Table of Contents
SFPS Annual Conference 2023 Call for Papers
1. Calls for Papers/Contributions
1.1 Nina Bouraoui, comment écrire sa place dans le monde (titre provisoire) (Volume collectif)
1.2 Colloque Gestes, rythmes et mouvements du commun, 18 au 20 octobre 2023
1.3 Lyrisme et oralité dans la poésie africaine d’expression française
1.6 Migrations au féminin. Visibilité, enjeux, écriture (revue Inter-lignes)
1.8 La poésie en Indochine. De l’Indochine française au Vietnam en guerre (1862-1975)
1.9 L’autofiction et les reconfigurations du lyrisme
1.10 Appel à communications – Journée d’étude – vendredi 24 novembre 2023
1.11 APPEL DE TEXTES : « Futurités noires »
1.13 Traditionalisme, religion et constructions métaphysiques dans la littérature francophone
1.15 Les paysages ruraux : Perception, représentation, patrimonialisation
1.17 Call for Panel Contribution : From Biopolitics to Ecoaesthetics: Legacies of Encroachment(s)
1.21 Postcolonialism and the exchanges from/with Africa
1.22 Call for Papers: Postcolonial Narrations Postgraduate Conference “Queering Postcolonial Worlds”
1.24 CFP – Women and the history of state building in postcolonial African countries
1.26 CFP: Arts of the Indian Ocean
1.28 L’écriture littéraire de l’orientalisme intérieur, XIXe-XXIe s. (Boulogne-sur-Mer)
1.29 New Journal: Feminist Translation Studies
1.30 Cent visages d’Edmond Amran El Maleh (El Jadida, Maroc)
1.33 Annales du patrimoine, n° 23 : “Littérature et interculturalité”
2. Job and Scholarship Opportunities
2.1 Poste d’assistant(e)-doctorante(e) en littérature française moderne (Bâle)
2.2 Princeton University, Society of Fellows in the Liberal Arts Postdoctoral Fellowship
2.3 French Language Assistant, Trinity College Dublin
2.4 French Teaching Fellow – Dublin, Ireland – Trinity College Dublin
2.5 Lecturer in French Language Education, King’s College London – King’s Language Centre
2.6 Junior Research Fellowship in Modern Languages, University of Oxford
2.7 Professeur‐e “open rank” en littérature française du XIXe siècle (Univ. de Fribourg, Suisse)
2.8 Bourses de rédaction pour les jeunes chercheurs en études théâtrales et de performance
2.9 Resident Academic Full Time Post in French (Univ. of Malta)
3.1 Society of Dix-Neuviémistes Early Career Researcher Grant
3.3 CfP: Basic Foodstuff Policies in Times of Crisis (17th-20th Century)
3.4 Immigration and Ethnic History Society: Graduate Student Digital History Seed Grants
4.1 Christian Phéline, L’Étranger en trois questions restées obscures
4.2 The Zombie in Contemporary French Caribbean Fiction
4.3 Livre blanc « Les études maghrébines en France »
4.4 The Figure of the Terrorist in Literature and Visual Culture
** SFPS Annual Conference 2023 – Travel, Writing and In/exclusion **
Call for Papers
Society for Francophone Postcolonial Studies
Annual Conference 2023
In association with Liverpool University Press
Travel, Writing and In/exclusion
Friday 17–Saturday 18 November 2023
Institute of Languages, Cultures and Societies, University of London,
Senate House, Malet Street, London WC1E 7HU
Confirmed Keynote Speakers: Dr. Sophie Fuggle, Nottingham Trent University, Dr. Amina Zarzi, University of Oxford.
2023 marks the 150th anniversary of Jules Verne’s Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in 80 Days), first published in book form in 1873. While Verne’s text remains celebrated for its depiction of swashbuckling adventure (as evidenced in a recent adaptation for British television), the Western, colonial and racist bias of this work appear obvious in hindsight. Verne’s 19th century depiction of travel, participation and agency depended on various processes of inclusion and exclusion both within and beyond the métropole which took place in a context of racialised colonisation in these realms. Such considerations provide a springboard for the theme of this year’s conference, which focuses on questions encompassing travel writing, inclusion and exclusion in voluntary, forced, temporary and permanent migration as expressed in Francophone texts across a variety of time periods. How have depictions of travel mutated since the period in which Verne was writing? Which legacies of inclusion and exclusion from colonial periods remain, or have reversed, in 21st century postcolonial writing? How has the writing of travel contributed to the formation of discourses of knowledge, such as those now being explored under the banner of the medical humanities?
This is an interdisciplinary call for papers, inviting contributions from researchers working across all fields of languages, cultures and societies. We welcome proposals for papers and panels on topics including, but not limited to:
Travel writing and transport
Disability and travel
Travel and time
Bodily inclusion/exclusion in travel
Travel and medical considerations/health
Travel and trauma
Geographical inclusion/exclusion
Travel, writing, and genre
Transnational discovery
Travel and language
Please send abstracts of 250-300 words plus 50-100 words of biography to Conference Secretary, Dr. Christopher Hogarth (SFPS2023@yahoo.com). Papers can be in English or French.
The deadline for receipt of abstracts is: 16 July 2023. This year’s conference will be held in person
The Society is committed to providing support for Early Career Researchers and will hold a dedicated ECR event in the conference programme, details of which will be available at a later stage.
1. Calls for Papers/Contributions
1.1 Nina Bouraoui, comment écrire sa place dans le monde (titre provisoire) (Volume collectif)
Evelyne M. Bornier (éd.), Auburn University, Alabama, États-Unis
Depuis la parution de son premier roman, La Voyeuse interdite en 1991, Nina Bouraoui s’est imposée comme l’une des auteures majeures du paysage littéraire francophone contemporain. Reconnue et couronnée par la critique, Bouraoui est suivie par un public toujours fidèle. Fascinantes, envoutantes, touchantes, l’écriture et la personnalité de Nina Bouraoui charment et interpellent à la fois. Ce volume collectif s’articulera autour des 18 romans de cette auteure discrète mais influente de sa génération.
Il accueillera des travaux interdisciplinaires (sujet libre, 7000 mots maxi) touchant à l’œuvre de Nina Bouraoui. Les études pourront proposer une analyse des textes de l’auteure, ou une réflexion plus théorique s’inscrivant dans des domaines variés tels que la critique littéraire, la philosophie, l’histoire, la psychologie, ou la sociologie.
Les propositions de contributions en français uniquement (entre 300 et 400 mots, accompagnées d’une notice bio-bibliographique) sont à adresser à Evelyne M. Bornier (emb0026@auburn.edu).
Date limite : 1er août 2023. Un avis sera rendu avant le 15 août 2023. Les articles terminés seront à rendre pour le 1er décembre 2023.
Date prévue de publication : automne 2024.
1.2 Colloque Gestes, rythmes et mouvements du commun, 18 au 20 octobre 2023
Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie
11 rue du Séminaire de Conflans, 94 220 Charenton-le-Pont, Métro Liberté
L’objectif de ces rencontres est d’ouvrir un échange entre théoricien·nes et praticien·nes, chercheur·euses et artistes, performeur·euses et publics afin que se dessine un espace de co-création intellectuel et sensible, propice à appréhender la complexité de ce sujet.
Argument
Soulèvements, retournements, insurrections, révolutions, écrasements, bonds en avant, retours en arrière, stagnations sont autant de mouvements — élans et retombées — qui agitent en permanence le « corps social », comme si celui-ci était effectivement composé de muscles et de tendons qui n’ont de cesse de s’activer et de se relâcher, d’entraîner celui-ci dans une direction ou une autre. Or on peut penser qu’il y a bien plus qu’une grossière métaphore vitaliste derrière cette façon de qualifier les groupes et les sociétés dans leur turbulente évolution : il y a la perception claire qu’une réalité physique, bien que subtile, peut seule constituer le support d’un « être-en-commun », voire d’un mouvement commun.
L’existence et par la suite l’activité d’un groupe social, d’une communauté ou même d’une société doivent ainsi toujours pouvoir se concevoir d’abord dans le sensible. C’est d’ailleurs le sens premier de la notion de « mobilisation », qui signifie mise en mouvement d’un collectif et qui seule, parfois, permet de révéler la con-stitution (« se tenir droit ensemble ») d’un groupe, lequel, pour être ou en tout cas pour apparaître, doit au moins donner l’impression qu’il est prêt à se dresser, voire à se déplacer dans le temps et dans l’espace, à se mettre en marche. Dès lors, qui veut réellement comprendre les dynamiques sociales doit nécessairement se pencher sur la dimension proprement cinétique de celles-ci, s’intéresser à comment se coordonnent et se mettent en mouvement des corps qui, en dernier ressort, les composent. Cela requiert une attention particulière aux impulsions, aux énergies, aux flux qui orientent ces expressions physiques, ainsi qu’à l’espace qui les reçoit et où elles s’impriment, aux images, tracés, circonvolutions qu’elles y dessinent.
Le sentiment de « communauté » (que Max Weber préférait appeler « communautisation », soulignant ainsi la dimension de processus à l’œuvre) — et dans une moindre mesure de « société » — est de fait toujours un mouvement tout à la fois physique et en partie psychique de réunion, d’accord, d’alignement des consciences et des corps, voire des pas, dans une même direction ou convergeant vers un même centre. Avant même d’être un concept ou une idée, ce qui constitue « le commun » est ainsi un élan, un élancement, une impulsion. De même, « les communs » traduisent une aspiration collective, ou une poussée —autre mouvement, inverse— visant à dépasser la sphère individuelle privée tout en investissant autrement la sphère publique. Sans que nous en prenions bien conscience, toute une chorégraphie dessine ainsi en permanence les trajectoires de nos affections communes. De telle sorte qu’une formulation et une description en termes de gestes, de mouvement et de rythme de l’existence collective s’impose. C’est le sens de la « choréopolitique[1] » esquissée par le chercheur en Performance Studies André Lepecki, laquelle viendrait s’opposer à la captation de ces mêmes capacités de mobilité par les gouvernements et leurs « forces de l’ordre » ou « choréopolice » …
C’est pourquoi, dans la poursuite des réflexions menées dans le cadre de deux précédents colloques internationaux : « Images du commun et de la Communauté » (Paris, 2017), « Communitas, les mots du commun[2] » (Cergy, 2019), nous vous invitons à participer à un troisième volet de ce programme de recherche consacré aux esthétiques de la communauté, consacré cette fois aux « Gestes, rythmes et mouvements du commun ». Celui-ci se penchera donc plus spécifiquement sur les dynamiques corporelles, intellectuelles et sensibles des productions de commun(s) et de communauté. Ainsi quels sont les gestes qui créent du commun, les actions qui dynamisent un processus collectif ? Quels tracés dans l’espace, quelles attractions/répulsions, surgissements, déplacements, déploiements ou involutions, accompagnent les moments de communisation ?
Plus largement, quels mouvements, mobilités, s’expriment dans les rassemblements, les mobilisations, les mises en communs et toutes les autres expressions d’un collectif ? Et quelles formes apparaissent alors plus spécifiquement dans la sphère publique, dans la sphère privée, sur la scène d’un théâtre, dans la rue ou sur l’arène politique ? Tel sera le cœur de ces rencontres, qui se tiendront du 18 au 20 octobre prochain à Paris.
Organisé par le laboratoire Héritage – UMR en partenariat avec Creative Commune
Responsable : Rémi Astruc (CYU)
Contact : astruc.remi[at]orange.fr
Comité d’organisation
Rémi Astruc (CYU)
Madeleine Planeix-Crocker (EHESS)
Fanny Tsang (Paris Nanterre, EHESS)
Les propositions de participation, de communication, de table ronde ou d’atelier – de quinze lignes à une page environ et accompagnées d’une brève présentation de l’auteur·e -, sont à envoyer jusqu’au 1er juillet 2023 à l’adresse suivante : astruc.remi[at]orange.fr
Comité scientifique
Sylvie Brodziak (CYU)
Fabienne Martin (CNRS)
Nathalie Wourm (U. Birkbeck)
Xavier Garnier (U Sorbonne-nouvelle)
Stéphane Vibert (U. Ottawa)
Thierry Tremblay (U. Malte)
Pascal Michon (ENS)
[1] André Lepecki, « Choreopolice and choreopolitics », in CCC, Communauté des Chercheurs sur la Communauté, [en ligne] URL : https://communautedeschercheurssurlacommunaute.wordpress.com/choreopolice-and-choreopolitics-by-andre-lepecki/. Et, André Lepecki, « Choreopolice and Choreopolitics: or, the task of the dancer », in TDR/The Drama Review, vol. 57, n° 54, hiver 2013.
[2] En 2021, suite au second volet du programme l’ouvrage collectif Communitas : les mots du commun, préfacé par Jean-Luc Nancy, est paru aux éditions RKI. (Rémi Astruc (dir.), Communitas : les mots du commun, Versailles, RKI press, « CCC », 2021)
1.3 Lyrisme et oralité dans la poésie africaine d’expression française
Colloque organisé par
Béatrice Bonhomme (CTELA), Véronique Magri (BCL), Karfa Kamagaté (BCL)
MSHS-SE, Nice, les 16-17 novembre 2023
L’ambition de ce colloque est de réunir deux notions, dont il s’agit d’abord de cerner les contours, et d’envisager les relations au sein d’un corpus particulier, celui de la poésie africaine d’expression française.
La poésie lyrique est à l’origine chantée et la dimension musicale de ce type de poésie est marquée en particulier par la présence de refrains, dès l’ancien français. (Michel Jarrety, La Poésie française du Moyen Âge au XXe siècle). Si le lyrisme, notion qui dépasse le genre de la poésie lyrique, a fait l’objet de multiples ajustements définitionnels, on retiendra la description de Valéry qui, loin d’en faire une forme d’expression d’un « moi » replié sur lui-même, y voit au contraire une forme d’expansion du « moi » qui atteint à l’universel, écrivant ainsi que « le lyrisme est la voix du moi, portée au ton le plus pur, sinon le plus haut. Mais ces poètes parlent d’eux-mêmes, comme les musiciens le font, c’est-à-dire en fondant les émotions de tous les événements précis de leur vie dans une substance intime d’expérience universelle » (Villon et Verlaine). J.-M. Maulpoix articule le lyrisme à une voix, à une parole en action, qui célèbre la fusion de l’être et la langue :
Dans le lyrisme, le langage se désire parole. Il perd son inertie, s’articule dans une voix, conquiert une pluralité de sens, s’organise comme son et comme sens, subjectif et objectif tout à la fois. L’être et la langue révèlent alors leur réciproque appartenance ». (http://www.maulpoix.net/notes.html).
Le lyrisme constitue un dialogue, une tension, un « entre-deux » entre impersonnel, transpersonnel, dépersonnalisation, décentrement mais aussi, comme l’explique Dominique Rabaté, ancrage dans la réalité, l’anecdote, la référence, la circonstance concrète acquérant par le texte valeur durable et partageable. Comme le montre Philippe Beck, le moment où le moi se dit, c’est un moment impersonnel, le moment où l’amour, la mort se disent de façon intense, serrée, tenue, c’est un moment impersonnel, un moment d’impersonnalité paradoxale. Dans cette intensité lyrique impersonnelle, le ‘je’ et le ‘tu’ restent anonymes, le ‘tu’ c’est la voix du poème, l’autre en soi, tout le monde, n’importe qui. Le lyrisme, c’est paradoxalement ce qui est le plus singulier, cette émotion, « sans mesure commune », mais qui devient commune, le plus incommunicable devenant aussi le plus commun. Il s’agit d’amener l’absolu singulier dans les parages du commun, le lyrisme étant, comme le montre Michel Collot, un mouvement qui part du plus intime, du plus circonstanciel, pour se projeter dans le monde et les mots et devenir communicable.
À la notion de lyrisme s’ajoute celle d’oralité. La vocalité, comme production et perception d’une voix dans la poésie, croise la notion d’oralité. L’opposition de l’écrit et de l’oral est une des plus importantes distinctions de l’analyse du discours (Patrick Charaudeau et Dominique Maingueneau, Dictionnaire d’analyse du discours) et s’appuie sur la différence des canaux de communication. La poésie n’est pas seulement acte d’écriture. Elle est aussi oralité, acte de parole. L’insistance des poètes sur la matière-souffle du poème, très comparable à l’insistance des peintres sur la matière-couleur du tableau, dit bien ce privilège constant de la phôné, de la voix comme présence résistante de quelqu’un qui parle. Or qu’en est-il de la parole ? L’Occident sait très bien, même inconsciemment, que ce qui risque de remettre en question les bases d’une société pré-établie, c’est ce qui dans le mot reste imperméable au concept, au sens, à l’écriture. La matière de la voix, le grain phonique du poème, c’est sa façon, si ignorée, de narguer le concept.
L’immédiateté de l’énoncé oral et l’interaction communicationnelle sont pointées de manière poétique dans cette citation comme caractéristiques de l’oral : « L’oral réunit des interlocuteurs autour de l’étincelle de la signification, tandis que l’écrit laisse couver le feu d’un sens qui se rallume à la demande. » (Jean Bellemin-Noël, Biographies du désir). L’oralité dans un texte littéraire écrit est à problématiser, non seulement comme insertion de fragments d’énoncés oraux mais comme travail sur la langue ; elle s’oppose à la scripturalité par des propriétés liées à l’immédiateté de la communication et à la performance orale impliquant un échange avec l’auditoire et une mise en contexte ou une mise en scène. « L’oralité est le rapport nécessaire dans un discours, du primat rythmique et prosodique de son mode de signifier à ce que dit ce discours. L’oralité est collectivité et historicité ». (Henri Meschonnic, Critique du rythme).
Elle coïncide avec l’idée d’un échange réciproque du passé et de l’avenir. Cet échange, prenant en charge la totalité du temps, peut être dit « collectivité », « communauté », non seulement comme formes communes déroulées par l’histoire du politique, mais une communauté de sens plus large, englobant tout rapport des humains entre eux et avec l’univers. L’oralité renvoie à l’idée de peuple et de communauté. Elle est reliée profondément au plus ancien qu’il s’agisse des formes les plus reculées d’oralité, ou des communautés régies par le mythe. Elle est reliée à la vérité, au sens de décision de « ne pas oublier ». Elle est reliée au non-conceptuel, le concept étant « volatilisé » par la force du souffle qu’expriment le mot et sa connotation prélogique. Elle est reliée enfin au cosmos, car elle amoindrit la place du sujet-roi, et fait « revenir le monde » dans un voyage « au dehors ». Si l’on peut ainsi le dire, l’oralité est l’entre-langue des hommes les moins touchés par le concept. Elle est à la fois l’englobant et le socle à partir desquels peuvent s’échanger les cultures les plus différentes, les époques les plus éloignées, les conceptions les plus diverses du monde. On retrouve donc, dans l’oralité, la politique au sens large (la question de la communauté), la vie dans son dialogue fort avec la mort, la tradition et la traduction, l’ekphrase, l’exigence d’universalité et, plus en détail, le rythme. Plus précisément, l’aspect novateur de l’oralité est ce mouvement d’échange et de retour du passé vers l’avenir, des cultures les plus anciennes aux plus récentes. La novation vient d’une résistance aux tendances pseudo-progressistes qui veulent abandonner le « passé » et valoriser toujours plus la figure emblématique de l’homme et ses productions, ce qui revient à négliger ce sans quoi elles seraient impossibles, la terre-paysage qui les supporte, les êtres non-humains, la voix très ancienne qui remonte le cours de l’histoire, et cette lutte fragile entre vie et mort, qui nous donne énergie d’exister. Comme le montrait Orphée et son chant qui séduisait le monde entier, les pierres, les arbres, les animaux, et non pas seulement les hommes, la poésie, le carmen, dans son alphabet, ses référents et ses gestes magiques, est une profonde pensée du monde dont les options coïncidaient avec ce même Mythe. La parole lyrique reste indéfectiblement liée au cosmos, à la nature, aux règnes du minéral, du végétal, de l’animal, aux forces élémentaires, aux morts et aux ancêtres, aux générations, à la terre, à la naissance et à la mort, aux esprits en tout genre, à toutes les puissances incommensurables, mais que le moindre pouvoir effarouche. Elle minore le sujet, fait venir le monde, et bâtit un monde en abrégé. Au lieu d’un regard méprisant, rapide ou cupide, elle abrite timidement, car il est très fragile, un regard émerveillé, réservé, parfois balbutiant, toujours au niveau de la chose. Elle opte, depuis toujours et pour toujours, pour l’objet autant que pour le sujet, la chose autant que la pensée, le non-vivant autant que le vivant, l’inconscient et l’involontaire autant que la volonté indomptable et tendue vers une fin. Elle est inclusive et immanente. Elle accueille tout le réel. Comment ne pas comprendre alors, de la façon la plus évidente, que la parole lyrique sera l’image même de la résistance la plus profonde, non seulement une résistance en acte, mais une résistance à un type de pensée qui conduirait, si on lui laissait le champ libre, à exclure du monde la quasi-totalité de sa différence et de sa réalité vive ?
L’Afrique apparaît comme un monde de la parole qui se réalise dans des genres oraux, comme les contes, les proverbes, l’épopée qui s’accompagnent de musique, de chant et qui engagent le corps dans la danse et le mime, et dans une moindre mesure dans les devinettes, les berceuses, les comptines (Jean Derive, Littératures orales francophones, introduction). L’oralité apparaît comme un mode de culture et de civilisation qui implique un art oratoire, ritualisé, destiné à préserver un patrimoine culturel. Contrairement aux civilisations occidentales, dans la hiérarchie oral / écrit, c’est l’oral qui l’emporte dans la culture traditionnelle africaine : la parole orale, en raison de son immatérialité, ne peut être effacée. La parole est également performative au sens linguistique du terme : la profération de l’énoncé réalise l’action, comme le font les formules de bénédiction ou même l’emploi des noms propres qui donnent l’existence.
De nombreux travaux ont postulé l’existence d’une identité propre de l’écriture poétique africaine qui serait tributaire de la poésie orale traditionnelle. L’enjeu de ce colloque est d’évaluer comment l’oralité, telle qu’elle se réalise dans la poésie africaine francophone, agit sur le lyrisme, comment elle en réévalue les contours et pourrait en proposer une définition ajustée. L’héritage de l’oralité africaine est revendiqué par Senghor par exemple (Postface d’Ethiopiques) et se retrouve dans des « rythmes syncopés ». « Seul le rythme provoque le court-circuit poétique et transmue le cuivre en or, la parole en verbe ». Sur le plan diachronique, il est commun de distinguer deux générations et en particulier celle des post-négritudiens qui sans doute se démarquent davantage des poncifs de l’africanité et pour lesquels certains parlent de « poètes oralistes ».
L’enjeu de ce colloque est d’observer la rencontre du lyrisme et de l’oralité au niveau formel de l’analyse macro et microstructurale des poèmes. Les points d’attention pourraient concerner les points suivants :
· La question de l’ethos qui émane de l’instance du scripteur et qui ouvre sur la question du ton à donner aux poèmes, sur les indices de la perception d’une voix.
· La question du locuteur dans les poèmes ou de l’animateur de la parole (Goffman).
· La vocalité dans l’écrit et les opérations d’actualisation de la langue au discours qui témoignent de la présence d’une voix.
· Les enjeux pragmatiques des poèmes et les interactions entre les gestes de montrer et de dire réalisés au travers des mots.
· La reconnaissance de propriétés traditionnellement associées au « parlé » comme traces de l’oralité : la spontanéité, l’expressivité, la familiarité par exemple.
· Le potentiel signifiant du rythme comme principe organisateur du poème, dans ses jeux possibles entre écrit et oral, entre espace et temps.
· La répétition comme composante figurale et « signifiance incarnée » (Emmanuelle Prak-Derrignton) ; comme geste vocal de l’incantation.
· La question des relations de l’oralité et du mythe.
· La question de la force de résistance de l’oralité et de la parole lyrique.
· La question d’une communauté à travers l’oralité et le chant lyrique.
Calendrier :
Les propositions de communications d’une page environ sont attendues pour le 1er juillet 2023 aux adresses suivantes :
beatrice.bonhomme@univ-cotedazur.fr ; veronique.magri@univ-cotedazur.fr
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Indications bibliographiques
Baumgardt Ursula et Derive Jean (éd.), 2008, Littératures orales africaines. Perspectives théoriques et méthodologiques, Karthala.
Baumgardt Ursula et Derive Jean (éd.), 2013, Littérature africaine et oralité, Karthala.
Beck, Philippe, L’Impersonnage, Argol, 2006.
Biglari Amir et Watteyne Nathalie, 2019, Scènes d’énonciation de la poésie lyrique moderne. Approches critiques, repères historiques, perspectives culturelles, Paris, Classiques Garnier.
Dauphin-Tinturier Anne-Marie et Derive Jean, 2005, Oralité africaine et création, Karthala.
Casajus, Dominique, L’Aède et le troubadour. Essai sur la tradition orale, Paris : CNRS éditions, 2012.
Collot, Michel, La Matière-Emotion, Presses universitaires de France, 1997.
Collot, Michel, « Lyrisme et matérialisme », Revue Pratiques, Didactique du Français, 1997 p. 31-49.
Collot, Michel, « Lyrisme et réalité » Revue Littérature, De la poésie aujourd’hui : Année 1998, p. 38-48.
Collot, Michel, Sujet, Monde et Langage dans la poésie moderne. De Baudelaire à Ponge, Classiques Garnier, 2018.
Collot, Michel, Le Chant du monde dans la poésie française contemporaine, José Corti, 2019.
Doumet, Christian, Faut-il comprendre la poésie ? Klincksieck, 2004.
Doumet, Christian, Poète : mœurs et confins, Champ Vallon, 2004.
Doumet, Christian, Rumeur de la fabrique du monde, José Corti, 2004.
Derive Jean, 2012, L’Art du verbe dans l’oralité africaine, Paris, L’Harmattan.
Eblin Fobah Pascal, 2012, Introduction à une poétique et une stylistique de la poésie africaine, Paris, L’Harmattan.
Eblin Pascal Fobah, « Emotion poétique et textualité en pratique poétique africaine », Actes Sémiotiques [En ligne], 112, 2009, consulté le 25/02/2023, URL : https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/2022, https://doi.org/10.25965/as.2022
Luzzati D., 1991, « L’Oral dans l’écrit », Langue française, n°89.Maulpoix Jean-Michel, 2020, Du Lyrisme, Paris, Corti.
Maulpoix, Jean-Michel, Pour un lyrisme critique, Paris, Éd. José Corti, 2000.
Rabaté, Dominique, de Sermet, Joëlle et Vadé, Yves, Le Sujet Lyrique en question, Modernités 8, Presses universitaires de Bordeaux, 1996.
1.4 Comment le féminisme (moderne) s’inscrit dans les autofictions. Prose, poésie, performances expérimentales
Mars 2024, propositions à envoyer avant fin juin.
Organisatrice : Isabelle Grell
« Mes performances avaient été créées pour essayer une forme de politique autre » (Chloé Delaume)
S’il n’y a pas d’écriture féminine, en revanche, il existe en littérature diverses formes de luttes pour la défense et l’émancipation des femmes. Quelques années après le séisme déclenché par MeToo qui a grand ouvert les vannes des barrages grâce à la prise de parole de personnes victimes de violence diverses (violences sexuelles, attouchements, abus de pouvoir, inceste…), il est temps de s’interroger sur le pouvoir de textes, du point de vue esthétique, sociologique, historique, des points de vues féministes, car le combat féministe est multiple. Il marche main dans la main avec les interrogations sur le genre.
De quoi, de qui, nous parlent ces écrits, qu’ils soient en prose, en poésie, des écritures expérimentales, parfois rendus visibles, audibles par des performances ?
Evidemment, les écritures du Je n’avaient pas attendu Me Too pour réagir à une société patriarcale. Déjà Colette, Violette Leduc, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir ou encore la récente Prix Nobel, Annie Ernaux, dans un travail de distanciation, de déconstruction et – parfois – de reconstruction, ont lié la conception de leur personne sexuée à leurs réflexions sur la société et leur mise en parole, mise à disposition à autrui, et ceci à corps défendant.
Cet engagement féministe, fruit d’un indispensable regard critique dans l’écriture, fait apparaître des voix, des corps qui, il n’y a pas encore si longtemps, sortaient masqués, et qui, aujourd’hui, se montrent éhontément, éclatent les structures hétéronormatives, éclaboussent le monde. Il s’agit souvent d’une écriture manifeste, de manifestations du féminisme engagées dans une écriture qui reflète grâce à une architecture esthétique une image de soi dans le monde. Car, dans cet acte militant, il ne s’agit nullement de simples reportages, mais de voix mises en style, un tissage de moi(s), de temps en texte, en corps textuel.
Dans Acrobaties dessinées, Sandra Moussempès écrit : « la notion du féminin au-delà / de quels clichés autour de quelle posture / sous quelles façades sociales / codifications gestuelles / comportementales ». Nous partons donc du fait que l’affirmation d’un discours féministe, altruiste, d’un texte, d’un poème ancrés politiquement, d’une manière générale, quand elle est produite par une personne issue d’une minorité, a nécessairement à voir avec, non pas l’identité individuelle mais celle en perpétuelle construction d’un devenir-soi qui est aussi un devenir-autre. Cela permet d’interroger une condition et une place par rapport au monde dans lequel on s’écrit. Ecrire le privé, écrire l’intime en faisant littérature, c’est déjà porter un discours féministe, c’est prendre une voix. Mais d’où est-ce que l’on parle ? Qu’est-ce qui participe à l’inscription/invention de soi dans l’autofiction ?
Lors de ces deux journées, nous souhaitons réunir auteur.e.s, chercheuses/chercheurs, doctorant.e.s, dans le but de discuter l’impact des projetions de soi dans l’écriture sur la société moderne, une écriture qui se veut, parfois plus ou moins assumée, mais le plus souvent résolument affirmée, engagée, féministe. Une écriture de plein pied dans la lutte pour l’égalité, ce qui ne signifie pas uniformité. Nous nous proposons donc d’explorer la polysémie des vocables « autofiction » et « féminisme » qui ouvrent, à notre sens, un large éventail épistémologique et disciplinaire lié aux féminismes et la question du genre dans l’écriture de soi.
Notre intérêt portera donc particulièrement sur des auteures, des poétesses et performatrices dont certaines seront présentes lors du colloque, ainsi Sandra Moussempès, Chloé Delaume, Catherine Cusset, Camille Laurens. Lors de ces deux jours, nous pourrons parler aussi de Nelly Arcan, Hélène Cixous, Nina Bouraoui, Virginie Depentes, Annie Ernaux, Marie-Pier Lafontaine, Huryia Asmahan, Claire Legendre, Déborah Lévy, Audre Lorde, Chris Bergeron, Catherine Millet, Sylvia Plath, Camila Sosa Villada, Ingeborg Bachmann, Elfriede Jelinek, Violette Leduc, Simone de Beauvoir, ou encore Assia Djebbar – entre autres. Mais les hommes aussi s’engagent pour le féminisme et la défense des minorités : pensons à Edouard Louis, Éric Reinhardt, ou encore Abdellah Taïa et alii.
Les propositions peuvent être envoyées jusqu’à fin juin à Isabelle Grell (isabelle.grell@gmail.com) sous forme de court résumé, bibliographie et CV.
Les contributrices/contributeurs auront un temps de parole de 20-25 minutes afin d’avoir du temps pour la discussion.
Aucune rétribution ni remboursement de frais de voyage ne pourront être pris en compte.
Les actes du colloques paraîtront dans l’année.
1.5 Représentation de l’environnement naturel. Pour une écocritique des littératures et arts africains postcoloniaux
Le monde contemporain traverse une crise écologique qui se manifeste par les phénomènes tels que le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, l’augmentation du niveau de la mer, etc. Cette question cruciale est abordée par les sciences naturelles, physiques et économiques. Les sciences humaines ne restent pas indifférentes à cette préoccupation écologique qui nourrit et alimente les conférences et débats actuels. Aujourd’hui, la littérature, entendue comme « lieu par excellence d’où l’on imagine de nouveaux modes de vivre, de nouvelles réalités et donc de nouveaux rapports au monde » (Stéphanie Posthumus, 2011, p. 86), est devenue un champ de recherche écologique et s’intéresse de plus près aux complexes rapports quotidiens entre homme et nature.
En cela, la littérature africaine, à l’instar de celle des autres aires géoculturelles, a enregistré la question des relations entre l’homme et la nature dans ses représentations du monde pour justement « répondre à la place toujours grandissante que les problématiques liées à la nature et à sa préservation [y] occupent (…) » (Pierre Schoentjes, 2015). Mais c’est à partir des années 1990, avec les études culturelles anglo-saxonnes qui voient l’émergence de l’écocritique et plus tard avec l’écopoétique en France, que les études littéraires ont eu une assise confortable dans les recherches environnementales et écologiques. Et comme le préconise Alain Suberchicot dans son ouvrage programmatique Littérature et environnement. Pour une écocritique comparée (2012), il faut sortir l’écocritique de son tropisme américain pour l’adapter à la réalité et au contexte de chaque aire géoculturelle.
Ainsi, dans le champ africain, des études ont émergé avec des critiques comme Etienne Marie-Lassi (2013, 2023), Noussi Mofin (2012), Xavier Garnier (2022) et autres, et prennent leur place dans cet univers de connaissance et de recherche.
D’autres critiques ont ouvert la recherche sur des imaginaires différents des représentations fondées sur les sciences environnementales d’obédience anglo-saxonne ou occidentale. On peut évoquer L’écologie des autres. L’anthropologie et la question de la nature de Philippe Descola (2011) qui déconstruit le dualisme nature/culture pour prendre en compte les diversités culturelles dans leur approche du milieu naturel, et Malcom Ferdinand (2019) qui se penche spécifiquement sur l’univers carïbéen.
Le constat qui se dégage est que les études littéraires assez bien vulgarisées surpassent en visibilité les études artistiques en Afrique sur les rapports de l’homme à son environnement naturel. Or que ce soit dans les médias, le cinéma, les arts visuels et vivants, et les musiques d’Afrique, le thème de l’environnement naturel et plus globalement les problématiques écologiques ont une place importante. Il est donc évident qu’une « imagerie médiatique de la crise environnementale » (Mirella Vadean et Sylvain David, 2014, p. 37) s’est aussi développée dans le monde africain.
L’objectif de cette journée d’étude est donc d’interroger, dans la continuité des travaux précurseurs, la pensée écologique dans la littérature africaine postcoloniale, mais aussi d’inciter les études artistiques à sortir de cette sorte ‘’d’invisibilité écologique’’. Appréhender l’écologie sous le prisme d’un comparatisme entre littératures et arts africains constitue l’essentiel de la réflexion envisagée lors de cette journée pour voir comment « l’imagerie se transforme en imaginaire » (Mirella Vadean et Sylvain David, 2014, p. 38) et permet l’investissement « du pouvoir créatif et poétique nécessaire au surpassement de l’inquiétude » (Mirella Vadean et Sylvain David, 2014, p. 40).
Axes de réflexion
– Mythe et représentation des rapports homme-nature : mytho-écopoétique, courant spirituel féministe et écoféminisme dans les littératures et arts africains ;
– Ecocritique, Ecopoétique, écosémiotique des littératures et arts africains ;
– Passages écopoétiques entre littératures et arts africains : Arts visuels, Arts vivants (écodramaturgies), Musique, Cinéma, Poésies (écopoésie) et représentation des rapports homme-nature ;
– Ecocritique et écopoétique comparées des littératures et arts : Afrique et Europe/Amérique/Asie.
Calendrier
– Publication de l’appel : 10 mai 2023
– Réception des propositions (Résumé d’au plus 500 mots accompagné d’une notice biobibliographique d’environ 250 mots) : 05 juillet 2023
– Réponse aux proposants : 12 juillet 2023
– Tenue de la journée d’étude (Communication et débats en présentiel et en ligne) : 27 juillet 2023
– Envoi des articles définitifs : 10 septembre 2023
– Publication des actes de la journée : fin 2023
Les propositions de communication et les articles sont à envoyer à ecologie@ufhb.edu.ci
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Responsables du projet :
Dr Amouzou Emile, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr Koffi Kouadio Hervé, Université Félix Houphouët-Boigny
Dr Cissoko Saran Epse Coulibaly, Université de Man.
1.6 Migrations au féminin. Visibilité, enjeux, écriture (revue Inter-lignes)
• Date de tombée (deadline) : 10 Juillet 2023
• À : ICT – Toulouse
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Publié le 02 Mai 2023 par Marc Escola (Source : Olivier Damourette)
La revue Inter-Lignes lance un appel à contributions sur le thème « Migrations au féminin. Visibilité, enjeux, écriture ».
Si les migrations constituent une dynamique mondiale mettant en mouvement des dizaines de millions de personnes chaque année, la prise en compte des mouvements de populations féminins est relativement récente dans les sciences sociales.Ces migrations englobent les femmes migrant à l’intérieur d’un même pays ou à travers les frontières internationales (femmes réfugiées et femmes déplacées internes).Longtemps assimilée à une migration familiale la mobilité féminine a considérablement évolué au point qu’aujourd’hui les femmes représentent plus de la moitié des migrants arrivant en France. Speranta Dumitru1 rappelle par ailleurs que près de 31 % des migrantes de plus de 25 ans présentes en Europe sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur.
Mais les statistiques peuvent être trompeuses et la réalité de la migration est souvent encore moins flatteuse et plus précaire que son pendant masculin.De fait, la réalité des femmes migrantes doit être envisagée sous plusieurs angles. Les enjeux qui en découlent sont variés et il faut prendre un certain nombre de points en considération pour cerner au mieux cette dynamique migratoire complexe.En premier lieu les femmes migrent pour des raisons diverses au premier rang desquelles il faut placer les causes économiques, familiales, éducatives et les impératifs liés à leur sécurité.Cela oblige à intégrer les contraintes inhérentes à la violence armée et plus largement à toutes les formes d’atteintes aux droits élémentaires de la personne humaine, ceux-ci touchant encore plus durement les femmes.De ce point de vue il faut intégrer le genre comme un élément clé dans la migration. Cela permet de mettre en lumière le fait que les femmes font face à des défis spécifiques dans leurs parcours migratoires, qu’il s’agisse de la migration proprement dite mais aussi de l’avant et de l’après.Par ailleurs, les migrations féminines jettent une lumière crue sur la vulnérabilité extrême de cette population à travers les discriminations liées à leur statut migratoire, leur origine ethnique, leur appartenance sociale etc.
Les femmes doivent donc faire face à la violence de genre, à l’exploitation, au traffic d’êtres humains, aux discriminations sur le marché du travail, à l’accès limité à la santé et à l’éducation ou encore à l’exclusion sociale.Comme le rappelait justement Mustapha Harzoune2 en 2015 « Toutes ne partent pas pour « vivre leur propre vie ». Elles sont nombreuses à s’aventurer dans la nuit noire de l’exil, doublement « vulnérables » parce qu’elles doivent subir les dangers et les hommes, sans pouvoir se plaindre. Ce sont alors des ambassadrices, un capital humain exporté pour assurer l’avenir des leurs ».Au-delà des considérations précitées qui pourraient laisser penser que les femmes sont en quelque sorte « condamnées » à n’être que des victimes d’un fait migratoire empreint de violence, les migrantes jouent souvent un rôle important dans la vie économique et sociale de leurs pays d’origine, de transit et d’installation.
Elles contribuent aux économies locales et nationales par leur entrée sur le marché du travail et des remises de fonds souvent vitales pour la famille restée au pays. Pour autant, cette contribution reste souvent sous-valorisée et elles font souvent face à des conditions de travail et de vie précaires.La médiatisation et le caractère de plus en plus massif de ces migrations féminines font que les femmes migrantes s’inscrivent désormais dans la littérature contemporaine, qu’il s’agisse de récits fictionnels explorant les expériences de la migration et de l’exil ou encore d’écrits témoignant directement d’un fait migratoire conjugué au féminin.En se concentrant sur les défis que la population migrante doit relever (barrière de la langue, discrimination, séparation de leur famille et surtout difficulté à se faire une place dans une société inconnue) ces récits mettent ainsi couramment en avant leur capacité d’adaptation et leur résilience.
Nous souhaitons donc questionner les migrations au féminin dans leur ensemble et sans considérations liées à un espace géographique particulier ou une époque déterminée.
L’accent sera mis sur la manière dont se vit, se dit, s’écrit ladite migration. Cela ouvre donc à la fois la porte à des travaux de chercheurs en sciences humaines et sociales mais aussi – et peut-être surtout – au champ des études littéraires à travers l’observation de la mise en écriture des parcours migratoires.
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1 Speranta Dumitru, Abdeslam Marfouk, Existe-t-il une féminisation de la migration internationale ? Féminisation de la migration qualifiée et invisibilité des diplômes, Hommes & Migrations 2015/3 (n° 1311), pages 31 à 41.
2 Mustapha Harzoune, « Figures (littéraires) de la « femme immigrée » », Hommes & migrations [En ligne], 1311 | 2015, mis en ligne le 23 février 2016, URL : http://journals.openedition.org/hommesmigrations/3398.
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Éléments de bibliographie :
BASSI Marie & Farida S OUIAH (dir.), 2019, « Corps migrants aux frontières méditerranéennes de l’Europe », Critique internationale. Revue comparative de sciences sociales, 83.
COQUERY VIDROVITCH Catherine, 2018, Les Routes de l’esclavage. Histoire des traites africaines, VI e-XX e siècle, Paris, Albin Michel / Arte éditions.
CORTES, Geneviève. « Femmes et migrations : celles qui restent », EchoGéo [Online], 37, 2016,. URL : http://journals.openedition.org/ echogeo/14742.
DUMITRU Speranta , Abdeslam Marfouk, Existe-t-il une féminisation de la migration internationale ? Féminisation de la migration qualifiée et invisibilité des diplômes, Hommes & Migrations 2015/3 (n° 1311), pages 31 à 41
GUERRY Linda, 2013, Le Genre de l’immigration et de la naturalisation. L’exemple de Marseille (1918-1940), Lyon, ENS Éditions.
HARZOUNE Mustapha , « Figures (littéraires) de la « femme immigrée » », Hommes & migrations [En ligne], 1311 | 2015, mis en ligne le 23 février 2016, URL : http://journals.openedition.org/hommesmigrations/3398
HELLIO Emmanuelle, 2019, « De l’émigré-immigré au migrant circulant : du misérabilisme à l’acteur ? », Mucemlab « Explorations ».
KASTERZSTEIN, J., 1990 « Les stratégies identitaires des acteurs sociaux : approche dynamique des finalités », dans C. Camilleri et autres, Stratégies identitaires. Paris, Presses universitaires de France : 27-42.
LAACHER, Smaïn. « De la violence à la persécution, femmes sur la route de l’exil », La Dispute, 2010.
SANCHES, Charles L.Vieira. « Migrations Internationales et Droits de l’Homme », Editions universitaires européennes, 2001.
SIMON, Gildas. « La planète migratoire dans la mondialisation », Armand Colin, 2008.
WIHTOL DE WEDEN, Catherine. « La Globalisation Humaine », Presses Universitaires de France, 2009.
WIHTOL DE WEDEN, Catherine. « Atlas des migrations » , Editions Autrement , 2018.
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Les articles en français, anglais ou espagnol comprendront entre 30 000 et 35 000 caractères (espaces, notes, notice biographique et résumés inclus) en caractères Times New roman (11) et les notes de bas de page (9).
Ils devront être accompagnés :
– d’une notice de l’auteur de 500 caractères maximum.
– de trois résumés (en français, anglais et espagnol) – et 5 mots-clés – de 500 caractères chacun.
Les articles incomplets ne seront pas examinés par le comité de lecture.
Les propositions devront être adressées avant le 10 Juillet 2023 par mail à redaction@revueinterlignes.fr
Charte typographique sur demande.
1.7 Hégémonie et périphéricité dans les écritures autobiographiques: textes, contextes, visibilité XXII Symposium international de l’Observatoire Scientifique de la mémoire autobiographique écrite, orale, iconographique
Academia Belgica, Via Omero 8Roma, 5, 6, 7 dicembre 2023
Organisé par : Mediapolis.Europa ass. cult. http://mediapoliseuropa.com et par leGrupo de Investigación « Lectura, Escritura, Alfabetización » (LEA), Universidad de Alcalá,
Seminario Interdisciplinar de Estudios sobre Cultura Escrita (SIECE) Universidad de Alcalá
La documentation autobiographique reçoit aujourd’hui une très grande attention, et ce à tous niveaux. Au cours des dernières décennies, autour des récits à la première personne, et plus généralement des récits privés, l’intérêt a été grandissant. Les archives des écritures de gens ordinaires se sont multipliées pour sauvegarder ces témoignages, laissant à l’arrière-plan, selon nous, les recherches autour des formes de l’expression. L’urgence de la conservation de ces biens de la collectivité prime sur l’analyse des formes, et pourtant la manière de composer constitue le véhicule principal tant de la transmission que de possibles comparaisons.
Des questions fusent à ce sujet :
– Les textes d’écrivains et d’écrivants peuvent-t-ils être soumis aux mêmes méthodes d’analyse formelle ?
– Comment, dans un texte autobiographique, le concept d’hégémonie transparaît-il ?
– Quelles méthodes peuvent sauvegarder la mémoire ?
– Quel critère permet d’identifier les couches sociales ? Quelle terminologie adopter pour les désigner ?
– Quelles formes sont empruntées entre écrivains et écrivants ?
– Dans quelle mesure la révolution digitale a-t-elle diffusé la pratique autobiographique et comment la transforme-t-elle ?
Il faut souligner que la nécessité de classer ces documents et ces récits en tant que textes s’impose. Le passage du listage à la classification a permis, au XVIIe siècle, selon Foucault (1966 : 137-176), de poser les bases pour rendre les données comparables.
Diverses pistes peuvent être suivies pour envisager des traits caractérisant des écrits ou témoignages autobiographiques.
1-Se reconnaitre dans une culture mineure
Le thème de l’hégémonie a été traité magistralement par Antonio Gramsci (1975). L’observation selon laquelle celui qui exerce une hégémonie veut rendre conformes et comparables la langue et toute forme d’expression, par contraste avec la pluralité des cultures mineures qui s’inscrivent moins facilement dans des récurrences de formes.
Une vaste documentation, illustrée et argumentée entre autres par Antonio Castillo Gómez (2022), existe sur les multiples activités archivistiques développées pour sauvegarder ces sources et sur son importance désormais acquise, depuis le début du XXème siècle. La diversité de ces sources rend moins facile une analyse formelle. Au moins à première vue.
Les écrivants – selon la célèbre distinction de Barthes (1996 : 153) entre écrivains et écrivants – , ont la tendance à transmettre plutôt des informations, sans avoir comme objectif prioritaire la création d’un style. Le terme « écrivant » ne se réfère pas forcément aux gens ordinaires. Leonard de Vinci se considérait comme un écrivant et non comme un écrivain. Ne connaissant pas le latin, il se définissait comme un “omo sanza lettere”, en s’adressant à Ludovico il Moro en 1482.
Le livre Kafka. Pour une littérature mineure (G. Deleuze – F. Guattari, 1975) apporte des réflexions fondatrices sur ce thème, des réflexions qui devraient constituer un nouvel alphabet pour la conception même du terme de culture. Dans ce texte, Deleuze et Guattari mettent en relief le fait que l’être sans racines, déterritorialisé, n’appauvrit pas, mais plutôt que grâce à cette condition, il est possible d’entrevoir et de concevoir de nouvelles formes lexicales et conceptuelles. Toute culture mineure (aujourd’hui multipliée grâce à la pluralité des langues en circulation et à plusieurs formes de convivence dans un monde en mouvement) peut être le moyen de ne pas raidir la culture et les apparats visant à sa confirmation sans risque.
Une culture mineure développe des langages, une conception de l’espace, une vision du monde labyrinthique, déconfinée, etc.
Qui peut légitimement écrire ? Comment rendre circulaires, fécondes des expériences qui ne sont pas formalisées dans un style reconnu et reconnaissable ? Dans cette vision, les archives de documents de gens ordinaires (lettres, livres de famille, etc.) ne devraient pas être considérées comme de simples territoires de chasse des historiens ou des sociologues, mais comme des textes dans le sens strict du terme. Philippe Lejeune nomme « chasse aux archives » la voracité envers le document : « L’idée que dans quelques générations on viendra trifouiller dans vos textes pour en tirer des renseignements sur n’importe quoi, sans comprendre que vous parlez de vous, ou en vous reprochant de le faire, cela dégoûterait d’écrire. Pour éviter les malentendus, je mettrai en tête, en grosses lettres : ‘Chasse interdite’ » (Ph. Lejeune 2005 : 120-121).
2-Loin d’où ?
Dans le cas d’un texte autobiographique, se sentir ou non partie intégrante d’une entité considérée hégémonique peut se comprendre en analysant la position qu’il assume centrale ou périphérique. Il ne s’agit pas seulement d’une marginalité considérée sur des bases sociales, mais de l’articulation d’une vision de sa propre langue et de sa propre culture à l’intérieur ou à l’extérieur d’un contexte (F. Dei 2018).
Comment un individu conçoit-il sa centralité ? Comment et quand est-il possible de délimiter la position d’un écrivant qui raconte sa propre vie? Comment l’assomption d’une posture déterminée légitime-t-elle une narration autobiographique ? Comment celle-ci se structure-t-elle en vue d’un regard extérieure, d’une visibilité réelle, imaginaire ? Comment le je en se narrant adopte-t-il une perspective d’introjection ou d’extimité, centripète ou centrifuge?
Loin d’où de Claudio Magris (1989) parle du drame de milliers d’humains et de leur condition au temps de la décomposition de l’Empire Austro-hongrois. Le livre de Magris constitue une métaphore de la conception du centre et de la périphérie, de l’hégémonie et de la marginalité et de l’exil comme condition existentielle. Une idée qui, en partant d’une analyse politique-culturelle, s’incarne dans un lexique, dans des modèles de culture et désigne un destin individuel.
Le Loin d’où de Magris met en relief la difficulté de celui qui en ne faisant pas partie de la culture hégémonique est observé/s’observe, est positionné/se positionne comme un corps marginal.
3-Sémantique du texte autobiographique
Le je en se racontant se manifeste à travers des expressions qui signalent sa position socio-culturelle et topographique.
Comme George Lakoff et Mark Johnson l’écrivent (1986 [1980]) dans la recherche Les métaphores dans la vie quotidienne (voir le paragraphe « L’orientation Moi d’abord »), notre manière de raconter se modèle sur des perceptions et des modus pensandi. Toute une conception culturelle gouverne ces formes d’expression, où l’individu module le récit de soi et se positionne par rapport au monde environnant.
L’ordre des mots a été l’objet d’une étude de la part de William Cooper & John Robert Ross (1975). De même, le choix de la langue maternelle ou de l’autre constitue des indices de la posture du je. Le langage iconographique suit la même logique, les selfies, les autoportraits, les vidéos en définissent l’autographie.
En d’autres termes, le ‘je’ , à travers un registre tant écrit que visuel, permet de comprendre comment et où il se positionne.
En outre, la langue comme tout autre expression est un système constitué de relations. Pour en comprendre le sens, une cartographie est nécessaire, où les pleins et les vides sont reportés, et sur laquelle sont mis en lumière les relations établies ou possibles (L. Hjelmslev 2009) et leurs usages. Les expressions iconographiques comme les selfies, ou celles qui sont présentes sur internet (P. Sibilia 2008), ont la même fonction : donner à voir ou ne pas donner à voir révèle la volonté non seulement de se raconter dans le présent, mais de signaler ce qu’on voudrait être. La langue, soutient Hjelmslev dans le même passage, se bâtit dans une concaténation d’espaces vides fondée sur une vraie différence de potentiel.
4-La position du je et le langage se référant au corps
Un exemple: chez les patients psychiatriques, marginaux par antonomase, les expressions linguistiques, ou graphiques ou écrites, sont fréquemment ancrées dans le corps, dans les actions physiques.
Comme l’écrit Binswanger, psychiatre avec une longue expérience de dialogue avec les patients :
«Tomber des nuages », « se sentir au septième ciel » sont des locutions de notre Dasein, notre être-là. Et même si les mythes et la poésie permettent de partager à travers un langage méthaphorique qui universalise les sensations, les sentiments et les experiences psychiques « le je demeure néanmoins le sujet originel de ce qui s’élève ou tombe » (L. Binswanger 2012: 42). Binswanger, qui avait inscrit pendant longtemps sa vision dans le cadre de la philosophie de Heidegger, s’en éloigne petit à petit, pour l’immerger dans des cas concrets. Par tout son vocabulaire le patient s’inscrit dans un Dasein : hauteur vertigineuse, ascension, altitude, infini, etc. (L. Binswanger 1971: 237-245). On peut supposer que le desir de s’évader, de s’abstraire, chez les patients avec des pathologies mentales en determine le lexique.
Dans des écrits autobiographiques, la référence au corps comme véhicule d’expériences qui l’ont traversé reste importante.
5- Le ‘vrai’ : ce que le je donne à voir ou cache. La transparence et l’obstacle
Dire la vérité est le thème de base de toute autobiographie. La vérité peut être garantie par le pacte que l’écrivant souscrit avec le lecteur. L’œuvre de Philippe Lejeune docet (Ph. Lejeune : 1975).
Écrire une autobiographie ou un cahier intime et soutenir que c’est vrai implique un pacte, et cela se confirme à travers des manœuvres complexes.
Les autofictions veulent échapper à ce critère.
Les Confessions de Rousseau, un classique de l’écriture autobiographique, naissent comme une forme d’aveu qui visent à rendre publiques des incertitudes, afin de justifier ses actions. Starobinski appelle cette attitude la transparence et l’obstacle. « Rousseau désire la communication et la transparence des cœurs ; mais il est frustré dans son attente, et, choisissant la voie contraire, il accepte – et suscite – l’obstacle, qui lui permet de se replier dans la résignation passive et dans la certitude de son innocence » (J. Starobinski 1971 : 1 – l’italique est dans le texte). Toute écriture – et a fortiori l’écriture autobiographique – expose ou masque des réalités que cependant on entrevoit. Le voile de Poppée, en somme, montre et ne montre pas, en sollicitant plus d’interrogations que des certitudes (J. Starobinski 1961).
Comprendre l’intention de celui qui dit le vrai ou le faux demande plusieurs coordonnées (N. Frogneux 2021). La vérité est toujours à découvrir dans tous les domaines (voir C. Ginzburg, Il filo e le tracce. Vero falso finto, 2015).
Ainsi adopter un langage codifié (comme relèvent Lotman et Bachtin: voir infra) peut être un maquillage ou une illusion pour que L’habit fasse le moine.
Souvent vouloir prétendre avec force de dire le vrai se réalise en s’appuyant sur les realia, sur ce qui est visible et concret. Ainsi, les écrivants insèrent souvent des attestations de mariage, de naissance dans leur récit, avec une précision extrême mentionnent dates et lieux pour rendre plus crédibles leurs témoignages (B. Barbalato 2009).
6- Assumer des modèles codifiés pour se légitimer
Lotman écrit qu’aussi bien un grand homme qu’un brigand doit trouver une bonne raison pour se considérer comme un individu qui a droit à une biographie (J. Lotman 1985 : 194). Toute histoire demande en effet un choix formel. Pour cette raison, un paysan utilise de manière opportuniste la langue de l’Eglise ou la langue bureaucratique, ce qui lui permet de s’inscrire dans une légitimité. Avant Lotman, Bakhtine (1979 [1975] :116) avait fait la réflexion suivante : un paysan qui vit isolé croit qu’une langue correspond exactement à la réalité qu’elle désigne.
Une idée similaire est défendue par Gide qui affirme que les sources du bas sont souvent formellement la copie de la copie (1997 [1926-1950 : 572). Gide dégage le champ de l’équivoque de l’authenticité du document de gens ordinaires. Aucune écriture n’est spontanée. D’autant moins celle de celui qui n’a pas de pratique scripturale. Les codes auxquels celui-ci recourt peuvent être considérés comme un passe-partout pour légitimer son propre récit et la vérité qu’il veut véhiculer (Cf. : (V. Sierra Blas 2018 et A. Castillo Gómez 2022a).).
Une autre remarque importante : Bakhtine fait la comparaison des différentes conceptions d’un chemin de vie à l’époque antique et dans notre contemporanéité. Dans l’Antiquité, l’espace public et privé étaient conçus comme une même chose. Il n’y avait pas d’écart entre un je interne et un je extérieur dans ses formes de représentation. Le focus était l’agora (Ibid.: 281-282).
Le présent call invite d’un coté à présenter des propositions qui relèvent des manières, des expressions, les finalités à travers lesquelles des écrivants s’expriment ; d’un autre à signaler des pistes méthodologiques capables d’ intercepter des formes, des récurrences stylistiques.
Un autre aspect à examiner : comprendre comment un texte autobiographique s’ouvre à l’avenir, permet de comprendre les attentes du sujet. Il y a dans toute écriture aussi bien d’un écrivain que d’un écrivant un quid, un manque, dont les contours, les latences sont difficiles à détecter, et qui pourtant existent. Et comme le dit très bien Binswanger écrire de soi est un laisser-venir-à-soi-l’avenir (1971: 261). Comment l’entendre, comment saisir ce vide ?
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Mikhaïl Bakhtine 1978 [Moscou 1955], Estéthique et théorie du roman, tr. du russe de Daria Olivier, préface de Michel Aucouturier, Paris, Gallimard.
Beatrice Barbalato (2009), « L’ipersegnicità nelle testimonianze autobiografiche »,387-400, in Silvia Bonacchi (dir.), Introd. Anna Tylusińska-Kowalska, Le récit du moi: forme, strutture, modello del racconto autobiografico, in Kwartalnik neofilologiczny, Polska Akademia Nauk, Warzawa 29-30 April 2008. editor: Franciszek Grucza.
B. Barbalato-Albert Mingelgrün (dir.) 2012, Télémaque, Archiver et interpréter les témoignages autobiographiques, Louvain-la Neuve, Presses Universitaires de Louvain.
Roland Barthes 1998 [« Tel Quel », 1964], «Écrivains et écrivants», in Essais critiques, Paris, Seuil,.
Ludwig Binswanger 1971 [1947], « Le sens anthropologique de la présomption », 237-245, in Id., Introduction à l’analyse existentielle, trad. de l’allemand par Jacqueline Verdeaux et Roland Kuhn, préface de R. Kuhn et Henri Maldiney, Paris, Éd. de Minuit.
-Rêve et existence 2012 [1930], trad. et près. de Françoise Dastur, postface E. Basso, Paris, Vrin.
Antonio Castillo Gómez 2022 «Voix subalternes. Archives et mémoire écrite des classes Populaires », 117-135, in S. Péquignot et Y. Potin (dir.), Les conflits d’archives. France, Espagne, Méditerranée, Rennes, Presses universitaires de Rennes
Daniele Combierati 2010, Scrivere nella lingua dell’altro, Bruxelles, Peter Lang.
William Cooper & John Robert Ross 1975, «World order», 63–111, in R. E. Grossman et al. (eds.), Papers from the parasession on functionalism, Chicago: Chicago Linguistic Society.
Fabio Dei 2018, Cultura popolare in Italia da Gramsci all’Unesco, Bologna il Mulino.
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Philippe Lejeune 1975, Le pacte autobiographique, Paris, Seuil.
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Jurij M. Lotman 1985, « Il diritto alla biografia », in Id,. La semiosfera-L’asimmetria e il dialogo nelle strutture pensanti, dir. et trad. du russe di Simonetta Salvestroni, Venezia, Marsilio.
Claudio Magris 1989, Lontano da dove, Joseph Roth e la tradizione ebraico-orientale, Torino Einaudi.
Paula Sibilia 2008, O show do eu: a intimidade como espetáculo, Rio de Janeiro, Nova
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Verónica Sierra Blas 2016, Cartas presas. La correspondencia carcelaria en la Guerra Civil y el Franquismo, Madrid, Marcial Pons.
Jean Starobinski 1961, « Le voile de Poppée », 7-27, in Id., L’oeil vivant, Gallimard, 1961.
-1971, « Avant propos », 9-10, in Id., Jean Jacques Rousseau : la transparence et l’obstacle, Paris, Gallimard.
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Direction Scientifique
Beatrice Barbalato, Mediapolis.europa ass, cult., Université catholique de Louvain
Antonio Castillo Gómez, Universidad de Alcalá
Nathalie Frognaux, Université catholique de Louvain
Verónica Sierra Blas, Universidad de Alcalá
Colloque organisé par :
Mediapolis.Europa (Irene Meliciani: managing director))
Mnemosyne o la costruzione del senso, Presses universitaires de Louvain
Grupo de Investigación « Lectura, Escritura, Alfabetización» (LEA), Universidad de Alcalá
Seminario Interdisciplinar de Estudios sobre Cultura Escrita (SIECE), Universidad de Alcalá
Ce colloque fait partie de l’activité du projet de recherche : Vox populi. Espacios, prácticas y estrategias de visibilidad de las escrituras del margen en las épocas Moderna y Contemporánea (PID2019-107881GB-I00), financié du Ministerio de Ciencia e Innovación e dall’Agencia Estatal de Investigación (Espagne).
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Soumission des propositions
Rome (It) 5,6,7 décembre 2023
L’échéance pour la soumission des propositions est fixée au 15 Juillet 2023.
Les propositions seront envoyées à : beatrice.barbalato@gmail.com, et à antonio.castillo@uah.es
Le comité scientifique fera parvenir ses réponses au plus tard le 30 Juillet 2023.
Les propositions comprendront 200 mots maximum, avec la mention de deux textes de référence ainsi qu’un bref curriculum de 100 mots maximum comportant éventuellement la mention de deux publications de l’auteur de la proposition (articles ou ouvrages).
Langues admises pour les interventions : italien, espagnol, français, anglais, português.
Comme il n’y aura pas de traductions simultanées, il est souhaitable d’avoir une connaissance passive des langues mentionnées.
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Inscriptions
En ce qui concerne l’inscription au colloque, une fois la proposition acceptée, les modalités sont les suivantes :
Avant le 30 septembre 2023 : 150,00€
Du 1er au 30 Octobre 2023 : 180,00€
L’inscription ne peut pas être acceptée in loco.
Pour les doctorants :
Avant le 30 septembre 2023 : 100,00€
Du 1er au 30 Octobre 2023 : 90,00€
L’inscription ne peut pas être acceptée in loco.
Une fois le programme établi, il ne sera pas possible demander de changements.
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Pour connaître les sujets des symposiums des années précédentes, les activités, les dispositions pratiques ainsi que l’équipe scientifique et organisatrice, visiter le site :
http://mediapoliseuropa.com/
Pour les activités scientifiques en Espagne :
http://www.siece.es/
http://grafosfera.blogspot.com/
1.8 La poésie en Indochine. De l’Indochine française au Vietnam en guerre (1862-1975)
Date limite d’envoi des propositions : 15 juillet 2023
Argumentaire
L’Indochine, devenue par la suite une série de pays indépendants, Vietnam, Laos et Cambodge, se situe dans un entre-deux peu propice à une définition en termes d’identité nationale ou littéraire : elle apparaît d’emblée comme hybride, ou « mineure », un branchement plus qu’un « territoire » (colonie, ailleurs, lieu exotique), une relation déterritorialisée pour une ancienne charnière géopolitique[1]. L’Indochine coloniale et française écrase par sa durée les développements plus récents qui viennent nuancer son influence culturelle. En effet, les impérialismes japonais, américains et sino-communistes viennent à tour de rôle bouleverser la relation coloniale classique, et proposer de nouveaux échanges culturels dès 1940, sans parler du cosmopolitisme saïgonais. Coincée entre trois géants culturels, Inde, Chine, Japon, l’Indochine puis le Vietnam sont peu présents en termes de publications, d’analyses critiques ou de traductions en France concernant le champ poétique. Or, l’Indochine poétique mérite un regard neuf, identique à celui qui a été porté sur l’histoire de la période coloniale et de l’affrontement militaire avec les recherches de Pierre Brocheux et Daniel Hemery (1994, 2001).
Organisé par des non-spécialistes, ce numéro spécial sur la poésie en Indochine (1862-1975) part du constat empirique que, d’une manière générale, la littérature indochinoise est peu évoquée en français, et a fortiori la poésie.
La poésie indochinoise, un nouveau champ littéraire ?
Si les colonies d’Indochine française ont déjà été relativement étudiées, les études qui traitent du champ littéraire commencent à dater : les derniers ouvrages consacrés à cette région du monde datent d’il y a plus de vingt ans (Laude, 1990 ; Lombard, 1993 ; Copin, 1996 ; Hue, Copin, Dan Binh, & Meadows, 1999). On peut y trouver des positions théoriques aujourd’hui très discutables : en témoigne la brièveté avec laquelle Bernard Hue, Henri Copin, Pham Dan Binh, Patrick Laude et Patrick Meadows évacuent l’analyse de l’orientalisme par Edward Saïd (tout à fait absente de l’étude de Copin ou de celle de Patrick Laude), où l’accent mis par Laude (1990) sur une intériorisation assez dépolitisée du rapport à l’altérité, fût-il problématique, dans les poèmes qu’il analyse.
La notion qui a servi de fil rouge à ces études du xxe siècle, de Victor Segalen à Tzvetan Todorov, est en effet celle d’exotisme, dont l’étude des aspects les plus problématiques est allée crescendo. Jean-Marc Moura a pu en conclure les débats, en montrant que l’Indochine en poésie paraît plus textuelle que factuelle, soit un ensemble de traits imaginaires choisis par les colons (exotisme simple), mais aussi les autochtones (autoreprésentation, rejet ou construction d’une altérité intrinsèque). L’exotisme indochinois relève ainsi d’un « style de domination politique et fantasmatique européen » (Ducrey, & Moura, 2002), et d’un « usage esthétique » d’un legs culturel, aboutissant à un ensemble de procédés stylistiques[2] et de topoi plus ou moins figés.
Le travail de ces prédécesseurs, qui depuis Louis Malleret (1934) ont amplement balisé le terrain de recherches, et la récente mise en ligne par Gallica de revues parues dans les colonies françaises d’Asie ainsi que l’approfondissement bibliographique en cours – par exemple opéré dans les travaux de Gian-Huong Nguyen – appellent aujourd’hui un nouveau regard.
La question posée par Copin au vu du monumental tableau entrepris par Malleret : « Que reste-t-il de cet exotisme littéraire indochinois ? », nous devons nous la poser en particulier pour les œuvres poétiques, en dépassant la notion d’exotisme.
En effet, l’entreprise coloniale européenne en général fait depuis vingt ans l’objet d’une réévaluation à l’aune de prismes moins naïfs – on pense aux travaux sur le roman de Jennifer Yee (2000, 2009, 2018) ou Nathalie Huynh Chau Nguyen (2003), ou bien au concept de transferts culturels appliqué par Michel Espagne à la production littéraire indochinoise (2015). Au-delà des études littéraires, le volume collectif consacré à la colonisation des corps et dirigé par François Guillemot et Agathe Larcher-Goscha (2014) participe de cette exploration neuve, tandis que la question coloniale se trouve à nouveau offerte au grand public, du succès du controversé Sexe, race et colonies (Blanchard, Bancel, Boetsch, Taraud, & Thomas, 2018), à la redécouverte du rock saïgonais des années 1960-70.
La poésie, point aveugle ou genre mineur ?
De plus, la nature proprement poétique de ces poèmes est en partie absente de la plupart des travaux existants, qui concernent principalement le genre du roman – l’approche déjà ancienne de Laude mise à part, qui se concentre sur trois poètes. Les quelques œuvres littéraires célèbres traitant de la période de l’Indochine française relèvent en effet du roman, de La Voie royale d’André Malraux à L’Amant ou Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras en passant par The Quiet American de Graham Greene – et son adaptation cinématographique remarquable (Phillip Noyce, 2001) avec Michael Caine ; le cinéma, plus encore, a été et demeure un lieu d’exploration de cette ère, quoique le grand public n’en perçoive qu’une dimension occidentale univoque. Le cinéma américain a produit de remarquables, et parfois poétiques, visions de la guerre au Vietnam, sans parler du français Pierre Schoendoerffer, toutes marquées par un prisme impérialiste qui les inscrit dans un contexte post-colonial.
Il nous semble au contraire que s’intéresser à la poésie composée et/ou publiée en Indochine française peut s’avérer fructueux, d’une part parce que la cartographie fondatrice, ordonnée par période plutôt que par genre, de Hue, Copin, Dan Binh et Meadows (1999), n’est pas exhaustive – contrairement à celle élaborée par Giang-Huong Nguyen (2018), qui s’étend de 1913 à 1986 et concerne tous les genres mais ne porte que sur les colonisé·es francophones. De plus, au-delà d’études sur auteurs comme celle de Laude (1990), ces textes n’ont guère encore été étudiés en tant que poésie, avec tout ce que suppose de particulier ce travail de la langue ; la comparaison avec ce qu’il advient de la poésie en métropole, entre réformes et bouleversements, n’en serait que d’autant plus intéressante.
D’autre part, se pencher sur la poésie en Indochine française semble à nouveau nécessaire parce que les notions d’exotisme et d’orientalisme liées aux colonies d’Extrême-Orient, et leur influence thématique, sont déjà abordées dans la poésie de la métropole (Yee, 2018), mais moins dans le champ poétique colonial lui-même, dont on peut se demander s’il constitue à l’aune de ces perspectives une source, ou une province paradoxalement reculée.
À ce titre, Rumkini Bhaya Nair (2002) a pu démontrer l’intérêt de prendre en compte des corpus d’auteurs coloniaux considérés comme « mineurs », au sens deleuzien du terme (Deleuze & Guattari, 1975), ou même odieux ; à notre connaissance, cette démarche n’a pas encore été suivie sur le domaine de l’Indochine française poétique.
Enfin, la poésie nous semble capitale, car outre la relative importance numérique de sa production (Laude relève une soixantaine de recueils dans le premier xxe s.), c’est par le versant poétique que les Vietnamien·nes colonisé·es s’emparent de la colonisation française (Nguyen, 2018). Leurs poèmes, témoignant selon Giang-Huong Nguyen d’une « appartenance sociale et politique ambiguë » ajoutent encore aux questions d’hybridation, de transferts culturels et de rapports de force sous-jacents qui traversent toute lecture de la poésie indochinoise.
De nouvelles études et de nouveaux prismes nous semblent donc nécessaires pour mieux percevoir cet « impensé colonial » (Blanchard, Bancel, & Lemaire, 2005 ; Rigouste, 2010) dont on considère ici qu’il commence en 1862 avec la création de la Cochinchine française, et qu’il s’étend jusqu’en 1975, à la défaite du régime sud-vietnamien, qui quoique sorti de la sphère d’influence française directe, permettait encore à une quantité certaine de colons d’y demeurer de façon relativement structurée. Cette période, assez longue, a-t-elle vu l’émergence de « moments indochinois », comme Guillaume Bridet (2014) propose qu’il a pu exister un « moment indien » ?
L’orientation historiographique récente (Wainstock & Miller, 2013) reprenant le point de vue majoritaire au Vietnam de deux guerres liées – contre la France puis les États-Unis –, il semble intéressant d’étendre la période étudiée à ce grand siècle colonial, où une puissance atlantique prend le relais de l’autre.
La possibilité d’une typologie
À première vue, la poésie écrite durant la période coloniale d’Indochine pourrait être classée en cinq grandes catégories hypothétiques :
– poésie en français des colons (Jules Boissière, Renée Gandolphe de Neuville, Jean Riquebourg, Jeanne Leuba, Alfred Droin…) ;
– poésie, en français ou en langues asiatiques, des colonisé·es, qui existe de manière indiscutable (Guillemin, 1999 ; Nguyen, 2018) mais se trouve moins connue encore que celles des colons – Moura (1999) les désigne comme reléguées en un « lieu d’oubli » ;
– poésie destinée à être lue en métropole, composée lors du séjour de poètes métropolitain·nes en Indochine (déjà considérés comme poètes : Paul Claudel, Paul-Jean Toulet, ou amenés à l’être plus tard comme Jean Tardieu…), ainsi que les poèmes composés par des voyageur·euses connu·es (Guilleré, Roland Dorgelès) ou non (Jean de La Jaline alias l’amiral Charles Joubert, auteur de Croquis d’Annam et du Tonkin, mais aussi d’Aquarelles japonaises, et engagé dans une campagne navale en Extrême-Orient entre 1896 et 1898), ou bien de passage en Indochine française (sphère intime, statut mineur et/ou absence de reconnaissance littéraire) ;
– poésie liée aux guerres successives du communisme indépendantiste vietnamien (et ses ramifications au Cambodge et au Laos) face à la France puis aux États-Unis d’Amérique ;
– poésie liée aux autres influences (Japon durant la Seconde Guerre mondiale, États-Unis de 1954 à 1975).
Existe-t-il d’autres typologies possibles, thématiques ou politiques, de la poésie écrite dans les colonies françaises d’Indochine ? Comment celle-ci évolue-t-elle, à l’aune des inflexions théoriques décrites ci-dessus ? La poésie coloniale se limite-t-elle ainsi à ce que Segalen, l’un des premiers Français à développer une perspective critique de la littérature coloniale, désigne comme l’œuvre de « Proxénètes de la Sensation du Divers » dans son Essai sur l’exotisme (1999, p. 46), dont les dernières pages sont rédigées à Haiphong ?
Et puisque dans le travail que se doit de réaliser l’Europe à l’égard de son ancienne domination, « il s’agit de ne surtout pas d’oublier tel ou tel aspect de l’histoire coloniale […] mais de réordonner la hiérarchie des valeurs qui l’expriment aujourd’hui » (Reverdy & Venaire, 2017, p. 176), quelles lectures contemporaines peuvent-elles en être livrées, à la lumière des pensées plus radicalement nettes qui ont émergé après celle d’Edward W. Saïd ? C’est cette approche qui nous semble permettre de tirer utilement la poésie composée en Indochine française de son « lieu d’oubli » (Moura, 2015).
Voici quelques thèmes et questionnements que nous souhaiterions voir abordés, en une liste non exhaustive :
– Qui écrit quoi ? Possibilité de typologies (linguistique, thématique, formelle…) des écrits en fonction du statut colonial de leurs auteur·rices .
– Justification et contestation en poésie de la domination coloniale : poésie politique, entre rhétorique et lyrisme, entre validation passive et engagement.
– Thèmes et figures récurrentes dans un processus d’exoticisation : lieu de poésie, poésie topique ? Extension et actualisation de la typologie élaborée par Laude – figures de la congaï, du coolie, du pirate, des domestiques, des mandarins, de la cour impériale…
– Registres et propagande : le recours à l’épique, à l’épidictique voire au lyrisme dans la poésie politique (qu’elle soit liée à la colonisation, aux luttes anticoloniales, à la propagande communiste ou capitaliste…).
– Liens avec la poésie écrite en métropole ; l’Ici et l’Ailleurs, du rêve exotique à la solidarité occidentale pour des peuples opprimés.
– Une poésie d’arrière-garde ? Rapports thématiques et formels entre la poésie en colonies et en métropole ; importation de formes (sonnet, pantoun[3], formes japonaises comme le haïku ou les tanka[4]), modalités et conséquences au prisme des notions de transferts culturels ou d’impérialisme.
– Une poésie états-unienne composée au Viêt Nam ?
– Circulation, enseignement et pratique de la poésie en colonies.
– Traduction de la poésie des peuples colonisés : choix traductifs, études traductologiques.
– Place de la poésie vietnamienne dans les revues de la période (jusqu’à 1975), ou bien de la poésie de la période dans les vingt dernières années.
– Quelles identités (attribuées ou revendiquées) d’une aire perçue comme hybride ou transitoire, entre Inde et Chine, voire Japon ?
Des contributions concernant la poésie composée en langues asiatiques seront très bien reçues, en particulier en lien avec les organes de publication liés à la colonisation, à condition que soit présentée une traduction dans les langues du numéro (français/anglais).
Des perspectives théoriques postcoloniales sont les bienvenues, ainsi que des approches comparatistes mettant en relation l’Indochine française et d’autres colonies, françaises ou non : Birmanie et Malaisie anglophones, voire Inde (comme l’a fait Yves Clavaron pour le roman en 2001), Indonésie néerlandophone, impérialisme états-unien aux Philippines ou ailleurs…
Informations pratiques
Format de la proposition:
Les propositions (500 mots) d’articles inédits doivent être adressées par courriel à l’adresse suivante : poesieindochinoise@gmail.com avant le 15 juillet 2023.
Voir également les consignes aux auteur·rices pour les normes de la revue.
Date de réponse : une réponse sera donnée au plus tard le 30 septembre 2023.
Calendrier
– 31 janvier 2023 : lancement de l’appel à contribution
– 15 juillet 2023 : date limite de réception des propositions
– 15 octobre 2023 : retour du comité de coordination
– 15 avril 2024 : date limite réception d’article V1
– Été 2024 : envoi des articles pour évaluation
– Rentrée 2024 : retour des évaluations
– Hiver 2024-2025 : révision des articles et envoi V2
– Publication prévue : 2025
Bibliographie
Aubert-Nguyen, H. H., & Espagne, M. (dir.) (2015). Le Vietnam : une histoire de transferts culturels. Paris : Demopolis.
Bridet, G. (2014). L’Événement indien de la littérature française. Grenoble : Ellug.
Blanchard, P., Bancel, N., & Lemaire, S. (dir.) (2005). La Fracture coloniale : La société française au prisme de l’héritage colonial. Paris : La Découverte.
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Ducrey, G., & J.-M. Moura (dir.) (2002). Crise fin-de-siècle et tentation de l’exotisme. Villeneuve-d’Ascq : université Charles-de-Gaulle (Lille 3).
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Guillemin, A. (1999). « La Littérature vietnamienne francophone entre colonialisme et nationalisme ». In J.-R. Henry, & L. Martini (dir.), Littératures et temps colonial : métamorphoses du regard sur la Méditerranée et l’Afrique (p. 268). Aix-en-Provence : Édisud.
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Nair, R. B. (2002). Lying on the postcolonial couch: the idea of indifference. Minneapolis : University of Minnesota Press.
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Anthologies
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Malleret, L. (2014 [1934]). L’exotisme indochinois dans la littérature française depuis 1860. Paris : L’Harmattan.
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Références historiques
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[1]C’est d’ailleurs l’angle que semble prendre la Nouvelle histoire de l’Indochine française (Joyaux, 2022), qui insiste sur la nature de l’Indochine en tant que zone de conflit entre la France et la Chine.
[2]Dans le souci de rendre compte du choc émotionnel face à l’étranger en littérature, un certain nombre de figures sont privilégiées, comme la description, le tableau, l’éthopée, le portrait, les images, avec un privilège accordé au « tableau exotique ». Ces notions stylistiques sont sans doute utiles pour caractériser une poésie indochinoise qui prend place au sein d’une abondante littérature exotique dont les genres phares sont le récit de voyage ou le roman de mœurs, et serait donc descriptive, voire décorative – ce dont un œil contemporain ne sait se satisfaire, que ce soit parce que cette grille d’analyse ne prend pas en compte l’aspect strictement poétique du corpus existant, ou parce que notre capacité à accepter une esthétisation du fait colonial s’est légitimement amoindrie.
[3]On pense, en français, à Jean de Ricquebourg ou Van Xiêm Nguyên ; en vietnamien, mais via Baudelaire, à Thi Kiem Nguyên…
[4]Georges Galinier est pour la « Nouvelle revue indochinoise » un connaisseur et un praticien du haïku. Kyoshi Takahama y publie également en 1937 des haïkus en japonais commentés par Galinier. Kikou Yamata est au sommaire de 1936.
1.9 L’autofiction et les reconfigurations du lyrisme
Université de Montréal | 17 novembre 2023
Dans ses Principes de la littérature publiés au XVIIIe siècle, Charles Batteux indique déjà que la poésie lyrique est celle qui fait «les plus grands efforts pour exprimer l’état de l’âme[i]». De son côté, Victor Hugo insistera près d’un siècle plus tard sur la place centrale que le moi doit occuper dans toute œuvre lyrique[ii]. Ces définitions correspondent assez bien à celle que nous donnons encore aujourd’hui à ce genre: une littérature où l’on observe une certaine propension à la sentimentalité et qui découle d’une plongée dans l’intériorité personnelle.
Le lyrisme n’est pas sans détracteur‧rices: de Nicolas Boileau, qui reproche aux lyriques l’aspect boursouflé de leurs vers, à Gustave Flaubert, qui ridiculise «les méandres lamartiniens[iii]», la poésie lyrique, malgré la place qu’elle occupe dans l’histoire littéraire française et plus spécialement dans le romantisme et le symbolisme, sera reléguée à un statut secondaire par plusieurs auteur‧rices. À l’époque contemporaine, le débat subsiste: alors que des écrivain‧es comme Jean-Michel Maulpoix appellent à repenser le lyrisme de manière critique[iv], d’autres comme Nathalie Quintane en parlent comme d’une relique artistique et culturelle qu’il faudrait abandonner[v], entre autres en raison de sa supposée naïveté et de la mièvrerie qui l’accompagne parfois.
Malgré les malentendus et les guerres idéologiques, il semble que le lyrisme soit encore de nos jours associé principalement à la poésie. Pourtant, si nous nous en tenons à sa définition telle qu’elle s’est construite au cours des derniers siècles en France, d’autres écritures modernes non-poétiques en ont les traits, dont l’autofiction, plus populaire que jamais en France comme au Québec.
Notre journée d’étude souhaite rendre compte de cet angle mort: l’autofiction, genre naturellement associé à l’introspection et à la mise en récit d’un vécu intime, n’est presque jamais associée explicitement au lyrisme, même si elle en porte pourtant la marque indéniable. Loin de simplement répéter les schèmes lyriques poétiques sous forme narrative, l’autofiction semble cependant le lieu d’une reconception du lyrisme et de ses avatars, puisqu’elle déplace constamment la ligne entre émotion et critique sociale tout en jouant avec les notions de véracité et d’authenticité. C’est ce phénomène que nous aimerions explorer plus en profondeur lors de notre événement, où nous tenterons d’établir le lien entre l’écriture de soi et le lyrisme, mais aussi les limites d’un tel rapprochement.
Les propositions de communication pourront porter sur les thèmes suivants et sur d’autres sujets connexes:
– L’écriture du traumatisme par-delà le pathos et la catharsis
– L’écriture de soi et la création de communautés
– L’autonarration, entre fiction, poésie et réflexion critique
– L’écriture du (self)care, un geste thérapeutique?
– Les minorités (visibles, sexuelles, ethniques, religieuses, de genre, neurologiques, corporelles) et l’autofiction comme positionnement politique
– L’écriture autofictionnelle désaffectée ou la dépersonnalisation du récit de soi
– L’autofiction décentrée, ou parler de soi pour mieux parler des autres
– Le lyrisme et la place que leur réservent respectivement l’autonarration, l’autofiction, l’écriture de soi et la littérature de l’intime en tant que concepts voisins
—
Les propositions, d’une longueur de 200-300 mots, doivent nous parvenir à l’adresse courriel colloqueautofictionlyrisme@gmail.com au plus tard le 15 juillet 2023.
Veuillez inclure une courte notice biobibliographique dans le document. Les propositions peuvent porter sur la littérature française, francophone et/ou comparée et s’inscrire dans les domaines de la recherche et de la recherche-création.
Comité scientifique :
Gabriel Proulx (Université de Montréal), Catherine Mavrikakis (Université de Montréal), Alex Noël (Université de Montréal) et Stéphane Martelly (Université de Sherbrooke)
[i]
Charles Batteux, «VI. Traité de la poésie lyrique», dans Principes de la littérature (cinquième édition), Genève, Slatkine, 1967 (1774), p. 272.
[ii] Victor Hugo, Correspondance, t. 2, Paris, Albin Michel, 1950 [1852], p. 134.
[iii] Gustave Flaubert, Madame Bovary, Paris, Gallimard, 2001 [1857], p. 89.
[iv] Jean-Michel Maulpoix, Pour un lyrisme critique, Paris, José Corti, 2009.
[v] Rappelons que Quintane décrit le lyrisme comme «notre port d’attache – d’attache, c’est-à-dire que nous y sommes enchaînés, que nous y retombons, que nous y barbotons, et qu’une partie de la littérature d’expression française […] y dort et y rouille.» (Nathalie Quintane, Tomates, Paris, P.O.L, 2010, p. 43.)
1.10 Appel à communications – Journée d’étude – vendredi 24 novembre 2023
Université Jean Monnet, Saint Etienne – Unité de recherche ECLLA
Traduction (auto)censurée dans les mondes francophones depuis 1945
Au cours du XXe siècle, la censure est habituellement décrite comme caractéristique des pays dictatoriaux ou de périodes exceptionnelles, à l’instar de la Première Guerre mondiale ou de l’Occupation dans le cas français. Or, Jansen (1988, p.132) définit la censure comme « une forme de surveillance, un mécanisme servant à accumuler des renseignements que les puissants peuvent utiliser pour renforcer le contrôle à l’encontre des personnes ou des idées qui menacent ou disruptent les systèmes de l’ordre établi », ce qui suppose qu’elle n’est pas seulement institutionnelle, caractéristique des dictatures et d’autres systèmes politiques autoritaires, mais qu’elle peut aussi se manifester dans des contextes démocratiques, que ce soit de manière consciente ou inconsciente. Dans les deux cas, le traducteur ou interprète doit traiter le texte ou le discours tout en évitant les obstacles qui surgissent au cours de son acte communicatif. Parfois, le traducteur ou interprète peut avoir recours à l’auto-censure pour échapper à une réaction hostile ou à une réprimande pouvant provenir de « l’ensemble des groupes ou corps de l’État – ou certains d’entre eux – capables ou habilités à lui imposer des suppressions ou modifications, avec ou sans son consentement ». (Abellán, 1987, p. 18).
En France, depuis la Libération, l’imaginaire collectif associe le phénomène censorial à des questions de moralité. Néanmoins, de grandes tensions apparaissent dans les années 1960 et 1970, alors que le marché du livre – particulièrement du livre politique – connaît une expansion unique, dans une conjoncture qui associe la massification de l’enseignement secondaire et supérieur, la constitution de mouvements étudiants fortement politisés et les luttes décoloniales. De fait, une censure d’État organisée s’est appliquée dans le contexte de la guerre froide et de la décolonisation – guerre d’indépendance algérienne – et a même été théorisée par le ministre de l’Intérieur de Mai 68, Raymond Marcellin dans son ouvrage L’ordre public et les groupes révolutionnaires. Cette censure touche particulièrement les périodiques associés à l’étranger (en langue étrangère ou traduits) qui pouvaient, à l’époque, être interdits sur simple décision administrative. Dans ce cadre, cette journée d’étude cherche à cartographier la relation encore peu étudiée qui existe entre traduction et (auto)censure dans les pays francophones depuis 1945, s’appliquant à tous types de documents, qu’ils soient imprimés ou audiovisuels, de fiction ou de non-fiction.
De fait, la question de la censure et de la traduction depuis 1945 dépasse les frontières de la France pour s’étendre à l’ensemble de la francophonie, puisqu’elle peut concerner la Belgique, la Suisse, l’Algérie avant et après son indépendance, le Maroc et la Tunisie avant et après le protectorat français, les Etats francophones d’Afrique subsaharienne ou encore le Canada francophone, le Québec ayant par exemple connu des moments d’extrême tension même à l’image de la crise d’Octobre 1970. Ce projet fait écho à des recherches actuelles appliquées dans d’autres espaces à l’instar du numéro spécial de la revue colombienne de traduction Mutatis Mutandis, consacrée à la traduction (auto)censurée dans les mondes hispaniques, à paraître cet été.
Cette journée d’étude s’inscrit dans l’axe 1 de l’unité de recherche ECLLA, Territoires et Représentations. En effet, si un document s’insère nécessairement dans une représentation du monde plus globale, les problématiques liées à sa traduction mettent par définition en relation des territoires, qu’ils soient linguistiques, culturels ou politiques en servant d’interface entre une langue-culture source et une langue-culture cible. De même, toutes les censures (institutionnelles, éditoriales ou du traducteur) constituent un filtre régulant le passage d’une weltanschauung d’un territoire à l’autre.
Envoi des propositions
Les propositions sont à soumettre de préférence en français à : raphael.roche@univ-st-etienne.fr avant le 15 juillet. Une réponse sera donnée pour le 22 juillet.
Elles ne devront pas excéder 500 mots et devront comporter une brève notice bio-bibliographique.
Bibliographie indicative
Censures: de la Bible aux « Larmes d’Éros », Paris, Bibliothèque publique d’information, Centre Georges Pompidou, 1987.
Abellán Manuel L., Censura y creación literaria en España: 1939-1976, Barcelona, Peninsula, 1980.
Chevrel Yves, Hulst Lieven d’, Lombez Christine, Duché-Gavet Véronique et Banoun Bernard (dir.), Histoire des traductions en langue française, Lagrasse, Verdier, 2012.
Delhaye, Pierre-Alexis, « Éditer des comics « mainstream » en France (1967-1989) : censure, traduction, adaptation ». Revue française d’histoire du livre. 143, (janv. 2023), 39-70.
Fernández, Fruela et Evans, Jonathan, The Routledge Handbook of Translation and Politics, Londres, 2018.
Jansen, Sue, Censorship. The Knot that Binds Power and Knowledge. New-York-Oxford: Oxford University Press, 1988.
Joubert Bernard, Dictionnaire des livres et journaux interdits: par arrêtés ministériels de 1949 à nos jours, Paris, Éd. du Cercle de la librairie, 2007.
Marcellin Raymond, L’ordre public et les groupes révolutionnaires, Paris, Plon, 1969.
Ory Pascal et Abirached Robert (dir.), La censure en France à l’ère démocratique (1848 – …), Bruxelles, Editions Complexe, coll.« Histoire culturelle », 1997.
Rioux, Philippe, « Réinventer les comic books de superhéros en contexte québécois: le cas de Matrix Graphic Series ». Image & Narrative, 21(1), 2020.
Zlitni Fitouri, Sonia. « Censure, autocensure et stratégies de détournement : le cas de Rachid Boudjedra », Communications, vol. 106, no. 1, 2020.
1.11 SOMA. Lire l’Afrique !
Soma, Lire l’Afrique, la revue littéraire des éditions Africamoude (Rabat), lance un appel à textes pour son 1er numéro, entièrement consacré à Sembène Ousmane à l’occasion du centenaire de sa naissance.
« Pourquoi ceux qui ont des yeux ne peuvent-ils pas voir ? », Les Bouts de bois de Dieu
À l’occasion du centenaire de la naissance du grand écrivain-cinéaste Sembène Ousmane (1923-2023), la revue littéraire SOMA prépare un numéro spécial pour réactualiser l’œuvre et le parcours exceptionnel de « l’aîné des anciens ». La revue SOMA inaugure ainsi sa naissance en célébrant l’un des écrivains et réalisateurs africains les plus créatifs, amoureux de l’Afrique et soucieux de faciliter au plus grand nombre l’accès à son art et aux imaginaires qui en sont le fondement. Il est en effet l’auteur des premiers films en langue africaine, le wolof, et le premier réalisateur africain d’un long métrage tourné dans le continent. Mais Sembène était d’abord écrivain et son œuvre littéraire est aussi riche et passionnante que ses films. Avant de devenir cinéaste, il a écrit des livres de fiction en langue française qu’il a par la suite adaptés à l’écran pour toucher le public africain éloigné de l’écrit ou méconnaissant la langue française.
Afin d’explorer la richesse de sa création, de sa trajectoire et de son univers artistique, la revue SOMA remet le vibrionnant Casamançais en haut de l’affiche, un siècle après sa naissance en Casamance et seize ans après son rappel à Dieu. Pour un retour sur le devant de la scène culturelle africaine d’un homme solaire, seront ici réunis, tel un feu d’artifice, des articles d’universitaires, de critiques littéraires et cinématographiques, mais aussi des contributions de ses pairs écrivains et cinéastes, et de ceux et celles qui l’ont connu de près ou de loin.
L’objectif de ce numéro est de raconter, tel un road-movie textuel, l’œuvre et le parcours de Sembène Ousmane sous plusieurs formats : articles, recensions, entretiens, témoignages, hommages, etc. Vos contributions pourront donc emprunter différentes formes :
o Article ou recension d’une œuvre de Sembène Ousmane
o Article exposant une réflexion panoramique sur l’univers et le parcours de l’auteur
o Un texte de témoignage sur votre lien avec Sembène Ousmane ou avec son œuvre
o Toute autre contribution qui rendrait compte de façon pertinente de l’immense créativité de Sembène Ousmane.
Comme Sembène naguère soucieux de démocratiser l’accès à son art, la revue SOMA propose au grand public des contenus, qui mêlent rigueur de la réflexion et accessibilité aux non-experts. Telle sera la ligne éditoriale de la revue SOMA. Aussi sollicitons-nous avec gratitude votre aimable attention pour veiller à ce double objectif lors de la rédaction de vos contributions.
Calendrier
o Envoi des textes : jusqu’au 15 juillet 2023
o Parution de la revue : fin novembre 2023
Consigne aux auteurs
Merci d’envoyer vos textes en français au format Word à africamouderevue@gmail.com
Public concerné : grand public
Taille des textes :
o Articles : 5000 caractères, espaces comprises (Times, taille 12)
o Témoignages et hommages : 3000 caractères, espaces comprises (Times, taille 12).
1.11 APPEL DE TEXTES : « Futurités noires »
Sous la direction de Chloé Savoie-Bernard et de Kharoll-Ann Souffrant
La revue d’idées Possibles est à la recherche d’auteurs et d’autrices intéressé.es à écrire un texte pour son numéro de l’hiver 2024 dirigé conjointement par Chloé Savoie-Bernard et Kharoll-Ann Souffrant. Il aborderait un vaste éventail de questionnements en lien avec les futurités noires, et ce, en dressant des liens avec le passé et le présent. Si, comme le veut Sylvia Wynter, le fait d’être humain est moins un praxis qu’un devenir, quelles potentialités les futurités noires peuvent-elles (re)mettre de l’avant pour nous sortir de l’effondrement climatique qui nous guette? Comment les questions de capacitisme ainsi que d’handicaps (visibles ou invisibles) peuvent-elles s’articuler pour tendre vers une plus grande équité et justice dans ce domaine? En outre, comment le fait de replonger dans les approches intersectionnelles, décoloniales et postcoloniales peuvent offrir des solutions par, pour et avec les communautés noires? Si, pour reprendre les mots d’Ingrid LaFleur, l’afrofuturisme représente une façon « d’envisager le futur par la lorgnette de la culture noire », comment ce futur est-il lié à la libération ? Ou finalement, comment repenser la question de la solidarité à la lumière des futures possibles des féminismes noirs ?
Il est à noter que les auteur.ices recevront une rémunération de 125$ pour leur texte. Le texte serait à remettre pour le premier août 2023.
Nombre de mots : 4000 mots maximum (pas de minimum requis)
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À propos de la revue:
Possibles est née de la rencontre, en 1974, de poètes (Roland Giguère, Gérald Godin, Gilles Hénault, Gaston Miron) et de sociologues (Gabriel Gagnon et Marcel Rioux) soucieux de rêver et de construire une société québécoise solidaire, créative et émancipée de ses multiples sources d’aliénation.
La revue Possibles est une revue d’idées qui allie rigueur intellectuelle et accessibilité de l’analyse.
La revue Possibles est une revue auto-gérée, auto-financée et collaborative.
À propos des directrices du numéro
Chloé Savoie-Bernard est professeure associée à l’Université Queen’s. Ses recherches s’intéressent aux féminismes et à la construction de l’histoire et de la mémoire chez les enfants de personnes immigrantes. Elle est aussi écrivaine, traductrice, éditrice et développe une pratique en performance.
Kharoll-Ann Souffrant est travailleuse sociale et candidate au doctorat en service social à l’Université d’Ottawa. Son projet de thèse porte sur le mouvement québécois #MoiAussi du regard de militantes afroféministes. Elle est chroniqueuse indépendante pour plusieurs médias québécois et est l’autrice de l’essai, Le privilège de dénoncer, portant sur ses intérêts de recherche. Elle est également chargée de cours au Département de criminologie de l’Université d’Ottawa et à l’École de travail social de l’Université de Montréal.
Pour les personnes intéressées, contactez Chloé Savoie-Bernard (chloe.savoiebernard@queensu.ca) ou Kharoll-Ann Souffrant (ksouf081@uottawa.ca)
1.12 Appel à contributions pour le 3e numéro de la revue RELI’LART (Repères Littéraires, Langagiers et Artistiques) ; VILLES OCEANIQUES MAROCAINES :Regards croisés
Numéro thématique coordonné par :
Abdelhak JABER
Gérard CHALAY
Bouchra EDDAHBI
Mustapha BELHADJ
La revue scientifique RELI’LART, affiliée au Laboratoire de Traductologie, Communication et Littérature (TCL), Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d’El Jadida, lance un appel à contribution pour son troisième numéro qui paraîtra en décembre 2023, sous le thème : « Villes océaniques marocaines : regards croisés ».
Argumentaire :
Des villes ancrées dans l’Histoire
Dans toutes les disciplines des sciences humaines, histoire, critique littéraire et picturale, architecture…, la mention des villes marocaines évoque, immédiatement, de Fès à Marrakech, les grandes Villes dites impériales. Beaucoup d’encre a coulé (et coule encore) à leur propos. Et même sur celles regardant vers la Méditerranée, comme la mythique Tanger. Beaucoup moins a été écrit en revanche sur celles que nous appellerons villes océaniques, à savoir les villes côtières atlantiques marocaines. Elles offrent pourtant un champ d’une richesse souvent insoupçonnée, d’explorations et d’études, dans tous ces domaines. Il suffit d’en considérer l’abyssal substrat berbère si difficile à cerner, mais plongeant dans la nuit des temps préhistoriques. Parmi « ces énigmatiques Berbères, sont les Berghouata ou Baquates, auxquels les légions romaines eurent à faire face à partir de leurs solides positions latines de la Mauritanie tingitane» (Péroncel-Hugoz, 2000 : 33). Les meilleures preuves de cette présence sont les toponymes berbères qui donnèrent Mazagan ou Mogador. Sur cette fondation séculaire, la profondeur historique et culturelle des villes océaniques marocaines s’est encore enrichie de prodigieux et multiples apports phéniciens, puniques, ou portugais par exemple. En effet, Phéniciens, Romains, Byzantins, Vandales, Arabes, Portugais, Espagnols, Français… n’ont cessé de dessiner, strate après strate, le visage architectural urbain, du rivage atlantique marocain.
De Kenitra (Port-Lyautey) à Mohammedia (Fédala) en passant par Salé et Rabat, ces villes présentent « un résumé plus que bimillénaire du Maghreb extrême, de l’Occident et de l’Orient » (Péroncel-Hugoz, 2000 :8). Et cela sans compter pirates et corsaires qui ne manquèrent pas d’apporter leur imperceptible touche civilisationnelle à ces édifices.
Juste à côté de Mohammedia, se dresse majestueusement l’ « Extraordinaire » Casablanca (Dar-el-Beïda). Nombreux sont les écrivains francophones du Protectorat, ayant tenté de décrypter les mystères de Casablanca : Borély, Brasillach, Celarié, Chevrillon, Cros, Farrère, Hardy, Leclerc, Mac Orlan, Marbo, Mauclair, Odinot, Ravennes, Ricard, Vaillat, etc. Au-delà des clivages, « peuvent se dessiner néanmoins, des choix exclusivement esthétiques » (Lavaud, 2010) au sujet d’un patrimoine culturel unique au monde : un moment de l’histoire de l’architecture et un assemblage culturel qui constituent ensemble, un lieu de mémoire d’une exceptionnelle rareté.
À quelques kilomètres se situe El Jadida (Mazagan), berceau comme Casablanca du plus vaste cosmopolitisme, Mazagan, « où le Portugal resta de 1502 à 1769 » (Péroncel-Hugoz, 2004 :83). Historiquement, en fin de 1822, le chérif Sidi Mohammed Ben Ettayeb la nomma El Jadida. L’histoire commence « avec le Sultan Moulay Slimane (1792-1822) qui pour redonner vie au port, et créer la nouvelle cité d’El Jadida, la peupla de familles musulmanes et juives d’Azemmour, de familles des tribus proches, et l’ouvrit à des négociants européens» (Péroncel-Hugoz, 2004 :83). Si El Jadida est La Nouvelle, la ville de peuplement originel est bien Azemmour, où l’Oum Errabii, La Mère du printemps, trouve son embouchure, selon le très beau roman de Driss Chraïbi.
Essaouira (Mogador) fut, enfin, un espace fort espagnol, également kaléidoscope humain et creuset atlantique de coexistence des communautés, entre autres : chrétienne, juive et musulmane. Mais, le célèbre Soulier de satin de Paul Claudel en a fait pour le XVIIe siècle, un funeste rocher isolé par sa barre maritime, décrit à Dona Prouhèze par le gouverneur Don Camille, ne percevant que les avantages d’une telle solitude : « ce que j’apprécie le plus est cette barre de quarante pieds qui me coûte une barcasse ou deux de temps en temps » (Claudel, 1929).
A-t-on donc trop parlé de Fès, Marrakech, Tanger…, en oubliant Essaouira, El Jadida, Mohammedia ou Salé…, qui ne manquent pourtant pas d’atouts historiques, culturels et artistiques ?
Des villes au carrefour d’histoires et de mythes
Les villes océaniques marocaines se situent au carrefour des cultures et des ethnies grâce à leur position géographique voisine de la mer qui, autant qu’elle les limite et les renferme, les ouvre sur l’Occident. L’histoire du brassage culturel que permettait l’Océan en tant que lieu de communication et d’ouverture, lieu d’altérité et parfois de conflit, définit souvent l’histoire des récits romanesques, façonnant l’imaginaire des poètes et romanciers dont les œuvres sont à la fois inspirées et encadrées par référence à cet espace-frontière. En effet, la mer inspire fascination et crainte traduites dans la littérature francophone qui se nourrit de l’histoire culturelle et des légendes à l’origine des petites histoires fondatrices de la mémoire collective de ces villes. Ainsi, la ville océanique est-elle un espace fortement investi par l’imaginaire et les légendes maritimes en production littéraire dans sa richesse et sa diversité : roman, poésie, récit autobiographique, conte, légende, fables… ?
Casablanca, la ville cosmopolite moderne ne se définit-elle pas d’abord par référence à ses légendes fondatrices qui sont liées, dans la majorité des cas, à l’imaginaire aquatique et maritime ? Nous pouvons citer, à cet égard, le nombre important des légendes de saints dont les tombeaux dominent comme des gardiens de l’Océan, entre autres, la légende du Saint Monseigneur Bousmara, Saint des Clous qui abreuva les habitants de Casablanca, la légende de Monseigneur Allal Al Kairouni, Saint protecteur des pêcheurs, Monseigneur Belyout, Saint protecteur de la ville, etc.
De même, la ville d’El Jadida, baignée dans l’eau de l’Atlantique et du fleuve Oum Errabii dont l’estuaire est gardé par Lalla Aicha Albahria (Sainte Aicha la marine), la patronne de l’amour. Son histoire se nourrit, entre autres, de la légende de Aicha la Contessa, celle qui a combattu les Portugais pour venger son mari qu’ils avaient assassiné et pour lesquels elle s’est transformée en spectre invisible capable de tuer sans être vu. Le récit oral de son histoire, peu certaine, l’érige tantôt en icône de la résistance, tantôt en figure féminine maudite nourrissant la mémoire collective.
Ces légendes s’appuyant sur une référence marine modèlent les schèmes de l’imaginaire des écrivains. L’océan, dans leurs œuvres est doté de significations symboliques et anthropologiques diverses, voire contradictoires. La mer est utilisée comme métaphore de la vie mais aussi comme référence à l’eau mortuaire, comme départ et quête de liberté, mais également comme lieu-frontière qui retient et sépare. Cette représentation ambivalente de la mer se nourrit de la sensibilité subjective du scripteur, du lien affectif qui le lie à la mer et à la ville, de sa position par rapport à la mer en tant que frontière et de la subjectivité fictionnelle des personnages, etc.
Tanger est au centre des écrits de plusieurs écrivains francophones, entre autres : Tahar Benjelloun. Dans ses récits : Harrouda (1973), Les amandiers sont morts de leurs blessures (1976) et Partir (2007), se croisent deux sensibilités opposées régissant la représentation littéraire de l’espace, à savoir l’attachement affectif à la ville et les représentations préexistantes faisant de Tanger le lieu de l’émigration clandestine, des vices, de la prostitution, du trafic illicite et du crime ; une bipolarité symboliquement indexée sur la mer comme frontière de séparation et espace de croisement des regards opposés de l’identité et de l’altérité, ce qui donne lieu à un corpus littéraire représentatif d’une hétérotopie (M. Foucault, 2001) se greffant sur mille et une façons de raconter la ville et les hommes en leur rapport étroit avec la mer. Le personnage principal dans Cannibales de Mahi BineBine (1999) dit à ce propos : « Dans mon village, les vieux nous avaient maintes fois raconté la mer, et de mille fois différentes » (M. Binebine, 1999 : 5). Sa propre expérience amère de l’émigration lui donnera la possibilité de raconter la mer de son point de vue et de ceux qui entreprennent la même aventure périlleuse de l’émigration clandestine.
Axes de recherche (non exhaustifs) :
– Villes océaniques en littérature.
– Villes océaniques dans les arts.
– Villes océaniques à la croisée des cultures et des langues.
– Villes océaniques comme synthèses civilisationnelles.
– Villes côtières: mythes et légendes.
– Villes côtières dans leurs histoires berbéro-arabes.
– Villes côtières et colonisation française.
– Villes côtières et présences portugaise/espagnole.
– Villes océaniques et présence juive.
– Villes côtières et émigration/immigration.
– Villes côtières : entre tradition et modernité…
Modalités de soumission:
RELI’LART publie des travaux inédits. Les chercheurs intéressés sont appelés à présenter, dans leurs articles, le cadre théorique et méthodologique et les résultats de leurs travaux, en respectant le protocole de soumission défini par le comité de rédaction suivant le Template téléchargeable sur la plateforme de la revue, disponible sur : https://revues.imist.ma/public/site/images/admin/template_RELILART.docx
Les auteurs sont priés de se conformer aux consignes de rédaction présentes dans le Template de la revue. Ne seront pris en compte que les articles mis aux normes. Les contributions (entre 10 et 25 pages) devront être soumises directement via la plateforme de la revue : https://revues.imist.ma/index.php/Relilart/index (dans le Portail des Revues Scientifiques Marocaines, pris en charge par l’IMIST-CNRST), ou envoyées sous format numérique (Word) à l’adresse électronique : revue.relilart@gmail.com au plus tard le 27 juillet 2023. Les articles proposés seront accompagnés d’un résumé d’une dizaine de lignes en français, et en anglais, de cinq mots-clés et d’une courte notice bio-bibliographique.
Modalité d’évaluation :
Les contributions feront l’objet d’une double expertise anonyme. Chaque proposition d’article sera soumise, d’abord, à l’appréciation du comité de rédaction. Après, elle sera expertisée anonymement par deux rapporteurs afin de prendre une décision (d’acceptation ou de refus).
Langue de la revue :
– Français
– Anglais.
Calendrier :
– Date de lancement de l’appel à contribution : 03 avril 2023
– Date limite de soumission des articles : 03 août 2023.
– Notification d’acceptation : 23 septembre 2023.
– Réception de la version finale des articles : 13 octobre 2023.
– Date prévue de publication : décembre 2023.
Directrice de la revue :
Bouchra EDDAHBI
Comité de rédaction :
– Bouchra EDDAHBI
– Assia MARFOUQ
– Mustapha BELHADJ
– Charaf LAASAL
Comité scientifique :
– AMMAR Hamid, enseignant-chercheur, Université Abdelmalek Assaâdi, Al Hoceima, Maroc.
– AYAOU Jamila, enseignante-chercheure, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– BAHRI Souad, enseignante-chercheure, Université Belhadj Bouchaïb, Aïn Témouchent, Algérie.
– BELHADJ Mustapha, enseignant-chercheur, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– BENHESSOU Laila, enseignante-chercheure, Université Hassan I, Settat, Maroc.
– BENTHAMI Abdelilah, enseignant-chercheur, Université Abdelmalek Essaâdi, Tétouan, Maroc.
– BOUTISANE Outhman, enseignant-chercheur, Université Moulay Ismail, Maroc.
– BRIJA Abdelghani, enseignant-chercheur, Université Mohammed V, Rabat, Maroc.
– CHALAYE Gérard, chercheur, membre de la Société Internationale d’Etude des Littératures de l’Ere Coloniale, Maroc.
– CHRAÏBI Houda, enseignante-chercheure, Université Hassan II, Casablanca, Maroc.
– DERDAR Mohammed, enseignant-chercheur, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– EDDAHBI Bouchra, enseignante-chercheure, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– EL MAHI Abdelaziz, enseignant-chercheur, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– ELBOUAYADI Mohamed, enseignant-chercheur, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– ELHARFI Brahim, enseignant-chercheur, Université Hassan II, Casablanca, Maroc.
– ELKADY Hala, enseignante-chercheure, Université Ain Shams, Le Caire, Egypte.
– HACHIMI Meryem, enseignante-chercheure, Université Hassan II, Casablanca, Maroc.
– HOSTEIN Alicia, chercheure postdoctorale, Université de Genève, Suisse.
– JABER Abdelhak, enseignant-chercheur, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– LAASSEL Charaf, enseignant-chercheur, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– LE GUENNEC François, enseignant-chercheur, Université du Temps Libre d’Orléans, France.
– MAATOUK Soumaya, enseignante-chercheure, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– MAKDOUN Nadia, enseignante-chercheure, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
– MARFOUQ Assia, enseignante-chercheure, Université Hassan I, Settat, Maroc.
– PARE Daouda, enseignant-chercheur, Université de Ngaoundéré, Cameroun.
– RUSCIO Alain, historien chercheur, Paris, France.
– SAMADI Abdelhadi, enseignant-chercheur, Université Hassan II, Casablanca, Maroc.
– SEMLALI Mohamed, enseignant-chercheur, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fès, Maroc.
– TOURCHLI Abderrahim, enseignant-chercheur, Université Sultan Moulay Slimane, Beni Mellal, Maroc.
– ZYAD Hicham, enseignant-chercheur, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.
RELI’LART
Repères Littéraires, Langagiers et Artistiques
(Revue électronique)
ISSN : 2737-8802
Contact :
revue.relilart@gmail.com
Bibliographie :
– Ben Jelloun T., Partir, Paris, Editions Gallimard, 2006.
– Ben Jelloun T., Les amandiers sont morts de leurs blessures [1976], Paris, Editions Maspero, 1999.
– Ben Jelloun T., Harrouda, Paris, Editions Denoël, 1973.
– BineBine M., Cannibales, Paris, Editions Fayard, 1999.
– Claudel P., Le Soulier de satin [1926], Paris, Editions Gallimard, 1957.
– Foucault M., Le corps utopique ; suivi de Les hétérotopies, Paris, Éditions Lignes, 2009.
– Jmahri M., Mazagan, mémoires partagées, Cahiers d’El Jadida 19, 2017.
– Péroncel-Hugoz JP., 2000 ans d’histoires marocaines, Casa Express Editions, Rabat-Paris, 2010.
– Retnani A., Casablanca années 20, Casablanca, Editions La croisée des chemins, 2010
– Thouillot M., Maroc, Paris, Editions L’Harmattan, 2015.
1.13 Traditionalisme, religion et constructions métaphysiques dans la littérature francophone
Le colloque « Traditionalisme, religion et constructions métaphysiques » se propose de diagnostiquer l’éventail textuel, esthétique et épistémique déployé dans la littérature maghrébine et subsaharienne afin de soulever des questionnements sur l’entremise de la religion et des constructions métaphysiques dans les fondations culturelles ainsi que dans les sublimations des moyens de domination et de contrôle politique et idéologique.
Argumentaire
Sous le poids des successions malheureuses que le monde a subies suite à l’incidence combien insoutenable de la raison cartésienne et des distorsions qu’elle a infligées à l’âme du monde au gré de ses propres perspectives, le retour à la religion et au sacré devient l’ultime recours de l’homme en quête d’un nouvel état ontologique. La distance entre l’homme et le mystère profond du monde est palliée par l’appel à la religion et à toutes les constructions symboliques qui en fondent le pouvoir. Or, la conscience à l’œuvre dans la littérature maghrébine et subsaharienne s’abstient de perpétuer cette vision que la littérature d’obédience romantique véhicule au sujet de la foi, convaincue que, pour reprendre les termes de Pierre Theilard de Chardin, la science ne peut aller aux limites d’elle-même sans se colorer de mystique et se charger de foi. Plutôt donc que de s’enfermer dans cette démarche où la religion est érigée en antidote contre le pouvoir mortifère de la raison, la littérature maghrébine et subsaharienne se ménage des voix surprenantes. Sans se dispenser de reconnaître le pouvoir structurant des rites religieux dans les sphères culturelles qui les ont vus naître, cette littérature explore à sa façon les enjeux de cette mystérieuse parente entre la théologie et le conservatisme.
En se proposant de désillusionner l’intelligence publique sur les dessous de la mise en jeu du religieux dans les fondations sociales, la littérature maghrébine s’est engagée, derrière les réseaux de significations qu’elle a tissés en privilégiant la mise en sourdine, l’hermétisme des métaphores déployées, le jeu de symboles…, à libérer l’imaginaire collectif sclérosé sous le poids de l’illusion transcendantale prise intensément à parti dans les opérations de perpétuation des valeurs traditionnelles et du système de représentations qui les prend en charge. Par-dessus la décolonisation des consciences des scories de la théologie, cette littérature ne s’est pas dispensée de mettre à profit certains choix esthétiques et discursifs, entre autres la traduction, la mise en abîme, l’ironie, la polyphonie, le brouillage narratif… pour rendre au texte sacré sa propre vertu et son caractère évolutif on ne peut plus escamoté au nom de l’esprit ambiant, et l’ouvrir, au mépris de la fixité imposée, à la jurisprudence et, par-là, à une recherche recommencée de sa signification loin du sens obvie des « catégories aliénantes », selon l’expression de Mohammed Arkoun. Dans cette démarche à divers égards audacieuse, la littérature prétend rompre une crainte millénaire et jeter les fondements d’un regard critique auquel est dévolu le rôle de rendre le religieux à lui-même et de le réimprégner du sens intrinsèque à l’esprit même de sa propre lettre. D’autre part, gardant un œil sur les subversions que la religion a subies, le roman maghrébin de l’extrême contemporain engage une profonde réflexion sur l’obscurantisme, son origine, les contextes où il surgit, sans bien sûr perdre de vue les formes et les incarnations qu’il reçoit dans l’espace extratextuel, tout en prenant à son avantage dans le processus d’investigation déployé, des faits validés par et dans l’Histoire. Les textes penchés sur cette problématique s’accordent à reconnaître, chacun à sa manière, que le radicalisme religieux en tant que polarisation sur les extrêmes tire sa substance de la politisation du religieux, du fanatisme, de la précarité sociale, des persécutions subies dans les racines identitaires collectives, des situations où, à en croire Azouz Begag et Abdellatif Chaouite, la fixation sur l’élément religieux déplace la crise du sujet, persécuté à cause de sa racine religieuse, du plan individuel à un plan plus vaste puisque dans ce cas de figure, le sujet, se dispensant d’assumer sa propre crise, s’efforce d’assurer la victoire de son groupe et va jusqu’à assumer, par une volonté paradoxalement individuelle, le rôle du martyr.
La création littéraire issue de l’espace subsaharien, quant à elle, a fait la part belle à la terreur fondatrice assurée par le pouvoir occulte des constructions métaphysiques que les communautés locales ont créées de toutes pièces pour inscrire le passé dans le présent et faire de l’âme nègre une âme immuable devant le souffle du changement. Si le roman subsaharien définit l’Africain comme un homme viscéralement religieux, il ne manque pas tout autant de diagnostiquer l’inscription de cette dimension par les puissances coloniales dans la colonisation de l’imaginaire nègre, accomplie au prix du crépuscule de l’éthos local. La religion s’entend donc, dans le régime âprement réaliste du roman africain, comme un moyen de sublimation du politique et une mesure préventive contre les conduites de défense qu’auraient pu induire les attaques subies sur les spécificités culturelles. Dans cette approche de dévoilement de l’intention profonde de la sublimation du politique par le religieux, le roman africain perce le secret du mode opératoire du colonialisme, et il en vient à soutenir que la dynamique coloniale, consciente que la négation radicale des ressources identitaires du dominé peut annuler sa propre souveraineté, substitue la théologie-politique comme terreur à première vue inoffensive aux moyens coercitifs perçus comme étant préjudiciables au principe du moindre effort.
Autant dire, le colloque « Traditionalisme, religion et constructions métaphysiques dans la littérature francophone » se propose de diagnostiquer l’éventail textuel, esthétique et épistémique déployé dans la littérature maghrébine et subsaharienne afin de soulever des questionnements sur l’entremise de la religion et des constructions métaphysiques dans les fondations culturelles ainsi que dans la sublimation des moyens de domination et de contrôle politique et idéologique. Les communications peuvent explorer d’autres pistes et apporter une contribution spécifique sur la question de recherche en proposant des réflexions sur les axes non exhaustifs suivants :
• La traduction du religieux et ses enjeux
• La religion comme ressource identitaire
• L’imaginaire religieux
• La religion à l’épreuve du colonialisme
• Subversion et postures extrémistes
• Métaphysique et constructions culturelles
• Pour une rhétorique du discours religieux
Modalités de soumission
Les propositions de communication, d’une longueur de 500 mots maximum, notes et espaces compris, accompagnées d’une brève notice biobibliographique, doivent être envoyées conjointement aux adresses suivantes : laknet74@yahoo.fr / jalal_our@hotmail.fr
au plus tard le 31 août 2023.
Les décisions du comité scientifique seront communiquées le 20 septembre 2023.
Date du colloque : 14-15 décembre 2023
Coordination
Mohammed LAKHDAR et Jalal OURYA
Comité d’organisation
• Hicham ACHELHI (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Amal BOUCHELTA (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Hassnae EZ-ZOUAKI (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Hala KHANKHOUR (FS, Université Ibn Tofaïl)
• Mohammed LAKHDAR (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Jalal OURYA (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
Comité scientifique
• Chafik AZIRAR (ENS Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Amal BOUCHELTA (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Jaouad BOUMAAJOUNE (FLSH Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Hassan CHAFIK (FLSH Saïs-Fès, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah)
• Mokhtar CHAOUI (FLSH Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Abdelmonïm EL AZOUZI (FLSH Saïs-Fès, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah)
• Abdelilah EL KHALIFI (FLSH Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Hassnae EZ-ZOUAKI (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Ouafae GORFTI (FLSH Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Mohammed LAKHDAR (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Jalal OURYA (FPL, Université Abdelmalek Essaâdi)
• Jamal ZEMRANI (FLSH Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi)
Comité des doctorants
ACHIBA Zouhaїr – BAKHAT AFDIL Boubker – BELHAJ Hmida – EL MIR Rabia – JEBAR Mounsef – LAIDOUDI Driss – LOUTFI Hicham – MAAZAZ Loubna – SLASSI Hassan
1.14 From the Grand Tour to Orient-Express: curiosity, exploration, sociability (Du Grand Tour à l’Orient-Express : curiosité, exploration, sociabilité)
In this colloquium, we propose to study how the travelers crossing the Balkans and the Eastern Mediterranean, between the “Grand Tour en Orient” and the Orient-Express, were able to apprehend these countries, their inhabitants, and their past. Our aim is to explore the social representations of travelers, as well as those of the populations they visited. Without limiting ourselves to reproducing the classic schemes for understanding these discourses, indebted to Edward Saïd, we shall historicize, contextualize and define these ambivalent perceptions according to the geopolitical considerations, ideological orientations, and personal affinities of those who produced these discourses.
Argument
For Silvestre de Sacy, knowledge of distant countries and peoples can only be gained after “long and arduous preparation”, and mainly through “language and travel”. Yet “distant” is a relative notion, like that of the Orient, to which this symposium is dedicated. How journeys create the “Orient” is the question we’re asking here.
Throughout the whole 19th century, the Orient and its imaginary world inspired artists, painters, and writers, as well as political theorists, diplomats and their governments. The construction of the Orient was both a field of knowledge, circumscribing a field of scientific knowledge, and the site of many fantasies. For some, the journey to the Orient was a true initiation, an integral part of their education, as well as a source of inspiration generating representations of the Other, of Elsewhere, of the Past. For others, who approached the Orient primarily from a political perspective, it was sometimes a place of ideal projection, sometimes a territory of contrasts and tensions. While the Saint-Simonians saw it as fertile ground for the implementation of their theories, the actors of foreign policy found it a highly mined terrain bringing them to grips with the inextricable knot of the “Oriental Question”.
The vogue for travel to the Orient began with Bonaparte’s expedition to Egypt, the Grand Tour to the East and the great archaeological discoveries of the 19th century. It underwent a major transformation with the opening of the Orient-Express at the end of the 19th century. Although initially not very accessible, as a privilege of certain socio-cultural elites, travel to the Orient gradually became more democratic in the wake of technological advances in the field of transport. The transition from a solitary undertaking to a collective experience was coincident with the advent of mass tourism, which led to a certain disenchantment among some travelers in the late 19th and early 20th centuries.
Combining a sense of conquest with a taste for adventure, travel to the Orient – essentially through the countries that made up the Ottoman Empire in the Balkans and the Eastern Mediterranean – was bound to revive the nostalgia aroused by archaeological discoveries, which on the one hand helped to broaden factual knowledge of ancient civilizations, and on the other, encouraged in-depth reflection on the past of the regions visited. At the crossroads of the modern world and the perception of otherness, these voyages were at the origin of certain social representations and bonds of sociability.
In this colloquium, we propose to study how the travelers crossing the Balkans and the Eastern Mediterranean, between the “Grand Tour en Orient” and the Orient-Express, were able to apprehend these countries, their inhabitants, and their past. Our aim is to explore the social representations of travelers, as well as those of the populations they visited. Without limiting ourselves to reproducing the classic schemes for understanding these discourses, indebted to Edward Saïd, we shall historicize, contextualize and define these ambivalent perceptions according to the geopolitical considerations, ideological orientations, and personal affinities of those who produced these discourses. In parallel, we’d like to study the sociability offered by ships and trains, such as the Orient-Express and its successor, the Simplon-Orient-Express, as well as its Asian extension leading to Iraq and Egypt, the Taurus-Express.
This project is seeking to answer the following questions:
o Can the study of the interactions between elites from different horizons help us to better define notions such as cosmopolitanism, transnationalism and inter-culturalism?
o How should we understand these journeys, which are often affected by political change: as a network or as a plane?
o Should we think of them as the passage from one point to another, ignoring intermediate distances, or as a continuous line?
o How does the publication of news stories in the press contribute to the creation of a collective imaginary?
o What are the consequences of the new phenomenon of standardized, internationalized production of postcards and souvenirs?
o What does the photographic production of the 19th and early 20th centuries tell us about the Orient and the evolution of its imaginary frontiers?
o Finally, from the Grand Tour to the great archaeological digs, did travelers also become collectors, and in so doing, did they make a decisive contribution to the creation of museums?
Submission guidelines
Scholars interested in participating in this research meeting should send their proposal – with a title and a 500-word abstract in French or English, to the following address: nicolas.pitsos@bulac.fr
before 30 September 2023
Notifications will be sent by the end of October 2023.
Symposium dates : 25-26 March 2024
Organising committee
Madalina Vârtejanu-Joubert (PLIDAM/Inalco)
Alexandra Kolakovic (Institut d’Etudes Politiques, Belgrade)
Nicolas Pitsos (CREE/Inalco, BULAC)
Scientific committee
Gilles Bertrand, Université Grenoble Alpes
Simona Corlan-Ioan, Université de Bucarest
Blanche El-Gammal, Université Paris Nanterre
Didier Francfort, Université de Lorraine
Cristina Ion, Bibliothèque Nationale de France
Sarga Moussa, CNRS, UMR THALIM
Frosa Pejoska-Bouchereau, INALCO
Sylvain Venayre, Université Grenoble Alpes
Selected bibliography
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Ambroziak, Brian M. and Michael Graves. Michael Graves: Images of a Grand Tour. Princeton: Princeton Architectural Press, 2005.
Baldasseroni Luca, É. Faugier, C. Pelgrims, Histoire des transports et des mobilités en France: XIXe-XXIe siècle, Paris, Armand Colin, 2022, https://doi.org/10.3917/arco.balda.2022.01
Berchet J.-C.: Le voyage en Orient, anthologie des voyageurs français dans le Levant au XIXe siècle
Bertrand Gilles, Le Grand Tour revisité : le voyage des Français en Italie, milieu XVIIIe – début XIXe siècle, Rome, Publications de l’École française de Rome, 2020
Blancheton Bertrand, Jean-Jacques Marchi, « Le développement du tourisme ferroviaire en France depuis 1870 », Histoire, économie & société, vol. 30, no. 3, 2011, pp. 95-113.
British Museum. “The Parthenon Sculptures.” Accessed April 7, 2017. http://www.britishmuseum.org/about_us/news_and_press/statements/parthenon_sculptures.aspx.
Cars Jean des, Jean-Paul Caracalla, L’Orient-Express: un siècle d’aventures ferroviaires, Paris, Ed. Denoël, 1995
Clemente-Ruiz Aurélie, Il était une fois l’Orient-Express, Institut du monde arabe,
Eisner, Robert. Travellers to An Antique Land: the History and Literature of Travel to Greece. Ann Arbor: University of Michigan Press, 1991.
El Gammal Blanche, « D’une guerre à l’autre : l’Orient-Express, témoin, victime, enjeu et instrument des conflits européens (1883-1945) », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 265, no. 1, 2017, pp. 133-150.
El Gammal Blanche, L’Orient-Express: du voyage extraordinaire aux illusions perdues, Paris, Les Belles Lettres, 2017.
Foster, Charles. Travellers in the Near East. London: Stacey International, 2004.
Gerbod Paul, « Les touristes français à l’étranger (1871-1914) », Revue d’histoire moderne et contemporaine,30, 1983, pp. 283-297.
Hérin Robert, « Propos de train sur l’ordre et le désordre », Cahiers Nantais, 50, 1998, pp. 167-174.
Le Beau, Bryan F. and Menachem Mor, eds. Pilgrims & Travelers to the Holy Land. Omaha, Nebraska: Creighton University Press, 1996.
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Madoeuf Anna, « L’Orient-Express, un huis clos mobilo-stabile », L. Dakhli, V. Lemire (éds), Étudier en liberté les mondes méditerranéens. Mélanges offerts à Robert Ilbert, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, pp.153-160.
Meaux Danièle (dir.), Sarga Moussa (dir.), Liouba Bischoff (dir.), « Le Voyage entre science, art et littérature », numéro spécial de la Revue des lettres modernes, 2022.
Melman, Billie. Women’s Orients: English Women and the Middle East, 1718-1918. Ann Arbor: The University of Michigan Press, 1992.
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Sorabella, Jean. “The Grand Tour.” Last modified October 2003. http://www.metmuseum.org/toah/hd/grtr/hd_grtr.htm.
Speake, Jennifer, ed. Literature of Travel and Exploration: An Encyclopedia. New York: Futzroy Dearborn, 2003.
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Urbain Jean-Didier, L’idiot du voyage. Histoires de touristes, Petite bibliothèque Payot, 2002.
Venayre Sylvain, Ecrire ou photographier: Flaubert et Du Camp en Egypte, Grâne, Créaphis, Coll. « Format passeport », 2020.
Venayre Sylvain, Panorama du voyage (1780-1920): Mots, figures, pratique, Paris, Les Belles Lettres, 2012.
Venayre Sylvain, La gloire de l’aventure, genèse d’une mystique moderne (1850-1940), Paris, Aubier Montaigne, 2002.
Vinson David, « L’orient rêvé et l’orient réel au XIXe siècle: L’univers perse et ottoman à travers les récits de voyageurs français », Revue d’histoire littéraire de la France, 104, 2004, pp. 71-91. https://doi.org/10.3917/rhlf.041.0071.
1.15 Les paysages ruraux : Perception, représentation, patrimonialisation
À l’image de la polysémie du paysage, la trilogie des journées d’étude sur les paysages ruraux a été conçue pour rassembler des chercheurs de différents champs : historiens, géographes, historiens de la littérature, linguistes, archéologues, juristes, dans une démarche transdisciplinaire. Les premières journées ont eu pour thème «l’utilisation du sol », les deuxièmes « l’organisation de l’espace ». En maintenant la volonté de transdisciplinarité et « trans-chronie » nous proposons la troisième et dernière rencontre : perception, représentation, patrimonialisation. Nous réfléchirons sur la dimension cognitive, symbolique et culturelle des paysages ruraux ainsi que sur les questions patrimoniales qui y sont associées.
Argumentaire
À l’image de la polysémie du paysage, la trilogie des journées d’étude sur les paysages ruraux a été conçue pour rassembler des chercheurs de différents champs : historiens, géographes, historiens de la littérature, linguistes, archéologues, juristes, dans une démarche transdisciplinaire.
Les premières journées se sont déroulées à l’automne 2021 sur le thème de l’utilisation du sol. Permettant d’approcher et de croiser différentes lectures de l’utilisation du sol dans le cadre de paysages ruraux passés et présents.
A l’automne 2022, lors des deuxièmes rencontres intitulées « l’organisation de l’espace », nous avons considéré les structures et relations spatiales que les formes des paysages ruraux révèlent, traduisent et portent. Les limites et le parcellaire agraire, dans leur dimension matérielle et juridique, ont été au cœur de la réflexion tout comme les processus, spontanés ou contraints, de fossilisation, de disparition, de transformation voire de patrimonialisation qui les concernent.
Tous ces travaux nous ont permis de réfléchir sur les enchaînements successifs entre formes et cadres de vie hérités du passé (ce qu’Augustin Berque nomme matrice) et l’empreinte des paysages, empreinte laissée aux sociétés contemporaines qui composent avec elle leur territoire présent comme les aménagements à venir.
C’est en maintenant cette volonté de transdisciplinarité et « trans-chronie » que nous vous proposons la troisième et dernière rencontre : perception, représentation, patrimonialisation. Elle aura lieu le 15 et le 16 novembre 2023 à l’université de Saint-Étienne. Nous réfléchirons sur la dimension cognitive, symbolique et culturelle des paysages ruraux ainsi que sur les questions patrimoniales qui y sont associées.
On y étudiera, par exemple, les modes de représentation des espaces ruraux, de la forêt, de la campagne, de la montagne, modes de représentations propres à chaque société et à chaque époque (absence de représentation, répulsion ou attraction, vision esthétisante, idyllique, « arcadisante », etc.). On pourra préciser les processus qui, en Occident, font de la campagne – autrefois le lieu de vie et de travail de l’écrasante majorité de la population – un Éden idéalisé, un héritage de plus en plus patrimonialisé. Les approches anthropologiques sur le monde paysan et son rapport spécifique à la terre, au cycle des saisons, aux aléas climatiques, rapport évoluant vers les formes agroindustrielles contemporaines, seront également les bienvenues. Il ne s’agit, bien entendu, que de pistes et de suggestions non exclusives.
Nous proposons en postulat que les paysages ruraux sont un produit mais aussi un acteur des identités et idéologies individuelles ou communautaires – un processus remarqué à toutes les échelles – de que l’on appelle « identités spatiales » ou formes spatiales des identités. Là aussi, des défis actuels pourront être relevés : les politiques agricoles et environnementales au regard de l’artificialisation croissante des paysages ruraux ; la patrimonialisation accrue de ces mêmes paysages et ses limites ; le poids croissant d’une représentation « urbano-centrée » de la ruralité ; le poids de la dialectique nature-culture dans les perceptions, puis l’aménagement des cadres de vie ruraux… Au total, les usages et les mises en scène des paysages ruraux, des périodes les plus anciennes à un « anthropocène » chronologiquement discuté.
Encore une fois, le croisement des approches matérialistes et culturelles sera de mise, avec sans doute une plus grande disponibilité d’exemples pour les secondes.
Modalités et calendrier de proposition
Les propositions de communication, avec titre et résumé d’une dizaine de lignes, sont à envoyer à giovanni.stranieri@univ-st-etienne.fr; sarah.reault@univ-st-etienne.fr
avant le 31 août 2023.
La notification d’acceptation sera envoyée avant le 30 septembre 2023.
Les organisateurs
• Sarah Réault, maître de conférences en Géographie
• Giovanni Stranieri, chargé d’enseignement en Histoire et en Archéologie
1.16 Call for Contributors for Brill’s The Year’s Work in Modern Language Studies – Francophone and French Studies and Romance Studies sections
Dear scholars and readers,
We are looking for contributors who are motivated to keep up with the newest publications in their field of study and write an annual critical bibliographical survey on it. Your survey will be an invaluable resource for your fellow scholars to stay informed of what really matters and stands out.
The Year’s Work in Modern Language Studies (www.brill.com/YWML ) is an annual critical bibliography of scholarly work done in the modern European languages (except English). Each contribution covers publications on a modern European language or its literature in a certain period, for instance French Studies of the Seventeenth Century, Medieval Welsh Literature, Modern Greek Linguistics, or Occitan Literature. All contributions are in English and written by experts in the field.
If you wish to join this team, do not hesitate to reach out to the appropriate section editor. In your field of study we currently have the following vacancies, starting with a survey on 2022 publications, or starting the year after.
• Francophone and French Language and Linguistics
• Early Francophone and French Medieval Literature
• Late Francophone and French Medieval Literature
• The Francophone and French Sixteenth Century
• The Francophone and French Eighteenth Century
• TheFrancophone and French Post-Romantic Era
• Francophone and French Literature, 1900-1945
• Francophone and French Literature, 1945-1999
• Caribbean Literature
• African and Maghreb Literature
• Romance Linguistics
As contributor you:
– keep up an almost century old tradition of The Year’s Work in Modern Language Studies to offer your fellow scholars a roadmap to the scholarly highlights of the past year,
– help your fellow scholars save time by disseminating the most noteworthy publications in your field,
– expand your library, as you can keep all the review copies you have requested,
– get free access to Brill’s e-book collections in Literature & Culture, Language & Linguistics, and Medieval Studies,
– can connect with fellow contributors who are working along with you,
– have an external motivation to keep up with new research in a given year,
– publish in Open Access when you are affiliated to an institute we have an institutional OA agreement with Institutional Open Access Agreements (brill.com). Check here if your institute is eligible for OA publishing. Else, we publish your review essay as a regular publication that a large number of research institutes have access to worldwide.
Is this something for you? We appreciate your expertise and work a lot. For the section Francophone and French Studies, you can express your interest by contacting the Section Editor, Paul Scott (pascott@ku.edu). While for For the section Romance Linguistics, you can express your interest by contacting the Section Editor, Emanuele Occhipinti (eocchipi@drew.edu).
1.17 Call for Panel Contribution : From Biopolitics to Ecoaesthetics: Legacies of Encroachment(s)
Call for proposal for the 55th Annual Convention of the Northeast Modern Language Association, March 7-10, 2024 in Boston, MA
“Your right to swing your arms ends just where the other man’s nose begins,” is a popular ( Zechariah Chafee, 1919) is a popular aphorism in legal imaginaries that theoretically synthesizes the scope of concepts such as freedom, power, and sovereignty. The reality of globalization, and its inherent movements and interactions of bodies, challenges the radical frame and geographies of the aforementioned concepts. The inevitability of the relation, in its materialisations as contact, conflict, and integration, highlights the thin lines between acknowledging, understanding, and trespassing boundaries in human relations to each other and to the systems that govern their lives. Boundaries being perceived either as divine or man-made laws, their existence and legacies are sustained by internalized knowledge of codes and conventions, values and principles, traditions and modus operandi. The idea of encroachment in thinking of the experiences of boundaries in human relations captures the inevitable obsession for trespassing. Regarldess of its motivation, trespassing has an impact on the body that is transformative. Therefore, the effects of encroachment pervade the body in its relation to itself and its environment(s). In thinking about legacies of encroachments in French and Francophone literatures, we think of the legacies of this concept in literary practices, in thematical choices across geographies, and its transmedial expressions within and beyond the literary canon(s).
Keywords
Bio/power/ethics/aesthetics
Slavery
Neo/post/de/colonialism
Migration/Migritude
Globalism
Trans/national/feminism
Race
Gender
Capitalism
Care
Violence
Rape
War
Crime/Punishment
Borders
Contact Info:
Tiako Djomatchoua Murielle Sandra
Contact Email:
mt2200@princeton.edu
URL:
https://www.linkedin.com/in/murielle-sandra-tiako-djomatchoua-911093159/
1.18 CFP: From the Interstices: Geographies, Identities, Solidarities, and Institutions in France, the Francophone World, and Beyond
Call for Papers:
Society for French Historical Studies
Annual Conference
March 14-16, 2024
Hofstra University, Hempstead Long Island
A short train ride from New York City
From the Interstices: Geographies, Identities, Solidarities, and Institutions in France, the Francophone World, and Beyond
We understand interstices (noun) to mean: a small opening or space between things or events, especially adjacent objects or objects set closely together: as between atoms in a crystal.
The March 2024 meeting of the Society for French Historical Studies will explore the complex considerations of and methodologies for examining the intersections of historical inquiry. For example, how do we lift up and make visible the spaces between geographies, intersectional identities, social solidarities, and/or the relationships between institutions and their constituents? As always, our program committee welcomes submissions on any aspect of French History, but we particularly encourage submissions that explore our theme of “From the Interstices: Geographies, Identities, Solidarities, and Institutions in France, the Francophone World, and Beyond” which we conceive as broadly as possible. We are also committed to creating a welcoming, antiracist, and diverse conference that embraces our Society’s anti-discriminatory mission of inclusiveness, political education, and equitable empowerment.
We seek a wide range of presentations, in English or French, including traditional panels (discussants optional – we are encouraging commentary from the audience), roundtables, or lightning sessions that reflect the variety of recent scholarship, pedagogical concerns, and contemporary issues. Innovative sessions, such as Critical Karaokés / Choreographies / Performances, Pecha Kucha or poster displays, are especially welcome. Panelists will, however, need to be present.
To submit a panel, lightning session, roundtable or other format, submit a cover letter that briefly describes the panel and lists all panel participants, relevant affiliations, and their contact information. Panels typically consist of three paper presenters, a chair, and an optional discussant. Reminder: each presenter should also include a single-page paper proposal and an equally short CV.
Please submit proposals (preferably in Word or PDF) by October 1, 2023 to: sfhs2024Hofstra@gmail.com. We cannot accept proposals for material that has already been presented or published, or that has been submitted for presentation in another forum.
Participants must be members of the Society for French Historical Studies in good standing at the time of the conference and must pay conference fees. Membership dues should be paid directly to Duke University Press: https://www.dukeupress.edu/society-for-french-historical-studies-sfhs. The Long Island Marriot Hotel will be the conference hotel; we will post and distribute information about rates as soon as they become available. Questions? Concerns? Please contact Sally Charnow and Jeff Horn at sfhs2024Hofstra@gmail.com.
Topics might include:
• migrations • borderland geographies/histories • trans/ non-binary / queer gender histories
• networks • art and politics / political art makers • alternative and imagined spaces
• geographies of dissent, and/or resistance, and/or reconciliation • affinities
• geographies of innovations and technologies/technological change • legal frameworks
• visual culture including museums/exhibitions; cartoons, photographs, images, ephemera
• religious communities and/or apostates, defectors, critics • media and politics • social movements and their constituents
• • leadership authority/authorship teaching history/interdisciplinary studies at the intersections • human cyborg / monsters
• inter-empire histories and/or histories that go between empire and metropole (or former colonies/former metropole) • interdisciplinary artistic expressions
Version française
Appel à communications :
Société des études historiques françaises
Conférence annuelle
14-16 mars 2024
Hofstra University, Hempstead Long Island
A quelques minutes en train de la ville de New York
Thématique :
Sur des interstices dans le cadre des géographies, des identités, des solidarités et des institutions dans le monde francophone et au-delà
Nous entendons par le terme de interstice la possibilité ou l’existence d’une petite ouverture ou espace entre des choses ou des événements. C’est le cas, par exemple, lors de l’observation d’un cristal où apparaît l’existence d’un espace entre ses atomes.
La réunion de mars 2024 de la Société des études historiques françaises explorera les enjeux complexes et les méthodologies adéquates pour examiner les intersections dans le cas des enquêtes historiques en posant la problématique suivante : comment mettre en relief et rendre visibles les espaces entre les géographies existantes, les identités intersectionnelles, les solidarités sociales, ou encore les relations entre les institutions et leurs constituants ? Comme toujours, notre comité de programme accepte des soumissions sur tous les aspects de l’histoire française, mais nous encourageons particulièrement les soumissions qui explorent notre thème “Des interstices” : Géographies, identités, solidarités et institutions dans le monde francophone”, que nous concevons de la manière la plus large possible. Nous nous engageons également à créer une atmosphère de conférence accueillante, antiraciste et diversifiée, qui s’inscrit dans la mission antidiscriminatoire de notre Société, à savoir, l’inclusion, l’éducation politique et l’autonomisation équitable.
Nous recherchons un large éventail de présentations, en anglais ou en français, y compris des panels traditionnels (les discutants sont facultatifs – nous encourageons plutôt les commentaires du public), des tables rondes ou des sessions éclair qui reflètent la variété des études récentes, des préoccupations pédagogiques et des questions contemporaines. Les sessions innovantes, telles que le Karaoké critique/la performance, le Pecha Kucha ou les présentations d’affiches, sont particulièrement bienvenues. Les panélistes devront toutefois être présents.
Pour proposer un panel, une séance éclair, une table ronde ou un autre format, il convient de soumettre une lettre d’accompagnement décrivant brièvement le panel et énumérant tous les participants au panel, leurs affiliations et leurs coordonnées. Les panels sont généralement composés de trois présentateurs, d’un président et d’un discutant facultatif. Rappel : chaque présentateur doit également inclure une proposition de communication d’une page et un CV tout aussi court. Veuillez soumettre vos propositions (de préférence en format Word ou PDF) avant le 1er octobre 2023 à l’adresse suivante : sfhs2024Hofstra@gmail.com. Nous ne pouvons pas accepter de propositions pour des documents qui ont déjà été présentés ou publiés, ni pour ceux qui ont été soumis pour présentation dans un autre forum.
Les participants doivent être membres en règle de la Society for French Historical Studies au moment de la conférence et doivent payer les frais de conférence. Les cotisations doivent être payées directement à Duke University Press : https://www.dukeupress.edu/Societies/french-historical-studies. L’hôtel Long Island Marriot sera l’hôtel de la conférence ; nous afficherons et distribuerons des informations sur les tarifs dès qu’ils seront disponibles. Des questions ?
Veuillez contacter Sally Charnow et Jeff Horn à l’adresse sfhs2024Hofstra@gmail.com.
Les thèmes abordés pourraient être les suivants
– les migrations – les géographies/histoires des pays frontaliers – les histoires de genre trans/non-binaires/queer
– les réseaux – l’art et la politique / les créateurs d’art politique – les espaces alternatifs et imaginaires
– géographies de la dissidence, et/ou de la résistance, et/ou de la réconciliation – affinités
– géographies des innovations et des technologies/changements technologiques – cadres juridiques
– la culture visuelle, y compris les musées/expositions, les bandes dessinées, les photographies, les images, les documents éphémères
communautés religieuses et/ou apostats, transfuges, critiques – médias et politique – mouvements sociaux et leurs composantes – autorité des dirigeants/auteurs enseignement de l’histoire/études interdisciplinaires aux intersections – humain cyborg / monstres
histoires inter-empires et/ou histoires entre empire et métropole (ou anciennes colonies/anciennes métropoles) – expressions artistiques interdisciplinaires
Contact Info:
Jeff Horn
4513 Manhattan College Pkwy
Bronx, NY 10701
Contact Email:
sfhs2024Hofstra@gmail.com
URL:
https://www.societyforfrenchhistoricalstudies.net/upcoming
1.19 French Bandes dessinées / Comics and Their Adaptations (Panel / In-Person) PAMLA Oct 26-29, 2023
PAMLA 120th Annual Conference (Portland, OR) – October 26-29, 2023
Pacific Ancient and Modern Languages Association
https://www.pamla.org/
French Bandes dessinées / Comics and Their Adaptations (Panel / In-Person)
Comics and other forms of graphic narrative have been central to France’s and the Francophone world’s popular culture for much of the nineteenth and twentieth centuries, and love of bandes dessinées and comics continues, making these visual narrative forms worthy of aesthetic and ideological analysis. Bandes dessinées of the past and present explore a wide range of topics, including (auto-)biography, history and memory, colonialism, capitalism, ecological traumas, gender and sexuality, disabilities and other identity markers, xenophobia, racism, as well as more contemporary formats such as the currently booming graphic novel, and filmic adaptations of bandes dessinées. Papers in English or French are welcome.
Please submit your proposal by May 31, 2023 via the online system https://pamla.ballastacademic.com
1.20 CFP DL: 1.09.2023, Interdisciplinary Congress of African Studies (COAFRO) – Africa in the World, October 19-20, 2023 Hybrid Format, in Bucharest / online, English-French
AFRICA IN THE WORLD
In the post-Covid-19 pandemic context (Varin 2021) and with the war in Ukraine already lasting for more than a year, we are witnessing (geo)political and societal changes unprecedented since World War II. In a multipolar world, with state, regional and international actors as well as non-state actors (e.g. the Wagner Group) with their own frameworks of action, justifications and strategies, Africa is a continent that plays a major role as “world power of the future” (Agenda 2063). These are some of the main reasons why the theme of the second edition of the Interdisciplinary Congress on African Studies is “Africa in the World“.
Encouraging an interdisciplinary approach (political science, international relations, sociology, history, anthropology, etc., as well as humanities and arts), the conference aims to bring together specialists in African studies ready to discuss recent political changes in Africa, based on two main axes, each followed by some possible points for reflection:
1. The Cold War and what we already call “the New Cold War”
• From the perspective of political history: developments of socialisms in Africa (F. Blum 2021); relations between Africa (part of the “Global South”) and the countries of the Eastern bloc during the Global Cold War (Westad 2017)
• From the perspective of international relations: perspectives of/on the African continent in the context of the New/Second Cold War; issues involved in Africa’s relations with international, regional, state or non-state actors (security, political etc.).
1.21 Postcolonialism and the exchanges from/with Africa
• Identities and political imaginations in the context of postcolonialism (Mbembe 2002); identities for African diasporic communities.
Contributions can be in English or in French. Depending on the proposals received, separate sessions in French and English are envisaged. We encourage case studies and micro-studies that can subsequently open up comparative perspectives and transnational research projects.
Contributors are invited to complete THIS FORM – including a short presentation of the author, the title of the proposal and a short abstract of approximately 300 words – by September 1, 2023. The authors will be notified by email regarding the acceptance or the rejection of the proposal by September 20, 2023. The conference program will be launched by October 1, 2023.
Organising institutions:
• The Institute of African Studies and the Faculty of Political Science of the University of Bucharest
• The Center for African Studies and the Faculty of European Studies of the University of Babeș-Bolyai
• The Ubuntu Center of the Western University of Timişoara
Scientific committee:
• University of Bucharest: Prof. Cristian Preda, Conf. Simona Corlan, Lect. Domnica Gorovei
• University of Cluj: Prof. Sergiu Mișcoiu, Drd. Andreea Urs
• University of Timişoara: Prof. Silviu Robogete
If you have any further questions, do not hesitate to contact the person in charge of the organization: Domnica Gorovei (UB), domnica.gorovei@unibuc.ro.
All information on the conference is also available at the link COAFRO 2023 – Facultatea de Științe Politice (unibuc.ro).
The Call for Papers in pdf version available HERE
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APPEL A CONTRIBUTIONS, DL : 1.09.2023
Congrès Interdisciplinaire des Etudes Africaines (COAFRO)
Seconde édition, 19-20 octobre 2023
Format hybride, à Bucarest / en ligne
L’AFRIQUE DANS LE MONDE
Dans le contexte postpandémie Covid-19 (Varin 2021) et avec la guerre en Ukraine qui dure déjà depuis plus d’un an, nous assistons à des mutations (géo)politiques et sociétales sans précédent depuis la Seconde Guerre Mondiale. Dans un monde multipolaire, avec des acteurs étatiques, régionaux ainsi qu’internationaux mais aussi des acteurs non-étatiques (p.ex. le groupe Wagner) ayant leurs propres cadres d’action, justifications et stratégies, l’Afrique est un continent qui joue un rôle majeur, « puissance mondiale de l’avenir » (l’Agenda 2063). Voilà quelques raisons pour retenir pour cette deuxième édition du Congrès interdisciplinaire des études africaines la thématique « L’Afrique dans le monde ».
A partir d’une approche interdisciplinaire (science politique, relations internationales, sociologie, histoire, anthropologie ou autres sciences sociales, sans oublier la perspective des arts), cette conférence internationale vise à réunir des spécialistes des études africaines pour discuter des changements politiques récents en Afrique, à partir de deux grandes axes et quelques pistes de réflexion :
1. La guerre froide et ce qu’on appelle la « nouvelle guerre froide »
• De la perspective de l’histoire politique : les évolutions des socialismes en Afrique (F. Blum 2021 ; les relations entre l’Afrique (partie du « Sud Global ») et les pays du bloc de l’Est durant la guerre froide globale (Westad 2017)
• De la perspective des relations internationale : les perspectives du continent africain dans le contexte de la nouvelle/seconde guerre froide » ; les enjeux (sécuritaires, politiques, etc.) des relations de l’Afrique avec des acteurs internationaux, régionaux, étatiques ou non-étatiques
2. Le postcolonialisme et les échanges de/avec l’Afrique
• Les identités et l’imaginaire politique dans le contexte de la postcolonie (Mbembe 2002) ; les identités des communautés diasporiques africaines
Les contributions peuvent être en anglais ou en français. En fonction des propositions reçues nous allons organiser des sessions distinctes en français et en anglais. Nous encourageons les études de cas et les micro-études qui puissent ouvrir par la suite la perspective comparative et des projets de recherche transnationaux.
Les contributeurs sont invités à compléter CE FORMULAIRE – comprenant une courte présentation de l’auteur, le titre de la proposition et un court résumé d’environ 300 mots – avant le 1er septembre 2023. Les auteurs seront notifiés par mail concernant l’acception ou le rejet de la proposition au plus tard le 20 septembre 2023. Le programme de la conférence sera communiqué jusqu’au 1er octobre 2023.
Institutions organisatrices:
• L’Institut d’Etudes Africaines et la Faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest
• Le Centre d’Etudes Africaines et la Faculté d’Etudes Européennes de l’Université Babeș-Bolyai
• Le Centre Ubuntu de l’Université de l’Ouest de Timişoara
Comité scientifique :
• Université de Bucarest : Prof. Cristian Preda, Conf. Simona Corlan, Lect. Domnica Gorovei
• Université de Cluj : Prof. Sergiu Mișcoiu, Drd. Andreea Urs
• Université de Timişoara : Prof. Silviu Robogete
Pour toute question supplémentaire n’hésitez pas à contacter la personne chargée de l’organisation Domnica Gorovei (UB), domnica.gorovei@unibuc.ro.
Toutes les informations sur la conférence sont disponible aussi au lien COAFRO 2023 – Facultatea de Științe Politice (unibuc.ro).
L’appel à contributions en format pdf disponible ICI
1.22 Call for Papers: Postcolonial Narrations Postgraduate Conference “Queering Postcolonial Worlds”
In Queer Phenomenology (2006), Sara Ahmed explores racial and sexual orientations in the world, writing “Queer orientations are those that put within reach bodies that have been made unreachable by the lines of conventional genealogy. Queer orientations might be those that don’t line up, which by seeing the world ‘slantwise’ allow other objects to come into view” (107). To queer – to disrupt hegemonic practices – and to be queer, then, are ways of orienting oneself “slantwise” or “obliquely” within a larger frame of heteronormativity and white supremacy. Looking at how orientations allow us to situate ourselves in the world, we can begin to challenge how ostensibly postcolonial worlds intersect with queer subjectivities and the plurality of queer experiences. Such intersections are also spaces where the terminology of “postcolonial” may be problematized, challenged, reformulated, or discarded. Related yet distinct theoretical approaches such as decolonial, anticolonial, Indigenous methods of knowing, and other critical theoretical shifts highlight and problematize the Western genealogy of “postcoloniality.” Can these methods be read as ways of queering and of disrupting postcolonial worlds?
In order to engage with this topic, we propose to organize the 2023 Postcolonial Narrations Forum under the title “Queering Postcolonial Worlds.” The main objective of the conference is to probe and interrogate the overlaps and intersections between queer studies and postcolonial studies while maintaining a critical approach to disciplinary boundaries and their assumptions and limitations. In so doing, we establish continuities to the 2022 conference’s focus on “Postcolonial Matters of Life and Death” in productive ways. As Eng and Puar argue with regard to queer theory, there is a need to continue “debates about which materialities matter and how they matter under biopolitical regimes of discipline and control” (2020, 4). This includes thinking about the mortality, livability, and grievability, particularly of queer subjects throughout the world who have been affected by colonization. Here, questions of how to rethink queer studies in relation to decoloniality and how to queer postcolonial studies come together. Queer studies/western queer theory are not exempt from (re)producing exclusions that uphold “a normative queer liberal rights project” (Eng and Puar 3) and remain within the frame of the nation-state in their pursuance of rights and representation. Instead, Fatima El-Tayeb posits “queering” as a means of resisting the framework of the nation-state when she writes of “queering and destabilizing the exclusionary fictive European ethnicity” (European Others, xiii). Furthermore, queering postcolonial studies might allow for a rigorous critique and renegotiation of the discipline, addressing tensions between postcolonial theory and Indigenous studies as well as between postcolonial studies and decoloniality and decolonization. Taking inspiration from Qwo-Li Driskill et al.’s question “What does a queer decolonization of our homelands, bodies and psyches look like?” (219), we propose to explore the “center” and “periphery” of queer studies as well as the representation of queer subjectivities in cultural production.
We welcome papers both on and beyond the following topics:
• Predominant whiteness and Europeanness in western queer theory
• The interrelation of white supremacy, capitalism, and heteronormativity
• The heteronormativity of the settler colonial state
• The queer decolonial body and decolonial understandings of “queering”
• Life, death, and grievability
• Queer optimism and pessimism
• Queering power structures in the postcolonial world
• Representations of the gender non-conforming and trans* postcolonial body and consciousness in film, literature, and other media
• Religious hegemony and the vilification of queerness in the postcolonial world
• The erasure of Indigenous and Black queer epistemologies
• The aesthetics of queer Black and Indigenous resistance and survivance
• Two-Spirit epistemologies and the “sovereign erotic”
• Queer practices of worldmaking
• Queer Black and Indigenous Futurisms
• Intersections of queer and postcolonial in the digital space
Interested postgraduate students are encouraged to send abstracts for 20-minute-long presentations (ca. 300 words + 5 keywords) and a short bio note (ca. 100-150 words) to postcolonialnarrations@g-a-p-s.net by June 30, 2023. We will send out acceptance emails and further info by mid-July.
The conference, organized by Corina Wieser-Cox (Bremen), Oluwadunni Talabi (Bremen), Rita Maricocchi (Münster), and Dorit Neumann (Münster), is planned to be held in person in Bremen, following current COVID regulations, on October 6th & 7th, 2023. Single events or panels may be held in a hybrid form. In case the circumstances change, the format might switch to an online event. The conference will include a keynote-workshop by Prof. Dr. Shola Adekenan (Ghent University) and a panel on the topic: Cultivating Solidarity Networks in Academia.
Additionally, we are planning to publish select conference papers specifically pertaining to queer Indigenous and Black literatures and texts produced in the Americas, i.e., Turtle Island, Mesoamerica, Abya Yala in a special issue of the online journal AmLit – American Literatures. If you are interested in contributing your paper to the issue, please prepare to have a first draft (ca. 6000-8000 words) ready for submission by Nov. 15, 2023. We are currently exploring options for a second publication opportunity that would cater to conference papers relating to topics beyond the American Studies context.
Ahmed, Sara. Queer Phenomenology: Orientations, Objects, Others. Duke UP, 2006.
Driskill, Qwo-Li, et al., editors. Queer Indigenous Studies: Critical Interventions in Theory, Politics, and Literature. U of Arizona P, 2011.
El-Tayeb, Fatima. European Others: Queering Ethnicity in Postnational Europe. U of Minnesota P, 2011.
Eng, David L. and Jasbir K. Puar. “Introduction: Left of Queer.” Social Text 145, vol. 38, no. 4, Duke UP, 2020.
Contact Info:
Corina Wieser-Cox (University of Bremen)
Oluwadunni Talabi (University of Bremen)
Rita Maricocchi (University of Münster)
Dorit Neumann (University of Münster)
Contact Email:
postcolonialnarrations@g-a-p-s.net
URL:
https://postcolonial-narrations.net/current_conference/
1.23 Seminar Series on ‘Au-delà des clichés: représentations culturelles de la polygamie dans les œuvres créatives de femmes subsahariennes’
Co-organisatrices:
Sandra Tiako Djomatchoua (Pinceton University) mt2200@princeton.edu
Charlotte Mackay (Monash University) Charlotte.Mackay@monash.edu
Le thème de la polygamie est au cœur des expressions culturelles et artistiques de l’Afrique subsaharienne depuis la publication de l’œuvre désormais canonique Une si longue lettre (1979) de Mariama Bâ, considérée par beaucoup comme ayant marqué le coup d’envoi de l’écriture féminine en Afrique subsaharienne. Alors que de nombreux écrivains et théoriciens africains dénoncent la polygamie comme une institution oppressive pour les femmes à travers des formes créatives, d’autres proposent des œuvres qui plaident en faveur d’un positionnement plus approbateur sur la question. Quant à la production cinématographique du continent, les réalisatrices sont souvent encouragées, en échange d’opportunités de financement, à produire des films qui abordent des « thèmes féminins », tels que la polygamie, ce qui peut engendrer chez certaines le sentiment d’être limitées dans le contenu cinématographique qu’elles peuvent proposer, tandis que d’autres choisissent spécifiquement d’évoquer ces questions dans leur travail (Bisschoff, 163). Bien que la polygamie dans les œuvres littéraires et créatives subsahariennes reflète « la multiplicité des discours féminins » (Assiba d’Almeida, 43), Clignet souligne que « [l]e principal défaut des analyses de la polygamie réside dans le fait qu’elles sont à la fois atemporelles et anhistoriques » et que « implicitement ou explicitement, ces analyses se focalisent toujours sur la seule perspective masculine […] » (2019, 204).
Dans ce séminaire, nous proposons de recentrer les diverses représentations culturelles de la polygamie issues de la littérature (orale et écrite), des médiums artistiques, des médias, de la musique et du cinéma produits par des femmes subsahariennes francophones. Ce séminaire vise à dépasser l’axe dénonciation-célébration qui a marqué jusqu’à présent de nombreuses études sur la polygamie dans les représentations culturelles du continent pour explorer la polygamie sous toutes ses formes et dans tous ses modes d’expression. L’objectif de cette série est de fournir une plateforme sur laquelle réfléchir aux questions suivantes : Comment les représentations de la polygamie se construisent-elles d’un point de vue artistique, socioculturel et politico-économique ? Comment ces représentations investissent-elles les corps dans le temps et dans l’espace ? Comment les expériences polygames sont-elles écrites, lues, regardées ou consommées par les hommes et les femmes ? Existe-t-il un genre / style / mode qui reflète fidèlement l’expérience polygame ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions non exhaustives qui pourraient servir de lignes directrices pour ce séminaire. Nous sollicitons des propositions de communication (15-20 minutes) sur tout aspect de la polygamie dans les représentations culturelles et les pratiques artistiques de l’Afrique francophone.
Veuillez envoyer vos propositions de communication (250 mots) ainsi que vos questions aux co-organisatrices Sandra Tiako Djomatchoua (mt2200@princeton.edu) et Charlotte Mackay (Charlotte.Mackay@monash.edu) avant le 15 août 2023.
Beyond clichés: cultural representations of polygamy across Sub-Saharan women’s creative works
The subject of polygamy has been a mainstay in cultural and artistic expressions from across Sub-Saharan Africa since the publication of Mariama Bâ’s now canonical Une si longue lettre (1979), a work considered by many to have sounded the coup d’envoi of Sub-Saharan African women’s writing. While many African writers and theorists denounce polygamy as an oppressive institution for women through creative forms, others propose works that advocate for a more approbatory positioning on the issue. In cinematic production from the continent, female directors are often encouraged to produce films addressing specifically “female themes”, such as polygamy, in return for funding opportunities, leaving many feeling that they are restricted in the cinematic content that they can propose while others specifically opt to address such issues in their work (Bisschoff, 163). Although polygamy in Sub-Saharan literary and creative works reflects “the multiplicity of feminine discourses” (Assiba d’Almeida, 43), Clignet stresses that “[t]he main flaw in analyses of polygamy lies in the fact that they are both atemporal and ahistorical” and that “implicitly or explicitly, these analyses always focus on the male perspective alone […]” (2019, 204).
In this seminar we propose to re-centre various cultural representations arising from literature (oral and written), artistic mediums, media, music and cinema by Francophone Sub-Saharan women. Importantly, this seminar aims to go beyond the denunciation-celebration axis that has so far tinged many a study on polygamy in cultural representations from the continent to explore polygamy in all its forms and modes of expression. The goal of this series is to provide a platform from which to reflect on the following questions: How are representations of polygamy constructed from artistic, socio-cultural and politico-economic points of view? How do these representations invest bodies in time and space? How are polygamous experiences written, read, viewed or consumed by men and women? Is there a genre/style/mode that faithfully reflects the polygamous experience? These are just some of the non-exhaustive questions that could serve as guidelines for this seminar. We invite proposals for papers (15-20 minutes) on any aspect of polygamy in Francophone African cultural representation and artistic practice.
Please send proposals for papers (250 words) alongside any questions to the co-organisers Sandra Tiako Djomatchoua (mt2200@princeton.edu) and Charlotte Mackay (Charlotte.Mackay@monash.edu) before the 15th of August 2023.
Works cited
Mariama Bâ, Une si longue lettre, (Dakar: Les Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal, 1979).
Lizelle Bisschoff, ‘The emergence of women’s film-making in francophone sub-Saharan Africa : From pioneering figures to contemporary directors’, Journal of African Cinemas 4/2 (2012), 157-73
Rémi Clignet, ‘On dit que la polygamie est morte: vive la polygamie!’, in David Parkin, and David Nyamwaya, eds, Transformations of African Marriage (Oxon: Routledge, 2019), 199-209.
Irène Assiba d’Almeida, ‘Problématique de la mondialisation des discours féministes africains’, in Chantal Zabus, and Danielle de Lame, eds, Changements au féminin en Afrique noire. Anthologie et littérature (Paris: L’Harmattan, 1999), 27-47.
1.24 CFP – Women and the history of state building in postcolonial African countries
Call for papers “Women and the history of state building in postcolonial African countries”
Conference – 6-7 June 2024 – Department of African Studies – University of Vienna, Austria
As African countries became independent, being represented in state institutions was a political goal for many women, but undoing the legacy of colonial politics and gaining public visibility in the political field was no easy task. Despite serious difficulties and challenges, women vied for offices, campaigned, talked and wrote about politics, voted, and expressed their ideas within various institutions (organizations, political party, unions, local and national assemblies…). They were strategic actors in the processes of postcolonial state building. Yet, their history has remained confined to a separate section of African politics, the “women’s section”. While African political history has long been dominated by male actors, the history of African women in politics has been primarily written from the perspective of grassroots politics and women’s role in social and economic development projects. A new wave of scholarship has recently begun to address this discrepancy in the historiography, with scholars exploring the ways women have challenged established political orders “from the top”, from creative writing to frontal opposition to presidential rule (see for example (Tchouta Mougoué, 2019; Musila, 2020; Adima 2022). This literature shows that African women’s politics must be placed at the heart of narratives of state building, party politics, governance and presidential rule, that political narratives need to be complexified, concepts rethought, and that new sources must be sought to acknowledge African women’s complex modes of political imagination, action, and language.Building on this trend, this conference aims to retrieve histories of African women’s contribution to the postcolonial politics of state building. Who were the women who vied for positions of power, how/why did they campaign (or were appointed), for which ideas? What did they achieve during their political mandates, which challenges did they face? What did they do afterwards, what impact did they have? Which sources are available to document their stories? What are the methodological challenges that emerge when retrieving these sources and/or writing these histories?
Case studies focusing on specific leaders, historical periods and/or countries are welcome. Papers may explore (but are not confined to) the following themes:
• Documenting generations of African female politicians: pioneers, outsiders, through the lens of elite reproduction…
• Documenting women’s modes of action in elite politics: via state and non-state organizations; informal and formal networks; African women’s roles in connecting multiple political spaces: at home, in local, national, or international politics.
• Documenting the lives of non-conventional actors and the politics of silencing, cooptation, or amnesia.
• Sources & Methodologies to retrieve women’s postcolonial political history; oral, visual, and/or material sources; personal testimonies.
• Political languages: use of symbolic political languages (motherhood, politicization of the body…); how precolonial forms of politics inform African women’s postcolonial politics/activism; feminist discourses (applying a longue durée perspective).
• Conceptual reflections: exploring the politics of “empowerment” and “disempowerment”; “women’s political space”…
Please send an abstract (250 words max) and a short biography (100 words) to womenafricanhistory2024@univie.ac.at before 15th October 2023. Limited funding is available to cover hotel and travel costs for participants based in African countries. Please indicate in your proposal if you require financial assistance. Thank you!
Contact Info:
Anaïs Angelo (anais.angelo@univie.ac.at) and womenafricanhistory2024@univie.ac.at
Contact Email:
womenafricanhistory2024@univie.ac.at
1.25 Call for Papers: Colonialism and Development (Joseph Hodge, Miguel Bandeira Jerónimo, and Sarah Stockwell, coords.)
Yearbook for the History of Global Development
ed. Iris Borowy, George Bob-Milliars, Nicholas Ferns, and Corinna R. Unger
Colonialism and Development
Joseph Hodge, Miguel Bandeira Jerónimo, and Sarah Stockwell, coords.
Call for Papers
The historical understanding of the multifaceted trajectories of development – as a set of contested discourses, as multiple institutional complexes and as a heterogenous repertoire of policies and practices – has evolved significantly in the past few years. This scholarship has included a fresh historical assessment of ‘colonial development’, critically engaging with its varying chronologies and dynamics; geographies and actors; motivations and ends; and its repertoires and consequences, planned and unintended. We now have a rich literature that engages with the diverse contexts, dynamics and problems of development and its intersection with other major historical phenomena of the twentieth century, such as the institutionalization of international organizations, the intensification of urbanization and industrialization, the widening of globalizing dynamics and global integration, decolonization, and the emergence of the ‘Cold War’ and the ´Third World’. This volume aims to register many of these historiographical achievements specifically as they relate to colonialism offering a critical overview of existing scholarship and documenting its variety and richness, while also probing existing chronologies (e.g., the colonial/postcolonial) and geographies of development.
While engaging with established fields of interest (for example, those related to international development; the relationship between science and development; and the connected histories of politics and development in a context of global decolonization), the volume seeks to open up new avenues of enquiry by adopting a more capacious approach to ‘colonial development’. It proposes to do this, first, by incorporating a wide range of empires and sites of development and exploring their connected histories, focusing on the circulation, and selective appropriation, of ideas, knowledge, human resources, and of capital and goods associated with development. Secondly, the volume will foreground a greater variety of state actors than usual (the military, for example) as well as the non-state actors that alongside colonial, international, and trans- and inter-imperial organizations were key players in the historical unfolding of development in colonial contexts. These non-state actors include missionaries, churches, NGOS, and philanthropic agencies; and banks, commercial organizations, and especially, mining and plantation companies. Finally, the volume will explore development in all its different modalities. These might include representations and other cultural expressions of development (from literature and film to advertising); the techniques, technologies and the business of development (including infrastructures, patent history, and companies); ecological issues (from environmental consequences to the birth of ‘sustainable development’); the gendered dynamics associated with developmental discourses and practices; or the role played by racism and forms of racialization in the formulation and enactment of development policies (including in relation to population politics, and the spatialization of difference and welfare policies).
The expansive approach taken by our volume will be underpinned by two methodological goals. The first is to promote the cross-fertilization of historiographies focused on (colonial) development and those dealing with human rights, humanitarianism, philanthropy, welfare, security, and business. For example, contributions to the volume might explore the intersection between developmental projects and educational and welfare schemes (e.g., housing or public health). Second, the edited collection seeks to incorporate local voices and arguments, expanding the number of individuals and communities (men and women) understood as contributing to the dynamics of development (e.g., farmers, workers, ‘traditional’ authorities and white settlers, diverse ‘middleman groups’, and ‘experts’). It will seek to recover their inspirations and expectations, resources and agency, aims, solidarities and commitments. In short, a (plural) view from the ‘global south’, including its articulation with wider individual and institutional networks (in the ‘global north’, but also in other geographies of the ‘global south’) is fundamental to new, critical histories of (colonial) development.
The editors would welcome contributions dealing with these questions and addressing the following themes (including contributions that connect two or more themes), to be published at the series Yearbook for the History of Global Development (De Gruyter: https://www.degruyter.com/serial/yhgd-b/html?lang=en#volumes ), in early 2025:
(1) Genealogies of colonial development: chronologies and periodizations
(2) Geographies colonial development: the spatialities, scales, and sites of developmentalism
(3) The internationalization of (colonial) development: national, international, transnational, inter-imperial and trans-imperial, connected histories of development
(4) Trajectories of colonial development: experts and expertise, networks and careers;
(5) Cultures and manifestations of colonial development: representations and materialities of development
(6) Gendered development: women and the historical dynamics of developmentalism
(7) The political economy of development: techniques, technologies, and the business of developmentalism
(8) The sciences of development: knowledge, institutions, practices
(9) The racialization of development: race and racism in the idioms and repertoires of development
(10) The agents of developmentalism: state and non-state actors
(11) Ecologies of development: environmental problems and consequences
(12) Development and the ‘social question’ in colonial contexts: connected histories of welfare, education, humanitarianism, human rights, housing.
(13) The infrastructures of development: communication, energy, logistics
(14) Repressive developmentalisms: the intersections between security and development
If interested, please send your proposal (title, abstract of 300–500 words, and a 2-page CV) to colonialism.development@gmail.com by August 30, 2023.
Editors:
Joseph Hodge (West Virginia University)
Miguel Bandeira Jerónimo (University of Coimbra, Portugal)
Sarah Stockwell (King’s College London, United Kingdom)
1.26 CFP: Arts of the Indian Ocean
Conference: Arts of the Indian Ocean
Toronto, Canada • May 2-4, 2024
Conveners
Sarah Fee (Royal Ontario Museum) • Zulfikar Hirji (York University) • Ruba Kana’an (University of Toronto)
Keynote Speakers
Iftikhar Dadi (Cornell University) • Stephen Murphy (SOAS) • Yvonne Adhiambo Owuor (Fiction Author, Kenya) • Samira Sheikh (Vanderbilt University)
Collaborators
Deepali Dewan (Royal Ontario Museum) • Kajri Jain (University of Toronto) • Pedro Machado (Indiana University) • Chantal Radimilahy (University of Antananarivo) • Fahmida Suleman (Royal Ontario Museum) • Nancy Um (Getty Research Institute) • Richard Vokes (University of Western Australia) • Aga Khan Museum • Centre for South Asian Critical Humanities (University of Toronto Mississauga)
Conference Call for Papers
The ‘global turn’ in academia brings a renewed focus on the Indian Ocean and its diverse histories of mobilities and interactions. The ocean’s unique climatic systems of seasonal monsoon winds and currents and its geographic contours whose littoral shapes the shorelines of Africa, Asia, Australia, and Antarctica have over millennia facilitated and sustained movements of human and non-human animals, plants, minerals, things, and ideas. The historical formation of the Indian Ocean’s ecologies, mobilities, and economies have been regular subjects of scholarly enquiry and research, and the focus of numerous publications, conferences, and workshops. By contrast, there has been limited attention on the study of the Indian Ocean’s distinctive materialities and artistic expressions, both past and the present, and
their roles in forging connections between the region’s peoples and generating new visual and expressive cultures. Additionally, scholarship on the Indian Ocean’s material and artistic worlds is often siloed by disciplinary approach, medium of production, periodization, ethnicity, religious affiliation, nationalism, or geographical demarcation.
Arts of the Indian Ocean will bring together knowledge producers from diverse backgrounds and scholarly arenas to present and discuss research and work on the materialities and artistic expressions in the Indian Ocean world, across geographies — from eastern and southern Africa, through the Gulf and Red Sea to South and Southeast Asia and the south China Sea — as well as across temporalities — from antiquity up until the present-day. The conference aims to gather emerging and established researchers from the fields of archaeology, art history, history,
architecture, museum studies, anthropology, visual studies, material culture, and fashion studies, as well as practicing artists from around the Indian Ocean region.
Arts of the Indian Ocean seeks to open up new questions on the multiple pasts, presents, and futures of the Indian Ocean through the examination of the creation, production, and circulation of material culture in a wide range of forms including the visual arts, portable objects, manuscripts and maps, ships and navigational instruments, landscape, architecture, and the built environment, textiles and dress, photography and film, as well as the digital and plastic arts.
We welcome the submission of individual papers presenting case-based object studies as well as full panel proposals that engage in one or more of the following topics: production, materials, circulation, reception, transformation, connectivity, exchange, encounter, mobility, fluidity, transmediality, pilgrimage, ecology, faith and the spiritual, intimacy, materiality, heritage, imaginaries, (dis)placement, marginialities, resistance, violence, collecting and collections, decolonization, futurity, or the sensory.
The conference will be held in a hybrid format (virtual and in-person) to facilitate the participation of colleagues from around the world. The in-person gathering will be held in Toronto, Canada. Travel scholarships may be available for graduate students and colleagues working in the Indian Ocean region.
Selected papers will be included in an edited volume.
Submissions of Individual Paper Abstracts and Panel Proposals
Individual Paper Submissions should include:
• Name, affiliation, and contact information
• Abstract of 200-300 words
• 1 to 2 images (related to proposed paper)
• 100-word author bio
Panel Proposal Submissions should include:
• Names, affiliations, and contact information of panel organizer and panelists
• Panel title and abstract of 100 words
• Abstract of 200-300 words for each paper
• 1 to 2 images (related to each proposed panel paper)
• 100-word bio for each panelist
Send all Submissions by email attachment in a single pdf to: ArtsOfTheIndianOcean@gmail.com
Deadline for Submissions: September 15, 2023
Notification of accepted Abstracts and Panel Proposals: October 5, 2023
Send all inquiries to: ArtsOfTheIndianOcean@gmail.com
Contact Email:
ArtsOfTheIndianOcean@gmail.com
1.27 Classica Francophonia: Contemporary Artists and Writers Engaging with the Classics (NeMLA – Boston)
• Date de tombée (deadline) : 30 Septembre 2023
• À : Boston, MA
Classica Francophonia: Contemporary Artists and Writers Engaging with the Classics
Organizers: Yassine Ait Ali (Princeton University) and Sandrine Rajaonarivony (UPenn)
Northeast Modern Languages Association – Boston, USA (March 7-10, 2023)
In 1996, following Meyer Reinhold’s influential publication of Classica Americana. The Greek and Roman Heritage in the United States (1984), Classicist Michele Valerie Ronnick coined the (later challenged) term ‘Classica Africana’ to refer to a “subfield of the classical tradition [examining] the undeniable impact, both positive and negative, that the Graeco-Roman heritage has had on people of African descent in their creative […] endeavors”. In French studies, the construction of a “classical tradition” restricted to certain authors and centuries has similarly had an “undeniable impact”. Hitherto the distinction between “French” and “Francophone” literature is paralleled by a separation between the canon and the marginalized surplus, at times deemed as inferior, at times seen as pale copies. The French word classique itself, whether referring to the Graeco-Roman heritage or more broadly to canonical works taught in class, has historically impacted the reception of Francophone writers in various ways, including school curricula (agrégation de lettres), publishing houses (with collections like La Pléiade and Classiques Garnier) and institutional awards (the Académie Française and Goncourt prizes). In this context, an increasing number of contemporary artists — including Aimé Césaire’s Shakespeare-inspired Une Tempête (1968), Assia Djebar’s Delacroix-based Femmes d’Alger (1980), Sophie Deraspe’s reinvention (2019) of Sophocles’ and Jean Anouilh’s respective Antigone in today’s Canada, Alice Diop’s Medea-related movie Saint Omer (2022) and many others — are purposefully engaging in a direct discussion with the classics, the canon, and their legacy.
This panel welcomes papers (in French and English) on various forms of literature and media in French that address the rich ways in which contemporary writers and artists navigate as well as comment or reflect on the closed space of the French and European literary canon, often in relation to factors such as disability, gender, race, and sexuality. As recently theorized by Felisa Vergara Reynolds in The Author as Cannibal. Rewriting in Francophone Literature as a Postcolonial Genre (2022), areas of inquiry may include any aspects related to intertextuality and classical reception studies: How do Francophone artists engage with the French and European canon to make it their own? How do they situate themselves vis-à-vis their predecessors? Ultimately, how do such works challenge the established literary and artistic hierarchy?
Please upload a short abstract and biography here by September 30th, 2023, and address any questions to classicafrancophonia@gmail.com
1.28 L’écriture littéraire de l’orientalisme intérieur, XIXe-XXIe s. (Boulogne-sur-Mer)
• Date de tombée (deadline) : 30 Septembre 2023
• À : Boulogne-sur-Mer
• Journée d’études
• L’écriture littéraire de l’orientalisme intérieur (XIXe-XXIe siècles)
Boulogne-sur-Mer, 15 février 2024
Université du Littoral Côte d’Opale (UR 4030 HLLI, Unité de Recherche sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel)
Cette journée d’études vise à étudier l’écriture littéraire de l’ « orientalisme intérieur », soit la manière dont la littérature représente les dominations territoriales au sein d’un espace national, en tant qu’elles peuvent être pensées à partir du modèle de l’orientalisme proposé par Edward Saïd, alors étendu à d’autres contextes et discours. Comment certaines régions se sont-elles vues assigner à une altérité au sein de la nation ? Comment la littérature participe-t-elle à la construction d’une hégémonie culturelle et politique interne ?
Dans L’Orientalisme, l’Orient créé par l’Occident, Edward Saïd montre que l’Orient n’est pas un fait de nature inerte, mais une entité géographique et culturelle produite par des discours. Chez Edward Saïd, l’idée de la production de l’Orient comme espace imaginaire émerge de façon relationnelle, dans son rapport à l’Occident. La cohérence de l’Orient est donc une fabrication discursive, liée à l’hégémonie complexe de l’Occident.
Il ne s’agirait pas, au cours de cette journée d’études, de débusquer de nouveaux « orients » dans chaque région étudiée ni de verser dans une forme d’essentialisation culturelle, mais de recourir au concept de façon analogique et métaphorique pour réfléchir à la manière dont il permet ou non de penser la construction des identités régionales et nationales, sans perdre de vue les différences entre des discours orientalistes historiquement et géographiquement situés, les logiques de domination coloniale et les situations nationales ou infranationales étudiées. L’idée d’un « orientalisme intérieur » permet d’appréhender les phénomènes de folklorisation, de provincialisation, d’exotisation d’un point de vue critique, comme émanant d’une forme d’impérialisme politique. La journée d’études interrogera la portée heuristique du concept au sein des études littéraires, en réfléchissant à sa fécondité mais aussi aux éventuelles impasses suscitées par son extension. En effet, comme le note Emmanuel Szurek, si le concept d’orientalisme intérieur est en vogue « pour décrire tant de théâtres de violence symbolique et politique », on peut légitimement se demander s’il n’en dit « davantage sur l’air du temps et sur notre propre épistémè que sur les dispositifs que l’on aspire à objectiver » (Szurek, 2011, 59).
Les propositions de communication en études littéraires françaises, européennes et extra-européennes pourront s’inscrire dans les axes suivants :
– Réflexions théoriques autour du concept d’orientalisme intérieur et de sa pertinence
Les communications qui s’inscriront dans cet axe pourront interroger la pertinence de l’extension de ce concept, revenir sur les distinctions proposées par Emmanuel Szurek entre orientalismes transculturel, métaphorique et postcolonial, analyser la façon dont le concept permet ou non de renouveler les études du régionalisme littéraire ou encore le confronter et le mettre en relation avec d’autres concepts ou le situer dans de grandes évolutions théoriques (spatial turn).
– Géographies des lieux et représentations régionales
Comment la littérature participe-t-elle à créer ou à déplacer les grandes oppositions régionales intra- et extra-européennes (par exemple, la France du Nord et du Midi, l’Italie du Nord et du Sud, le Nord-Est et le Sud-Est du Brésil) ? Comment ces démarcations se construisent-elles et se modifient-elles au fil du temps (on peut songer à la construction de l’opposition entre le Nord et le Sud dans la littérature romantique européenne) ? Comment la littérature se fait-elle l’écho des conflits entre les États-nations modernes et certaines régions telles que le pays basque espagnol ou la Corse ? De plus, dans quelle mesure l’orientalisme intérieur construit-il des marges internes à des pays qui se sont vus eux-mêmes assigner à une marginalité ?
Il s’agirait également d’étudier comment les œuvres littéraires décrivent les lieux relevant de cet orientalisme intérieur. Sont-ils décrits comme des limites ou des lieux insulaires au sein de l’espace national ? Nous pourrions par exemple envisager l’étude d’œuvres littéraires françaises qui décrivent Marseille comme porte de l’Orient (Albert Londres, Louis Brauquier, Maylis de Kerangal), le traitement de Naples dans le cycle littéraire d’Elena Ferrante, la façon dont le Sud des États-Unis a été perçu comme un Autre contre lequel se construisait la nation étasunienne…
– Identités nationales, identités marginales, identités genrées
Les communications de cet axe pourront s’intéresser aux dynamiques parfois contradictoires des représentations de l’ « orientalisme intérieur » : la construction imaginaire de certains espaces régionaux leur a donné un statut paradoxal, à la fois norme et repoussoir des communautés nationales (c’est le cas, par exemple, des Highlands écossaises ou du Nordeste brésilien, vus tour à tour des conservatoires de l’esprit national et leurs menaçantes antithèses).
On pourra également questionner les ethnotypes convoqués par les écrivain·e·s pour décrire ces communautés dominées au sein de l’espace national : en proposent-ils et elles une caricature, une idéalisation ? Se conforment-ils et elles à la vision dominante nationale ou d’autres représentations sont-elles envisagées ?
Les représentations des identités de genre dans les contextes d’ « orientalisme intérieur » pourront faire l’objet d’études spécifiques. Comment les œuvres littéraires reprennent-elles à leur compte ou détournent-elles les normes et les attendus des identités de genre, qui jouent un rôle fondamental dans les discours impérialistes ? L’altérité peut aussi bien se manifester par l’excès de la différence genrée et la sursexualisation de certaines figures (la masculinité des Highlanders écossais, les créoles de la Nouvelle-Orléans, le Tartarin méridional) que par son effacement (la masculinisation des femmes du Nordeste brésilien). En quoi les représentations des liens ou même des transitions entre les genres peuvent-ils troubler ou, au contraire, renforcer les lignes de fracture entre espaces géographiques ?
– Dialectes et accents
On pourra se demander quels sont les signes textuels et les procédés d’écriture qui manifestent les dialectes et les accents spécifiques de ces lieux. L’accent est-il toujours à l’état de fantôme dans le texte comme trace dissimulée ? La littérature cherche-t-elle au contraire à assumer son accent ? Les écrivain·e·s, en retranscrivant une langue qui dévie de la norme nationale, donnent-ils une vision racialisée de la société ? Cette littérature qui intègre les dialectes et les spécificités régionales est-elle minorée parce qu’elle dévie de la norme nationale ? Une autre hypothèse serait d’envisager ces procédés d’écriture comme des tentatives de poétisation de la langue.
• —
Organisation :
• Marion Brun (Cellf, Université Paris-Sorbonne et Textes et culture, Université d’Artois), Julie Brugier (chercheuse associée au LIPO – Université Paris Nanterre) et Marie-Agathe Tilliette (HLLI, Université du Littoral Côte d’Opale).
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Les propositions de communications (environ 300 mots), accompagnées d’une brève bio-bibliographie, seront à adresser aux trois adresses suivantes : juliebrugier@gmail.com, marion_brun@ymail.com et marie-agathe.tilliette@univ-littoral.fr au plus tard le 30 septembre 2023.
• Les auteur·e·s seront informé·e·s de l’acceptation de leur proposition à partir du 15 octobre et la journée d’études aura lieu à l’Université du Littoral Côte d’Opale, à Boulogne-sur-Mer, le jeudi 15 février 2024.
Les actes de cette journée donneront lieu à une publication.
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• Bibliographie indicative
Blanchard, Nelly et Mannaig, Thomas (dir.), Des littératures périphériques, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Plurial », 2014.
Casanova, Pascale, La République mondiale des Lettres, Paris, Seuil, 2008.
Cassano, Franco, La pensée méridienne, le sud vu par lui-même, La Tour d’Aigues, Éditions de l’aube, 1995.
Clavaron, Yves, Le génie de l’Italie à partir des littératures américaine, britannique et française (1890-1940), Paris, Éditions Connaissances et Savoirs, 2006.
— Edward Saïd. L’Intifada de la culture, Paris, Éditions Kimé, 2013.
Jansson, David, « Internal Orientalism in America: W. J. Cash’s The Mind of the South and the spatial construction of American national identity », Political Geography, n°22, vol. 3, mars 2003, p. 293-316.
Le Scanff, Yvon, « L’origine littéraire d’un concept géographique : l’image de la France duelle », Revue d’Histoire des Sciences Humaines, 2/2001 (no5), p. 61-93.
Martin, Maureen M., The Mighty Scot: Nation, Gender and the Nineteenth-Century Mystique of Scottish Masculinity, New York, SUNY Press, 2009.
Saïd, Edward W., L’Orientalisme, l’Orient créé par l’Occident, [1978], trad. Catherine Malamoud, Paris, Seuil, 1980.
—, Culture et impérialisme, [1993], trad. Paul Chemla, Paris, Fayard, 2000.
Sagnes, Sylvie (dir.), Littérature régionaliste et ethnologie, Arles, Actes Sud, 2015.
Schneider, Jane (éd.), Italy’s « Southern Question ». Orientalism in One Country, Oxford-New York, Berg, 1998.
Szurek Emmanuel, « Trans-, méta-, post-, pour un usage contrôlé de l’orientalisme intérieur » dans François Pouillon et Jean-Claude Vatin (dir.), Après l’orientalisme. L’Orient créé par l’Orient, Paris, IISMM-Karthala, 2011, p. 53-60.
Thiesse, Anne-Marie, Écrire la France, le régionalisme littéraire de langue française de la Belle Époque à la Libération, Paris, Presses Universitaires de France, 1991.
Muniz de Albuquerque Jr., Durval, A invenção do Nordeste e outras artes, Recife et São Paulo, Editora Massangana/Cortez Editora, 1999.
1.29 New Journal: Feminist Translation Studies
General Editors
Olga Castro – University of Warwick, Great Britain
María Laura Spoturno – Universidad Nacional de La Plata/CONICET, Argentina
Assistant Editor
Vasiliki Misiou – Aristotle University of Thessaloniki, Greece
To be published by Taylor & Francis (first issue: 2024)
Aims and Scope
We are pleased to announce the new peer-reviewed international journal Feminist Translation Studies, to be published by Taylor and Francis in 2024. The journal will have two issues per year.
In recent years, there has been a remarkable surge in the generation of research and academic work focused on the intersection of translation/interpreting and women, gender, feminisms and queer studies. This growth has been particularly notable in the fields of translation studies and feminist studies, reflecting an increasing scholarly interest in exploring the intricate connections between them. Indeed, we are witnessing a historical moment of extraordinary geopolitical, epistemological and inter/disciplinary expansion in feminist translation/interpreting studies. In terms of geopolitical growth, research is being carried out and published in a greater number of languages, by scholars worldwide who discuss topics and case studies contextualised in a greater number of political, social and cultural spaces. A greater number of subdisciplines within translation and interpreting studies ¾including audiovisual translation, legal translation, translator’s training, translation and publishing, literary translation, translation and technology or translation history among others¾ are now focusing on gender and the intersectional aspects involved in every act of translation. Interdisciplinary expansion is demonstrated in the interconnections between feminist translation/interpreting studies and other research areas such as race studies, decolonial studies, ecocriticism, queer studies or disability studies.
Feminist Translation Studies intends to become a reference point for scholars working in this very dynamic and now quite established field. The journal seeks to provide an interdisciplinary and transnational forum for critical analysis and constructive debate about a variety of timely and pressing issues, with the following key objectives:
to advance intersectional feminist perspectives, including queer, within the disciplines of translation/interpreting studies, particularly concerning the study of theoretical, practical and pedagogic approaches to the trans-linguistic/ textual/ cultural/ medial activity of translation.
to facilitate discussions about the social, political and ethical role of translation and translators as enablers of (transnational) feminisms, global connectivities and activisms, namely with the study of feminist cross-border alliances and transnational networks in different geopolitical spaces and linguistic communities.
to further promote the geopolitical growth of feminist translation/interpreting studies, showcasing the diverse range of interests and pursuits within this field and addressing activism within, between and beyond the so-called Global North and Global South.
to further develop the epistemological expansion of this area of research, encouraging discussions on emerging topics, new transdisciplinary methodologies and truly interdisciplinary encounters with other areas of knowledge.
Overall, Feminist Translation Studies aims to host the diversity of feminisms and the varied emerging and established subdisciplines in translation/interpreting studies. We welcome submissions in all areas of research relevant to the field.
Call for Papers for Inaugural Issue (2024)
Submission instructions and deadlines
Articles will be 6,000–7,000 words in length (including tables, endnotes, figures or table captions and references). For the Reference Style Guide, visit the Taylor & Francis website here).
Please visit also the Preparing your Paper section on the Taylor & Francis website.
All submissions will be in English. Spelling can be British English or US-American English, so long as usage is consistent.
All articles must be written with the following elements in the following order:
Title page
Abstract of 200-300 words
Funding details, if appropriate.
Author details (affiliation, email, ORCiD, social media handle). For co-authored articles, one author must be identified as the corresponding author.
Biographical note (max 200 words)
Keywords (max 5 words)
Main text and references
Appendices, if appropriate.
Figures, graphs and/or tables, if appropriate.
The use of copyrighted images, if employed, must be accompanied by due permission, which will be ensured by the author/s.
Deadline for submission of outputs to be considered for the first issue: 30 November 2023 (but please submit as soon as your manuscript is ready)
Manuscripts will be subject to initial appraisal by the editors. If found suitable for further consideration, it will then be single blind peer reviewed by independent, anonymous expert referees, each delivering one report.
Expected publication date of first issue: June 2024
It is expected the journal webpage will be available in the next few months. As soon as your article is ready, please email us at FeministTranslationStudies[at]gmail.com and we will provide precise guidelines about the process for submitting your article and the peer-review process.
1.30 Cent visages d’Edmond Amran El Maleh (El Jadida, Maroc)
• Date de tombée (deadline) : 15 Septembre 2023
• À : Université Chouaib Doukkali El Jadida // Maroc
APPEL A COMMUNICATIONS
Le laboratoire : Traductologie, Communication et Littérature et le
Master : Culture et littérature francophone moderne
Organisent
les 5 et 6 décembre 2023 un colloque international :
Cent “visages” d’Edmond Amran El Maleh
“L’Ecrit n’est pas un miroir. Ecrire c’est affronter un visage inconnu”. — Elias Canetti (cité par EAEM* dans ANR*)
Edmond Amran El Maleh est-il un écrivain de romans ou un écrivant romanesque, pour plagier une formule consacrée ? La question peut en effet se poser, tant les caractéristiques usuelles de cette écriture paraissent chez lui, subverties : absence de récit linéaire, de chronologie fixe, de personnages reconnaissables, d’objet identifié de la narration, de réelle problématique, de frontière unique avec l’autobiographie… Tout ceci n’est certes pas absolument nouveau, depuis les années 60, Maurice Blanchot, et l’avènement célébré de la mort du récit (La nuit du récit ?).El Maleh est d’ailleurs le premier à le reconnaître.
Le premier livre d’EAEM (Parcours immobile*) parle sans doute d’une expérience politique plus ou moins bien vécue. Le second(ANR) de moments dans l’adolescence et peu après. Mille ans un jour*dit que les Juifs marocains sont partis d’Essaouira, ou d’ailleurs. Et le dernier livre (RAH*) n’est-il pas comme une longue rêverie sur l’écriture et la vie mal emmêlées au temps ? Quatre livres qui semblent bien être un massif d’écriture. Nous devinons pourtant dans cette œuvre, quelque chose transcendant ces simples principes techniques, en dessinant une nouvelle quête personnelle de vérité intérieure, comme à travers un miroir brisé, la poursuite d’une véritable figure littéraire. C’est que derrière les cents fragments du miroir, se recherche un vrai visage à découvrir par le lecteur
… Fragments du miroir, cent visages à découvrir… d’abord derrière…
Les bornes temporelles chronologiques
Qui est en effet celui qui né en 1917 dans la ville de Safi sur la côte atlantique marocaine, après une jeunesse protégée, s’engage en 1945,devient l’un des responsables du Parti Communiste alors clandestin, milite jusqu’en 1956 pour l’indépendance nationale du Maroc, alors même qu’il devient professeur de philosophie au Lycée de Casablanca, et persiste dans une plus profonde clandestinité, dans le Parti alors en pleine restructuration ?Pourtant il était entendu que “les Juifs marocains ne font pas de politique” (PI).Est-il toujours celui qui cessant toute activité politique en 1959, affirme avoir présenté une lettre de démission, une sorte de réquisitoire que vous n’avez jamais voulu publier (LMM) ?
Les dates se chevauchant, est-il encore semblable à celui qui en 1965 à Paris, journaliste (notamment dans le journal Le Monde), ne se veut ni réfugié politique ni exilé ?(LMM).Même si naufragé, il l’était en un sens […] : En 1965, vous preniez le chemin de cet exil volontaire, ayant pris la ferme décision de ne plus participer à une activité militante, quelle qu’en soit la forme (LMM).Il s’entend pourtant demander par le Directeur du Collège jésuite se proposant de l’engager comme professeur de français et de philosophie, tout en ignorant que son propre frère était général d’armée, et qu’à ce titre, il avait été un des artisans de la pacification du Maroc, la conquête coloniale entre guillemets :”J’espère que vous n’avez rien fait contre la France” ! (LMM).
Est-il encore le même enfin que celui qui en 1980, à 63 ans, se lance en écriture, rentre en 2000 dans son pays natal après le décès de son épouse, avant d’être inhumé en 2010 à 93 ans, dans sa ville d’Essaouira ? Isso (dans les LMM), confiait qu’il s’était mis à écrire, se délivrant ainsi d’un insondable et implacable interdit, qui inexplicablement, le paralysait, l’empêchant de répondre à ce désir sourd et ancien qui l’avait toujours habité (LMM).
… Fragments du miroir, cent visages…derrière…
Les orientations géographiques
Car avant et après les trente-cinq années parisiennes, tout comme Ulysse revient à Ithaque (El Maleh cite Joyce), il y a d’abord et toujours, la côte marocaine : Le lieu constitutif de son écriture, de son travail littéraire, c’est son pays qu’il vient de quitter (LMM).Son œuvre entière est en effet issue d’un site excentrique de la carte littéraire francophone. C’est Asilah des Jardins sur les murs où Nahon, le dernier Juif de la ville, vient d’être fraichement enterré au début du Parcours immobile. Concernant les villes atlantiques, c’est encore Safi où EAEM est né en 1917, au sein d’une famille juive originaire d’Essaouira, la Mogador de l’époque dont ses parents sont originaires. A Safi dans le Sud marocain, ces communautés juives d’origine berbère étaient déjà là quand arrivèrent les expulsés lors d’une des ruptures majeures de l’histoire presque à l’orée du 16è siècle. La ville d’Essaouira recueillie dans la méditation de ses remparts déploie sa plage infinie: Essaouira ! Essaouira ! Essaouira (ANR) !
La judaïté littorale marocaine est l’un des principaux traits constitutifs de l’œuvre d’El Maleh. La vie quotidienne des Musulmans et des Juifs à Safi, Essaouira, Casablanca, et ailleurs y est signalée par une multitude de traits brefs, pertinents, dignes des plus savants traités de socio-ethno-anthropologie, selon la symbiose culturelle d’un Maroc arabe, berbère et juif. Ce sentiment n’en est que plus remarquable chez un écrivain antisioniste et pro-palestinien. Hélas ! Mille ans un jour dit que les Juifs marocains sont partis d’Essaouira ou d’ailleurs. C’est ce qui rend plus funèbre la mémoire juive d’EAEM lorsqu’il se souvint de la maison que sa famille avait laissée derrière elle, chercha ses clés et se dirigea rasséréné vers cet endroit qui ressemblait à un fruit congelé…
… Fragments du miroir, cent visages… derrière…
Les repères linguistiques
Nous prendrons “linguistique” à tous les sens du terme. Et d’abord au sens des langues véhiculaires. En effet, francophone mais patriote, El Maleh parle le français, l’arabe, l’amazigh. Il n’empêche qu’en arabe, il vivait dans l’innocence de sa langue maternelle, la parole éphémère, nouée, faite chair elle-même, pure jouissance, irriguant de sa sève cosmique, le corps social dans sa totalité (LMM). Alors précisent les LMM, imaginez-le entrant en écriture comme on entre en religion (LMM) ! C’est que, dit-il, Ecrivant en français, je savais que je n’écrivais pas en français (Magazine littéraire, mars 1999), cette situation que les écrivains marocains de langue française vivent chacun à leur manière (PI) : Ecrire en français hors de l’usage courant. Après la chronologie, la géographie, c’est donc le nouveau vacillement linguistique des repères d’EAEM lorsque parlant de sa relation avec la langue française, il fit ce constat : Ecrire le français comme une langue autre, et non la sienne propre, justement comme l’écrirait un étranger .Avec la mort du récit déjà identifié, telle est certainement l’une des origines de la fameuse écriture blanche. Même si la tentation du récit avec sa belle surface lisse reste forte, c’est comme s’il y avait, par exemple sous Parcours immobile, la possibilité d’un autre texte parallèle, en pointillés, mais “tremblé” celui-ci…
Le jeu obscur des personnages
Les personnages aussi, comme leur miroir, éclatent en fragments, pour dialoguer avec leurs doubles. Ainsi dans le PI, c’est Haroun le premier qui quitte Mogador pour partir faire fortune. Il n’empêche que cet Haroun est l’ébauche de Josua, premier double du narrateur qui ne figure l’auteur que dans la mesure où il s’était inventé ce prénom, et même un nom de famille Cramps, clandestin envers lui-même, comme il le sera plus tard dans sa vie militante(PI). Josua Cramps, né à la date présumée de 1912 à Mazagan, Josua, l’enfant rêveur et asthmatique aux sens et à l’imagination aiguisés qui nous rappelle bien sûr Proust, Josua qui est heureux et comblé par l’univers – Je deviendrai un militant professionnel (PI)– et qui va lui-même être exilé de son être.
Dans le PI, Josua est obligé de se déguiser sous le nom d’emprunt de l’autre personnage Aïssa, Josua dédoublé un temps en Edgar mais jouxtant Aïssa qu’il affectionnait, Josua dédoublé un temps en Edgar, mais surtout Aïssa qu’il affectionnait particulièrement (PI).En effet Aïssa est né précisément “de la côte” de Josua exilé. Aïssa lui-même, ne sera plus celui qu’il était au départ avant son militantisme clandestin : Josua Aïssa révolutionnaire professionnel, c’était écrit (PI).… Doubles… disons-nous. Voire triples, quadruples… Avec ce Monsieur Jacquet dont Aïssa prend l’identité pour pouvoir habiter une chambre loin des yeux de la police. EM nous permet alors de voir les choses, de les entendre et de les sentir, à travers les yeux et la conscience de M. Jacquet. Sans compter derrière Josua/Aïssa, ces noms associés par leurs patronymes – El Abdi, Houmrani, l’exclu, contraint de faire son autocritique, mais si proche de l’auteur/narrateur -, surtout ce Yeshua a dont il est la simple déformation phonétique, Yeshuaa Ben Ittah, né près d’Asilah…
Du coup dans Aïlen ou la nuit du récit, le héros n’a plus de nom et n’est plus qu’un tant il est traversé par des voix. Ce n’est pas vraiment Jawad le révolutionnaire, témoin des évènements de mai 68 (comme l’auteur), et qui pourrait s’appeler peut-être Majid ou Krimo… Qui est Aïlen ? Ne va-t-elle pas se perdre elle-aussi en d’autres noms de femmes ?, Aïlen ou la nuit… Yeshua disparaît mais revient pour s’en aller encore, et c’est dans un autre livre, Mille ans un jour, où voilà le nom réinventé, Nessim sitôt fixé sur la page blanche, nouvel avatar du même nom forcément, Nessim ou par instant Yehuda Ben Youssef, le même et l’autre les cercles concentriques s’amplifiant, se fermant, se dédoublant, Nessim un nom à condensation dense, un autre regard double, de multiples regards…
Dans Le Retour d’Abou El Haki, ce n’est pas seulement ce dernier qui revient. Le texte n’est que réel-rêverie tissé déchiré sur une trame de noms qui se perdent les uns dans les autres aussitôt que reconnus. Retour d’Aïssa. Et nous voilà sur les traces d’un Amine qui est peut-être un autre lui-même pareillement insaisissable : Amine al-Andaloussi. Et aussi de Si El hachmi Ben Hassou. Mais c’est bien sûr le personnage Sofian (dont Aïlen était la nuit) qui nous retiendra particulièrement : Sofian Abou el Haki, Sofian qu’on rencontre lui aussi à Paris, Sofian Merouani Abou el Haki, qui tenait en mains toutes les cartes du jeu, aussi bien Ahmed El Ghazouli, que Sofian connaît sur le bout des doigts, Sofian-Amine-Aïssa, mieux affirmé enfin. Quant à Isso Imozoghen dans les LMM, il est aussi Abou Imrane, puisque qu’il raconte l’histoire d’Isso Imozoghen, un berbère originaire d’une tribu au Sud de l’Atlas, ou qu’il se promène dans les rues de Paris, El Maleh est le même homme.
Temps et mémoire
Le texte explose donc, ses éclats jaillissent en faisceaux, en gerbes sous l’effet de mots-clés, doués d’un pouvoir d’allusion et de suggestion virtuellement illimité, évoquant en raccourcis vifs des paysages, des figures, des façons d’être, de dire et de faire. Les souvenirs se bousculent aux portes de la mémoire, solidarité active avec un passé récupéré. Nous sommes là partout où Josua met les pieds. Le livre PI s’ouvre et se ferme sur l’image de ce cimetière marin d’Asilah où la tombe du dernier juif témoigne d’un monde disparu. Rien n’étant définitivement vécu, puisque la mémoire, l’écriture sont aussi bien aujourd’hui le tissu déchiré du passé, qu’un futur sans projet précis, un présent comme une eau répandue qui va dans tous les sens, qui va s’évaporer peut-être. Ulysse, en effet et souvent, leur tient compagnie d’un livre à l’autre.
Finalement le talent d’El Maleh est multiforme. On ne le reconnaît pas à une technique, ni peut-être à un style, mais à une certaine manière d’être présent dans les histoires qu’il raconte, à une curiosité patiente qui a recours aux moyens d’investigation les plus divers. C’est pourquoi ce colloque propose à chacun, de présenter, selon cette fragmentation (et pourquoi pas une synthèse ?), l’un des cents visages d’Edmond Amran El Maleh, en s’inspirant de l’un de ces axes de réflexion (ni exhaustifs ni exclusifs) :
Axes de réflexion
– L’intellectuel
– Le militant communiste
– Le Patriote
– L’anticolonialiste
– La contre-autobiographie
– L’habitant des villes atlantiques, Safi, Essaouira…
– L’évocateur de la judaïté
– Le pro-palestinien
– Le romancier et ses doubles
– Le styliste
– Le novateur romanesque
– L’artiste de la mémoire
– La répétition comme technique
– Roman, récit et poésie chez EAEM
– L’ami des arts et des peintres
– EAEM et ses amis
– La monographie d’un ouvrage
Sigles de la bibliographie indicative :
Edmond Amran El Maleh (EAEM)
1980 Parcours immobile, Maspero(PI)
1983 Aïlen ou la nuit du récit, La Découverte(ANR)
1986 Mille ans, un jour, La Pensée sauvage(MAJ)
1988 Jean Genet, La Pensée sauvage(JG)
1990 Le Retour d’Abou El Haki, La Pensée sauvage(RAH)
2000 Essaouira, cité heureuse, ACR Edition
2000 Asilah, des jardins sur les murs, Noésis
2010 Lettres à moi-même, Le Fennec(LMM)
Bibliographie
Alix Florian (2014/2 ) Dialogisme, ironie et subjectivité chez Valentin-Yves Mudimbe et Edmond Amran El Maleh Dans Présence Africaine N°190 pp. 181-198.
Baïda Abdellah (2022), Le Monde d’Edmond Amran El Maleh. éd. Agora.
Benachir Bouazza (1997) Edmond Amran El Maleh : Cheminements d’une écriture, Paris éd. l’Harmattan.
Ben Msila Anouar, (2011) « Fondements d’une écriture et lecture de Lettres à moi-même », Hommage à Edmond Amran El Maleh, Horizons Maghrébins et l’Association Jazouli,
Dugas, Guy, La littérature judéo-maghrébine d’expression française : Entre Djéha et Cagayous, Paris, L’Harmattan, 1990, 287p.
Draoui Abdelkhleq (2022) L’écriture d’E. A. El Maleh1 ; un texte à la confluence des genres. Dans Soroud N°6. pp. 61-70
Edmond Amran El Maleh, Retour à l’œuvre / sous la direction de Mustaphaü Bencheikh, Rabat, Publications de l’Université Internationale de Rabat, 2013, 137p.
Fili-Tullon, Touriya, Figures de la subversion dans les littératures francophoneü et d’expression arabe au Maghreb et au Proche-Orient, des années 1970 à 2000 (R. Boudjedra, A. Cossery, E.A. El Maleh, E. Habibi et P. Smail), 448p., Thèse, Littérature française et comparée, Université de la Sorbonne nouvelle-Paris III, 2009.
Fili-Tullon, Touriya (coord ;). Expressions maghrébines, dossier « Edmond Amran El Maleh », vol. 9, n°2, Barcelone, 2010.
Genon, Arnaud (2011) « Edmond Amran El Maleh autobiographe ? », Revue @nalyses, vol. 6, no 2.
Khatibi Abdelkébir (1987) « Célébration de l’Exode », Figures de l’étranger dans la littérature française, Denoël.
Lahjomri Abdeljlil, Radia Bent Lhoucine d’Edmond Amran El Maleh, Académie du Royaume du Maroc et La Pensée Sauvage Editions
Lafteh Mohamed (2018), Edmond Amran El Maleh : Un chant au-delà de toute mémoire. Tanger, éd.Virgule.
Mdarhri-Alaoui, Abdellah (2010) « Edmond Amran El Maleh », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud (dir.), Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, H. Champion.
Pietrobelli, Antoine (2007) – Subversif, Edmond l’est surtout par son œuvre littéraire, pp. 142-144, in Horizons Maghrébins – le droit à la mémoire, n° 56.
Redonnet, Marie (2006) Entretiens avec Edmond Amran El Maleh. Ed. La Pensée Sauvage.
Samrakandi, Mohammed Habib (2010) « Les sept haltes d’Edmond Amran El Maleh dans la ville des sept saints ».
Université Moulay Ismail, Actes du colloque international « Edmond Amran El Maleh, Art, culture et écriture», 1er & 2 décembre 2011, Publications de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines-Meknès, Série : Actes de colloque 38/2013, 273p.
Comité scientifique :
Abdelhak Jaber (Directeur du laboratoire TCL, Université d’El Jadida), Gérard Chalaye (TCL, Revue : Etudes de littérature coloniale et postcoloniale) Tourya Fili (Université de Lyon), Soumaya Maatouk (Université d’El Jadida), Abdelaziz El Mahi (Université d’El Jadida), Bouazza Benachir (Universitaire, critique littéraire), Mohamed Bernoussi (Université de Meknès), Abdellah Jarhnine (Université d’Oujda), Jamal Eddine Lfareh (Université d’Oujda), Rachid Dziri (Université d’Oujda), Saltani Bernoussi (Université de Fès, écrivain-poète), Albert Dichy (l’IMEC, Paris), Kathleen Gysels (Université d’Anvers), Khalid Hadji (Université de Fès), René de Ceccatty (écrivain-éditeur), Ralph Hyndels (Université de Miami), Alix Florian (Université Paris Sorbonne), Khalil El Ghrib (Artiste-peintre), Annie d’Auvergnas (Critique littéraire), Nassuf Djailani (Poète-écrivain), Julien Kilanga Musinde (Université d’Angers), Rachid Rais (université de Tébessa), Mohamed Mifdal (Université d’El Jadida)
Comité d’organisation :
Abdelhak Jaber (Université d’El Jadida), Gérard Chalaye (Laboratoire TCL, Revue : Etudes de littérature coloniale et postcoloniale), Kamal El Hayani- Mechkouri (Université d’El Jadida). Jamila Ayou. (Université d’El Jadida). Touria Uakkas (Université d’El Jadida). Nadia Makdoum (Université d’El Jadida). Rachid Zaouri (Université d’El Jadida). Mustapha Belhadj (Université d’El Jadida) Younes Zaiker (EST Sidi Bennour). Mohamed Rida Zgani (Université d’El Jadida). Mohamed Amine Bouchama (Université d’El Jadida), Abdelhadi Filali (Université d’El Jadida), Bouchra Eddahbi (Université d’El Jadida), Mostafa Mostadi (Université d’El Jadida) Mohamed Lotfi (Université d’El Jadida), Charaf Laassel (Université d’El Jadida). Les doctorants du TCL.
Lieu de la rencontre :
Amphithéâtre CED, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Avenue Jabrane Khalil Jabrane, BP 27 El Jadida 24000 / Maroc.
Normes de présentation des communications
Les communications seront présentées en français, en arabe ou en anglais en 20 minutes maximum. Les communications sélectionnées après l’événement seront publiées sous formes d’articles. Chaque texte doit être d’une longueur maximale de 20 pages, en Times New Roman 12, interligne simple au format WORD selon la ligne d’édition qui sera communiquée plus tard aux participants.
—
Modalités de soumission :
Les titres et résumés des communications, d’environ une demi-page, accompagnés d’une notice biographique sont à envoyer uniquement par voie électronique avant le 15 septembre 2023 à :
Coordination du Colloque :
Abdelhak JABER abdelhakjaber@gmail.com
Gérard CHALAYE gerard.chalaye22@gmail.com
Calendrier :
30 septembre 2023 : Notification aux auteurs
Organisation du colloque 5 et 6 décembre 2023
Mai 2024 : Publication
1.31 Le sentiment de soi en postcolonie : entre représentation des sexualités et nouvelles perceptions du corps dans les cultures littéraires et les arts visuels (Mayotte)
• Date de tombée (deadline) : 30 Juillet 2023
• À : France
• Appel à contributions
Nakan Journal. Revue d’études culturelles
Le sentiment de soi en postcolonie : entre représentation des sexualités et nouvelles perceptions du corps dans les cultures littéraires et les arts visuels
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Présentation
Cet appel à contributions ambitionne d’interroger les manifestations du sentiment de soi en postcolonie tel qu’il peut se structurer à travers les imaginaires globaux de mise en scène sexuelles et corporelles dans le contexte contemporain de l’Afrique (maghrébine et subsaharienne) et des Caraïbes. En effet, après une longue période de mise sous silence des affects corporels (Achille Mbembe, Politiques de l’inimitié), les sociétés postcoloniales semblent décidées à liquider les anciens paradigmes de représentation de soi érigés par le biopouvoir colonial (Pascal Blanchard et alii, Sexe, race & colonie). Ce dernier a pendant des siècles exercé une certaine domination des corps noirs participant ainsi à fixer tous les fantasmes et tabous qui ont accompagné, au sens foucaldien, la gouvernance symbolique et réelle du Noir assujetti au sein des empires coloniaux.
En revanche, les multiples transformations survenues sur le continent et dans les Caraïbes dues aux processus de globalisation du monde, au cours du dernier quart du XXe siècle, semblent avoir entraîné des mutations sociales considérables dans le domaine de la « vie privée tirant ses symboles de la culture globale » (Achille Mbembe, Sortir de la grande nuit). Il y a manifestement au sein de la modernité africaine et caribéenne de plus en plus globalisée, « une nouvelle façon de penser, de juger, de manger, de baiser, de se marier ou non, de vivre la famille, […] de se vivre soi-même » (Charles Melman, L’Homme sans gravité). Ainsi, nous ne sommes plus en présence d’une figuration manichéenne de soi où le corps du colonisé s’oppose à celui prétenduement civilisé du colonisateur, mais en présence d’un rapport inédit entre le sujet postcolonial et sa chair. Une telle transformation dans la perception de la chair par le sujet postcolonial, lui permet dès lors d’envisager ses imaginaires de soi à travers un rapport à la sexualité décomplexé et libertaire qui serait inhérente au surgissement de la « sensibilité contemporaine » (Georges Vigarello, Le Sentiment de soi) donnant lieu à la construction d’une nouvelle « pragmatique du sujet » (Michel Foucault : Histoire de la sexualité).
De toute évidence, le sujet postcolonial n’entend plus le moins du monde se conformer aux valeurs pudibondes qu’exaltaient autrefois une certaine ethnologie coloniale faisant de la honte de soi (Buata B. Malela et Cynthia V. Parfait, Écrire le sujet du XXIe siècle) un dispositif avec lequel la culture africaine devrait s’arranger pour penser la phénoménalité du corps colonisé. En effet, dans les représentations de soi qui émergent à partir de la fin de la décennie soixante-dix marquées par « les éblouissements de la jouissances » (Joseph Tonda, L’impérialisme postcolonial) et des sexualités dénormalisées, on constate une prolifération de corps décomplexés affichant d’abord leur propension à jouir de la sexualité et surtout investissant celle-ci d’une fonctionnalité hétérogène qui fait la promotion d’un rapport plus individualiste au corps, puisqu’il s’agit principalement, pour le sujet postcolonial, de s’affirmer et de se définir comme un sujet désirant.
Dès lors, l’objectif recherché dans cet appel à contribution consiste à faire apparaître les différents modes de mises en scène de soi par le biais desquels les sujets postcoloniaux structurent leurs imaginaires corporels et sexuels tirant ses symboles les plus marquants du dispositif de la jouissance globale inhérente à la mondialisation de la sensibilité contemporaine promue par « la société de consommation » décrite par Jean Baudrillard.
Somme toute, l’étude des sensorialités postcoloniales, telle que nous le suggérons à travers sa manifestation anthropologique et littéraire, demeure une tâche cognitive nécessaire pour envisager de manière féconde une herméneutique du sujet postcolonial, laquelle permettra, autant que faire se peut, de comprendre la complexité du souci du corps et du souci de soi dans l’Afrique contemporaine et dans les Caraïbes.
Il est donc particulièrement intéressant de voir, comment les sciences sociales, les arts (visuels), la danse et la littérature agencent les représentations sociales de la perception du corps de manière à structurer un imaginaire de la culture de soi en postcolonie. En outre, l’enjeu est aussi d’appréhender par quelles ruses les sujets postcoloniaux parviennent à « re-négocier » leur agentivité sexuelle dans un monde global qui diffuse en permanence les images des corps hypersexualisés afin de déposséder les sujets postcoloniaux de toute autonomie pour en faire de simple corps-sexe appelés à faire fonctionner le dispositif global de la jouissance (Joseph Tonda, Afrodystopie. La vie dans le rêve d’autrui). Dès lors, le souci de soi en postcolonie se configure à partir des multiples potentialités corporelles auxquels donnent à voir les imaginaires globaux de plus en plus en proie à « une libération sexuelle libertaire » (Dany-Robert Dufour, La Cité perverse).
Contributions
Ces pistes de réflexion n’ayant pas la prétention d’être exhaustives, il est clairement suggéré aux contributeur.rice.s à explorer d’autres aspects de la problématique se référant à la perception de soi en postcolonie. De ce point de vue, nous espérons grâce aux différents angles d’analyse abordés par ces derniers, dégager une vision d’ensemble de la sensibilité postcoloniale en s’attardant même à des domaines insolites qui sont peu ou prou abordés par la critique. En revanche, toute étude interdisciplinaire et comparative de cette thématique articulée à l’imaginaire social de la perception du corps en Afrique et dans les Caraïbes est vivement encouragée. Pour ce faire, les contributeur.rice.s peuvent toutefois s’inspirer des axes suivants dans leurs propositions d’article.
· Sexualité, sensualité et perceptions du corps
· Hétérosexualité, homosexualité et usage du corps
· Grotesque sexuel, subversion identitaire et corps symbolique
· Sexualité virtuelle, corps numérisé
· Sensorialité, corps intime et expression des émotions
· Bioéconomie et technique du corps
· Corps-sexe, corps-souffrant, corps-jouissif et corps genré
· Corps colonisé/décolonisé, corps objet/sujet, corps du pouvoir et pouvoir du corps
· Agentivité sexuelle, automate sexuel, corps augmenté
· Corps en mouvement, corps en trans, corps-migrant
Organisateur
Urbain Ndoukou-Ndoukou. Docteur en littérature comparée et francophone de l’Université de Limoges
Chargé d’enseignement au Centre Universitaire de Mayotte
On accueille des articles en français.
Processus de sélection et calendrier.
Jusqu’au 31 juillet 2023 : envoi des abstracts et notices biobibliographiques (nous nous excusons pour cette rallonge de temps en raison d’une erreur survenue dans la saisie du mail)
Les propositions de contribution devront comporter un titre et un résumé d’environ 400 mots maximum. Elles devront être assorties d’une brève notice biobibliographique, n’excédant pas 150 mots.
Du 1er octobre au 30 octobre 2023 : sélection des propositions.
Les propositions retenues feront l’objet d’un article de 35 000 signes maximum, espaces compris. Une notification parviendra aux auteurs au plus tard le 30 octobre 2023.
15 décembre 2023 : Soumission des articles finaux
Publication dans la revue Nakan printemps 2024
Les propositions d’articles, assorties d’une courte notice biobibliographique, sont à envoyer à urbainndoukou7@gmail.com. Pour toute information nécessaire, merci d’adresser un email à la même adresse.
SELECTION BIBLIOGRAPHIQUES
Achille Mbembe, Brutalisme, Paris, La Découverte, 2020.
––––––– De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, Coll. « Les Afriques », Paris, Karthala, [2000] 2019.
Giorgio Agamben, L’Usage des corps, Homo sacer, IV, 2, Paris, Seuil, 2015.
Buata B. Malela et Cynthia V. Parfait, Écrire le sujet du XXIe siècle. Le regard des littératures francophones, Paris, Hermann Éditeur, 2022.
Charles Melman, L’Homme sans gravité, Jouir à tout prix. Entretiens avec Jean-Pierre Lebrun, Paris, Denoël, 2002.
David Le Breton, La Sociologie du corps, Coll. « Que sais-je ? », Paris, Presses Universitaires de France, 2008.
Frantz Fanon, Pour la révolution africaine, in Œuvres, Paris, La Découverte, 2011
Georges Vigarello, Le Sentiment de soi. Histoire de la perception du corps XVIe – XXe siècle, suivi de La Sensibilité contemporaine, Coll. « Points », Paris, Seuil, [2014] 2016.
Jean Baudrillard, La Société de consommation, Coll. « Folio/Essais », Paris, 1970.
Joseph Tonda, Afrodystopie. La vie dans le rêve d’autrui, Coll. « Les Afriques », Paris, Karthala, 2021.
––––––– L’Impérialisme postcolonial. Critique de la société des éblouissements, Coll. « Les Afriques », Paris, Karthala, 2015.
Célestin Monga, Nihilisme et négritude. Les arts de vivre en Afrique, Paris, Presses Universitaires de France, 2009.
Mudimbe Valentin-Yves, L’Odeur du père. Essai sur des limites de la science et de la vie en Afrique Noire, Paris, Présence Africaine, 1977.
Richard Poulin, La Mondialisation des industries du sexe. Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, Paris, Éditions Imago, 2005.
Sami Tchak, La Sexualité féminine en Afrique, Coll. « Sexualité humaine », Paris, L’Harmattan, 1999.
Léonora Miano (dir.), Volcaniques : une anthologie du plaisir, Paris, Mémoire d’Encrier, 2015.
1.32 Des espaces francophones à la littérature de graphie française : conditions d’émergence et aspirations créatrices (ALTRALANG Journal – Sept. 2023)
• Date de tombée (deadline) : 31 Juillet 2023
• À : Université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed
• Université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed – Faculté des langues étrangères
• ALTRALANG Journal
• Revue scientifique internationale – Entièrement non payante – évaluation en double-aveugle
Indexée and : ERIH PLUS – DOAJ – Sherpa Romeo – Crossref
Appel à contribution pour le numéro thématique Septembre 2023:
• “Des espaces francophones à la littérature de graphie française : conditions d’émergence et aspirations créatrices”
• Coordonné par :
• Pr. Mohammed Salah AIT MENGUELLAT (Université d’Oran 2 Mohammed Ben Ahmed)
Le prochain numéro spécial de notre revue est consacré à la littérature francophone dans le monde et porte sur le thème “Des espaces francophones à la littérature de graphie française : conditions d’émergence et aspirations créatrices”. Nous invitons les enseignants et les chercheurs à partager leurs réflexions, leurs analyses et leurs découvertes sur les différents aspects de cette littérature plurielle.
L’approche interdisciplinaire est cruciale dans les études littéraires francophones, car la littérature ne peut être comprise qu’en considérant les contextes sociaux, culturels et historiques qui la produisent. Comme l’a souligné Gayatri Spivak, la littérature est un “système complexe de signes qui est toujours lié aux contextes de production et de réception” (Spivak, 1988). Les études littéraires francophones doivent donc s’appuyer sur une variété de disciplines, telles que la sociologie, la philosophie, la linguistique, la politique et les arts visuels, pour fournir une perspective holistique de la littérature francophone (Moudileno, 2003). Les écrivains francophones ont souvent des origines culturelles et linguistiques variées, et il est crucial de prendre en compte ces perspectives multiples pour une compréhension complète de la littérature francophone dans son ensemble (Cixous, 1991).
Le thème de ce numéro thématique est inspiré par les réflexions critiques sur la manière dont la littérature francophone s’est développée dans des contextes géographiques et culturels variés et sur la manière dont elle a été façonnée par ces contextes. Nous sommes intéressés par les contributions qui explorent les différents espaces francophones du monde, notamment l’Afrique subsaharienne, le Maghreb, l’Asie, le Proche-Orient, les Caraïbes, l’Europe et l’Océanie, et qui examinent les conditions d’émergence de la littérature francophone dans ces espaces.
Nous sommes également intéressés par les contributions qui examinent les différentes graphies de la littérature francophone, qu’elles soient françaises, créoles, dialectales ou vernaculaires, et qui étudient les implications de ces graphies pour la création littéraire. Nous encourageons les contributions qui se concentrent sur les écrivains francophones du monde entier, ainsi que sur leurs œuvres et leurs styles littéraires.
En outre, nous sommes intéressés par les contributions qui examinent les aspirations créatrices des écrivains francophones du monde entier, notamment en ce qui concerne les thèmes universels tels que la culture, la guerre, l’identité, l’exil, l’amour et la migration. Nous sommes également ouverts aux réflexions critiques sur les liens entre la littérature francophone et les autres formes d’art, tels que le cinéma, la chanson et les arts visuels.
Nous encourageons les contributions qui adoptent une approche comparative, en explorant les similitudes et les différences entre la littérature francophone et les autres littératures du monde, ainsi que les influences croisées entre les écrivains francophones et leurs homologues d’autres langues.
Aussi, nous sommes intéressés par les contributions qui s’intéressent aux enjeux politiques et sociaux liés à la littérature francophone, tels que la censure, la liberté d’expression et la représentation des minorités.
Enfin, la littérature francophone est en constante évolution et adaptation pour refléter les changements culturels et sociaux dans les communautés francophones. Comme l’a écrit Édouard Glissant, la littérature francophone doit être perçue comme une “poétique de la relation” qui permet de mettre en lumière les liens entre les cultures francophones du monde (Glissant, 1990). Les écrivains francophones s’inspirent de leur propre expérience et de leur culture pour produire une littérature qui reflète leur vision du monde. La littérature francophone, comme toute littérature, doit évoluer pour rester pertinente et en phase avec les enjeux de la société (Gikandi, 1991). C’est pourquoi il est important que la revue encourage la soumission d’articles portant sur une variété de thématiques et de perspectives, afin de stimuler un débat riche et diversifié sur la littérature francophone dans le monde.
Nous espérons que ce numéro spécial contribuera à stimuler la réflexion et le dialogue sur la littérature francophone dans le monde et à susciter de nouvelles recherches sur ce domaine riche et fascinant. Nous attendons avec impatience vos contributions et nous vous remercions de votre intérêt pour cette initiative.
– Axe “Littérature”
Les contributions pour cet axe devraient se concentrer sur les œuvres littéraires francophones du monde entier, en explorant les thèmes, les styles, les formes et les innovations de la création littéraire dans les différents espaces francophones. Nous sommes particulièrement intéressés par les contributions qui examinent les relations entre la littérature francophone et les autres formes d’art, ainsi que les influences croisées entre les écrivains francophones et leurs homologues d’autres langues. Les articles pourraient également se concentrer sur les aspirations créatrices des écrivains francophones, en explorant les thèmes universels tels que l’amour, la guerre, l’identité, l’exil et la migration, ainsi que les spécificités culturelles des différents espaces francophones.
Dans ce sillage, la littérature francophone maghrébine, et en particulier la littérature algérienne, offre une richesse de perspectives et de voix qui méritent d’être explorées et étudiées en profondeur. Des études récentes telles que “Littératures francophones et postcolonialisme” de Jean-Marc Moura et “Écrire l’Algérie” de Mireille Calle-Gruber témoignent de la vitalité de ce domaine de recherche.
– Axe “Didactique”
Les contributions pour cet axe devraient se concentrer sur l’enseignement et l’apprentissage de la littérature francophone dans les différents contextes éducatifs et culturels. Nous sommes intéressés par les contributions qui examinent les stratégies d’enseignement/apprentissage du FLE et les approches pédagogiques qui facilitent l’acquisition de compétences en lecture, en écriture et en communication en français dans des contextes francophones et non-francophones, par le biais du texte littéraire. Les articles pourraient également se concentrer sur les ressources didactiques, les technologies éducatives et les pratiques innovantes qui stimulent l’intérêt et l’engagement des apprenants pour la littérature francophone.
– Axe “Linguistique”
Les contributions pour cet axe devraient se concentrer sur l’analyse linguistique des œuvres littéraires francophones du monde entier. Nous sommes intéressés par les contributions qui explorent les choix linguistiques des écrivains francophones, notamment en ce qui concerne les registres de langue, les variations dialectales, les expressions idiomatiques et les emprunts linguistiques. Les articles pourraient également se concentrer sur les relations entre la littérature francophone et les questions de langue et d’identité culturelle dans les différents espaces francophones.
– Axe “Sociolinguistique”
Les contributions pour cet axe devraient se concentrer sur les questions sociolinguistiques liées à la littérature francophone, notamment la diversité linguistique, la diglossie, l’interculturalité et la représentation des minorités. Nous sommes intéressés par les contributions qui explorent les liens entre la littérature francophone et les enjeux politiques, sociaux et culturels dans les différents espaces francophones. Les articles pourraient également se concentrer sur les questions de genre, de classe et de race dans la littérature francophone, ainsi que sur les perspectives intersectionnelles.
– Axe “Arts visuels en littérature”
Les contributions pour cet axe devraient se concentrer sur les relations entre la littérature francophone et les arts visuels, tels que la peinture, la sculpture, la photographie, le cinéma et les arts numériques. Nous sommes intéressés par les contributions qui explorent les intersections entre les textes littéraires et les images visuelles.
– Axe “Civilisation”
L’étude de la civilisation dans les études littéraires francophones est un domaine crucial pour comprendre la littérature dans son contexte historique, culturel et social. En examinant les différents aspects de la civilisation, tels que l’histoire, la politique, la religion, l’économie, la géographie et la culture populaire, les études littéraires francophones peuvent aider à comprendre la signification de la littérature dans une perspective plus large. Les écrivains francophones sont souvent profondément influencés par les contextes socioculturels et historiques dans lesquels ils écrivent, et il est essentiel de comprendre ces contextes pour une compréhension approfondie de leur travail. En intégrant des réflexions sur la civilisation dans les études littéraires francophones, les chercheurs peuvent également contribuer à une meilleure compréhension des dynamiques culturelles et sociales dans les communautés francophones dans le monde.
Il existe de nombreux exemples d’études qui intègrent l’axe de la civilisation dans les études littéraires francophones. Par exemple, le livre de Jean-Marc Moura, Les Littératures francophones : État des lieux et perspectives (2010), offre une perspective claire et informée sur la littérature francophone dans un contexte civilisationnel plus large. De même, l’ouvrage collectif Le Maghreb littéraire : écritures et représentations (2018), dirigé par Lise Gauvin et Kenza Sefrioui, examine la littérature maghrébine dans le contexte de la civilisation maghrébine et de ses relations avec la France. En encourageant la soumission d’articles portant sur l’axe de la civilisation, la revue peut fournir une plateforme pour des études innovantes et perspicaces sur la littérature francophone dans son contexte culturel et historique plus large.
En somme, ce numéro thématique de la revue propose d’explorer les conditions d’émergence et les aspirations créatrices de la littérature francophone dans le monde, à travers ces axes distincts de la soumission d’articles. Les études littéraires francophones actuelles sont marquées par des théories et des approches interdisciplinaires, qui examinent les textes littéraires dans leur contexte sociohistorique, politique, culturel et linguistique. Des théoriciens tels que Édouard Glissant, Achille Mbembe, Souleymane Bachir Diagne et Felwine Sarr, ainsi que des ouvrages clés tels que “Poétique de la Relation”, “Le Devoir de violence”, “En quête d’Afrique(s)” et “Afrotopia”, ont influencé les études littéraires francophones contemporaines. Ce numéro spécial vise à contribuer à cette conversation passionnante et en constante évolution sur la littérature francophone dans le monde.
Modalités de soumission des textes de la Revue ALTRALANG :
– Les auteurs doivent s’inscrire sur la plateforme de ASJP https://www.asjp.cerist.dz/signup avant de soumettre ou, s’ils sont déjà inscrits, peuvent simplement se connecter https://www.asjp.cerist.dz/en/login
· Lien (soumission) : https://www.asjp.cerist.dz/en/submission/597
· Lien de la revue : https://www.asjp.cerist.dz/en/PresentationRevue/597
Instructions aux Auteurs (Template spécial numéro thématique)
➢ Lien MS-Word : https://bit.ly/altralang
(Nb/ il est indispensable d’utiliser ce Template spécial dédiée à ce numéro thématique pour garantir une bonne présentation du contenu.)
DATES IMPORTANTES
➢ Réception des textes : à partir du 15 mai 2023
➢ Date limite de soumission : 31 juillet 2023
➢ Publication du numéro : fin septembre 2023
Indications bibliographiques :
Achille Mbembe. De la postcolonie: Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine. Éditions Karthala, 2000.
Édouard Glissant. Poétique de la Relation. Gallimard, 1990.
Françoise Lionnet et Shu-mei Shih. Minor Transnationalism. Duke University Press, 2005.
Gauvin Lise, Kenza Sefrioui. Le Maghreb littéraire : écritures et représentations. Presses de l’Université Laval, 2018.
Jean-Marc Moura. Le roman francophone. Presses Universitaires de France, 2014.
Jean-Marc Moura. Les Littératures francophones : État des lieux et perspectives. Presses universitaires de France, 2010.
Michel Beniamino. Introduction à la littérature francophone. Presses Universitaires de France, 2011.
Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire, Nicolas Bancel. La Fracture coloniale : La société française au prisme de l’héritage colonial. La Découverte, 2005.
Patrick Chamoiseau. Écrire en pays dominé. Gallimard, 1997.
Souleymane Bachir Diagne. Le soulèvement de la conscience africaine : textes et discours. Editions du Rocher, 2017.
Comité scientifique :
Mohammed Salah AIT MENGUELLAT (Université d’Oran 2 / Algérie)
Michel P. SCHMITT (Université Lumière – Lyon 2 / France)
Nabila BOUAYED-HAMIDOU (Université d’Oran 2 / Algérie)
Abdelkader Lotfi BENHATTAB (Université d’Oran 2 / Algérie)
Karim OUARAS (Université d’Oran 2 / Algérie)
Abdelkrim BENSLIM (Université de Ain Temouchent / Algérie)
Dihia BELKHOUS (Université d’Oran 2 / Algérie)
Ibtissem CHACHOU (Université de Mostaganem / Algérie) BOUAYED Nassima (Université de Tlemcen / Algérie)
1.32 Annales du patrimoine, n° 23 : “Littérature et interculturalité”
Annales du patrimoine (ADP), est une revue académique en libre accès consacrée aux domaines de littérature, de langue et des sciences humaines. Elle paraît en arabe, en français et en anglais une fois par année. La revue paraît au mois de septembre.
Les chercheurs peuvent soumettre leurs articles dans les disciplines suivantes :
– littérature ancienne,
– littérature comparée,
– littérature postcoloniale,
– littérature de voyage,
– littérature mystique,
– orientalisme,
– langue et traduction,
– art, histoire et civilisation…
La revue accepte également des articles de varia en rapport avec le patrimoine.
Modalités de soumission :
Les auteurs sont invités à envoyer leurs contributions (le résumé de 15 lignes, l’article de 15 à 20 pages maximum et 5 mots-clés, en format Word), au plus tard le 31 juillet, à l’adresse email de la revue :
annales@mail.com
Le titre, le résumé et les cinq mots-clés doivent être en français et en anglais.
Veuillez préciser votre affiliation institutionnelle et votre grade académique si possible.
Les propositions d’articles devront respecter les normes de publication de la revue :
Consultez l’archive de la revue pour :
2. Job and Scholarship Opportunities
2.1 Poste d’assistant(e)-doctorante(e) en littérature française moderne (Bâle)
Le Séminaire d’études françaises de l’Université de Bâle met au concours un poste d’assistant(e)-doctorant(e), rattaché à la chaire de littérature moderne française et générale, qui couvre une période courant de 1700 à nos jours. La prise de fonction est prévue au 1er septembre 2023 et le poste est limité à une durée de quatre ans (dont une première année probatoire).
Tâches et fonctions
• Préparation d’une thèse de doctorat en littérature moderne française ou générale, sous la direction du titulaire de la chaire, le Prof. Hugues Marchal.
• Enseignement hebdomadaire de deux heures en littérature française et/ou méthodologie des études littéraires, niveau BA.
• Soutien pédagogique aux étudiants de littérature.
• Tâches administratives ou logistiques ponctuelles liées aux activités de la chaire ; participation à la vie du Séminaire.
Profil recherché
• Au moment de la prise de fonction (1er septembre 2022), les candidat(e)s devront être titulaires d’un diplôme de Master ou équivalent en littérature française ou comparée.
• Excellent parcours académique, très bonne culture générale, goût pour la recherche et l’enseignement, esprit d’initiative, intérêt pour le travail en équipe.
• Parfaite maîtrise de la langue française et, de préférence, notions avancées d’anglais ou d’allemand.
• L’assistant(e) devra s’engager à être présent(e) au sein du Séminaire trois jours par semaine. Il ou elle sera membre du programme doctoral de littérature de l’université de Bâle (Doktoratsprogramm Literaturwissenschaft).
• Les conditions d’emploi sont régies par le Personal- und Gehaltsordnung der Universität Basel.
• Les dossiers de candidats déjà docteurs ne seront pas examinés et les projets s’inscrivant dans les axes de recherche de la chaire seront privilégiés.
Environnement
Le Séminaire d’Études françaises est l’une des sept composantes du Département de littérature et linguistique, caractérisé par son interdisciplinarité. L’Université de Bâle, fondée en 1460, compte parmi les meilleures universités européennes et bénéficie de la vitalité culturelle de la ville, située aux frontières de la France et de l’Allemagne.
Candidature/Contacts
Le dossier de candidature devra être envoyé, en un seul fichier PDF, avant le 20 juillet 2023 à Madame Marianne Sepz : marianne.sepz@unibas.ch. Il comportera une lettre de motivation, une esquisse du projet de thèse (max. 10 pages), un CV, la copie des diplômes et relevés de notes, le mémoire de Master (ou un chapitre d’au moins 25 pages) et une lettre de recommandation.
Pour plus d’information, veuillez contacter Marianne Sepz, pour les questions administratives, ou pour les questions scientifiques Hugues Marchal : hugues.marchal@unibas.ch.
2.2 Princeton University, Society of Fellows in the Liberal Arts Postdoctoral Fellowship
The Princeton Society of Fellows in the Liberal Arts, an interdisciplinary group of scholars in the humanities and social sciences, invites applications for the 2024-27 fellowship competition. Four fellowships are to be awarded:
Two or three Open Fellowships in any discipline represented in the Society
One Fellowship in Humanistic Studies
One Fellowship in Race and Ethnicity Studies
Applicants may be considered for more than one fellowship pertinent to their research and teaching. Please see the Society’s website (sf.princeton.edu) for fellowship details, eligibility, disciplines, and application.
Appointed in the Council of the Humanities and academic departments, postdoctoral fellows pursue their research, attend weekly seminars, and teach half-time as Lecturers for a term of three years. In each of the first two years, fellows teach one course per semester; in their third year, they teach only one course in either semester. Fellows must reside in or near Princeton during the academic year.
Applicants holding the Ph.D. at the time of application must have received the degree after January 1, 2022. Applicants not yet holding the Ph.D. must have completed a substantial portion of the dissertation – at least half – at the time of application. Successful candidates must fulfill all requirements for the Ph.D., including filing of the dissertation, by June 15, 2024. Candidates for/recipients of doctoral degrees in Education, Jurisprudence, and from Princeton University are not eligible. Applicants may apply only once to the Princeton Society of Fellows.
Selection is based on exceptional scholarly achievement and evidence of unusual promise, range and quality of teaching experience, and potential contributions to an interdisciplinary community. The Society of Fellows seeks a diverse and international pool of applicants, and especially welcomes those from underrepresented backgrounds.
Applicants are asked to submit an online application by August 1, 2023 (11:59 p.m. ET).
2.3 French Language Assistant, Trinity College Dublin
Dublin, County Dublin
€29,652–€32,260 a year – Full-time
The School of Languages, Literatures and Cultural Studies (SLLCS) welcomes applications from suitably qualified candidates for the position of Language Assistant in French Language.
SLLCS is one of the largest of the twelve Schools in the Faculty of Arts, Humanities and Social Sciences and has some 140 staff in all, including full time academics, language assistants and lectors, part-time teachers, and professional staff. The School is made up of the Disciplines of French, Germanic Studies, Hispanic Studies, Italian, Irish and Celtic Studies, Near and Middle Eastern Studies, Russian and Slavonic Studies, the Centre for European Studies, the Centre for Medieval and Renaissance Studies, the Centre for Literary and Cultural Translation, the Al Maktoum Centre for Middle Eastern Studies, the Centre for Global Intercultural Communications and the Centre for Forced Migration. The School enjoys a very high international reputation in its teaching and research and attracts highly qualified and motivated students from Ireland and internationally. Since its inception, it has consistently been ranked in the top 100 Modern Languages Schools in the QS subject rankings. It is ranked 57th in the world in QS World University Rankings for Modern Languages 2023.
Post status: Full time, 3 years fixed-term, term time only (9 months per year) 2023-2026.
Hours of Post: Hours of work for academic staff are those as prescribed under Public Service Agreements. Further information is available at: http://www.tcd.ie/hr/assets/pdf/academic-hours-public-service-agreement.pdf
Salary: Appointment will be made at Language Assistant grade at a point in line with Government Pay Policy [€29,652 – €32,260 per annum] monthly/weekly payscales (tcd.ie)
How to apply:
Applicants should submit an email, quoting title of the position in the subject line, with:
• Full curriculum vitae,
• A covering letter outlining experience relevant to the post,
• Names and contact details of 2 academic referees (including email addresses), to:
Mr Glen O’Keeffe, HR Administrator, School of Languages, Literatures and Cultural Studies
Email Address: financeandhr.sllcs@tcd.ie
Please note incomplete and late applications will not be considered.
Please see the Job Description below for this position.
Informal enquiries Informal enquiries about this post should be directed to the Head of Discipline, Dr Sarah Alyn Stacey, at salynsta@tcd.ie
Application queries about this post, please email Recruitment at E: recruit@tcd.ie and include the Competition ID number in the subject heading.
The successful candidate must be available to start 1st Sept 2023.
2.4 French Teaching Fellow – Dublin, Ireland – Trinity College Dublin
Description
The School of Languages, Literatures and Cultural Studies (SLLCS) welcomes applications from suitably qualified candidates for the position of Teaching Fellow in French.
SLLCS is one of the largest of the twelve Schools in the Faculty of Arts, Humanities and Social Sciences and has some 140 staff in all, including full time academics, language assistants and lectors, part-time teachers, and professional staff.
The School is made up of the Disciplines of French, Germanic Studies, Hispanic Studies, Italian, Irish and Celtic Studies, Near and Middle Eastern Studies, Russian and Slavonic Studies, the Centre for European Studies, the Centre for Medieval and Renaissance Studies, the Centre for Literary and Cultural Translation, the Al Maktoum Centre for Middle Eastern Studies, the Centre for Global Intercultural Communications and the Centre for Forced Migration.
The School enjoys a very high international reputation in its teaching and research and attracts highly qualified and motivated students from Ireland and internationally.
Since its inception, it has consistently been ranked in the top 100 Modern Languages Schools in the QS subject rankings.
It is ranked 57th in the world in QS World University Rankings for Modern Languages 2023.
Post status: Full time, 3 years fixed-term, term time only (9 months per year) 2023-2026.
Hours of Post: Hours of work for academic staff are those as prescribed under Public Service Agreements.
2.5 Lecturer in French Language Education
King’s College London – King’s Language Centre
Location: London
Salary: £41,386 to £48,414 per annum, including London Weighting Allowance
Hours: Full Time
Contract Type: Permanent
Building and Campus: King’s Building, Strand Campus
Job description
• To be responsible for teaching French language modules and internal and external French courses offered by the Language Centre at King’s College and at partner institutions/organisations.
• To support the Team Leader and Deputy Team Leader in the planning, running and development of all activities related to the teaching and assessment of French courses.
• To develop and maintain scholarly projects related to French language and culture tuition.
About the King’s Language Centre
King’s Language Centre (LC) is a semi-entrepreneurial department with over 100 members of staff. It sits within the School of Professional & Continuing Education (PACE). It teaches up to 25 languages and welcomes over 6,000 students each year to a variety of language courses. It has two broad and entwined remits: to provide language teaching and support in a range of formats to members of the King’s community; and to proactively pursue income-generating teaching opportunities with businesses, organisations and the wider London community. The LC also includes the Language Resources Centre which supports independent language learning with specialist language resources and work areas for students and teachers. In addition to a variety of learning resources (including grammar and course books, magazines, newspapers, CDs, DVDs and online subscriptions), face-to-face learning support, cultural workshops and speaking practice sessions are also available.”
About PACE
Set up 18 months ago, PACE’s role is to widen the educational reach of King’s as an integral part of the King’s lifelong learning offer and enhance the university’s scholarship of teaching and learning. The School offers an increasingly joined-up approach to a range of education experiences that are different to the typical degree, for individual learners, public and private sector groups, and partners, both in the UK and internationally. The School sits alongside the nine Faculties of the university and comprises six areas: King’s Academy, King’s Foundations, King’s Language Centre, King’s Online, King’s Professional & Executive Development and Summer Programmes. Each of these areas are well established, respected and recognised within and beyond the King’s community. PACE delivers teaching (King’s Foundations, Summer Programmes, King’s Language Centre) and works collaboratively with our nine Faculties enabling them to deliver professional and online education (KPED and King’s Online). The School also supports educational and learning development of King’s staff and students (King’s Academy, King’s Foundations).
Contract type
This post will be offered on an indefinite contract
This is a full-time post – 100% full time equivalent
2.6 Junior Research Fellowship in Modern Languages, University of Oxford
Location: Oxford
Salary: £34,308 per annum – Grade 7
Hours: Full Time
Contract Type: Fixed-Term/Contract
This new Junior Research Fellowship (JRF) at Lady Margaret Hall (LMH) is intended as a career development post for an early career academic. It provides a three-year opportunity to develop independent research alongside gaining some experience and training in tutorial teaching. The successful applicant will be provided with a mentor, who will offer career guidance and general advice.
This post is funded for three years through the generosity of an alumna of the College (Nicky Manby, née Croome, 1976, French and German) and it has been established in the context of the College’s strategy to enhance its own academic provision, to provide new opportunities for career development and to develop links between the worlds of teaching and research.
The person appointed would be expected to conduct significant research in any area of Modern Languages, including, for example, language, literature, visual arts, material culture. The person appointed will be expected to undertake up to two hours a week of undergraduate tutorial teaching in Modern Languages for the College. They will help with the organisation and promotion of Modern Languages at LMH and will play a full role in the intellectual and social life of the College. The College would also expect the Research Fellow to engage with the academic activities of the Faculty of Modern Languages.
The salary will be on the Grade 7 scale, starting at £34,308 per annum, at current rates; any teaching above three hours will be paid at the Senior Tutors’ Committee agreed hourly rate. In addition, the successful candidate will be entitled to all meals (Common Table rights) whenever the kitchens are open and an accommodation allowance of £5,250 will be available which may be used to cover the cost of single person accommodation in College if available.
Applicants should either have successfully completed a doctorate or have a Master’s degree and be well advanced in the process of completing a doctoral thesis. Candidates should additionally have a project which they intend to complete in the period of the Fellowship. The award is intended to support a recently post-doctoral candidate. Candidates who have not previously taught at Oxford will be expected to familiarise themselves with the syllabus. Details of the syllabus can be found here. https://www.ox.ac.uk/admissions/undergraduate/courses/course-listing/modern-languages; https://www.ox.ac.uk/admissions/undergraduate/courses/course-listing
Further particulars are available via the link below.
The closing date for applications is noon on Friday 7 July 2023.
Shortlisted candidates will be invited for interview at LMH, likely during the week commencing 17 July 2023. They will be asked to submit a sample of their written work. This can be an article or chapter, published or unpublished, but should be chosen to best showcase recent work. It should be between 8,000 and 10,000 words maximum.
Lady Margaret Hall is an Equal Opportunities Employer
Further Particulars
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2.7 Professeur‐e “open rank” en littérature française du XIXe siècle (Univ. de Fribourg, Suisse)
La Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université de Fribourg (Suisse) met au concours un poste de
Professeur‐e « open rank » en littérature française du XIXe siècle (100‐80%)
Le ou la candidat‐e est titulaire d’un doctorat en littérature française et doit faire état d’un dossier solide de publications dans le domaine de la littérature française du XIXe siècle. Il ou elle devra assurer des enseignements couvrant l’ensemble de la littérature française du XIXe siècle, aux niveaux Bachelor (licence) et Master, et posséder les compétences scientifiques requises pour diriger des thèses de doctorat.
Le ou la candidat‐e fait état de publications scientifiques de rayonnement international dans le domaine concerné, ainsi que d’une solide expérience de l’enseignement universitaire. Il ou elle démontre sa capacité de s’intégrer au sein du Département de Français et de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines, tant au niveau de l’administration, de la recherche et de l’enseignement que sur le plan de la direction de projets de recherche et dans l’obtention de financements extérieurs. Le ou la candidat‐e sera en outre invité‐e à participer aux activités de l’Institut de littérature générale et comparée.
La langue d’enseignement est le français. Dans l’environnement plurilingue stimulant qu’offre l’Université de Fribourg, une connaissance au moins passive de la langue allemande ou la volonté de l’acquérir est requise.
L’entrée en fonction est prévue au 1er août 2024.
Soucieuse de promouvoir une représentation équitable des femmes et des hommes, l’Université de Fribourg et la Commission d’appel encouragent vivement les candidatures féminines. En tant que signataire de la déclaration DORA, l’Université de Fribourg met l’accent sur une évaluation qualitative des résultats académiques.
—
Le dossier de candidature contiendra les documents suivants : curriculum vitae, diplômes universitaires, lettre de motivation, liste de publications, de projets de recherches et d’enseignements dispensés. Il sera adressé jusqu’au 15 septembre 2023 en format électronique au Décanat de la Faculté des lettres et des sciences humaines à
jobs-lettres@unifr.ch
—
Les informations relatives à l’Université de Fribourg et au Département de Français sont disponibles sur le site internet de l’institution.
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez vous adresser au Prof. Claude Bourqui, Département de Français, Université de Fribourg, Av. de Beauregard 13, 1700 Fribourg (Suisse). Email : claude.bourqui@unifr.ch
2.8 Bourses de rédaction pour les jeunes chercheurs en études théâtrales et de performance
• Date de tombée (deadline) : 01 Août 2023
• À : Canada
Appel à candidatures :
Theatre Research in Canada/Recherches théâtrales au Canada (TRIC/RTAC)
Bourses d’écriture 2023-2024 (inspirées de la NAISA’s Writing Fellowship)
Bourses de rédaction pour les personnes chercheuses émergentes et en début de carrière en études théâtrales et de performance
Publication au printemps 2023
DATE LIMITE DES CANDIDATURES : 1er août 2023
Objectif : Promouvoir un environnement collégial, productif et favorable à la rédaction universitaire et au mentorat dans les domaines du théâtre et de la performance.
Pour toute question, communiquez avec Selena Couture, rédactrice adjointe (sensibilisation), par courriel : couture2@ualberta.ca en incluant le courriel de TRIC/RTAC en cc : tric.rtac@utpress.utoronto.ca
Theatre Research in Canada/Recherches théâtrales au Canada (TRIC/RTAC) sera promoteur d’un programme annuel de bourses de rédaction en vue de soumettre un article à une revue universitaire professionnelle. La contribution à TRIC/RTAC n’est pas obligatoire, mais est vivement encouragée.
Les bourses entendent appuyer la recherche émergente – des universitaires des cycles supérieurs, des membres du corps professoral en début de carrière et des personnes dans le domaine de la recherche communautaire. Les personnes admissibles sont celles qui œuvrent dans les domaines interdisciplinaires des études théâtrales ou des Performance Studies quel que soit leur lieu de résidence sur l’île de la Tortue, au Québec et au Canada.
Nous encourageons particulièrement les candidatures de personnes chercheuses visées par l’équité, notamment de communautés et de domaines de recherche actuellement sous-représentés.
La première cohorte de trois à quatre personnes sera jumelée à un·e membre du comité de rédaction de TRIC/RTAC ou à un·e universitaire d’expérience possédant des connaissances pertinentes du sujet. Les titulaires de la bourse participeront, aux côtés de la co-rédaction de TRIC/RTAC, à environ quatre rencontres virtuelles réparties sur l’année universitaire, de septembre à avril. Durant ces mois, les titulaires développeront leur résumé d’article et rédigeront des ébauches en vue de soumettre l’article à une revue en avril.
Les personnes boursières recevront un encadrement tout au long du processus de rédaction d’un article en vue de le soumettre pour publication à TRIC/RTAC ou à une autre revue pertinente d’ici la fin de la bourse. Les structures, les méthodes et les attentes en matière de rédaction, à l’intérieur et à l’extérieur du milieu universitaire, feront partie intégrante du programme de mentorat. Les responsables de la rédaction ainsi que le comité de rédaction de la revue prévoient organiser un événement pour souligner l’inauguration du programme lors du colloque 2024 de la Canadian Association for Theatre Research/Association canadienne de la recherche théâtrale (CATR/ACRT), de façon virtuelle ou en personne.
Admissibilité :
Le programme de bourses est destiné aux personnes en recherche communautaire, aux universitaires des cycles supérieurs, aux universitaires non titulaires sans appartenance institutionnelle et aux membres du corps professoral en début de carrière qui souhaitent publier dans une revue professionnelle, scientifique et canadienne.
Les coauteur·es peuvent postuler – veuillez soumettre une seule demande et joindre une biographie pour chaque personne.
Les auteur·es ayant déjà publié dans TRIC/RTAC ne sont pas admissibles. Les articles en cours d’évaluation éditoriale ne peuvent être soumis.
Les titulaires de la bourse ne sont pas tenus de soumettre leurs manuscrits pour évaluation à TRIC/RTAC, mais la rédaction accueille et encourage les soumissions à la revue.
Dossier de candidature :
• Titre de l’article
• Résumé (maximum 300 mots) : Une description succincte de la proposition de publication (par exemple, le sujet, l’hypothèse, le cadre théorique, les questions, les exemples ou les sources de données, la méthodologie, les résultats ou conclusions). Pour des conseils, suivez ce lien : Inside Higher Ed: Writing an Effective Abstract (en anglais).
• Bibliographie (10 références maximum)
• Énoncé d’une page (à double interligne) décrivant votre rapport à ce travail de recherche, ses enjeux, comment celui-ci se rapporte aux études théâtrales et aux Performance Studies, ainsi que les intérêts et les retombées potentielles de votre contribution globale pour les études et le travail artistique dans les domaines du théâtre et de la performance.
• Biographie de l’auteur·e : Indiquez vos précédentes publications et les manuscrits en cours d’évaluation.
• En cas de préférence pour un·e mentor·e, veuillez fournir deux ou trois noms (avec des hyperliens) parmi les membres du comité de rédaction de TRIC/RTAC ou un·e spécialiste du domaine de recherche proposé. La personne envisagée comme mentore ne doit pas avoir déjà travaillé avec vous dans un rôle de direction, de mémoire ou de thèse ou d’autres formes de mentorat.
—
Pour toute question, communiquez avec Selena Couture, rédactrice adjointe (sensibilisation), par courriel : couture2@ualberta.ca en incluant le courriel de TRIC/RTAC en copie : tric.rtac@utpress.utoronto.ca.
Comité d’évaluation
Les candidatures seront vérifiées pour assurer leur exhaustivité, et les dossiers complets seront acheminés à un sous-comité du comité de rédaction qui recommandera la sélection à la co-rédaction de TRIC/RTAC en fonction des notes et des commentaires attribués à partir des critères ci-dessous. La rédaction sélectionnera les personnes boursières et déterminera des mentor·es potentiel·les pour chaque personne. Les mentor·es porteront le titre de Mentor·es de la bourse de rédaction de la revue TRIC/RTAC.
Critères d’évaluation :
• Les mérites et la pertinence de la proposition de recherche et du cadre théorique.
• La contribution potentielle à la recherche et aux pratiques en études théâtrales et de la performance, en particulier dans les domaines sous-représentés. Cela comprend notamment la recherche-création visant à élargir les possibilités d’interprétation et de réflexion.
• La clarté de l’écriture.
• La candidature démontre de façon efficace la préparation de la personne chercheuse et ses liens avec le domaine académique et la pratique du théâtre et de la performance. Cela inclut une appréciation des retombées potentielles de cette occasion de mentorat.
2.9 Resident Academic Full Time Post in French (Univ. of Malta)
Resident Academic Full Time Post in French, Department of French – Faculty of Arts
Applications are invited for a Resident Academic full time post in French in the Department of French within the Faculty of Arts of the University of Malta.
The appointment will be on initial definite four-year contract of employment. Following the successful completion of the one-year probationary period, the Resident Academic will commence a two-year Tenure Track process. At the conclusion of this two-year period of service, the Resident Academic will be subject to a Tenure Review.
The appointee will be required to contribute to the teaching, research and other activities of the Department of French within the Faculty of Arts, and as may be required by the University.
Candidates are expected to be in possession of a Ph.D. or an equivalent research-based doctorate, with expertise in twentieth and twenty-first century French and Francophone studies and literary criticism. They should be fully competent to teach students literature, language and culture.
A demonstrable record of scholarly potential and teaching excellence will be considered an asset, as will an understanding of issues related to the teaching and learning of French as a foreign language in the Maltese context.
The Resident Academic Stream is composed of four grades; these being Professor, Associate Professor, Senior Lecturer and Lecturer. Entry into the grade of Lecturer or above shall only be open to persons in possession of a Ph.D. or an equivalent research- based doctorate within strict guidelines established by the University.
The annual salary for 2023 attached to the respective grades in the Resident Academic Stream is as follows:
*Professor: €47,086 plus an Academic Supplement of €33,119 and a Professorial Allowance of €2,330
*Associate Professor: €43,219 plus Academic Supplement of €25,377 and a Professorial Allowance of €1,423
Senior Lecturer: €39,125 plus an Academic Supplement of €18,358
Lecturer: €32,561 with an annual increment of €641 to €34,484 and an Academic Supplement of €14,932
*The University will only consider appointing an applicant at the grade of Professor or Associate Professor, when the applicant already holds an equivalent appointment at a University or Research Institute of repute.
The University of Malta will provide academic staff with financial resources through the Academic Resources Fund to support continuous professional development and to provide the tools and resources required by an academic to adequately fulfil the teaching and research commitments within the University.
The University may also appoint promising candidates as Assistant Lecturers provided that these are committed to obtain a Ph.D. An applicant for the post of Assistant Lecturer must already be registered for a Ph.D. and have shown progress to the satisfaction of the selection board that completion will be within the four-year period.
Assistant Lecturer with Masters: €30,370 with an annual increment of €596 to €32,158 and an Academic Supplement of €5,294
Assistant Lecturer: €27,662 with an annual increment of €531 to €29,255 and an Academic Supplement of €5,037
—
Candidates are required to upload their curriculum vitae, certificates (certificates should be submitted preferably in English) and names and emails of three referees through this form: https://www.um.edu.mt/hrmd/workatum-general
Applications should be received by Thursday, 6 July 2023.
Late applications will not be considered.
—
Further Information
General Working Conditions
The conditions of work for a Resident Academic of the University of Malta, are set out in the ‘Collective Agreement for Academic Staff of the University of Malta’.
Full-time Resident Academic staff are required to give a commitment based on a 40- hour per week with flexible times throughout the year, that is not only during semester time, depending on agreed timetables and distributed reasonably between teaching, academic research and academic administration.
Full-time Resident Academic staff are normally expected to be available for four and a half days per week to deliver their academic duties, meet with students and to participate actively in the academic life of the Department, Institute, Centre or School.
The official lecturing times of the University will be between 08:00 and 20:00 hours. The University may specify that the lecturing load will be conducted predominantly in any specific periods of the day between 08:00 and 20:00 hours.
In accordance with their conditions of employment and in order to meet the requirements of their role, Resident Academic staff are required to work on campus and/or on clinical venues organized by the Faculty throughout the academic year, except for periods of authorised absence. Consequently, Resident Academic staff are required to reside no more than forty (40) kms from Campus.
The appointment will be subject to a probationary period of one year and to the provisions of the Statutes, Regulations and Bye-Laws of the University of Malta which are now or which may hereafter be in force.
The Department of French
The Department of French within the Faculty of Arts strives towards the advancement of the study of the French language, linguistics, literature and literary criticism through teaching and research. It offers courses leading to the award of undergraduate and postgraduate degrees in French.
The appointee will be required to carry out the following specific duties, as well as other that may from time to time be required by the Department of French:
Participate in undergraduate and postgraduate teaching according to the needs of the Department of French, especially but not exclusively in the areas of 20th and 21st century literature, Literary criticism, French Language and culture.
Teach French Language and Culture at different levels: both at elementary levels (A1-B1) and at undergraduate level (B2-C1), and prepare relevant course materials.
Actively contribute to the development of outreach activities aimed at promoting the study of French in Malta at various levels. This also entails liaising with relevant stakeholders.
Participate in the general administrative and organizational activities and initiatives of the French Department and of the Faculty of Arts.
The general duties which the appointee may be expected to perform are:
Teaching, including tutorials, seminars, supervision, practical work and placements, monitoring on projects and other personally undertaken student enterprises;
Preparing course materials;
Researching and publishing, both individually and collaboratively, in priority areas established by the University;
Continuous assessment of students, setting and marking of examination papers, including dissertations, within established time-frames;
Participating in the administration of academic affairs at academic and university levels;
Contributing to national and regional development particularly in the area of specialisation and through cooperation with governmental, intergovernmental, regional and non-governmental institutions and services;
Any other relevant duties as may be required by the University.
—
Selection Procedures
The evaluation of qualifications and experience claimed and supported by testimonials and/or certificates (copies to be included with the application).
Short-listing of candidates.
An invitation to short-listed candidates to a Selection Board interview.
A short presentation on a subject allotted to short-listed candidates.
Selection Process
The selection process will follow the document “Guidelines for Members of Selection Boards in the Recruitment of Resident Academic Staff” (http://www.um.edu.mt/hrmd/services/recruitment).
In accordance with the guidelines, members of the Selection Board will establish the following selection criteria for the selection process:
Relevant academic qualifications
Relevant Academic / Work experience
Aptitude and suitability
Performance in interview
Office of the University, Msida, 15 June 2023.
3. Announcements
3.1 Society of Dix-Neuviémistes Early Career Researcher Grant
Early career researcher grants of up to £500 are available to members of the Society of Dix-Neuviémistes to assist with a research project related to nineteenth-century French studies.
The scheme is open to postgraduate students and post-doctoral researchers within 7 years of their PhD/DPhil viva, who have not yet been appointed to a permanent full-time academic post.
For an indicative list of items eligible for funding please consult the guidance below.
Costs should not be covered by the applicant’s institution, though they may supplement funding provided by their institution if that is insufficient to cover the full expenditure relating to the project.
Awards will be made on the basis of need and the quality of the project.
Application forms should be returned by 1 September to the Secretary of the Society of Dix-Neuviémistes, Heather Williams, h.williams@cymru.ac.uk.
Guidance on items eligible for funding from ECR Grants
Items eligible for funding include but are not restricted to:
• Travel costs (to conferences, archives/specialised libraries)
• Maintenance away from home (up to the maximum of £100 per day for accommodation, meals, local transport and incidental expenses)
• The costs of preparing illustrations, including photography, acquisition of images; and the costs of reproduction rights for text or images
• Fees associated with participation in conference and workshops in either UK or abroad to disseminate results of research
• Expenditure relating to the organisation of workshops and early-career conferences
The following items are ineligible for funding:
• Research and clerical assistance
• Replacement teaching costs
• The preparation of camera-ready copy, copy-editing, proof-reading, indexing, or any other editorial task
• Costs of publication in electronic media, including open-access fees
• Acquisition of books and publications
3.2 Extension of deadline: AFRICA-ASIA AND THE WORLD: What relations for global peace, justice, prosperity and sustainability?
AFRICA-ASIA AND THE WORLD:
WHAT RELATIONS FOR GLOBAL PEACE, JUSTICE, PROSPERITY AND SUSTAINABILITY?
International and Inter-Trans-Disciplinary Offline and Online Conference of:
– Inauguration of African-Asian and International Studies Institute AFRASI;
– Commemoration of the 65th Anniversary of the 1958 Accra All-African People’s Conference
Ouagadougou, Burkina Faso, December 13-15, 2023
Information: https://bandungspirit.org
Abstracts to be submitted online up to September 30, 2023 at https://forms.gle/9JychuBgtztUsHNJ8
Contact: secretariat-afrasi@e-group.bandungspirit.org
INTRODUCTION
At the beginning of the new millennium, Africa remains a place where economic, geopolitical, and cultural interests from all over the world converge. Diverse summits with Africa have been organized regularly to shape the exchanges of the continent with global players (China-Africa/FOCAC, Japan-Africa/TICAD, India-Africa, Korea-Africa, Turkiye-Africa, Iran-Africa, Indonesia-Africa, Regular Commemorative Conferences of the Asian-African Conference, USA-Africa, EU-Africa, etc.). Another proof of the continent’s importance on the world stage is the increasing presence of Asian countries such as China, India and Japan, or the return of historically relevant players such as Russia, not to mention the attempts of former colonizing powers to maintain their influence. Thus, the suspicious views of relations between Africa and Asia (especially China) and Eurasia (especially Russia) presented in the Western mainstream media do not do justice to the historical ties between Africa and Asia/Eurasia since at least the Bandung Conference (April 1955) characterized by their common struggles against colonialism and for independence.
Several points of convergence make it fair to focus on the Africa-Asia tandem. From a historical point of view, these are the continents that, despite European colonial ambitions, have retained their demographic and cultural bases, unlike other areas such as America and Australia, where colonial conquest and occupation were accompanied by the genocide of indigenous peoples, the suppression of their cultures and the installation of European culture, and where the descendants of colonial rulers and European immigrants continue to rule the areas to the present day. Moreover Africa and Asia shared common painful experiences of being colonized by European imperial power and common struggles for their independence at the same historical period (19th-20th centuries). In a world marked by global and diverse crises, Africa, and Asia, being distinctive in term of civilization from Western-dominated ones, have the potential to offer alternatives for rethinking their relationship with the world, based on imaginations, cultures, and development models different from the Western-led globalization. Considering demographic growth, projections predict that 80% of the world’s population will be in Africa and Asia by the end of this century; this could be seen as a problem but also as an opportunity to take advantage of a tremendous human capital for the development of Asia and Africa, and concomitantly of the world. In economic terms, Asia has become Africa’s leading trading partner. The search for new economic and political partners, particularly in Africa, signals that both continents will strengthen existing ties and find new avenues for cooperation. Convergence between Asia and Africa is also clear since they are confronted with common challenges, which includes poverty eradication and creation of social justice, security issues, the management of ethnic and religious diversity, and exploitation of natural resources for sustainable development and prosperity of people.
The international and inter-trans-disciplinary conference “Africa-Asia and the World: What Relations for Global Peace, Justice, Prosperity and Sustainability?” aims to reflect on these relations between Africa and Asia, as well as those between the African-Asian tandem and the rest of the world. Based on the diversity of approaches and disciplines of the speakers, this conference will be an opportunity to better understand and recommend policies of political, economic, and cultural relations to be developed between Africa and Asia, and with the rest of the world, to build a common future, based on more peace, justice, prosperity and sustainability.
ISSUES
The followings are non-exhaustive issues expected to be raised in the conference:
– Before and beyond hegemony of the West: what were and will be Africa-Asia relations?
– Africa-Asia and Africa-Eurasia: what convergence and what divergence?
– Africa, Asia, Eastern Europe and Latin America: do they continue to be the peripheries of the West?
– Africa-Asia Business Development: what challenges and what perspectives?
– MSME (Micro, Small, and Medium Enterprises) in Africa and Asia: what role in national economy and what mutual exchanges are possible?
– BRICS summit in Africa: what impacts on Africa?
– NAM, BRICS, Africa, Asia and Latin America: what synergy for a global restructuring?
– The West and Asia in Africa: what interests and what risks for Africa?
– The summits of China-Africa, India-Africa, Japan-Africa, Korea-Africa, Turkiye-Africa, Iran-Africa, Indonesia-Africa, EU-Africa, USA-Africa: what perspectives for Africa?
– FESPACO and BIFF (Busan International Film Festival): what relations are mutually and globally beneficial?
– African, Asian and American Tropical Forests: what challenges and perspectives for economy and ecology?
– Black-lives-matter: racism against African and Asian in the West, does it continue?
– Tradition, Culture and Religion: what role in patriarchy and gender issues?
– Indigenous and Imported Religions: what challenges and what perspectives for a peaceful co-existence or fusion?
– Languages and Nations: what place for former colonial languages in national independence and sovereignty?
– The Afrodescendant in America, Asia, Australia, Europe, Pacific and Oceania: who are they and what do they become?
– Demography, Migration, Urbanisation, Ruralisation: what planning and what mitigation?
– The G20 and the 20 poorest countries in the world: what relations?
– The G20 Summits: what impacts on Africa?
Other relevant issues will be welcome.
OFFLINE AND ONLINE PARTICIPANTS
The conference encourages the participation of scholars from a wide range of scientific disciplines (area studies, cultural studies, ecology, economics, geography, history, humanities, languages, management, political and social sciences…) and practitioners from diverse professional fields (business, civil society, education, enterprise, government, management, parliament, public policy, social and solidarity movements…) as well as artists, writers, journalists and activists of social and solidarity movements, based in diverse geographical areas (North, South, East, West, Central AFRICA; North, Central, South AMERICA; the CARIBBEAN; AUSTRALIA; North, East, West, Central, South and Southeast ASIA; Central, Eastern, Southern, Northern, Western EUROPE; RUSSIA, PACIFIC, OCEANIA…).
GUIDELINES FOR PRESENTER CANDIDATES
The selection of presenters is based on the abstract and the basic personal data of the presenter candidates in respect to the following dates:
1) Deadline of abstract (200-300 words) submission: September 30, 2023
2) Deadline of full paper (2000-3000 words / 5-6 pages) submission: October 31, 2023
3) Notification for the selected presenters: progressively from July 2023. The earlier an abstract is submitted, the earlier its author will get notified, which is important for a travel planning.
The abstract is to be submitted online at https://forms.gle/9JychuBgtztUsHNJ8
FINANCING
The organising committee does not provide travel grant to any participant. The presenters as well as simple participants of the conference are supposed to find the necessary fund for their own participation (visa, international and national transport, accommodation).
3.3 CfP: Basic Foodstuff Policies in Times of Crisis (17th-20th Century)
We welcome paper proposals for the Workshop “Basic foodstuff policies in times of crisis (17th-20th century)”
Marburg (Germany), 10-11 August 2023
Not only did the Covid-19 pandemic threaten health security, it has also led to a lasting disruption of food supply lines. Noodles, bread and flour were temporarily unavailable in supermarkets. In addition, it has led to a rapid shortage of certain basic necessities, which can be defined as foodstuffs that public or private actors consider to be a priority, fundamental or sensitive for the vital needs of populations. This notion of basic necessities exists in all historical periods but must be thought of in contemporary times in the context of a nutrition transition that has been taking place in several parts of the world since the 17th century, with proto-industrialisation and a new stage of globalisation. We study how actors address the shortage of basic foodstuffs in times of crisis as a security issue (political, sanitary, climatic or economic), when production can fall, when markets are disrupted and when the link between governments and societies is questioned.
The aim of this workshop is to understand how the notion of basic necessities and connected perceptions of security changes at the time of food crisis, during centuries (17th-20th) historically marked by the appearance of two phenomena. Firstly, the number of famines and food emergencies decreased from the 17th century onwards, albeit with a rising population not their impact. Secondly, food chains are becoming more complex and globalised, which means that societies are becoming increasingly fragile and interdependent with regard to their food supply. The industrialisation of agriculture allows for a diversification of food, with strong differences between regions, as well as between urban and rural areas. To better address a global perspective on these large-scale processes, three lines of research can be considered here:
Axis 1: The first is to understand how authorities address food supply as a tool to maintain political security: power and order. A first series of papers will allow us to understand the words used by the authorities in their correspondence or communications to designate the notion of essential products. More generally, this axis will analyse the stakes that lead authorities to favour certain products and to build public policies.
Axis 2: The second question will concern the application of these policies and the ways in which the food circuits of essential products are controlled in times of crisis. Upstream, how public actors try to control agricultural production areas, for example through land policies or by training farmers? Downstream of production, it is the very management of supplies and stocks of certain products that can be studied, through administrative services or by intermediary bodies, such as unions or guilds.
Axis 3: This analysis of the public management of basic foodstuffs must be confronted with a study of the ways in which the population eats and considers basic necessities. This axis deals with foodways, defined as the cultural, social and economic practices relating to the production and consumption of food. The analysis developed here consists therefore of understanding whether the products deemed necessary by the authorities correspond to the reality of consumption in times of crisis. A first approach can be qualitative, with visual archives, literary writings or private archives. A more quantitative approach is also possible, through, for example, the study of production, import and export statistics or prices.
As these three axes reveal, how food crises and food security are handled is an inherently political matter. Whether or not to intervene in a crisis may depend on political and economic interests, but also on who is afflicted by a lack of basic foodstuffs. Oftentimes, this is tied to racial, religious or other forms of discrimination. Be it rulers or chartered companies over centuries, or the few modern-day multinational companies that control seed and processed food production – throughout history we can witness a handful of actors with massive sway over food markets. Basic foodstuffs provide one particularly insightful lens on societal transformations because our lives depend on their accessibility, no matter where you live or what you eat.
On 10 and 11 August 2023, the workshop “Basic foodstuff policies in times of crisis (17th-20th century)” will take place at the University of Marburg (Germany). If you wish to present your work, we kindly ask you to submit an abstract of max. 400 words for a 20-minute presentation in English by 7 July, together with a short CV. We welcome contributions from various disciplines related to the workshop topics, including but not limited to history, anthropology, literature and food studies.
Please send abstracts and questions by email to all three organisers:
Benjamin Brendel (benjamin.brendel@uni-marburg.de), Richard Herzog (herzogr@staff.uni-marburg.de) and Nessim Znaien (znaien@staff.uni-marburg.de)
3.4 Immigration and Ethnic History Society: Graduate Student Digital History Seed Grants
The Immigration and Ethnic History Society (IEHS) is launching its first digital history seed grant funding cycle. Graduate students are eligible to apply for funds to cover costs related to archive construction and digitization, professional development and training, conference attendance, the hosting of digital history talks and programs, and the acquisition of software licenses, web hosting, data storage, and labor costs.
Please visit the IEHS’s website for the full CFP: https://iehs.org/awards/seed_grants/. The application deadline is Friday, August 1, 2023. Questions? Email Andy Urban at aturban@rutgers.edu.
Contact Info:
Andy Urban, IEHS Board Member and Associate Professor of American Studies & History, Rutgers University, New Brunswick
Contact Email:
aturban@rutgers.edu
URL:
https://iehs.org/awards/seed_grants/
4. New Publications
4.1 Christian Phéline, L’Étranger en trois questions restées obscures
• Pèzenas, Domens, 2023
• EAN : 9782357801431
• Prix : 18 EUR
• Date de publication : 21 Juin 2023
Pourquoi faut-il que la plage où survient le meurtre de « l’Arabe » ne corresponde à aucun lieu identifiable de la côte algéroise ?
Quel mouvement inavoué porte Meursault à y faire, seul, ce dernier retour qui sera fatal à sa victime ?
À quoi concourt l’invraisemblance finale de sa condamnation à une exécution publique ?
Lieu du crime, mobile, verdict… Pour tenter d’éclairer ces trois points d’incertitude de L’Étranger, sont ici questionnées l’histoire judiciaire ou la géographie de l’Algérie d’alors, aussi bien que les traductions visuelles proposées du roman par le cinéma ou la bande dessinée… Mais l’on devra démêler dans la texture même de ce récit sans pareil, ce qui, hors de l’exactitude vériste, relève des seules nécessités littéraires de la symbolisation ou de cette « part obscure » faite, selon Camus lui-même, de tout ce que son œuvre gardait « d’aveugle et d’instinctif ».
Car il fallait cette conjonction pour que la chronique d’un fait divers algérois comme il en était d’autres s’érige en parabole du non-sens de toute destinée humaine. Pour que, dans le même temps, le ressort émotif le plus intime de la relation à autrui y soit décelable sous le préjugé racialisé de cette époque. Et qu’à l’avoir si bien figuré, le roman de 1942 livre la métaphore la plus lucide de l’aliénation destructrice dans laquelle le principe colonial enfermait toute relation humaine.
Ayant longtemps exercé des responsabilités dans l’administration de la culture et des médias, Christian Phéline, auteur de nombreux travaux de micro-histoire de l’Algérie, dont La Terre, l’Étoile, le Couteau : le 2 août 1936 à Alger (Le Croquant, Chihab, 2021), est membre de la Société des études camusiennes. Il a codirigé l’édition du livre de Charles Poncet Camus et l’impossible trêve civile (Gallimard, 2015), et écrit avec Agnès Spiquel, Camus, militant communiste. Alger 1935-1937 (Gallimard, Hibr, 2017) et Alger sur les pas de Camus et de ses amis (Arak, 2019).
4.2 The Zombie in Contemporary French Caribbean Fiction
Author : Lucy Swanson
Liverpool University Press
Contemporary French and Francophone Cultures LUP
Hardcover
Published: 01 April 2023
208 Pages
6×9 inches
ISBN: 9781802077995
• The first book on the zombie in French-language Caribbean fiction
• Studies French-language works by canonical and popular writers, making them accessible to an anglophone audience
• Offers exciting new perspectives on both well-known and under-studied works
• Situates the Caribbean writers’ contribution to the ‘global zombie imaginary.’
• Introduces the concept of zombie ‘avatars,’ those forms most often associated with the living dead figure in literature, anthropology and film
A 30% discount is being offered with the code LUP30 when purchased directly from the publisher.
4.3 Livre blanc « Les études maghrébines en France »
par Doria Le Fur
Publié 29 juin 2023
Rédigé par Choukri Hmed, professeur de sociologie à l’Université Paris Cité et Antoine Perrier, chargé de recherche au CNRS (Centre Jacques Berque, Rabat), avec l’appui d’un groupe de travail élargi, ce Livre blanc établit un bilan inédit des études sur le Maghreb en France depuis une soixantaine d’années et souligne les atouts et les faiblesses de ce champ d’études en matière d’enseignement, de recherche, de publications et de partenariats.
Il repose sur une large enquête quantitative et qualitative, menée au cours de l’année 2022 par le GIS Moyen-Orient et Mondes musulmans (UAR CNRS 2999) auprès de 300 chercheurs et enseignants-chercheurs (doctorant·es, docteur·es sans poste, postdoctorant·es, titulaires de l’ESR, émérites et retraité·es) dont les travaux portent ou ont porté sur le Maghreb.
Il formule un ensemble de recommandations précises au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi qu’au CNRS, pour lui donner une nouvelle dynamique et remédier à ses faiblesses persistantes, notamment d’ordre linguistique, dans un contexte de recul de la recherche française au Maghreb.
4.4 The Figure of the Terrorist in Literature and Visual Culture
by Maria Flood (Editor), Michael C. Frank (Editor)
ISBN-13: 9781474497589
Publisher: Edinburgh University Press
Publication date: 06/30/2023
Pages: 352
The contemporary preoccupation with terrorism is marked by a curious paradox: whereas the topic has been ubiquitous in public discourse since the late twentieth century, the voices of terrorists themselves are usually silenced. Is the terrorist “the quintessential proscribed or tabooed figure of our times”, as cultural anthropologists Joseba Zulaika and William A. Douglass have suggested? The present volume is the first to approach the tabooing of terrorists from an interdisciplinary and comparative perspective. Covering a broad geographical scope, it explores how different media forms (such as novels, fiction and non-fiction films, or comic books) frame and make sense of the figure of the terrorist: do they reinforce the terrorism taboo, or do they find ways of circumventing it? Each contribution asks how factors such as ideological agenda, religious identity, ethnicity, and gender impact the way the perpetrators of political violence are conceived in different historical moments and cultural contexts.A