Keith Flemming) (afrocentric8@gmail.com)
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Editor(s): Mankutam (Tracy Keith Flemming) (afrocentric8@gmail.com)
Staff editorial contact: Sydney Williams (swwilliams@rowman.com)
Contact Email
swwilliams@rowman.com
URL
https://rowman.com/Action/SERIES/_/LEXBDW/Black-Diasporic-Worlds:-Origins-and-E…
1.22 Call for Papers: Confronting Cinematic Slavery: Re-presenting Transatlantic Enslavement
We seek submissions for chapters for inclusion in an interdisciplinary book that seeks to examine the Transatlantic Slave Trade and its re-telling through cinematic representation and pedagogical instruction. Chattel slavery (enslavement through conquest, birth, gender, race, ethnicity, kinship, and exploitation of indebtedness) has long been endemic to varied societies. Its Transatlantic iteration saw at least 10 million Africans brought to the Americas. Now, two centuries after its legal abolition, how do we conceptualize, represent, and teach about that period, its legacy, and its relationship to both media and education without centering our practices on neither trauma and suffering nor on Eurocentric viewpoints and paternalistic resistance? We aim to create a conversation on past/present filmmaking techniques, archival practices, digital projects using films, educational approaches to using cinema, and more—all in the service of broadening how the complexities of Transatlantic Slavery can be better understood.
We aim to include a variety of angles and voices on this topic and are open to receiving chapters that include, but are not limited to: • Intersections of ethnoracialization and slavery • Less understood, unofficial, or repressed histories or methods of enslavement • Intersecting institutions (religion, capitalism, science, medicine, etc.) • Media and historiography • Educational initiatives and pedagogy • Practices of both resistance and reproduction • Deployments of film with other artistic forms of cultural production • Slavery and its aftermaths • Decoding of media representations • Reparations and/or transitional justice • Memorialization, museums, exhibits, and archives
We welcome chapter proposals from people from all walks of life and identities, including academics, civil society members, professionals, government actors, and global citizens with personal and/or legacy connections to slavery. We particularly encourage submissions from those in the Global South.
To be considered for inclusion, submit the following before 1 June 2025 to the co-editors (listed below): 1. Tentative Title 2. Extended Abstract (500-800 words) 3. Keywords (maximum of 10) 4. Author Biography (maximum of 300 words) Notifications of accepted chapter proposals will be sent in mid-June 2025. The first drafts of chapters will be due to the co-editors in January 2026. Co-editors: Matthew Hughey, Professor of Sociology, University of Connecticut (USA) matthew.hughey@uconn.edu Leonora Masini, Postdoctoral Research Fellow, University of College Cork (Ireland) leonora_masini@alumni.brown.edu
2. Job and Fellowship Opportunities
2.1 Obermann International Fellowships (OIF)
The Obermann Center for Advanced Studies at the University of Iowa now offers flexible fellowships for international researchers and artists to develop collaborations and pursue independent work at our beautiful Iowa City campus. Obermann International Fellowships are funded by the University of Iowa’s Obermann Center for Advanced Studies with generous additional support from International Programs and the Center for Social Science Innovation.
Applications for Spring 2026 fellowships are due October 24, 2025.
What an OIF offers to international researchers:
A $2,000 stipend to help defray the cost of travel and lodging
University of Iowa health insurance coverage for the duration of the fellowship
Office space at the Obermann Center for Advanced Studies
Temporary University of Iowa affiliation, including access to UI libraries
Structured opportunities for scholarly exchange* (seminars, lectures, introduction to UI researchers, etc.)
Official letter of invitation for institutional and visa purposes
Information about accommodations and other practical needs
*International Fellows should come with their own agendas for their time at the University of Iowa.
Funding
Each fellow will be reimbursed up to $2,000 for travel and lodging expenses. Since the fellowship covers only a portion of the expenses of travel and lodging, applicants need to secure funding from their home institutions.
The Obermann Center will also cover the cost of a University of Iowa health insurance plan for each fellow, for the duration of their stay. (J-1 scholars are required to carry a UI health insurance policy.)
Eligibility
Up to eight international fellowships are granted per academic year.
Applicants must be active researchers at an accredited institution of higher learning outside of the United States or independent researchers/artists with a track record of excellence based outside of the U.S. Their area of research must have a direct equivalent at the University of Iowa.
Fellows are chosen for their ability to expose the campus to new and relevant research agendas or regions, and the likelihood that the fellowship will result in lasting scholarly contributions. Applications will be reviewed by the Obermann Center staff, who will make recommendations for acceptance to the Advisory Board.
Qualified candidates of any nationality are invited to apply; they should have a good enough command of English to be able to partake in UI academic activities. Researchers are expected to reside in the Iowa City area during the term of their fellowship and participate in the Obermann Center’s activities.
The duration of the stay is flexible: fellowships can last a minimum of two weeks and a maximum of one UI academic semester. The start and end dates of the fellowship must fall within a single Fall or Spring UI semester. Spring 2026 fellowships must take place between January 20 and May 8, 2026.
For opening and closing dates of UI semesters, please see this calendar.
Application Process
Complete our online application. The application asks for a curriculum vitae;
desired start and end dates of fellowship (Spring 2026 fellowships must take place between January 20 and May 8, 2026);
a research proposal, including a rationale of the project’s connection to the University of Iowa (maximum 2,000 words);
a one-page bibliography related to the proposal;
two reference letters (only required for applicants without a Ph.D. or other terminal degree); and
proof of English proficiency (a TOEFL or IELTS score, a transcript, or a request for a video interview).
Once you submit this application, the Obermann Center will notify you of your application status via email. If you are accepted, we will ask you to email us the photo page of your passport and a financial statement showing the USD equivalent of at least $1,000/month for living expenses for the duration of your stay; scholars with J-2 dependents are required to show $500 per month for living expenses for each dependent.
Shortly after, you will receive a link to the University of Iowa’s online international scholars system (iHawk), where you will complete a few forms necessary for the preparation of your DS-2019. Once you have completed them, the Obermann Center will be in touch in 1–2 weeks with your letter of invitation and DS-2019. At that point, you should make your visa appointment.
Note: The Obermann Center will pay for your $185 J-1 visa application fee, but you are required to pay the $220 non-refundable SEVIS fee. (SEVIS is the Student and Exchange Visitor Information System used by the U.S. Department of Homeland Security to track information on nonimmigrant students and exchange visitors in the United States.)
Applications for Spring 2026 fellowships are due October 24, 2025.
For more information, please visit theObermann International Fellowships (OIF) page.
2.2 Postdoctoral Research Associate
Queen Mary University of London – School of Politics and International Relations
About the Role
We are seeking an enthusiastic, flexible and committed Postdoctoral Research Scholar to join our team for a study focused on the evolution, operationalisation and contestation of regional electoral integrity peer review mechanisms in Africa. You will deliver high-quality research through fieldwork in Cameroon and Gabon, archival research in London and on-site observation of the 2025 Presidential elections in Cameroon. You will spend 0.6 FTE conducting individual research and 0.4 FTE providing research assistance to the Principal Investigator, managing the project web page and participating in research team-wide activities including co-authorship of papers and organising seminars, conferences and talks.
About You
A PhD in Political Science/Studies or related Social Science discipline, proficiency in English (C2) and French (C2), practical experience working or conducting research in the ECCAS region and prior use of elite interviews as a data collection method are required. You must show proof of a developing publication profile in the form of at least one peer reviewed article in a reputable academic journal.
You must show initiative, willingness to quickly acquire new skills and be a team player. Excellent attention to detail, critical thinking, and the ability to work independently are essential, as are good communication and organisational skills. Knowledge of the ECCAS institutional history, the electoral systems in ECCAS countries and experience of using a range of qualitative data analysis methods, experience of managing and updating web pages and social media platforms for professional communication will be highly valued. You should be willing and available to start on or before June 1, 2025.
About Queen Mary
At QMUL, we believe that a diversity of ideas helps us achieve the previously unthinkable.
Throughout our history, we’ve fostered social justice and improved lives through academic excellence. And we continue to live and breathe this spirit today, not because it’s simply ‘the right thing to do’ but for what it helps us achieve and the intellectual brilliance it delivers.
We continue to embrace diversity of thought and opinion in everything we do, in the belief that when views collide, disciplines interact, and perspectives intersect, truly original thought takes form.
Benefits
We offer competitive salaries, access to a generous pension scheme, 30 days’ leave per annum (pro-rata for part-time/fixed-term), a season ticket loan scheme and access to a comprehensive range of personal and professional development opportunities. We offer a range of work life balance and family friendly inclusive employment policies, campus facilities and flexible working arrangements.
Queen Mary’s commitment to our diverse and inclusive community is embedded in our appointments processes. Reasonable adjustments will be made at each stage of the recruitment process for any candidate with a disability. We are open to considering applications from candidates wishing to work flexibly.
Apply:
- One page cover letter that explicitly explains why you are the best candidate for this position.
- 2-page CV that showcases your academic and language qualifications, peer reviewed publications, research/professional experience in Central Africa and relevant achievements.
- • 1000-word outline of a proposed research paper to be developed and submitted for publication during the EIPRMs project. The outline should specify the research question, define the purpose of the study, detail the research design and methods, provide a research timeline up to submission and specify the academic journal where you want to submit this work including a rationale why.
2.3 Assistant Professorship in Nineteenth-Century European History
Trinity College Dublin, The University of Dublin
The School of Histories and Humanities at Trinity College Dublin seeks to appoint a talented individual to a specific purpose Assistant Professorship in Nineteenth-Century European History. This post will be based in the Department of History, and its primary purpose will be to engage in teaching and research on any aspect of the history of nineteenth-century Europe. We would welcome applications from historians of Britain and the Russian Empire as well as from historians of continental Europe, and we would particularly welcome candidates whose research will complement and extend the Department of History’s existing strengths in modern European history. The successful applicant will have a PhD in History and must demonstrate a proven ability or evidence of potential to establish a strong record of research and publication in nineteenth-century European history.
Qualifications
- A PhD in History, completed by the start date, is essential.
Post Title: Assistant Professor in Nineteenth-Century European History
Post status: Specific Purpose Contract
The specific purpose is to fill an Assistant Professor vacancy on a temporary basis pending the return of the postholder from IRCproject project work. Employment is not offered on an indefinite duration basis as the original postholder is expected to return. If the postholder does not return to work the post will be filled through open competition.
Hours of Post: Hours of work for academic staff are those as prescribed under Public Service Agreements. For further information please following link below: www.tcd.ie/hr/assets/pdf/academic-hours-public-service-agreement.pdf
Salary: This appointment will be made on the Lecturer Full Salary Scale (€42,500 – €101-541 per annum) at a point in line with current Government pay policy. monthly/weekly payscales.
Closing date: 12 Noon, 13th May 2025 (Irish Standard Time)
Applications will only be accepted via jobs.tcd.ie
Applications will only be accepted through e-Recruitment and should include:
- Covering Letter (1 x A4 page)
- Full Curriculum Vitae to include your list of publications and the names and contact details of three referees (including their email addresses).
- Research plan (summarising research to be carried out in the next two years – maximum of 2 x A4 pages).
- Teaching statement (summarising teaching experience and approach – maximum of 2 x A4 pages).
- Outline of a semester-long research-based module suitable for students at either final year undergraduate or M.Phil level (maximum of 2 x A4 pages).
Please Note:
- Candidates who do not address the application requirements above will not be considered at the short list stage.
- Candidates should note that the interview process for this appointment will include the delivery of a presentation.
Informal enquiries about this post may be made to the Head of the Department of History, Dr. Joseph Clarke, at joseph.clarke@tcd.ie.
Application queries about this post, please email the Recruitment Partner, Clodagh Burke at E: dalyc28@tcd.ie and include the Competition ID number in the subject heading.
Trinity is an equal opportunities employer, and we encourage applications from talented people of all backgrounds to join our staff community.
2.4 Visiting Assistant Professor of French
The Department of French Studies at Smith College invites applications for a 1-year, non-renewable position with full benefits at the rank of Visiting Assistant Professor to begin July 1, 2025. This position has a teaching load of five semester-long courses over the academic year.
We seek an innovative and experienced teacher who would be prepared to teach language courses at the introductory and intermediate levels, as well as more advanced courses in literary and cultural analysis on a topic of expertise. The successful candidate will participate in the development of the French undergraduate curriculum, advise students informally, and engage in the cultural, academic, and scholarly life of the department.
Candidates must have a Ph.D. in French or Francophone Studies or a directly related field by the time of appointment, native or near-native fluency in French and English, and experience with current practices for teaching French as a second language.
Located in Northampton, MA, Smith College is the largest women’s college in the country and is dedicated to excellence in teaching and research across the liberal arts. A faculty of outstanding scholars interact with students in small classes, as advisors, and through student-faculty research projects. Smith College offers opportunities to foster faculty success at every career stage, such as those listed here. The College is a member of the Five College Consortium with Amherst, Hampshire and Mt. Holyoke Colleges, and the University of Massachusetts Amherst. Students cross-enroll and faculty cross-teach across the Five Colleges. Details about the Department of French Studies may be found at https://www.smith.edu/academics/french.
Submit application at https://apply.interfolio.com/166238 with a cover letter, curriculum vitae, a teaching statement that addresses inclusive pedagogies, diversity/inclusion statement, a sample syllabus, and three confidential letters of recommendation. Review of applications will begin on May 1, 2025.
As set forth in our mission and values, Smith College is committed to promoting a culture of equity and inclusion among students, staff and faculty. The College will not discriminate in employment on the basis of age, race, color, ethnicity, national origin, creed, religion, sex, sexual orientation, gender identity, gender expression, pregnancy, genetic information, age, veteran status, physical or mental disability, or any other classification protected by law. Smith College is an equal opportunity employer and complies with all state and federal laws that prohibit discrimination.
3. Announcements
3.1 IHR@Liverpool: Difficult Histories
Working with the past to create histories in the present is fraught with difficulty. For many, writing history feels particularly hard right now, not least because of the current political climate, alongside threats to Higher Education as a sector both in the UK and internationally. At the same time, many of the kinds of historical research we might want to pursue pose fundamental methodological and ethical challenges.
In this one-day workshop aimed at Postgraduate and Early Career Researchers, we will explore these challenges from a diverse range of perspectives.
How do we best collaborate and use creative approaches to involve wider communities in difficult histories (including their own)?
How do we best deal with difficult archives and lost documents and collections?
How do we engage ethically and productively with difficult histories (like the problem of historical violence)?
Programme
(Opens in new window)You can view a provisional programme here(Opens in new window).
Bursaries
A number of bursaries are available to assist with travel costs for those not based in Liverpool.
Bursary applications will close on Friday 9 May 2025. Applicants will be notified of outcomes in the w/c 12 May 2025.
Apply for a bursary here(Opens in new window).
The workshop is a collaboration between the University of Liverpool Department of History(Opens in new window) and the Institute of Historical Research, School of Advanced Study(Opens in new window).
All welcome- This event is free to attend, but booking is required.
Registration for this event will close on the 2 June 2025.
3.2 Sentir, penser, agir dans la polyphonie du vivant. Université d’été (Moulin des Baronnies Sarlabous, France)
Date de tombée (deadline) : 12 Mai 2025
À : Moulin des Baronnies Sarlabous (Hautes Pyrénées 65)
L’université d’été “Sentir, penser, agir dans la polyphonie du vivant” (12-19 juillet 2025) est centrée sur le dialogue entre arts, littérature et sciences, elle s’adresse aux doctorants, enseignants, chercheurs, formateurs, praticiens, étudiants et à toute personne intéressée par la relation entre la littérature, les arts et les questions socio-écologiques, désireux de se familiariser avec des contenus théoriques et pratiques qui développent nos qualités d’attention et de considération envers le vivant et génèrent des actions favorisant un soin de soi, des autres (humains et autres qu’humains) et de la Terre.
En proposant cette université d’été, nous souhaitons offrir un espace propice à l’émergence d’une réflexion collective sur notre relation au vivant à travers les pratiques artistiques et narratives. Il s’agit d’un travail d’exploration qui laisse la place à toutes nos intelligences (relationnelle, corporelle, naturaliste, d’introspection, philosophique, rythmique…).
Vous pouvez vous inscrire sur le site https://tepcare.hypotheses.org/sentir-penser-agir-dans-la-polyphonie-du-vivant
Pour plus d’informations: polyphonieduvivant2025@gmail.com
3.3 European Intersectional Humanities Summer School
The inaugural European Intersectional Humanities Summer School will be held at Maynooth University in July 2025. It will offer an innovative and transformative experience at the intersection of critical theory, social justice and humanities scholarship. Convened by Professor Anna Hickey-Moody, the Summer School will bring together scholars, activists and students for an immersive exploration of how intersectionality shapes and is shaped by the human experience across various fields of inquiry.
With a focus on fostering inclusive, interdisciplinary dialogue, this immersive event features an exceptional lineup of distinguished guest appearances from Tapasya Narang, Dónal Hassett, Jeneen Naji, Sandy O’Sullivan, Jennifer Redmond, Divya Garg, Richard Huddleson, Marissa Willcox and Gavan Titley. These expert voices contribute to the rich landscape of discussions and practice-based workshops that address key themes of race, gender, identity, coloniality and the socio-political dynamics influencing the humanities today. The Summer School not only provides a platform for engaging with complex ideas but also emphasises the importance of building solidarity across diverse communities in academic and activist spaces.
Attendees will have the opportunity to engage in collaborative learning environments, where they can critically interrogate dominant narratives and reimagine new possibilities for a more inclusive and equitable future. Through lectures, discussions of texts, and hands-on workshops, participants are invited to engage in deep reflection on the practical applications of intersectional thinking to fields like literature, history, media and cultural studies. The inaugural Intersectional Humanities Summer School at Maynooth University marks a significant step forward in creating spaces where the humanities can more meaningfully intersect with global struggles for justice, equity, and representation.
The Intersectional Humanities Summer School will held on the North campus in the Arts & Humanities Institute, starting Monday, July 14th and finishing up Friday, July 25th. Maynooth University is located in the heart of Ireland’s only historic university town. Many of the oldest historic buildings and trees in the town are located on the South campus, which is a short stroll away and dates back to 1795. Attendees will be accommodated on-campus and are connected to the nearby Dublin city centre by rail or bus. Spaces are limited and the price is €3,750 (including accommodation). The programme without accommodation is €3,000. A full programme will be available in late January 2025.
Complete an Expression of Interest form here, and if you have any questions please contact muahi@mu.ie
3.4 International Conference / Colloque international
RESISTANCE / RÉSISTER
(Paris, 15-19 July 2025)
The Global Consortium for French Historical Studies
Society for French Historical Studies
70th Annual Conference/ 70ème Conférence annuelle
Society for the Study of French History
38th Annual Conference/ 38ème Conférence annuelle
Western Society for French History
51st Annual Conference/ 51ème Conférence annuelle
with the participation of:
Association for the Study of Modern & Contemporary France
George Rudé Society
H-France
Conference description: The Global Consortium for French Historical Studies proposes the theme “Resistance,” as a singular prism for historical understanding. By bringing into conversation the written, visual, and performed historiographical practices of cultural, social, and political history relative to the ancient, medieval, modern, and contemporary worlds, this international conference proposes a timely renewal of this important object of inquiry: in different times, places, and cultures within and beyond the francophone world, what did it mean to resist?
Description du colloque: Global Consortium for French Historical Studies (Consortium mondial d’études historiques françaises) se propose d’appréhender l’histoire en mobilisant un prisme décisif : « Résister ». En faisant dialoguer des pratiques historiographiques relevant de l’histoire culturelle, sociale, politique, des mondes anciens, médiévaux, modernes et contemporains, ce colloque international entend façonner un nouvel objet d’histoire et questionner en chaque époque, chaque lieu, chaque culture, ce que résister veut dire.
Quick Facts
The call for papers is closed.
Location: Campus Condorcet, Aubervilliers at Métro Front Populaire
Conference registration opens here in April.
- All participants must register for the conference. Conference fee information forthcoming.
- All participants must also be members of one of the convening learned societies*
*full-time faculty and students enrolled in a French public institution are exempt from this requirement
*SFHS and WSFH memberships are managed jointly here through Duke University Press for this conference
*SSFH membership subscription is here
- Cette conférence est issue de la planification conjointe des sociétés membres du Global Consortium for French Historical Studies (Consortium mondial d’études historiques françaises). Tous les participants à la conférence qui ne sont pas affiliés à une institution publique française OU qui ne sont membres ni de la Society for the Study of French History (SSFH), ni de la Society for French Historical Studies (SFHS), doivent devenir membres de l’une de ces sociétés au moment de l’inscription à la conférence. À compter du 1er janvier 2025, l’adhésion à la SFHS s’accompagnera automatiquement d’une adhésion d’une durée d’un mandat à son co-organisateur nord-américain, la Western Society for French History (WSFH).
- Tous les participants à la conférence devront payer les frais de conférence, qui couvrent les dépenses de la conférence. Des tarifs spéciaux seront offerts aux participants sous-employés et aux étudiants.
3.5 Green Negritude: Decolonial Ecology in the Caribbean from the 1940s to the Present
Organised by Jane Hiddleston and Clare Finburgh Delijani
ALL WELCOME – no need to book, just come along!
Friday 2 May 2025
Fitzhugh Auditorium, Exeter College. Cohen Quad on Walton St, University of Oxford, OX1 2HE
9.30-9.45 Introduction
Clare Finburgh Delijani and Jane Hiddleston
9.45 -11.15 Ecofeminist Perspectives
Kesewa John ‘Suzanne Césaire’s “Green Negritude” and the Caribbean Radical Tradition’
Myriam Moïse ‘Land, Body, and Memory: Intersectional Feminist Ecologies in Caribbean Poetry and Art’
Aedín Ní Loingsigh ‘Plotting: Maryse Condé and cultivating on the small scale’
11.15-11.45 Coffee
11.45-12.45 Landscape and the Senses
Carl Lavery ‘Getting a Taste for Landscape; Becoming Elemental’
Christina Kullberg ‘Écoécoute’
12.45-2.00 Lunch (own arrangements)
2.00 – 2.30 Film
Stéphanie Melyon-Reinette ‘Sirènes et la rupture des eaux : L’insulé.e caribéen.ne et l’écologie décoloniale’
2.30-3.30 Ecocritical Thought
Martin Crowley ‘On the corner’
Robert Young ‘Fanon and Black Ecology’
3.30-4.00 Coffee
4.00 – 5.00 Environmental Oppression and Resistance
Jean-François Boclé ‘Ci-gît l’extractivisme’
Malcom Ferdinand ‘S’aimer la Terre: défaire l’habiter colonial’
5.00 – 5.30 Discussion and Future Plans
4. New Publications
4.1 Ecotexts in the Postcolonial Francosphere
Published on 28 May 2025, 272 pages
ISBN:9781836243144 (Hardcover) |eISBN:9781836243212 (PDF) |eISBN:9781836243281 (ePub)
Nsah Mala
Nicki Hitchcott
Through a postcolonial lens, this book explores the various ways in which francophone writers, visual artists and activists are responding to the global climate and environmental crises threatening the Earth today.
The volume covers most of the francosphere: Africa, the Caribbean, the Indian Ocean, South America and Polynesia. As well as discussing a range of environmental issues, from soil erosion to nuclear testing, it also considers ways in which francophone writers have become ecological activists. The ecotexts discussed include graphic novels, visual narratives, and zines alongside more conventional literary texts such as novels, short stories and poetry.
The book seeks to decentre Belgium and France in francophone ecocritical scholarship while engaging in current debates in the field of ecocriticism, including the afterlives of Belgian and French colonialism and neo-colonialism in relation to climate change and environmental degradation, blue humanities, waste and toxicity studies, critical animal and plant studies, indigenous peoples and their cultures and knowledges, climate-environmental (in)justice, and writerly/textual activism for climate and environment. It aims to widen the geographical scope of francophone ecocriticism by discussing a wide range of eco-themes that go beyond the usual segmentation and compartmentalisation portrayed in other books in the field.
4.2 UN COUPLE PANAFRICAIN
Miriam Makeba et
Stokely Carmichael en Guinée
Elara Bertho
France, 2025
À paraître le 25 avril 2025
ISBN : 978-2-9590055-2-7
160 pages
13.00 €
Essai / Histoire
En 1968, Miriam Makeba et Stokely Carmichael quittent les États-Unis pour s’installer à Conakry, capitale de la Guinée socialiste. Réfugiés politiques en exil, la chanteuse sud-africaine mondialement connue et le militant révolutionnaire noir décident de se mettre au service du régime de Sékou Touré et de son ambitieux programme de décolonisation des esprits.
En suivant ce couple iconique de la lutte antiraciste dans ses pérégrinations transatlantiques, ce livre replace Conakry dans une cartographie mondiale et une histoire globale des luttes de libération. Dans cette capitale africaine, radicalités noires, combat anti-impérialiste, décolonisation des savoirs et idéal panafricain furent adossés à une politique culturelle ayant pour aspiration de rayonner depuis l’Afrique vers le reste du monde.
Chargée de recherches au CNRS au sein du laboratoire Les Afriques dans le Monde, Elara Bertho s’intéresse aux relations entre histoire et littérature en Afrique de l’Ouest. Elle anime avec Elgas un séminaire à Sciences Po portant sur les liens entre littératures et sciences sociales.
Directrice de la collection « Lettres du Sud » aux éditions Karthala et membre du comité de rédaction de la revue Multitudes, elle a publié en 2023 Léopold Sédar Senghor (PUF). Elle travaille actuellement à une histoire des productions artistiques dans la Guinée révolutionnaire de Sékou Touré et aux circulations transnationales du panafricanisme.
4.3 Vous les asiates : Enquête sur le racisme anti-asiatique en France
Linh-Lan Dao
416 pages – 140 x 205 mm
EAN
9782207181768
Date de parution
19/03/2025
« Chinetoques », « mangeurs de chien », « responsables du Covid ». À ces poncifs racistes sur les personnes perçues comme asiatiques s’ajoutent les représentations réductrices véhiculées par la culture populaire. Des personnages d’Asiatiques tour à tour fourbes, inexpressifs, forts en arts martiaux, hypersexualisés, nerdy, sans oublier les stéréotypes « positifs » liés à la « minorité modèle », tout aussi aliénants… Comment en est-on arrivé là ?
Française d’origine vietnamienne, Linh-Lan Dao décortique les mécanismes de ce racisme longtemps invisibilisé : de l’héritage de l’histoire coloniale à la fabrique des « bons immigrés ».
Dans cette enquête fouillée, statistiques et témoignages à l’appui, l’autrice dresse le constat d’une discrimination systémique et esquisse des voies de sortie, avec un « mot à l’intention des Blancs », des conseils aux victimes, une mise en lumière du travail de jeunes militants d’origine est et sud-est asiatique et d’associations antiracistes. Un essai incarné, raconté à la première personne, qui mêle engagement journalistique et expériences intimes.