calls for papers, forthcoming event

Call for Papers: “Caribbean poetics: voices, aesthetics, imaginaries” (CARACOL Annual Conference 2022)

14th December 2021

We are pleased to share the call for papers for the CARACOL – Observatoire des littératures carribéennes annual conference, in association with the University of Warwick’s Yesu Persaud Centre for Caribbean Studies, and co-organised by SFPS’s own publicity organiser, Orane Onyekpe-Touzet. The conference will be held online on the 6-7 May 2022, and its title is ‘Poétiques caribéennes : voies/x, esthétiques, imaginaires’.

See below for further information on this exciting conference, including abstract submission details. Please consider contributing!

If you’re an SFPS member and have a recent publication or upcoming event that you’d like us to promote, please contact our publicity officers, Fraser McQueen (f.j.mcqueen1@stir.ac.uk) and/or Orane Onyekpe-Touzet (orane.touzet@warwick.ac.uk).

*English below

*En Español abajo

Appel à communications

Colloque annuel CARACOL, Observatoire des littératures caribéennes

en association avec le Yesu Persaud Centre for Caribbean Studies

(University of Warwick)

 

« Poétiques caribéennes : voies/x, esthétiques, imaginaires »

Organisation :

Orane ONYEKPE-TOUZET (University of Warwick/ Sorbonne Université)

Rocío MUNGUIA AGUILAR (Université de Strasbourg)

Dates : 06-07 mai 2022

Modalité : En ligne

Date limite d’envoi des propositions : 06 février 2022

Présentateur invité: Fabienne Viala (University of Warwick)

 

Envisagée à ses origines comme une théorie de la création artistique, la notion de poétique a subi au cours des siècles des glissements sémantiques et disciplinaires qui ne cessent de dire sa porosité et le large éventail de voix, d’esthétiques et d’imaginaires qu’elle traduit. Alors qu’au IVe siècle av. J.-C., la réflexion d’Aristote privilégiait la question du « beau », et donc celle de la facture ou de la « aisance » de l’artisan-poète dans la construction et l’épuration du « trait », de nouvelles dynamiques privilégiant le « signe » dans l’œuvre (M. Heidegger), ou encore sa dimension rhétorique, agissante et donc poét(h)ique (P. Ricoeur) ont fait leur chemin, exposant une notion large et tendue dans ses significations multiples.

Dans le domaine caribéen, nombreux sont les penseurs à avoir donné à la poétique un ancrage géographique, à la croisée de l’espace et de l’imaginaire (K. Brathwaite, The Arrivants : A New World Trilogy, 1973 ; É. Glissant, Poétique de la relation, 1990 ; É. Glissant, Introduction à une poétique du divers, 1996 ; W. Harris, The Womb of Space, the Cross-Cultural Imagination, 1983 ; D. Maximin, Les Fruits du cyclone : une géopoétique de la Caraïbe, 2006). Le lien entre littérature et vision du monde y apparaît particulièrement central et explique en partie la pertinence de cette notion et sa postérité. Édouard Glissant utilise le terme de poétique pour remplacer celui de philosophie, qui renvoie souvent à une pensée systémique occidentale. Il s’attache ainsi à penser sans système, à penser par la littérature, par la poésie, par l’imaginaire. Ce terme permet en effet d’explorer les entrelacements entre création littéraire et compréhension du monde et leurs aller-retours. Car « écrire en pays dominé » pour Patrick Chamoiseau qui poursuit la pensée de Glissant, c’est aussi « imaginer » le monde pour le/se libérer.

Ces questionnements n’ont pas échappé non plus à la critique, soucieuse de tracer et de définir les contours d’un champ littéraire aussi riche qu’éclaté dans ses différents versants linguistiques et culturels. Investie souvent dans une perspective comparatiste, la notion de poétique apparaît ainsi dans les travaux universitaires comme un outil d’analyse fécond, mais rarement problématisé en relation avec l’espace Caraïbe lui-même. Associée tantôt à une pensée du monde par la littérature et de la littérature dans le monde (Dash, 1994), tantôt à un « champ d’exploration » (Duff, 2008), à des « motifs » (Monet-Descombey, 2017), à une « sphère » (Boisseron, 2019), ou encore à une pratique/esthétique propre aux écrivains (Réjouis, 2003), il en ressort que la poétique est souvent appréhendée comme un « fil conducteur » (Aïta, 2011) tendant à mettre en dialogue différentes expressions caribéennes.

Ce colloque se propose d’interroger de manière originale la fécondité de la notion de poétique pour nos approches de recherche au regard de la pratique littéraire des écrivains caribéens. Nous encourageons particulièrement des travaux réflexifs sur la notion, son usage et sa définition – la question de l’esthétique, de la voix des écrivains, de leurs imaginaires et de leurs itinéraires se rencontrant au carrefour de cette réflexion. Qu’est-ce que la poétique pour les écrivains caribéens ? Comment détermine-t-on la poétique d’un écrivain ? Peut-on parler de poétique caribéenne ? Quel lien entre poétique et politique dans la Caraïbe ? Le terme de poétique a-t-il été utilisé de la même manière dans les milieux universitaires francophones, hispanophones et anglophones ? Les propositions, qui peuvent porter sur des auteurs de toutes les aires linguistiques de la Caraïbe, pourront porter sur l’un des axes suivants :

 

Axe 1 : Poétique et langages

Dans la Caraïbe, le choix des langues n’est jamais insignifiant. Il procède souvent déjà d’une situation (aux deux sens du terme) identitaire, idéologique et esthétique qui esquisse une poétique (J. Bernabé, P. Chamoiseau, R. Confiant, 1989). Ainsi la manière unique des écrivains de créer leur propre langage est cruciale dans sa construction (É. Glissant, 1981). De nombreux écrivains caribéens questionnent également la capacité du langage à dire le réel et empruntent à d’autres arts leurs moyens d’expression (E. Lovelace, 1979). Nous invitons les communications qui interrogent le rôle des langues et des langages dans la construction de poétiques ainsi que les réflexions sur les limites du langage, les démarches intermédiales, les expérimentations stylistiques (N. Yassine-Diab, 2014). Quelle place occupent les choix et les créations linguistiques dans l’esquisse de poétiques d’écrivains ? Quels langages pour une/des poétique(s) caribéenne(s) ? Existe-t-il une poétique caribéenne qui se définirait par un rapport spécifique des écrivains au langage ? La disparité des aires linguistiques caribéennes empêche-t-elle de dégager une poétique unifiante ?

Axe 2 : Poétique et visions du monde

Si l’on pense au terme de poétique comme se référant à une vision du monde qui procède d’une sorte d’invention, ou pour employer un terme glissantien « d’imagination », le texte littéraire devient le lieu d’une refonte de la relation au réel (É. Glissant, 1990). En somme, cet axe invite à étudier les tentatives de réinvention du monde dans les créations littéraires. Il invite aussi à interroger les propositions qui traversent les créations caribéennes et les associent dans ce qu’on pourrait appeler les poétiques caribéennes. On pense ainsi à des modèles de pensée du monde par et dans la littérature qui ont eu une influence importante pour les écrivains caribéens tels que le « réel merveilleux » (A. Carpentier, 1949) , le « réalisme merveilleux » (J. S. Alexis, 1952) ou le réalisme magique (C. Scheel, 2005). On pense aussi aux tentatives des universitaires de formuler de telles poétiques caribéennes : les « poétiques baroques » (Chancé, 2001) ou « poétiques transcaribéennes »  (R. Réjouis, 2003). Quelle vision du monde se dégage des poétiques d’écrivains ? Quel est l’impact de l’esthétique sur la réinvention du monde ? Comment penser en littérature ? Quelle poétique pour dire le(s) monde(s) caribéen(s) ? Pourquoi les écrivains antillais écrivent-ils ?

 

Axe 3 : Éco-poétiques

Alors que la crise écologique globale s’exacerbe et que les enjeux sociaux inhérents aux dérèglements climatiques et aux catastrophes naturelles évoluent de manière fulgurante, l’approche éco-poétique dit l’urgence d’explorer les questions environnementales en littérature. Dans la Caraïbe où la nature apparaît comme un personnage à part entière (D. Maximin, 2006), voire comme un monument, trace-témoin participant à la formation d’une mémoire vivante et organique (É. Glissant, 1980), la conscience environnementale qui gît dans les textes traduit souvent des choix éthiques, politiques et esthétiques divers. Cet axe invite à interroger les caractéristiques d’une éco-poétique que l’on pourrait dire spécifiquement caribéenne et la manière dont les deux termes dialoguent dans cet espace. Quelles pratiques littéraires pour faire écho à des préoccupations environnementales complexes, dans leurs multiples dimensions et échelles ? Quels procédés pour réinvestir l’espace, historiquement imposé, et révéler les enjeux et les potentialités politiques des textes ? Comment les écrivains nous invitent à penser l’écologie depuis le monde caribéen et revendiquent même, de manière plus ou moins explicite, « une écologie décoloniale »  agissante (M. Ferdinand, 2019) ? Une réflexion croisée entre représentation de la nature (dans un sens large) et nature de l’écriture est aussi encouragée.

Axe 4 : Poétiques féminines

Longtemps marqué par la « présence-absence » des femmes en littérature – effacement dans le champ, illusion de présence, représentations ambiguës ou stéréotypées dans les textes (Kalisa, 2009) –, l’espace caribéen détient aujourd’hui une solide généalogie de plumes féminines dans ses différents versants génériques, linguistiques et culturels. Alors que les romancières de la dite « première génération » dans l’espace francophone (Michèle Lacrosil et Jacqueline Manicom au premier titre), illustrent une tendance à écrire en réaction aux œuvres des figures tutélaires masculines, l’on constate une libération progressive des entreprises créatives qui se rejoignent de manière récurrente, mais pas systématique, dans une quête identitaire de l’être-femme des/aux Antilles. Cet axe invite à interroger les voies esthétiques, les choix thématiques et les ambitions éthiques par lesquels cette quête est menée et tend vers une poétique « féminine » dans l’aire Caraïbe. Peut-on déceler dans la parole, les gestes et les postures des femmes (écrivaines et/ou personnages) une faculté propre à éclairer des pans de l’univers caribéen, de son réel, de son Histoire? Quelles sont les potentialités et/ou les limites d’une approche genrée des textes fictifs dans cet espace? Loin de traiter l’activité littéraire dans une perspective antagonique, mettant hommes et femmes dans deux camps opposés, ce volet est aussi l’occasion de rapprocher les représentations dites « féminines » (proposées par les écrivaines) et celles du « féminin » (proposées par les écrivains) afin de découvrir les points de jonction ou de rupture dans les imaginaires.

Les propositions de communication (en français, anglais ou espagnol) de 300 à 500 mots accompagnées d’une courte bio-bibliographie sont à envoyer à Rocío Munguía rocio.munguia.a@gmail.com et Orane Onyekpe-Touzet orane.touzet@warwick.ac.uk avant le 06 février 2022.

Comité scientifique :

Florian Alix (Sorbonne Université)

Pierre-Philippe Fraiture (University of Warwick)

John Gilmore (University of Warwick)

Maeve McCusker (Queen’s University Belfast)

Rocío Munguía Aguilar (Université de Strasbourg)

Orane Onyekpe-Touzet (University of Warwick/ Sorbonne Université)

Fabienne Viala (University of Warwick)

*Bibliographie à la fin du document

 

 

Call for papers

CARACOL Annual Conference 2022

In association with the Yesu Persaud Centre for Caribbean Studies

(University of Warwick)

 

“Caribbean poetics: voices, aesthetics, imaginaries”

Organisers :

Orane ONYEKPE-TOUZET (University of Warwick/Sorbonne Université)

Rocío MUNGUIA AGUILAR (Université de Strasbourg)

Dates : 06-07 May 2022

Modalité: On line

Deadline for abstracts : 06 February 2022

Keynote speaker: Fabienne Viala (University of Warwick)

The notion of poetics first referring to a theory of artistic creation has taken on different meanings and has been used in various disciplines over the centuries, showing its versatility and its ability to reflect a wide range of voices, aesthetics and imaginaries. While in the 500 BC, Aristotle’s thoughts focused on the question of Beauty and as such on the question of the craftsmanship or on the poet-craftsman’s process of making and purifying the “line”, new approaches focusing on the “sign” in creative works (M. Heidegger), or on its active rhetorical aspect and as its such poet(h)ic (P. Ricoeur) appeared, excavating the multiple potentiality of the notion.

In the Caribbean context, many thinkers gave the notion of poetics a geographical aspect where space and imaginary meet (K. Brathwaite, The Arrivants: A New World Trilogy: Rights of Passage, Islands, Masks, 1973 ; É. Glissant, Poétique de la relation, 1990 ; É. Glissant, Introduction à une poétique du divers, 1996 ; W. Harris, The Womb of Space, the Cross-Cultural Imagination, 1983 ; D. Maximin, Les Fruits du cyclone : une géopoétique de la Caraïbe, Paris, Seuil, 2006). The relationship between literature and world view appears to be particularly central and partly justifies how relevant this notion has proven to be. Édouard Glissant for example, chooses the word poetics to replace that of philosophy as the latter has the tendency to refer to a western way of thinking within systems and leaves little space for diversity and unpredictability. He attempts to think without systems, through literature, poetry and the imaginary. Hence, the term poetics seems to offer the possibility of exploring how literary creation and understanding of the world intertwine. Because for Patrick Chamoiseau who builds on Glissant’s thoughts, “Ecrire en pays dominé” (Writing in a dominated land) also means “inventing” the world to free it/oneself.

Academics also explore these questions as they try to define the limits of a literary field which is as rich as linguistically and culturally diverse. The notion of poetics, often used in a comparatist approach, appears to be a fruitful tool of analysis in academic works but is rarely problematised in relation to the Caribbean space itself. At times associated with thinking the world through literature or literature in the world (Dash, 1994), at other times with a “champ d’exploration” (“field of exploration”, Duff, 2008), “motifs” (Monet-Descombey, 2017), a “sphère” (Boisseron, 2019), or a writer’s practice/aesthetic (Réjouis, 2003), it appears that poetics is often thought of as a “fil conducteur” (“common thread”, Aïta, 2011) which aims at confronting different Caribbean expressions.

This conference proposes to question in an original way the fertility of the notion of poetics for our research into literary practices of Caribbean writers. We particularly encourage  reflective works on the notion – the question of aesthetics, writer’s voices, imaginaries and itineraries can thus be explored. What is “poetics” for Caribbean writers? How can a writer’s poetics be defined? Can we speak of Caribbean poetics? What is the relationship between poetics and politics in the Caribbean? Has the notion of poetics been used in the same way in academic research in French, English and Spanish? Abstracts may focus on writers of any of the linguistic areas of the Caribbean. They may explore the following aspects of the notion.

1- Poetic and Language

In the Caribbean the choice of languages is always meaningful. It often springs from an identity-based, ideological and aesthetical situation (in both meanings of the word) which outlines poetics (J. Bernabé, P. Chamoiseau, R. Confiant, 1989). Thus, the unique way writers create their own language is part of defining poetics (É. Glissant, 1981). Many Caribbean writers also question the ability of language to express reality and borrow their means of expressions to other art forms (E. Lovelace, 1979). We welcome presentations which question the role of language(s) in the construction of poetics as well as reflections on the limits of language, intermedial approaches and stylistic experimentations  (N. Yassine-Diab, 2014). How important are linguistic choices and creations in the development of writers’ poetics? Which languages for a Caribbean poetics? Is there a Caribbean poetics which would be defined by a specific relationship of writers to language? Does the variety of the Caribbean linguistic landscape prevent us from identifying a unified poetics?

2- Poetic and world view

If the word poetics points towards a world view which comes from a kind of invention, or to use Glissant’s word “imagination”, the literary text becomes the place where the relation to reality is recast (É. Glissant, 1990). In short, we invite studies which focus on the attempts at reinventing the world that can be found in literary creations. It is also an invitation to question the proposals Caribbean creations make and bring them together in what we could call Caribbean poetics. Ways of thinking the world through and within literature which have had an important influence on Caribbean writers such as “real maravilloso”  (A.Carpentier, 1949), the “réalisme merveilleux” ( J.S. Alexis, 1952) or magical realism can thus be explored. Academic attempts at formulating such Caribbean poetics such as “poétiques baroques” (Chancé, 2001) or “transcaribbean poetics” (R. Réjouis, 2003) can also be examined. Which worldview exists within writers’ poetics? What is the impact of aesthetic on reinventing the world? How to think in literature? Which poetics to say the Caribbean world(s)? Why do Caribbean writers write?

3- Ecopoetics

In a world where the ecological crisis continues to intensify and the social stakes of climate change and natural catastrophes are evolving at a rapid pace, the ecopoetic approach expresses the urgency of exploring environmental questions in literature. In the Caribbean where nature appears as a full blown character (D. Maximin, 2006), or as a monument, trace-witness part of an organic memory (É. Glissant, 1980), environmental consciousness present in texts often reflects diverse ethical, political and aesthetic choices. We thus invite abstracts which question the characteristics of a specifically Caribbean ecopoetics and the way both poetics and ecology interact with each other in that space. Which literary practices echo those complex environmental concerns in their multiple dimensions and scales? How does one make the historically imposed space one’s own and reveal the political stakes and potentiality of texts? How do writers invite a rethinking of ecologies from the Caribbean world and even demand, more or less explicitly, an active “decolonial ecology” (M. Ferdinand, 2019)? A reflection on the relationship between the representation of nature (in a wide sense) and the nature of writing is encouraged here.

4- Female Poetics

Long marked by the “presence-absence” of women in literature – erased from the field, made to appear present, represented ambiguously or stereotypically in texts  (Kalisa, 2009) -, the Caribbean space now has a solid genealogy of female writers in all genres, languages and cultures. While the female novelists of the so-called “first generation” in the Francophone space  (principally Michèle Lacrosil and Jacqueline Manicom) illustrate a writing tendency which reacts to the works of founding male figures, we note a progressive liberation of creative processes which often although not always meet around identity quests related to being a woman in the Caribbean. We welcome reflections on aesthetic voices, thematic choices and ethical ambitions which lead these quests and point towards a female poetics in the Caribbean. Can we detect within the voices, gestures and postures of women (writers and/or characters) a specific faculty when it comes to shedding light on parts of the Caribbean world, on its reality and its history? What are the potentialities and/or the limits of a gendered approach to fictional texts in this space? Far from seeing literary activities in an antagonistic perspective placing men and women on two opposite sides, this part of the call is the space to bring together the said “female” representations (offered by female writers) and the representation of females (offered by male writers) in order to discover common points and differences in imaginaries.

Please send abstracts in French, English or Spanish of 300 to 500 words as well as a short biography to Rocío Munguía rocio.munguia.a@gmail.com and Orane Onyekpe-Touzet orane.touzet@warwick.ac.uk before the 6th of February 2022.

 

Scientific committee:

Florian Alix (Sorbonne Université)

Pierre-Philippe Fraiture (University of Warwick)

John Gilmore (University of Warwick)

Rocío Munguía Aguilar (Université de Strasbourg)

Maeve McCusker (Queen’s University Belfast)

Orane Onyekpe-Touzet (University of Warwick/ Sorbonne Université)

Fabienne Viala (University of Warwick)

*Bibliography at the end of the document

Convocatoria

Coloquio annual CARACOL 2022

En asociación con el Yesu Persaud Centre for Caribbean Studies

(Universidad de Warwick)

 

“Poéticas caribeñas : voces, estéticas, imaginarios”

Organizadoras:

Orane ONYEKPE-TOUZET (Universidad de Warwick/Universidad de París Sorbona)

Rocío MUNGUIA AGUILAR (Universidad de Estrasburgo)

Fechas: 06-07 de mayo de 2022

Modalidad: En línea

Fecha límite para el envío de propuestas : 06 de febrero de 2022

Conferencia plenaria: Fabienne Viala (Universidad de Warwick)

 

Concebida originalmente como una teoría de la creación artística, la noción de poética ha sufrido a lo largo de los siglos cambios semánticos y disciplinarios que revelan constantemente su porosidad y el amplio abanico de voces, estéticas e imaginarios que ésta refleja. Mientras que en el siglo IV a.C. el pensamiento de Aristóteles privilegiaba la cuestión de la “belleza”, y por tanto la de la “factura” (faisance) del artesano-poeta en la construcción y depuración del “trazo”, con el tiempo se han abierto paso nuevas dinámicas que privilegian el “signo” en la obra (M. Heidegger), o bien su dimensión retórica, activa y por tanto po-ética (P. Ricoeur), revelando una noción amplia y fraccionada en sus múltiples significados.

En el ámbito caribeño muchos pensadores han dado a la poética un anclaje geográfico, asociando imaginación y espacio: K. Brathwaite, The Arrivants: A New World Trilogy, 1973; É. Glissant, Poétique de la relation, 1990; É. Glissant, Introduction à une poétique du divers, 1996; W. Harris, The Womb of Space, the Cross-Cultural Imagination, 1983; D. Maximin, Les Fruits du cyclone: une géopoétique de la Caraïbe, 2006. El vínculo entre la literatura y la visión del mundo parece especialmente central y explica en parte la relevancia de esta noción y su perennidad. Édouard Glissant utiliza el término poética para sustituir el de filosofía, que suele asociarse al pensamiento sistémico occidental. Así, el martiniqueño apuesta por un pensamiento sin sistema, un pensamiento a través de la literatura, de la poesía, del imaginario. Para Patrick Chamoiseau, que sigue el pensamiento de Glissant, “escribir en un país dominado” significa también “imaginar” el mundo para liberarlo.

Estos cuestionamientos tampoco han escapado a la atención de los críticos, que se afanan en trazar y definir los contornos de un campo literario tan rico como fragmentado en sus diversos aspectos lingüísticos y culturales. Abordada a menudo en una perspectiva comparatista, la noción de poética aparece así en los trabajos académicos como una fructífera herramienta de análisis, pero es raramente problematizada en relación con el propio espacio caribeño. Asociada a veces a un pensamiento del mundo a través de la literatura y de la literatura en el mundo (Dash, 1994), otras tantas a un “campo de exploración” (Duff, 2008), a “motivos” (Monet-Descombey, 2017), a una “esfera” (Boisseron, 2019) o incluso a prácticas/estéticas propias a los escritores (Réjouis, 2003), resulta que la poética se entiende a menudo como un “hilo conductor” (Aïta, 2011) que tiende a establecer un diálogo entre diferentes expresiones caribeñas.

Este coloquio propone cuestionar de manera original la fecundidad de la noción de poética para nuestros enfoques de investigación con respecto a la práctica literaria de los escritores caribeños mismos. Alentamos especialmente los trabajos sobre la noción, su uso y su definición, poniendo la cuestión de la estética, de la voz de los escritores, de sus imaginarios e itinerarios en el centro de esta reflexión. ¿Qué es la poética para los escritores caribeños? ¿Cómo se determina la poética de un escritor? ¿Podemos hablar de una poética caribeña? ¿Cuál es el vínculo entre la poética y la política en el Caribe? ¿Se ha utilizado el término poética de la misma manera en los círculos académicos francófonos, hispanohablantes y de habla inglesa? Las propuestas, que pueden incluir autores de todas las áreas lingüísticas del Caribe, podrán centrarse en uno de los siguientes ejes:

Eje 1: Poética y lenguajes

En el Caribe, la elección de las lenguas nunca es anodina. A menudo es el resultado de una situación (en el sentido circunstancial y geográfico del término) identitaria, ideológica y estética que perfila ya los rasgos de una poética (J. Bernabé, P. Chamoiseau, R. Confiant, 1989). La manera única en que los escritores crean su propio lenguaje es por lo tanto crucial en la construcción de ésta (É. Glissant, 1981). Muchos escritores caribeños también cuestionan la capacidad del lenguaje para contar lo real y se inspiran de las herramientas de otras artes para expresarse (E. Lovelace, 1979). Invitamos pues a presentar trabajos que cuestionen el papel de los idiomas y de los lenguajes en la construcción de la poética, así como reflexiones sobre los límites del lenguaje, enfoques intermediales, experimentos estilísticos, entre otros (N. Yassine-Diab, 2014). ¿Qué lugar ocupan las elecciones y las creaciones lingüísticas en el esbozo de la poética de los escritores? ¿Qué lenguajes para una poética caribeña? ¿Existe una poética caribeña definida por una relación específica entre los escritores y el lenguaje? ¿La disparidad de las áreas lingüísticas caribeñas impide la aparición de una poética unificadora?

Eje 2: Poética y cosmovisión

Si pensamos que el término poética se refiere a una visión del mundo que procede de una especie de invención, o para utilizar un término glissantiano “imaginación”, el texto literario se convierte en el lugar donde se refunde la relación con la realidad (É. Glissant, 1990). Este eje nos invita a estudiar los intentos de reinvención del mundo en las creaciones literarias. También nos invita a cuestionar las propuestas que atraviesan las creaciones caribeñas y a asociarlas en lo que podríamos llamar poéticas caribeñas. Pensamos así en modelos de pensamiento del mundo a través de y en la literatura que han tenido una importante influencia en los escritores caribeños, como el “real maravilloso” (A. Carpentier, 1949), el “realismo maravilloso” (J. S. Alexis, 1952) o el “realismo mágico” (C. Scheel, 2005). También pensamos en las tentativas de los académicos de formular esa poética caribeña: la “poética barroca” (Chancé, 2001) o la “poética transcaribeña” (R. Réjouis, 2003). ¿Qué visión del mundo surge de la poética de los escritores? ¿Cuál es el impacto de la estética en la reinvención del mundo? ¿Cómo pensar en literatura? ¿Qué poética para decir el(los) mundo(s) caribeño(s)? ¿Por qué escriben los escritores caribeños?

Eje 3: Eco-poética

En una época en que la crisis ecológica mundial se agrava y los problemas sociales inherentes al cambio climático y las catástrofes naturales evolucionan con rapidez, el enfoque ecopoético pone de manifiesto la urgente necesidad de explorar las cuestiones medioambientales en la literatura. En el Caribe, donde la naturaleza aparece frecuentemente como un personaje principal (D. Maximin, 2006), o incluso como un monumento, una huella-testigo que participa en la formación de una memoria viva y orgánica (É. Glissant, 1980), la conciencia medioambiental que subyace en los textos traduce a menudo diversas opciones éticas, políticas y estéticas. Este eje nos invita a interrogarnos sobre las características de una ecopoética que podría decirse específicamente caribeña y sobre el modo en que ambos términos interactúan en este espacio. ¿Qué prácticas literarias pueden utilizarse para hacerse eco de las complejas preocupaciones medioambientales, en sus múltiples dimensiones y escalas? ¿Qué procesos pueden utilizarse para reinvertir el espacio, históricamente impuesto, y revelar las apuestas y potencialidades políticas de los textos? ¿Cómo nos invitan los escritores a pensar la ecología desde el mundo caribeño e incluso a reivindicar, de forma más o menos explícita, “una ecología decolonial activa” (M. Ferdinand, 2019)? También alentamos a una reflexión cruzada entre la representación de la naturaleza (en un sentido amplio) y la naturaleza de la escritura.

 

Eje 4: Poéticas femeninas

Marcado durante mucho tiempo por la “presencia-ausencia” de las mujeres en la literatura – apartadas en el campo, ilusión de presencia, representaciones ambiguas o estereotipadas en los textos (Kalisa, 2009) –, el espacio caribeño alberga hoy una sólida genealogía de escritoras en sus diferentes aspectos genéricos, lingüísticos y culturales. Mientras que las novelistas de la llamada “primera generación” en el espacio francófono (Michèle Lacrosil y Jacqueline Manicom en primer lugar), ilustran una tendencia a escribir en reacción a las obras de las figuras tutelares masculinas, constatamos una liberación progresiva de la creación, unida de manera recurrente, pero no sistemática, a una búsqueda de identidad del ser-mujer del Caribe. Este eje invita a cuestionar los caminos estéticos, las elecciones temáticas y las ambiciones éticas por las que se conduce esta búsqueda y tiende a una poética “femenina” en el Caribe. ¿Podemos detectar en las palabras, los gestos y las posturas de las mujeres (escritoras y/o personajes) una capacidad para arrojar luz sobre la realidad del universo caribeño y su historia? ¿Cuáles son las potencialidades y/o los límites de un enfoque de género de los textos de ficción en este espacio? Lejos de tratar la actividad literaria desde una perspectiva antagónica, situando a hombres y mujeres en dos campos opuestos, este eje es también una oportunidad para poner en común las representaciones llamadas “femeninas” (propuestas por escritoras) y las de lo “femenino” (propuestas por escritores) para descubrir los puntos de unión o ruptura en el imaginario.

Las propuestas de ponencias de 300 a 500 palabras (en francés, inglés o español), acompañadas de un breve resumen curricular, deberán enviarse a Rocío Munguía Aguilar rocio.munguia.a@gmail.com y Orane Onyekpe-Touzet orane.touzet@warwick.ac.uk antes del 06 de febrero de 2022.

Comité científico :

Florian Alix (Sorbonne Université)

Pierre-Philippe Fraiture (University of Warwick)

John Gilmore (University of Warwick)

Rocío Munguía Aguilar (Université de Strasbourg)

Maeve McCusker (Queen’s University Belfast)

Orane Onyekpe-Touzet (University of Warwick/ Sorbonne Université)

Fabienne Viala (University of Warwick)

 

 

 

Bibliographie / Bibliography/ Bibiografía    

Aïta Mariella, « Vers une poétique littéraire de la Caraïbe : de Carpentier à Simone Schwarz-Bart », Synergies, Venezuela, no 6, 2011, p. 11-22.

Amy de la Bretèque Pauline, Vers une poétique féminine de la créolisation : une pensée caribéenne et diasporique de la littérature de Jean Rhys, Paule Marshall, Michelle Cliff, Olive Senior et Jamaica Kincaid, thèse, 2020.

Aristote, Poétique, Paris, Les Belles lettres, 1932. Texte établi et traduit par Jean Hardy.

Bénac-Giroux Karine, Poétique et Politique de l’altérité: colonialisme, esclavagisme, exotisme (XVIIIe-XXIe siècles), Paris, Garnier, 2019.

Boisseron Monique, Regards croisés, Vision du Noir et expression poétique dans la Caraïbe hispanophone du XIXe et du début du XXe siècle, Paris, Garnier, 2019.

Brathwaite Kamau, The Arrivants: A New World Trilogy: Rights of Passage, Islands, Masks, Oxford, Oxford UP, 1973.

Chamoiseau Patrick, Écrire en pays dominé, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1997.

Chancé Dominique, Poétique baroque de la Caraïbe, Paris, Karthala, 2001.

Dash J. Michael, “Textual Error and Cultural Crossing: A Caribbean Poetics of Creolization”, Special Issue: Caribbean Literature, Research in African Literatures, vol. 25, n°. 2, 1994, p. 159-168.

Duff Christine, Univers intimes: pour une poétique de l’intériorité au féminin dans la littérature caribéenne, NewYork-Washington D.C.-Bern-Berlin, Peter Lang, 2008.

Flores-Rodriguez Daynali, Towards a trans-Caribbean poetics: A new aesthetics of power and resistance, University of Illinois at Urbana-Champaign, Thesis, 2011.

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